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  • Premier Vendredi du mois, dédié au Sacré-Coeur de Jésus

    « Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai. Chargez-vous de mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez soulagement pour vos âmes. Oui, mon joug est aisé et mon fardeau léger. »

    Matthieu 11, 28-30

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  • 1er vendredi du mois, dédié au Sacré-Coeur de Jésus

    Trésors d'Amour du Cœur de Jésus

    « Aujourd'hui encore, comme au temps des prophètes, Dieu te redit : « Je suis avec toi. » Le Christ ressuscité ne cesse d'être avec les siens jusqu'à la fin des temps. Il te connaît par ton nom, car il t'a aimé et s'est livré pour toi. [...] Entre Dieu et toi, il y a une relation de type ami. Entre le Saint et toi, Jésus est ton ami. Si tu peux être avec lui, c'est parce qu'il a voulu être avec toi. Emmanuel : Dieu-avec-nous. Demande à saint Jean, « le disciple que Jésus aimait » (Jn 13, 23), de te faire expérimenter l'amitié du Christ.
    [...]
    Ce n'est pas au terme de tes efforts que tu découvriras cet amour ; mais dans une prière silencieuse et intense, Dieu déchirera le voile et te révélera les trésors d'amour contenus dans le cœur de son Fils. Cette prise de conscience de l'amour de Dieu est une grâce mystérieuse, impossible à traduire en mots et en concepts humains, mais, s'il t'est donné un jour d'en faire l'expérience, tu comprendras pourquoi saint Dominique et saint François pleuraient des nuits entières en disant : « L'amour n'est pas aimé ! ». »

    P. Jean Lafrance (1931-1991), Prie ton Père dans le secret (I, 13-14), Abbaye Ste Scholastique, Dourgne, 1978.

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    Vitrail du Sacré-Cœur, San Gioacchino in Prati, Roma
    (Crédit photo - © Foto ZENIT cc)

  • 1er vendredi du mois, dédié au Sacré-Coeur de Jésus

    « Jésus doux et humble de Cœur, rendez mon cœur semblable au Vôtre ! »

    « La Douceur, c'est l'amour aux mains tendues pour donner, tout donner et même se donner. L'être qui n'est que don, qui ne pense pas à lui mais à l'autre est un doux. Comme saint François d'Assise, sa douceur s'étend à tout le monde qui l'entoure. Là où il y a la discorde, il cherche la paix ; là où est le désespoir, il met l'espérance ; là où règne la tristesse, il met la joie. Il ne cherche pas à être servi, mais à servir, il veut consoler plutôt qu'être consolé. Ayant banni toute recherche de son propre intérêt, le doux se tourne vers les autres : les bons dont il encourage la bonté, les méchants envers qui il se montre ferme (car douceur ne signifie pas lâcheté), les forts qu'il désarme par sa tendresse, les faibles qu'il encourage par son affection, les saints qu'il confirme par son exemple, les pécheurs qu'il accueille sans juger... Le Doux, c'est Jésus, c'est Jésus crucifié, ayant tout donné pour les autres, jusqu'à son Cœur transpercé.

    L'Humilité, c'est l'amour aussi, mais l'amour qui reçoit, les mains tendues pour recevoir. L'homme humble se montre petit comme un mendiant, son bonheur n'est pas dans ce qu'il a, ni dans ce qu'il reçoit, mais dans le fait de recevoir, de donner à l'autre l'occasion de faire un don. Pour lui, tout est don, tout est grâce (selon la maxime de la petite Thérèse). L'Humble est un victorieux toujours : « il est juste et victorieux, humble, monté sur un âne, sur un ânon, le petit d'une ânesse... » (Za 9, 9) dans une foule en liesse. Mais c'est le même, humble et victorieux, qui monte au calvaire en portant sa croix, c'est le même qui sort vivant du tombeau. C'était déjà le même qui naissait dans une crèche ! L'Humble reçoit tout finalement de Dieu. Là est sa victoire : il est dans l'amour, à priori, par choix. Finalement, il ne subit rien puisqu'il consent librement à tout à chaque instant par amour et dans l'amour. L'Humble, c'est Jésus humilié, c'est Jésus crucifié, c'est le Sacré Cœur transpercé.

    Douceur et Humilité nous ramènent finalement au Cœur transpercé du Christ. Contempler Jésus Doux et Humble de Cœur et vouloir lui ressembler est donc la parfaite posture spirituelle des adorateurs du Sacré-Cœur.

    La spiritualité du Sacré-Cœur est l'une des plus riches de la foi chrétienne, une grâce immense de la chrétienté occidentale. »

    Mgr David Macaire, Les petites Prières, Petit Guide Spirituel, Éditions Peuple Libre, Lyon, 2015.

