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  • Méditation - Lundi des Rogations - Une confiance filiale dans la prière

    « Ô mon Dieu, ne connaissez-vous pas tous mes besoins, puisque rien n'échappe à votre science infinie ? ne pouvez-vous pas les soulager, puisque vous êtes le Tout-Puissant ? ne voulez-vous pas les soulager, puisque vous êtes le Dieu infiniment bon, qui aime tant à se communiquer, qu'on dirait que vous avez comme un besoin de donner, égal au besoin que nous avons de recevoir ? « Vous avez, dit saint Augustin, placé à la porte de votre palais la miséricorde, avec mission d'accueillir tous ceux qui se présentent, de blâmer et de convier ceux qui tardent à venir. Vous n'avez encore rien demandé, leur criez-vous : demandez, et vous recevrez ; frappez, et l'on vous ouvrira. Mes anges sont là, non pour vous fermer la porte, mais pour vous l'ouvrir ; non pour vous repousser, mais pour vous introduire ; non pour éloigner vos requêtes, mais pour les présenter et les appuyer. Venez donc ; frappez avec confiance : je ne laisserai point périr de faim le juste à ma porte. » - « Je le crois, ô mon Dieu ! dit ailleurs le même saint Docteur ; car votre porte aime à voir une affluence de suppliants qui frappent, qui crient, qui importunent ; vos trésors souffrent et s'affligent de n'être point demandés et de ne point se répandre. »

    Aussi voulez-vous être appelé du nom de Père, plutôt que du nom de Juge et de Seigneur, pour nous montrer qu'ayant envers nous un amour de père, vous voulez que nous ayons envers vous une confiance d'enfant. Et comment ne l'aurais-je pas, Seigneur ? Si les hommes, tout méchants qu'ils sont, ne donnent pas à leurs enfants un caillou pour du pain, un serpent pour un poisson, un scorpion pour un œuf, vous le plus tendre des pères, pourriez-vous nous refuser votre esprit et vos grâces, vous dont la science sait tout, dont la puissance peut tout, et dont la bonté nous veut tant de bien ?

    O Dieu ! mon Père, je vous dirai donc avec David : J'ai mis en vous ma confiance. Je suis un pupille qui n'a d'autre soutien que vous (1) ; je fais appel à votre coeur, et il me semble l'entendre qui me répond : Confiez-vous en moi, je suis le père des orphelins (2).

    - Est-ce avec cette confiance filiale que nous parlons à Dieu dans la prière ? »

    1. Ps. X, sec Hebr., 14. - 2. Ps. LXVII, 6.

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année, Tome II (Lundi des Rogations, Premier Point), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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  • Méditation - Prière : "Le Jeudi à Matines"

    "Nox atra rerum contegit"

    « De toutes les couleurs que distinguait la vue,
         l'obscure nuit n'a fait qu'une couleur :
    Juste juge des coeurs, notre ardeur assidue
         Demande ici tes yeux et ta faveur.

    Qu'ainsi, prompt à guérir nos mortelles blessures,
         Ton feu divin, dans nos coeurs répandu,
    Consume pour jamais leurs passions impures,
         Pour n'y laisser que l'amour qui t'est dû.

    Effrayés des péchés dont le poids les accable,
         Tes serviteurs voudraient se relever :
    Ils implorent, Seigneur, ta bonté secourable,
         Et dans ton sang cherchent à se laver !

    Seconde leurs efforts, dissipe l'ombre noire
         Qui, dès longtemps, les tient enveloppés ;
    Et que l'heureux séjour d'une immortelle gloire
         Soit l'objet seul de leurs coeurs détrompés.

    Exauce, Père saint, notre ardente prière,
         Verbe son fils, Esprit leur noeud divin,
    Dieu qui, tout éclatant de ta propre lumière,
         Règnes au ciel sans principe et sans fin. »

    Jean Racine (1639-1699), Les Cantiques spirituels (1689), Chez J. Naert, Paris, 1942. (Hymnes traduites du Bréviaire Romain)

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  • Méditation : "En prière avec Marie, Mère de Jésus" (4)

    Nous vivons cette dernière semaine avant la Nativité à l'école de Marie, et de sa prière.
    Les méditations sont extraites du livre du P. Jean Lafrance (1931-1991) : En prière avec Marie, Mère de Jésus.

    « On est étonné de la richesse des dons que Dieu a accordés à Marie, mais on ne soupçonne pas à quel abîme de pauvreté, d'humilité et de confiance elle a été acculée pour séduire le Coeur de Dieu. Il ne faut pas que la simplicité de la confiance de Marie nous cache le mouvement spontané de sa prière. Marie était une enfant, et un enfant ne fait pas de difficultés pour recourir à ses parents quand il est dans le besoin : il tend la main naturellement pour demander. Nous sommes souvent trop orgueilleux pour demander à un autre ce que nous ne pouvons pas nous donner à nous-mêmes. Alors, nous préférons mourir de faim devant un garde-manger fermé, plutôt que de mendier en demandant la clé. Il suffirait de sortir de soi et d'ouvrir la main pour accueillir le don de Dieu. Quand il parle de l'invocation, saint Augustin dit que c'est une relation de personne à personne, un appel adressé à quelqu'un, qui s'oppose absolument à une mise en demeure. Invoquer Dieu, c'est le prier et donc respecter sa Sainteté. La difficulté pour supplier vient de ce que nous ne savons pas "demander" aux autres gentiment et poliment.

    C'est pourquoi, au moment où nous sommes invités à faire nôtre l'acte de confiance de la Vierge, nous devons en même temps approcher le mystère de sa supplication. [...]

    Il ne faut jamais dissocier la consécration de la supplication ; ce sont les deux faces d'un seul et même mouvement : vous vous donnez en suppliant et vous suppliez en vous donnant. Nous devons demander à la Vierge de nous apprendre à supplier pour nous consacrer : voilà ce qu'est l'obéissance de la foi, ou la consécration et le don. Quand un homme supplie en permanence, il est consacré en permanence. Et c'est ce que dit Grignion de Montfort, le maître de la Consécration à la Vierge : il faut apprendre à transformer toutes nos résolutions en demandes et en supplications. A la limite, il faut transformer la consécration elle-même en supplication, en faisant un acte de non-consécration : "Je ne suis pas consacré, je ne suis pas donné vraiment. Apprends-moi, Vierge Marie, à me donner et à me consacrer. Aie pitié et apprends-moi à supplier de me donner." Cette résolution de supplier n'a d'original que son exclusivité, c'est-à-dire que je ne veux en prendre aucune autre. »

    Jean Lafrance, En prière avec Marie, Mère de Jésus (ch. IV, 6), Abbaye Ste-Scholastique, Dourgne, 1985.

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    La Vierge Marie en prière, par Albrecht Dürer (1471-1528)