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Les Evangiles traduits du texte araméen

Les Evangiles traduits du texte araméen
  • Éditeur : Desclée de Brouwer
  • Année : 2016
  • Cette réédition d'un ouvrage paru il y a quatre ans et alors passé inaperçu est une très bonne nouvelle, tant cette approche des textes évangéliques par leur version orientale est instructive et enrichissante.

    Patrick Calame, déjà auteur d'études sur les textes des Psaumes et du Cantique des Cantiques, offre dans cet ouvrage la première traduction intégrale des quatre Evangiles de la Peshittâ, qui est le nom donné à la Bible des chrétiens d'Orient écrite en araméen (*). L'araméen, qui fut la langue la plus couramment utilisée par Jésus (il parlait également l'hébreu, par exemple au Temple), est toujours parlé au sein de plusieurs Eglises orientales, telles les Eglises Syriaque Orthodoxe et Catholique Syriaque, ou encore l'Eglise Catholique Chaldéenne ou l'Eglise Maronite par exemple. Les textes de cette version araméenne en usage en Orient datent probablement du IIIe siècle, les deux versions les plus anciennes de la Peshitta qui ont été découvertes étant la "Syriaque sinaïtique" (sous la forme d'un palimpseste qui se trouvait dans la bibliothèque du Monastère Sainte-Catherine au Sinaï), qui date du IVe siècle, et la "Syriaque curetonienne", découverte par William Cureton en 1842 en Égypte, datant du Ve siècle.

    Les spécialistes se disputent encore au sujet de la langue d'origine des Evangiles : furent-ils primitivement écrits en hébreu, puis traduits en grec (comme le laisseraient penser les sémitismes présents dans le texte grec), traduits d'un texte original syriaque/araméen, ou furent-ils directement écrits en grec ? La majorité penche aujourd'hui pour cette dernière hypothèse, mais bien peu se sont penchés sur ces textes en araméen vivant qui sont utilisés en Orient depuis le IIIe siècle. L'auteur, en étudiant ces derniers et leur correspondance hébraïque, a opté pour la seconde hypothèse. L'araméen n'était-elle pas la langue la plus répandue au Proche-Orient, lorsque les apôtres ont commencé leur œuvre d'évangélisation ? Le Patriarche catholique de l'Est, Mar Eshai Shimun, affirmant l'authenticité de ces textes en araméen, écrivait d'ailleurs le 5 avril 1957 que « la Peshittâ est le texte de l'Eglise de l'Est qui est parvenu, depuis les temps bibliques, sans aucun changement ni aucune révision. »

    Cette traduction en langue française ouvre donc au lecteur occidental ce trésor original, dont seuls quelques mots étaient jusqu'alors parvenus jusqu'à lui : "Eli, Eli, lama chabaqtani", "Talitha qoumi", "Ephata'h"... Les notes préalables au texte, très précieuses, ouvrent aux spécificités et la musicalité de la langue araméenne. Les exemples donnés montrent combien les subtilités de cette langue, une fois transcrites en grec, puis retranscrites en français, perdent leur saveur. Les nombreuses notes de bas de page, dans le corps du texte, offrent des précisions et des renvois précieux.

    Soyons simple (puisque "Pesshittâ" veut dire "simple" !) : véritable pont bâti entre l'Orient et l'Occident, cette traduction française de la Pesshitâ devrait devenir pour tous les chrétiens d'Occident aussi précieuse que tout ce qui peut rendre vivant le Christ à leurs yeux.

    Desclée de Brouwer - 368 pages - 16 x 24 cm - 21 €
  • Note : 10/10

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