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  • Semaine Sainte - Jusqu'où suivrons-nous Jésus ?

    « Jésus trouve beaucoup d'amateurs de son royaume céleste, mais peu de porteurs de sa croix.
    Il trouve beaucoup de compagnons de sa table, mais peu de son abstinence.
    Tous veulent la joie avec le Christ, mais peu veulent supporter quelque chose pour lui.
    Beaucoup suivent Jésus jusqu'à la fraction du pain, mais peu jusqu'à boire le calice de la Passion.
    Beaucoup vénèrent ses miracles, mais peu le suivent jusqu'à l'ignominie de la croix.
    Beaucoup aiment Jésus tant qu'il ne leur arrive aucune adversité.
    Beaucoup le louent et le bénissent tant qu'ils reçoivent de lui quelque consolation ; mais dès qu'il se cache et les laisse un peu à eux-mêmes, voilà qu'ils tombent dans les revendications et un excessif abattement.
    Mais ceux qui aiment Jésus pour Jésus et non pour quelque consolation personnelle, le louent et le bénissent dans la tribulation et l'angoisse du cœur, autant que dans la plus grande consolation. »

    Imitation de Jésus-Christ, II, 11.

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    Sebastiano Ricci (1659-1734), Le Christ au mont des Oliviers
    Kunsthistorisches Museum, Vienne, Autriche

  • Méditations de la Semaine Sainte - Mercredi

    (suite de la méditation d'hier)

    « Enfin nous pouvons encore nous associer à ce mystère en supportant, par amour pour le Christ, les souffrances et les adversités que, dans les desseins de sa providence, il nous donne à subir. [...] Notre-Seigneur nous dit : « Si quelqu'un veut être mon disciple, qu'il prenne sa croix, et me suive. » (1).

    Dans cette acceptation généreuse de notre croix, nous trouverons l'union avec le Christ. Car remarquez bien qu'en portant notre croix, nous prenons vraiment notre part de celle de Jésus. Considérez ce qui est raconté dans l’Évangile. Les Juifs, voyant faiblir leur victime, et craignant qu'elle n'arrive pas jusqu'au Calvaire, arrêtent, chemin faisant, Simon le Cyrénéen et le forcent à aider le Sauveur (2). Le Christ aurait pu, s'il l'avait voulu, puiser en sa divinité la force nécessaire ; mais il a consenti à être secouru. Il veut nous montrer par là que chacun de nous doit l'aider à porter sa croix. Notre-Seigneur nous dit : « Agréez cette part que, dans ma prescience divine, au jour de ma passion, je vous ai réservée de mes souffrances ». Comment refuserions-nous d'accepter, des mains du Christ, cette douleur, cette épreuve, cette contradiction, cette adversité ? de boire quelques gouttes à ce calice qu'il nous présente lui-même et auquel il a bu le premier ? Disons-lui donc : « Oui, divin Maître, j'accepte cette part, de tout cœur, parce qu'elle vient de vous ». Prenons-la donc, comme le Christ prit sa croix, par amour pour lui et en union avec lui. Nous sentirons parfois, sous le fardeau, fléchir nos épaules ; S. Paul nous fait l'aveu que certaines heures de son existence étaient si pleines d'ennui et de contrariétés que « la vie même lui était à charge » : Ut taederet nos etiam vivere (3). Mais, comme le grand Apôtre, regardons celui qui nous a aimés jusqu'à se livrer pour nous ; à ces heures où le corps est torturé, où l'âme est broyée, où l'esprit vit dans les ténèbres, où se fait sentir l'action profonde de l'Esprit en ses opérations purificatrices, unissons-nous au Christ avec plus d'amour encore. Alors la vertu et l'onction de sa croix se communiqueront à nous, et nous y trouverons, avec la force, la paix et cette joie intérieure qui sait sourire au milieu de la souffrance : Superabundo gaudio in omni tribulatione nostra (4). »

    1. Matth. XVI, 24 ; Marc. VIII, 34 ; Luc. IX, 23. - 2. Matth. XXVII, 32 ; Marc. XV, 21. - 3. II Cor. I, 8. - 4. Ibid. VII, 4.

