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Le Pape, l'Eglise, et les chrétiens persécutés dans le monde

2014

En 2014 : retenons les 2 voyages du Cardinal Barbarin et le message vidéo du Pape François


En août, voyage du Cardinal Barbarin, accompagné par Mgr Dubost et Mgr Gollnisch, auprès des chrétiens d’Irak
Compte-rendu : Œuvre d'Orient.


Vidéo du Cardinal Barbarin : "Un grand cri pour l'Irak"
Diffusée sur KTO le 07/08/2014


Ce 7 août 2014, le cardinal Philippe Barbarin réagit à l'exode des minorités de la vallée de Ninive en Irak. Plus de 100 000 chrétiens ont dû prendre la fuite en raison de la prise de Qaraqosh, la plus grande ville chrétienne d'Irak, par les combattants de l'Etat islamique dans la nuit du 6 au 7 août. Le cardinal Barbarin conduisait une délégation de l'Eglise catholique de France précisément dans cette région il y a une semaine.




En décembre,  nouveau voyage du Cardinal Barbarin, à Erbil, pour la célébration de la fête de la lumière le 8 décembre - Message vidéo du Pape François aux chrétiens de Mossoul réfugiés à Erbil

Le Cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, a entamé vendredi soir une visite de trois jours à Erbil, au Kurdistan irakien, accompagné d’une délégation de près de 100 personnes : religieux et religieuses, entrepreneurs, élus de la région et de la ville de Lyon, mais aussi journalistes. Un déplacement, en signe de solidarité avec les réfugiés irakiens, qui constitue une nouvelle étape dans le jumelage initié en juillet dernier entre le diocèse de Lyon et celui de Mossoul.

Une initiative baptisée « ErbiLight » pour passer la traditionnelle fête des Lumières avec les chrétiens d’Irak chassés de chez eux. La matinée de ce samedi 6 décembre a été consacrée à la visite de trois camps de réfugiés avec lesquels plusieurs membres de la délégation ont partagé un déjeuner. Un moment particulièrement intense et émouvant suivi dans l’après-midi d’une messe en français et en araméen, et d’une grande procession dans un quartier chrétien d'Erbil. C’est à l’issue de la célébration qu’un message vidéo du Pape a été diffusé.


Vidéo KTO du 06/12/2014




Procession mariale du samedi 6 décembre à Erbil



Texte intégral du message du Pape François :

« Chers frères et sœurs,

je voudrais vous saluer tous et chacun d’entre vous, ainsi que le Cardinal Philippe Barbarin, qui une nouvelle fois est venu jusqu’à vous pour vous offrir la sollicitude et l’amour de l’Église toute entière. Moi aussi j’aurais voulu être là, mais comme je n’ai pu faire ce voyage, je suis auprès de vous de cette manière... mais je vous suis très proche dans ces moments d’épreuve. J’ai dit, au retour de mon voyage en Turquie : les chrétiens sont chassés du Moyen-Orient, dans la souffrance. Je vous remercie pour le témoignage que vous donnez ; il y a tant de souffrance dans votre témoignage. Merci. Mille merci !

Il semble que là on ne veuille pas qu’il y ait des chrétiens, mais vous, vous témoignez du Christ.

Je pense aux plaies, aux douleurs des mères avec leurs enfants, aux personnes âgées et aux personnes déplacées, aux blessures de ceux qui sont victimes de toutes sortes de violences.

Comme je l’ai rappelé à Ankara, nous sommes particulièrement préoccupés par le fait qu’à cause d’un groupe extrémiste et fondamentaliste, des communautés entières, spécialement – mais pas seulement - les chrétiens et les yazidi, ont supporté, et supportent encore, des violences inhumaines, à cause de leur identité ethnique et religieuse. Chrétiens et yazidi ont été chassés par la force de leurs maisons, ont dû abandonner toutes leurs affaires pour sauver leur propre vie et ne pas renier leur foi.

La violence a touché aussi des édifices sacrés, des monuments, des symboles religieux et le patrimoine culturel, comme dans une volonté d’effacer toute trace, toute mémoire de l’autre.

En qualité de chefs religieux, nous avons l’obligation de dénoncer toutes les violations de la dignité et des droits de l’homme !

Aujourd’hui je voudrais m’approcher de vous qui supportez cette souffrance, être proche de vous... et je pense à Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus qui disait qu’elle se sentait comme un roseau : quand vient le vent, la tempête, le roseau plie mais ne casse pas ! Vous êtes en ce moment ce roseau, vous pliez sous la douleur, mais vous avez cette force de conserver votre foi, qui pour nous est un témoignage. Vous êtes les roseaux de Dieu aujourd’hui ! Les roseaux qui se plient sous ce vent féroce, mais ensuite se redresseront !

Je voudrais vous remercier une fois encore, et je prie l’Esprit Saint qui renouvelle toutes choses, de vous donner à chacun d’entre vous force et résistance. C’est un don de l’Esprit Saint. Et je demande une fois encore, comme je l’ai fait en Turquie, une mobilisation internationale plus grande pour résoudre les conflits qui ensanglantent vos terres d’origine, pour lutter contre les autres causes qui poussent les personnes à quitter leurs patries et  à promouvoir les conditions pour qu’elles puissent y demeurer ou y revenir. Je vous souhaite que vous puissiez rentrer chez vous.

