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  • Audience générale de ce mercredi 4 septembre

    Ce matin, le Pape François a repris le cycle des audiences générales Place St Pierre en revenant sur la JMJ de Rio et son séjour au Brésil, rappelant qu'en Amérique latine vit la majorité des catholiques. Pour résumer l'événement de juillet, il a proposé comme fils conducteurs l'accueil, la fête et la mission, soulignant aussi combien l'accueil des familles et des paroisses avait caractérisé la JMJ. Le pèlerinage, a poursuivi le Saint-Père, "comporte toujours des désagréments que l'accueil aide à surmonter et transforme en occasions de rencontres et d'amitiés. De nouveaux liens se tissent, qui se perpétuent aussi à travers la prière, ce qui fait grandir l’Église de par le monde comme un réseau amical en Jésus-Christ qui engage et libère tout à la fois... Lorsqu'une ville se remplit de jeunes festifs représentant le monde entier...c'est un signe y compris pour les non croyants... Certes, le plus beau est la fête de la foi, lorsque tous louent le Seigneur et écoutent sa parole... Le sommet de cette JMJ, le véritable but de ce grand pèlerinage, fut la veillée du samedi soir et la messe conclusive, une vraie fête de la foi et de la fraternité qui commence ici bas et n'aura pas de fin".

    La mission a également été une caractéristique de la JMJ, dont le thème était 'Allez et faîtes de tous les peuples des disciples' : "Le mandat du Ressuscité aux disciples signifiait Sortez de vous-mêmes...pour porter à tous la lumière et l'amour de l’Évangile, et ce jusqu'aux périphéries extrêmes de la vie. C'est ce mandat que j'ai confié aux jeunes qui recouvraient la plage de Copacabana, un lieu symbolique qui évoquait la rive du lac de Galilée. Aujourd'hui encore le Seigneur dit 'Allez', en ajoutant qu'il est avec nous chaque jour". Son appel s'adresse à nous tous, "y compris à un jeune qui peut ne pas compter aux yeux du monde. Aux yeux de Dieu c'est un apôtre du Royaume et une espérance... A vous les jeunes, voulez-vous être cette espérance ? Voulez-vous être une espérance pour Dieu et pour l’Église ?". L'amour de Dieu se manifeste chaque jour "mais sans que cela fasse la une". Nombre de jeunes ont rencontré le Christ à Rio et l'ont pris avec eux, sans faire de bruit ni finir sur les journaux, sans accomplir de faits violents ni faire scandale. Ainsi demeureront-ils unis à Jésus en construisant son royaume, dans la fraternité, le partage et la charité, qui sont des forces capables de rendre ce monde plus juste et plus beau en le transformant... L'expérience de la JMJ de Rio nous rappelle que la véritable grande nouvelle de l'histoire est la Bonne Nouvelle, même si elle n'apparaît pas dans la presse ou à la télévision. Nous sommes tous aimés de Dieu, le Père qui nous a envoyé son fils pour se faire proche de chacun de nous et nous sauver. L'accueil, la fête et la mission sont bel et bien le souvenir fort de l'événement de Rio. Puissent-ils rester l'âme de notre vie et de notre communauté".

    Après sa catéchèse, le Pape a renouvelé son invitation à participer samedi à la journée de jeûne et de prière pour la paix en Syrie et au Proche Orient : "Je renouvelle mon invitation à toute l’Église à vivre intensément cette journée, et remercie par avance nos frères chrétiens, à ceux des autres religions et à toutes les personnes de bonne volonté qui s'uniront à nous de quelque façon que ce soit. J'encourage également les fidèles de Rome et les pèlerins à venir ici à 19 h pour invoquer le Seigneur qui accorde la paix. Que de la terre entière monte le cri de la paix !".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 4.9.13).

  • Rencontre du Saint-Père avec les journalistes sur le vol Rio-Rome

    Au cours du vol de retour de Rio de Janeiro à Rome, le Pape a parlé pendant presque une heure et demie avec les journalistes qui l'accompagnaient dans son voyage. Les questions furent improvisées tout comme les réponses, et le Pape François a répondu à toutes, de celles relatives à sa sécurité personnelle à celles liées à la Curie, de son voyage au Brésil, de sa collaboration avec Benoît XVI ou de la situation des divorcés remariés.

    Le Pape a dit qu'il était content de son premier voyage à l'étranger comme Pape, soulignant que ce qui avait attiré son attention était surtout "la bonté et la souffrance du peuple brésilien. Le cœur des Brésiliens est grand ; c'est un peuple aimable...qui même quand il souffre trouve un chemin pour chercher le bien partout. Et cela fait du bien. C'est un peuple joyeux, qui a beaucoup souffert... Ce voyage était très beau et spirituellement, il m'a fait grand bien... On se sent toujours bien quand on rencontre les gens... Nous pouvons recevoir tant de choses des autres". Sur la question de sa sécurité, il a dit qu'il n'y avait eu aucun incident ces jours-ci à Rio de Janeiro et que tout était spontané. "Avec moins de sécurité - a-t-il ajouté - j'ai pu être avec les gens, les embrasser, sans véhicule blindé... La sécurité c'est avoir confiance en un peuple... Oui, il y a toujours le danger d'avoir quelque fou qui fasse quelque chose ; mais il y a aussi le Seigneur qui protège, hein ? Construire un espace blindé entre l'évêque et le peuple est une folie, et entre une folie et une autre, je préfère encore celle-là".

    Le Saint-Père a confirmé qu'il préférait résider à Sainte-Marthe : "Je ne peux pas vivre seul ou en petit comité. J'ai besoin des gens, de les rencontrer, de parler avec eux... Chacun doit vivre comme le Seigneur veut qu'il vive. Mais l'austérité, l'austérité générale, est nécessaire pour tous ceux qui travaillent au service de l'Eglise". Il a aussi révélé ce que contenait la sacoche qu'il portait avec lui dans ce voyage. "Elle ne contenait pas la clef de la bombe atomique. Elle contenait un rasoir, un bréviaire, un agenda, un livre...je lis actuellement un livre sur la petite Thérèse dont je suis très dévot... J'ai toujours porté ma sacoche quand je voyage... C'est normal. Nous devons être normaux".

    Il a répondu à une question sur les commissions instituées pour la réforme de l'Institut pour les œuvres de religion (IOR) et le cas de Mgr Scarano, responsable du service de comptabilité analytique de l'Administration du patrimoine apostolique du Saint-Siège (APSA), arrêté fin juin par les autorités italiennes dans le cadre d'une enquête pour corruption et escroquerie. Il a expliqué qu'il avait mis en place ces deux commissions pour réformer et assainir l'IOR, que certains lui conseillaient d'en faire une banque éthique, un fonds d'aide ou même de le fermer. "J'ai confiance dans le travail des personnes de la commission - a-t-il ajouté -. Ce qui est sûr, c'est que la transparence et l'honnêteté doivent être les critères dont cet organisme doit s'inspirer... Oui, il y a un Monseigneur en prison et cela, pas parce qu'il 'ressemblait à la bienheureuse Imelda' (expression argentine)... Ces choses qui causent autant de scandale me font mal... Mais dans la Curie, il y a aussi tant de saints...bien que certains ne le soient pas tellement... Et ce sont ces derniers qui font le plus de bruit... Nous savons tous qu'un arbre qui tombe fait plus de bruit qu'une forêt qui pousse".

    Le Saint-Père a aussi évoqué le cas de Mgr Ricca, prélat de l'IOR, sur lequel une revue italienne a publié des informations compromettantes relatives à son intimité et sur le présumé lobby gay du Vatican. "Sur Mgr.Ricca - a-t-il dit - j'ai effectué une Investigatio Previa (enquête avant nomination) et rien n'a été trouvé. Mais je voudrais ajouter quelque chose. Je vois que dans l'Eglise, souvent, on va chercher les péchés de jeunesse et on les publie, pas les délits, c'est autre chose, par exemple les cas d'abus sur mineurs. Mais si un laïc, un prêtre ou une religieuse a commis un péché, le Seigneur pardonne et oublie. Et cela est important ; le Seigneur oublie. Nous n'avons donc pas le droit de ne pas oublier... Saint Pierre avait commis l'un des péchés les plus graves qui est de renier le Christ. Et pourtant il a été choisi Pape. On écrit beaucoup sur ce lobby gay...mais je n'ai encore rencontré personne au Vatican qui me montre sa carte d'identité avec écrit 'gay'. On dit qu'il y en a. Je crois que lorsque l'on rencontre une telle personne, il faut distinguer le fait qu'il soit homosexuel de son appartenance à un lobby, car les lobbys ne sont pas bons...Voilà l'erreur... Si une personne est homosexuelle et cherche le Seigneur avec sa bonne volonté, qui suis-je pour le juger ?".

    Le Saint-Père a aussi abordé le cas des sacrements aux personnes divorcées remariées et a dit : "Je crois que le moment de la miséricorde est arrivé... Les divorcés peuvent accéder aux sacrements... Le problème touche ceux qui ont célébré une seconde union...qui ne peuvent recevoir la communion. Mais j'ouvre ici une parenthèse, les orthodoxes ont une pratique différente ; ils suivent ce qu'ils appellent la théologie de l'économie et offrent une deuxième possibilité. Mais je crois que ce problème, et je ferme la parenthèse, doit être étudié dans le cadre de la pastorale du mariage. L'un des thèmes sur lesquels je consulterai le conseil des huit cardinaux avec qui nous nous réuniront en...octobre sera de voir comment avancer en termes de pastorale matrimoniale. Il y a quelques jours, le Secrétaire du Synode des évêques était avec moi pour choisir le sujet du prochain synode et...en parlant...nous avons évoqué ce thème anthropologique : comment la foi aide à la planification de la personne, de la famille et conduit à la pastorale matrimoniale... Nous sommes en chemin vers une pastorale matrimoniale plus profonde... Ce problème concerne beaucoup de monde".

    Quant à la participation des femmes dans l'Eglise, le Pape François a dit que la question de l'ordination a été tranchée de façon définitive par Jean-Paul II par un non. Mais il a rappelé que "Marie est plus importante que les apôtres, les évêques, et ainsi, la femme dans l'Eglise est aussi plus importante que les évêques et les prêtres... Il faut progresser dans l'explication du rôle et du charisme des femmes dans l'Eglise...Nous n'avons pas toutefois de théologie profonde de la femme dans l'Eglise".

    Evoquant la présence de Benoît XVI au Vatican, il a ajouté : "C'est comme avoir un grand-père à la maison, mais un grand-père sage. Quand, dans une famille, le grand-père est à la maison, il est vénéré, aimé, écouté. C'est un homme très prudent, il ne s'immisce pas. Je lui ai dit plusieurs fois : Sainteté, recevez des personnes, vivez votre vie, venez avec nous"... Oui, il est venu pour l'inauguration de la statue de saint Michel... Oui, c'est comme avoir un grand-père à la maison, il est un peu comme un père. Si je rencontre une difficulté ou ne comprends pas quelque chose, je l'appelle au téléphone pour lui demander : Dites-moi, ce peut être ceci ou cela ?". Et quand je suis allé lui parler du gros problème de Vatileaks, il m'a tout expliqué avec une grande simplicité".

    (http://www.vatican.va/holy_father/francesco/speeches/2013/july/documents/papa-francesco_20130728_gmg-conferenza-stampa_it.html)

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 30.7.13)


  • Cérémonie de congé à l'aéroport Antonio Carlos Jobim de Rio

    "Je pars le cœur rempli d’heureux souvenirs". Tels sont les premiers mots du discours de congé prononcé hier soir par le Saint-Père à l'aéroport de Rio de Janeiro : "En ce moment je commence à ressentir la Saudade, de la nostalgie... Nostalgie du sourire ouvert et sincère que j’ai vu chez tant de personnes, nostalgie de l’enthousiasme des volontaires. Nostalgie de l’espérance, dans les yeux des jeunes de l’hôpital St François. Nostalgie de la foi et de la joie au milieu de l’adversité, des habitants de Varginha. J’ai la certitude que le Christ vit et est vraiment présent dans l’agir des innombrables jeunes et de tant de personnes que j’ai rencontrées, au cours de cette semaine inoubliable. Merci pour l’accueil et pour la chaleur de l’amitié qui m’ont été manifestés ! De cela aussi je commence à sentir la nostalgie". Puis il a remercié la Présidente de la République pour s’être faite l’interprète des sentiments de tout le peuple du Brésil envers le Successeur de Pierre, et tous ceux qui, "souvent dans le silence et la simplicité, ont prié pour que cette JMJ soit une véritable expérience de croissance dans la foi".

