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  • Supplique pour accéder au bon usage de l'œuvre

    « Apprends-moi, Seigneur, à bien user du temps que tu me donnes pour travailler, et à bien l'employer sans rien en perdre. Apprends-moi à tirer profit des erreurs passées sans tomber dans le scrupule qui ronge.
    Apprends-moi à prévoir le plan sans me tourmenter, à imaginer l'œuvre sans me désoler si elle jaillit autrement. Apprends-moi à unir la hâte et la lenteur, la sérénité et la ferveur, le zèle et la paix.

    Aide-moi au départ de l'ouvrage là où je suis le plus faible. Aide-moi au cœur du labeur à tenir serré le fil de l'attention, et surtout comble Toi-même les vides de mon œuvre. Seigneur, dans tout labeur de mes mains, laisse une grâce de Toi pour parler aux autres, et un défaut de moi pour parler à moi-même.

    Garde en moi l'espérance de la perfection, sans quoi je me perdrais d'orgueil. Purifie mon regard : quand je fais mal, il n'est pas sûr que ce soit mal et quand je fais bien, il n'est pas sûr que ce soit bien.
    Seigneur, ne me laisse jamais oublier que tout savoir est vain, sauf là où il y a travail, et que tout travail est vide, sauf là où il y a amour, et tout amour est creux qui ne me lie à moi-même et aux autres et à Toi.

    Seigneur, enseigne-moi à prier avec mes mains, mes bras et toutes mes forces. Rappelle-moi que l'ouvrage de mes mains t'appartient et qu'il m'appartient de te le rendre en te l'offrant. Que si je le fais par goût du profit, comme un fruit oublié je pourrirai à l'automne. Que si je le fais pour plaire aux autres, comme la fleur de l'herbe je fanerai au soir. Mais si je le fais pour l'amour du bien, je demeurerai dans le bien.
    Et le temps de faire bien et à ta gloire, c'est tout de suite.

    Amen. »

    (Anonyme)

    (Texte mis en ligne il y a vingt ans sur notre site internet, avec plusieurs autres, tous disponibles en téléchargement et prêts pour l'impression, ICI.)

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  • Méditation - En vue de Dieu seul

    « Voici à quels signes on reconnaît si, dans les œuvres de zèle, on agit pour Dieu seul : 1) ne pas se troubler quand on n'obtient pas le succès : Dieu ne le veut pas, on ne le veut pas davantage ; 2) se réjouir du bien accompli par les autres autant que si on l'avait fait soi-même ; 3) n'avoir de préférence pour aucun emploi, mais accepter volontiers celui qu'assigne l'obéissance ; 4) dans tout ce que l'on fait, ne chercher ni remerciements, ni approbations. Aussi, vienne la critique ou le blâme, on ne s'en afflige point, content toujours et uniquement du contentement de Dieu. Si, au contraire, on reçoit quelques louanges, on n'en tire point vanité : à la vaine gloire qui se présente et sollicite le cœur, on répond avec le bienheureux Jean d'Avila : « Va t'en, tu arrives trop tard, j'ai déjà donné tout mon travail à Dieu. » »

    St Alphonse de Liguori (1696-1787), La pratique de l'amour envers Jésus-Christ (Chap. VII, 5), Trad. F. Lupy, Bureaux de l'Apôtre du Foyer, Saint-Étienne, 1991.

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    Vierge Marie, Peintre florentin du XVe siècle
    Lindenau-Museum Altenburg

    (Crédit photo)

  • Méditation - « Priez Dieu pour les pécheurs ! » (Notre-Dame à Ste Bernadette, 8e apparition, 24 février 1858)

    « Il y aura plus de joie au ciel pour un pécheur faisant pénitence que pour quatre-vingt-dix neuf justes n'ayant pas besoin de pénitence. (Lc 15,7) - Mon Dieu, si nous avions vraiment foi en cette parole, avec quel zèle nous prierions, nous ferions tout ce qui est en notre possible pour obtenir la conversion des pécheurs ! Comme ce serait le principal de nos prières, de nos travaux, de notre vie, principal, non en soi, mais en vue de vous qui êtes le seul principal, mon Seigneur et mon Dieu ! Ce serait la chose secondaire dans le cœur, mais celle qui prendrait le plus de temps et de travail... Et ce ne serait que votre imitation. Vous êtes venu chercher et sauver ce qui était perdu (Mt 18,11)... A quoi ont été employés les trois ans de votre vie publique, sinon à chercher et à sauver les brebis égarées ? Et qui dira avec quel amour et quels désirs vous priiez et vous offriez à votre Père dans ce but, pendant votre vie cachée ! Apprenez-moi à faire de même, mon Dieu... Apprenez-moi à désirer, à demander, à chercher la conversion des pécheurs avec le cœur et le zèle que demandent l'amour de votre gloire, l'amour de la consolation de votre cœur, l'amour du prochain... En considérant combien ce double amour exige que nous désirions que ces âmes, âmes de vos enfants bien-aimés, de nos frères en vous, vous louent et vous aiment éternellement, comme on voit combien il est juste que la pénitence d'un pécheur cause plus de joie que la vue de quatre-vingt-dix neuf justes !... Mon Dieu, faites-moi être pour les pécheurs ce que je dois, en pensées, en paroles, en actions, en vous, par vous et pour vous. Amen ! »

    Bx Charles de Foucauld, En vue de Dieu seul (54), in "Œuvres spirituelles" IV. Méditations sur les passages des saints évangiles relatifs à quinze vertus, nouvelle cité, Paris, 1973.