    (méditation poursuivie tout au long de la Semaine Sainte)

    Bx Columba Marmion (1858-1923), Le Christ dans Ses Mystères (ch. XIII, IV), Abbaye de Maredsous, Desclée de Brouwer & Cie, Paris, 1937.

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    Icône de la Passion (détail), fresque de Théophane le Crétois (XVIe siècle)
    Monastère de Stavronikita, Mont Athos

    (Crédit photo)

  • Méditation : Faim de Dieu

    « "Seigneur Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant qui, sur la Croix, les bras étendus, avez bu, pour la rédemption de tous les hommes, le calice d'inénarrables douleurs, daignez aujourd'hui me porter secours. Moi, pauvre, je viens à Vous qui êtes riche ; misérable, je me présente à Vous, Miséricordieux. Ah ! faites que je ne Vous quitte pas, vide et déçu. Affamé, je viens à Vous ; ne permettez pas que je parte à jeun. Famélique, j'approche de Vous ; ah ! que je ne m'en retourne pas sans avoir été rassasié ! Et si je soupire avant de manger, accordez-moi ensuite la grâce d'être nourri". (St Augustin)

    Oui, j'ai faim de Vous, vrai pain, pain vivant, pain de vie. Vous savez quelle est ma faim, faim de l'âme, faim du corps, et Vous avez voulu pourvoir tant à l'une qu'à l'autre. Par votre doctrine, par votre Corps et votre Sang, Vous rassasiez mon esprit, Vous le rassasiez abondamment, sans garder aucune mesure, sauf celle que je garde moi-même par la froideur de mon amour, l'exiguïté de mon cœur. Vous m'avez dressé une table riche et opulente au-delà de ce que l'on peut imaginer, de laquelle je n'ai qu'à m'approcher pour être nourri ; et non seulement Vous m'accueillez, mais Vous Vous faites ma nourriture et mon breuvage, en Vous donnant tout entier à moi, tout entier dans votre Divinité, tout entier dans votre Humanité. »

    P. Gabriel de Ste Marie-Madeleine, Intimité Divine Tome I (4e Dimanche de Carême, 15, Colloque), Monastère des Carmélites Déchaussées, Librairie du Carmel, 1963.

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  • Méditation - Prière : Dimanche des Rameaux (2)

    « Que ce rameau d'olivier consacré par votre Église, aujourd'hui, me soit, comme celui que la colombe de l'arche rapportait dans son bec, l'annonce efficace de votre paix, de cette Paix que vous êtes, ô Jésus. Vous, mon salut, ma Rédemption, Dieu si grand, devant lequel se tiennent les Trônes et les Dominations, qui venez à moi dans l'abondance de votre miséricorde (1).

    Mais les voix des enfants vont s'éteindre ; l'Hosanna va faire place aux cris de haine ; les palmes vont être foulées aux pieds ; vous allez, dans un instant, vous cacher, loin des hommes, ô Vous qui vous humiliez jusqu'à eux, pour les relever jusqu'à Vous (2), qui vous anéantissez, qui vous faites obéissant jusqu'à la mort et la mort de la Croix (3), qui allez m'apprendre la science unique de me taire, qui connaîtrez tous les abandons, et puis le fiel et le vinaigre (4), accueillant le calice de la Volonté de Dieu (5).

    Bénie soit votre sainte Passion qui commence, ô Modèle d'humilité parfaite, Dieu qui avez revêtu ma chair pour pouvoir vous soumettre au supplice de la Croix ! Enseignez-moi votre patience afin que j'aie part, un jour, à votre Résurrection (6).

    Père des Cieux, vous préférer à tout, vous aimer, c'est la justice. J'espère, par la mort de votre Fils, obtenir ce que je crois ; faites que par sa Résurrection, je parvienne au but où je tends (7). »

    1. Préf. à la Procession - 2. Bénédiction des Rameaux - 3. Épitre - 4. Offertoire - 5. Communion - 6. Collecte - 7. Oraison de la Bénédiction

    Dom Vandeur, Dimanche des Rameaux, in "Élévations sur la Messe de chaque jour" (Septuagésime - Carême - Passion), Éditions de Maredsous, 1955.