    "Beaucoup d’entre vous sont venus à ce pèlerinage en disciples ; je n’ai aucun doute que, maintenant, tous repartent en missionnaires. Par votre témoignage de joie et de service, faites fleurir la civilisation de l’amour. Démontrez par votre vie qu’il vaut la peine de se dépenser pour les grands idéaux, de valoriser la dignité de tout être humain, et de parier sur le Christ et sur son Evangile... Je continuerai à nourrir une immense espérance dans les jeunes du Brésil et du monde entier : par eux, le Christ prépare un nouveau printemps partout dans le monde. J’ai vu les premiers fruits de ces semailles, d’autres jouiront d’une riche récolte. Ma dernière impression de nostalgie, ma dernière pensée va "au sanctuaire d'Aparecida où j'ai prié pour l’humanité tout entière, et en particulier pour tous les brésiliens. J’ai demandé à Marie de renforcer en eux la foi chrétienne, qui fait partie de la noble âme du Brésil...et de les encourager à construire une humanité nouvelle dans la concorde et la solidarité. Le Pape s’en va et vous dit à bientôt, un bientôt plein de nostalgie, et il vous demande, s’il vous plaît, de ne pas oublier de prier pour lui. Le Pape a besoin de la prière de vous tous".

    A 19h00 locales, l'avion papal a décollé pour parvenir à Rome Ciampino vers 11h30 heure de Rome. Le Saint-Père a regagné le Vatican en voiture afin de faire une halte en la Basilique Ste Marie Majeure, où il est allé vénérer la Vierge, ainsi qu'il l'avait fait avant son départ pour le Brésil.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 29.7.13)

  • Messe de clôture des JMJ sur la plage de Copacabana à Rio

    Hier à 10h00 (15h00 heure de Rome), le Pape a célébré la Messe pour la XXVIIIème Journée mondiale de la Jeunesse sur la plage de Copacabana. La célébration initialement prévue sur le Campus Fidei de Guaratiba pouvant accueillir deux millions de personnes a, en raison du mauvais temps, été déplacée sur la plage carioca. Trois millions de pèlerins ont participé à la célébration soit un million en plus des deux millions de jeunes ayant passé la nuit sur la plage après la veillée de samedi. 1.500 évêques et 15.000 prêtres étaient également présents. Parmi les autorités se trouvaient les présidents du Brésil, d'Argentine, de Bolivie et du Surinam. La liturgie eucharistique a commencé par l’hymne officiel des JMJ, chanté par un chœur dans lequel se trouvaient des prêtres brésiliens, y compris ceux qui évangélisent à travers la musique sacrée. Les chants de la Messe ont été choisis par concours national auquel ont participé de jeunes Brésiliens qui ont envoyé leurs compositions. Le Pape a centré son homélie sur le thème de la XVIIIe JMJ : 'Allez et de toutes les nations faites des disciples', et après avoir évoqué l’émotion des ces derniers jours, de vivre la foi avec des jeunes provenant des quatre coins du monde, il a affirmé que le moment était venu pour eux de transmettre cette expérience aux autres. “Trois mots – a-t-il dit - : Allez, sans peur, pour servir”.

    Pour expliquer le sens de ce premier mot, le Pape François a parlé aux jeunes de la beauté d’avoir rencontré Jésus ensemble ces jours-ci et d’avoir senti la joie de la foi, mais l’expérience de cette rencontre “ne peut rester renfermée dans votre vie ou dans le petit groupe de votre paroisse, de votre mouvement, de votre communauté. Ce serait comme priver d’oxygène une flamme qui brûle. La foi est une flamme qui est d’autant plus vivante qu’elle se partage...afin que tous puissent connaître...Jésus Christ qui est le Seigneur de la vie et de l’histoire... Partager l’expérience de la foi,...annoncer l’Evangile est le mandat que le Seigneur confie à toute l’Eglise, et aussi à toi – a ajouté le Saint-Père. Mais c’est un commandement, qui ne vient pas d’un désir de domination ou de pouvoir, mais de la force de l’amour, du fait que Jésus en premier est venu parmi nous et nous a donné, non pas quelque chose de lui, mais lui-même tout entier. Il a donné sa vie pour nous sauver et nous montrer l’amour et la miséricorde de Dieu. Jésus...nous accompagne...dans cette mission d’amour. Où nous envoie Jésus ? Il n’y a pas de frontières, il n’y a pas de limites : il nous envoie à tous. L’Evangile est pour tous et non pour quelques-uns. Il n’est pas seulement pour ceux qui semblent plus proches, plus réceptifs, plus accueillants... N’ayez pas peur d’aller, et de porter le Christ en tout milieu, jusqu’aux périphéries existentielles, également à celui qui semble plus loin, plus indifférent. Le Seigneur est à la recherche de tous, il veut que tous sentent la chaleur de sa miséricorde et de son amour”. Le Pape a souligné en particulier qu’il lui plairait que ce mandat du Christ, Allez !, résonne chez les jeunes de l’Eglise d’Amérique latine parce que “ce continent a reçu l’annonce de l’Evangile, qui a fait son chemin et a porté beaucoup de fruits. Maintenant... l’Eglise a besoin de vous, de l’enthousiasme, de la créativité et de la joie qui vous caractérisent”.

    “Quelqu’un pourrait penser : Mais moi, je n’ai aucune préparation spéciale, comment puis-je aller et annoncer l’Evangile ?”, a dit le Pape pour expliquer le concept ‘sans peur’ avant d’ajouter que la peur des jeunes n’est pas très différente de celle de Jérémie, jeune lui aussi, quand il a été appelé par Dieu pour être prophète et que dans les lectures d'aujourd'hui il s'exclame : Oh! Seigneur mon Dieu ! Vois donc : je ne sais pas parler, je ne suis qu’un enfant. Dieu dit, à vous aussi, ce qu’il a dit à Jérémie : Ne crains pas car je suis avec toi pour te délivrer. Il est avec nous !.. Jésus...ne laisse jamais personne seul. De plus, Jésus n’a pas dit : Va, mais allez : Nous sommes envoyés ensemble. Chers jeunes, percevez la présence de l’Eglise tout entière et de la communion des saints dans cette mission. Quand nous affrontons ensemble les défis, alors nous sommes forts, nous découvrons des ressources que nous ne pensions pas avoir. Jésus n’a pas appelé les apôtres à vivre isolés, il les a appelés pour former un groupe, une communauté”.

    Servir "c’est laisser sa vie s’identifier à celle de Jésus, c’est avoir ses sentiments, ses pensées, ses actions. Et la vie de Jésus est une vie pour les autres. C’est une vie de service… Evangéliser, c’est témoigner en premier l’amour de Dieu, c’est dépasser nos égoïsmes, c’est servir en nous inclinant pour laver les pieds de nos frères comme a fait Jésus… Allez, sans peur, pour servir - a-t-il conclu. En suivant ces trois paroles vous expérimenterez que celui qui évangélise est évangélisé, celui qui transmet la joie de la foi, reçoit plus de joie. Chers jeunes, en retournant chez vous n’ayez pas peur d’être généreux avec le Christ, de témoigner de son Evangile… Porter l’Evangile c’est porter la force de Dieu pour arracher et démolir le mal et la violence ; pour détruire et abattre les barrières de l’égoïsme, de l’intolérance et de la haine ; pour édifier un monde nouveau. Jésus Christ compte sur vous ! L’Eglise compte sur vous ! Le Pape compte sur vous !”.

    A la conclusion de la Messe, le Saint-Père a remercié les jeunes "pour toutes les joies que vous m’avez données durant ces jours... Tournons nous maintenant vers la Mère céleste. Ces jours-ci, Jésus vous a répété avec insistance l’invitation à être ses disciples missionnaires. Vous avez écouté la voix du Bon Pasteur qui vous a appelés par votre nom et vous avez reconnu la voix qui vous appelait. N'avez vous pas ressenti dans cette voix la tendresse de l’amour de Dieu ? Avez-vous éprouvé la beauté de suivre le Christ, ensemble, dans l’Eglise ? Avez-vous davantage compris que l’Evangile est la réponse au désir d’une vie encore plus pleine ? La Vierge Immaculée intercède pour nous au ciel comme une bonne mère qui garde ses enfants. Marie nous enseigne par son existence ce que signifie être disciple missionnaire. Chaque fois que nous récitons l’Angélus, nous faisons mémoire de l’événement qui a changé pour toujours l’histoire des hommes".

    "Quand l’ange Gabriel annonça à Marie qu’elle deviendrait la mère de Jésus, du Sauveur, sans même comprendre la pleine signification de cet appel, elle s’est confiée à Dieu, elle a répondu : 'Voici la servante du Seigneur, que tout se passe pour moi selon ta parole'. Mais immédiatement après qu’a-t-elle fait ? Après avoir reçu la grâce d’être la Mère du Verbe incarné, elle n’a pas gardé pour elle ce don. Elle est partie, elle est sortie de sa maison et est allée en hâte pour aider sa parente Elisabeth, qui avait besoin de soutien ; elle a accompli un geste d’amour, de charité, de service concret, en portant Jésus qui était dans son sein. Et ce geste elle l’a fait en hâte. Le voilà, notre modèle. Celle qui a reçu le don le plus précieux de la part de Dieu, comme premier geste de réponse va servir et porter Jésus. Demandons à la Vierge de nous aider à donner la joie du Christ à nos proches, à nos compagnons, à nos amis, à tous. N’ayez jamais peur d’être généreux avec le Christ. Cela en vaut la peine ! Sortir et aller avec courage et générosité, pour que tout homme et toute femme puisse rencontrer le Seigneur".
    "Chers jeunes, pour la prochaine Journée mondiale de la jeunesse, nous nous donnons rendez-vous en 2016, à Cracovie, en Pologne. Par l’intercession maternelle de Marie, demandons la lumière de l’Esprit Saint pour éclairer le chemin qui nous conduira à cette nouvelle étape de célébration joyeuse de la foi et de l’amour du Christ".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 29.7.13)

    Moments forts :

  • Veillée de prière à Copacabana

    Hier en fin d’après-midi, le Pape s’est rendu à Copacabana pour la veillée de prière avec les jeunes. A cause du mauvais temps, la veillée, initialement prévue sur le Campus Fidei de Guaratiba, a été déplacée à Copacabana. Ce n'est pas le lieu qui compte, leur a-t-il dit mais eux mêmes, chacun de nous :

    "Etre disciple et missionnaire signifie être conscients d'être nous tous le terrain où agit la foi... Le Seigneur nous appelle et nous répondons, un à un en écoutant ce qu'il dit à nos coeurs". La liturgie de la Parole a commencé par des témoignages et des questions posées par les jeunes au Saint-Père. Ensuite, il s’est brièvement adressé aux jeunes pour leur rappeler que le Seigneur avait demandé à saint François de "donner sa contribution à la vie de l’Eglise... de se mettre au service de l’Eglise, en l’aimant et en travaillant, pour qu’en elle se reflète toujours davantage le visage du Christ. Aujourd’hui aussi le Seigneur continue à avoir besoin de vous, les jeunes, pour son Eglise. Il a besoin de vous ! Aujourd’hui aussi, il appelle chacun de vous à le suivre dans son Eglise et à être missionnaire".

    "Il faut d'abord comprendre ce que veut dire être disciple et être missionnaire". Evoquant le champ comme lieu dans lequel on sème, le Pape a repris la parabole du "semeur et des semences qui tombent sur le bord de la route, au milieu des pierres ou parmi les épines et qui ne parviennent pas à se développer, et les autres qui tombent sur la bonne terre et produisent beaucoup de fruits. Jésus lui-même a expliqué le sens de cette parabole. La semence est la Parole de Dieu qui est jetée dans les cœurs... le vrai Campus Fidei c’est le cœur de chacun de vous, c’est votre vie. Et c’est dans votre vie que Jésus demande d’entrer avec sa Parole, avec sa Présence. S’il vous plaît, laissez le Christ et sa Parole entrer dans votre vie, germer et grandir. Quel terrain sommes-nous ou voulons nous être ? Je crois que nous devons honnêtement nous poser certaines questions. Ne sommes-nous pas parfois comme la route en écoutant le Seigneur sans rien changer de notre vie, étourdis que nous sommes par beaucoup d’attraits superficiels ? Ou comme le terrain pierreux ? Nous accueillons avec enthousiasme Jésus, mais nous sommes inconstants, et devant les difficultés nous n’avons pas le courage d’aller à contre-courant. Ou comme le terrain rempli d'épines, où les passions négatives étouffent en nous les paroles du Seigneur ?... Croyez vous possible de faire double jeu en contentant Dieu et le Diable ! Et recevoir les fruits de Jésus tout en soignant les épines du Diable !". Le Pape François a alors dit être certain qu'aujourd'hui "la semence tombe dans de la bonne terre… Vous voulez être un bon terrain, et non pas des chrétiens à temps partiel, amidonnés, de façade, mais des chrétiens authentiques. Je suis certain que vous ne voulez pas vivre dans l’illusion d’une liberté qui se laisse entraîner par les modes et les convenances du moment. Je sais que vous visez haut, vous voulez faire des choix définitifs qui donnent son plein sens à la vie", avant d’ajouter : Jésus est capable de vous offrir cela. Il est la Voie, la Vérité et la Vie. Ayons donc confiance en lui. Laissons-nous guider par lui".

