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quatrième veille

  • 9 janvier : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    La tempête apaisée : "Confiance ! C'est moi ; n'ayez pas peur" (Mc 6, 45-52)

    « "Après cela, il ordonna à ses disciples de monter dans la barque jusqu'à ce qu'il disperse lui-même les foules ; et, la foule dispersée,  il monta pour prier et, le soir venu, il était seul" (Mt 14, 22-23). Pour donner la raison de ces faits, il faut faire des distinctions de temps. S'il est seul le soir, cela montre sa solitude à l'heure de la Passion, quand la panique a dispersé tout le monde. S'il ordonne à ses disciples de monter dans la barque et de traverser la mer, pendant qu'il renvoie lui-même les foules et, celles-ci une fois renvoyées, s'il monte sur une montagne, c'est qu'il leur ordonne d'être dans l'Eglise et de naviguer par la mer, c'est-à-dire ce monde, jusqu'à ce que, revenant dans son avènement de gloire, il rende le salut à tout le peuple qui sera le reste d'Israël (cf. Rm 11,5)... et que ce peuple rende grâce à Dieu son Père et s'établisse dans sa gloire et sa majesté... "Il vient à eux vers la fin de la nuit, à la quatrième veille." Dans l'expression "quatrième veille de la nuit" on trouve le nombre correspondant aux marques de sa sollicitude. En effet,  la première veille a été celle de la Loi, la seconde celle des prophètes, la troisième celle de son avènement corporel, la quatrième se place à son retour glorieux. »

    Saint Hilaire de Poitiers, Commentaire sur l'Evangile de Matthieu, XIV (13-14) (Trad. SC 258 rev.).

    A lire également, le Sermon LXXV de saint Augustin sur la tempête apaisée.

    Extrait :

    « La quatrième veille est la fin de la nuit, car chaque veille est de trois heures. Cette circonstance signifie donc que vers la fin des temps le Seigneur vient secourir son Eglise et semble marcher sur les eaux. Car, bien que ce vaisseau soit en butte aux attaques et aux tempêtes, il n'en voit pas moins le Sauveur glorifié marcher sur toutes les élévations de la mer, c'est-à-dire sur toutes les puissances du siècle. A l'époque où il nous servait dans sa chair de modèle d'humilité, et où il souffrait pour nous, il était dit de lui que les flots s'élevèrent contre sa personne et que pour l'amour de nous il céda volontairement devant cette tourmente afin d'accomplir cette prophétie : "Je me suis jeté dans la profondeur de la mer, et la tempête m'a submergé." (Ps LXVIII, 3) En effet il n'a point repoussé les faux témoins ni confondu les cris barbares qui demandaient qu'il fût crucifié (Mt XXVII, 23). Il n'a point employé sa puissance à comprimer la rage de ces coeurs et de ces bouches en fureur, mais sa patience à l'endurer. On lui a fait tout ce qu'on a voulu, parce qu'il s'est fait lui-même obéissant jusqu'à la mort de la croix (Ph II, 8).
    Mais lorsqu'après sa résurrection d'entre les morts il voulut prier seul pour ses disciples, placés dans l'Eglise comme dans un vaisseau, appuyés sur le bois, c'est-à-dire sur la foi de sa croix et menacés par les vagues des tentations de ce siècle, son nom commença à être honoré dans ce monde même, où il avait été méprisé, accusé, mis à mort ; et lui qui en souffrant dans son corps s'était jeté dans la profondeur de la mer et y avait été englouti, foulait les orgueilleux ou les flots écumants, aux pieds de sa gloire. C'est ainsi qu'aujourd'hui encore nous le voyons marcher en quelque sorte sur la mer, puisque toute la rage du ciel expire à ses pieds. »

    Texte intégral à l'Abbaye Saint Benoît.