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    "Ecce Homo" par Antonio Ciseri (1821-1891), Galerie d'Art Moderne, Florence.
    (Source et crédit photo)

  • Méditation : la véritable douceur

    « L'homme d'aujourd'hui reste stupéfait devant cette affirmation du Sauveur : Bienheureux les doux, car ils posséderont la terre. On nous a tellement étourdis avec l'éloge de la force, on a tellement exalté le surhomme qui se réalise en écrasant les autres, nous avons assisté à de si scandaleuses victoires de la violence, et les sages ont trouvé pour les absoudre de si péremptoires raisons que le mot de Jésus, pour les hommes du XXe siècle, ressemble à un paradoxe naïf.
    [...] On ne sait pas ce qu'est la douceur. La douceur est d'abord l'intelligence exacte, juste appréciation de sa valeur, de sa place, de ses possibilités, et de ses droits. Elle est sagesse, alors que la violence, qui ignore ces limites, est sottise.
    La douceur est maîtrise de soi. L'instinct, bouffi d'orgueil, nous porte à dépasser nos limites en des manifestations dangereuses. Il faut mater l'instinct pour rester doux ; il faut beaucoup de force pour rester maître chez soi.
    La douceur est respect et charité ; respect de la personne humaine et charité envers les hommes. L'homme a une dignité éminente, la violence le traite comme une chose ; tout homme est notre frère, la violence le traite comme un ennemi malfaisant.
    La douceur nous préserve de la colère, qui est une vraie folie, de la précipitation qui est un aveuglement, des gestes excessifs qui sont ridicules, des paroles amères qui sont un poison. Mais la douceur n'est pas doucereuse ni douceâtre : les doucereux sont hypocrites, les douceâtres sont pleutres ; les doux sont clairs et forts.
    Jésus a dit : beati mites ; et il a dit aussi : discite a me quia mitis sum. Il est doux ; mais il n'est pas doucereux ni douceâtre. Ses paroles les plus tendres ont un support ferme, presque rugueux, et quand il parle d'amour, il dit ou il sous-entend que l'amour est d'abord sacrifice. La vie dans son royaume n'est pas une idylle enrubannée. Il est venu apporter la guerre contre la nature corrompue, le couteau pour couper les attaches avec le monde ; il nous invite à nous dépouiller, à porter la croix, à boire le calice de l'amertume... »

    J. Calvet, La trame des jours (Ch. III - Béatitudes), La Colombe, Coll. Le Rameau, Paris, 1955.

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  • Un mois avec Marie - Troisième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    TROISIÈME JOUR
    La Réparation

    L'Ange de l'EucharistieLes vertus théologales, l'humble adoration, la prière nous ont préparés à recevoir les enseignements de Notre-Dame. Ouvrons encore nos intelligences à l'esprit de réparation. Notre nature, ennemie de tout ce qui coûte un effort, une peine, y répugne. Il est très nécessaire, indispensable cependant.

