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providence divine

  • Méditation : Humilité et Providence divine (2)

    (suite et fin de la méditation proposée hier)

    « Après avoir bien considéré mon impuissance, je lèverai les yeux et je verrai comment la Bonté infinie et la Providence paternelle de Dieu s'empressent d'y remédier avec une sollicitude plus grande encore que celle des mères envers leurs petits enfants, car il n'est pas impossible, nous laisse entendre le Seigneur lui-même, qu'une mère oublie le fruit de ses entrailles, tandis que moi je ne vous oublierai jamais (1). Dans sa vigilance, il s'empresse donc de me purifier, de me relever, de me soutenir, de me donner la nourriture qui convient, de me défendre de mes ennemis et de m'apprendre à prier, en sorte que sa Providence, loin de me faire défaut en quoi que ce soit, me secourt avec plus d'à-propos que si j'étais capable de pourvoir à mes besoins.

    Si le fait de me trouver impuissant comme un petit enfant doit m'inspirer des sentiments d'humilité et de défiance de moi-même, la vue de la sollicitude avec laquelle Dieu m'assiste doit me remplir d'amour et de confiance ; et ainsi la conscience de ma petitesse, loin de me rendre pusillanime, augmentera mon courage. Car de même qu'une mère veille avec autrement d'attention sur son nourrisson qui ne peut s'aider en rien, que sur son grand garçon, ainsi Dieu s'occupe de ceux qui se font humbles et petits à ses yeux, avec une tendresse et une providence autrement attentives que s'ils se croyaient quelque chose et comptaient sur eux-mêmes. Il promet en effet, par la bouche d'Isaïe, de les allaiter, de les porter sur son sein, de les caresser sur ses genoux, de les consoler à la manière d'une mère (2).

    Oh ! heureux le juste qui se fait enfant par l'humilité, et mérite par là de si admirables privautés de la Providence ! Bienheureuse humilité, à laquelle le Seigneur réserve des largesses de choix !

    O Père des miséricordes, plus je comprends mes misères, et plus je vous aime, tant je vois votre sollicitude à y remédier. Et puisque je suis sorti de vos mains toutes-puissantes comme un enfant qui a sans cesse besoin de vous, aidez-moi à tout instant par votre paternelle providence, afin que jamais je ne cesse de vous louer, car c'est de la bouche des tout-petits, de ceux qu'on porte à la mamelle, que vous tirez, et que vous tirerez à jamais la louange (2) qui vous agrée. »

    1. Isaïe XLIX, 15. - 2. Isaïe LXVI, 12. - 3. Ps 8, 3.

    P. J.-B. Gosselin s.j., Sujets d'oraison pour tous les jours de l'année, Tome V (55), 2ème édition revue et augmentée, Apostolat de la Prière, Toulouse, 1947.
    Traduction littérale de la Méditation du Vénérable Louis du Pont (VIe partie, sujet I), faite sur l'édition castillane.

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  • Méditation : Humilité et Providence divine (1)

    « Si vous ne vous rendez semblables à des enfants, vous n'entrerez point dans le royaume du ciel... Laissez venir à moi les petits enfants, car c'est à ceux qui leur ressemblent qu'appartient le royaume des cieux. (Mt XVIII, 3-4 ; Lc XVIII 16-17) »

    « Lorsque l'enfant s'est souillé, il ne peut se laver ; un autre doit lui rendre ce service ; s'il tombe, il est incapable de se relever sans le secours d'autrui ; une fois relevé, il ne peut même pas se tenir debout si on ne le soutient, ni faire un pas sans appui ; a-t-il faim ou soif, il ne peut ni manger, ni boire que ce qu'on lui présente ; qu'un ennemi le mette en danger, qu'il souffre du froid ou de quelque incommodité, il ne pourra ni se défendre, ni se soulager par lui-même. Enfin, pour comble de misère, il ne sait ni ne peut demander ce qui lui manque, ne s'en rendant même pas compte.

    Voilà ce qui caractérise les tout-petits ; telles sont leurs misères ; elles n'ont qu'un remède : la tendre sollicitude, l'amour plein de compassion de leur maman... Je me verrai donc devant Dieu comme un tout-petit, et m'appliquerai les différentes marques de faiblesse que nous venons d'énumérer.

