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soumission

  • Méditation - Apprentissage de l'abandon en l'Amour de Dieu

    « Ce que [notre âme] doit apprendre d'abord, l'essentielle leçon à laquelle aboutiront toutes les autres, c'est qu'elle est conduite, c'est qu'elle est entre les mains d'un amour qui veille sur elle, qui a sur elle un dessein d'infinie bienveillance auquel il se faut prêter avec souplesse, et confiance.
    Qu'elle s'habitue à deviner partout la présence de cet amour. En tout ce qu'elle rencontre en son chemin, elle peut, elle doit le reconnaître, venant à elle, venant au devant d'elle, la devançant toujours. C'est lui qui fait le premier pas, qui l'invite, par une prévenance infiniment gratuite. Et la réponse qu'attend cet amour est une confiance totale et sans ombre, qui se fait toute soumission, souplesse entre ces mains dans lesquelles elle se sent tenue. Cette réponse, d'ailleurs, Dieu ne se contente pas de l'attendre : il la sollicite, il l'éveille par une inspiration de sa grâce, il l'affermit, la soutient par une inclination secrète et forte à la fois. Plus cette âme s'abandonne, plus elle se livre à cette grâce qui prend possession d'elle-même, qui la fait toujours plus soumise, plus abandonnée, plus confiante.

    Plus une âme se laisse ainsi, simplement, conduire par Dieu à travers tous les événements parmi lesquels il la fait passer, plus elle prend conscience d'être entre les mains d'un amour qui veille sur elle avec incessante sollicitude. Elle se sent gardée par cet amour à qui elle s'est donnée.
    Elle devient elle-même, jusqu'en son plus intime, conscience d'appartenir à cet amour, de dépendre entièrement de lui.
    Et la perfection - la vraie perfection surnaturelle - est toute en cette attitude devant Dieu, en cette pureté de notre relation d'amour avec lui, faite de ce sentiment de totale dépendance, d'entière appartenance, par lequel on entre de plus en plus dans la profondeur de ce mystère de don, de totale gratuité qu'est le mystère de la divine charité. »

    Dom Georges Lefebvre, Moine de Ligugé, Vie et Prière, Desclée de Brouwer, Paris, 1958.

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  • Préparons notre Carême - 3. Le détachement

    « Notre effort de renoncement n'a pas pour but de réaliser quelque chose par lui-même ; il est un moyen de nous prêter, et d'essayer de nous prêter avec toujours plus de souplesse à un travail de dépouillement intérieur qui est d'abord l’œuvre de la grâce.

    C'est pourquoi - de même que dans la prière il ne s'agissait pas d'accumuler des réflexions et considérations, mais de maintenir à l'aide de quelques pensées très simples présentées à l'esprit une silencieuse attention à Dieu - de même pour progresser dans le détachement il importe moins de multiplier les actes de renoncement que d'en consentir suffisamment pour entretenir une attitude de disponibilité à Dieu, de soumission à ce qu'il voudra demander, lui permettant ainsi de nous mener lui-même, par ses voies à lui, à travers les épreuves, les difficultés, les échecs, jusqu'à un vrai dépouillement intérieur. Cette œuvre de dépouillement, il est seul à en connaître les exigences, et sa grâce la réalisera au moyen des sacrifices qu'elle-même choisit et qu'elle nous aide à consentir de plus en plus, avec la très simple docilité d'une âme qui se sait entre les mains de Dieu et veut se laisser conduire par lui. »

    Dom Georges Lefebvre, moine de Ligugé, Aimer Dieu (Renoncement, docilité), Desclée de Brouwer, 1958.

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  • Méditation : Imitation du Christ en sa Passion

