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trahison

  • Méditation : Visitation de la Bienheureuse Vierge Marie

    « Vierge Marie,
    messagère d'une joyeuse nouvelle,
    tu parcours les monts de Judée,
    et sur tes pas la création s'éveille :
    Celui que l'univers ne peut contenir
    demeure en toi,
    l'ancien monde se prépare au printemps !

    La racine de Jessé fleurira,
    l'arbre de vie donnera son fruit.

    Chante et réjouis-toi, Vierge Marie :
    le Seigneur a visité son peuple.

    Élisabeth court à la rencontre de la joie,
    elle te salue, comblée de grâces.

    La vérité germe de la terre,
    et Jean tressaille d'allégresse.

    Fille d'Abraham, Mère du Messie,
    nous te proclamons bienheureuse.

    Bienheureuse es-tu, Marie,
    d'avoir été pauvre devant Dieu ;
    l'amour s'est emparé de toi
    et tu as chanté :
    Mon âme exalte le Seigneur. »

    Visitation de la Vierge Marie, Livre d'Heures - Matines.

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    « De ce mystère, il est des leçons à retirer. Par la force des choses, une partie de notre vie se passe en relations. Les multiples nécessités de l'existence nous forcent à nous visiter les uns les autres, et les motifs qui dictent nos relations, les effets qu'elles produisent, ne ressemblent pas toujours aux raisons qui guidaient, aux fruits que produisait Marie.
    Ce qui dirige la plupart de nos relations, c'est la sympathie ou l'intérêt, sympathie quelquefois légitime, souvent désordonnée, intérêt parfois raisonnable, souvent égoïste. Si nous bornions nos relations à celles que Dieu inspire, combien seraient supprimées ! Si nous allions où il nous mène, que de seuils nous passerions que nous ne franchissons jamais ! La passion et l'intérêt sont de mauvaises conseillères, et beaucoup de relations mondaines ne sont-elles pas ces seules conseillères ?
    Aussi, quels effets produisent ces visitations ? Peut-être une joie bruyante et dissipée, juste de quoi tuer le temps et étourdir la vie, mais pas cette joie saine, née de la vérité communiquée et goûtée. Souvent le vide les remplit, et elles laissent le vide dans l'esprit et dans l'âme ; elles laissent un peu plus de temps perdu et le nombre accru de ces paroles oiseuses dont nous rendrons compte. Parfois, c'est pire encore, c'est la paix de l'âme troublée par la charité blessée, la vertu altérée, la vérité trahie. Elles laissent alors de la tristesse, sinon du remords. Au lieu d'en tressaillir de joie, ce qui est bon en nous est attristé. Ces visitations pervertissent au lieu de sanctifier. Certaines voix ont l'habitude et le talent de réveiller en nous ce qui y dort de mauvais. Voix de la conversation sans retenue, du livre sans pudeur. Que de ruines causent ces voix ! Elles apprennent le murmure et le blasphème, le dégoût et le mépris du devoir.
    Fuyons les messagers du mal, n'aimons que les purs messagers qui réjouissent la conscience et l'excitent au bien. Qu'au son de notre voix, les cœurs soient divinement réjouis, et, afin d'apporter Dieu aux autres, sachons l'attirer et le garder en nous. »

    P. Pierre Suau, S.J., in "Le Messager du Cœur de Jésus", Mai 1919.

  • Méditation : le péché

    « On ne comprend le péché qu'en le regardant en face de Dieu, et on ne le comprend pleinement qu'en se plaçant au point de vue surnaturel.
    Sur le plan laïque, il n'y a que des erreurs, des délits, des fautes, il n'y a pas de péché. Le péché n'existe que par rapport à Dieu. On peut affliger et blesser son frère,
    On n'offense que Dieu qui seul pardonne,
    disait Verlaine. [...]
    Vous ne devez pas voir seulement dans vos fautes le tort et le scandale causés au prochain, ou votre propre déchéance et les risque éternels que vous avez bravés. Ce sont là les conséquences et les châtiments du péché. Le péché est strictement dans l'offense faite à Dieu que vous avez rejeté, éloigné, oublié, Dieu à qui vous avez désobéi gravement. Tant qu'on ne voit pas le péché où il est, on en reste l'esclave ; pour s'en délivrer, il faut d'abord l'avoir vu dans son vrai jour. Tibi soli peccavi. (1)
    [...]
    Le péché détruit l'état de grâce. Si nous nous élevons à ce point de vue surnaturel qui nous révèle toute la vérité, nous ne pouvons plus contester la malice du péché qui brise l'union intime établie par Dieu entre lui et les frères adoptifs de son Fils. Dès qu'un chrétien s'oppose sciemment à un ordre grave de Dieu, il renie sa filiation divine. Faire la volonté de son Père était la nourriture de Jésus (2) ; il en est de même pour nous : nous ne pouvons conserver, entretenir la vie de Dieu en nous qu'en accomplissant ses volontés ; notre fidèle obéissance est l'aliment de notre vie surnaturelle, comme nos désobéissances graves sont le poison mortel qui la supprime instantanément. Le chrétien qui pèche fait plus que se séparer de Dieu, il le rejette de son âme. C'est contre le Dieu Rédempteur qu'il s'est également insurgé. [...] Dans tout péché mortel, il y a comme une apostasie "intérieure" que l'on doit pleurer devant un crucifix ; c'est seulement devant la croix du Christ que nous comprenons à quel point le péché grave trahit l'amour d'un Dieu. »