Chers frères et sœurs, vous êtes dans mon cœur, dans ma prière et dans les cœurs et les prières de toutes les communautés chrétiennes à qui je demande de prier spécialement

pour vous, le 8 décembre prochain, prier la Vierge pour qu’elle vous protège : Elle est la mère qui vous protège.

Frères et sœurs, votre résistance est martyre, rosée qui féconde. Et je vous demande de prier pour moi, que le Seigneur vous bénisse et que la Vierge pour protège.

Que Dieu tout puissant vous bénisse, le Père, le Fils et le Saint Esprit. »

Source : Radio Vatican.

* * * * * * * * * * * *

2015


En 2015 :


Le 23 février, Mgr Jacques Behnan Hindo, Archevêque syro catholique d’Hassaké-Nisibi, interpelle à plusieurs reprises les politiques suite à l'attaque de deux villages chrétiens et la prise en otage de 90 habitants par Daesh : « Je tiens à dire clairement que nous avons la sensation d’avoir été abandonnés entre les mains de ceux du Daesh (le prétendu « Etat islamique NDR). Hier, les bombardiers américains ont survolé plusieurs fois la zone mais ne sont pas intervenus. Nous avons cent familles assyriennes qui ont trouvé refuge à Hassaké mais elles n’ont reçu aucune aide de la part du Croissant Rouge et des organismes gouvernementaux syriens d’assistance peut-être parce qu’elles sont chrétiennes. L’organisme chargé des réfugiés de l’ONU est lui aussi aux abonnés absents ».
Source : Agence Fides 24/02/2015 et AFP.
et : Agence Fides 25/02/2015.


Mgr Pascal Gollnisch, Directeur Général de l’Œuvre d’Orient, ne cesse lui aussi de tenter de réveiller l'Occident au sujet de l'avancée de Daesh en Syrie, et des violences et enlèvements perpétrés à l'encontre des chrétiens.


L'AED, Aide à l'Eglise en Détresse, intervient sans relâche sur le terrain pour venir en aide à la population chrétienne persécutée, déplacée, abandonnée des pouvoirs politiques.


Mgr Aillet, évêque de Bayonne-Lescar-Oloron, est déjà intervenu à plusieurs reprises, appelant au soutien concret de ces populations, en Syrie comme au Niger ou ailleurs dans le monde.
Un exemple parmi d'autres sur le site internet du diocèse.


Le 27 février, le Cardinal André Vingt-Trois, Archevêque de Paris et Mgr Pontier, Archevêque de Marseille et Président de la Conférence des Évêques de France, publient un Communiqué de soutien au chrétiens de Syrie :
« Profondément choqués et attristés face au drame vécu par des milliers de chrétiens en Syrie ces derniers jours, nous voulons manifester notre entière solidarité avec les Églises locales et les assurer des prières ferventes des catholiques de France.
En lien régulier avec les autorités religieuses et les acteurs humanitaires chrétiens, nous savons combien sont particulièrement inhumaines les situations subies par les chrétiens d’Orient.
En Irak, en Syrie, ces persécutions et ces exodes durent depuis de trop nombreuses années. Il est urgent que le sort de ces milliers d’hommes, de femmes et d’enfants martyrisés en raison de leur foi soit enfin pris en compte.
Encore une fois, nous redisons que nulle persécution ne peut être commise au nom de Dieu. »
Source : Eglise catholique en France.


Le Pape François dans son Message de Carême appelle à « une vigilance spéciale sur la crise qui s’est développée au Moyen-Orient, plus particulièrement en Irak et en Syrie et où les grandes victimes de cette guerre sont les populations civiles, plus spécialement les minorités les plus faibles comme celles formées par les chrétiens. Ces minorités sont devenues des jouets dans les mains des puissants... »
Sources : Salle de Presse du Saint-Siège - Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01).


Lors de l'Angélus du 1er mars, Le Pape François assure être proche des chrétiens en Syrie et prier pour eux sans relâche :
« Les nouvelles dramatiques de la Syrie et de l'Irak ne cessent malheureusement de nous parvenir, faisant état de violences, d'enlèvements de personnes et d'abus contre les chrétiens et d'autres groupes. Nous voulons assurer à ceux qui sont touchés par ces situations que nous ne les oublions pas, que nous sommes proches d'eux et que nous prions instamment pour qu'il soit mis fin au plus vite à l'intolérable brutalité dont ils sont victimes. Avec les membres de la Curie Romaine, j'ai offert la dernière messe de retraite de carême, vendredi dernier, à cette intention. En même temps, je demande à tous, selon leurs possibilités, de tout mettre en œuvre pour soulager les souffrances de ceux qui sont dans l'épreuve, souvent pour la seule raison de la foi qu'ils professent... Prions pour ces frères et ces sœurs qui souffrent pour la foi en Syrie et en Irak…
Prions en silence. »
Source : Radio Vatican.
Texte intégral traduit en français sur Zenit.org.