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  • Jésus, Jésus, doux et humble de Coeur

    (Traditionnel)
     
    R. Jésus, Jésus, doux et humble de cœur
    (seuls les couplets 1, 2 & 3 sont chantés ici)

    1. Rendez mon Cœur, rendez mon cœur semblable au vôtre (bis)
    2. Placez mon Cœur, placez mon cœur bien près du vôtre (bis)
    3. Prenez mon Cœur, prenez mon cœur qu'il soit bien vôtre (bis)
    4. Brûlez mon Cœur, brûlez mon cœur au feu du vôtre (bis)
    5. Changez mon Cœur, changez mon cœur avec le vôtre (bis)
    6. Gardez mon Cœur, gardez mon cœur, fidèle au vôtre (bis)
    7. Guidez mon Cœur, guidez mon cœur, au gré du vôtre (bis)
    8. A vous mon Cœur, à vous mon cœur, qu’il reste vôtre (bis)
  • Méditation - Prière : « Ô Jésus, doux et humble de Coeur, rendez mon coeur semblable au vôtre. »

    « Ô Jésus, très doux agneau, qui ne maudissiez pas ceux qui vous maudissaient, ne menaciez pas ceux qui Vous injuriaient, qui répondiez avec une divine douceur au cruel mépris dont on Vous couvrait, ou Vous taisiez dans un admirable silence, aidez-moi, afin qu'à votre exemple, je puisse réprimer la colère, embrasser la mansuétude et, armé de patience, souffrir volontiers toute peine, afin d'arriver à jouir avec Vous de l'éternel repos. » (Vén. L. Du Pont)

    « Ô Seigneur, avec votre aide, je veux m'exercer particulièrement à la douceur et à la résignation à votre volonté, moins dans les choses extraordinaires que dans les rencontres et les contrariétés quotidiennes.
    Dès que je m'apercevrai que la colère s'allume en moi, je recueillerai mes forces, non avec impétuosité, mais suavité, non avec violence, mais doucement, et je chercherai à rétablir mon cœur dans la paix. Mais, sachant bien que seul je ne pourrai rien faire, je prendrai soin de Vous appeler au secours, comme le firent les Apôtres, tourmentés par la tempête et ballotés par la mer en furie. Permettriez-Vous Seigneur, que je Vous invoque en vain ? En ces moments, daignez accourir à mon secours et commander aux passions de se taire, daignez lever votre main bénissante, et il s'en suivra un grand calme. Enseignez-moi à être doux avec tous, même avec ceux qui m'offensent ou me sont opposés, et jusqu'à moi-même, ne m'indisposant pas à cause de mes rechutes et de mes défauts. Quand je me retrouverai à terre, malgré mes efforts, je me reprendrai doucement et dirai : Allons ! mon pauvre cœur, nous voici de nouveau tombé dans cette fosse que nous nous étions proposé si souvent d'éviter. Relevons-nous et quittons-la pour toujours. Recourons à la miséricorde de Dieu, mettons notre espoir en elle et elle nous viendra en aide. Me confiant en Vous, Seigneur, je recommencerai, reprenant le chemin de l'humilité et de la mansuétude. » (cf. St François de Sales)

    P. Gabriel de Ste Marie-Madeleine O.C.D., Intimité Divine - Méditations sur la vie intérieure pour tous les jours de l'année, Tome II (15e semaine après l'Octave de la Pentecôte, 10. Mansuétude, Colloque), Monastère des Carmélites Déchaussées, Alost (Belgique) - Librairie du Carmel, Paris, 1962 (1ère éd. 1955).

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  • Méditation - « Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage » (Mt 5,4)

    « Ayons donc, frères, des sentiments humbles, rejetons toute jactance, tout orgueil, tout excès, tout emportement et accomplissons ce qui est écrit. En effet, le Saint-Esprit a dit : « Que le sage ne se glorifie pas de sa sagesse, ni le fort de sa force, ni le riche de sa richesse. Mais que celui qui veut se glorifier se glorifie dans le Seigneur de le chercher et de pratiquer le droit et la justice. » (Jr 9, 22-23).

    Souvenons-nous surtout des paroles de Notre-Seigneur par lesquelles il nous enseignait l'équité et la magnanimité : « Soyez miséricordieux afin d'obtenir miséricorde, pardonnez afin d'être pardonnés : selon que vous agirez, on agira envers vous ; comme vous donnerez, on vous donnera ; comme vous jugerez, on vous jugera ; selon que vous faites le bien on vous en fera ; de la mesure dont vous mesurerez, on mesurera pour vous en retour » (Mt 6, 14-15 ; 7, 1-2, 12 ; Lc 6, 31, 36-38).

    Puisons dans ce commandement et dans ces préceptes la force de marcher dans la soumission à ses paroles saintes en toute humilité. La sainte parole dit en effet : « Sur qui jetterai-je les yeux, sinon sur l'homme doux, pacifique, qui tremble à ma parole ? » (Is 66, 2). »

    St Clément de Rome († v.101), Épitre aux Corinthiens, §13-14. Cf "Les Pères apostoliques", Cerf, 2006, et SC n°167, Cerf, 1971.
    Pour approfondir : Sur la Lettre aux Corinthiens de Saint Clément de Rome.

