Méditation : Comment Dieu veut que nous le servions (01 février 2015)

Septuagésime : Comment Dieu veut que nous le servions

« Dieu veut que nous nous donnions à lui tout entiers, à lui seul, à lui toujours, à lui par estime et par amour.

- 1° A lui tout entiers : car, puisque nous tenons tout de lui, et l'âme et le corps, et nos facultés avec leurs actes, et notre existence avec tous les moments dont elle se compose, nous devons tout lui donner ; et, en lui donnant tout, nous ne faisons que lui rendre son bien : lui donner un rien de moins ne saurait le contenter.

- 2° A lui seul, car nul autre n'ayant contribué à notre être, sinon comme instrument de ses volontés, je dois le servir lui seul, c'est-à-dire avoir une intention constante et invariable, droite et pure, de plaire à lui seul, sans égard à personne ni à moi-même. Donner à une autre la moindre partie de mon coeur ou de mon temps, ce serait le crime du serviteur qui, ayant sous la main les biens de son maître et la dispensation de ses revenus, en retiendrait une partie pour son propre usage ou pour celui de ses amis ; car les actes de mon corps ou de mon âme ne sont que comme les produits ou les revenus de ma substance qui est toute à Dieu.

- 3° A lui toujours : car tous mes moments lui appartiennent essentiellement ; s'il cessait un seul instant de me soutenir, je tomberais dans le néant ; s'il cessait de concourir avec moi pour l'action, la parole ou la pensée, je ne pourrais ni me mouvoir, ni parler, ni agir. Donc, tous les jours et à tous les instants du jour et de la nuit, je dois être à vous, ô mon Dieu, toujours appliqué à vous plaire ; et dérober un seul moment pour moi ou pour la créature, ce serait léser vos droits, ce serait usurper ce qui vous appartient.

- 4° Je dois être à Dieu par estime et par amour, c'est-à-dire que, quand même je n'attendrais rien de Dieu, je devrais encore être tout à lui, parce qu'il m'a créé et me conserve par un amour tout gratuit, non seulement sans intérêt, mais souvent même contre les intérêts de sa gloire que j'offense.

Je dois donc m'oublier moi-même pour ne chercher en tout que Dieu seul, et ne plus rien faire que pour son amour. C'est là la première leçon du catéchisme, contenue dans ces paroles : Dieu nous a créés pour le connaître, l'aimer et le servir : telle est la pierre ferme sur laquelle doit s'élever l'édifice de toute religion et de toute perfection ; et ce fut dans ces pensées qu'Abraham trouva le courage de quitter son pays, de sacrifier Isaac, de mener une vie parfaite, et que Job trouva la patience et la résignation parmi les plus grandes calamités. C'est à nous à en tirer le même profit. Malheur à nous, si nous ne le faisons pas ! Oui, mon Dieu, j'en prends mon parti ; je me détermine franchement, généreusement, entièrement à vous servir : je ne veux que cela au monde et je le veux de toutes mes forces, sans vue intéressée, sans respect humain. Je vous laisse mon cœur et le livre tout à votre amour ; je le dévoue à vos desseins, je l'abandonne à votre conduite : j'éviterai avec soin les moindres fautes, et je ferai tout le bien possible avec toute la perfection dont je suis capable, c'est-à-dire promptement et sans délai, pleinement et sans aucun mélange de ma volonté, purement et sans autre vue que celle de vous plaire, constamment et sans me lasser ni m'ennuyer, ni cesser que je n'aie fini ce que vous voulez de moi. »

Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome I, Dimanche de la Septuagésime), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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Estampe du graveur Cochin – Parabole des ouvriers de la vigne (XVIIe siècle)
Musée des beaux-arts de Nancy

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