Proximité que le Pape François rappelle le 4 mars, dans son discours aux évêques amis du Mouvement des Focolari, après avoir remercié plus particulièrement les évêques venus de pays ensanglantés comme la Syrie, l'Irak ou l'Ukraine. « Dans les souffrances que vous vivez au côté des vôtres, vous faites l'expérience de la force que dégage Jésus Eucharistie, laquelle vous permet d'aller de l'avant unis dans la foi et l'espérance. Chaque jour à la messe nous vous sommes unis, nous prions et offrons le sacrifice du Christ à votre attention. »


Le 10 mars, la Congrégation pour les Eglises orientales envoie, comme d'habitude, une Lettre aux Evêques du monde entier pour soutenir la Terre Sainte.
Outre Jérusalem, l'aire intéressée par l'opération recouvre Israël, les territoires palestiniens, Chypre, la Jordanie, la Syrie, le Liban, l'Egypte, la Turquie, l'Iran, l'Irak, l'Ethiopie et l'Erythrée.
Le Cardinal Leonardo Sandri y brosse un tableau dramatique de la situation en Irak et en Syrie.
« Ils sont actuellement des millions les réfugiés en provenance d’Irak et de Syrie, pays où le bruit des armes ne s’arrête pas et la voie du dialogue et de la concorde semble complètement perdue, quand prévaut la haine aveugle qui tue, le désespoir de qui a été arraché de la terre de ses pères et a tout perdu. Si les chrétiens de Terre Sainte ont été encouragés à résister dans la mesure du possible à toute tentative de fuite, il est demandé aux fidèles du monde entier de compatir à leur sort... »
Sources : Radio Vatican - Vatican Information Service.


Le 15 mars a lieu la journée de prière organisée par l'AED, pour la Syrie, quatre ans après le début de la guerre, en réponse à l'appel du Patriarche Grégoire III :
« Le Carême est un Chemin de Croix, et les pays arabes en sont à leur cinquième année de chemin de croix. Du plus profond de nos souffrances et de notre douleur en Syrie, nous crions avec notre peuple qui souffre, qui marche sur le chemin sanglant de la Croix, et lançons un appel au monde entier : Assez ! Assez ! Assez de la guerre en Syrie ! Nous croyons en la puissance de la prière et nous appelons à une journée de solidarité avec la Syrie, une journée de prière pour l'espérance et la paix en Syrie. »
Source : AED.


Après le double attentat suicide qui a frappé le dimanche 15 mars la périphérie de Lahore, l'Archevêque de Lahore Mgr Sebastian Shaw organise une « Journée de prière pour nos martyrs ». L’Archevêque de Karachi Mgr Joseph Coutts publie également une note pour interpeller les gouvernants du Pakistan.


Le 20 mars, une journée de jeûne et de prière pour les chrétiens d'Orient est organisée par les évêques de la Région Rhône-Alpes.
« Alors que la tragédie des chrétiens d’Orient et de tant d’autres minorités n’en finit pas d’apporter chaque jour son lot de mauvaises nouvelles, nous invitons les catholiques de nos diocèses et plus généralement les chrétiens et les hommes de bonne volonté qui le souhaitent à une journée de jeûne et de prière à cette intention, le 20 mars 2015. En ce vendredi de carême qui correspond au dernier jour de l’hiver, nous intensifierons notre prière vers Dieu pour qu’adviennent le printemps de la paix et le retour de la vie, dans l’espérance de la Résurrection. »
Mgr Philippe Ballot, archevêque de Chambéry, Maurienne et Tarentaise
Cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon
Mgr François Blondel, évêque de Viviers
Mgr Yves Boivineau, évêque d’Annecy
Mgr Guy de Kerimel, évêque de Grenoble-Vienne
Mgr Dominique Lebrun, évêque de Saint-Étienne
Mgr Patrick Le Gal, évêque auxiliaire de Lyon
Mgr Pierre-Yves Michel, évêque de Valence
Mgr Pascal Roland, évêque de Belley-Ars


Le 24 mars : Journée des Missionnaires martyrs
Cf. les statistiques terribles de l'Agence Fides.