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  • 1er Vendredi du mois, dédié au Sacré-Coeur de Jésus

    La dévotion au Sacré-Cœur, salut du monde

    « Il est une dévotion qui résume toutes les autres. C'est la dévotion au Cœur adorable de Notre-Seigneur...
    L'amour divin est l'objet même de cette dévotion avec le cœur de chair qui en est le foyer. Le symbole ou l'image du Sacré-Cœur est le moyen propre à nous rappeler cet amour infini, qui s'est manifesté surtout par les grands mystères de l'Incarnation, de la Rédemption et de l'Eucharistie.
    La pratique de cette salutaire dévotion résume tout ce qu'il y a de plus affectueux et de plus généreux dans notre sainte religion ; c'est l'amour reconnaissant et fidèle envers Notre-Seigneur, c'est la compassion et la réparation pour les offenses qu'il reçoit, c'est le zèle pour sa gloire, c'est l'abandon sans réserve à sa divine volonté.
    [...]
    Le Sacré-Cœur conduit l’Église à un triomphe plus grand que celui qui a couronné les périodes vouées à d'autres grandes dévotions.
    Il me semble que l’Église elle-même partage cette confiance, qui se manifeste par les efforts constants qu'elle fait pour répondre aux désirs du Sacré-Cœur de Jésus...
    L’Église fera plus encore. Il ne nous appartient pas de prévoir ce qu'elle fera, mais elle tirera les dernières conséquences de cette parole si connue de Pie IX : « L’Église et la société n'ont d'espérance que dans le Cœur de Jésus ; c'est lui qui guérira tous nos maux. Prêchez partout la dévotion au Sacré-Cœur ; elle doit être le salut du monde. » (1) »

    1. Au P. Jules Chevalier, septembre 1860. Cf. Histoire de cette dévotion de 1850 à 1870.

    Vénérable Léon Dehon (1843-1925), in P. Ch. Kanters "Le T.R.P. Léon Dehon fondateur de la Congrégation des Prêtres du Cœur de Jésus", Esquisse biographique, 2e édition, Noviciat du Sacré-Cœur, Brugelette, 1932.

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    (Congrégation bénédictine de Tutzing, Allemagne)

  • Méditation - « Mais priez mes enfants... »

    « La prière est une lumière, une puissance ; elle est l'action même de Dieu : celui qui prie dispose de la puissance de Dieu.
    Vous ne verrez jamais celui qui ne prie pas devenir un saint. Ne vous laissez pas prendre aux belles paroles et aux apparences. Le démon aussi peut beaucoup : il est très savant ; il se change en ange de lumière. Ne vous fiez pas à la science : elle ne fait pas le saint. La seule connaissance de la vérité est impuissante à sanctifier : il y faut l'amour. [...]
    Je vais plus loin, et je dis que les bonnes œuvres de zèle, de charité, ne sanctifient pas toutes seules. Dieu n'a pas donné ce caractère à la sainteté. Les Pharisiens observaient la loi, faisaient l'aumône, consacraient la dîme au Seigneur : le Sauveur les appelle cependant des « sépulcres blanchis ». L’Évangile nous montre que la prudence, la tempérance, le dévouement peuvent s'allier à des consciences vicieuses : témoin les Pharisiens, ils travaillaient beaucoup mais leurs œuvres ne priaient point.
    Les bonnes œuvres extérieures ne font donc pas la sainteté d'une âme, ni la pénitence, ni la mortification. Que d'hypocrisie et d'orgueil peuvent recouvrir un habit pauvre et une mine exténuée par les privations !
    Mais une âme vit de prière. - Oh ! on ne se trompe jamais à ce caractère ! On prie : dès lors on a toutes les vertus, on est un saint. Qu'est-ce que la prière, sinon la sainteté en pratique ? Toutes les vertus y trouvent leur exercice. L'humilité, qui vous fait avouer à Dieu que vous manquez de tout, que vous ne pouvez rien ; qui vous fait avouer vos péchés, lever les yeux vers Dieu et confesser que Dieu seul est saint et bon.
    Il y a là aussi l'exercice de la foi, de l'espérance et de l'amour. Quoi encore ? En priant, nous exerçons toutes les vertus morales et évangéliques.
    Quand on prie, on fait pénitence, on se mortifie : on domine l'imagination, on cloue la volonté, on enchaîne le cœur, on s'humilie. La prière est donc la sainteté même, puisqu'elle renferme l'exercice de toutes les vertus.
    Il en est qui disent : La prière, ce n'est que de la paresse ! - Eh bien ! qu'on prenne ceux qui travaillent le plus, qui se dépensent toujours avec ardeur, ils auront bien plus de peine à prier qu'ils n'en avaient à se dévouer, à se sacrifier aux œuvres de zèle. Ah ! c'est qu'il est plus doux, plus consolant pour la nature, plus facile de donner que de demander à Dieu ! Oui, la prière est à elle seule la pratique de toutes les vertus ; sans elle, rien ne vaut ni ne dure. La charité même, sans la prière, qui la féconde et la rafraîchit, la charité se dessèche comme une plante sans racine. »

    (à suivre ce mardi 2 août, en la fête de St Pierre-Julien Eymard)

    St Pierre-Julien Eymard (1811-1868), La Divine Eucharistie, extraits des Ecrits et Sermons du Bienheureux Pierre-Julien Eymard, Deuxième Série, La sainte Communion (L'esprit de prière), Société Saint-Augustin, Desclée de Brouwer & Cie, Bruges - Lille - Paris - Lyon, 1926 (seizième édition).

