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  • Méditation - une vallée d'humilité...

    « Lorsque le soleil envoie ses rayons et sa clarté jusque dans une profonde vallée, située entre deux montagnes... la vallée s'éclaire de la lumière que lui renvoient les montagnes, elle s'échauffe ainsi davantage et devient plus fertile qu'une plaine. De la même façon, lorsqu'un homme juste se tient en sa petitesse, au plus bas de soi-même, et qu'il reconnaît n'avoir rien de soi, n'être rien et ne pouvoir rien, ni persévérer ni progresser, et que souvent même il manque de vertus, et de bonnes œuvres, alors il prend conscience de sa pauvreté et de sa détresse, et il creuse ainsi une vallée d'humilité. Et parce qu'il est humble et indigent et qu'il connaît sa misère, il l'expose et en gémit devant la bonté et la miséricorde de Dieu. Ainsi il peut reconnaître, et la hauteur de Dieu et sa propre bassesse, et il devient une vallée profonde. Or, le Christ est un soleil de justice et aussi de miséricorde... et il brille jusqu'au fond des cœurs humbles ; car le Christ est toujours touché de la misère de l'homme qui en gémit et la découvre humblement. »

    Bx Jan van Ruysbroeck (1293-1381), L'Ornement des noces spirituelles.

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    (Crédit photo)

  • Méditation : Père, Fils, et Saint-Esprit

    « Dieu notre Père céleste est la source inépuisable de grâce, il a créé le ciel et la terre et toutes choses, et il a voulu que son Fils unique prit notre nature pour, après nous avoir délivrés du péché, nous amener avec lui dans sa gloire.
    Et lui-même, le Seigneur Jésus, notre éternel et tout-puissant ami, nous a servis par sa mort ; et il doit nous octroyer ses mérites, si avec lui nous sommes bons et miséricordieux.
    Sa vie, ses paroles, ses actes nous sont enseignés, pour que nous les suivions et les imitions, sans inconstance ni mobilité d'esprit.
    Sa vie sensible fut innocence, faim, soif, chaleur, froidure, misère et douleur ; mais sa vie intérieure fut sagesse, qui voit distinctement toute vérité ; et de même fidélité, amour, débordante charité. Sa vie contemplative était d'une suprême élévation, pour la louange et la gloire de son père, pour son amour et son honneur éternel. Sa vie souffrante fut soumise non seulement à la volonté du Père, mais aussi aux mains des ennemis, avec une infinie patience, prête à vivre et à mourir dans une parfaite résignation. Sa vie parfaite fut une libre résignation de soi aux mains de son Père, jusqu'à la mort.
    Il nous a donné aussi ses tourments, les effusions de son sang, sa nourriture et son breuvage, du vinaigre mêlé de fiel, toutes choses supportées patiemment, dans une humble soumission, jusqu'à la mort.
    Après son ascension, en vertu de sa charité véritable, il nous a laissé sa chair vitale et son sang sacré ; et de la sorte nous pouvons nous nourrir et nous désaltérer, et garder son souvenir avec un goût pénétrant.
    Il nous donne en outre son âme glorieuse, pleine de grâce et d'honneur, qui peut nous combler de ses dons et de ses bienfaits.
    Il nous lègue aussi, soit son esprit créé qui nous a mérité la vie éternelle, soit son esprit incréé qui est un seul Dieu avec lui-même et son Père céleste, qui pénètre et inonde tout notre être intérieur de sa céleste suavité ; et ceux qui le servent, goûtent l'éternelle béatitude.
    Il nous a donné tout son être et toute sa puissance. Mais ce qui fait qu'il est Dieu et homme en une seule personne, il ne peut en vérité le communiquer à personne ; car cette excellence, cette majesté, cette dignité demeurent à lui seul ; et il n'y a qu'un seul Christ qui est Dieu et homme en deux natures, que nous devons aimer éternellement, et auquel nous devons sans fin rendre grâce et louange. »

    D. Jean Rusbroch (ou de Ruysbroeck), De la vraie contemplation (volume 3, ch. LXXVIII), Paris, R. Chamonal, 1913.

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  • 17 juin : Méditation

    « Le Saint-Esprit opère en nous et avec nous toutes nos bonnes oeuvres. Il crie en nous à haute voix et sans paroles : "Aimez l'amour qui vous aime éternellement". Sa clameur est une touche intime en notre esprit, et sa voix est plus terrible que l'orage. Les éclairs qui l'accompagnent nous ouvrent le ciel et nous montrent la lumière de l'éternelle vérité. L'ardeur de cette touche intime et de son amour est telle qu'elle veut nous consumer entièrement, et sa touche crie sans cesse à notre esprit : "Payez votre dette, aimez l'amour qui vous a éternellement aimé." De là naissent une grande impatience intérieure et une attitude en dehors de tout mode et de toute manière. Car, plus nous aimons, plus nous désirons aimer, et plus nous payons ce que l'amour exige de nous, plus nous demeurons débiteurs. L'amour ne se tait pas ; il crie éternellement, sans trêve : "Aimez l'amour !" C'est là un combat bien inconnu à ceux qui n'ont pas le sens de ces choses. »

    Jan Van Ruysbroeck (1293-1381), Les sept degrés de l'échelle d'amour spirituel (ch. XIV), Bruxelles, Vromant et Cie, 1917 (Oeuvres de Ruysbroeck l'Admirable, tome I), in Paul de Jaegher, S.J., Anthologie Mystique, Paris, Desclée de Brouwer, 1933.

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