Méditation - « Je vous donne une loi nouvelle, c'est de vous aimer comme je vous ai aimés. » (Jn 13,34) (17 mai 2020)
« Si vous m’aimez, vous obéirez à mes commandements, et moi, je prierai le Père. Et il vous donnera quelqu’un d’autre pour vous aider, quelqu’un qui sera avec vous pour toujours : c’est l’Esprit de vérité. » (Jean 14,15-17a)
« Jésus invite à entrer dans une merveilleuse aventure où le verbe « aimer » se conjugue sous toutes ses formes. Une véritable ronde d'amour : aimer, être aimé, s'aimer les uns les autres.
Comment y entrer ? Est-il ardu, ce commandement nouveau ? L'étonnant, c'est qu'il ne nous appartient pas d'y entrer. C'est Jésus qui vient à notre rencontre, qui se fait le mendiant de notre amour. Saint Jean est explicite à ce sujet : « En ceci consiste l'amour de Dieu, non pas que nous aimions Dieu, mais que lui nous ait aimés le premier » (1 Jn 4,10). Le « Si vous m'aimez », dans la bouche de Jésus, signifie alors : « Si vous vous êtes laissés aimer par moi, si vous avez pu découvrir mon amour. » C'est d'ailleurs la condition évidente pour garder le commandement nouveau, qui consiste précisément à aimer les autres comme Jésus nous as aimés. Comment le faire, si nous n'avons jamais senti à quel point nous sommes aimés de lui ?
Face à cette expérience, Jésus ne nous a pas laissés seuls. Il vient de nous promettre un Consolateur, l'Esprit Saint de vérité. C'est lui qui est l'amour et la douceur de Jésus en nous. [...]
Cette ronde de l'amour ne prendra jamais fin. Le Père aussi finira par y entrer, car « celui qui m'aime, assure Jésus, mon Père l'aimera, et moi je l'aimerai et je me manifesterai à lui ». Ce dévoilement final de Jésus intégral est la seule chose qui nous manque encore ici-bas. Nous aimons Jésus, mais sans le voir encore. Joie et souffrance en même temps. De temps à autre, une liturgie, ou un visage, ou la splendeur spirituelle d'une icône, soulève un coin du voile, jusqu'à nous faire pleurer de tendresse, et jusqu'à souhaiter de voir se déchirer sans trop tarder le voile qui empêche encore la rencontre, pour connaître enfin tout l'amour dont il nous aime. »
Dom André Louf (1929-2010), Heureuse faiblesse, Homélies pour les Dimanches de l'Année A, Paris, Desclée de Brouwer, 1998.
David Bowman, "My Child"
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