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  • Méditation : l'abandon du petit enfant

    « La vie entière de Jésus n'a été qu'obéissance et abandon. Cette obéissance et cet abandon de Jésus ont leur source dans son amour pour son Père ; c'est une plénitude d'abandon, parce que c'est une plénitude d'amour : amour filial, confiant, désintéressé, généreux, sans réserve ; amour débordant de reconnaissance pour tous les biens qu'il a reçus dans sa sainte Humanité ; amour plein de zèle, de dévouement et d'humilité. Victime chargée des péchés du monde entier, il estime que tous les châtiments lui sont dus, qu'aucune souffrance n'est de trop pour réparer la gloire de son Père et lui ramener ses enfants égarés, et pourtant si tendrement chéris.

    Amour filial, et même toujours amour d'enfant. « Eh quoi ! dit Mgr Gay, Jésus notre Seigneur, Jésus Fils éternel de Dieu, vrai Dieu comme son Père, Jésus selon son humanité n'a jamais été qu'un enfant. Même à nos yeux, c'est le premier état où il ait voulu paraître ; mais pour son Père, mais aux yeux de la Divinité, de sa propre divinité, il n'a jamais cessé, il ne cessera jamais d'être un petit enfant. C'est ce qu'imite l'âme abandonnée. Du moment que c'est Dieu qui est notre Père, quels sont vis-à-vis de lui notre âge, notre taille et notre attitude ? Quand nous serions saint Pierre ou saint Paul ou qui que ce soit des géants de la sainteté, serions-nous jamais grands devant Dieu ? »

    Si nous pouvions suivre la vie de Notre-Seigneur jusque dans ses moindres détails, nous y trouverions partout l'amour, la confiance, la docilité, l'abandon du petit enfant. »

    Dom Vital Lehodey (1857-1948), Le saint abandon (I, ch. VII), Gabalda, Paris, 1918.

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  • Méditation sur l'année écoulée

    « - La brièveté du temps. La plus longue suite des jours, lorsqu'ils sont écoulés, n'est plus rien. Qu'est-ce que l'année qui vient de finir ? Qu'est-ce que tout le temps que nous avons vécu ?... Qu'est-ce que tout le temps qu'a duré le monde ? Tout cela est passé, et dans un temps passé, un siècle, un an, huit jours, un jour, sont la même chose. Le temps à venir n'est pas d'une autre nature. L'année qui commence, le temps qui nous restera à vivre, tout celui que doit durer le monde, passera, et quand il sera passé, il ne sera plus rien ; mais l’Éternité ne passe point. O insensés que nous sommes de nous attacher aux biens du temps qui sont si peu durables, et de ne pas soupirer pour les biens spirituels.

    - L'incertitude du temps. Combien y en a-t-il eu de tout âge, de toute condition, de toute complexion, qui ont vu commencer l'année dernière, et qui ne l'ont pas vu finir ? Il en sera de même de celle-ci ; peut-être serons-nous du nombre de ceux qui n'en verront pas la fin ; nous n'y avons pas un jour, un moment d'assuré. Commençons-la donc comme si elle devait être la dernière pour nous.

    - L'emploi du temps. La manière dont nous aurons employé le temps décidera de notre sort dans l’Éternité. Examinons comment nous avons employé l'année qui vient de s'écouler. Si nous ne sommes pas tombés dans les plus grands désordres, remercions-en Dieu ; mais au moins, avouons-le, quelle lâcheté au service du Seigneur, quelle dissipation dans la prière, quelle négligence dans l'usage des Sacrements, que de défauts dans toutes nos actions ! Combien de fautes que nous aurions pu éviter, de bonnes œuvres que nous aurions pu faire, d'occasions de pratiquer la vertu, d'exercer la charité, la patience, le zèle, l'humilité, la mortification que nous avons perdues ! Pleurons amèrement de si grandes pertes, et demandons-en pardon à Dieu. Voici une nouvelle année qu'il nous donne pour les réparer : ah ! s'il l'accordait aux âmes réprouvées, s'il l'accordait même aux âmes du Purgatoire, comment l'emploieraient-elles ?

    - La fin du temps. A la fin du temps il ne reste plus rien des peines et des plaisirs que l'on a eus dans le temps. Le pénitent et le voluptueux parvenus à leur dernière heure se trouvent égaux, en ce que les mortifications de l'un et les délices de l'autre sont également évanouies ; il ne leur reste que leurs œuvres ; c'est-à-dire, leurs mérites ou leurs démérites. Quels regrets pour l'un ! Quelle consolation pour l'autre ! Quelle satisfaction ne ressentirions-nous pas nous-mêmes aujourd'hui si nous avions passé l'année dernière dans la sainteté et dans la ferveur ! Il ne nous resterait rien de la peine que nous aurions prise ; et que nous reste-t-il des plaisirs qui nous ont détournés de Dieu ? Regrettons un temps si précieux et si mal employé. Remercions Dieu de ce qu'il nous a conservés jusqu'à ce moment, et de ce que la fin du temps n'est pas encore venue pour nous : mais songeons que nous y touchons. Quels seront alors nos sentiments ? Ce que nous voudrions avoir fait alors ne dépendra plus de nous, mais il en dépend maintenant. Soyons donc prudents, et profitons d'un avis qui sera peut-être lui-même le dernier que nous recevrons. »

    P. Bonaventure Giraudeau s.j. (1697-1774), L’Évangile médité Tome I (Chap. XII, Troisième Point : Du premier jour de l'an), Revu et corrigé par M. l'Abbé L. Duquesne, Nouvelle édition, Tournay, Chez J. Casterman Aîné, 1826.