    « Ah, mon Dieu ! monsieur, qu'est-ce que je viens d'apprendre maintenant ? que vous voilà serré, en charge de nouvelles accusations ! Qu'est-ce que notre bon Dieu prétend de vous en la permission de tant d'afflictions, sinon de vous rendre conforme à son Fils notre Seigneur ? Si vous fermez vos yeux aux choses de la terre, et les ouvrez aux vérités éternelles, vous verrez et sentirez que si vous embrassez avec une amoureuse patience et humble soumission à Dieu, la tribulation qu'il permet de vous arriver, elle opérera enfin le poids d'un solide honneur et d'une paix stable. Un seul brin de ce vrai honneur vaut mieux un million de fois que toutes les prospérités que le monde nous saurait présenter, lesquelles, comme vous voyez, monsieur, ne sont que trompeuses et imaginaires. Vous n'êtes pas plus innocent que le très saint Fils du Père éternel. Voyez et considérez profondément les accusations dont on le charge, les travaux qu'on lui fait souffrir, ensuite sa mort douloureuse et ignominieuse. C'est pour vous, c'est pour moi, et pour tous les hommes pleins d'ingratitude, qu'il souffre tout cela, mais avec un amour incompréhensible, une patience et humilité incomparables, parce que tel était le bon plaisir de son Père éternel. Tâchez, monsieur, de l'imiter en cette partie de sa passion, qu'il vous fait souffrir, et d'un cœur amoureusement filial embrassez généreusement sa volonté, et vous y résignez absolument, remettant entre ses mains toutes vos affaires et vous-même, afin qu'il en dispose selon son bon plaisir. Je ne vous dis point comme nous aurons soin de prier Dieu pour vous ; l'affection et le devoir nous y obligent. Je supplie notre Seigneur d'être votre force et consolation. »

    Ste Jeanne de Chantal (1572-1641), Lettre 106 à un gentilhomme affligé, in "Lettres de Sainte Chantal" (p.191-193), Nouvelle édition, Tome I, A Paris, J.J. Blaise, 1823.

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  • Méditation : Paix de l'âme toute en Dieu

    « Il faut savoir que le bien et la perfection de l'homme consistent en ce que Dieu le remplisse et soit le principe de toutes ses actions. Cela se fait par la grâce ; et d'autant plus que l'homme est soumis à la grâce, il participe plus avantageusement au bonheur d'être en toutes choses rempli de Dieu. Or il ne peut y parvenir qu'avec peine, à cause de la corruption de la nature, qui répugne à cette parfaite soumission à la grâce. Ainsi, quand l'âme s'est une fois déterminée d'être toute à Dieu, il faut que, par son effort aidé de la grâce, elle mortifie en elle-même tout ce qu'elle aperçoit de contraire à Dieu, comme les vices, les passions, les impétuosités, et généralement tout ce qui passe pour déréglé au jugement des sages. Après tout cela il lui reste encore à mortifier une chose dont communément on ne se défie guère, et qui est cependant un grand obstacle à la perfection : c'est son action propre ou sa manière d'agir par elle-même. Défaut qui est commun à tous les gens de bien desquels Dieu n'a pas encore pris une entière possession. Le bien qu'ils font, c'est d'ordinaire par eux-mêmes qu'ils le font, aidés toutefois de la grâce, sans laquelle on ne peut rien faire de bon.
    [...]
    Quand l'homme est entièrement possédé de Dieu, il en tire une nouvelle vie et une nouvelle force qui le fait agir dans toutes ses actions doucement, efficacement, sans que rien lui résiste au dedans de lui. Les choses mêmes qui arrivent au dehors s'accordent avec l'intérieur par le moyen de la résignation qu'il a aux ordres de la Providence, si bien qu'en toutes choses il se trouve heureux et profite de tout.
    [...]
    Pour arriver à ce bonheur, il faut abattre son activité naturelle, se dépouiller de sa manière d'agir basse et humaine, se rendre attentif à Dieu en tout, s'accommoder et se soumettre au principe intérieur de la grâce, quand on l'a découvert. L'âme le découvre quand elle est tranquille et en paix, et elle acquiert cette paix et cette tranquillité, en s'étudiant à mourir à elle-même et à ses propres desseins. Lorsqu'elle est parfaitement morte à ses manières propres, Dieu fait en elle toute sorte de bien.
    [...]
    C'est principalement par la sainte Eucharistie que cela se fait d'une manière plus expresse et plus pénétrante. Le saint Sacrement est le principe intérieur de cette vie divine, et l'on voit que c'est par la sainte communion que l'on parvient au bonheur d'être pleinement et parfaitement possédé de Dieu. »

    R.P. Jean-Joseph Surin s.j. (1600-1665), Lettre LX à la mère Jeanne des Anges, ursuline à Loudun, in "Lettres spirituelles" Tome I, Périsse Frères, Lyon - Paris, 1843 (Nlle édition).

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