Le Cardinal Filoni, envoyé spécial du Pape, se rendra auprès des chrétiens d’Irak pour Pâques. C’est la seconde fois que le Cardinal s’y rend comme envoyé spécial du Pape, après son voyage en août 2014 (quelques jours après le Cardinal Barbarin).
Communiqué du Saint-Siège : « La sollicitude du Pape François pour la situation des familles chrétiennes et d’autres groupes victimes de l'expulsion de leurs maisons et de leurs villages, est constante, en particulier dans la ville de Mossoul et dans la plaine de Ninive, dont beaucoup avaient trouvé refuge dans la région autonome du Kurdistan irakien. Le Pape prie pour eux et espère qu'ils pourront retourner et de reprendre leur vie sur les terres et dans les lieux où, durant des siècles, ils ont vécu et instauré des relations de bonne coexistence avec tout le monde.
A l’approche de la Semaine Sainte, ces familles partagent avec le Christ l'injuste violence dont elles sont victimes, et elles participent à la souffrance du Christ lui-même.
Voulant être proche des familles, le Cardinal Fernando Filoni revient en Irak en signe de proximité, d'affection, et d'union de prière avec elles.
Les familles du diocèse de Rome, unis à leur évêque dans des sentiments de proximité et de solidarité avec les familles, à travers une collecte spéciale dans les paroisses, leur enverront un gâteau pascal (colombe *) pour partager la joie de Pâques et comme symboles de la Bonne Nouvelle en la foi en la Résurrection du Christ.
Le Saint-Père sera également présent de façon concrète avec un signe tangible de solidarité. Et ne voulant pas oublier la souffrance des familles du nord du Nigeria, le Souverain Pontife a également envoyé via la Conférence Episcopale locale, un signe semblable de solidarité. »
(*) : gâteaux en forme de colombe, typiques des traditions culinaires de Pâques en Italie.
Communiqué original en italien : Salle de Presse du Saint-Siège.


Le 29 mars, dans son homélie de la célébration de la Messe des Rameaux, le Pape François salue « l’abaissement de tous ceux qui, en raison de leur comportement fidèle à l’Évangile, sont discriminés et paient de leur personne. Et pensons à nos frères et sœurs persécutés parce que chrétiens, les martyrs d’aujourd’hui – il y en a beaucoup - : ils ne renient pas Jésus et supportent avec dignité des insultes et des outrages. Ils le suivent sur son chemin. Nous pouvons parler en vérité d’“une nuée de témoins” : les martyrs d’aujourd’hui (cf. He 12, 1). »
Source : site internet du Vatican.


Durant l'audience générale du mercredi 1er avril 2015, avant le Triduum Pascal, le Pape François rend hommage aux martyrs chrétiens, « service du témoignage chrétien jusqu’au sang »
Source : Radio Vatican.


Lors de la célébration par le Pape du Vendredi Saint, l'homélie du prédicateur de la Maison Pontificale, le Père Raniero Cantalamessa, est centrée sur les violences faites aux chrétiens à travers le monde.
« "L’heure vient où tous ceux qui vous tueront s’imagineront qu’ils rendent un culte à Dieu" (Jn, 16, 2). Jamais ces paroles n’ont probablement été si vraies qu’en ce moment de l’histoire. »
Source : Radio Vatican.


Le dimanche 5 avril, à l'occasion de la Bénédiction Urbi et Orbi 2015, le Pape François porte son attention vers tous ces pays déchirés par les conflits, ces régions meurtries par la violence. Il demande la paix « surtout pour la Syrie et l’Irak, pour que cesse le fracas des armes et que se rétablisse la bonne cohabitation entre les différents groupes qui composent ces pays bien-aimés ». Il en appelle à la communauté internationale, pour qu’elle « ne reste pas inerte face à l’immense tragédie humanitaire dans ces pays, et au drame des nombreux réfugiés. » Il élargit ensuite cette attention à la Terre Sainte, à la Lybie, au Yémen...
Source : Salle de Presse du Saint-Siège.


Le 15 avril, appel lancé par les évêques d’Alep sous forme d'un communiqué de presse, interpellant une nouvelle fois les politiques - Appel relayé par l'AED.
« Nous sommes face à un nouveau génocide et il ne sert à rien de se disputer sans fin pour savoir si on peut utiliser ce mot, que ce soit pour les arméniens en 1915 ou pour les chrétiens du Moyen-Orient en 2015. La réalité, c’est que les chrétiens sont en train de disparaître sous nos yeux. Les chrétiens ne sont pas les seuls visés dans ce massacre qui se déroule à Alep mais tous les habitants de la ville. Allons-nous laisser cette population se faire massacrer par les djihadistes sans rien dire et sans rien faire ? Serons-nous complices de cette horreur ? Et après ? Il y a eu Mossoul, maintenant Alep, mais ensuite ? L’Europe ? Le front se rapproche. »
Source : AED.


Déclaration de l’Evêque copte catholique de Gizeh à propos des chrétiens éthiopiens massacrés, martyrs dans lesquels resplendit la victoire du Christ.
Source : Agence Fides (20/04/2015).


Le 20 mai, le message de la Conférence épiscopale italienne est relayée par le Pape François lors de l'Audience générale du mercredi :
« La Conférence épiscopale italienne a proposé que dans les diocèses, à l'occasion de la Veillée de Pentecôte, on fasse mémoire de tant de frères et sœurs exilés ou tués pour le seul fait d’être chrétiens. Ce sont des martyrs ! Je souhaite que ce moment de prière fasse grandir la conscience que la liberté religieuse est un droit humain inaliénable, renforce la sensibilisation sur le drame des chrétiens persécutés à notre époque et que l'on mette fin à ce crime inacceptable. »
Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 20.5.15).


Le 6 juin 2015, parution du décret de reconnaissance du martyr des dix prêtres français qui ont payé de leur vie leur engagement pour l'évangélisation du Laos.

