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résistance

  • Méditation : Du secours dans les tentations (2)

    (suite de la méditation d'hier)

    « C'est encore de quoi nous encourager et nous donner de nouvelles forces dans les tentations de songer que Dieu nous regarde combattre. Un soldat qui combat sous les yeux de son général et de son prince en devient plus brave. Or, nous combattons effectivement sous les yeux de Dieu, dans les tentations ; ainsi dans toutes les attaques que nous avons à soutenir, nous devons nous imaginer que nous sommes dans une lice ; que tous les esprits bienheureux sont les spectateurs du combat ; qu'ils en attendent le succès avec impatience, et que c'est Dieu qui en est le juge et le rémunérateur. Cette pensée est des saints Pères, et elle est fondée sur les paroles de l’Évangile, où il est marqué qu'après que le démon eut tenté inutilement Jésus-Christ, et qu'il l'eut quitté, les anges vinrent et le servirent (1). Nous lisons, dans la vie de St Antoine, qu'une nuit que les démons l'avaient tout brisé de coups, il leva les yeux en haut et vit une lumière éclatante qui, perçant le comble de sa cellule, en dissipa les ténèbres, chassa les démons, et lui ôta en un moment toute la douleur des coups qu'il avait reçus. Aussitôt s'adressant à Jésus-Christ, il lui dit : Où étiez-vous, mon Sauveur, pendant que vos ennemis me maltraitaient si cruellement ? Pourquoi n'êtes-vous pas venu dès le commencement du combat, pour les arrêter et me délivrer de leurs mains ? Antoine, lui répondit alors une voix, j'ai été ici dès le commencement de votre combat, et j'en ai été le spectateur ; et parce que vous avez combattu avec courage, je continuerai toujours de vous assister, et je rendrai votre nom célèbre par toute la terre ; ainsi dans les tentations nous pouvons nous assurer d'avoir Dieu et les anges pour témoins de notre résistance ; et qui est celui qui ne s'encouragerait à bien faire devant de tels spectateurs ? »

    1. Et ecce angeli accesserunt, et ministrabant ei. Matth. 4. 11.

    Suite et fin demain.

    R.P. Alphonse Rodriguez s.j. (1526–1616), Pratique de la Perfection Chrétienne, Tome III, Part. II, Traité IV, Chap. XII, Trad. Abbé Regnier-Desmarais, Poitiers, Henri Oudin, 1866.

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    La Tentation de Saint Antoine Abbot, Annibale Carracci (1560–1609)
    National Gallery, Londres

  • Méditation avec St Jérôme : les tentations

    « Oh ! combien de fois moi-même, retenu dans le désert, et dans cette vaste solitude qui, dévorée des feux du soleil, n'offre aux moines qu'une demeure affreuse, je croyais assister aux délices de Rome ! Je m'asseyais seul, parce que mon âme était pleine d'amertume. Mes membres étaient couverts d'un sac hideux, et mes traits brûlés avaient la teinte noire d'un Éthiopien. Je pleurais, je gémissais chaque jour, et si le sommeil m'accablait malgré ma résistance, mon corps décharné heurtait contre une terre nue. Je ne dis rien de ma nourriture ni de ma boisson, car, au désert, les malades eux-mêmes boivent de l'eau froide, et regardent comme une sensualité de prendre quelque chose de cuit. Eh bien ! moi qui, par terreur de l'enfer, m'étais condamné à cette prison, habitée par les scorpions et les bêtes farouches, je me voyais en imagination transporté parmi les danses des vierges romaines. Mon visage était pâle de jeûnes, et mon corps brûlait de désirs ; dans ce corps glacé, dans cette chair morte d'avance, l'incendie seul des passions se rallumait encore. Alors privé de tout secours, je me jetais aux pieds de Jésus-Christ, je les arrosais de larmes, je les essuyais de mes cheveux, et je domptais ma chair indocile par des jeûnes de plusieurs semaines. Je ne rougis pas de mon malheur ; au contraire, je regrette de n'être plus ce que j'ai été (*). Je me souviens que plus d'une fois je passai le jour et la nuit entière à pousser des cris, et à frapper ma poitrine, jusqu'au moment où Dieu renvoyait la paix dans mon âme (cf. Lc 8,24). Je redoutais l'asile même de ma cellule ; il me semblait complice de mes pensées. Irrité contre moi-même, seul je m'enfonçais dans le désert. Si je découvrais quelque vallée plus profonde, quelque cime plus escarpée, j'en faisais un lieu de prière et une sorte de prison pour ma chair misérable. Souvent, le Seigneur m'en est témoin, après des larmes abondantes, après des regards longtemps élancés vers le ciel, je me voyais transporté parmi les chœurs des anges, et triomphant d'allégresse, je chantais : "Nous courrons après vous, attirés par l'odeur de vos parfums". »

    (*) : C’est-à-dire : de n’être plus aussi fervent qu’au début de ma profession monacale.

    St Jérôme (fêté ce jour), Lettre XVIII à Eustochium, in "Lettres de St Jérôme" traduites par J.-F. Grégoire et F.-B. Collombet (Tome I), Librairie catholique de Perisse Frères, Lyon - Paris, 1837.
    Source : Bibliothèque Saint Libère.

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    Saint Jérôme au désert - Tableau de Lazzaro Bastiani (v.1430-1512)

  • 25 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Semaine Sainte (1)

    « Adorons, prosternés de corps et d'âme, la grâce de Dieu répandue sur toutes les nations ; prions le Père miséricordieux et le Rédempteur riche en bienfaits (cf. Ep II,4), de faire qu'avec leur secours nous puissions, jour après jour, échapper à tous les dangers de cette vie. Le rusé tentateur est, en effet, partout présent, et ne permet que rien demeure exempt de ses pièges. Il faut lui résister fidèlement et persévéramment, avec l'aide de la miséricorde divine qui nous est offerte au milieu de nos adversités : ainsi, bien qu'il ne cesse jamais ses attaques, il ne trouvera personne qu'il puisse vraincre. Faisons tous notre profit, bien-aimés, des jeûnes pieusement célébrés et que la bienfaisante abstinence, utile, comme nous l'avons éprouvé, et pour l'âme, et pour le corps, ne soit viciée par aucun excès. Nous célébrons, en effet, avec plus d'application en ces jours tout ce qui concerne la sobriété et l'abstinence, afin qu'une courte pratique les fasse passer en une longue habitude ; que l'on se consacre aux oeuvres de miséricorde, ou que l'on s'applique à la modération dans la nourriture, qu'il n'y ait pas de temps perdu pour les fidèles ; car, tandis que les jours s'ajoutent aux jours et que le temps s'écoule, nous devons accumuler les gains de nos bonnes oeuvres, et non pas perdre nos mérites. Puisse la miséricorde de Dieu seconder nos pieux efforts et nos religieux désirs en nous faisant obtenir ce qu'il nous fait convoiter. »

    Saint Léon le Grand, Sermon XVII sur la Passion, in Sermons tome III, SC 74, Editions du Cerf, Paris, 1961.