    En deuxième lieu, le champ comme lieu d’entraînement. "Jésus nous demande de le suivre toute la vie, il nous demande d’être ses disciples, de jouer dans son équipe. Je pense que la majorité d’entre vous aime le sport. Et ici, au Brésil, comme en d’autres pays, le football est une passion nationale. Eh bien, que fait un joueur quand il est appelé à faire partie d’une équipe ? Il doit s’entraîner, et s’entraîner beaucoup ! Il en est ainsi dans notre vie de disciple du Seigneur. Saint Paul nous dit : Tous les athlètes s’imposent une discipline sévère. Ils le font pour gagner une couronne qui va se faner, et nous pour une couronne qui ne se fane pas. Jésus nous offre quelque chose de meilleur que la Coupe du monde ! Il nous offre la possibilité d’une vie féconde et heureuse, il nous offre aussi un avenir avec lui qui n’aura pas de fin, la vie éternelle. Mais il demande de nous entraîner pour être en forme, pour affronter sans peur toutes les situations de la vie, en témoignant de notre foi". Le Pape a alors expliqué que cet entraînement consistait à un "dialogue avec lui : la prière, qui est l’entretien quotidien avec Dieu qui toujours nous écoute. Par les sacrements, qui font grandir en nous sa présence et nous configurent au Christ. Par l’amour fraternel, par l’écoute, la compréhension, le pardon, l’accueil, l’aide de l’autre, de toute personne, sans exclure, sans mettre en marge". Puis il a demandé aux jeunes d’être "de vrais athlètes du Christ... Les athlètes se privent en vue du résultat et nous devons nous aussi le faire pour obtenir une couronne incorruptible. Ce qu'il nous offre est bien autre chose que la Coupe du monde. C'est la perspective d'une vie vie heureuse et féconde sans fin. Jésus offre la vie éternelle dont nous devons payer le ticket d'entrée". Après quoi, sous forme de dialogue informel, le Pape François a posé une série de questions résumant ses considérations précédentes, insistant tout particulièrement sur la nécessité de la conversion, de la prière et de la pratique des sacrements pour atteindre l'objectif d'être des disciples authentiques du Christ et des missionnaires efficaces de l'Evangile.

    Enfin, le Saint-Père a évoqué le champ comme chantier de construction : "Quand notre cœur est une bonne terre qui accueille la Parole de Dieu, quand on mouille sa chemise en cherchant à vivre comme chrétiens, nous expérimentons quelque chose de grand : nous ne sommes jamais seuls, nous faisons partie d’une famille de frères qui parcourent le même chemin, nous faisons partie de l’Eglise ou plutôt nous devenons les constructeurs de l’Eglise et les protagonistes de l’histoire. Saint Pierre nous dit que nous sommes pierres vivantes qui forment un édifice spirituel... A l'exemple de saint François nous devons aller réparer l'Eglise. Y êtes vous prêts ? Aurez vous oublié ces paroles demain ? S'il vous plaît, n'oubliez pas que nous sommes tous acteurs de l'histoire, et que nous devons bâtir un monde meilleur, fait de justice, amour, paix, solidarité et fraternité". "Dans l’Eglise de Jésus nous sommes, nous, les pierres vivantes, et Jésus nous demande de construire son Eglise, et non pas comme une petite chapelle qui ne peut contenir qu’un petit groupe de personnes. Il nous demande que son Eglise vivante soit grande au point de pouvoir accueillir l’humanité entière, qu’elle soit la maison de tous ! Il dit à toi, à moi, à chacun : Allez, et de tous les peuples faites des disciples. Ce soir, répondons-lui : Oui, moi aussi je veux être une pierre vivante ; ensemble, nous voulons édifier l’Eglise de Jésus !... Chers amis, n’oubliez pas que vous êtes le champ et le chantier de la foi. Vous êtes les athlètes du Christ. Vous êtes les constructeurs d’une Eglise plus belle et d’un monde meilleur. Levons les yeux vers la Madone. Elle aide à suivre Jésus, elle nous donne l’exemple par son oui : Voici la servante du Seigneur, que tout se passe pour moi selon ta parole. Nous le disons nous aussi, ensemble avec Marie, à Dieu : Que tout se passe pour moi selon ta parole".

    Après le discours du Pape, des diacres ont porté en procession le Saint Sacrement. Après une adoration eucharistique et la prière des jeunes en diverses langues, la célébration s’est conclue par un Salve Regina.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 28.7.13)

    Moments forts :

  • Rencontre avec la classe dirigeante du Brésil

    Hier après-midi, le Pape François s'est rendu au théâtre municipal de Rio pour s'adresser à la classe dirigeante du Brésil, à laquelle il a d'emblée dire voir en ses représentants présents la mémoire, l’espérance et la conscience de l'avenir du pays :

    Je parle "d’une espérance toujours ouverte à la lumière qui émane de l’Evangile de Jésus-Christ, elle puisse continuer à se développer dans le plein respect des principes éthiques fondés sur la dignité transcendante de la personne. Ceux qui, dans une nation, ont un rôle de responsabilité, sont appelés à affronter l’avenir" doivent être calmes, sereins et sages : Avoir "d’abord l’originalité d’une tradition culturelle, ensuite une responsabilité solidaire pour bâtir l’avenir, et enfin le dialogue constructif pour affronter le présent. Il est important, avant tout, de valoriser l’originalité dynamique qui caractérise la culture brésilienne, avec son extraordinaire capacité d’intégrer des éléments divers. Le sentiment commun d’un peuple, les bases de sa pensée et de sa créativité, les principes fondamentaux de sa vie, les critères de jugement au sujet des priorités, des normes d’action, s’appuient sur une vision intégrale de la personne humaine. Cette vision de l’homme et de la vie, comme elle est propre au peuple brésilien, a beaucoup reçu de la sève de l’Evangile, à travers l’Eglise catholique : D’abord la foi en Jésus-Christ, en l’amour de Dieu et la fraternité avec le prochain. Mais la richesse de cette sève doit être pleinement valorisée. Elle peut féconder un processus culturel fidèle à l’identité brésilienne et constructeur d’un avenir meilleur pour tous... Faire croître l’humanisation intégrale et la culture de la rencontre et de la relation est la façon chrétienne de promouvoir le bien commun, la joie de vivre. Et ici convergent foi et raison, la dimension religieuse avec les divers aspects de la culture humaine : art, science, travail, littérature… Le christianisme, qui unit transcendance et incarnation, revitalise toujours la pensée et la vie, face à la déception et au désenchantement qui envahissent les cœurs et se répandent sur les routes". "Un deuxième élément...est la responsabilité sociale...qui réclame un certain type de paradigme culturel et, en conséquence, de politique. Nous sommes responsables de la formation de nouvelles générations, compétentes en économie et en politique, et fermes sur les valeurs éthiques. L’avenir exige de nous une vision humaniste de l’économie et une politique qui réalise toujours plus et mieux la participation des gens, évite les élitismes et déracine la pauvreté. Que personne ne soit privé du nécessaire et que dignité, fraternité et solidarité soient assurées à tous. Telle est la route à suivre. Déjà au temps du prophète Amos l’avertissement de Dieu était très fort : Ils vendent le juste à prix d’argent et le pauvre pour une paire de sandales… Ils écrasent la tête des faibles dans la poussière et dévient la route des humbles. Les cris qui demandent justice continuent aujourd’hui encore. Qui a un rôle de guide doit avoir des objectifs très concrets et rechercher les moyens spécifiques pour les atteindre, mais il peut y avoir le danger de la déception, de l’amertume, de l’indifférence, quand les aspirations ne se réalisent pas. La vertu dynamique de l’espérance pousse à aller toujours de l’avant, à employer toutes les énergies et les capacités en faveur des personnes pour lesquelles on agit, en acceptant les résultats et en créant des conditions pour découvrir de nouveaux parcours, en se donnant aussi sans voir de résultats, mais en maintenant vivante l’espérance. Le leadership sait choisir la plus juste des options après les avoir considérées en partant de sa propre responsabilité et de l’intérêt pour le bien commun ; c’est la façon d’aller au cœur des maux d’une société et aussi de les vaincre par l’audace d’actions courageuses et libres. Dans notre responsabilité, bien que toujours limitée, il est important de comprendre toute la réalité... Celui qui agit de manière responsable place sa propre action devant les droits des autres et devant le jugement de Dieu. Ce sens éthique apparaît aujourd’hui comme un défi historique sans précédents. Au-delà de la rationalité scientifique et technique, dans la situation actuelle s’impose le lien moral avec une responsabilité sociale et profondément solidaire".

    "Entre l’indifférence égoïste et la protestation violente il y a le dialogue, qui est toujours possible. Le dialogue entre les générations, le dialogue avec le peuple, la capacité de donner et de recevoir, en demeurant ouverts à la vérité. Un pays grandit quand dialoguent de façon constructive ses diverses richesses culturelles... Il est impossible d’imaginer un avenir pour la société sans une forte contribution d’énergies morales dans une démocratie qui n’est jamais exempte du fait de demeurer fermée dans la pure logique de représentation des intérêts constitués. La contribution des grandes traditions religieuses, qui exercent un rôle fécond de levain de la vie sociale et d’animation de la démocratie, est fondamentale. La laïcité de l’Etat, qui, sans assumer comme propre aucune position confessionnelle, mais respecte et valorise la présence du facteur religieux dans la société, en en favorisant ses expressions concrètes, est favorable à la cohabitation entre les diverses religions. Quand les leaders des divers secteurs me demandent un conseil, ma réponse est toujours la même : Dialogue, dialogue, dialogue. L’unique façon de grandir pour une personne, une famille, une société, l’unique manière pour faire progresser la vie des peuples est la culture de la rencontre, une culture dans laquelle tous ont quelque chose de bon à donner et tous peuvent recevoir quelque chose de bon en échange... C’est seulement ainsi que peut grandir une bonne entente entre les cultures et les religions, l’estime des unes pour les autres sans préjugés et dans le respect des droits de chacun. Aujourd’hui, ou bien on mise sur la culture de la rencontre, ou bien nous perdrons tous !".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 28.7.13)

  • "Discours" du Saint-Père à l'épiscopat brésilien

    Hier, le Pape s'est rendu à 13h00 heure locale à l'archevêché de Rio de Janeiro pour déjeuner à l'épiscopat brésilien, auquel il s'est ensuite adressé :

    "Chers frères..., plus qu’un discours formel, je veux partager avec vous quelques réflexions. La première m’est venue à l’esprit quand j’ai visité le sanctuaire d’Aparecida. Là, aux pieds de la statue de l’Immaculée Conception, j’ai prié pour vous, pour vos églises, pour vos prêtres, religieux et religieuses, pour vos séminaristes, pour les laïcs et leurs familles et, de manière particulière pour les jeunes et les plus anciens, les deux sont l’espérance d’un peuple, les premiers parce qu’ils portent la force et l’espérance de l’avenir, les seconds parce qu’ils sont la mémoire, la sagesse d’un peuple :

    Aparecida est la clef de lecture pour la mission de l’Eglise... Au commencement de l’événement d’Aparecida il y a la recherche des pauvres pêcheurs. Beaucoup de faim et peu de ressources. Les gens ont toujours besoin de pain. Les hommes partent toujours de leurs besoins, même aujourd’hui. Ils ont une barque fragile, inappropriée. Ils ont des filets de mauvaise qualité, peut-être même endommagés, insuffisants. D’abord il y a la fatigue, peut-être la lassitude, pour la pêche, et toutefois le résultat est maigre : un échec, un insuccès. Malgré les efforts, les filets sont vides. Ensuite, quand Dieu le veut, lui-même surgit dans son mystère. Les eaux sont profondes et toutefois elles cachent toujours la possibilité de Dieu. Ici encore il est arrivé par surprise, lorsqu'il n’était plus attendu. La patience de ceux qui l’attendent est toujours mise à l’épreuve... Voici alors l’image de l’Immaculée Conception. D’abord le corps, puis la tête, puis le regroupement du corps et de la tête : unité. Ce qui était brisé retrouve l’unité. Le Brésil colonial était divisé par le mur honteux de l’esclavage. La Vierge d’Aparecida se présente avec le visage noir, d’abord divisée, puis unie dans les mains des pêcheurs. C’est donc un enseignement pérenne que Dieu veut offrir. Sa beauté se reflète dans la Mère, conçue sans le péché originel, émerge de l’obscurité du fleuve. A Aparecida, depuis le commencement, Dieu donne un message de recomposition de ce qui est fracturé, de consolidation de ce qui est divisé. Murs, abîmes, distances encore présents aujourd’hui, sont destinés à disparaître. L’Eglise ne peut négliger cette leçon : être un instrument de réconciliation.
    Les pêcheurs ne méprisent pas le mystère rencontré dans le fleuve, même si c’est un mystère qui apparaît incomplet. Ils ne jettent pas les morceaux du mystère. Ils attendent la plénitude. Et cela ne tarde pas à arriver. Il y a quelque chose de sage que nous devons apprendre. Il y a des morceaux d’un mystère, comme des pièces d’une mosaïque, que nous rencontrons et que nous voyons. Nous voulons voir trop rapidement le tout et Dieu au contraire se fait voir petit à petit. L’Eglise aussi doit apprendre cette attente.... Il y a beaucoup à apprendre de l'attitude des pêcheurs d'Aparecida".

