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St Jean Damascène

  • Méditation : vivre avec Marie, Mère de Dieu

    « Faisons en sorte que notre mémoire soit comme le grenier de la Mère de Dieu. Comment cela ? Elle était vierge, et elle aime les vierges ; elle était pure, et elle aime les purs. Donc si avec notre corps nous gardons pure aussi notre mémoire, nous obtiendrons ses constantes bonnes grâces. Elle fuit toute fange et se détourne de toutes les vilaines passions. Elle a en horreur la gloutonnerie ; elle est l'ennemie de l'horrible passion de la luxure ; elle fuit comme une race de vipères les pensées impures ; elle répudie les paroles vilaines et moqueuses ainsi que les mauvaises chansons ; elle secoue les parfums qui sentent la prostitution ; elle hait le gonflement de la colère et n'admet pas l'inhumanité ni les discordes ; elle se détourne de la vaine gloire qui se donne une peine inutile ; elle résiste avec hostilité au faste de l'orgueil ; elle a en horreur la rancune, ennemie du salut ; elle regarde tous les vices comme des poisons mortels, mais se délecte de tout ce qui leur est opposé. Les contraires se guérissent par leurs contraires. Le jeûne, la continence, le chant des psaumes la réjouissent ; la pureté, la virginité, la tempérance l'enchantent. Elle fait avec elles une paix éternelle et les embrasse amicalement. Elle serre entre ses bras la paix et la douceur d'esprit, et presse sur son cœur la charité, la miséricorde et l'humilité, comme ses propres enfants. Pour le dire en un mot, elle ne supporte sans tristesse aucun vice, mais elle est heureuse de toute vertu comme de ce qu'elle a donné elle-même. Si donc nous évitons avec soin les vices et poursuivons avec ardeur toutes les vertus, les prenant pour nos compagnes, elle viendra souvent vers ses serviteurs, entraînant à sa suite le cortège de tous les biens, et prendra avec elle son Fils, le Christ, le Roi et le Seigneur de l'univers, qui habite en nos cœurs. »

    St Jean Damascène (VIIIe siècle), Homélie 2 sur la dormition de Marie (19).

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  • 8 décembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    L'Immaculée Conception de la Vierge Marie

    « Il convenait que cette Vierge à qui le Père se disposait à donner son Fils unique, ce Fils engendré de son cœur, égal à lui et qu'il aime comme lui-même, qu'il voulait lui donner de sorte qu'il fût naturellement un seul et même Fils, commun à Dieu et à la Vierge, il convenait que cette Vierge fût ornée de la plus haute sainteté qui se puisse concevoir après celle de Dieu. »

    Saint Anselme de Cantorbery, De conceptu virginali et originali peccato.


    « Marie était le ciel où devait se lever le soleil de justice, la terre qui devait porter l'épi de vie, la mer qui devait produire la perle d'un prix infini.

    C'est une terre qui ne produira jamais l'épine du péché, qui produira, au contraire, un fruit de grâce. C'est une terre qui n'entendra jamais des paroles de malédiction, mais des paroles de bénédiction.

    Ainsi, si les Anges, au témoignage de la Sainte Ecriture, louaient Dieu en contemplant la création naissante, cette création qui n'était pas sans défauts, quelles louanges ils adressaient à Dieu en contemplant cette créature toute remplie de Dieu ! »

    Saint Jean Damascène, Deuxième homélie sur la Nativité de la Vierge.


    Evangile de l'Annonciation (Lc 1, 26-38)

    « S’il fallut jamais que l’homme se réjouît et dansât et chantât de joie, s’il y eut un instant que l’on doive célébrer avec grandeur et éclat, s’il faut pour cela demander la hauteur de l’esprit, la beauté du discours et l’élan des paroles, je n’en connais pas d’autre que ce jour où un ange vint du ciel annoncer tout bien à la terre. Maintenant le ciel est en fête, maintenant resplendit la terre, maintenant la création tout entière se réjouit et celui-là même qui tient les cieux en sa main n’est pas absent de la fête – car ce qui a lieu aujourd’hui est bien une panégyrie, une célébration universelle. Tous s’y rassemblent en une figure unique, en une même joie, dans ce même bonheur qui survient pour tous : et pour le Créateur, et pour toutes ses créatures et pour la mère elle-même du Créateur, celle qui a fait de lui un participant de notre nature, de nos assemblées et de nos fêtes. [...]

