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humilité

  • Méditation - se laisser instruire

    « Parfois, pour se dispenser de la récitation du chapelet, certains se plaignent de ne pas savoir le méditer, mais je crains, en leur accordant toutes sortes de circonstances atténuantes, qu’ils se fassent une bien haute idée de la méditation. Il s’agit d’inviter les facultés de l’âme, dans la seule mesure de ses aptitudes, à considérer la scène de l’Évangile évoquée par le mystère pour y cueillir les fruits de la sanctification. Chacun peut se représenter les scènes du Rosaire, mais, à votre avis, par quoi le Seigneur communique-t-il les fruits de la sanctification ? Par l’intelligence du fidèle ou par le ministère de la Vierge Marie ? La récitation du chapelet est le bréviaire des humbles, en ce sens que, appliqué à des exercices simples, l’on s’y laisse instruire mystérieusement par Marie, et vous remarquerez que les orgueilleux s’en éloignent et s’en dégoûtent, s’en moquent ou s’en scandalisent parce qu’ils leur semblent qu’il n’y mettent pas assez d’eux-mêmes, ils veulent briller quand il ne s’agit que de laisser la Sainte Vierge instruire doucement les cœurs. Tous ceux qui ont l’habitude du chapelet affirment qu’il alimente leur foi et développe en eux les vertus chrétiennes. »

    Abbé Christian-Philippe Chanut (1948-2013)
    (l'Abbé Chanut, historien, spécialiste de la papauté et de la royauté française, fut l’aumônier du Mémorial de France et de l’Institut Duc d’Anjou, ainsi que l’aumônier personnel du prince Alphonse de Bourbon. A la mort de ce dernier en 1989, il devint l'aumônier de son fils et successeur, Louis XX, jusqu’à sa propre mort en 2013.)

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  • Méditation - l'amour-propre

    « C'est une chose remarquable de voir comment l'amour-propre nous trompe. Tant d'endroits par où nous sommes méprisables ne suffisent pas pour nous rendre humbles, tandis que le moindre avantage que nous croyons avoir nous enfle de vanité. Comment cela se fait-il ? C'est : 1. que, comme on veut à tout prix s'estimer, on ferme les yeux sur ses misères pour ne se voir que du bon côté. On se regarde sous ce point de vue avec complaisance, on s'en entretient avec soi-même, on s'en entretient avec les autres, ne parlant que de soi, n'approuvant que ce qu'on fait, n'oubliant rien pour se faire louer, et prenant toutes les louanges qu'on obtient pour des vérités incontestables, tous les égards dont on est l'objet pour des dettes qu'on nous paye. 2. On s'approprie le peu de bien que Dieu a mis en nous, en se disant : Voilà ton bien, ta vertu, ton mérite ; puis on le grossit, on l'exagère... 3. Non content de s'approprier et de s'exagérer le bien, on se dissimule le mal qui est en nous... On l'amoindrit, on le revêt de couleurs séduisantes qui le font presque aimer ; on l'excuse par la fragilité humaine ; enfin on le couvre du bien qu'on a fait, de manière à le faire oublier. [...]

    Par une tactique opposée à ce qui nous regarde, l'amour-propre grossit le mal qui est dans autrui et nous cache le bien qui s'y trouve. Celui qui ne voit pas une poutre dans son oeil discerne dans l’œil du prochain la paille la plus légère, et observe dans les autres les moindres défauts... De là le penchant à la critique, à la raillerie ; de là la promptitude à croire le mal, la lenteur à croire le bien, les soupçons d'un défaut sur les moindres indices et la difficulté à croire une vertu sur les plus fortes preuves. On a peine à entendre louer les autres, et l'on prend une joie maligne à rabaisser ceux qu'on élève. On ne voit leur mérite qu'avec peine, on cherche à ne pas le voir, et on l'amoindrit tant qu'on peut. A toute louange on oppose une critique ; à côté de tout mérite signalé qu'on ne peut méconnaître, on place un défaut. C'est ainsi que l'amour-propre nous cache ce qu'est le prochain. Remarquons cette injustice, afin de nous en préserver. »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint-Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome III), Paris, Victor Lecoffre, 1886 (19e éd. revue, corrigée, augmentée).