Sources : Vatican Information Service - Salle de Presse du Vatican - Radio Vatican.


Lettre du 25 mai de Mgr Jeanbart, archevêque d’Alep (Syrie) qui témoigne de sa mission auprès de ses prêtres et ses fidèles.
« Nous sommes en train de payer cher notre présence... Priez avec nous, je vous en supplie, vos prières nous sont d'un grand secours. »
Source : AED.


Le 15 juin, le Pape François reçoit les participants à l'Assemblée de la Réunion des Œuvres d'aides aux Églises orientales (ROACO) :
« ... le sort de milliers de familles semble moins important que le pétrole et les armes. On parle de justice et de paix mais on tolère que des trafiquants de mort continuent d'agir... Continuez aussi à dénoncer ceux qui foulent la dignité de la personne... Il faut aider ces communautés à se sentir intégrées à la mission évangélisatrice, mais surtout offrir aux jeunes un horizon d'espérance et de progrès. Sinon on n'arrêtera pas le flux migratoire" en direction de la Méditerranée et de l'Europe... »
Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 15.6.15).


Le 28 juin, le Cardinal Barbarin retourne à Erbil, pour l'inauguration de l’école Saint-Irénée.
Source : Radio Vatican - Aleteia.


Le 30 juin, Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de l’OEuvre d’Orient, pour la 11ème fois depuis janvier 2015 attire l’attention sur le développement du DAECH au Proche-Orient : « Syrie / Irak : On ne pourra pas dire qu'on ne savait pas »


Lire aussi le Communiqué de Mgr Marc Aillet, du 23 juillet, au sujet de la France, des Chrétiens d'Orient et de Vincent Lambert.


Le 7 août, Mgr Gollnisch se dit totalement abattu à l’idée que l’EI progresse encore en Syrie. « Cette situation est affligeante. On ne voit pour le moment aucun espoir que cela change et nous sommes très angoissés pour ces otages. » Pour Mgr Gollnisch, cette situation renvoie à la responsabilité du régime de Damas mais aussi à celle de la communauté internationale. « A partir du moment où l’on a laissé prendre Palmyre, une ville isolée qui était facile à défendre, il devenait évident que la ville d’Al-Quaryatain était menacée. » Cette ville a en effet un intérêt stratégique puisqu’elle relie différentes localités déjà aux mains de l’EI. « C’est la coupure de la route Dams-Homs qui est en jeu » analyse Mgr Gollnisch qui estime que cette manière de laisser l’EI prospérer est incompréhensible. « C’est une faute morale et une erreur strategico-politique » Le Patriarche de l’Eglise syriaque catholique Ignace Joseph III Younan évoque pour sa part un «nettoyage ethnique» selon la religion et dénonce le silence de la communauté internationale. « Tout cela, affirme t-il, est de la faute des chefs de gouvernement machiavéliques qui pensent seulement aux opportunités économiques » et non pas à « la population sans défense et innocente ».
Source : InfoCatho.be avec Radio Vatican.

 

Le 8 août, l'Agence Fides met en ligne le témoignage de Mgr Bashar Matti Warda, Archevêque d’Erbil (Irak), à propos de la situation terrible que connaît l’Eglise dans cette partie du monde.
« Nous sommes hais parce que nous nous obstinons à exister en tant que Chrétiens. En d’autres termes, nous sommes hais parce que nous nous obstinons à demander un droit fondamental de base... Il y a ensuite deux choses que nous, en tant qu’Eglise, pouvons faire : la première est de prier pour tous les réfugiés du monde et d’Irak, la seconde consistant à utiliser les relations et les réseaux sociaux pour partager en tant que partie de l’Eglise du Christ comme une chaire pour sensibiliser à la réalité de notre survie en tant que peuple... »
Source : Agence Fides.


La statue de la Vierge pèlerine de Notre-Dame de Fatima se rendra à Damas, la capitale syrienne, le 7 septembre en réponse à l’appel des évêques du Moyen-Orient « qui sont témoins de l’extermination des chrétiens » par des extrémistes musulmans comme l’État islamique avec l’indifférence de la communauté internationale. L’annonce a été faite par l’évêque de Leiria-Fatima (Portugal), Mgr António Marto, qui a dit que c’était une façon de s’opposer au « fanatisme et à l’intolérance » dont souffrent les fidèles. La Syrie vit « un drame, pleure et crie au ciel pour une solidarité efficace et urgente à un niveau international » de la part de l’ONU et de l’Union européenne. Selon l’Observatoire syrien pour les droits de l’homme, depuis le début de la guerre civile sanglante débutée mi-mars 2011, près de 220.000 morts ont été enregistrées. Cependant, ce chiffre pourrait être plus élevé et même atteindre les 310.000 morts, car il y a des dizaines de milliers de personnes disparues. L’évêque chaldéen d’Alep, Mgr. Antoine Audo, a rapporté que depuis 14 jours la population souffre d’un manque d’eau. « La situation est terrible. Hier, on m’a dit que l’on recommençait à avoir un peu d’eau, mais bientôt le même problème reviendra : les djihadistes attaqueront les puits pour conduire les gens au désespoir. L’insécurité demeure. Je pense que c’est une stratégie : ils ne veulent pas d’une solution politique », a-t-il déclaré à Radio Vatican.
Source : La Nouvelle Gazette.

