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richesses

  • Méditation - Christ-Roi

    « Notre siècle est affamé de bonheur. Se libérant chaque jour davantage de toute discipline des moeurs et de l'esprit, il se rue vers le plaisir avec une impétuosité que rien n'entrave plus. En haut comme au bas de l'échelle sociale, les hommes veulent jouir de la vie et se hâter de faire rendre à cette existence éphémère tout ce qu'elle peut contenir de bonheur. "Le temps dont nous pouvons disposer est court, disent-ils avec les impies dont le livre de la Sagesse rapporte les paroles ; il est comme le passage d'une ombre, et notre fin est sans retour... Venez donc et jouissons des biens présents ; usons de la créature, hâtons-nous tant que dure notre jeunesse. Abusons des vins rares et des parfums, et ne laissons pas passer l'agrément du temps présent. Couronnons-nous de roses, avant qu'elles ne flétrissent (11, 3 et suiv.)."

    C'est à tous ces insensés, à tous ces malheureux qui se mettent volontairement sous l'esclavage de leurs passions, du monde et des démons, que le Christ-Roi parle par la bouche du Psalmiste : "O fils des hommes, jusqu'à quand votre cœur sera-t-il appesanti ? Pourquoi cherchez-vous votre bonheur dans la vanité et le mensonge (PS 4, 3)." ? Ce ne sont ni les honneurs, ni les plaisirs, ni les richesses du temps présent qui peuvent étancher la soif du cœur humain. Quand même il posséderait toute la terre... que dis-je ?... quand même il posséderait le ciel et jouirait de la familiarité des Anges, l'homme ne serait pas heureux sans son Dieu. La capacité de son cœur est infinie et seul l’Être infini est en mesure de le combler :
           Qui de tout son cœur met en Dieu,
           Il a son cœur et si a Dieu.
           Et qui le met en autre lieu,
           Il perd son cœur et il perd Dieu.
           (extrait d'un livre d'heures imprimé en 1502 par Thielman Kerver) »

    Dom de Monléon, Le Christ-Roi, Coll. de la revue du Christ-Roi IV, Téqui, 1933.

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  • Méditation - Prenons un peu de hauteur !

    « Consultons encore ceux qui ont disparu à nos yeux. Si Dieu leur permet de voir tout ce qui se passe ici-bas, qu'ils ont pitié de nos mouvements, de nos guerres, de nos intrigues, de nos espérances, de nos chagrins ! Ils nous regardent comme nous voyons les enfants qui font de petits édifices de carton ou de boue, se désoler, s’affliger, se lamenter lorsque le vent ou le passant vient à abattre leur ouvrage, ou bien comme nous voyons les fourmis s’entre-disputer un brin de paille, un grain de millet ou de froment. Entrons nous-mêmes en esprit dans le lieu du repos éternel. La figure du monde nous éblouit, c'est que nous le voyons de trop près. Voyons-le du lieu où nous serons dans cinq ou six millions d'années d’ici. Paraîtra-t-il encore ? sera-ce une étoile obscure et nébuleuse ? sera-ce un point ? ne sera-ce pas un songe, un rien ? Il est ce qu'il paraîtra alors. Monde, amis, richesses, charges, noblesse, biens, science, réputation, vous ne sauriez me suivre où je vais (1). Disparaissez dès maintenant ; je ne vous connais plus ; c'en est fait, je vous dis un éternel adieu.

    N’est-il point à craindre que ces pensées ne nous détachent trop peut-être, qu’elles ne nous donnent tant de mépris pour ce qui passe, que nous ne daignions plus nous appliquer à rien ? Ce n'est pas là ce que veut la Religion : Vivez comme si chaque jour vous deviez mourir ; étudiez comme si vous deviez toujours vivre (2) , disait Saint Jérôme, ou comme Saint Paul (3) : Usez du monde, il le faut ; mais usez-en sans trop d'empressement et sans attache. Moins nous avons de temps à vivre, et moins en avons-nous à perdre. Hâtons-nous de glorifier Dieu, et de nous acquitter fidèlement de nos devoirs.