    1. Ma misère est telle que ma volonté libre, laissée à elle-même, peut pécher et se souiller de mille manières ; mais ensuite, impossible de me laver, de me purifier si Dieu ne le fait lui-même : Seigneur, dois-je donc dire avec David, lavez-moi complètement de mon iniquité et purifiez-moi de mon péché (1).

    2. Le poids de mes inclinations charnelles et de ce corps terrestre, qui alourdit l'âme, me fait pour un rien donner du nez en terre, et j'y reste fixé par mon affection désordonnée aux choses de ce monde, car je suis le fils de l'Adam terrestre ; une fois tombé, je ne puis donc pas me relever, mais il faut que Dieu me tende la main et me redresse, sans quoi je resterais toujours dans la poussière, comme la maison d'Israël dont parlait Amos : La voilà tombée, jamais elle ne retrouvera sa splendeur (2).

    3. Si Dieu, par miséricorde, me relève ; s'il me place debout en me communiquant quelque courage ou sentiment de dévotion, je reste impuissant à me maintenir debout, à conserver ses dons, à réaliser le moindre progrès sans son aide ; aussi devrai-je toute ma vie craindre les rechutes, selon l'avertissement de saint Paul : Que celui qui pense se tenir debout prenne garde de tomber (3).

    4. Si j'ai faim et soif des choses saintes, comme des sacrements, de la parole de Dieu, et autres bonnes œuvres, je ne puis par mes seules forces ni les chercher efficacement, ni m'en nourrir avec profit, à moins qu'en tout cela Dieu ne me secoure ; et s'il naît en moi quelque désir de me rendre meilleur, ce désir restera vain si le Seigneur, qui me l'a donné, ne m'accorde encore sa grâce pour le réaliser.

    5. Le démon, la chair et le monde me tentent et m'entourent si dangereusement que, livré à moi-même, je suis perdu : Dieu seul peut me délivrer. Quant aux armes pour me défendre, c'est encore le Seigneur seul qui me les donne. Toujours je resterais avec mes fautes, tiède et froid, si Dieu ne me réchauffait du feu de son amour ; et s'il ne me rafraîchissait avec l'eau vive de sa grâce, l'incendie de l'amour-propre ne s'éteindrait jamais dans mon cœur.

    6. Enfin, telle est ma misère que je ne sais même pas ce que je dois, selon mes besoins, demander dans mes prières (4) : il faut que ce soit l'Esprit Saint qui me l'enseigne ; même aveuglement sur mes périls et mes besoins, à moins que Dieu ne m'en découvre la gravité. »

    « C'est vouloir que Dieu nous abandonne que de nous attribuer ce qu'il y a de bien en nous. Il faut ne rien être à ses propres yeux pour devenir un instrument entre les mains du Créateur. Voulez-vous ne cesser jamais de lui être agréable, n'oubliez en aucun temps que vous n'êtes absolument que ce que sa main vous a faites, que vous ne pouvez rien que par sa grâce, et que vous ne réussirez que là où il aura mis sa bénédiction. »
    Sainte Angèle Merici, dernier avis à ses filles.

    1. Ps. 50. - 2. Amos V, 2. - 3. I Cor X, 12. - 4. Rom VIII, 26.

    P. J.-B. Gosselin s.j., Sujets d'oraison pour tous les jours de l'année, Tome V (54), 2ème édition revue et augmentée, Apostolat de la Prière, Toulouse, 1947.
    Traduction littérale de la Méditation du Vénérable Louis du Pont (VIe partie, sujet I), faite sur l'édition castillane.

    (à suivre demain)

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  • Méditation : "approche-toi de Dieu avec un cœur d'enfant"

    « Ô toi, le plus petit des hommes, veux-tu trouver la vie ? Garde en toi la foi et l'humilité. En ces vertus tu trouveras la compassion, le secours, les paroles que Dieu déposera dans ton cœur.
    Tu trouveras aussi Celui qui te garde et demeure, secrètement et concrètement, auprès de toi.