    "Il faut une Eglise qui fasse plus de place au mystère de Dieu, une Eglise qui héberge en elle-même ce mystère, de façon qu’elle puisse fasciner les gens, les attirer. Seule la beauté de Dieu peut attirer. Le chemin de Dieu est le charme, l’attrait. Dieu se fait emmener chez soi. Il réveille dans l’homme le désir de le garder dans sa vie, dans sa maison, dans son cœur. Il réveille en nous le désir d’appeler les proches pour faire connaître sa beauté. La mission naît justement de cet attrait divin, de cet étonnement de la rencontre. Nous parlons de mission, d’Eglise missionnaire. Je pense aux pêcheurs qui appellent leurs proches pour voir le mystère de la Vierge. Sans la simplicité de leur attitude, notre mission est destinée à l’échec. L’Eglise a toujours un urgent besoin de ne pas oublier la leçon d’Aparecida, elle ne peut pas l’oublier. Les filets de l’Eglise sont fragiles, peut-être raccommodés. La barque de l’Eglise n’a pas la puissance des grands transatlantiques qui franchissent les océans. Et toutefois Dieu veut justement se manifester à travers nos moyens, de pauvres moyens, parce que c’est toujours lui qui agit".
    Le travail pastoral défini à Aparecida en 2007 "ne s’appuie pas sur la richesse des ressources, mais sur la créativité de l’amour. La ténacité, l’effort, le travail, la programmation, l’organisation servent certainement, mais avant tout il faut savoir que la force de l’Eglise n’habite pas en elle-même, mais elle se cache dans les eaux profondes de Dieu, dans lesquelles elle est appelée à jeter ses filets.

    Une autre leçon que l’Eglise doit toujours se rappeler est qu’elle ne peut pas s’éloigner de la simplicité, autrement elle oublie le langage du mystère, et non seulement elle reste hors de la porte du mystère, mais elle ne réussit pas même à entrer en ceux qui par l’Eglise prétendent ce qu’ils ne peuvent se donner par eux-mêmes, c’est à dire Dieu lui-même. Parfois, nous perdons ceux qui ne nous comprennent pas parce que nous avons oublié la simplicité, important de l’extérieur aussi une rationalité étrangère à nos gens. Sans la grammaire de la simplicité, l’Eglise se prive des conditions qui rendent possible le fait de pêcher Dieu dans les eaux profondes de son mystère". Comme il l'a fait jadis à Aparecida, "Dieu apparaît dans les carrefours. L’Eglise brésilienne ne peut oublier cette vocation inscrite en elle depuis son premier souffle : être capable de systole et diastole, de recueillir et de répandre. Les Evêques de Rome ont toujours porté le Brésil et son Eglise dans leur cœur...et aujourd’hui, je voudrais reconnaître votre travail généreux à vous pasteurs, dans vos Eglises particulières. Je pense aux évêques dans les forêts, montant et descendant les fleuves, dans les régions semi-arides, dans le Pantanal, dans la pampa, dans les jungles urbaines des mégapoles. Aimez toujours votre troupeau avec un dévouement total ! Mais je pense aussi à tant de noms et à tant de visages, qui ont laissé des empreintes ineffaçables sur le chemin de l’Eglise au Brésil, faisant toucher de la main la grande bonté du Seigneur envers cette Eglise". Les Papes l'ont toujours suivie, encouragée, accompagnée, Jean XXIII et Paul VI, puis Jean-Paul II, qui a visité le Brésil trois fois, et Benoît XVI, qui a choisi Aparecida pour la Vème Assemblée générale du CELAM... "L’Eglise au Brésil a reçu et appliqué avec originalité le Concile Vatican II et le parcours réalisé, tout en ayant dû dépasser certaines maladies infantiles, a conduit à une Eglise graduellement plus mûre, ouverte, généreuse, missionnaire. Aujourd’hui nous sommes à une période nouvelle". Le Document d’Aparecida précise justement qu'il "ne s'agit pas une époque de changement, mais c’est un changement d’époque. Alors, plus que jamais, demandons nous ce que Dieu attend de nous. Cette question, je voudrais tenter d’offrir quelques lignes de réponse".

    "Avant tout, il ne faut pas céder à la peur dont parlait le bienheureux John Henry Newman, Le monde chrétien est en train de devenir graduellement stérile, et s’épuise comme une terre exploitée à fond qui devient du sable. Il ne faut pas céder au désenchantement, au découragement, aux lamentations. Nous avons beaucoup travaillé et, parfois, il nous semble être des vaincus, comme celui qui doit faire le bilan d’une période désormais perdue, regardant ceux qui nous laissent ou ne nous considèrent plus comme crédibles, importants. Relisons une fois encore l’épisode d’Emmaüs. Les deux disciples s’enfuient de Jérusalem. Ils s’éloignent de la nudité de Dieu. Ils sont scandalisés par l’échec du Messie en qui ils avaient espéré et qui maintenant apparaît irrémédiablement vaincu, humilié, même après le troisième jour. C'est le mystère douloureux de ceux qui quittent l’Eglise, de qui finit...par retenir que l’Eglise, elle de Jérusalem en l'occurrence, ne peut plus offrir quelque chose de significatif et d’important. Et alors ils s’en vont par les chemins seuls avec leur désillusion. Peut-être l’Eglise est-elle apparue trop faible, peut-être trop éloignée de leurs besoins, peut-être trop pauvre pour répondre à leurs inquiétudes, peut-être trop froide dans leurs contacts, peut-être trop auto-référentielle, peut-être prisonnière de ses langages rigides, peut-être le monde semble avoir fait de l’Eglise une sorte de survivance du passé, insuffisante pour les questions nouvelles. Peut-être l’Eglise avait-elle des réponses pour l’enfance mais non pour son âge adulte. Le fait est qu’aujourd’hui, il y en a beaucoup qui sont comme les disciples d’Emmaüs, et non seulement ceux qui cherchent des réponses dans les nouveaux et répandus groupes religieux, mais aussi ceux qui semblent désormais sans Dieu que ce soit en théorie ou en pratique. Face à cette situation, que faire ? Il faut une Eglise qui n’a pas peur de sortir dans leur nuit. Il faut une Eglise capable de croiser leur route. Il faut une Eglise en mesure de s’insérer dans leurs conversations. Il faut une Eglise qui sait dialoguer avec ces disciples, qui, en s’enfuyant de Jérusalem, errent sans but, seuls, avec leur désenchantement, avec la désillusion d’un christianisme considéré désormais comme un terrain stérile, infécond, incapable de générer du sens".

    "La mondialisation implacable, l’urbanisation souvent sauvage ont promis beaucoup. Nombreux sont ceux qui se sont épris de la puissance de la mondialisation et en elle il y a quelque chose de vraiment positif. Mais à beaucoup échappe le côté obscur que représente la perte du sens de la vie, la désintégration personnelle, la perte de l’expérience d’appartenance à un cocon quelconque, la violence subtile mais implacable, la rupture intérieure et la fracture dans les familles, la solitude et l’abandon, les divisions et l’incapacité d’aimer, de pardonner, de comprendre, le poison intérieur qui rend la vie un enfer, le besoin de tendresse parce qu’on se sent si incapables et malheureux, les tentatives ratées de trouver des réponses dans la drogue, dans l’alcool, dans le sexe devenus prisons supplémentaires. Et beaucoup ont cherché des faux-fuyants parce que la mesure de la Grande Eglise apparaît trop haute. Beaucoup ont pensé : L’idée de l’homme est trop grande pour moi, l’idéal de vie qu’elle propose est en dehors de mes possibilités, le but à atteindre est inaccessible, hors de ma portée. Toutefois, ont-ils continué, je ne peux pas vivre sans avoir au moins quelque chose, même si c’est une caricature, de ce qui est trop haut pour moi, de ce que je ne peux pas me permettre. Avec la désillusion dans le cœur, ils sont allés à la recherche de quelqu’un qui les illusionne encore une fois. Le sens profond d’abandon et de solitude, de non appartenance non plus à soi-même qui émerge souvent de cette situation est trop douloureux pour être passé sous silence. Il faut un exutoire et alors reste la voie de la lamentation : comment se fait-il que nous soyons arrivés à ce point ? Mais la lamentation devient aussi à son tour comme un boomerang qui revient en arrière et finit par augmenter le malheur. Peu de personnes sont encore capables d’écouter leur douleur. Il faut au moins l’anesthésier. Aujourd’hui, il faut une Eglise en mesure de tenir compagnie, d’aller au-delà de la simple écoute, une Eglise qui accompagne le chemin en se mettant en marche avec les gens, une Eglise capable de déchiffrer la nuit contenue dans la fuite de tant de frères et sœurs, une Eglise qui se rend compte que les raisons pour lesquelles on s’est éloigné contiennent aussi les raisons d’un possible retour, mais il est nécessaire de savoir lire le tout avec courage".

    "Je voudrais que nous nous demandions tous si nous sommes encore une Eglise capable de réchauffer le cœur des gens, une Eglise capable de reconduire à Jérusalem ? De réaccompagner à la maison ? Dans Jérusalem résident nos sources, l'Ecriture, la catéchèse, les sacrements, la communauté, l'amitié du Seigneur, de Marie et des apôtres. Sommes-nous encore en mesure de raconter ces sources de façon à réveiller l’enchantement pour leur beauté ? Beaucoup sont partis parce qu’on leur a promis quelque chose de plus haut, quelque chose de plus fort, quelque chose de plus rapide. Mais y-a-t-il quelque chose de plus haut que l’amour révélé à Jérusalem ? Rien n’est plus haut que l’abaissement de la Croix, puisque là est vraiment atteint le sommet de l’amour ! Sommes-nous encore capables de montrer cette vérité à ceux qui pensent que la vraie grandeur de la vie se trouve ailleurs ? Connaissons-nous quelque chose de plus fort que la puissance cachée dans la fragilité de l’amour, du bien, de la vérité, de la beauté ? La recherche de ce qui est toujours plus rapide attire l’homme d’aujourd’hui : Internet rapide, voitures rapides, avions rapides, rapports rapide... et cependant on perçoit un besoin désespéré de calme, je veux dire de lenteur. L’Eglise sait-elle encore être lente, en temps, en écoute, en patience, pour recoudre et recomposer ? Ou bien est-elle désormais emportée par la frénésie de l’efficacité ? Retrouvons donc ensemble le calme de savoir accorder le pas avec les possibilités des pèlerins, avec leurs rythmes de marche, la capacité d’être toujours plus proches, pour leur permettre d’ouvrir un passage dans le désenchantement qu’il y a dans leurs cœurs, de manière à pouvoir y entrer. Ils veulent oublier Jérusalem en laquelle se trouvent leurs sources, mais ils finiront par avoir soif. Il faut une Eglise encore capable d’accompagner le retour à Jérusalem ! Une Eglise qui soit capable de faire redécouvrir les choses glorieuses et joyeuses qui se disent de Jérusalem, de faire comprendre qu’elle est ma Mère, notre Mère et que nous ne sommes pas orphelins. Nous sommes nés en elle. Où est-elle notre Jérusalem, en laquelle nous sommes nés ? Dans le baptême, dans la première rencontre avec l’amour, dans l’appel, dans la vocation. Donc, il faut une Eglise à nouveau capable de donner droit de cité à tant de ses fils qui marchent comme s’ils étaient en exode".