    Ces pensées n'ôtent donc point l'application nécessaire ; mais elles modèrent cette grande activité, cette ivresse d'occupations et de travail qui fait perdre l'attention qu'on doit à Dieu, et aux biens solides. Faisons tout par devoir, et ne nous portons au devoir que par la volonté de Dieu : elle donne autant de feu que la passion, mais un feu pur et plus durable. »

    (1) Quo ego vado, vos non potestis venire. Joan. 13, 33.
    (2) Vive quasi quotidie moriturus ; stude quasi semper victurus.
    (3) Qui utuntur hoc mundo, tanquam non utantur. 1 Cor. 7, 31.

    P. Judde (1661-1735), Grande Retraite de trente jours, Méditation De la pensée de l’Eternité, Second Point, in "Collection complète des Oeuvres spirituelles du P. Judde recueillies par M. l'Abbé le Noir-Duparc", Tome premier, A Paris, Chez l'Esclapart, Libraire, 1781.

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    (Crédit photo)

  • Angelus de ce dimanche 11 octobre 2015

    C’est sous un beau soleil d’automne que le Pape François a présidé la prière de l’Angélus ce dimanche à midi, devant une place Saint-Pierre noire de monde. Le Souverain Pontife a commenté l’Evangile de saint Marc qui revient sur l’épisode du jeune homme riche, qui s’articule en trois séquences où est évoqué le regard de Jésus.

    Dans la première, Jésus rencontre un jeune homme qui lui demande ce qu’il faut faire pour avoir la vie éternelle en héritage. Jésus lui rappelle ainsi les commandements. Le jeune homme lui explique qu’il les suit depuis longtemps. Jésus voyant son désir profond « posa son regard sur lui et l’aima ». Mais il va plus loin et lui propose d’abandonner ses biens pour le suivre. « Mais ce jeune homme avait le cœur partagé entre deux maîtres, Dieu et l’argent », a précisé le Pape. « Ceci nous montre que la foi et l’attachement aux richesses ne peuvent cohabiter » a-t-il précisé.

    Après le regard d’amour, le deuxième regard de Jésus rapporté par l’évangéliste est celui d’un regard d’avertissement : « Alors Jésus regarda autour de lui et dit à ses disciples » combien il est difficile d’entrer dans le Royaume de Dieu pour ceux qui possèdent des richesses. A la stupéfaction des disciples, Jésus répond avec un troisième regard, celui d’un encouragement, expliquant que « ce qui est impossible pour les hommes ne l’est pas pour Dieu. »

    La joie du don

    « Si nous faisons confiance au Seigneur, nous pouvons dépasser tous les obstacles qui nous empêchent de le suivre sur le chemin de la foi » a souligné le Saint-Père. « C’est le Seigneur qui nous donne la force, le salut, qui nous fait cheminer ».

    Dans la dernière scène de l’évangile de Marc, Jésus explique que nul n’aura quitté ses biens les plus chers, y compris sa famille, « sans qu’il n’en reçoive le centuple ». Ce centuple est fait de toutes les choses possédées puis abandonnées, il nous libère de l’esclavage des biens et nous fait gagner la liberté dans le service par amour, a poursuivi le Pape François. Reprenant les paroles de Jésus : « il y a plus de joie à donner qu’à recevoir », il a ainsi interpellé les jeunes présents dans la foule de la place Saint-Pierre : « Avez-vous senti le regard de Jésus sur vous ? Que voulez-vous lui répondre ? Préférez-vous quitter cette place avec la joie de Jésus ou bien avec la tristesse du cœur que la mondanité nous offre ? ».

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral traduit en français sur Zenit.org.

    La grande douleur du Pape François après l'attentat en Turquie

    A l’issue de la prière de l’Angélus, le Pape a lancé un appel en faveur de la Turquie, ensanglantée samedi après le double attentat d’Ankara.