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    Domenico Fetti (1589-1624), Parabole de la paille et de la poutre
    Metropolitan Museum of Art, New York

    (Crédit photo)

  • Méditation - de l'humilité

    « Un homme humble ne se laisse pas troubler par la louange. Comme il ne se préoccupe plus de lui-même et qu'il sait d'où vient ce qu'il y a de bon en lui, il ne se dérobe pas à la louange, car elle est due au Dieu qu'il aime, et, en la recevant, il n'en conserve rien pour lui-même, mais, avec une immense joie, il la donne toute à son Dieu. Fecit mihi magna qui potens est, et sanctum nomen ejus ! (*)
    Un homme qui n'est pas humble ne peut accepter la louange avec grâce. Il sait ce qu'il devrait en faire. Il sait que c'est à Dieu que la louange est due et non à lui-même, mais il la transmet à Dieu de si mauvaise grâce que c'est lui-même qu'il élève et il attire l'attention sur lui par sa propre maladresse.
    La louange contrarie et trouble celui qui n'a pas encore appris l'humilité. Peut-être même perd-il patience lorsqu'on le loue, irrité par le sentiment de sa propre indignité. Et, s'il n'en laisse rien voir, du moins ce qu'on a dit de lui le hante, obsède son esprit et le tourmente partout où il va.
    A l'autre extrême, il y a l'homme qui ne possède pas la moindre humilité et qui dévore la louange s'il en reçoit, comme un chien qui happe un morceau de viande. Mais il ne constitue aucun problème : il est tellement reconnaissable que, depuis Aristophane, il a joué son rôle dans toutes les comédies.
    L'homme humble reçoit la louange comme une vitre nette reçoit la lumière du soleil. Plus réelle et plus intense est la lumière, et moins on aperçoit la vitre. »

    (*) du Magnificat : "Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom !"

    Thomas Merton (1915-1968), Semences de contemplation, Trad. par R.N. Raimbault, La Vigne du Carmel, Éditions du Seuil, 1952.

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  • Méditation - entre les mains de Dieu

    « Dieu est présent dans notre vie, comme la présence d'un amour qui y enveloppe tout. Tout Lui est confié. D'une confiance qui veut s'exprimer [...] en une parfaite souplesse entre ses mains.
    Cette présence de Dieu en notre vie est une présence cachée.
    Ce qu'Il réalise en nous, quels biens sa grâce nous apporte, Lui seul le voit, qui accomplit son œuvre en notre âme.
    Mais en entrevoir et en deviner quelque chose suffit pour Lui faire confiance et être dans la paix.

    Accepter tout ce qui demeure d'obscurité en cette présence, c'est encore un acte de confiance. Un acte d'humilité aussi.
    Laisser faire Dieu, en toute humilité. [...]
    Une confiance sans ombre - sans hésitations ni reculs - une confiance toute claire. [...]
    Être entre les mains de Dieu une petite chose bien humble, dont Il puisse faire ce qu'Il veut, comme Il veut.

    Le moyen de trouver Dieu, quand Il se cache, c'est de se faire plus humble, plus effacé devant Lui.
    Toute pauvreté, toute souffrance, toute humiliation - tout ce par quoi l'âme se sent plus impuissante, plus dépouillée - tout cela la met davantage entre les mains de Dieu. Il est plus libre de faire ce qui Lui plaît dans le vide ainsi créé en elle par l'humilité, par le sentiment de son total dénuement.
    Plus l'âme est humble, plus elle est confiée à Dieu. »

    Dom Georges Lefebvre, moine de Ligugé, Aimer Dieu, Desclée de Brouwer, 1960.

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    (Crédit photo : cepolina.com)

  • Méditation - douceur et humilité du coeur

    « "Venez, dit le Christ à ses disciples, et apprenez de moi", non pas certes à chasser les démons par la puissance du ciel, ni à guérir les lépreux, ni à rendre la lumière aux aveugles, ni à ressusciter les morts... ; mais, dit-il, "Apprenez de moi ceci : que je suis doux et humble de cœur" (Mt 11,28-29). Voilà, en effet, ce qu'il est possible à tous d'apprendre et de pratiquer. Mais de faire des signes et des miracles, cela n'est pas toujours nécessaire, ni avantageux à tous, et n'est pas accordé non plus a tous.