Le vibrant appel de Mgr Gollnisch, publié le 20 août : "Aujourd’hui on peut parler de persécution, de génocide" :
Paris, le 18 août 2015
Chers amis,
La situation des chrétiens d’Orient n’a jamais été aussi grave !
Aujourd’hui on peut parler de persécution, de génocide.
L’Irak et la Syrie traversent  une crise historique ! Des peuples s’enfoncent dans un chaos profond et durable. Victimes de cette incroyable situation, des centaines de milliers de chrétiens ont dû abandonner leur maison et fuir dans les pays voisins.
Le Liban notamment est devenu une terre d’accueil providentielle, mais à quel prix. L’aide internationale est largement insuffisante, le gouvernement ne verse plus ni aides sociales ni  subventions depuis plusieurs années. Près de 30 % de la population est constituée de réfugiés, syriens surtout et irakiens. Imaginez 20 millions de réfugiés en France ! Le pays est au bord de l’implosion, avec la menace du DAECH tout proche.
« La situation catastrophique des irakiens et syriens déracinés ne cesse de s’aggraver, au point de les pousser au désespoir » m’écrit le patriarche syriaque. Tandis qu’à Beyrouth une religieuse me confie, désemparée : « nous ne pouvons aider les syriens et dire aux libanais qui sont dans la même détresse : « nous n’avons et ne pouvons rien pour vous. »
Les communautés religieuses, les prêtres font face, dans la mesure de leurs moyens, ils leur donnent tout ce qu’ils ont,  mais c’est si peu !
Et la situation risque d’empirer car on ne voit pas la fin des conflits ! Le pape a récemment encore souligné combien les chrétiens d’Orient sont des artisans de paix. Combien leur présence est essentielle au maintien de liens entre les communautés.
Avec leur départ, ce sont aussi les sources de la culture chrétienne qui vont se tarir ! Les chrétiens d’Orient doivent rester non seulement car ce sont leurs pays mais aussi pour les musulmans qui aspirent à plus de modernité et pour les nations d’Europe.
Nous sommes présents au quotidien auprès de ces communautés. Nous travaillons en étroite collaboration avec chacune d’elles pour répondre le mieux possible à leurs demandes et témoigner de la solidarité des chrétiens de France.
Alors, je vous demande de continuer à soutenir les chrétiens qui veulent rester sur place ou ne peuvent partir !  Prions pour nos frères. Tendons-leur la main ! Ils en ont tellement besoin !
Merci infiniment !
Mgr Pascal Gollnisch

Source : L'Œuvre d'Orient.

 

Le 21 août, le patriarche syriaque catholique Ignace Y. III Younan a adressé la déclaration suivante à l'Œuvre d'Orient, suite à la destruction du "monastère de saint Elian, à Qaryatain et à l'enlèvement de plusieurs dizaines de chrétiens par ce qu'on appelle DAECH."

Des horreurs à n’en plus finir..! comme les medias viennent de le rapporter ce matin, les criminels de DAECH et compagnie, ont détruit notre monastère syriaque catholique de Mar Elian, Qaryatain, Syrie, vieux d’au moins 15 siècles. Le prêtre qui le desservait, le père Jacques Mourad est toujours enlevé depuis trois mois, sûrement par ces mêmes terroristes qui se réclament de la religion de la miséricorde et commettent toutes sortes d’absurdités, au nom de leur allah !
J’essaie de communiquer avec notre administrateur du diocèse de Homs, car nous craignons pour les dizaines de familles prises en otage, mais sans succès !
Jusqu’à quand le monde dit « civilisé » gardera-t-il un silence hypocrite, quand tout le monde est au courant des horreurs commises par ces barbares ? Comment un pays qui se dit défenseur des droits de l’homme ferme-t-il les yeux devant des aberrations telles que décapiter, confiner en esclavage et violer enfants et femmes ?.. Est-ce ça la démocratie ?
En somme, nous devons le crier à haute voix : nous craignons DAECH, parce que nous avons été abandonnés et nous n’avons pas les moyens de nous défendre comme c’est la cas au Liban.
Patriarche Ignace Y. III Younan

Source : L'Œuvre d'Orient.

 

Le 27 août, Mgr Dominique Rey, évêque du diocèse de Fréjus-Toulon, a entamé sa visite de deux jours dans l'éparchie de Homs, avec laquelle il s'apprête à jumeler son diocèse. C’est la première fois depuis le début de la guerre qu’un évêque français se rend auprès des chrétiens de Syrie, annonce le quotidien libanais L'Orient-Le Jour.

« Je suis venu ici pour vous dire face à face notre volonté et notre désir de communion spirituelle à vos souffrances », a dit Mgr Rey devant la cathédrale de Yabroud, petite ville de 60 000 habitants attaquée par des groupes terroristes en 2013.