    « Hier, nous avons reçu avec une grande douleur la nouvelle de la terrible tragédie survenue à Ankara, en Turquie », a lancé le Souverain Pontife. « Douleur pour les nombreux morts, douleur pour les blessés. Douleur parce que les auteurs de l'attentat ont frappé des personnes impuissantes qui manifestaient pour la paix », a-t-il ajouté. Le Pape a ensuite demandé aux milliers de personnes réunies sur la place Saint-Pierre de se joindre à lui pour un moment de prière en silence pour « ce cher pays » et pour que Dieu « accueille les âmes des défunts et réconforte ceux qui souffrent et leurs proches ».

    De son côté, le cardinal secrétaire d’Etat, Pietro Parolin, a envoyé un télégramme de condoléances au président turc Recep Tayip Erdogan, dans lequel il fait part de la « profonde tristesse » du Pape François après les explosions d’Ankara. « Alors que sa Sainteté déplore cet acte barbare, il vous demande de transmettre sa proximité spirituelle à toutes les familles endeuillées ainsi qu’aux personnes en charge de secourir les blessés » peut-on lire dans ce communiqué.

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican.

  • Méditation : Providence de Dieu envers ses créatures

    « 1.- Maintenant, ma fille bien-aimée, dilate ton cœur, et que ton intelligence contemple à la lumière de la foi avec quel amour ma providence a créé l’homme, et tout préparé pour qu’il puisse jouir de mon suprême et éternel bonheur. J’ai tout disposé pour l’âme et le corps, pour les imparfaits et pour les parfaits, pour les bons et pour les mauvais, temporellement et spirituellement, au ciel et sur la terre, dans la vie qui passe et dans celle qui ne finit jamais.

    2.- Dans cette vie, où vous êtes étrangers et voyageurs, je vous ai liés par les liens de la charité ; car l’homme est forcément uni à son semblable. S’il veut s’en séparer en manquant de charité, il lui est uni cependant par la nécessité. Afin de vous unir par les œuvres en même temps que par l’amour, je n’ai pas donné à chacun ce qui est nécessaire à son existence, de sorte que celui qui par le péché perd l’amour du prochain ne peut s’en séparer à cause de ses besoins. Vous êtes ainsi tous liés ensemble par des actes de charité. L’ouvrier a nécessairement recours au laboureur, et le laboureur à l’ouvrier ; l’un se sert de l’autre parce qu’il ne sait pas faire ce qu’il fait. De même le religieux a besoin du séculier, et le séculier du religieux ; l’un ne peut agir sans l’autre : il en est ainsi du reste des hommes.

    3.- Ne pouvais-je pas donner à chacun tout ce qui lui est nécessaire ? Si, assurément ; mais j’ai voulu que chacun fût soumis à son semblable, afin que tous soient contraints de s’unir par un échange de bons services. J’ai montré la grandeur et la bonté de ma providence en eux, et ils préfèrent marcher dans les ténèbres de leur propre faiblesse.

    4.- Les membres de votre corps doivent vous faire rougir, car ils ont en eux l’union, qui vous manque. Quand la tête a besoin de la main, la main ne lui aide-t-elle pas sur-le-champ ? Si le doigt, qui est si peu considérable dans le corps, vient à souffrir quelque chose, la tête lui refuse-t-elle son secours parce qu’elle est plus noble et plus considérable ? Elle ne néglige au contraire aucun moyen de lui être utile par la vue, par l’ouïe ou par la parole. Tous les membres agissent ainsi entre eux.

    5.- Pourquoi l’homme orgueilleux ne fait-il pas de même lorsqu’il voit le pauvre, malade et manquant de tout ? N’est-ce pas un de ses membres ? Et cependant, loin de l’assister de ses biens, il ne lui fait même pas l’aumône d’une bonne parole ; il n’a pour lui que des reproches, et il s’en détourne comme d’une chose qui lui donne des nausées. Il regorge de richesses, et il laisse son semblable mourir de faim, Il ne songe pas que sa cruauté déplorable est d’une odeur infecte en ma présence, et que le fond des enfers est destiné à sa corruption.

