Méditation - Unis au Christ (19 mai 2021)

« Quelle que soit l’étape où se trouve l’âme, son travail n’est pourtant jamais qu’un travail de coopération. Elle n’est pas seule : Dieu travaille en elle et avec elle : car il est toujours le premier Auteur de son progrès.
Sans doute, dans les débuts, quand l’âme est encore embarrassée de vices et d’habitudes mauvaises, il faut qu’elle s’applique elle-même avec virilité et ardeur à enlever ces obstacles qui s’opposent à l’union divine. La coopération que Dieu réclame d’elle dans cette période est particulièrement grande et active, et se révèle très vivement à la conscience. Durant cette période Dieu accorde des grâces sensibles qui relèvent et encouragent. Mais l’âme expérimente des alternatives, des vicissitudes intérieures : elle tombe, puis se redresse ; elle peine, puis se repose ; elle reprend haleine, puis repart en avant.
Au fur et à mesure que l’âme avance, que cèdent les obstacles, sa vie intérieure devient plus homogène, plus régulière, plus unie, l’action de Dieu se fait sentir plus puissante, parce qu’elle est plus libre de s’exercer, qu’elle rencontre dans l’âme moins de résistance et plus de souplesse : et alors, nous progressons rapidement dans la voie de la perfection.
[...]
Notre-Seigneur nous a donné si clairement cette doctrine fondamentale : « Je suis la vigne, vous êtes les branches ; demeurez en moi afin de porter des fruits, car sans moi vous ne pouvez rien faire » (1). « Que personne, dit S. Augustin, en commentant ce passage, ne s'imagine qu'il peut, par lui-même, porter le moindre fuit. Qu'il s'agisse de faire beaucoup ou de faire peu, on n'y peut réussir que par le secours de celui sans lequel on ne peut rien faire. Si la branche ne reste unie à la vigne, et ne tire du cep la sève nourricière, elle ne peut par elle-même produire le moindre fruit. » (2)
[...]
S’imaginer donc que le Christ prendra pour lui tout le travail serait une dangereuse illusion ; mais croire que nous pourrons faire quoi que ce soit sans lui serait une illusion non moins périlleuse. Aussi devons-nous être convaincus que nos œuvres n’ont de valeur qu’en raison de notre union à Jésus. »

1. Jean XV, 5.
2. Traité sur Jean, LXXXI, 3.

Bx Columba Marmion (1858-1923), Le Christ Idéal du Moine (VII. Les instruments des bonnes œuvres), Desclée de Brouwer & Cie, Paris, 1939.

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