    La Vierge s’offrit d’elle-même et fut l’ouvrière de ce qui attira l’artisan vers la terre et mit en mouvement sa main créatrice. Qu’est-ce donc ? Ce furent sa vie toute-pure, le renoncement à tout péché, l’exercice de toute vertu, l’âme plus pure que la lumière, le corps en tout spirituel, plus lumineux que le soleil, plus pur que le ciel, plus saint que le trône des chérubins ; un envol de l’esprit ne craignant aucune hauteur, surpassant même les ailes des anges ; un désir de Dieu anéantissant tout emportement de l’âme ; une prise de possession par Dieu, une intimité avec Dieu excluant toute pensée créée. Ayant orné son âme et son corps de tant de beauté, elle attira le regard de Dieu et révéla la beauté de notre commune nature par sa propre beauté ; elle a ainsi attiré l’impassible, et celui que l’homme avait rebuté par le péché est devenu Homme par la Vierge. [...]

    Lorsque vint le moment où parut celui qui apportait l’annonce, elle crut, fit confiance et accepta le service. Car c’est cela qui était nécessaire, et il le fallait en tout cas pour notre salut. Si en effet elle n’en avait pas été capable, la Bienheureuse n’aurait pu voir la bienveillance de Dieu pour l’homme, car il n’aurait pas désiré descendre sans qu’il y eût quelqu’un pour le recevoir, quelqu’un qui fût capable de servir l’économie du salut – et la volonté de Dieu sur nous n’aurait pas pu passer en acte si la Vierge n’avait pas cru et acquiescé. Et la preuve en est que Gabriel s’est réjoui lorsque, s’adressant à elle et l’appelant pleine de grâce, il lui expliqua tout le mystère (Lc 1,26-33). Mais Dieu ne descendit pas sans que la Vierge eût demandé à savoir de quelle manière elle enfanterait. Dès qu’il l’eut persuadée, dès qu’elle eut accepté la requête, tout l’oeuvre se réalisa aussitôt : Dieu revêtit l’homme et la Vierge devint Mère de son Créateur.

    Si la Toute-Pure a observé devant Dieu tout ce qu’il faut observer, si elle s’est montrée aussi sainte comme homme sans rien omettre de ce qui se doit, comment n’eût-elle pas convenu à Dieu ? Et si rien n’a échappé à la Vierge de ce qui pouvait la désigner comme Mère de Dieu, si elle en a conçu un ardent amour pour lui, encore plus Dieu devait-il observer le juste retour et devenir son Fils. lui qui donne aux princes méchants selon leur cœur, comment n’aurait-il pas pris comme mère celle qui s’était montrée en tout selon son désir ? C’est ainsi que ce don fut approprié et convenable en tout pour la Bienheureuse. C’est pourquoi, pour lui annoncer clairement qu’elle allait enfanter Dieu, Gabriel lui dit : Il régnera pour les siècles sur la maison de Jacob et son règne n’aura pas de fin (Lc 1,33). Comme si ce qu’elle venait d’apprendre n’était ni étrange ni inhabituel, elle reçut cette annonce avec joie. Et d’une voix bienheureuse, l’âme exempte de trouble et dans le calme des pensées, elle répond : Voici la servante du Seigneur, qu’il m’advienne selon ta parole ! (Lc 1,38).

    Tels furent ses mots, et la réalité suivit : Et le Verbe est devenu chair, et il a fait son habitation en nous (Jn 1,14). Ayant donné sa réponse à Dieu, elle en reçut l’Esprit, artisan de cette chair consubstantielle à Dieu. Sa voix fut une voix puissante, comme le dit David (cf. Ps 67,34), et le Verbe du Père fut formé par le verbe d’une mère, le Créateur par la voix d’une créature. Et de même que Dieu dit : Que la lumière soit !, et aussitôt la lumière fut (Gn 1,3), de même la vraie lumière se leva à la voix de la Vierge, et Il s’unit à la chair et fut enfanté, Celui qui illumine tout homme venant en ce monde (Jn 1, 9).

    Ô voix sainte ! Ô majesté de tes paroles puissantes ! Ô bouche bienheureuse rassemblant de l’exil l’univers entier ! Ô trésor de ce cœur qui déverse en quelques mots sur nous l’abondance de ses biens ! Ces mots ont transformé la terre en ciel et vidé l’enfer de ses prisonniers, ils ont fait du ciel l’habitation des hommes, des anges leurs compagnons, ils ont fondu en un seul chœur la race des cieux et celle de la terre.