    "A la lumière de ce que je viens de dire, je voudrais souligner quelques défis de l’Eglise bien-aimée qui est au Brésil. Si nous ne formons pas des ministres capables de réchauffer le cœur des gens, de marcher dans la nuit avec eux, de dialoguer avec leurs illusions et leurs désillusions, de recomposer ce qui a été détruit en eux, que pouvons-nous espérer pour la route présente et future ? Il n’est pas vrai que Dieu soit obscurci en eux. Apprenons à regarder plus en profondeur. Il manque celui qui réchauffe leur cœur, comme avec les disciples d’Emmaüs. Pour cette raison, il est important de promouvoir et de soigner une formation qualifiée qui fasse des personnes capables de descendre dans la nuit sans être envahies par l’obscurité ni se perdre ; d’écouter les illusions d’un grand nombre, sans se laisser séduire, d’accueillir les désillusions, sans se désespérer ni tomber dans l’amertume, de toucher ce qui a été détruit chez les autres, sans se laisser dissoudre ni décomposer dans sa propre identité. Il faut une solidité humaine, culturelle, affective, spirituelle, doctrinale. Chers frères dans l’épiscopat, il faut avoir le courage d’une révision profonde des structures de formation et de préparation des clercs et des laïcs de l’Eglise au Brésil. Une vague priorité donnée à la formation n’est pas suffisante, pas plus que des documents ou des congrès. Il faut avoir la sagesse pratique de mettre sur pied des structures durables de préparation dans le milieu local, régional et national, qui soient vraiment prises à cœur par l’épiscopat, sans épargner forces, attention et accompagnement. La situation actuelle exige une formation qualifiée à tous les niveaux. Les évêques ne peuvent pas déléguer cette tâche. Vous ne pouvez pas déléguer cette tâche, mais vous devez l’assumer comme quelque chose de fondamental pour la marche de vos Eglises particulières. Il ne suffit pas, pour l’Eglise brésilienne d’avoir un leader national. Il faut un réseau de témoignages régionaux, qui, parlant le même langage, font partout non pas l’unanimité, mais la véritable unité dans la richesse de la diversité. La communion est une toile qui doit être tissée avec patience et persévérance, qui progressivement resserre les fils pour obtenir une couverture toujours plus étendue et plus dense. Une couverture qui a peu de fils de laine ne réchauffe pas. Il est important de rappeler Aparecida, la méthode de rassembler la diversité. Pas tant la diversité des idées pour produire un document, mais la variété des expériences de Dieu pour mettre en mouvement une dynamique vitale... Aparecida a parlé d’un état permanent de mission et de la nécessité d’une conversion pastorale. Ce sont deux résultats importants de cette assemblée pour toute l’Eglise de la région, et le chemin parcouru au Brésil sur ces deux points est significatif... L'urgence de la mission provient de sa motivation interne, qui est de transmettre un héritage. Et, concernant la méthode, il est décisif de rappeler qu’un héritage est comme le témoin, le bâton dans la course de relais. On ne le jette pas en l’air, celui qui réussit à la prendre, c’est bien, celui qui ne réussit pas tant pis. Pour transmettre l’héritage, il faut le remettre personnellement, toucher celui à qui on veut donner, transmettre, cet héritage". Quant à la conversion pastorale, elle "n’est pas autre chose que l’exercice de la maternité de l’Eglise. Celle-ci engendre, allaite, fait grandir, corrige, alimente, conduit par la main. Il faut une Eglise capable de redécouvrir les entrailles maternelles de la miséricorde. Sans la miséricorde il est difficile aujourd’hui de s’introduire dans un monde de blessés qui ont besoin de compréhension, de pardon, d’amour. Dans la mission, également continentale, il est très important de renforcer la famille, qui reste la cellule essentielle pour la société et pour l’Eglise, les jeunes ou les femmes", dont on ne saurait réduire le rôle à la fondamentale transmission de la foi. "Ne réduisons pas l’engagement des femmes dans l’Eglise, mais promouvons leur rôle actif dans la communauté ecclésiale. En perdant les femmes l’Eglise risque la stérilité".

    "Dans la société, l’Eglise demande une seule chose avec une clarté particulière : La liberté d’annoncer l’Evangile de manière intégrale, même quand elle est en opposition avec le monde, même quand elle va à contre-courant, en défendant le trésor dont elle est seulement la gardienne, et les valeurs dont elle ne dispose pas, mais qu’elle a reçues et auxquelles elle doit être fidèle. L’Eglise met en avant le droit de pouvoir servir l’homme dans son intégralité, en lui disant ce que Dieu a révélé au sujet de l’homme et de sa réalisation. L’Eglise désire rendre présent ce patrimoine immatériel sans lequel la société s’effrite, les villes seraient englouties par leurs murs, leurs gouffres, leurs barrières. L’Eglise a le droit et le devoir de maintenir allumée la flamme de la liberté et de l’unité de l’homme. Education, santé, paix sociale sont les urgences brésiliennes" et votre Eglise doit parler sur ces thèmes... Il y a un dernier point sur lequel j’aimerais m’arrêter, et que je retiens comme important pour la marche actuelle et future non seulement de l’Eglise du Brésil, mais aussi de toute la structure sociale, le sort de l’Amazonie. L’Eglise est en Amazonie non comme celui qui a les valises en main pour partir, après avoir exploité tout ce qu’il a pu. Elle est présente en Amazonie depuis le début avec des missionnaires, des congrégations religieuses, et elle y est encore présente et déterminante pour l’avenir de cette région. Je pense à l’accueil que l’Eglise en Amazonie offre aujourd’hui aussi aux immigrés haïtiens après le terrible tremblement de terre qui a dévasté leur pays". Le Document d'Aparecida parle de l’Amazonie : Il lance un "vif appel au respect et à la protection de toute la création que Dieu a confiée à l’homme, non pas pour qu’il l’exploite sauvagement, mais pour qu’il la fasse devenir un jardin. Dans le défi pastoral que représente l’Amazonie, je ne peux pas ne pas remercier l’Eglise brésilienne pour ce qu’elle fait... Mais l’Eglise doit être stimulée et relancée davantage. Il faut des formateurs qualifiés, surtout des professeurs de théologie, pour consolider les résultats obtenus dans le domaine de la formation d’un clergé autochtone, aussi pour avoir des prêtres qui s’adaptent aux conditions locales, et consolider, pour ainsi dire, le visage amazonien de l’Eglise".

    "Chers confrères, j’ai essayé de vous offrir de manière fraternelle des réflexions et des lignes de travail dans une Eglise comme celle qui est au Brésil qui est un grand mosaïques de pièces, d’images, de formes, de problèmes, de défis, mais qui, justement pour cela, est une énorme richesse. L’Eglise n’est jamais uniformité, mais diversités qui s’harmonisent dans l’unité et cela vaut pour toutes les réalités ecclésiales. Que la Vierge immaculée d’Aparecida soit l’étoile qui illumine votre engagement et votre marche pour porter, comme elle l’a fait, le Christ à tout homme et toute femme de votre immense pays. Comme il l’a fait avec les disciples d’Emmaüs perdus et déçus, lui vous réchauffera le cœur et vous donnera une espérance nouvelle et sûre".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 28.7.13)

  • Messe avec les évêques, prêtres, religieux et séminaristes à la cathédrale Saint-Sébastien de Rio

    La cathédrale Saint-Sébastien de Rio de Janeiro - dont les vitraux sont l’œuvre de Lorenz Hailmar et illustrent les quatre caractéristiques de l’Eglise, qui est une (vert), sainte (rouge), catholique (bleu) et apostolique (jaune) - a accueilli hier à 9h00 (heure locale, 14h00 heure de Rome) le Pape François qui y a célébré la Messe avec les évêques de la Journée mondiale de la jeunesse, en présence des prêtres, religieuses, religieux et séminaristes. Les textes de la liturgie, à l’occasion de l’Année de la foi, étaient extraient de la Messe pour l’évangélisation des peuples. Dans son homélie, le Saint-Père est revenu sur les trois aspects de la vocation : Appelés par Dieu, appelés pour annoncer l’Evangile, appelés à promouvoir la culture de la rencontre.

    Partant du premier d’entre eux, Appelés par Dieu, le Pape a dit croire en la nécessité de raviver ce qu'on croit acquis : "Ce n'est pas vous qui m'avez choisi mais moi qui vous ai choisi, a dit Jésus. Nous avons été appelés par Dieu et appelés pour demeurer avec Jésus, unis à lui d’une manière profonde... Et cette vie en Christ est précisément ce qui garantit notre efficacité apostolique, la fécondité de notre service... Ce n’est pas la créativité pastorale, ce ne sont pas les rencontres ou les planifications qui assurent les fruits, mais le fait d’être fidèles à Jésus... Et nous savons bien ce que cela signifie : le contempler, l’adorer et l’embrasser, en particulier à travers notre fidélité à la vie de prière, dans notre rencontre quotidienne avec lui présent dans l’Eucharistie et dans les personnes les plus nécessiteuses. Le fait de demeurer avec le Christ ne signifie pas s’isoler, mais c’est demeurer pour aller à la rencontre des autres. Il me vient à l’esprit quelques paroles de Mère Teresa de Calcutta : Nous devons être très fiers de notre vocation qui nous donne l’opportunité de servir le Christ dans les pauvres. C’est dans les favelas, dans les cantegriles, dans les villas miseria, que l’on doit aller chercher et servir le Christ. Nous devons aller chez eux comme le prêtre se rend à l’autel, avec joie".

    Pour expliquer le deuxième aspect, Appelés pour annoncer l’Evangile, le Pape a fait allusion aux évêques venus à Rio pour accompagner les jeunes de la JMJ et a souligné : “C’est notre engagement de pasteurs de les aider à faire brûler dans leur cœur le désir d’être des disciples missionnaires de Jésus. Certes, face à cette invitation beaucoup pourraient se sentir un peu effrayés, pensant qu’être missionnaire signifie laisser nécessairement son pays, sa famille et ses amis. Dieu nous veut missionnaires...que ce soit chez nous ou au loin. Aidons donc les jeunes à se rendre compte qu’être des disciples missionnaires est une conséquence du fait d’être baptisés, fait partie essentielle de l’être chrétien, et que le premier lieu à évangéliser est sa propre maison, le milieu d’étude ou de travail, la famille et les amis. Ils ont besoin d'être entendus, alors je vous demande vivement de leur consacrer du temps. Même si c'est épuisant, cette démarche est gratifiante, et c'est ce que Jésus attend de nous, évêques. N’économisons pas nos forces dans la formation des jeunes ! Aidons nos jeunes à redécouvrir le courage et la joie de la foi... Eduquons les à la mission. Aidons les à sortir, à partir. Jésus a fait ainsi avec ses disciples, qu'il n'a pas tenus attachés à lui comme une mère poule avec ses poussins ; il les a envoyés ! Nous ne pouvons pas rester enfermés dans la paroisse, dans nos communautés, quand tant de personnes attendent l’Evangile ! Ce n’est pas simplement ouvrir la porte pour accueillir, mais c’est sortir par la porte pour chercher et rencontrer ! Ne pensons pas qu'ils frappent à la porte seulement pour s'agiter. Ne craignons rien, car les apôtres sont passés par la. Avec courage, pensons à la pastorale en partant de la périphérie, en partant de ceux qui sont les plus loin, de ceux qui d’habitude ne fréquentent pas la paroisse. Eux aussi sont invités à la table du Seigneur”.

