« Gloria in altissimis Deo
et in terra pax in hominibus bonae voluntatis ! » (Lc 2,14)
« Les Anges promettent la paix « aux hommes de bonne volonté ». La volonté est « bonne » quand elle est droite, docile, résolue. Droite, c'est-à-dire orientée sincèrement et totalement vers le bien. Docile, autrement dit, toujours disposée à suivre chaque indication de la volonté divine. Résolue, signifie prompte à adhérer à la volonté de Dieu, même quand cette conformité entraîne des difficultés, des obstacles et exige des sacrifices. Le Seigneur nous sollicite continuellement à la générosité, à l'abnégation, par les circonstances de la vie, même les plus minimes. Nous devons nous donner à Dieu sans hésiter, persuadés que, s'Il demande, Il donnera aussi la force d'exécuter ses désirs. Telle a été la conduite des bergers : dès qu'ils eurent entendu l'annonce de l'Ange, ils quittèrent tout, troupeau et repos, « ils vinrent donc en hâte et trouvèrent... le nouveau-né couché dans la crèche » (Lc II, 16). Les premiers, ils trouvèrent Jésus et goûtèrent sa paix.
[...]
Donnez-moi, ô Seigneur, votre paix ; qu'elle établisse en moi votre règne et fasse de moi une louange de gloire de votre saint Nom. Mais Vous voulez que, bien qu'attendant tout de votre grâce et de votre miséricorde, je ne manque pas de travailler assidûment pour obtenir votre si grand don.
Vous me donnerez la paix à condition que je sois de « bonne volonté ». Volonté sincère qui adhère avec rectitude au bien, sans duplicité, sans artifice, sans envisager des fins secondaires ou des compromis. Ô Seigneur, donnez-moi cette volonté droite qui ne se sépare à aucun prix du bien, du vrai... Je voudrais aussi, ô mon Seigneur, avoir une volonté très docile au moindre signe de votre part, telle une légère embarcation à voile qui suit docilement chaque souffle du vent. Hélas, ma volonté est encore si tenace, si obstinée, si difficile à faire plier, si ancrée dans ses positions ! Rendez-la souple, très doux Jésus, Vous qui, du ciel, Vous êtes penché sur la terre pour exécuter la volonté de votre Père.
Fortifiez, ensuite, ma volonté afin que je parvienne à vaincre toute répugnance, tout tâtonnement ou toute hésitation, surtout lorsqu'il me faudra surmonter des difficultés ou faire face au sacrifice. Ô Seigneur, je voudrais avoir une volonté droite, résolue, pour aller droit à Vous, avec la rapidité de la flèche ; une volonté souple comme l'onde qui obéit au vent, afin de suivre fidèlement les indices de votre divin vouloir. Alors, il n'y aurait plus aucune division entre ma volonté et la vôtre, il y aurait union parfaite, paix inaltérable. »
P. Gabriel de Ste Marie-Madeleine O.C.D., Intimité Divine - Méditations sur la vie intérieure pour tous les jours de l'année, Tome I (33, Paix aux hommes, 29 décembre, Méditation 2 & Colloque), Monastère des Carmélites Déchaussées, Alost (Belgique) - Librairie du Carmel, Paris, 5ème éd., 1963 (1ère éd. 1955).
Gerrit van Honthorst (1590-1656), L'adoration des bergers (1622)
Wallraf-Richartz Museum, Cologne, Allemagne
(Crédit photo)