    C'est donc l'humilité qui est la maîtresse de toutes les vertus, le fondement inébranlable de l'édifice céleste, le don propre et magnifique du Sauveur. Celui qui la possède pourra faire, sans péril d'élèvement, tous les miracles que le Christ a opérés, parce qu'il cherche à imiter le doux Seigneur, non dans la sublimité de ses prodiges, mais dans la vertu de patience et d'humilité. Par contre, pour celui qui est impatient de commander aux esprits immondes, de rendre la santé aux malades, de montrer aux foules quelque signe merveilleux, il peut bien invoquer le nom du Christ au milieu de toute son ostentation ; mais il est étranger au Christ, parce que son âme orgueilleuse ne suit pas le maître de l'humilité.

    Sur le point de retourner à son Père, voici le legs que le Seigneur a fait à ses disciples : "Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres" ; et il ajoute aussitôt : "C'est à cela que tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres" (Jn 13,34-35). Il est bien certain qu'à moins d'être doux et humble, on n'observera pas cet amour. »

    St Jean Cassien (v.360-435), Conférences n°15, 6-7 (trad. SC 54 rev.).

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    Chapelle latérale de l'église de l'Ascension
    Gorodok, Pavlovsky Posad (Russie)

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  • Méditation - avec douceur, charité et humilité

    « Si vous aimez réellement Dieu, vous parlerez tout naturellement de Lui avec vos voisins et amis, non pas en faisant des sermons, mais avec l'esprit de douceur, de charité et d'humilité, distillant autant que vous le pourrez le miel délicieux des choses divines, goutte à goutte, tantôt dans l'oreille de l'un, tantôt dans l'oreille de l'autre, priant Dieu au secret de votre âme de faire passer cette sainte rosée jusque dans le cœur de ceux qui vous écoutent. Surtout, il faut faire cet office angélique doucement et suavement, non par manière de correction, mais par manière d'inspiration ; car c'est merveille combien la suavité et amabilité d'une bonne parole est une puissante amorce pour attirer les cœurs. »

    St François de Sales (1567–1622), Introduction à la vie dévote, 3e partie, ch. 26.

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    (Crédit photo)

  • Méditation - Épiphanie

    « Lorsque les trois mages eurent été conduits par l'éclat d'une nouvelle étoile pour venir adorer Jésus, ils ne le virent pas en train de commander aux démons, de ressusciter des morts de rendre la vue aux aveugles, ou la marche aux boiteux, ou la paroles aux muets, ni d'accomplir quelque acte relevant de la puissance divine ; non, ils virent un enfant gardant le silence, tranquille, confié aux soins de sa mère ; en lui n'apparaissait aucun signe de son pouvoir, mais il offrait à la vue un grand prodige, son humilité. Aussi le spectacle même de ce saint enfant auquel Dieu, Fils de Dieu, s'était uni, présentait aux regards un enseignement qui devait plus tard être proclamé aux oreilles, et ce que ne proférait pas encore le son de sa voix, le simple fait de le voir faisait déjà qu'il l'enseignait. Toute la victoire du Sauveur, en effet, victoire qui a subjugué le diable et le monde, a commencé par l'humilité et a été consommée par l'humilité. Il a inauguré dans la persécution ses jours prédestinés, et les a terminés dans la persécution ; à l'enfant n'a pas manqué la souffrance, et à celui qui était appelé à souffrir n'a pas manqué la douceur de l'enfance ; car le fils unique de Dieu a accepté par un unique abaissement de sa majesté, et de naître volontairement homme et de pouvoir être tué par les hommes.

    [...] Aussi toute la pratique de la sagesse chrétienne, bien-aimés, ne consiste ni dans l'abondance des paroles, ni dans l'habileté à disputer, ni dans l'appétit de louange et de gloire, mais dans la sincère et volontaire humilité que le Seigneur Jésus-Christ a choisie et enseignée en guise de toute force, depuis le sein de sa mère jusqu'au supplice de la croix. Car un jour que ses disciples recherchaient entre eux, comme le raconte l'évangéliste, « qui, parmi eux, était le plus grand dans le Royaume des cieux, il appela un petit enfant, le plaça au milieu d'eux et dit : En vérité, je vous le dis, si vous ne vous convertissez pas et ne devenez pas comme de petits enfants, vous n'entrerez pas dans le Royaume des Cieux. Qui donc se fera petit comme cet enfant-là, voilà qui sera le plus grand dans le Royaume des Cieux. » (*) Le Christ aime l'enfance qu'il a d'abord vécue et dans son âme et dans son corps. Le Christ aime l'enfance, maîtresse d'humilité, règle d'innocence, modèle de douceur. Le Christ aime l'enfance, vers elle il oriente la manière d'agir des aînés, vers elle il ramène les vieillards ; il attire à son propre exemple ceux qu'il élève au royaume éternel. »

    (*) Mat 8, 1-6 ; Lc 9, 46-49.