    Le Pape a conclu en évoquant le troisième aspect : Appelés à promouvoir la culture de la rencontre. “Malheureusement, dans beaucoup de milieux, s’est développée un sorte d'humanisme économique qui impose au monde une culture de l’exclusion, une culture du rebut. Il n’y a de place ni pour l’ancien ni pour l’enfant non voulu. Il n’y a pas de temps pour s’arrêter avec ce pauvre au bord de la route. Parfois il semble que pour certains, les relations humaines soient régulées par deux dogmes modernes : efficacité et pragmatisme... Ayez le courage d’aller à contre-courant. Ne renonçons pas à ce don de Dieu, l’unique famille de ses enfants. La rencontre et l’accueil de tous, la solidarité et la fraternité, sont les éléments qui rendent notre civilisation vraiment humaine... Soyons des serviteurs de la communion et de la culture de la rencontre... Ne soyons pas présomptueux en imposant nos vérités. Ce qui nous guide c’est l’humble et heureuse certitude de celui qui a été trouvé, rejoint et transformé par la Vérité qui est le Christ et qui ne peut pas ne pas l’annoncer". Après la Messe et après avoir béni les personnes présentes, le Pape François s’est rendu en papamobile au théâtre municipal pour rencontrer la classe dirigeante du Brésil.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 28.7.13)

  • Via Crucis à Copacabana

    Hier après-midi à Rio, le Pape a gagné en voiture découverte la promenade de Copacabana, saluant la foule des jeunes amassés sur la célèbre plage. Il avait demandé à 35 Cartoneros argentins (les 100.000 personnes que la crise économique de 2001 a jeté dans les bidonvilles où ils survivent de la récolte des emballages). La Via Crucis de la JMJ a débuté à 18h00 locales, treize stations sur les 900 m de la promenade et la dernière sur le podium d'où le Pape a suivi la procession pendant 1h15, animée par 280 artistes et volontaires. Les méditations avaient été confiées à deux pères déhoniens connus pour leur action auprès de la jeunesse. A la conclusion de la Via Crucis, le Saint-Père s'est adressé à l'assistance :
    "Le chemin de la Croix est un des moments forts des Journées mondiales de la jeunesse. Au terme de l’Année Sainte de la Rédemption, Jean-Paul II a voulu confier la Croix à vous, les jeunes, en vous disant : Portez-la dans le monde comme le signe de l’amour de Jésus pour l’humanité et annoncez à tous que seul dans le Christ mort et ressuscité, il y a le salut et la rédemption... Depuis lors, cette croix a parcouru tous les continents et a traversé les secteurs les plus variés de l’existence humaine, en restant presqu’imprégnée des situations de vie de beaucoup de jeunes, qui l’ont vue et l’ont portée. Personne ne peut toucher la Croix de Jésus sans y laisser quelque chose de lui-même et sans porter quelque chose de la Croix de Jésus dans sa vie... Qu’avez-vous laissé sur la Croix, vous, chers jeunes du Brésil, en ces deux ans durant lesquels elle a sillonné votre immense pays ? Et qu’est-ce que la Croix de Jésus a laissé en chacun de vous ? Qu’est-ce que cette croix nous enseigne ?".

    Puis il a raconté la tradition selon laquelle l’Apôtre Pierre, sortant de Rome pour fuir la persécution de Néron, vit Jésus marchant dans la direction opposée et étonné, lui demanda où il allait. "La réponse de Jésus fut 'Je vais à Rome pour être de nouveau crucifié'. A ce moment-là, Pierre comprit qu’il devait suivre le Seigneur avec courage, à fond, mais il comprit surtout qu’il n’était jamais seul. Avec lui il y avait toujours ce Jésus qui l’avait aimé jusqu’à mourir sur la Croix. Chargé de sa croix, Jésus parcourt nos routes pour prendre sur lui nos peurs, nos problèmes, nos souffrances, même les plus profondes. Avec sa croix, Jésus s’unit au silence des victimes de la violence qui ne peuvent plus crier, surtout les innocents et ceux qui sont sans défense. Avec elle, il s’unit aux familles qui sont en difficulté, qui pleurent la mort de leurs enfants, ou qui souffrent en les voyant être les proies des paradis artificiels comme la drogue. Pensons aux 242 jeunes morts en début d'année dans l'incendie de Santa Maria. Prions pour eux. Avec sa croix, Jésus s’unit à toutes les personnes qui souffrent de la faim dans un monde qui chaque jour met à la poubelle des tonnes de nourriture, à celui qui est persécuté à cause de sa religion, de ses idées, ou simplement pour sa couleur de peau. Il s’unit à tant de parents dont les enfants sont victimes de paradis artificiels, et aux nombreux jeunes qui ne mettent plus leur confiance dans les institutions politiques, car ils y voient égoïsme et corruption, ou qui ont perdu la foi en l’Eglise, et même en Dieu, à cause de l’incohérence des chrétiens et des ministres de l’Evangile. Combien le Christ doit souffrir de toutes nos incohérences ! Dans la Croix du Christ, il y a la souffrance, le péché de l’homme, aussi le nôtre, et lui accueille tout avec les bras ouverts, prend sur ses épaules nos croix et nous appelle au courage. Tu n’es pas seul à les porter. Je les porte avec toi, j’ai vaincu la mort et je suis venu te donner espérance, te donner la vie".

    "Qu’est-ce que la Croix a laissé en ceux qui l’ont vue, en ceux qui l’ont touchée ? Que laisse-t-elle en chacun de nous ? : Elle laisse...la certitude de l’amour fidèle de Dieu pour nous. Un amour tellement grand qu’il entre dans notre péché et le pardonne, qu’il entre dans notre souffrance et nous donne la force de la porter, qu’il entre même dans la mort pour la vaincre et nous sauver. La croix du Christ renferme tout l’amour de Dieu, son immense miséricorde. Et c’est un amour auquel nous pouvons nous fier, auquel nous pouvons croire. Chers jeunes, ayons confiance en Jésus, en remettons-nous totalement à lui. Seul dans le Christ mort et ressuscité nous trouvons le salut et la rédemption. Avec lui, le mal, la souffrance et la mort n’ont pas le dernier mot, parce que lui nous donne espérance et vie : Il a transformé la croix, d’instrument de haine, de défaite, de mort en signe d’amour, de victoire et de vie... De nombreux personnages ont accompagné Jésus dans sa marche vers le Calvaire, Pilate, le Cyrénéen, Marie, les femmes … Devant les autres, nous pouvons être nous aussi comme Pilate qui n’a pas le courage d’aller à contre-courant pour sauver la vie de Jésus et s’en lave les mains. Cette Croix nous enseigne à être comme le Cyrénéen, qui aida Jésus à porter ce bois pesant, à être comme Marie et les femmes, qui n’ont pas eu peur d’accompagner Jésus jusqu’au bout, avec amour, avec tendresse. Et toi, à qui t’identifies-tu ? A Pilate, au Cyrénéen ou à Marie ? Jésus aujourd'hui te regarde et te demande si tu veux l'aider à porter la Croix. Avec la force de votre jeunesse, répondez-lui ! Sur la croix du Christ déposons nos joies, nos souffrances, nos succès. Nous y trouverons un Cœur ouvert qui nous comprend, nous pardonne, nous aime et nous demande de porter ce même amour dans notre vie, d’aimer chacun de nos frères et de nos sœurs avec le même amour".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 27.7.13)

    Via Crucis intégrale ci-dessous :

  • Le Pape François au parc municipal Quenta de Boa Vista

    Hier matin, le Saint-Père a gagné le bio-parc municipal Quenta de Boa Vista, situé à 19 km de sa résidence, qui renferme la première institution de sciences naturelles du pays et le plus important musée d'histoire naturelle et anthropologique d'Amérique du sud. Le parc a été équipé de confessionnaux destinés aux participants à la JMJ, et le Pape est allé confesser cinq jeunes en italien, espagnol et portugais. Puis il a regagné le centre de Rio de Janeiro et l'archevêché (construit en 1918 par le premier Cardinal Archevêque de Rio), où il a d'abord brièvement rencontré huit jeunes détenus (dont deux jeunes filles) qui lui ont offert un chapelet géant en polyester et portant l'inscription Jamais Plus, rappelant l'assassinat le 22 juillet 1993 à Rio d'enfants des rues par des hommes armés. Les noms des victimes figurent également sur l'objet confectionné par ces jeunes. Ils ont alors prié ensemble pour tous ceux qui sont victimes de la violence meurtrière, appelant à ce que l'amour face partout place à la violence. Puis le Pape François s'est rendu dans la chapelle pour rencontrer la petite communauté de soeurs qui gèrent la résidence épiscopale. C'est ensuite depuis le balcon central de l'édifice qu'il a récité l'Angélus avec la foule massée sur la place : "Je voudrais que mon passage dans cette ville renouvelle en tous l’amour pour le Christ et pour l’Eglise, la joie d’être unis à lui et d’appartenir à l’Eglise, et l’engagement à vivre et à témoigner la foi". L’Angélus "est une prière simple à réciter à trois moments de la journée... Elle nous rappelle un événement lumineux qui a transformé l’histoire, l’Incarnation du Fils de Dieu, qui s’est fait homme en Jésus de Nazareth.
    Evoquant ensuite la fête des saints Joachim et Anne, le Pape a rappelé que c'est dans leur maison qu'est venue au monde Marie, "portant avec elle cet extraordinaire mystère de l’Immaculée Conception... Les saints Joachim et Anne font partie d’une longue chaîne qui a transmis l’amour pour Dieu, dans la chaleur de la famille... La famille est le lieu privilégié de transmission de la foi. A propos du milieu familial, je voudrais rappeler qu'aujourd’hui, en cette fête des saints Joachim et Anne, au Brésil comme dans d’autres pays, on célèbre la fête des grands-parents. Comme ils sont importants dans la vie de la famille pour communiquer ce patrimoine d’humanité et de foi qui est essentiel pour chaque société !... Les enfants et les personnes âgées construisent l’avenir de toute société, les enfants parce qu’ils feront avancer l’histoire, les personnes âgées parce qu’elles transmettent l’expérience et la sagesse de leur vie. Cette relation, ce dialogue entre les générations, est un trésor à conserver et à alimenter".

    Après l'Angélus, le Pape François a gagné le grand salon du rez de chaussée pour déjeuner avec l'Archevêque de Rio et douze jeunes représentants un éventail des JMJ. Puis il est retourné à sa résidence de Sumaré pour prendre du repos en prévision de la Via Crucis.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 27.7.13)


  • Rencontre des jeunes avec le Pape à Copacabana

    Hier à 18h00 locale (23h00 heure de Rome) sur la plage de Copacabana, un million de jeunes est venu saluer le Pape François pour sa première rencontre avec les jeunes cariocas et les participants aux JMJ. A cette occasion, une immense scène a été construite, inspirée des lignes irrégulières des montagnes de Rio de Janeiro, définie par son auteur comme une sculpture de quatre mille mètres carrés, composée de quatre plate-formes circulaires de hauteurs différentes unies par un escalier. Dans le dos du Saint-Père un écran géant a été installé pour permettre aux jeunes des derniers rangs de le voir et de l’écouter. Avant la rencontre proprement dite, a eu lieu une représentation intitulée ‘Rio de la foi’ où 150 jeunes ont mis en scène la vie quotidienne de la ville. Après les salutations de Mgr. Orani Joao Tempesta, Archevêque de Rio, le Saint-Père a pris la parole : ”Je vois en vous la beauté du visage jeune du Christ et mon cœur est plein de joie !”, s’est-il exclamé en saluant les jeunes. Il a évoqué ses souvenirs de la première Journée mondiale de la jeunesse qui s’est déroulée à Buenos Aires, sa ville, en 1987. Il a aussi invité à faire une minute de silence pour Sophie Morinière, la jeune française qui a perdu la vie dans un accident d’autobus en Guyane et pour les blessés et leurs familles.

    Cette année, a-t-il ajouté, "la JMJ revient pour la seconde fois en Amérique latine. Et vous, jeunes, vous avez répondu si nombreux à l’invitation de Benoît XVI qui vous avait convoqués pour la célébrer. Nous le remercions de tout cœur ! Vu que c'est lui qui nous a convoqué ici, nous le saluons et lui adressons nos applaudissements. Avant de partir pour le Brésil, je suis allé lui parler et il m'a promis de m'accompagner par la prière et de nous suivre à la télévision. Maintenant mon regard s’étend sur cette grande foule. Vous êtes si nombreux ! Vous venez de tous les continents ! Vous êtes souvent éloignés non seulement géographiquement, mais aussi du point de vue existentiel, culturel, social, humain. Mais aujourd’hui vous êtes ici, ou plutôt aujourd’hui nous sommes ici, ensemble, unis pour partager la foi et la joie de la rencontre avec le Christ, dans le fait d’être ses disciples. Cette semaine, Rio devient le centre de l’Eglise, son cœur vivant et jeune, parce que vous, vous avez répondu avec générosité et courage à l’invitation que Jésus vous a faite de demeurer avec lui, d’être ses amis”.

    “Le train de la Journée de la jeunesse est venu de loin et a traversé tout le Brésil en suivant les étapes du projet Bota fé - Mets la foi. Aujourd’hui il est arrivé à Rio de Janeiro. Du Corcovado, le Christ Rédempteur nous ouvre ses bras et nous bénit. En regardant la mer, la plage et vous tous, il me revient à l’esprit le moment où Jésus a appelé les premiers disciples à le suivre sur la rive du lac de Tibériade. Aujourd’hui, Jésus demande à chacun de nous s'il veut encore être son disciple : Veux-tu être mon ami ? Veux-tu être un témoin de mon Evangile ? Au cœur de l’Année de la foi ces questions nous invitent à renouveler notre engagement de chrétiens. Vos familles et les communautés locales vous ont transmis le don immense de la foi, le Christ a grandi en vous. Aujourd’hui je suis venu pour vous confirmer dans cette foi, la foi au Christ vivant qui demeure en vous. Mais je suis venu aussi pour être confirmé par l’enthousiasme de votre foi ! Vous savez que la vie d'un évêque est remplie de problèmes et d'attente de solutions. Cela risque parfois d'entamer sa foi, d'en faire un évêque triste. Pour que ma foi ne soit pas triste, je suis venu pour être conquis par votre enthousiasme”.