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  • Méditation - « Jésus, doux et humble de Coeur, rendez mon coeur semble au vôtre ! »

    « Jésus, mon Maître, vient m'apprendre, non à créer des mondes, dit saint Augustin, non à étonner le monde par des miracles et des prodiges, non à me rendre célèbre par des vertus éclatantes ; il vient me dire : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur. (1) »
    L'humilité de Jésus, voilà, ô mon âme, le divin enseignement de Jésus. - L'humilité, voilà le caractère de sa sainteté, la condition de ses dons : « Dieu ne donne sa grâce qu'aux humbles. (2) »
    L'humilité est donc la mesure des grâces de Dieu sur moi ; - la règle de la vertu ; - le fondement de l'édifice spirituel de la perfection.
    Avec l'humilité, j'ai toutes les vertus ; sans l'humilité, mes vertus deviendront des vices et mes bonnes œuvres des œuvres mortes.
    Dieu ne me demande que l'humilité pour descendre vers moi ; et il m'élèvera dans le Ciel qu'à raison de mon humilité sur la terre. Mais comment devenir humble ? - En imitant Jésus et Marie.
    [...]
    L'humilité véritable renvoie à Dieu toute la gloire de ses œuvres, et ne garde pour elle que l'humiliation de ses imperfections.
    Elle ne se vante pas de ses succès, comme elle ne se désespère pas de ses revers.
    Elle ne se glorifie pas de ses qualités, de ses talents, de sa position ; tout cela est à Dieu.
    Elle ne parle jamais d'elle, elle a peur de la gloire et de la réputation, de crainte que ce ne soit que sa seule récompense.
    Mais voyant plutôt ce qui lui manque que ce qu'elle possède, ses fautes plutôt que ses vertus, sa faiblesse plutôt que sa force, elle se tient toujours petite en elle-même, comme l'enfant qui se croit le dernier de tous. - Telle est la règle de l'humilité.
    [...]
    Donc, ô mon âme, si tu ne peux pas faire de grandes pénitences, console-toi : tu peux être humble, et l'humilité vaut mieux que toutes les pénitences.
    Si tu ne peux pas faire de grandes choses pour Dieu, ne t'afflige pas : tu peux t'humilier devant Dieu, et l'humilité rend à Dieu plus de gloire que la conversion du monde entier sans humilité.
    Ne peux-tu pas faire oraison ? Humilie-toi, c'est la meilleure de toutes les oraisons.
    Si tu ne peux dire à Dieu que tu l'aimes beaucoup, humilie-toi à ses pieds comme la Madeleine. - Et tu l'auras beaucoup aimé, et tu deviendras, comme elle, la chaste amante du Sauveur. »

    1. Mt XI, 29. - 2. Jc IV, 6.

    St Pierre-Julien Eymard (1811-1868), La Divine Eucharistie, extraits des Écrits et Sermons du Bienheureux Pierre-Julien Eymard, Troisième Série, Retraites aux pieds de Jésus-Eucharistie (Première Retraite, Sixième jour), Société Saint-Augustin, Desclée de Brouwer & Cie, Bruges - Lille - Paris - Lyon, 1926 (treizième édition).

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    Guido Reni (1575-1642), Marie-Madeleine en extase au pied de la Croix
    Château de Versailles
    (Crédit photo)

  • Méditation - Le Coeur de Jésus, siège de toutes les vertus - 1. l'humilité

    « Cette méditation et les deux suivantes nous sont inspirées par le P. Claude de la Colombière. « Le Cœur de Jésus, nous dit-il dans son acte d'oblation, est le siège de toutes les vertus, la source de toutes les bénédictions, et la retraite de toutes les âmes saintes. » Le saint religieux s'inspirait des communications et des lettres de Marguerite-Marie.
    « La première vertu que l'on doit honorer en lui, dit-il, est un amour très ardent de Dieu son Père, joint à un respect très profond et à la plus grande humilité qui fut jamais. » Notre-Seigneur n'a-t-il pas dit lui-même : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur ! »
    Nous parlons ici de l'humilité fondamentale, qui consiste à reconnaître le néant de la créature et la grandeur infinie de Dieu. C'est cette humilité du Cœur de Jésus qui établissait Notre-Seigneur dans le respect très profond de la Majesté divine et dans un amour ardent pour les infinies perfections de son Père céleste.
    Cela doit être pour nous aussi la vertu principale et le fondement de toutes les autres. Ce n'est que la mise en pratique du premier commandement dans toute son intégrité : Un seul Dieu tu adoreras et aimeras parfaitement. »

    (à suivre demain et vendredi)

    Vénérable Léon Dehon (1843-1925), L'année avec le Sacré-Cœur, Tome I (18 juin, Ier Point pp. 651-652), Établissements Casterman, Tournai - Paris, s.d. (1909).