    St Léon le Grand, Sermons pour l’Épiphanie, VII, 2–3

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    Tableau de la Cathédrale Saints Peter & Paul, Philadelphie
    (Crédit photo)

  • Premier Vendredi du mois, dédié au Sacré-Coeur de Jésus

    « Mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez soulagement pour vos âmes. »
    (Mt 11, 28-30)

    « Un grand, un très grand labeur sera nécessaire, et beaucoup de peines secrètes, surtout après une vie de négligence, pour que notre intellect [= notre esprit], qui ressemble à un chien glouton et hargneux, en vienne, à force de simplicité, de douceur et de zèle, à ne plus aimer que la pureté et la vigilance.
    Cependant, prenons courage ; si dominés par les passions et si faibles que nous soyons, présentons au Christ, avec une foi sans défaillance, notre faiblesse et notre impuissance spirituelle, confessons-les devant lui ; et nous obtiendrons certainement son assistance, bien au-delà de ce que nous méritons, pourvu que nous nous abaissions sans cesse jusqu'au fond de l'abîme de l'humilité. »

    St Jean Climaque (579-649), L'échelle sainte (Premier degré - 21), Spiritualité Orientale n°24, Abbaye de Bellefontaine, 1978.
    A lire : la catéchèse de l'Audience générale du 11 février 2009 que le Pape Benoît XVI avait consacrée à Saint Jean Climaque.

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    « Ô Jésus, doux et humble de cœur, rendez mon cœur semblable au Vôtre »

  • Méditation - dans les mains de Dieu

    « Nous sommes parfois tellement obnubilés par ce qui ne va pas, par ce qui (selon nos critères à nous !) devrait être différent dans notre situation, que nous en oublions le positif et de plus nous ne savons pas mettre à profit tous les aspects de notre situation, même les aspects apparemment négatifs, pour nous rapprocher de Dieu, grandir dans la foi, l'amour, l'humilité. Ce qui nous manque, c'est surtout cette conviction que "l'amour de Dieu tire profit de tout, du bien comme du mal qu'il trouve en moi" (sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, s'inspirant de Jean de la Croix). Combien d'imperfections qui sont les nôtres, au lieu de nous en lamenter et de vouloir en être débarrassés à tout prix, pourraient être des occasions splendides de progresser dans l'humilité et la confiance en la miséricorde de Dieu, et donc dans la sainteté.

    Le problème de fond est que nous avons trop nos critères à nous sur ce qui est bon et ce qui ne l'est pas, et nous n'avons pas suffisamment confiance dans la Sagesse et la puissance de Dieu ; nous ne croyons pas qu'il soit capable d'utiliser tout pour notre bien et que jamais, en quelque circonstance que ce soit il ne nous laisse manquer de l'essentiel, c'est-à-dire en fin de compte de ce qui nous permet d'aimer davantage. Car grandir, ou s'épanouir, dans la vie spirituelle, c'est apprendre à aimer. Tant de circonstances que j'estime dommageables pourraient de fait être pour moi, si j'avais plus de foi, des occasions précieuses d'aimer davantage : d'être plus patient, plus humble, plus doux, plus miséricordieux, de m'abandonner plus dans les mains de Dieu. »

    P. Jacques Philippe, Recherche la Paix et poursuis-la - Petit Traité sur la Paix du Cœur, Édition des Béatitudes, 1991.

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    (statuette en vente ICI)

  • Méditation - dépouillement

    « L'âme broyée est remplie de paix. Au fur et à mesure qu'elle progresse dans la grâce et la perfection, elle avance sans effort dans l'humilité, et désormais tout écart vers l'orgueil, la fausse grandeur ou la vaine gloire est pour elle aussi choquant qu'une fausse note pour l'oreille d'un musicien avisé. »

    P. Matta-el-Maskine (1919-2006), L'expérience de Dieu dans la vie de prière, Spiritualité orientale n°71, Abbaye de Bellefontaine, 1996.