    Quelle action de grâce t’adresserons-nous pour ces paroles ? Oh, que peut-on te dire, toi dont rien n’est digne parmi les hommes ? Nos paroles viennent de ce qui est, mais toi tu excèdes tout ce qui surpasse le monde. S’il faut te présenter des mots, ce doit être oeuvre des anges, oeuvre de l’intellect chérubique, oeuvre de langues de feu. Aussi pour parler dignement de ta puissance, ayant commémoré par la bénédiction ce qui est de toi, t’ayant chanté comme notre salut autant qu’il nous est possible, nous voudrions encore emprunter la voix des anges, et nous terminerons notre discours en t’honorant par ces mots de la salutation de Gabriel : Réjouis-toi, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi ! »

    Nicolas Cabasilas (1322-1397), La Mère de Dieu : Homélies sur la Nativité, sur l'Annonciation et sur la Dormition de la Très-Sainte Mère de Dieu, Trad. Jean-Louis Palierne, Ed. L'Age d'homme, 1992.

    Source : Pages Orthodoxes.

  • 2 octobre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Sur les Saints Anges Gardiens


    Saint Hilaire de Poitiers (315-367)

    Dans les combats que nous menons pour rester forts contre les puissances mauvaises, les anges nous assistent.

    St Hilaire, Tract. Psalm. 65; P.L. IX, 430 A.

    Les esprits ont été envoyés pour secourir le genre humain. En effet notre faiblesse, si des anges gardiens ne lui avaient été donnés, ne pourrait résister aux attaques nombreuses et puissantes des esprits célestes. Elle avait besoin pour cela de l'aide d'une nature supérieure. Nous savons qu'il en est ainsi par les paroles avec lesquelles le Seigneur fortifie Moïse tremblant et craintif : "Mon ange te précédera". C'est pourquoi Dieu tire ces vents de ses trésors, donnant par eux une aide à la faiblesse humaine, afin que ces divins secours nous aident contre les puissances de ce monde de ténèbres à atteindre l'héritage du salut.

    St Hilaire, Tract. Psalm. 134; P.L. IX, 761 AB.


    Saint Basile de Césarée (330-379)

    Parmi les anges, les uns sont préposés aux nations, les autres compagnons des fidèles... Que chaque fidèle ait un ange, pour le diriger, comme pédagogue et pasteur, c'est l'enseignement de Moïse (1).

    (1) : Genèse 48.16

    Saint Basile, Adv. Eun., 3, 1; P.G. XXIX, 656 A-657A


    Saint Jérôme (v.347-420)

    Si grande est la dignité des âmes que chacune, dès sa naissance, a un ange préposé à sa garde.

    Saint Jérôme, Commentaire sur Saint Matthieu, Paris, Le Cerf, 1979, vol 2, livre 3, chap. 18-10. (Sources chrétiennes, 259).


    Saint Augustin d'Hippone (354-430)

    Toute chose visible en ce bas monde est confiée à un ange.

    Saint Augustin, Huit questions.


    Saint Jean Damascène (v.675-v.749)

    Ils [Les anges] sont puissants et prêts pour l'accomplissement de la volonté de Dieu. On les trouve aussi doués d'une grande vélocité partout où l'acquiescement de Dieu le leur ordonne ; ils gardent les parties de la terre ; ils président aux peuples et aux régions, selon qu'ils ont été établis par le Créateur ; ils dirigent nos affaires et nous assistent. Suivant la volonté et la disposition divines ils sont au-dessus de nous et entourent toujours Dieu.

    V. Ermoni, Saint Jean Damascène, 2° édition, Paris, Bloud et Gay, 1904, chap. 5 : les anges. (La pensée chrétienne : textes et études).


    Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153)

    Dans quelque maison, dans quelque réduit que vous soyez, respectez votre bon Ange, car il est présent; il est tout près de vous; non seulement il est avec vous, mais il est là pour vous, il cherche à vous protéger et à vous être utile.
    Avec un Ange auprès de vous, que pourriez-vous craindre ? Votre Ange ne peut se laisser vaincre ni tromper; il est fidèle, il est prudent, il est puissant : pourquoi donc avoir peur ?
    Si quelqu'un avait le bonheur de voir tomber le voile qui couvre ses yeux, il verrait avec quelle attention, avec quelle sollicitude les Anges se tiennent au milieu de ceux qui prient, au dedans de ceux qui méditent, sur le lit de ceux qui reposent, sur la tête de ceux qui gouvernent et qui commandent.

    Ange de l'Eglise, 1999, © Editions Bénédictines, Rue E. Guinnepain - 36170 Saint-Benoît-du-Sault - France.