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  • Méditation - « Jésus doux et humble de Coeur, rendez mon coeur semblable au vôtre ! » (suite et fin)

    (suite et fin de la méditation d'hier)

    « L'Humilité, c'est l'amour aussi, mais l'amour qui reçoit, les mains tendues pour recevoir. L'homme humble se montre petit comme un mendiant, son bonheur n'est pas dans ce qu'il a, ni dans ce qu'il reçoit, mais dans le fait de recevoir, de donner à l'autre l'occasion de faire un don. Pour lui, tout est don, tout est grâce (selon la maxime de la petite Thérèse). L'Humble est un victorieux toujours : « il est juste et victorieux, humble, monté sur un âne, sur un ânon, le petit d'une ânesse... » (Za 9, 9) dans une foule en liesse. Mais c'est le même, humble et victorieux, qui monte au calvaire en portant sa croix, c'est le même qui sort vivant du tombeau. C'était déjà le même qui naissait dans une crèche ! L'Humble reçoit tout finalement de Dieu. Là est sa victoire : il est dans l'amour, à priori, par choix. Finalement, il ne subit rien puisqu'il consent librement à tout à chaque instant par amour et dans l'amour. L'Humble, c'est Jésus humilié, c'est Jésus crucifié, c'est le Sacré Cœur transpercé.

    Douceur et Humilité nous ramènent finalement au Coeur transpercé du Christ. Contempler Jésus Doux et Humble de Cœur et vouloir lui ressembler est donc la parfaite posture spirituelle des adorateurs du Sacré-Cœur.

    La spiritualité du Sacré-Cœur est l'une des plus riches de la foi chrétienne, une grâce immense de la chrétienté occidentale. »

    Mgr David Macaire, Les petites Prières, Petit Guide Spirituel, Éditions Peuple Libre, Lyon, 2015.

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  • Méditation - L'humilité à l'école de Jésus

    « Au cours de nos méditations nous devrions toujours demander à Jésus : « Fais de moi un saint, selon ton propre Cœur, doux et humble. » « Apprenez de moi » a-t-il insisté. C'est dans l'esprit dans lequel il l'a dit lui-même que nous devons l'exprimer. Maintenant nous le connaissons mieux au travers de nos leçons et méditations d’Évangile, mais l'avons-nous compris dans son humilité ? Est-ce que son humilité nous concerne ? Nous attire-t-elle ? »

    Bse Mère Teresa (1910-1997), Jésus Celui qu'on invoque (Quatrième mois n°26), Traduit de l'anglais par Françoise Champenois-Laroche, Nouvelle Cité, Paris, 1988.

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  • Méditation : Simplicité dans l'oraison

    « L'oraison, voilà une grande affaire, mais une affaire bien simple. Il faut donc que vous rendiez votre méthode d'oraison la plus simple possible. Pas de considérations nombreuses, et ne cherchez pas à suivre point pour point la méthode de Saint-Sulpice.
    Votre oraison doit consister dans un repos simple, humble, paisible et plein de confiance devant N.S. : voilà tout.
    Il ne faut pas viser à faire beaucoup de réflexions, ni à produire beaucoup d'affections. Qu'il n'y ait rien de forcé de votre part ; soyez devant Jésus comme un pauvre enfant devant son père ; rien de plus. Ne cherchez pas avec effort à lui exprimer les sentiments que vous avez ou que vous voudriez avoir, et à lui exposer vos besoins ; mais que votre âme se tienne à ses pieds dans toute sa pauvreté et sa bassesse. Regardez-vous devant N.S. comme une chose à lui appartenant, qui est là en sa présence pour qu'il en fasse et en dispose selon l'étendue de sa divine volonté ; et cela sans effort ni beaucoup de paroles intérieures ou extérieures.
    Ce doit être là une habitude de l'âme qui se considérant sans cesse devant Jésus comme lui appartenant, se tient, pendant le temps de l'oraison, extérieurement séparée de tout, pour manifester au divin Seigneur ce qu'elle lui est. Cette manifestation doit se faire sans travail et sans recherche : contentez-vous d'un regard de l'âme vers lui, de temps à autre, dans cette intention.
    Quand les distractions viennent, tâchez, mon bien cher, de les écarter doucement et sans inquiétude, par un paisible regard vers Celui à qui vous appartenez. Dans le cours de la journée, faites la même chose : de temps en temps un regard, sans effort, mais le désir calme d'être à Jésus et dans le sentiment de votre misère et pauvreté. Ne cherchez rien de plus.
    Même abandon quant à la direction que vous recevez du divin Maitre ; qu'il vous dirige à sa façon. Ne lui prescrivez rien, n'ayez pas d'idée préconçue de ce que doit être sa direction ; contentez-vous d'être devant lui, tout entier à sa disposition et vous livrant à sa conduite comme un aveugle, sans trop chercher à lui parler ni à l'entendre parler. Restez ainsi disposé, en mettant sans cesse toute votre confiance en lui seul. »

    Vénérable François Libermann (1802-1852), Lettre à un prêtre, 29 Janvier 1845, in "Lettres spirituelles du vénérable Libermann" Tome III, Paris, Librairie Poussielgue Frères, s.d.
    Le Vénérable Père Libermann sur le web : Textes, Etudes et Articles.