    (1) : Devant toi seul j'ai péché (Ps. 50)
    (2) : Jean 4, 34.

    Mgr G. Chevrot (1879-1958), Conférences de Notre-Dame, Carême 1939, "La vie de l'homme nouveau suivie de la Retraite pascale" (Retraite pascale, Mardi saint), Desclée, De Brouwer, Paris, 1939.

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  • Méditation : le péché (suite)

    « Nous savons et nous ne savons pas ce que nous faisons quand nous péchons. Nous savons que nous faisons mal, que nous brisons une pureté en nous, que nous trahissons une fidélité, une liberté, une grandeur. Mais nous ne savons pas le fond de ce mal, l'irréparable qu'il apporte avec lui, quelle liberté, quelle pureté, quelle grandeur il ravage en nous. Plus tard on voudra tant que telle chose n'ait jamais eu lieu. Surtout, nous mesurons mal la blessure, l'affront, l'offense qu'il fait au Dieu Amour. L'offense du péché, cela veut dire qu'il attaque une Personne infinie, qui m'aime d'un Amour infini, de qui je tiens tout ce qui en moi n'est pas méprisable et qui veut bien me demander mon pauvre amour. Je peux le Lui donner : "Si quelqu'un m'aime, mon Père l'aimera, et nous viendrons vers lui, et nous ferons notre demeure chez lui". »

    Charles Journet, Les sept paroles du Christ en croix, Editions du Seuil (La Vigne du Carmel), Paris, 1952.

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    Détail du tableau "Visage du Christ" par Thierry Bouts (1415-1475)

  • 27 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Trahison de Judas (Mt 26, 14-25)

    « "Jésus, ayant dit ces paroles, fut troublé en son esprit, et il protesta, en disant : En vérité, en vérité, je vous le dis : l'un de vous me trahira (Jn XIII,21)". Il proteste, c'est-à-dire il fait connaître d'avance un crime encore caché, afin que le traître, se voyant découvert, déteste sa faute. Toutefois, il ne le désigne pas nominativement; car si celui-ci était accusé en face, il pourrait devenir plus effronté. Le Sauveur parle d'un scélérat en général, afin que le coupable fasse pénitence. Le Dieu tout-puissant se trouble et personnifie ainsi en lui-même les impressions diverses dont notre faiblesse se trouve affectée. Aussi, quand nous éprouvons du trouble, ne devons-nous pas nous désoler outre mesure. Arrière les philosophes qui argumentent pour démontrer que l'âme du sage est à l'abri du trouble ! Que l'esprit du chrétien se trouble donc, non sous l'effort du malheur, mais sous l'influence de la charité, Cette agitation intérieure qu'éprouve Jésus-Christ signifie que la charité doit les jeter dans le trouble, lorsqu'une cause urgente force le Seigneur à séparer la zizanie du bon grain avant le temps de la moisson.