  • 8 septembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Joseph, fils de David..." (Mt 1, 20 sq)

    « Mes frères, que votre charité écoute en quels termes le prophète Isaïe a annoncé Notre-Seigneur Jésus-Christ. "Voici", dit-il, "qu’une vierge concevra dans son sein et enfantera un Fils" (Is 7, 14) ; "et vous l’appellerez Jésus, car il sauvera lui-même son peuple de leurs péchés" (Mt 1, 21).

    "Joseph, fils de David" (Mt 1, 20). Vous voyez, mes frères, la race tout entière désignée dans une seule personne ; vous voyez dans un seul nom toute une généalogie. Vous voyez dans Joseph la famille de David. "Joseph, fils de David" ; Joseph était sorti de la vingt-huitième génération, et il est appelé fils de David, pour mieux nous découvrir le mystère de sa naissance, et nous prouver l’accomplissement de la promesse ; ne s’agit-il pas d’une conception surnaturelle et d’un enfantement céleste dans une chair restée parfaitement vierge ? "Joseph, fils de David" ; voici en quels termes David avait reçu la promesse de Dieu le Père : "Le Seigneur a juré la vérité à David, et il ne le trompera pas : je placerai sur mon trône le fruit de tes entrailles" (Ps 131, 11). David chante ainsi ce grand événement : "Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Asseyez-vous à ma droite" (Ps 110, 1). "Le fruit de vos entrailles" ; c’est bien le fruit de ses entrailles, le fruit de son sein ; car le divin Hôte, le Dieu du ciel, en venant faire séjour dans son sein, n’a pas connu les barrières du corps ; il est sorti du sein de Marie sans ouvrir la porte virginale. Et c’est ainsi que s’est accomplie cette parole du Cantique des Cantiques : "Mon Epouse, jardin fermé, source scellée" (Ct 4, 14).

    "Joseph, fils de David, gardez-vous de craindre". L’époux est prévenu de ne pas craindre au sujet de son épouse, car tout esprit vraiment pieux s’effraie d’autant plus qu’il compatit davantage. "Joseph, fils de David, gardez-vous de craindre" ; vous qui êtes assuré de votre conscience, ne succombez pas sous le poids des pensées que provoque ce mystère. "Fils de David, gardez-vous de craindre". Ce que vous voyez est une vertu, et non pas un crime ; ce n’est point une chute humaine, mais un abaissement divin ; c’est une récompense, et non pas une culpabilité. C’est un accroissement du ciel, et non pas un détriment du corps. Ce n’est point la perte d’une personne, mais le secret du Juge. Ce n’est point le châtiment d’une faute, mais la palme de la victoire. Ce n’est point la honte de l’homme, mais le trésor de Jésus-Christ. Ce n’est point la cause de la mort, mais de la vie. Voilà pourquoi : "Gardez-vous de craindre", car celle qui porte un tel Fils ne mérite point la mort. "Joseph, fils de David, ne craignez pas de recevoir Marie pour votre épouse". La loi divine elle-même donne à la compagne de l’homme le titre d’épouse. De même donc que Marie est devenue mère sans éprouver aucune atteinte à sa virginité, de même elle porte le nom d’épouse en conservant sa pudeur virginale.

    "Joseph, fils de David, ne craignez pas de recevoir Marie pour votre épouse ; car l’enfant qui naîtra d’elle est le fruit du Saint-Esprit". Qu’ils viennent et entendent, ceux qui demandent quel est cet enfant qui est né de Marie : "Ce qui est né en elle vient du Saint-Esprit". Qu’ils viennent et entendent, ceux qui, profitant de l’obscurité du grec pour troubler la pureté latine, ont multiplié les blasphèmes dans le but de faire disparaître ces expressions : Mère de l’homme, Mère du Christ, Mère de Dieu. "Ce qui est né en elle vient du Saint-Esprit". Et ce qui est né du Saint-Esprit est esprit, parce que "Dieu est esprit". Pourquoi donc demander ce qui est né du Saint-Esprit ? Il est Dieu, et parce qu’il est Dieu il nous répond avec saint Jean : "Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu ; et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire" (Jn 1, 1-14). Jean a vu sa gloire ; vous, infidèle, mesurez l’injure : "Ce qui est né en elle vient du Saint-Esprit. Et nous avons vu sa gloire". De qui ? "De Celui qui est né du Saint-Esprit" ; du "Verbe qui s’est fait chair et qui a habité parmi nous. Ce qui est né en elle vient du Saint-Esprit". Une Vierge a conçu, mais par l’action du Saint-Esprit ; une Vierge a enfanté, mais enfanté Celui que prophétisait Isaie en ces termes : "Voici qu’une Vierge concevra et enfantera un fils, et il sera appelé Emmanuel, c’est-à-dire Dieu avec nous". Il sera homme avec eux, mais : "Maudit soit l’homme qui place son espérance dans l’homme" (Jr 17, 15). »