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  • Méditation : La grande force des humbles

    « Autant qu'un chrétien humble se défie de lui-même, autant il se confie en Dieu ; moins il s'appuie sur lui-même, plus il s'appuie sur Dieu. Or il sait que rien n'est impossible à Dieu. Il sait que Dieu prend plaisir à faire éclater sa gloire dans notre infirmité, et que c'est aux plus petits, dès qu'ils ont recours à lui, qu'il communique sa grâce avec plus d'abondance. Muni de ces pensées, et comme revêtu du pouvoir tout-puissant de Dieu même, est-il rien désormais de si laborieux et de si pénible, rien de si sublime et de si grand, dont il craigne de se charger, et dont il désespère de venir à bout ? Que Dieu l'appelle, il n'hésitera pas plus que le prophète Isaïe à lui répondre, me voici, Seigneur, envoyez-moi (1). Que Dieu en effet l'envoie, il ira partout. Il se présentera devant les puissances du siècle, il entrera dans les cours des princes et des rois, il leur annoncera les ordres du Dieu vivant, et ne sera touché ni de l'éclat de leur pourpre, ni de leurs menaces, ni de leurs promesses. Il plantera, selon les expressions figurées de l’Écriture, et il arrachera ; il bâtira, et il détruira ; il amassera, et il dissipera.

    Quelle espèce de prodige, et quel admirable accord de deux choses aussi incompatibles, ce semble, que le sont tant de défiance d'une part, et de l’autre tant de confiance et de force ! Car, au milieu de tout cela, le même homme qui agit si délibérément et si courageusement ne perd rien de son humilité ; c'est-à-dire qu'il conserve toujours le souvenir de sa faiblesse ; qu'il se regarde toujours comme un serviteur inutile, comme un enfant ; qu'il dit toujours à Dieu, dans le même sentiment que Jérémie, Ah ! Seigneur, mon incapacité est telle que je ne puis pas même prononcer une parole (2). Non, il ne le peut de lui-même et par lui-même ; mais tandis qu'il en a fait la confession la plus affectueuse et la plus sincère, il n'oublie point d'ailleurs ce que lui apprend le Docteur des nations, qu'il peut tout en Celui qui le fortifie (3). De sorte qu'il ne balance pas un moment à se mettre en œuvre et à commencer, quel que soit l'ouvrage où la vocation de Dieu le destine. Qu'il y voie mille traverses à essuyer, et mille oppositions à vaincre ; que le succès lui paraisse, non seulement douteux, mais hors de vraisemblance, il espère contre l'espérance même. Ce n'est point par une témérité présomptueuse, puisque son espérance est fondée sur ce grand principe de saint Paul, que Dieu fait choix de ce qui paraît plein de folie selon le monde, pour confondre les sages ; qu'il choisit ce qui est faible devant le monde, pour confondre les forts ; et qu'il se sert enfin de ce qu'il y a de plus bas et de plus méprisable, même des choses qui ne sont point, pour détruire celles qui sont (4). »

    1. Is VI, 8. ; 2. Jr I, 6. ; 3. Ph IV, 13. ; 4. 1 Co I, 27-28.

    P. Louis Bourdaloue s.j. (1632-1704), in "Pensées du Père Bourdaloue de la Compagnie de Jésus, sur divers sujets de religion et de morale", Tome premier (Solide et véritable grandeur de l'humilité chrétienne), A Louvain, Chez Vanlinthout et Vandenzande, 1823.
    Texte intégral en ligne ici - Œuvres complètes à l'Abbaye Saint-Benoît.

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    Vocation de Saint Pierre et Saint André, James Tissot (1836-1902)

  • Méditations de la 1ère semaine de l'Avent : la douceur (5ème jour)