    "Et ils furent contristés, et chacun d'eux commença à lui dire : Est-ce moi, Seigneur (Mt XXVI,22) ?" Les onze Apôtres savaient bien qu'ils n'avaient jamais pensé à quelque chose de pareil ; mais ils aiment mieux en croire à leur Maître qu'à eux-mêmes, et, sous l'impression de la crainte que leur inspire leur fragilité, ils deviennent tristes, et ils le questionnent sur une faute dont ils n'ont pas conscience. Il leur dit : "Un de vous, qui trempe sa main dans le plat avec moi, me livrera (Mc XIV,20)". Pendant que tous les autres, dans le sentiment de la consternation , retirent leurs mains et cessent de manger, Judas, lui, porte la main dans le bassin avec l'impudence qu'il doit mettre à livrer son Maître son but était, par son audace, de faire croire à la pureté de sa conscience. Il faut noter ici que les douze Apôtres puisaient tous, à la ronde, dans le même vase avec le Seigneur; car la salle à manger, où ils se trouvaient, était couverte de tapis, et ils mangeaient à la mode antique, presque couchés. S'il en eût été différemment, si aucun des autres n'avait tendu la main pour toucher aux aliments du Sauveur, il est sûr que, en trempant sa main, le traître se serait formellement déclaré. Ce que Matthieu désigne sous le nom de bassin (Mt XXVI,26), Marc l'appelle plat (Mc XIV,20). L'un indique ainsi la forme quadrangulaire du vase, et l'autre sa fragilité. "Or, le Fils de l'homme s'en va selon ce qui est écrit de lui, mais malheur à l'homme par qui le Fils de l'homme sera trahi ! (Mt XXVI,26)" Le Christ prédit le châtiment du coupable, afin de le corriger par la crainte, puisqu'il reste insensible à la honte. Aujourd'hui encore , malheur au méchant qui s'approche de nos saints autels, et dont le coeur est souillé d'un crime ! "Il vaudrait mieux pour lui qu'il ne fût jamais né" (Ibid.). S'il était mort dans le sein de sa mère, s'il n'était pas né vivant, cela aurait mieux valu pour lui, en comparaison du châtiment qu'il s'est ensuite attiré. »

    Saint Augustin, Sermon XVI sur l'Evangile selon Saint Jean (5-6), in Oeuvres complètes de Saint Augustin, (Suite du Tome XI : Sixième série, Sermons inédits), traduites pour la première fois en français, sous la direction de M. Raulx, Traduction de MM. les abbés Bardot et Aubert, Bar-Le-Duc, L. Guérin et Cie Editeurs, 1868.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • 26 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Amen, amen, je vous le dis : l'un de vous me livrera." (Jn 13, 21-38)

    « Jésus, sûr de sa résolution et intrépide dans l'accomplissement du plan de son Père, mettait un terme à l'ancienne alliance et fondait la nouvelle Pâque. En effet, ses disciples assis à table avec lui pour manger le repas mystique, et tandis que, dans la cour de Caïphe, on délibérait de la manière de le faire périr, le Christ, lui, posait les règles du sacrement de son corps et de son sang et enseignait quelle victime il faudrait offrir à Dieu, n'écartant même pas le traître de ce mystère ; il montrait ainsi que ce n'est pas sous l'exaspération d'une injustice qu'agit celui dont l'impiété volontaire était connue d'avance. Car il trouva en lui-même la matière de sa ruine et la cause de sa perfidie, en prenant le diable comme chef et en refusant d'être conduit par le Christ. Aussi lorsque le Seigneur dit : "En vérité, je vous le dis, l'un de vous me livrera", il montra que la conscience du traître lui était connue ; il ne confondit pas l'impie par une réprimande sévère et publique, mais chercha à l'atteindre par un avertissement doux et muet, afin que le repentir pût le corriger plus facilement, alors qu'aucune exclusive ne l'aurait aigri. Pourquoi, ô malheureux Judas, n'uses-tu pas d'une telle mansuétude ? Voici que le Seigneur pardonne tes entreprises, et que le Christ ne te révèle à personne, sinon à toi-même : ni ton nom ni ta personne n'est découvert, mais la parole de vérité et de miséricorde atteint seulement les replis de ton coeur. On ne te refuse ni l'honneur dû au titre d'apôtre, ni la communion aux sacrements. Retourne en arrière, laisse-là ta fureur et vient à résipiscence. La clémence t'invite, le salut te presse, la vie te rapelle à la vie. Vois, les autres disciples, purs et innocents, s'épouvantent à l'annonce du crime et craignent tous pour eux-mêmes, puisque l'auteur de cette impiété n'a pas été révélé. [...] Mais toi, Judas, au milieu de cette inquiétude des saints, tu abuses de la patience du Seigneur, et tu crois que ton audace te cache. Tu ajoutes l'impudence au crime, et un signe plus évident ne t'effraye pas. Alors que les autres n'osent pas toucher à l'aliment dont le Seigneur fait un indice (cf. Mt XXVI,23), toi tu ne retires pas ta main du plat, parce que tu ne détournes pas ton âme du crime ! »

    Saint Léon le Grand, Sermon VII sur la Passion (45, 4), in Sermons tome III, SC 74, Editions du Cerf, Paris, 1961.