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    (Crédit photo : Tina Bonner, Snowy sunburst vertical)

  • Méditation - une vallée d'humilité...

    « Lorsque le soleil envoie ses rayons et sa clarté jusque dans une profonde vallée, située entre deux montagnes... la vallée s'éclaire de la lumière que lui renvoient les montagnes, elle s'échauffe ainsi davantage et devient plus fertile qu'une plaine. De la même façon, lorsqu'un homme juste se tient en sa petitesse, au plus bas de soi-même, et qu'il reconnaît n'avoir rien de soi, n'être rien et ne pouvoir rien, ni persévérer ni progresser, et que souvent même il manque de vertus, et de bonnes œuvres, alors il prend conscience de sa pauvreté et de sa détresse, et il creuse ainsi une vallée d'humilité. Et parce qu'il est humble et indigent et qu'il connaît sa misère, il l'expose et en gémit devant la bonté et la miséricorde de Dieu. Ainsi il peut reconnaître, et la hauteur de Dieu et sa propre bassesse, et il devient une vallée profonde. Or, le Christ est un soleil de justice et aussi de miséricorde... et il brille jusqu'au fond des cœurs humbles ; car le Christ est toujours touché de la misère de l'homme qui en gémit et la découvre humblement. »

    Bx Jan van Ruysbroeck (1293-1381), L'Ornement des noces spirituelles.

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  • Méditation - les petites fleurs de l'Amour

    « Ne vous appliquez pas à la charité fraternelle et à l'humilité ; appliquez-vous à être un vase où Dieu vient demeurer : alors la charité fraternelle et l'humilité seront les seules attitudes possibles, que vous prendrez spontanément. Et quand vous y auriez manqué, fût-ce dix fois le jour, ressaisissez-vous tout de suite en JÉSUS, sans violence ni impatience contre vous-même. »

    Charles Journet (1891-1975), Comme une flèche de feu, lettres, Le Centurion, Paris, 1981.

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  • Prière - Supplication

    « Ô mon Dieu, nous sommes incapables de commencer même à Vous concevoir. Nous sommes comme de minuscules fourmis, dans un abîme sans fond, recouvertes de milliers de couches de ouate, qui s'efforcent... toujours s'efforcent de découvrir le ciel. Ô Dieu, Dieu bon, donnez-moi l'humilité et donnez-moi la foi ! »

    A.-J. Cronin (1896-1981), Les Clés du Royaume, Traduit de l'anglais par Germaine de Tonnac-Villeneuve, Éditions du Milieu du Monde, Genève, 1945.

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  • Premier Vendredi du mois, dédié au Sacré-Coeur de Jésus

    « Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai. Chargez-vous de mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez soulagement pour vos âmes. Oui, mon joug est aisé et mon fardeau léger. »

    Matthieu 11, 28-30

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  • Méditation - silence...

    « Les îles sont constamment assiégées par les bruits de la mer et le sifflement du vent. De même, l'homme est assailli par le flot d'informations qui s'abat sur lui et influencé par les pressions dont il est l'objet.
    Le silence n'existe pas à l'état naturel sur les rivages marins, pas plus que dans nos cœurs. Il faut intervenir pour que le silence se fasse. Ce n'est qu'à l'abri des murs de sa demeure que l'îlien goûte au silence bienfaisant. Ce n'est que lorsqu'il rentre en lui-même, au plus profond de sa sincérité, que l'homme peut faire silence devant Dieu. Ce silence n'est pas une vertu en soi, mais il est un passage obligé du brouhaha humain à l'écoute de la Parole de Dieu et cette démarche exige un effort sur soi-même. [...]
    Le silence est un dur apprentissage qui confronte inévitablement l'homme de ce monde à son besoin de se mesurer et de se justifier, à ses bavardages inutiles et à ses jugements.
    Le silence devant Dieu implique de notre part une prise de conscience de nos incapacités, de nos limites, de nos erreurs mais en même temps il ancre notre confiance dans le salut. Quand nous faisons silence devant Dieu, nous savons que nous accomplissons un acte d'humilité qui nous conduit vers la guérison. Apprenons à écouter afin de capter le Souffle de Dieu et entrons dans la simplicité et la finesse de ce silence pour ne pas étouffer la voix de Celui qui nous appelle. [...]
    Osons faire silence pour entamer un vrai dialogue avec Dieu. Si nous savions à quel point Il attend cet instant ! »

    Suzanne Giuseppi Testut, La déposition - Tu sais bien que je t'aime - Parcours spirituel à l'école de saint François d'Assise (ch.VII, 2), Nouvelle Cité, 2009.