    « La douceur n'est point une certaine mollesse d'âme, une certaine inertie de caractère, qui nous fait accéder volontiers à tout, et nous rend semblables à ces éponges où les eaux de toutes les couleurs entrent les unes après les autres, et reçoivent toutes l'accueil le plus gracieux.
    Pour que la douceur plaise à Dieu, dit saint Jérôme, elle doit avoir à l'occasion quelque chose de corrosif comme la vérité. Saint François de Sales assurait que les paroles de la vraie douceur sont rondes, franches, naïves, sincères, et ne laissent pourtant pas d'être tendres et pleines d'amour.
    La douceur est une vertu éminemment chrétienne. Voyez le Père céleste, dont il a été dit : "Soyez parfaits comme lui". "Il fait lever son soleil sur les bons et sur les méchants, il fait pleuvoir sur le champ des pécheurs, comme sur celui des justes. S'il atteint d'une extrémité du monde à l'autre avec force, il dispose tout avec suavité."
    Voyez notre divin Maître, dont le prophète Saül a dit : "Voici mon fils, mon serviteur que j'ai élu, mon bien-aimé en qui j'ai mis ma complaisance... Il n'écrasera pas le roseau déjà brisé, il n'éteindra point la mèche qui fume encore."
    [...]
    O âmes chrétiennes ! Soyons comme le divin Maître dans nos rapports avec les hommes : Soyons pleins de bonté tolérante. Que de "roseaux brisés" autour de nous ! Que de mèches où, tout au plus, on aperçoit un peu de fumée, et encore une fumée noire et repoussante !
    N'oublions pas l'exemple de Jésus : au lieu de briser entièrement, relevons avec charité ; au lieu de fouler aux pieds, prenons un souffle dans notre cœur, versons-le sur cette pauvre mèche, et peut-être que l'étincelle sera rappelée à la vie ; peut-être va-t-elle briller de nouveau et nous donner une belle lumière !
    Et alors même que nos espérances seraient trompées, nous aurions fait notre devoir, nous serions les disciples de Celui qui a dit : "Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur !" »

    [Abbé Sylvain 1826-1914] Paillettes d'Argent (XIV), Première série (Année 1890), Paris, Tolra, Libraire-Editeur.

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  • Méditations de la 1ère semaine de l'Avent : la douceur (4ème jour)

    « Qu'elle est donc bien précieuse à vos yeux, Seigneur, cette vertu de douceur, puisque vous nous la recommandez si instamment et que vous nous la rappelez tout particulièrement par cette parole : Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur ; puisque, pour nous la faire aimer, vous avez voulu qu'elle resplendisse d'un si vif éclat dans votre sainte humanité ? Vous aviez, ô Jésus ! combien elle serait capable de captiver le cœur de l'homme ; aussi, en venant sur la terre, dédaignant la grandeur, la force et la puissance, vous avez préféré être revêtu de cette incomparable douceur ! L'Esprit-Saint avait déjà, par les prophètes, révélé cette grâce admirable qui serait répandue sur tous vos traits, et, pendant votre vie mortelle, vous n'avez cessé d'attirer les enfants des hommes par la suave onction de vos paroles et l'ineffable charité de vos actions ; vous n'avez point brisé le roseau cassé, ni éteint la mèche qui fumait encore (Is XLII, 1-3).
    Aux mépris, aux injures et aux fureurs de vos ennemis vous n'avez opposé que la mansuétude et la bonté ; car vous n'êtes point venu, Seigneur, pour nous apprendre à opérer des prodiges, à dominer les éléments, à calmer les tempêtes, à guérir les malades, à ressusciter les morts, mais pour nous enseigner par vos exemples la divine vertu de charité.
    Ô Douceur qui nous êtes apparue (Ti III, 4), apprenez-nous à vous imiter, apprenez-nous à posséder nos âmes par la patience (Lc XXI, 19). Faites-nous comprendre que c'est le propre d'un cœur grand et généreux de n'avoir ni aigreur ni emportement, et de n'user jamais de paroles injurieuses ou piquantes ; rendez-nous doux et humbles, afin que votre esprit repose sur nous, et que notre prière vous soit agréable (Judith IX) ; afin que nous goûtions ici-bas la paix de vos enfants, et que nous entrions un jour dans la terre promise où coulent le lait et le miel (Ex III, 8), où abonde toute douceur et où toute joie est parfaite. Oui, donnez-nous, Seigneur, d'entrer dans cette terre des vivants (Ps LXIV, 9), dans ce riche héritage, dans ce glorieux empire, qui doit être le partage de ceux qui auront été fidèles à suivre vos divins enseignements. »

    A.M.D.G., Les Enseignements de la divine sagesse dans l’Évangile et les saintes Écritures, faisant suite à Allons au Ciel, Imprimerie de Saint-Augustin, Lille-Bruges, 1881.

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  • Méditation avec St Augustin : apprendre l'humilité pour connaître le vrai bonheur

    « "Prenez mon joug sur vous, et apprenez de moi" (Mt 11,29) non pas à construire l'univers, ni à créer les choses visibles et invisibles, ni à faire des miracles dans ce monde et à ressusciter des morts, mais "apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur" (Mt 11,29). Vous voulez devenir grand ? Commencez par vous faire petit. Vous songez à construire un édifice d'une grande hauteur ? Songez d'abord au fondement qu'est l'humilité. Celui qui se propose d'élever un édifice massif creuse d'autant plus les fondations que la bâtisse sera plus considérable. Quand on construit l'édifice, on s'élève en hauteur ; on s'abaisse au contraire en creusant les fondations. L'édifice s'abaisse donc avant de s'élever, et son abaissement doit précéder le faîte de son élévation. Quel est le faîte de l'édifice que nous entreprenons de construire ? Jusqu'où doit s'élever le sommet de cet édifice ? Je le dis tout de suite : jusqu'à la vue de Dieu. Vous voyez quel but élevé, quelle fin sublime : voir Dieu. Celui qui désire ce bonheur comprendra ce que je dis et ce qu'il entend. Ce qui nous est promis, c'est la vue de Dieu, du Dieu suprême. Le vrai bonheur, en effet, c'est de voir le Dieu qui nous voit. »

    St Augustin, Sermon 69, 1, 2, in "Textes ascétiques des Pères de l’Église", pp.266-267.