  • 4 avril : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Pendant que la trahison se préparait, que Judas travaillait à sa propre perte, « les disciples dirent à Jésus : ‘Où veux-tu que nous te préparions le repas de la Pâque ?’ » (Matthieu 26,17). Voyez-vous la conduite si différente de Judas et des autres disciples ? Celui-là trahit son maître, ceux-ci songent à préparer la Pâque. Celui-là conclut un pacte inique, ceux-ci se disposent à servir le Sauveur. Ils avaient tous joui cependant des mêmes merveilles, des mêmes enseignements, de la même puissance.

    De quelle Pâque s’agit-il ? De la Pâque ancienne, et non de celle que nous célébrons. Les disciples préparèrent la première : le Sauveur lui-même prépara la seconde ; et non seulement il la prépara, mais il devint lui-même notre Pâque. « Où veux-tu que nous te préparions le festin de la Pâque ? » Cette Pâque était celle qui avait été instituée en Égypte. Et pourquoi Jésus l’observa-t-il ? Parce qu’il observait la loi dans toutes ses prescriptions. N’avait-il pas dit au moment de son baptême : « C’est ainsi qu’il nous faut accomplir toute justice » (Matthieu 3,15) ? Là était l’ombre, ici la vérité. Dès que le Soleil de justice fut apparu, l’ombre s’évanouit, comme les ténèbres à l’apparition du soleil. C’est pour cela que le même festin vit s’accomplir les deux pâques, la Pâque figurative et la Pâque véritable. De même que les peintres commencent par dessiner sur leur tableau les contours et les silhouettes des objets qu’ils se proposent de reproduire avant d’y appliquer les couleurs convenables ; de même le Christ pendant le même repas fit précéder la célébration de la Pâque véritable par la célébration de la Pâque figurative. « Où veux-tu que nous te préparions le repas de la Pâque ? » Ils parlaient de la Pâque ancienne : mais que tout flambeau s’éteigne au lever du soleil ; à l’approche de la vérité, que l’ombre s’évanouisse ! »

    Saint Jean Chrysostome, IVe siècle, 1e homélie sur la trahison de Judas, 4.

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  • 3 avril : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Lorsque le Seigneur, Pain de Vie, eut donné du pain à cet homme mort, et désigné, en livrant le pain, celui qui trahissait le pain, il lui dit : « Ce que tu as à faire, fais-le vite ! » Il ne commandait pas le crime : il découvrait son mal à Judas, et nous annonçait notre bien. Que le Christ fût livré, n’était-ce pas le pire pour Judas, et pour nous le meilleur ? Judas, donc, qui se nuit à lui-même, agit pour nous sans le savoir. « Ce que tu as à faire, fais-le vite ! » Parole d’un homme qui est prêt, non d’un homme irrité. Parole où s’annonce moins le châtiment de celui qui vend, que le salaire de celui qui rachète. Car en disant : « Ce que tu as à faire, fais-le vite ! », le Christ, plus qu’il ne s’en prend au crime de l’infidèle, cherche à hâter le salut des croyants. Il a été livré à cause de nos péchés, il a aimé l’Église et s’est livré pour elle (Ephésiens 5,25). Et de fait, personne n’aurait livré le Christ s’il ne s’était livré lui-même. Quand Judas le trahit, c’est lui qui se livre : l’un négocie sa vente, et l’autre, notre rachat.

    « Aussitôt la bouchée prise, Judas sortit. Il faisait nuit. » Et celui qui sortait était lui-même nuit. Alors, quand la nuit fut sortie, Jésus dit : «Maintenant le Fils de l’homme a été glorifié !» Alors, le jour transmet au jour la parole (Psaume 19,3) — le Christ la confie à ses disciples pour qu’ils lui obéissent dans l’amour. Et la nuit à la nuit passe le mot — Judas indique aux grands prêtres comment trouver Jésus pour qu’ils l’arrêtent. « Maintenant, le Fils de l’homme a été glorifié. » Je vois ici la figure d’un grand mystère. Judas est sorti, et Jésus a été glorifié. Le fils de perdition sort et le Fils de l’homme est glorifié. Celui qui sortait, c’était évidemment lui que tout à l’heure visaient ces mots : « Vous êtes purs, mais non pas tous » (Jean 13,10). Maintenant donc l’impur s’en va, les purs demeurent, et ils demeurent avec celui qui les rend purs. Quelque chose de semblable arrivera quand ce monde vaincu par le Christ passera. Alors l’ivraie ayant cessé de se mêler au grain, les justes, dans le Royaume de leur Père, resplendiront comme le soleil (Matthieu 13,4). »

    Saint Augustin, IVe siècle, Sur saint Jean, 62,4-6 ; 63,2.

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