    Veux-tu découvrir les fruits de cette vie ? Marche sur la voie de la simplicité. Devant Dieu, n'aie pas la prétention de connaître quoi que ce soit. La foi suit la simplicité, mais la présomption suit la subtilité de la connaissance et les détours de la pensée ; elle éloigne de Dieu.

    Quand tu te présentes à Dieu dans la prière, sois dans ta pensée comme la fourmi, comme ce qui rampe sur la terre, comme un ver, comme un enfant qui balbutie. Ne dis rien devant lui que tu prétendrais savoir. Mais approche-toi de Dieu avec un cœur d'enfant. Va à sa rencontre comme l'objet de sa sollicitude, de cette sollicitude avec laquelle les pères veillent sur leurs tout petits enfants. Ne dit-on pas que le Seigneur a une attention toute spéciale pour les petits enfants ?

    Prie donc sans nonchalance, supplie de tout ton cœur, demande ardemment, jusqu'à ce que tu reçoives. Ne t'accorde aucun répit. Tu seras exaucé si préalablement tu te fais violence avec toute ta foi pour confier à Dieu ton souci et pour substituer à ta prévoyance la providence divine. Quand il verra ta bonne volonté, quand il verra qu'en toute pureté de cœur tu t'es confié à lui plus qu'à toi-même et que tu t'es fait violence pour espérer en lui plus qu'en toi-même, il te communiquera une puissance que tu ne connaissais pas. C'est, à n'en pas douter, la puissance de Celui qui est avec toi jusqu'à faire sentir sa présence en chacun de tes sens. »

    Isaac de Ninive, dix-neuvième discours ascétique, in Touraille p. 128-129.

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  • Méditation : de la Providence divine...

    « La Providence dirige tout dans le monde. Elle emploie à l'exécution de ses desseins des moyens qui nous paraissent y être le plus opposés. Les impies eux-mêmes, qui la nient, la servent malgré eux. Souvent nous nous plaignons de ce qu'elle fait pour notre bien, et nous murmurons de ce qui nous est le plus avantageux.
    Dieu brode sur nos têtes une étoffe magnifique. Levez les yeux, vous n'apercevez que le revers de l'ouvrage, et il ne vous présente qu'une grande confusion. Mais quand il vous sera donné de considérer le travail d'une région supérieure, vous le verrez tel qu'il est, et alors, vous serez surpris et ravi d'admiration à la vue de ce que, aujourd'hui, votre ignorance ose censurer. »

    St Michel Garicoïts (1797-1863, fête ce jour), fondateur des Prêtres du Sacré Cœur de Jésus, in "Père, me voici", p. 81.
    Source : N.E.F. 14 mai 2013.

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    Saint Michel Garicoïts (Source et crédit photo)

  • 12 juin : Méditation

    « Commencez pas un abaissement d'esprit en la présence de Dieu, et en cette petitesse adorez sa grandeur, priez sa bonté, espérez en sa puissance, et invoquez sa miséricorde en vos nécessités, particulièrement à ce qu'il daigne enraciner et confirmer ses grâces en votre coeur : Confirma hoc, Deus, quod operatus es in nobis. (Ps LXVII,29) Rendez-lui grâces de toute votre affection, de ce qu'il vous a préservé en ces peines, de ce qu'il les a dissipées en votre esprit par sa grâce, et de ce qu'il lui plaît vous appeler à la perfection intérieure ; et le priez que, comme par sa providence il vous a préservé contre le mal durant le mal même, par sa bonté et par sa puissance il vous éloigne tellement de tout mal, que jamais plus il ne puisse avoir entrée en votre âme. Demandez-le même à la Vierge, aux anges et aux saints ; offrez-vous tout à Dieu et vous abandonnez tout à lui, à la Vierge, aux anges et aux saints. En cette invocation et action de grâces, dites à Dieu particulièrement en une sainte résolution de le servir parfaitement : Dirupisti vincula mea, tibi sacrificabo hostiam laudis. (Ps CXV,16-17) (*) »

    (*) : "Vous avez rompu mes liens, je vous offrirai un sacrifice de louange."

    Cardinal Pierre de Bérulle (1575-1629), Opuscules de piété (CLXVIII - Remèdes contre la fragilité), Coll. Les maîtres de la spiritualité chrétienne, Aubier, Paris, 1944.

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