    Saint Augustin, Sermons inédits, Sermons sur le propre du Temps : VIe Sermon sur l'Incarnation (1-4), Suite du Tome XIe des Oeuvres complètes de Saint Augustin, traduites pour la première fois en français, sous la direction de M. Raulx, Bar-Le-Duc, L. Guérin et Cie Editeurs, 1868.

    Source : Abbaye Saint Benoît


    « Neuf mois étant accomplis, Anne mit au monde une fille et l'appela du nom de Marie. Quand elle l'eut sevrée, la troisième année, Joachim et elle se rendirent au temple du Seigneur et, ayant offert au Seigneur des victimes, ils présentèrent leur petite fille Marie pour qu'elle habitât avec les vierges qui, nuit et jour, sans cesse, louaient Dieu.

    Quand elle eut été amenée devant le temple du Seigneur, Marie gravit en courant les quinze marches sans se retourner pour regarder en arrière et sans regarder ses parents comme le font les petits enfants. Et cela frappa d'étonnement toute l'assistance, au point que les prêtres du Temple eux-mêmes étaient dans l'admiration.

    Puisque la Vierge Marie devait naître d'Anne, la nature n'a pas osé devancer le germe béni de la grâce. Elle est restée sans fruit jusqu'à ce que la grâce eût porté le sien. En effet il s'agissait de la naissance, non d'un enfant ordinaire, mais de cette première-née d'où allait naître le premier-né de toute créature, en qui subsistent toutes chose. O bienheureux couple, Joachim et Anne ! Toute la création vous doit de la reconnaissance, car c'est en vous et par vous qu'elle offre au Créateur le don qui surpasse tous les dons, je veux dire la chaste Mère qui était seule digne du Créateur.

    Aujourd'hui sort de la souche de Jessé le rejeton sur lequel va s'épanouir pour le monde une fleur divine. Aujourd'hui Celui qui avait fait autrefois sortir le firmament des eaux crée sur la terre un ciel nouveau, formé d'une substance terrestre ; et ce ciel est beaucoup plus beau, beaucoup plus divin que l'autre, car c'est de lui que va naître le soleil de justice, celui qui a créé l'autre soleil....

    Que de miracles se réunissent en cette enfant, que d'alliances se font en elle ! Fille de la stérilité, elle sera la virginité qui enfante. En elle se fera l'union de la divinité et de l'humanité, de l'impassibilité et de la souffrance, de la vie et de la mort, pour qu'en tout ce qui était mauvais soit vaincu par le meilleur. O fille d'Adam et Mère de Dieu ! Et tout cela a été fait pour moi, Seigneur ! Si grand était votre amour pour moi que vous avez voulu, non pas assurer mon salut par les anges ou quelque autre créature, mais restaurer par vous-même celui que vous aviez d'abord créé vous-même. C'est pourquoi je tressaille d'allégresse et je suis plein de fierté, et dans ma joie, je me tourne vers la source de ces merveilles, et emporté par les flots de mon bonheur, je prendrai la cithare de l'Esprit pour chanter les hymnes divins de cette naissance... »

    Saint Jean Damascène (v.675-v.749), Première homélie pour la Nativité de la Vierge Marie (extrait).

  • 14 août : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Ô Christ, mon Dieu, tu t'es abaissé pour me porter sur tes épaules, brebis égarée (Lc 15,5), et tu m'as placé dans un pâturage verdoyant (Ps 22,2). Tu m'as désaltéré aux sources de la vraie doctrine (ibid.) par l'intermédiaire de tes pasteurs dont tu étais toi-même le berger avant de leur confier ton troupeau... Et maintenant, Seigneur, tu m'as appelé...au service de tes disciples ; par quel dessein de ta Providence, je l'ignore ; toi seul le sais.
    Mais, Seigneur, allège le lourd fardeau de mes péchés qui t'ont gravement offensé ; purifie mon esprit et mon cœur. Conduis-moi par le juste chemin (Ps 22,3), comme une lampe qui m'éclaire. Donne-moi de dire hardiment ta parole ; que la langue de feu de ton Esprit (Ac 2,3) me donne une langue parfaitement libre, et me rende toujours attentif à ta présence.
    Sois mon berger, Seigneur, et sois avec moi le berger de tes brebis, pour que mon cœur ne me fasse dévier ni à droite ni à gauche. Que ton Esprit bon me dirige sur le droit chemin pour que mes actions s'accomplissent selon ta volonté - jusqu'au bout. »

    Saint Jean de Damas (Damascène, v.675-749), Exposé de la foi orthodoxe, 1 (trad. Bréviaire).