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  • Méditation : Zèle et pardon

    « Pour exercer le zèle, il faut d'abord ne pas s'offenser des défauts de nos frères, mais les supporter avec compassion et indulgence. « Nous devons, nous qui sommes forts, dit saint Paul, supporter les faiblesses de ceux qui ne le sont pas. » (Rm XV, 1.) D'ailleurs, si nous n'avons pas certains défauts, que nous déplorons chez autrui, si nous sommes plus forts, plus éclairés, nous avons cependant nos misères, et tous nous avons besoin d'indulgence et de bonté. Et le support doit aller jusqu'à la condescendance : « A celui qui veut t'appeler en justice pour avoir ta tunique, dit le Seigneur, abandonne encore ton manteau ; si quelqu'un veut te contraindre à faire mille pas, fais-en avec lui deux mille ; à qui te demande donne ; à qui veut t'emprunter prête. » (Mt V, 40-42.)

    Nous disons chaque jour à Dieu : « Pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. » Notre Seigneur qui nous a appris à faire cette prière, a dit encore : « Pardonnez et il vous sera pardonné ; car on vous appliquera la même mesure que celle avec laquelle vous aurez mesuré les autres. » (Lc VI, 37.) Il nous pardonne bien ce grand Dieu, Lui, qui comme dit le prophète, jette au fond de la mer tous nos péchés (Michée VII, 19.) Et cependant les injures qui Lui sont faites par le péché sont bien autrement graves que les offenses, les procédés indélicats, auxquels nous sommes si sottement sensibles. « Il n'y a rien, dit saint Jean Chrysostome, qui nous rende semblables à Dieu comme de demeurer paisibles à l'égard de ceux qui nous offensent. » (Hom. 20 in Matth.) Jésus a dit encore : « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, priez pour ceux qui vous persécutent et vous calomnient. » (Mt V, 14.) Ce n'est donc pas un demi-pardon que Jésus veut de nous, mais un pardon complet. Par là non seulement nous obtiendrons le complet pardon de nos fautes, mais nous attirerons sur nous des grâces puissantes, qui nous feront faire de grands progrès dans la vertu. »

    Auguste Saudreau (1859-1946), Manuel de spiritualité (Chap. XIV, 4), Deuxième édition, Charles Amat - Paris / Brunet - Arras / Imp. G. Grassin - Angers, 1920.
    (Le P. Saudreau fut aumônier des religieuses du Bon Pasteur à Angers, de 1895 à sa mort)

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  • Méditation : Lève-toi !

    « « Celui qui par sa puissance peut infiniment plus que ce que nous demandons » (1) fait un geste, dit une parole : « Lève-toi ! » et la mort rend la proie. - « Lève-toi ! » dit chaque jour Jésus à l'âme chrétienne dès le matin ; sors de ton sommeil, secoue ta langueur, va à la méditation, à la sainte Messe, à la très sainte Communion... Lève-toi pour secourir le pauvre, pour travailler aux œuvres apostoliques, pour sauver l'âme de ton frère ; allons, l'action ! marche, agis, opère ; ne t'effraie point d'avoir à parcourir un vaste champ de labeur et de combats, d'avoir à te mortifier tous les jours... c'est moi qui te le commande, je serai avec toi. Volonté du Cœur de Jésus, disposez de mon cœur ; zèle du Cœur de Jésus, dévorez mon cœur.

    « Demain est un jour incertain, et que savons-nous s'il y aura un lendemain pour nous ? » (2) Après un jour de travail une nuit de sommeil, puis l'éternelle aurore. Hâtons-nous donc, le temps presse... J'aurais pu mourir à la fleur de mes ans, pourquoi suis-je encore ici-bas ? Qu'ai-je à faire désormais ? Combien de temps me reste-t-il ? Comment veux-je mourir ? »

    1. Qui potens est omnia facere super abundanter quam petimus, Eph. III, 20. - 2. I Imit. XXII, I.

    Jésus-Christ médité et contemplé tous les jours de l'année, T. IV, Juillet, Seizième jour (1er et 2ème Points), Imp. de la Société St-Augustin, Desclée, De Brouwer et Cie, Lille, 1888.

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  • Méditation : De quel zèle notre coeur est-il animé ?

    « Considérez que jamais cœur n'a désiré quelque chose avec autant d'ardeur que le Cœur de Jésus a désiré glorifier le Père céleste, de le faire connaître, adorer, servir, aimer. Cette gloire était le seul objet de ses affections, l'unique ressort de ses mouvements. Quels empressements surtout dans ce Cœur, pour la consommation du grand sacrifice qui devait se faire sur le Calvaire (1) ! Quels ardents désirs dans ce Cœur pour la célébration de cette dernière Cène, où Jésus devait apprendre à ses ministres à perpétuer jusqu'à la fin des siècles le sacrifice de la croix d'une manière non sanglante il est vrai, mais toujours infiniment glorieuse à Dieu !

    De quel zèle mon cœur est-il animé pour la gloire de Dieu ? Est-ce un zèle qui imite celui de Jésus, un zèle ardent, actif, généreux, pur, désintéressé comme le sien ? Souvent je cherche ma propre gloire en paraissant chercher la gloire de Dieu. Souvent une considération humaine me fait perdre les occasions de la procurer. Que Dieu soit offensé, mon cœur en est peu touché ; si c'est moi-même qui l'offense, j'ai besoin de toute ma foi et de toutes mes réflexions, pour que je puisse former dans mon cœur quelques regrets. Cependant pourquoi Dieu m'a-t-il mis sur la terre et adopté au baptême pour son enfant, sinon afin que je fusse dévoué entièrement et en tout à ce qui est de sa gloire et de son service ? Enfant de Dieu par adoption, il faut qu'à l'exemple de Jésus Fils de Dieu par nature, je m'emploie aux choses qui regardent mon Père.