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  • Premier Vendredi du mois, dédié au Sacré-Coeur de Jésus

    « Dans le Royaume de Jésus, être du côté des sages ou être du côté des tout-petits, c'est le choix qui s'offre sans cesse à nous, et qui est toujours délicat à effectuer. Prendre le parti des pauvres et plaider leur cause est encore relativement facile, bien plus facile que de se retrouver un jour à leur côté face à Dieu, tout aussi pauvre ou même encore plus pauvre qu'eux. Discréditer les savants et les penseurs dans l'Église est bien plus commode que de devoir avouer un jour ne plus rien savoir devant Dieu. Car ce qui nous est demandé – ou plutôt offert – est tout autre chose, au-delà de tout savoir, au-delà de toute activité caritative. C'est l'unique chose absolument nécessaire, dont nous ne pouvons seulement dire que nous ne l'avons pas encore reçue, mais que nous la désirons et la demandons tous les jours éperdument. Le seul nécessaire que Jésus seul peut nous apprendre, à son contact : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos » (Mt 11,29). Et, à travers le repos et la paix de votre cœur, des milliers autour de vous seront sauvés. »

    André Louf (1929-2010), extrait de l'Homélie sur Mt 11,25-30, in "Heureuse faiblesse - Homélies pour les Dimanches de l'Année A", Desclée de Brouwer, Paris, 1998.

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    (Crédit photo : El Grande Pics)

  • Premier Vendredi du mois, dédié au Sacré-Coeur de Jésus

    « « Mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 29). Se mettre à l'école du Cœur de Jésus, à la suite de saint Jean et de tant de saints et de saintes, c'est entrer dans la voie royale de l'amour. Toute notre vie sur la terre n'est finalement rien d'autre qu'une école de l'amour, où nous sommes appelés à devenir disciples de Jésus : « Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres » (Jn 13, 34). Pour que le cœur humain puisse ainsi se dilater à l'infini, Dieu lui donne d'accueillir le Cœur de son Fils : « Rends mon cœur semblable au tien. » Si nous recevons la douceur et l'humilité du Cœur de Jésus (Mt 11, 29), nous recevrons tout le reste en plus. Nous serons heureux, parce que nous serons entrés dans l'amour que l'Esprit Saint répand en nos cœurs (Rm 5, 5). Cet appel touche tous les domaines de notre vie. Dans la spiritualité du Cœur de Jésus, comme l'ont écrit deux papes, se trouve « le résumé de toute la religion ». Et le sens de toute vie humaine. »

    P. Martin Pradère.

    Le Père Martin Pradère, prêtre de la Communauté de l'Emmanuel, met généreusement à disposition des lecteurs, avec l'accord de l'éditeur, de nombreux chapitres du livre "Jésus doux et humble de cœur" édité en 2005 aux Éditions de l'Emmanuel : c'est ICI (pdf)

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  • Méditation - « Ne savez-vous pas que vous êtes un sanctuaire de Dieu ? » (1 Cor 3,16)

    « Désires-tu savoir si Dieu habite en toi, conformément à cette parole de l'Écriture : Dieu est admirable en ses saints (cf. Ps 67, 36) ? Scrute par un sincère examen de toi-même les replis de ton cœur et recherche sérieusement avec quelle humilité tu résistes à l'orgueil, quelle bienveillance tu opposes à l'envie, si tu ne te laisses pas prendre aux paroles flatteuses, et si tu te réjouis de ce qui arrive de bon aux autres. Refuses-tu de rendre le mal pour le mal, préfères-tu laisser les injures sans vengeance plutôt que de perdre l'image ressemblante de votre Créateur, lui qui, par des bienfaits donnés à tous, tâche d'amener tous les hommes à le connaître et fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes et lever son soleil sur les méchants et sur les bons (Mt 5, 45) ?