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    Gravure de Gustave Doré, La divine Comédie, Le paradis (Chant XXXI)

  • Méditation : l'humilité devant Dieu

    « L'être humble est celui qui sait ce que c'est qu'une créature et une créature pécheresse, parce qu'il sait ce que c'est qu'un Dieu créateur et un Dieu saint. Alors, rejetant les illusions passionnées et les flatteuses apparences qui nous trompent, il s'abîme et il adore ; il se regarde et ne trouve en lui, sous la lumière rayonnante et pure, que matière à abaissement.
    Quand je m'attribue quelque chose de bon, cela signifie que ce quelque chose est à moi, et que je suis bon, moi, alors que notre Maître a dit : « Un seul est bon : Dieu », alors que tout vient de Dieu et appartient à Dieu.
    ...
    Nous grandir devant Dieu a le caractère d'une profanation et d'un blasphème. Nous grandir devant le prochain et quêter ses louanges, c'est tromper et désirer qu'on se trompe, et c'est encore, indirectement, voler Dieu. « Dieu n'aime tant l'humilité, dit saint Vincent de Paul, que parce qu'il aime le vrai, étant la Vérité même. »
    ...
    On ne peut être humble que si l'on se compare à quelque chose de grand : on ne peut être humble autant qu'il le faut, humble au plein sens du mot, que si l'on se compare à la grandeur absolue, à l'Infini même. Et c'est alors qu'on est dans la vérité. »

    P. A. D. Sertillanges O.P. (1863-1948), Devoirs (XI), Fernand Aubier, Éditions Montaigne, Paris, 1936.

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    Moïse et le buisson ardent
    Gravure de Schnorr von Carosfeld, extraite de La Bible en images, 1851-60.

  • Méditation : la douceur, fruit de l'Esprit Saint

    « Réprimer l'impatience, enchaîner la colère, lui arracher ses victimes, arrêter les paroles amères, soumettre enfin à la loi souveraine de Dieu la créature révoltée, ce n'est qu'une des parties du rôle modérateur de la douceur. Réprimer est bien ; agir est mieux.

    C'est alors que la douceur, montant des sources du cœur sous la pression du plus généreux amour, broyant sans pitié tout orgueil et tout égoïsme, se doit répandre dans tout l'être, s'étendre, l'envelopper, l'oindre et le parfumer tout entier, semblable à l'huile qui sort du pressoir où étaient entassées les olives les plus belles, les plus grasses et les plus mûres (Cant. I, I) : c'est à ce prix que le chrétien est digne de Jésus, dont le nom est "une huile répandue", parce que son Cœur est la douceur en sa plénitude.

    Dans l'âme, la douceur est la bienveillance des pensées, l'indulgence des jugements, la créance facile au bien, l'espérance soutenue, l'encouragement donné à tout effort, l'applaudissement à tout succès, la consolation empressée auprès de toute peine ; c'est la condescendance, la patience et la longanimité ; c'est, d'un mot, le plus doux des mots : la bonté : le bon cœur, l'esprit bon, le bon caractère, la bonne humeur.

    Puis, épanchée au dehors, la douceur brille dans le regard simple, limpide et bienveillant ; dans la parole affable, modeste et discrète ; dans le sourire aimable ; dans l'accueil ouvert et prévenant ; dans la modération du ton, de l'attitude et de la démarche ; dans la condescendance à se faire tout à tous, à écouter, à s'intéresser et à se dévouer. Rien de rude, rien de brusque, rien de dur ; pas d'empressement fébrile ; pas de signes, pas de gestes qui trahissent l'impatience devant la lenteur, l'ennui de l'importunité, la fatigue sous la surcharge ; aucune raideur, aucune hauteur, aucun dédain ; même à l'égard de ceux qui ont eu des torts, commis des offenses et fait injure, de ceux qui poursuivent l'assouvissement d'une haine ou la satisfaction d'une rivalité, pas de ressentiment, de dépit, voire de froideur.