    O Cœur sacré de mon Jésus, allumez dans mon cœur ce feu divin qui vous a consumé ; détruisez dans mon cœur l'amour de moi-même, tout amour des objets créés, afin qu'il n'ait que du mépris pour tout ce qui n'a point de rapport à Dieu ; afin qu'il n'ait de l'ardeur que pour ce qui peut plaire à Dieu, le glorifier, le faire aimer. O mon Dieu, vous avez créé mon cœur pour vous seul, vous devez donc être seul son objet dans ses affections : mais s'il vous aime sincèrement, ne doit-il pas désirer que tous les cœurs vous aiment avec lui, gémir de ce qu'il y a si peu de cœurs qui vous soient fidèles ; triompher, quand vos grandeurs sont révérées, votre loi respectée, votre amitié recherchée ? »

    (1) : Lc 12, 49.

    M.D.S., Retraite sur les vertus du Sacré-Cœur de Jésus-Christ (Sixième jour, seconde méditation), Avignon, Seguin Aîné, 1842.

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  • Méditation : Pas de relâchement !

    « L'erreur commune regarde le temps pascal comme un temps de relâchement, de repos, de liberté et de plaisirs... Il n'est que trop vrai que la plupart des fidèles croient avoir droit de se délasser et de donner moins de soins à leur salut éternel, quand une fois ils sont arrivés au bout de cette carrière de pénitence ; qu'ils ne font consister le privilège de la résurrection que dans des mœurs plus douces ; dans un usage plus libre des plaisirs de la table, du jeu, des spectacles ; et dans la rareté des prières publiques, et des autres devoirs de la Religion...

    L’Église en ce saint temps, fournissant moins de secours extérieurs à la piété des fidèles, vous devez remplacer ce défaut par un renouvellement de zèle et d'attention. En effet, dans les jours de pénitence, dont nous venons de sortir, il semble que la foi et la piété étaient soutenues par les dehors tout seuls du culte. L'assistance plus assidue à nos Temples ; la parole de l’Évangile plus souvent et en plus de lieux annoncée ; les prières de l’Église plus longues et plus solennelles ; tout cet appareil de deuil et de tristesse dont elle était couverte ; le souvenir des Mystères douloureux qu'elle nous rappelait ; la loi des jeûnes et des abstinences ; les plaisirs publics suspendus ; la liberté des tables modérée ; [... ] tout cela pouvait servir de soutien à une piété naissante. Mais dans le temps où nous allons entrer, la vertu ne trouve presque plus rien dans les dehors de la Religion, qui l'aide, qui la réveille, qui la défende : toute la beauté de la Fille du Roi est, pour ainsi dire, au-dedans. L’Église supposant que nous sommes devenus des hommes tout spirituels et célestes par la Résurrection, fournit à notre piété moins de secours sensibles : les jeûnes cessent, les prières publiques diminuent ; les chaires chrétiennes se taisent ; les cérémonies du culte sont plus unies et plus simples ; les solennités finissent ; la révolution des Mystères s'accomplit ; l’Église de la terre ressuscitée est une image de celle du Ciel, où l'amour, l'adoration, l'action de grâces et le silence tiennent lieu d'hymnes et de cantiques, et forment toute la religion et tout son culte.

    Or, pour vous, qui êtes encore faible dans la foi, cette privation de secours sensibles, cette vie intérieure et parfaite a des dangers. Il est à craindre que ne trouvant plus autour de vous les appuis extérieurs de la piété, vous ne puissiez vous soutenir tout seul : il est à craindre que la fin des abstinences ne soit pour vous un attrait d'intempérance et de volupté ; que l'éloignement des choses saintes ne vous jette dans l'oubli de Dieu ; [...] que la rareté des prières publiques ne vous désaccoutume d'élever votre cœur à Dieu ; que le silence des chaires chrétiennes ne vous endorme sur les vérités du salut ; en un mot, que la sainte liberté de ce temps ne soit pour vous une occasion de rechute et de libertinage. »

    Jean-Baptiste Massillon (1663-1742), Sermon sur la Résurrection de Notre Seigneur, in "Sermons - Mystères", A Paris, Chez Froullé, 1792.

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    Mitzpe Ramon, Désert du Negev, Israël (Crédit photo)

  • Méditation : le zèle de St Jean Baptiste

    « Considérez, mes frères, la zèle de Jean-Baptiste contre les défauts du prochain. Race de vipères, dit-il, qui vous a appris à éviter la colère future ? De quel foyer croyez-vous que partent ces étincelles, ou plutôt ces charbons dévorants ? Il n'épargne pas les pharisiens. Ne dites point, leur dit-il, que vous avez Abraham pour père ; le Seigneur est assez puissant pour se susciter des enfants d'Abraham, de ces pierres. Mais ce serait peu que ce zèle, si Jean tremblait en la présence des puissants de la terre. Non, plein d'une sainte liberté, il reprend en face un Roi prévaricateur, cruel et orgueilleux. Mû par une impulsion toute divine, il sort du désert, sans craindre ses caresses et sans redouter la mort : car Hérode appréhendait Jean-Baptiste, il profitait souvent de ses avis et il l'écoutait volontiers ; mais Jean, peu jaloux de conserver ses bonnes grâces, lui parle avec toute la force dont il est capable. Il ne vous est pas permis, lui dit-il, de conserver cette femme pour votre épouse : Non licet. Lié de chaînes dans le fond d'un cachot, rien ne peut lui faire dissimuler la vérité ; et c'est pour la défendre, qu'il a le bonheur de succomber.

