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programme alimentaire mondial

  • Visite du Pape au siège du Programme Alimentaire Mondial (PAM)

    Créé en 1961, le PAM est une agence humanitaire des Nations Unies. Il apporte chaque année une assistance alimentaire à quelque 80 millions de personnes dans près de 80 pays. Le PAM œuvre en partenariat avec les agences onusiennes basées à Rome comme l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) et le Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA), ainsi qu'avec les gouvernements et organisations non gouvernementales partenaires. Environ 11.500 personnes travaillent pour le PAM, la plupart sur le terrain au contact direct de populations démunies et sous-alimentées.

    Le Pape François a achevé un peu après 10h30 sa visite ce lundi 13 juin 2016 au siège du PAM, le Programme Alimentaire Mondial. Le Saint-Père s'est rendu, pour la première fois, au sein de la plus grande agence humanitaire de la planète, celle de l’ONU engagée depuis 1961 dans la lutte contre la faim dans le monde où il a prononcé deux discours. L'un aux membres du Conseil d’Administration du PAM, l'autre au personnel de l’agence onusienne. Le Pape avait été accueilli par la Directrice exécutive, Madame Ertharin Cousin. À son arrivée, un peu avant 9h30, il s’est tout d’abord recueilli devant “le Mur de la mémoire” qui rend hommage aux membres du PAM, morts en mission.

    Le Saint-Père, dans son premier discours en espagnol, à l’occasion de la Session annuelle du Conseil d’Administration du Programme Alimentaire Mondial, a exhorté à « dénaturaliser » la misère et « débureaucratiser » la faim. Le Saint-Père s’est insurgé face au « gaspillage », à « l’exploitation de la terre » et « à une distribution des ressources égoïstes et mauvaise ». « La nourriture qui se jette, a déclaré le Pape, c’est comme si elle était volée à la table des pauvres, de celui qui a faim ».

    « Il faut "dénaturaliser" la misère et cesser de la considérer comme une donnée de plus de la réalité. Pourquoi ? Parce que la misère a un visage, a affirmé le Saint-Père. Elle a le visage d’enfants, elle a le visage de familles, elle a le visage de jeunes gens et de personnes âgées. Elle a un visage dans le manque d’opportunités et de travail chez de nombreuses personnes, elle a le visage de migrations forcées, de maisons vides ou détruites ».

    Le Pape a mis en garde contre « le risque de bureaucratiser la souffrance des autres ». « Les bureaucraties avancent des expédients, observe t-il, alors que la compassion, au contraire, s’engage pour les personnes ». Il est donc « nécessaire de travailler pour "dénaturaliser" et débureaucratiser la misère et la faim de nos frères. Cela exige de nous une intervention à divers échelons et niveaux où sera établie comme l’objectif de nos efforts la personne concrète qui souffre et a faim, mais qui a aussi en elle-même un immense flux d’énergies et de potentialités que nous devons aider à concrétiser ».

    Le Saint-Père a rappelé que « le manque d’aliments n’est pas quelque chose de naturel (...) et que le fait qu’aujourd’hui, en plein XXIème siècle, beaucoup de personnes souffrent de ce fléau est dû à une distribution des ressources égoïste et mauvaise, à une "marchandisation" des aliments. La terre, maltraitée et exploitée, en beaucoup d’endroits dans le monde continue de nous donner ses fruits, de nous offrir le meilleur d’elle-même ; les visages affamés nous rappellent que nous avons détourné ces fruits de leurs fins. Nous avons transformé un don qui a une finalité universelle en un privilège de peu de personnes. Nous avons fait de ces fruits de la terre – don pour l’humanité – des commodities de quelques-uns, en créant de cette manière l’exclusion.

    Le Pape a alors exhorté à lutter contre le gaspillage. « Le consumérisme – dans lequel nos sociétés se voient insérées – nous a poussés à nous habituer au superflu et au gaspillage quotidien de nourriture, auquel nous ne sommes plus capables d’accorder sa juste valeur, qui va au-delà des paramètres purement économiques. Mais cela nous ferait du bien de nous souvenir que la nourriture qui se jette, c’est comme si elle était volée à la table du pauvre, de celui qui a faim. Cette réalité nous demande de réfléchir sur le problème de la perte et du gaspillage de nourriture afin d’identifier des voies et des modes qui, affrontant sérieusement cette problématique, soient des moyens de solidarité et de partage avec ceux qui sont le plus dans le besoin ».

    Nourrir la planète, un thème auquel le Pape François, comme ses prédécesseurs, est particulièrement sensible. A plusieurs reprises depuis de son pontificat le Saint-Père a multiplié les gestes et prises de position concernant ce dossier fondamental. Ainsi lors de la Messe pour l’ouverture de la XXème Assemblée générale de Caritas Internationalis, le 12 mai 2015, le Pape avait invité à « dresser la table pour tous » : « Tant de personnes attendent encore aujourd’hui de pouvoir manger à leur faim », avait-il souligné, indiquant que « la planète produit de la nourriture pour tous, mais que manque la volonté de partager avec tous ».

    Quelques jours auparavant, le 1er mai 2015, le Saint-Père était intervenu en liaison vidéo lors de la cérémonie d’inauguration de l’Exposition de Milan, dédiée au thème “Nourrir la planète. Énergie pour la vie”. Il avait alors souhaité que ce thème « ne reste pas seulement un thème », mais que l’Expo « soit l’occasion d’un changement de mentalité, afin d’arrêter de penser que nos actions quotidiennes n’ont pas d’impact sur la vie de ceux qui, proches ou lointains, souffrent de la faim ».

    Basé à Rome, le PAM apporte chaque année une assistance alimentaire à quelque 80 millions de personnes dans près de 80 pays. Il œuvre en partenariat avec les autres agences onusiennes basées à Rome comme l'Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, la FAO où s’était rendu le Pape François le 20 novembre 2014, et le Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA).

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral traduit en français des Discours du Pape François ci-dessous.

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