    Enfin, pour éviter les complications d'un examen trop inquiet, demande-toi si tu trouves au fond de ta conscience la charité, qui est la mère de toutes les vertus : si tu constates qu'elle emplit tout ton cœur d'amour pour Dieu et le prochain, au point qu'elle te fait désirer pour tes ennemis eux-mêmes les biens que tu souhaiterais pour toi, alors n'en doute pas, Dieu te guide, il habite en toi. »

    St Léon le Grand (406-461).

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  • Méditation - douce et humble prière

    « Quand tu pries, ne recherche pas de mots compliqués, car le bégaiement simple et sans variété des enfants a souvent touché leur Père des cieux.

    Ne cherche pas à beaucoup parler quand tu pries, de peur que ton esprit ne se distraie à chercher des mots. Un seul mot du publicain apaisa Dieu et un seul cri de foi sauva le larron. La loquacité dans la prière disperse souvent l'esprit et le remplit d'images, alors que la répétition d'une même parole ordinaire le recueille.

    Si une parole de ta prière te remplit de douceur ou de componction, demeure sur elle, car alors notre ange gardien est là, priant avec nous.

    Quelque pureté que tu aies acquise, ne sois pas trop confiant ; mais approche-toi plutôt avec une profonde humilité et tu recevras une confiance encore plus grande.

    Même si tu as gravi toute l'échelle des vertus, prie pour le pardon de tes péchés. Écoute Paul dire, en parlant des pécheurs : "Je suis le premier d'entre eux" (1 Tim 1,15).

    L'huile et le sel assaisonnent la nourriture ; la tempérance et les larmes donnent des ailes à la prière. Si tu es revêtu de douceur et libre de toute colère, tu n'auras pas à peiner beaucoup pour délivrer ton esprit de la captivité. »

    St Jean Climaque (+ v.649), L’Échelle Sainte (Vingt-huitième Degré, 9 à 15), Spiritualité Orientale n°24, Abbaye de Bellefontaine, 1978.

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  • Méditation - détachement et liberté

    « Le détachement est l’œuvre d'une vie, car il va se porter de plus en plus profond. [...]

    Il ne s'agit pas ici de mépriser les réalités dont tu dois te détacher. Ce n'est pas par mépris, mais par désir de la liberté que tu dois te détacher. Tu peux faire un repas gastronomique, si tu es tout aussi prêt à manger un sandwich. l'objet de la démarche de détachement n'est pas ici le mépris de l'art culinaire, mais la liberté à l'égard de ce qui pourrait devenir une idole, un asservissement, une impasse dans laquelle se bloquerait un désir qui peut tout aussi bien te conduire vers Dieu et vers tes frères.

    Il ne s'agit pas de renoncer à exercer ta volonté, il s'agit de la garder à sa juste place, de savoir garder ta distance, ta liberté. Tes projets personnels ne seront jamais l'essentiel, qu'ils réussissent ou qu'ils échouent. Jamais ils ne diront ce que tu es profondément, ce que tu es pour Dieu.

    Ce qui est dangereux dans la volonté, c'est quand elle prend la place de Dieu et décide de ce qui doit être fait, ce qui doit arriver absolument. Elle rend ainsi aveugle et indisponible à ce que Dieu propose. Le drame n'est pas de vouloir, mais de vouloir avec obstination, d'avoir l'idée de ce qu'il faut faire absolument. Cela rend sourd aux appels de l'Esprit, cela rend indisponible pour l'union gratuite avec Dieu, car un tel attachement focalise toutes tes énergies.

    Le renoncement ne consiste pas à faire comme si tu n'avais pas de volonté, mais à savoir garder ta liberté, ta distance à l'égard de ce que veut ta volonté. Lorsqu'on propose une telle conduite de douceur et d'humilité, qui ne supprime pas la volonté mais l'évangélise, beaucoup lisent qu'il faut se méfier de sa volonté, l'abandonner au profit de celle de Dieu. Mais ce n'est pas "ou la volonté de Dieu ou la mienne", c'est la mienne dans celle de Dieu. »

    Jean-Marie Gueullette, Laisse Dieu être Dieu en toi. Petit traité de la liberté intérieure, Ed. du Cerf, Coll. Épiphanie, Paris, 2002.

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