    Soyons embrasés du même zèle, mes très chers frères. Qu'on remarque en nous un ardent amour pour la justice, et une haine implacable pour l'iniquité. Que personne ne flatte le vice, et ne dissimule les péchés ; que personne ne dise : Suis-je le gardien de mon frère ? Que personne ne voie de sang froid la décadence de l'Ordre et l'affaiblissement de la discipline : car se taire, lorsqu'on peut s'opposer au mal par ses réclamations, c'est y consentir ; et vous n'ignorez pas que la peine de ceux qui consentent au péché doit être semblable à celle de ceux qui le commettent. »

    Saint Bernard, Homélies pour tous les dimanches et les principales fêtes de l'année, extraites de ses œuvres et traduites en français, Tome II, Propre des Saints (29 Août, La décollation de S. Jean-Baptiste, pp.237-238), Avignon, Seguin Aîné, 1830.

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    Source et crédit photo : Langeais en Touraine

    Voir également, sur la décollation de St Jean Baptiste :
    les sermons de St Augustin proposés les 4 août 2012, 29 août 2012 et 8 février 2013
    et celui de St Bède le Vénérable proposé le 29 août 2013.

  • Méditation : Saint Louis, Roi de France

    La reine Blanche, mère de saint Louis, avait coutume de lui dire : « Mon fils, je vous aime tendrement, et plus qu'aucune créature au monde ; et cependant j'aimerais mieux mille fois vous voir mort que de vous voir commettre un seul péché mortel ». Ces paroles firent une impression si profonde sur le cœur de ce jeune prince, qu'il les eut toute sa vie présentes à l'esprit.

    « Fidèle aux leçons de la reine Blanche, sa mère, qui lui avait dit : "Mon fils, j'aimerais mieux vous voir mort que de vous voir commettre un seul péché mortel", saint Louis ne se laissa ni amollir par les délices de la cour, ni séduire par les amorces de la volupté. Dieu seul était tout pour lui ; il ne respirait que son service et sa gloire, la défense de la foi, l'abolition du vice, le triomphe de la vertu, le salut de son peuple ; et, pour atteindre ce but, il priait le jour, il priait la nuit, récitant le bréviaire et entendant deux messes chaque jour avec la ferveur du plus parfait religieux. Il était mortifié comme un anachorète ; jeûnait tous les vendredis, portait habituellement le cilice, se meurtrissait le corps avec une discipline de fer. Il était zélé comme un apôtre, prenait tous les moyens de convertir les pécheurs, chassait les comédiens, menaçait de peines sévères les blasphémateurs, encourageait tous les ordres religieux voués à la prédication de l’Évangile, ne négligeait aucun moyen de faire connaître, aimer et servir Dieu ; et travaillait tous les jours à s'avancer lui-même dans la vie parfaite, recueilli au milieu de la dissipation du monde, mortifié parmi les délices, humble au faîte des grandeurs. Se peut-il un plus beau modèle ? Attachons-nous dès aujourd'hui à nous en approcher par le recueillement, la mortification et l'humilité. »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome III, 25 août, Saint Louis, Roi de France), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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    Saint Louis, roi de France, remettant la régence à sa mère Blanche de Castille
    par Joseph-Marie Vien (1716-1809)

    (Source et crédit photo)

  • Méditation : le saint sacrifice de la messe

    « Toutes les bonnes œuvres réunies n'équivalent pas au saint sacrifice de la messe, parce qu'elles sont les œuvres des hommes, et la messe est l'œuvre de Dieu. Le martyre n'est rien en comparaison : c'est le sacrifice que l'homme fait à Dieu de sa vie ; la messe est le sacrifice que Dieu fait à l'homme de son corps et de son sang.
    Oh ! que le prêtre est quelque chose de grand ! s'il se comprenait, il mourrait... Dieu lui obéit : il dit deux mots, et Notre-Seigneur descend du ciel à sa voix, se renferme dans une petite hostie. Dieu arrête ses regards sur l'autel. « C'est là mon Fils bien-aimé, dit-il, en qui j'ai mis toutes mes complaisances. » Aux mérites de l'offrande de cette victime il ne peut rien refuser. [...]

    Que c'est beau ! Après la consécration, le bon Dieu est là comme dans le ciel !... Si l'homme connaissait bien ce mystère, il mourrait d'amour. Dieu nous ménage à cause de notre faiblesse.

    Un prêtre, après la consécration, doutait un peu que ses quelques paroles eussent pu faire descendre Notre-Seigneur sur l'autel ; au même instant il vit l'hostie toute rouge et le corporal teint de sang.

    Si l'on nous disait : A telle heure, on doit ressusciter un mort, nous courrions bien vite pour le voir. Mais la consécration qui change le pain et le vin au corps et au sang d'un Dieu, n'est-ce pas un bien plus grand miracle que de ressusciter un mort ? Il faudrait toujours consacrer au moins un quart d'heure pour se préparer à bien entendre la messe ; il faudrait s'anéantir devant le bon Dieu, à l'exemple de son profond anéantissement dans le sacrement de l'Eucharistie, faire son examen de conscience ; car pour bien assister à la messe, il faut être en état de grâce.

    Si l'on connaissait le prix du saint sacrifice de la messe, ou plutôt si l'on avait la foi, on aurait bien plus de zèle pour y assister. »

    St Jean-Marie Vianney, curé d'Ars, Catéchisme sur le saint sacrifice de la messe, in "Esprit du Curé d'Ars - M. Vianney dans ses catéchismes, ses homélies et sa conversation", Paris, Ch. Douniol, 1864.

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  • Méditation : union dans la prière, pour le salut des âmes...