« Vous êtes placés au pied de la croix du Christ, et c'est là où se vérifie la foi la plus authentique. Votre fidélité dans la foi, à travers l'épreuve, nous encourage, nous réveille et nous fortifie », a poursuivi Mgr Rey, auteur de l’initiative qui fit sonner, le 15 août dernier à travers la France, les cloches des églises, appelant les fidèles à prier pour les chrétiens d'Orient.

« Sa présence est un véritable réconfort parce que l'on se sent parfois abandonné. Il faut du courage pour venir jusqu'à nous », a dit une jeune mère de quatre enfants obligée de fuir sa maison pendant un an en raison de la présence des djihadistes dans le quartier. « Nous sommes rentrés, nous avons reconstruit notre maison et nous avons besoin de ce message de soutien et de paix pour continuer à espérer pour la Syrie », a-t-elle ajouté.

L’évêque français a promis une « prière fervente », mais il a également promis une aide matérielle. « Nous allons transmettre votre message, faire connaître aux Français votre souffrance, mais nous allons également vous aider concrètement », a-t-il dit. « Nous avons déjà accueilli des familles venues d'Irak ou de Syrie, mais nous voulons aider celles qui ont l'immense courage de rester sur place », a ajouté Mgr Rey.

L’évêque français a rencontré le patriarche grec-melkite catholique Grégoire III Laham à Maaloula, petit village majoritairement chrétien attaqué par des terroristes en septembre 2013. « Nous constatons dans ces églises de Maaloula le mystère de l'iniquité dont parle saint Paul, a dit le patriarche. Avec votre présence, nous touchons au mystère de la Résurrection. Merci de nous aider à reconstruire les églises de pierre, mais merci surtout d'être le signe de l'existence de l'Église de chair, au cœur de la souffrance. »

Durant ce voyage, Mgr Rey a eu l'occasion de remercier les bénévoles de l'association française SOS Chrétiens d'Orient qui l'avaient aidé dans la préparation de sa visite, et qui aident à la reconstruction d'églises, d'écoles et de maisons depuis deux ans dans le pays.

Sources : L'Orient-Le Jour - Zenit.org - © Innovative Media Inc. (27 août 2015)

 

Le 30 août, après la prière de l'Angélus, le Pape François est revenu sur le martyr des chrétiens d’Orient en rappelant tout d’abord que la veille avait eu lieu à Harissa au Liban la béatification de « l’évêque syro-catholique Flavien Michel Melki, martyr ». Il en a profité pour faire le parallèle entre les massacres commis par les Ottomans il y a un siècle, et les persécutions dont sont victimes les chrétiens aujourd’hui, au Proche-Orient et dans d’autres régions du monde. Le nouveau bienheureux, « dans le contexte d’une terrible persécution contre les chrétiens, fut le défenseur infatigable des droits de son peuple, exhortant tout le monde à rester solides dans la foi ». Il a souhaité ainsi que la béatification « de cet évêque martyr console » les chrétiens d’Orient, « leur donne courage et espoir ». « Il y a plus de martyrs aujourd’hui que dans les premiers siècles » a-t-il regretté. « Mais qu’elle stimule aussi les législateurs et les gouvernants pour que la liberté religieuse soit partout assurée et qu’elle stimule la communauté internationale pour qu’elle mette fin aux violences et aux abus ».

Source : Radio Vatican.

 

Le dimanche 6 septembre, à l'issue de la prière de l'Angélus, le Pape François a lancé un appel vibrant pour que toutes les paroisses européennes prennent en charge des familles de réfugiés. « Face à la tragédie de dizaines de réfugiés qui fuient la mort, liée à la guerre et à la faim, et sont en chemin vers une espérance de vie, l’Évangile nous appelle à être proche des plus petits et des personnes abandonnées. À leur donner une espérance concrète. Nous ne pouvons pas seulement dire "courage, patience !..." L’espérance est combative, avec la ténacité de celui qui avance vers un but sûr ».
Le Saint-Père appelle donc, en vue du Jubilé de la Miséricorde, « chaque paroisse, chaque communauté religieuse, chaque monastère et sanctuaire de toute l’Europe à accueillir une famille de réfugiés, à commencer par le diocèse de Rome ». Il s’agit, précise le Pape, « d’un geste concret en préparation à l’Année Sainte » qui débutera le 8 décembre prochain. La Miséricorde de Dieu doit être visible « à travers nos œuvres » insiste-t-il, faisant référence au témoignage de Mère Teresa de Calcutta, dont l’anniversaire de la mort était célébré ce samedi 5 septembre. Le Saint-Père annonce que, dans les prochains jours, les « deux paroisses du Vatican accueilleront deux familles de réfugiés » et il conclut en s’adressant directement aux évêques européens, « vrai pasteurs » afin que « dans leurs diocèses ils soutiennent son appel, en se souvenant que la miséricorde est le second nom de l’amour ».

Source : Radio Vatican.