    Dieu ! que voilà bien les traits d'une vertu peu ordinaire, toute surnaturelle, le chef d’œuvre de l'Esprit de suavité ! Ne voyez-vous pas réunies dans cette fleur exquise les nuances les plus harmonieusement mêlées de l'amour, que saint Paul énumérait ainsi, les assemblant et fondant en la douceur : "Les fruits de l'Esprit sont l'amour, la joie, la paix, la bénignité, la bonté, la patience et la longanimité, la douceur." (Gal. V, 22). S'il fallait résumer les traits constitutifs et les effets de la douceur, je dirais en deux mots : qu'être doux c'est être parfaitement bon et parfaitement patient ; c'est tout entier se donner à tous, et tout supporter de tous. »

    R.P. Albert Tesnière, Somme de la Prédication Eucharistique - Le Cœur de Jésus-Christ, Livre premier (La douceur, I), Paris, Bureau des Œuvres Eucharistiques, 1896.

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  • Méditation : la Joie, don de Dieu

    « Dieu ne pense qu'à communiquer sa joie. Il est la félicité débordante et béatifiante. Il est la source dont la soif est de se répandre et de se désaltérer. il se réjouit en faisant du bien. Prétendre communier à sa joie sans entrer dans ce mouvement serait illusion désastreuse. On ne répond pas à ses intentions en lui ajoutant à lui-même, puisqu'il est l'infini, mais en servant son règne : "Ce n'est pas à la source qu'on rend service en y buvant, ou à la lumière en voyant", selon la formule augustinienne. Qu'il s'agisse de transformation personnelle, d'entreprises charitables ou d'efforts apostoliques, ils ne seront retransmission de l'émission divine qu'à condition d'être joie sur les longueurs d'onde de la terre. [...]

    Parce que cette joie est un don qui vient d'en haut, les efforts de l'homme ne sauraient suffire ; ou plutôt, ils se changeront en une prière humble et confiante, en cette mendicité qui, après avoir été au bout de ses efforts, attend tout de la miséricorde. »

    P. Joseph-Marie Perrin o.p. (fondateur de l'Institut Caritas Christi, 1905-2002), L’Évangile de la joie, Éditions Montaigne, Coll. La vie intérieure, 1954.
    Autre méditation du même auteur, au 04 avril 2012.

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  • Méditation - Prière : "Ô Seigneur Jésus, aie pitié de moi...!"

    « Ô Seigneur, mon Dieu ! je ne suis qu'un misérable pécheur, indigne que la terre ne me porte ! Hélas ! je suis parti loin de toi, bien suprême, et je demeure en une région lointaine, dans la région de la dissemblance. Je suis malheureux et aveugle ; je ne suis rien, je ne puis rien sans toi. Oh oui ! Jésus bon et doux, aie pitié de moi ! Lave-moi de ton sang précieux, purifie-moi de tout péché, guéris-moi complètement, pour que je puisse te plaire.

    Ô quand mourrai-je pleinement à moi-même ? Quand serai-je libre de toute créature ? Oh, si je pouvais être vraiment doux et humble de cœur, vraiment pauvre et nu en esprit ! Accorde-moi, Seigneur, que par un parfait renoncement à moi-même, par une parfaite mortification de tous mes vices, je parvienne à t'aimer parfaitement. Tu as ordonné que je t'aime : donne ce que tu ordonnes, et ordonne ce que tu veux ! Donne-moi de t'aimer de tout mon cœur, de toute mon âme et de toutes mes forces, ainsi que de tout mon esprit. Daigne restaurer et réformer les facultés détruites et corrompues de mon âme, par celles de ton âme très sainte. Libère mon esprit de toute dispersion ; dépouille-le des images et des beautés des choses passagères. Accorde-moi de me recueillir librement en toi ; accorde-moi de pouvoir toujours m'écouler en toi par la stabilité des pensées, la clarté de la connaissance et la ferveur de l'amour. »

    Louis de Blois (Blosius, Abbé de Liessies, 1506-1566, fêté ce jour), Institution spirituelle (ch. IV 2-3), Trad. Max Huot de Longchamp, Éditions du Carmel, Paroisse et Famille, 2004.

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    Abbaye Cistercienne de Fontenay (Côtes d'Or)

  • Méditation : à l'école du silence de Marie...

    « Le partage de la Vierge est d’être en silence. C’est son état, c’est sa voie, c’est sa vie. Sa vie est une vie de silence qui adore la Parole éternelle. En voyant devant ses yeux, en son sein, en ses bras, cette même Parole substantielle du Père, être muette et réduite au silence par l’état de son enfance, elle entre en un nouveau silence et y est transformée à l’exemple du Verbe incarné, qui est son fils, son Dieu et son unique Amour. Et sa vie se passe ainsi de silence en silence, de silence d’adoration en silence de transformation ; son esprit et ses sens conspirant également à former et à perpétuer en elle cette vie de silence...

    Silence humble, profond et adorant...

    Ce silence de la Vierge n’est pas un silence de bégaiement et d’impuissance, c’est un silence de lumière et de ravissement. C’est un silence plus éloquent, dans les louanges de Jésus, que l’éloquence même...

    Marie est en silence... »

    Cardinal de Bérulle (1575-1629), Opuscules de piété, Paris, Les maîtres de la spiritualité chrétienne, Aubier, 1943.

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