    Le Pape a ensuite été salué par cinq jeunes représentant les cinq continents et après la lecture de l’Evangile de saint Luc qui raconte l’épisode de la Transfiguration, le Pape François s’est à nouveau adressé aux personnes présentes : Il est heureux que nous soyons ici, s’est écrié Pierre après avoir vu le Seigneur Jésus transfiguré, revêtu de gloire. Est-ce que nous voulons nous aussi redire ces paroles ?”, a demandé le Saint-Père. “Je pense que oui, parce que pour nous tous aujourd’hui, il est beau d’être ici réunis autour de Jésus. C’est lui qui nous accueille et se rend présent au milieu de nous, ici à Rio. Mais dans l’Evangile nous avons aussi écouté les paroles de Dieu le Père : Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi, écoutez-le. Si d’une part, c’est Jésus qui nous accueille, de l’autre nous devons, nous aussi, l’accueillir, nous mettre à l’écoute de sa parole, parce que c’est en accueillant Jésus Christ, Parole incarnée, que le Saint Esprit nous transforme, illumine la route de l’avenir et fait grandir en nous les ailes de l’espérance pour marcher avec joie”.

    “Mais que pouvons-nous faire ? : Bota fé - Mets la foi. La croix des Journées mondiales de la Jeunesse a crié ces paroles tout au long de son pèlerinage à travers le Brésil. Mets la foi, qu’est-ce que cela signifie ? Quand se prépare un bon plat, si tu vois qu’il manque le sel, alors tu y mets du sel ; s’il manque l’huile, alors tu y mets de l’huile… Mettre, c’est placer, verser. Il en est ainsi dans notre vie, chers jeunes. Si nous voulons qu’elle ait vraiment sens et plénitude, comme vous-mêmes le désirez et le méritez, je dis à chacun et à chacune d’entre vous : mets la foi et ta vie aura une saveur nouvelle, elle aura une boussole qui donne la direction ; mets l’espérance et chacune de tes journées sera illuminée, ton horizon ne sera plus sombre, mais lumineux ; mets l’amour et ton existence sera comme une maison construite sur le roc, ton chemin sera joyeux, parce que tu rencontreras beaucoup d’amis qui marchent avec toi. Mets la foi, mets l’espérance, mets l’amour. Mais qui peut nous donner tout cela ? Dans l’Evangile nous avons entendu la réponse : le Christ... Jésus est celui qui nous porte Dieu et qui nous porte à Dieu, avec lui, toute notre vie se transforme... C’est pourquoi je vous dis aujourd’hui avec force : Mets le Christ dans ta vie, et tu trouveras un ami en qui te fier toujours. Mets le Christ, et tu verras croître les ailes de l’espérance pour parcourir avec joie la route de l’avenir. Mets le Christ et ta vie sera pleine de son amour, elle sera une vie féconde”.

    “Aujourd’hui, je voudrais que tous nous nous demandions avec sincérité en qui nous plaçons notre confiance ? En nous-mêmes, dans les choses, ou bien en Jésus ? Nous sommes tentés de nous mettre au centre, de croire que nous sommes seuls, nous, à construire notre vie, ou que celle-ci est rendu heureuse par la possession, par l’argent, par le pouvoir. Mais il n’en n’est pas ainsi. Certes, l’avoir, l’argent, le pouvoir peuvent donner un moment d’ébriété, l’illusion d’être heureux ; mais, à la fin, ce sont eux qui nous possèdent et nous poussent à avoir toujours plus, à ne jamais être rassasiés. A la fin nous le sommes sans avoir été alimentés. Et c'est triste de voir une jeunesse rassasiée mais faible. Mets donc le Christ dans ta vie, mets en lui ta confiance et tu ne seras jamais déçu. C'est que la foi accomplit dans notre vie une révolution que nous pourrions appeler copernicienne, parce qu’elle nous enlève du centre et le rend à Dieu. La foi nous immerge dans son amour qui nous donne sécurité, force, espérance. En apparence rien ne change, mais au plus profond de nous-mêmes tout change. Dans notre cœur demeurent la paix, la douceur, la tendresse, le courage, la sérénité et la joie, qui sont les fruits du Saint-Esprit, et notre existence se transforme, notre façon de penser et d’agir se renouvelle, elle devient la façon de penser et d’agir de Jésus, de Dieu. Dans l’Année de la foi, cette Journée mondiale de la jeunesse est vraiment un don qui nous est offert pour nous approcher davantage du Seigneur, pour être ses disciples et ses missionnaires, pour le laisser rénover notre vie. La foi est révolutionnaire. Alors, êtes vous disposés à oeuvrer à cette révolution de la foi ? Votre vie ne sera féconde que si vous vous investissez”.

    “Cher jeune, mets le Christ dans ta vie. En ces jours, il t’attend dans sa Parole. Ecoute-le avec attention et ton cœur sera réchauffé et enthousiasmé de sa présence. Mets le Christ. Il t’accueille dans le Sacrement du Pardon, pour guérir de sa miséricorde les blessures du péché. N’aie pas peur de demander pardon à Dieu. Il ne se fatigue jamais de nous pardonner, comme un père qui nous aime. Dieu est pure miséricorde ! Mets le Christ. Il t’attend dans la rencontre avec sa Chair dans l’Eucharistie, Sacrement de sa présence, de son sacrifice d’amour, et dans l’humanité de tant de jeunes qui t’enrichiront de leur amitié, qui t’encourageront de leur témoignage de foi, qui t’apprendront le langage de la charité, de la bonté, du service. Toi aussi, cher jeune, tu peux être un témoin joyeux de son amour, un témoin courageux de son Evangile pour porter en notre monde un peu de lumière. Il est bon pour nous d’être ici, de mettre le Christ dans notre vie, de mettre la foi, l’espérance, l’amour qu’il nous donne. Chers amis, dans cette célébration nous avons accueilli l’image de Notre Dame d’Aparecida. Nous voulons que Marie nous dise comment suivre Jésus, dont nous voulons être les disciples et les missionnaires”. Après avoir récité le Pater et béni les personnes présentes, le Pape François a regagné sa résidence de Sumaré pour la nuit.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 26.7.13)

  • Salut du Pape aux jeunes Argentins, à la cathédrale de Rio

    Le Pape François, ajoutant une nouvelle activité au programme officiel, s’est rendu à la cathédrale de Rio pour saluer ses compatriotes argentins auxquels il s’est adressé. Il a remercié les jeunes qui s’étaient approchés pour le saluer et leur a dit : "Je veux une Eglise qui aille dans la rue ! Je veux que nous nous détachions de la mondanité, de la commodité, du confort, du cléricalisme, de ce qui nous laisse renfermés sur nous-mêmes. Les paroisses, les collèges, les institutions sont faites pour sortir ! Si elles ne sortent pas, elles deviennent des ONG, et l’Eglise ne peut être une ONG"... Je pense qu’aujourd’hui, notre civilisation mondiale a dépassé les bornes... elle a dépassé les bornes ! Parce qu’il est là le culte rendu au dieu argent, qui nous rend témoins d’une philosophie et d’une pratique d’exclusion des deux extrémités de la vie qui sont les promesses des peuples. Evidemment, on pourrait penser que puisse exister une sorte d’euthanasie cachée, c’est-à-dire qu’on ne s’occupe pas des personnes âgées, mais cela aussi c’est une euthanasie culturelle ; nous ne devons pas la laisser parler, nous ne devons pas la laisser agir ! Et l’exclusion des jeunes... Le nombre de jeunes sans travail, sans emploi, est très élevé ! C’est une génération qui n’a pas l’expérience de la dignité gagnée par le travail. Cette civilisation nous a conduit à exclure ces deux extrémités qui sont notre avenir !".

    Puis le Pape a encouragé les jeunes à sortir, à se faire valoir et à lutter pour les valeurs, demandant aussi aux personnes âgées de se faire entendre pour enseigner et transmettre la sagesse. "Pour le peuple argentin, je le demande de tout coeur aux personnes âgées, ne renoncez pas à être la réserve culturelle de notre peuple qui transmet la justice, qui transmet l’histoire, qui transmet les valeurs, qui transmet la mémoire du peuple. Et vous - s’adressant de nouveau aux jeunes - s’il vous plaît, ne vous opposez pas aux personnes âgées ! Laissez-les parler, écoutez-les, et mettez-les en avant ! Mais sachez, aujourd’hui, vous jeunes et personnes âgées, que vous êtes condamnés au même destin, l’exclusion ! Ne vous laissez pas exclure ! C’est clair ? C’est pourquoi je crois qu’il faut se mettre au travail". Il a ensuite rappelé que la foi n’est pas une plaisanterie, que c’est quelque chose de très sérieux. "Dieu qui est venu se faire l’un de nous, c’est un scandale ! Et qu’il soit mort sur la croix est un scandale, le scandale de la croix. La croix continue d’être un scandale, mais c’est le seul chemin sûr, celui de la croix de Jésus, l’incarnation de Jésus. S’il vous plaît, ne “pressez” pas votre foi en Jésus-Christ ! Vous pouvez pressez une orange, une pomme, une banane, mais, s’il vous plaît, ne pressez pas votre foi! La foi est entière, elle se se presse pas ! C’est la foi en Jésus. C’est la foi dans le fils de Dieu fait homme qui m’a aimé et est mort pour moi. Alors, liez-vous ! Prenez soin des deux extrémités du peuple que sont les personnes âgées et les jeunes ! Ne vous laissez pas exclure, ne laissez pas non plus exclure les personnes âgées, et ne pressez pas votre foi en Jésus Christ". Le Saint-Père a ensuite encouragé ses hôtes à lire les Béatitudes et le chapitre XXV de l’Evangile de Matthieu. "Avec ces deux textes, vous avez votre programme d’action", a-t-il dit avant de conclure, prier la Vierge et donner sa bénédiction.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 26.7.13)

  • Visite du Pape à la favela de Varginha

    Après avoir célébré la Messe en privé, le Pape s'est rendu hier peu avant 10h00 heure locale à la mairie de Rio de Janeiro, où le Maire M. Eduardo Paes lui a remis les clefs de la ville. Puis, dans le jardin, il a procédé à la bénédiction des drapeaux des Jeux olympiques et para-olympiques, saluant des athlètes de diverses disciplines. En 2016, le Brésil accueillera la XXXIème Olympiade moderne, la première en Amérique du sud.

    Puis il a gagné par la route la favela de Varginha, distante de 18 km, une des plus grande de la périphérie de Rio, récemment sécurisée. Le terme favela vient du nom d'une légumineuse vivace de la région. Ce quartier défavorisé vit le jour en 1897, lorsque des soldats auxquels on avait promis des logements se retrouvèrent abandonnés sans ressources sur la colline de Gamboa.

    Après avoir été accueilli par le curé, le vicaire épiscopal et la supérieure locale des Soeurs de la charité, le Pape François a gagné à pied la chapelle de la favela. Après y avoir prié, il s'est déplacé au stade sommaire voisin pour s'adresser à la population rassemblée. Sur le trajet, il s'était arrêté chez une famille, choisie au hasard, avec laquelle il a pu converser. Il a d'abord déclaré qu'au cours de sa visite au Brésil, il aurait désiré pouvoir visiter tous les quartiers du pays : "J’aurai voulu frapper à chaque porte, dire bonjour, demander un verre d’eau fraîche, prendre un cafezinho, pas un verre d'acool, parler comme à des amis de la maison, écouter le cœur de chacun, des parents, des enfants, des grands-parents. Mais le Brésil est trop vaste pour qu'on puisse frapper à toutes les portes". Remerciant une fois encore les brésiliens de leur accueil : "Au milieu de vous, je me sens accueilli. Et il est important de savoir accueillir... Lorsque nous sommes généreux dans l’accueil d’une personne et que nous partageons quelque chose...non seulement nous ne restons pas plus pauvres, mais nous nous enrichissons. Lorsque quelqu'un a faim et frappe à votre porte, vous trouvez toujours une façon de partager la nourriture. Comme dit le proverbe, on peut toujours ajouter de l’eau aux haricots !... Le peuple brésilien, en particulier les personnes les plus simples, offre au monde une belle leçon de solidarité, un mot souvent oublié ou tu, parce qu’il gêne. Je voudrais faire appel à qui possède plus de ressources, aux pouvoirs publics et à tous les hommes de bonne volonté engagés pour la justice sociale : Ne vous lassez pas d'oeuvrer pour un monde plus juste et plus solidaire ! Personne ne peut rester insensible aux inégalités qui règnent dans le monde. Que chacun, selon ses possibilités et ses responsabilités, sache offrir sa part pour mettre fin à beaucoup d’injustices sociales. Ce n’est pas la culture de l’égoïsme, de l’individualisme qui souvent régule notre société, à construire et à mener vers un monde plus humain, mais la culture de la solidarité qui voit dans l’autre non un concurrent ou un numéro, mais un frère. Nous sommes tous des frères".