    « Quel est le moyen le plus conforme à la nature de l’Église de propager la foi et d'étendre le royaume de Jésus-Christ ? C'est la prière. Quel est le moyen le plus facile et le plus à la portée du simple fidèle de contribuer au salut des âmes ? C'est la prière. Quelle est la pratique de zèle dont les fruits sont les plus étendus ? C'est la prière. Donc une association qui aurait pour fin de sauver les âmes par la prière, comme l'Œuvre de la Propagation de la Foi a pour but de sauver les âmes par l'aumône, serait parfaitement en rapport avec l'esprit du catholicisme et ses résultats seraient incalculables. […]

    Ô Jésus, vous l'avez dit aux jours de votre vie mortelle : "là où plusieurs seront réunis en mon nom, je serai au milieu d'eux" ; soyez au milieu de nous par votre infinie tendresse, comme nous sommes confondus, unis par la même prière. Nous vous solliciterons, nous vous fatiguerons de nos vœux. D'un bout du monde à l'autre, un concert unanime de gémissements et de désirs montera jusqu'à votre Cœur… »

    Père François-Xavier Gautrelet (1807-1886), L'Apostolat de la Prière, Le Puy, 1846.

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  • Mois du Sacré-Coeur - Quinzième Jour

    Quinzième Jour
     
    Prions pour le retour des âmes qui ont abandonné le bon Dieu.

    Le premier désir du Cœur de Jésus est la gloire de son Père.

    Nous aimons nos parents, nous autres ; nous voudrions que tout le monde dise, comme nous, qu’il n’en est pas de plus nobles, de plus vertueux, de plus grands, de meilleurs ; une injure faite à notre père nous révolte. – Oh ! ces sentiments, comme ils étaient ardents, justes, surtout dans le Cœur de Jésus ! Il ne veut que la gloire de son Père, le zèle de son honneur le dévore, il a faim et soif de le faire aimer… Oh ! aidons Jésus, parlons du bon Dieu, agissons pour le bon Dieu, faisons quelquefois prononcer aux petits enfants des actes d’amour de Dieu.

    Aujourd’hui, je ferai toutes mes prières pour que le bon Dieu soit connu et aimé.
  • Méditation - Prière à Marie

    « Ô Marie, dès le moment où Jésus vous dit que vous étiez notre mère, que de miracles se sont accomplis en vous !
    Dès cette heure, vous êtes devenue :
    La mère vigilante, écartant tout ce qui pourrait ternir notre pureté, et empêcher Dieu de venir en nous et d'habiter en nous.
    La mère ingénieuse, qui devine, qui cherche, qui trouve tout ce qui pourrait nous être utile.
    La mère généreuse, qui se sacrifie pour nous et qui s'oublie pour nous. Elle n'est, ce semble, heureuse que de notre bonheur à nous.
    La mère affectueuse, qui a toujours son cœur ouvert pour consoler nos peines et pour obtenir notre pardon.
    La mère patiente, qui ne se lasse jamais de nos oublis ni même de nos fautes - qui prie toujours - qui attend toujours et qui jusqu'à la dernière heure d'une pauvre âme rebelle lui facilite toujours le retour à Dieu.
    La mère zélée pour la gloire de Dieu, mère qui cherche à nous rapprocher de Dieu par les sacrements - à nous préparer à la sainte et fréquente communion et à conserver la vie de Jésus en nous.

    Ô Marie, ô notre mère, vous voilà en même temps notre Directrice.
    Et c'est avec vous que nous allons, nous, petits enfants, ignorants de tout dans cette vie au milieu de laquelle nous vivons.

    Ô Marie !
    Soyez la gardienne qui nous enveloppe de son amour pour nous protéger contre le mal qui nous environne et que nous ne connaissons pas.
    Soyez la maîtresse qui nous commande, nous instruit, nous vient en aide pour former notre intelligence.
    Soyez l'amie qui nous soutient, nous relève, nous corrige, nous indique toujours ce qu'il faut faire.
    Soyez le témoin qui, ne nous laissant jamais seuls, nous retient de son regard au moment d'une chute et nous ramène toujours au devoir.
    Soyez pour nous la directrice que vous fûtes pour Jésus.
    Et que nous, nous soyons pour vous ce qu'était votre Jésus : l'enfant toujours obéissant. »

    Chanoine Sylvain (1826-1914, Auteur des "Paillettes d'or"), Allez à Marie (ch. XVII), Aubanel, Avignon, 1912.

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  • Méditation : "si je n'ai pas la charité..."

    « "Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même du Christ" (1Co 4,16 ; 11,1). Voilà la règle du christianisme dans toute sa perfection ; voilà la définition la plus exacte, la cime la plus haute, rechercher l'intérêt de tous. Ce que l'apôtre déclare en ajoutant : "Comme je le suis moi-même du Christ". En effet rien ne peut nous rendre des imitateurs du Christ comme notre zèle pour le prochain. Vous aurez beau jeûner, coucher par terre, vous étrangler, si vous n'avez pas un regard pour votre prochain, vous n'avez rien fait de grand, et quoi que vous ayez pu faire, vous demeurez encore bien loin de ce modèle... C'est qu'il ne peut pas être de vertu parfaite, si l'on ne recherche pas l'utilité d'autrui ; et c'est ce qui résulte de l'histoire de celui qui reporta le talent intact et fut livré au supplice, parce qu'il ne l'avait pas fait fructifier. Toi donc, mon frère, même si tu t'abstiens de nourriture, que tu couches par terre, que tu manges de la cendre et ne cesses de gémir, si tu es inutile au prochain, tu n'as rien fait de grand. C'était là en effet autrefois la première préoccupation des hommes grands et généreux. Considérez attentivement leur vie, et vous verrez clairement qu'aucun d'eux ne considérait son intérêt propre, que chacun d'eux au contraire ne voyait que l'intérêt du prochain ; ce qui a rehaussé leur gloire. »

    St Jean Chrysostome, Homélie 25 sur la 1ère épitre aux Corinthiens (3), in M.J. Rouët de Journel s.j., "Textes ascétiques des Pères de l’Église" (n°422), Éditions Herder, Fribourg (Bade), 1947.