 

Le 7 septembre, homélie du Pape François à Sainte-Marthe : les chrétiens persécutés dans le silence complice des puissants.
« Tant de chrétiens continuent à être persécutés aujourd’hui dans le silence complice de nombreuses puissances ». C’est ce qu’a déclaré le Pape François ce lundi matin durant la Messe en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe. Y participait le nouveau Patriarche de Cilicie des Arméniens, Grégoire Pierre XX Ghabroyan à qui le Pape a concédé la Communion ecclésiastique par une lettre du 25 juillet dernier. En concélébrant la Messe, le Patriarche a échangé les Saintes Espèces avec le Pape, confirmant ainsi la racine eucharistique de la communion entre l’Evêque de Rome et l’Eglise patriarcale de Cilicie des Arméniens. Parmi les concélébrants, le Cardinal Leonardo Sandri, le Préfet de la Congrégation pour les Eglises Orientales et tous les membres du Synode de l’Eglise Patriarcale Arménienne Catholique.
Dans son homélie, le Pape François a rappelé que les chrétiens subissaient des persécutions qui sont aujourd’hui « peut-être plus nombreuses que dans les premiers temps » : « ils sont persécutés, tués, chassés, dépouillés du fait d’être seulement chrétiens ».

Source et suite sur Radio Vatican.

 

Le 7 septembre, l’Evêque d’Alep des Chaldéens, Mgr Antoine Audo SI, Président de la Caritas Syrie, expose à l’Agence Fides un certain nombre de considérations à propos de l’initiative pontificale visant à mobiliser les communautés chrétiennes d’Europe en faveur de l’accueil des réfugiés provenant des zones de conflit d’Afrique et d’Asie : l'appel du Pape François afin que les Paroisses et sanctuaires européens accueillent chacun une famille de réfugiés « exprime sa sollicitude envers ceux qui souffrent et constitue une invitation faite à tous les chrétiens à aider concrètement, conformément à l’Evangile, ceux qui se trouvent dans des situations d’urgence, telles que celles vécues par ceux qui sont repoussés aux frontières ». Dans le même temps, « face aux guerres qui bouleversent le Proche-Orient, notre désir, en tant que chrétiens et en tant qu’Eglise, est de demeurer dans notre pays et nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour tenir cette espérance vivante ».
Les émigrants ayant fui la Syrie et se dirigeant vers l’Allemagne – qui leur a ouvert ses portes – sont ces jours-ci au centre de l’attention des moyens de communication du monde entier. Les critères selon lesquels le Président de la Caritas Syrie considère ces phénomènes sont ceux d’un réalisme géopolitique lucide et de la sollicitude pastorale : « La situation d’avilissement, l’augmentation de la pauvreté, la difficulté à soigner les maladies après plus de quatre ans de guerre – indique Mgr Audo – nous usent tous actuellement. A Alep, l’été dernier a été terrible, avec des problèmes de ravitaillement en eau et en énergie électrique. Aujourd’hui, la ville a été enveloppée par une tempête de poussière. On ne voit rien et nous nous sommes dit entre nous : il ne manquait plus que cela… Dans le même temps, nous ne nous sentons pas le courage de dire aux personnes : fuyez, allez-vous en, quelqu’un vous accueillera. Nous respectons les familles qui ont des enfants et qui s’en vont. Je ne prononcerai jamais un mot, un jugement qui ne soit pas bienveillant contre ceux qui s’en vont parce qu’ils veulent protéger leurs enfants des souffrances. Mais pour nous, c’est une douleur que de voir les familles partir et parmi elles, nombreuses sont les familles chrétiennes. C’est un signe que la guerre ne finira pas ou qu’à la fin prévaudront ceux qui veulent détruire le pays ».
Le scénario envisagé par l’Evêque chaldéen est celui d’une lente et mortelle hémorragie qui prive le pays de ses meilleures forces : « Même à Alep, j’entends les récits de jeunes qui se disent entre eux : formons un groupe et allons-nous en, fuyons seuls, sans demander la permission de nos familles… Il s’agit d’un phénomène grave, de désespoir. Mais c’est ce qui est en train d’arriver. Ce qui veut dire qu’ici ne resteront que les personnes âgées ». En outre, par rapport au phénomène des réfugiés et des fuites en masse, le Président de la Caritas Syrie dénonce l’occultation systématique des dynamiques géopolitiques et militaires qui les ont provoquées : « Nous faisons tout ce que nous pouvons pour défendre la paix – explique à Fides Mgr Audo – alors qu’en Occident, ils disent tout faire en défense des droits fondamentaux et il continuent, au travers de cet argument, à alimenter également cette guerre infâme. C’est là le paradoxe terrible dans lequel nous nous trouvons et nous ne parvenons même plus à comprendre ce qu’ils veulent vraiment ». (GV)

Source : Agence Fides (07/09/2015).

 

 

 

 



A visiter : le site Internet créé en soutien aux « nouveaux martyrs » chrétiens

« Ils sont nos martyrs d’aujourd’hui et ils sont nombreux.
Nous pouvons même dire qu’ils sont plus nombreux
qu’au premier siècle de la chrétienté. »
Pape François

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