    "Je désire encourager les efforts que la société brésilienne fait pour intégrer toutes ses composantes, même les plus souffrantes et nécessiteuses, dans la lutte contre la faim et la misère. Aucun effort de pacification ne sera durable, il n’y aura ni harmonie, ni bonheur pour une société qui ignore, qui met en marge et abandonne dans la périphérie une partie d’elle-même. Une telle société s’appauvrit ainsi simplement et perd même quelque chose d’essentiel pour elle-même... C’est seulement quand nous sommes capables de partager que nous nous enrichissons vraiment. Tout ce qui se partage se multiplie. La mesure de la grandeur d’une société est donnée par la façon dont elle traite celui qui est le plus nécessiteux, qui n’a rien d’autre que sa pauvreté... Avocate de la justice et défenseur des pauvres contre les inégalités sociales et économiques intolérables qui crient vers le ciel, l'Eglise désire collaborer à toute initiative ayant le sens du vrai développement de tout homme et de tout l’homme... Mais il existe une faim plus profonde, la faim d’un bonheur que seul Dieu peut rassasier. Il n’y a ni véritable promotion du bien commun, ni véritable développement de l’homme quand on ignore les piliers fondamentaux qui soutiennent une société, ses biens immatériels. Don de Dieu, la vie est une valeur à préserver et à défendre, ainsi que la famille, fondement de la vie ensemble et remède contre l’effritement social, l’éducation intégrale, qui ne se réduit pas à une simple transmission d’informations dans le but de produire du profit, la santé, qui doit chercher le bien-être intégral de la personne, aussi dans sa dimension spirituelle, essentielle pour l’équilibre humain et pour une saine vie en commun, la sécurité, dans la conviction que la violence peut être vaincue seulement à partir du changement du cœur humain".

    "Ici, comme dans tout le Brésil, il y a beaucoup de jeunes. Chers jeunes, vous êtes particulièrement sensibles aux injustices, mais souvent vous êtes déçus par des faits qui parlent de corruption, de personnes qui, au lieu de chercher le bien commun, cherchent leur propre intérêt. A vous aussi et à tous, je répète qu'il ne faut jamais vous décourager, ni perdre confiance. Ne laissez pas s’éteindre l’espérance en vous. La réalité peut changer, l’homme peut changer. Soyez les premiers à apporter le bien, à ne pas vous habituer au mal, mais à le vaincre. L’Église vous accompagne, vous apportant le bien précieux qu'est la foi en Jésus-Christ, venu pour que les hommes aient la vie, et pour qu’ils l’aient en abondance... Aux habitants de cette communauté de Varginha je dis : Vous n’êtes pas seuls, l’Eglise est avec vous, le Pape est avec vous. Je porte chacun de vous dans mon cœur et je fais miennes vos attentes... Je vous confie tous à l’intercession de Nossa Senhora Aparecida, Mère de tous les pauvres du Brésil, et je vous donne avec grande affection ma bénédiction".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 26.7.13)


  • Messe des Rameaux et de la Passion place St-Pierre

    En ce dimanche des Rameaux qui célèbre l’entrée de Jésus à Jérusalem, l’Eglise entre dans la Semaine Sainte. Pour la seconde fois depuis le début de son pontificat, le Pape François a célébré la messe place Saint-Pierre où des oliviers venant de la région italienne des Pouilles ont été disposés formant un jardin méditerranéen en plein Rome. La place, comme les rues attenantes et la célèbre Via della Conciliazione, était noire de monde. Selon plusieurs agences de presse, plus de 200 000 fidèles étaient présents pour cette célébration.

    Cette année, la procession des Rameaux a eu lieu avec des jeunes, en l'honneur du coup d'envoi des prochaines Journée Mondiales de la Jeunesse (JMJ) de Rio au mois de juillet prochain. Le Pape François a exprimé son intention de se mettre « en route » avec les jeunes « sur les traces du bienheureux Jean-Paul II et de Benoît XVI ». Dans son homélie, le pape François a ainsi confirmé sa présence aux prochaines Journées Mondiales de la Jeunesse au Brésil.

    Dans son homélie improvisée en partie, le Pape a demandé aux fidèles de ne pas « être des hommes et des femmes tristes : car un chrétien ne peut pas l’être ». « Notre joie ne nait pas de la possession des choses mais de la rencontre avec Jésus » a souligné le Pape François. « Fête, lumière, joie, » a-t-il insisté « cette lumière de l’amour de Jésus est aujourd’hui une fête ».

    Homélie du Pape François

    « Jésus entre à Jérusalem. La foule des disciples l’accompagne en fête, les manteaux sont étendus devant lui, on parle des prodiges qu’il a accomplis, un cri de louange s’élève : "Béni soit celui qui vient, lui, notre roi, au nom du Seigneur. Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux" (Lc, 19, 38).
    Foule, fête, louange, bénédiction, paix. C’est un climat de joie que l’on respire. Jésus a réveillé dans le cœur tant d’espérances surtout chez les gens humbles, simples, pauvres, oubliés, ceux qui ne comptent pas aux yeux du monde. Lui a su comprendre les misères humaines, il a montré le visage de miséricorde de Dieu, il s’est baissé pour guérir le corps et l’âme. Tel est Jésus, avec un Cœur qui regarde chacun de nous, nos maladies et nos péchés. Grand est son amour. C'est avec cet amour qu'il est entré dans Jérusalem...
    C’est une scène belle, joyeuse et pleine de lumière, la lumière de l'amour et du Cœur de Jésus...
    Au commencement de cette Messe nous l’avons répété nous aussi. Nous avons agité nos palmes, nos rameaux d’olivier, nous avons chanté : "Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, lui notre roi" (Antienne) ; Nous aussi nous avons accueilli Jésus en exprimant nous aussi notre joie de l’accompagner, de le savoir proche, présent en nous et au milieu de nous, comme un ami, comme un frère, aussi comme un roi, c’est-à-dire comme un phare lumineux de notre vie. Jésus est Dieu abaissé jusqu'à cheminer avec nous. Il est notre ami et notre frère, celui qui éclaire notre chemin.

    La joie, tel est le mot que je veux vous dire. Ne soyez jamais des hommes et des femmes tristes, un chrétien ne peut jamais l’être. Ne vous laissez jamais prendre par le découragement. Notre joie n’est pas une joie qui naît de la possession de nombreux biens, mais du fait d’avoir rencontré une personne, Jésus, qui est parmi nous. Nous savons qu’avec lui nous ne sommes jamais seuls, même dans les moments difficiles, même quand le chemin de la vie se heurte à des problèmes et à des obstacles qui semblent insurmontables. Et il y en a tant ! Nous accompagnons et nous suivons Jésus, mais surtout nous savons qu'il nous accompagne et nous charge sur ses épaules. En cela est notre joie, l’espérance que nous devons porter dans notre monde. S'il vous plaît, ne vous laissez pas voler l'espérance que Jésus nous apporte !

    Mais nous nous demandons : pourquoi Jésus entre-t-il à Jérusalem, ou peut-être mieux, comment Jésus entre-t-il à Jérusalem ? La foule l’acclame comme roi. Et lui ne s’oppose pas, il ne la fait pas taire (cf. Lc 19, 39-40). Quel type de roi est Jésus ? Il monte un petit âne, il n’a pas une cour qui le suit, il n’est pas entouré d’une armée symbole de force. Ceux qui l’accompagnent sont des gens humbles, simples. Ceux qui l'accueillent voient en lui quelque chose de supérieur. Leur foi leur permet de saisir qu'il est le Sauveur. Jésus n’entre pas dans la ville sainte pour recevoir les honneurs réservés aux rois terrestres, à qui a le pouvoir, à qui domine. Il y entre pour être flagellé, insulté et outragé, comme l’annonce Isaïe, Il entre à Jérusalem pour recevoir une couronne d’épines, un bâton, un manteau de pourpre, une royauté qui sera objet de dérision. Il entre pour monter au Calvaire chargé d’une poutre de bois.

    Le deuxième mot clef est Croix. Jésus entre à Jérusalem pour mourir sur la Croix. Et c’est justement ici que resplendit son être de roi selon Dieu. Son trône royal est le bois de la Croix ! Je pense à ce que Benoît XVI dit aux cardinaux : "vous êtes des princes, mais d'un roi crucifié". Jésus prend sur lui le mal, la saleté, le péché du monde et celui de chaque homme. Et il le lave, il le lave avec son sang, avec la miséricorde et l’amour de Dieu. Regardons autour de nous. Combien de blessures le mal inflige-t-il à l’humanité ! Guerres, violences, conflits économiques qui frappent les plus faibles, soif d’argent, que personne ne pourra emporter avec soi. Ma grand-mère nous disait enfants que le drap funèbre n'a pas de poches. Et puis la soif de pouvoir, la corruption et les divisions, les crimes contre la vie humaine et contre la création. Et puis il y a nos péchés personnels, les manques d’amour et de respect envers Dieu, envers le prochain et envers la création tout entière. Sur la Croix, Jésus sent tout le poids du mal et avec la force de l’amour de Dieu le vainc, le défait dans sa résurrection. Voici tout le bien que Jésus nous accorde depuis son trône de la Croix. La Croix du Christ embrassée avec amour ne porte pas à la tristesse, mais à la joie, à la joue d'être sauvés et de faire un tant soit peu de ce qu'il a fait le jour de sa mort.

    Sur cette place il y a beaucoup de jeunes. Depuis 28 ans le Dimanche des Rameaux est la Journée de la Jeunesse. Voici le troisième mot clef, les jeunes. Chers jeunes, je vous ai vu dans la procession d'entrée et je vous ai imaginé faisant la fête autour de Jésus, agitant des rameaux d’olivier. Je vous imagine criant son nom et exprimant votre joie d’être en sa compagnie. Vous avez une part importante dans cette fête de la foi. Vous apportez la joie de la foi et dites que nous devons vivre la foi avec un cœur jeune, toujours, même à soixante-dix ou quatre-vingts ans ! Oui, avec un coeur jeune. Avec le Christ, le cœur ne vieillit jamais. Tous nous savons que le Roi que nous suivons et qui nous accompagne est très spécial, c’est un Roi qui aime jusqu’à la Croix et qui enseigne à servir, à aimer. N’ayons pas honte de sa Croix. Au contraire, embrassez-la pour avoir compris que c’est dans le don de soi, dans le fait de se dépasser, que réside la véritable joie, que c’est avec l’amour de Dieu qu'il a vaincu le mal. Portez la Croix pèlerine à travers tous les continents, par les routes du monde. Portez-la en répondant à l’invitation de Jésus, pour faire de toutes les nations des disciples. Cette phrase de Mathieu est le thème de la JMJ de cette année. Portez-la pour dire à tous que sur la Croix Jésus a abattu le mur de l’inimitié qui sépare les hommes et les peuples, et qu’il a apporté la réconciliation et la paix. Chers amis, moi aussi je me mets en route dès aujourd'hui avec vous, sur les traces de Jean-Paul II et de Benoît XVI. Désormais nous sommes proches de la prochaine étape de ce grand pèlerinage de la Croix. J'envisage avec joie d'aller en juillet prochain à Rio de Janeiro. Je vous donne rendez-vous dans cette grande ville du Brésil. Préparez vous, surtout spirituellement dans vos communautés, pour que cette rencontre soit un signe de foi pour le monde entier. Les jeunes doivent dire au monde qu'il est bon de suivre Jésus, de marcher avec lui. Son message est un bienfait. Dites-lui qu'il est bon de se surpasser et d'aller vers les périphéries du monde et de nos vies pour porter ce message. Les trois mots clefs sont aujourd'hui la joie, la Croix, les jeunes. Demandons à la Vierge Marie de nous enseigner la joie de la rencontre avec le Christ, l’amour avec lequel nous devons lui porter au pied de la Croix, l’enthousiasme du cœur jeune avec lequel nous devons le suivre en cette Semaine Sainte et durant toute notre vie. Ainsi soit-il. »

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 24.3.13) et Radio Vatican.