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    (Photo : Melodi T)

  • Méditation : l'union à Jésus

    « Nous unir à Jésus, Lui demander de travailler en nous, de souffrir en nous, de prier en nous, nous considérer comme un membre du Christ, comme un instrument qu'Il doit Lui-même mettre en œuvre, comme un organe qu'Il doit animer, quelle pratique consolante et fortifiante ! Quand nous agissons, quand nous accomplissons nos devoirs d'état, nous sentons vivement notre impuissance ; quand nous souffrons, nous constatons avec peine que nous ne savons guère bien souffrir ; quand nous prions, nous nous trouvons fort indignes et nous avons conscience que nos prières ne peuvent guère glorifier notre Dieu. Donc unissons-nous à Jésus, demandons-Lui de remplir Lui-même en nous toutes ces saintes fonctions ; puis consolons-nous : Jésus, que nous avons appelé, est venu ; Il veut bien travailler, souffrir, prier en nous et donner à toutes nos œuvres une dignité, un mérite, une efficacité qu'elles n'auraient pas sans Lui. "Il nous faut toutes consommer, écrivait à une visitandine de Moulins sainte Marguerite-Marie, dans cette ardente fournaise du Sacré-Cœur de notre adorable Maître... et après avoir perdu notre cœur de corruption dans ces divines flammes du pur amour, il nous y en faut prendre un tout nouveau, qui nous fasse désormais vivre d'une vie toute renouvelée... il faut que ce divin Cœur de Jésus soit tellement substitué à la place du nôtre que lui seul vive et agisse en nous et pour nous, que sa volonté tienne tellement la nôtre anéantie qu'elle puisse agir absolument sans résistance de notre part ; enfin que ses affections, ses pensées et ses désirs soient en la place des nôtres, mais surtout son amour, qui s'aimera lui-même en nous et pour nous." (Œuvres, t.II, p.468.)

    On connaît bien la belle prière de M. Olier : "Ô Jésus vivant en Marie, venez et vivez en nous dans votre esprit de sainteté, dans la plénitude de votre puissance, dans la perfection de vos voies, dans la vérité de vos vertus, dans la communion de vos divins mystères ; dominez en nous sur toutes les puissances ennemies, dans la vertu de votre Esprit et pour la gloire de votre Père."

    Ainsi, que Jésus reproduise en nous ses vertus, nous communiquant les dispositions qu'Il avait dans les mystères de sa vie mortelle, l'humilité de son incarnation, la pauvreté de sa naissance, le recueillement de sa vie cachée, le zèle de sa vie publique, la ferveur de ses oraisons, la générosité de son immolation, si bien que Dieu voie en chacun de nous, non plus la créature avec ses misères, mais l'image fidèle, la photographie de son divin Fils, en qui Il a mis toutes ses complaisances ; on peut même dire : qu'Il voie en nous Jésus lui-même nous couvrant, nous enveloppant, nous cachant en Lui, Jésus nous animant, nous mouvant, agissant en nous et par nous. »

    Abbé Auguste Saudreau (1859-1946), L'idéal de l'âme fervente (ch.V : Jésus vivant en nous), Paris - Arras - Angers, Charles Amat - Brunet - G. Grassin, 1923.

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  • 20 mai : Méditation

    « La langue muette, la bouche close du chrétien d'aujourd'hui sont le symbole non du catholicisme authentique, mais d'une religion dévaluée. La politique de non-intervention ne peut se réclamer du Maître. Ce serait bien plutôt celui qui crie trop haut le message évangélique qui pourrait excuser un excès de zèle par les paroles saintes : vae mihi, si non evangelizavero, malheur à moi si je n'annonce pas le message. Ou encore : insta opportune, importune, argue, obsecra, presse à temps et à contretemps, pour détourner les hommes des fables et les ouvrir à la vérité salutaire.

    Faut-il le dire ? Nous ne sous-estimons pas pour autant la vie contemplative à laquelle Dieu convie des âmes de choix. Leur silence n'est pas un vide, mais une plénitude, ce n'est pas une désertion, mais une action d'un autre ordre, "au-delà du son". Les hauts-lieux de prières où elles se retirent sont comme les grandes installations qui captent le courant à haute tension et alimentent toute une région. Leurs thébaïdes sont des arsenaux de grâces. Encore faut-il que l'on trouve des soldats qui veuillent bien se servir de ces munitions et combattre face à l'ennemi. C'est à ces soldats que nous nous adressons, à tous les chrétiens qui vivent dans le monde et qui ont le devoir de manier le glaive de la parole de Dieu et d'étendre visiblement son royaume. Aux chrétiens de son temps qui avaient peur de répondre à l'appel, saint Jean Chysostome adressait ces paroles toujours actuelles : "Entre autres devoirs, vous avez celui de vous dévouer pour le salut de vos frères, et de nous les amener, en dépit de leur résistance, de leurs cris et de leurs plaintes. Leur opposition et leur nonchalance sont la preuve que vous avez affaire à des enfants. A vous de changer leur disposition d'âme si imparfaite et misérable. C'est votre devoir de les persuader de devenir enfin des hommes." »

    Mgr Léon Suenens (1904–1996), Théologie de l'apostolat de la Légion de Marie, Desclée de Brouwer, 1952.

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