  • 16 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Venez, toutes les nations ; venez, hommes de toute race, de toute langue, de tout âge, de toute dignité. Avec allégresse, fêtons la nativité de l'allégresse du monde entier ! Si même les païens honorent l'anniversaire de leur roi..., que devrions-nous faire, nous, pour honorer celui de la Mère de Dieu, par qui toute l'humanité a été transformée, par qui la peine d'Eve, notre première mère, a été changée en joie ? Eve, en effet, a entendu la sentence de Dieu : "Tu enfanteras dans la peine" (Gn 3,16) ; et Marie : "Réjouis-toi, toi qui es pleine de grâce... Le Seigneur est avec toi" (Lc 1,28)...
    Que toute la création soit en fête et chante le saint enfantement d'une sainte femme, car elle a mis au monde un trésor impérissable... Par elle, la Parole créatrice de Dieu s'est unie à la création entière, et nous fêtons la fin de la stérilité humaine, la fin de l'infirmité qui nous empêchait de posséder le bien... La nature a cédé le pas à la grâce... Comme la Vierge Mère de Dieu devait naître d'Anne, la stérile, la nature est restée sans fruit jusqu'à ce que la grâce ait porté le sien. Il fallait qu'elle ouvre le sein de sa mère, celle qui allait enfanter "le Premier-né de toute créature", en qui "tout subsiste" (Col 1,15-17).
    Joachim et Anne, couple bienheureux ! Toute la création vous est redevable ; par vous elle a offert au Créateur le meilleur de ses dons : une mère digne de vénération, la seule mère digne de celui qui l'a créée. »

    Saint Jean de Damas (v.675-749), Homélie sur la Nativité de la Vierge Marie, 1-2 (trad. cf SC n°80).

  • 3 mai : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Ô Christ, mon Dieu, tu t'es abaissé pour me porter sur tes épaules, brebis égarée (Lc 15,5), et tu m'as placé dans un pâturage verdoyant (Ps 22,2). Tu m'as désaltéré aux sources de la vraie doctrine (ibid) par l'intermédiaire de tes pasteurs dont tu étais toi-même le berger avant de leur confier ton troupeau... Et maintenant, Seigneur, tu m'as appelé... au service de tes disciples ; par quel dessein de ta Providence, je l'ignore ; toi seul le sais.

    Mais, Seigneur, allège le lourd fardeau de mes péchés qui t'ont gravement offensé ; purifie mon esprit et mon coeur. Conduis-moi par le juste chemin (Ps 22,3), comme une lampe qui m'éclaire. Donne-moi de dire hardiment ta parole ; que la langue de feu de ton Esprit (Ac 2,3) me donne une langue parfaitement libre, et me rende toujours attentif à ta présence.

    Sois mon berger, Seigneur, et sois avec moi le berger de tes brebis, pour que mon coeur ne me fasse dévier ni à droite ni à gauche. Que ton Esprit bon me dirige sur le droit chemin pour que mes actions s'accomplissent selon ta volonté - jusqu'au bout. »

    Saint Jean de Damas (v. 675-749), Exposé de la foi orthodoxe, 1 (trad. du Bréviaire).

  • 22 avril : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « En ce temps-là, Jésus dit aux pharisiens : Je suis le bon pasteur. Le bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis.
    Mais le mercenaire, qui n'est pas le pasteur, et à qui les brebis n'appartiennent pas, voit venir le loup, laisse là les brebis et prend la fuite ; et le loup les ravit et les disperse.
    Le mercenaire s'enfuit, parce qu'il est mercenaire et qu'il n'a nul souci des brebis.
    Je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis et mes brebis me connaissent,
    Comme mon Père me connaît, et que je connais mon Père, et je donne ma vie pour mes brebis.
    J'ai encore d'autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie ; il faut aussi que je les amène, et elles entendront ma voix et il y aura une seule bergerie et un seul pasteur. »

    Saint Jean de Damas (v.675-749), Exposé de la foi orthodoxe, 1 (trad. Bréviaire).