    6.- Ma providence secourt le pauvre d’une autre manière, et c’est au poids de sa pauvreté que lui seront comptées d’abondantes richesses. Le riche au contraire sera durement repris par ma Vérité, ainsi qu’il est annoncé dans l’Évangile ; et s’il ne se corrige, il entendra cette parole : "J’ai eu faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’ai eu soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas vêtu ; j’étais infirme et en prison, et vous ne m’avez pas visité." (Mt XXV, 42).

    7.- Dans ce moment terrible, il lui sera inutile de dire : Je ne vous ai jamais vu, et si je vous avais vu, j’aurais tout fait pour vous bien volontiers. Ce misérable ne savait-il pas que mon Fils a déclaré dans l’Évangile que ce qui serait fait par amour pour Dieu au plus petit des hommes, il le tiendrait fait à lui-même ? Ce sera donc justement qu’il partagera avec les démons un supplice éternel ; car j’ai tout disposé sur la terre pour qu’il évite ce malheur. »

    Ste Catherine de Sienne, Dialogue, Traité de la Providence (CXLVIII), Trad. Abbé J. Hurtaud, o.p., Imprimatur 31 mai 1913 H. Odelin, vicaire général.

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  • Méditation : Ô merveilles nouvelles !

    « Les richesses du salut, c'est la conception très pure du Christ par laquelle je puis racheter l'impureté de ma propre conception. Mais ce n'est pas encore assez, Seigneur Jésus, ajoutez encore des miracles, ajoutez des merveilles nouvelles aux anciennes (Eccl. XXXVI, 6)...
    A qui pourra-t-il sembler rude ou dur, celui qui n'a apporté pour sa mère, à sa naissance, ni souffrance, ni dommage ? Ô merveille vraiment toute nouvelle ! Il fut conçu sans honte, enfanté sans douleur. Dans notre Vierge, la malédiction d'Eve s'est changée : car elle enfante son fils sans douleur. La malédiction, dis-je, a été changée en bénédiction, selon la parole de l'ange Gabriel : "Vous êtes bénie entre toutes les femmes" (Lc I, 28). Ô bienheureuse, tu es la seule d'entre les femmes qui soit bénie au lieu d'être maudite, la seule qui soit exempte de la malédiction générale et étrangère aux douleurs de l'enfantement...
    Les richesses croissent encore, la gloire augmente, les signes sont renouvelés et les miracles changent de nature. Non seulement la conception est sans honte et l'enfantement sans douleur, mais la mère est sans corruption. Ô nouveauté vraiment inouïe ! Une vierge a enfanté et après l'enfantement elle est demeurée intacte, donnant le jour à un enfant et gardant l'intégrité de sa chair, et la joie de la mère avec l'honneur de la virginité...
    Mais il y a de plus grandes richesses encore et une gloire plus vaste. La Mère n'a pas perdu sa virginité, le Fils est exempt de toute souillure du péché. Si la malédiction d'Eve ne tombe pas sur la mère, l'enfant ne tombe pas non plus sous cette condition générale... Voilà cet enfant sans souillure, seul vrai entre tous les hommes, ou plutôt la Vérité même. "Voici l'Agneau sans tache, l'Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde" (Jn I, 29). Qui, en effet, enlèverait mieux les péchés que celui en qui le péché n'est pas survenu ? Oui, celui-là seul peut sans nul doute me laver, qui manifestement n'est pas souillé. Que sa main, la seule que la poussière n'a pas salie, vienne enlever la boue dont mon œil est couvert. Qu'il enlève la paille de mon œil, celui qui n'a pas de poutre dans le sien (cf. Mt VII, 3 ; Lc VI, 41), ou plutôt, qu'il enlève la poutre du mien, lui qui n'a pas dans le sien la moindre poussière. »

    Saint Bernard, IVe Sermon pour la veille de Noël (3-5), in Œuvres traduites par M.-M. Davy, Tome II, Aubier, Coll. "Les maîtres de la spiritualité chrétienne", 1945.

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