    Les crimes couvrent la terre ; des âmes tombent chaque jour, nombreuses, dans l'abîme éternel. Cela ne réclame-t-il pas en tous temps et plus que jamais à cette heure, le réveil, l'activité d'une généreuse énergie ?
    Source surabondante, féconde et toujours jaillissante, la Rédemption pourrait suffire à laver dans ses flots divinement purs les souillures de milliards de mondes. Elle serait capable de déverser dans le cœur de tous les malheureux en perdition, le repentir final, le salut... Mais l'homme n'est pas une simple réceptivité, un esclave. Le Seigneur a fait sa dignité en le créant libre : libre d'accepter les grâces dont Il ne cesse de l'inonder, libre aussi de les refuser. Et Il lui demande, en reconnaissant la monstrueuse ingratitude qu'est le péché, d'ajouter sa faible part au grand Œuvre de la réparation.
    Il sait, d'ailleurs, l'indigence de ses fils adoptifs. Afin d'y suppléer Il met à leur disposition les Trésors infinis de leur Frère aîné : Son Unique. A nous de les faire valoir en véritables enfants du Père des Cieux.
    L'Ange avait déjà dit aux petits Voyants : « Offrez continuellement au Seigneur des prières et des sacrifices en acte de réparation pour les nombreux péchés qui l'offensent, et de supplications pour la conversion des pécheurs ! »
    Deux ou trois mois plus tard, il leur apparaît de nouveau dans la grotte du Cabeço, où les petits prient depuis un certain temps. Il tient en main un calice surmonté d'une hostie, de laquelle tombent des gouttes de sang qui découlent dans le calice. Laissant le calice et l'hostie comme suspendus en l'air, l'Ange s'agenouille à côté d'eux et leur fait répéter trois fois cette formule :
    « Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous adore profondément et je Vous offre les très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, présents dans tous les tabernacles du monde, en réparation des outrages dont Il est lui-même offensé.
    « Par les mérites infinis de son Cœur Sacré et par l'intercession du Cœur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs. »
    Puis, se relevant, il prend l'hostie et la présente à Lucie. Il partage ensuite le calice entre François et Jacinta en disant :
    « Prenez le Corps et le Sang de Jésus-Christ horriblement outragé par les hommes ingrats. Réparez leurs péchés et consolez votre Dieu. »
    Se prosternant de nouveau, il répète trois fois la prière « Très Sainte Trinité... » et il disparaît. Expier nos péchés et ceux de tous, en obtenir le pardon, consoler le Seigneur : voilà le triple but de la réparation.
    Sa vertu est grande pour écarter ou faire cesser les fléaux que nous avons mérités.
    Offrons pour cela la Victime sacro-sainte : Notre-Seigneur Jésus-Christ ; mais n'oublions pas de mêler à ses Mérites infinis la goutte d'eau de nos propres souffrances et sacrifices. Elle est représentée dans le calice au saint Sacrifice de la Messe, et Dieu l'exige !

    PRIÈRE

    Par les dons sublimes de votre Cœur, obtenez-moi, ô Marie, ma Mère, une vraie et solide dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, afin que me renfermant en Lui avec mes pensées et mes affections, j'accomplisse tous mes devoirs, et que tout mon être Lui soit livré pour sa plus grande gloire.

    Notre-Dame du Sacré-Cœur, priez pour nous.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.
  • Méditation : la Sainte Cène

    « Vous venez, Seigneur, en cette dernière Cène, de multiplier les miracles par vos dons : l'Eucharistie, le sacerdoce, la loi d'amour. Vos discours divins ont livré à vos apôtres et à leurs successeurs, votre pensée, votre âme, votre coeur. Ils ont entendu, ils ont compris, ils ont goûté le don divin... Ils sont prêtres !... Et maintenant Jésus, il faut vous en aller... Il faut aller tremper vos lèvres à la coupe de toutes les souffrances, boire à l'amer calice de l'agonie... Il faut sortir du Cénacle clair et intime pour aller à la Passion et à la mort. Vous marquez ici, Seigneur, votre ferme volonté de tout accepter, de tout recevoir aussi des mains de votre Père. Vous êtes donc pleinement résolu à la Passion, et vous allez même au-devant d'elle. Vous devenez ainsi, ô Jésus, le modèle de toute âme qui accepte votre providentielle conduite sur elle, quelque douloureuse et difficile qu'elle soit. Mon doux Jésus, permettez-moi d'approfondir sans cesse pour mon encouragement personnel et pour ma consolation votre parole qui doit devenir mienne sans réserve : "Calicem quem dedit mihi Pater non bibam illum ?" (*) Il y a d'abord en effet un sérieux rapprochement à faire avec l'institution de l'Eucharistie qui vient d'être faite. Car là aussi il y a un calice, un sacrifice, avec l'ordre d'y boire tous. Et c'est bien pour chacun de nous le calice donné par le Père, son don d'amour à tous ses enfants, le calice eucharistique. Et c'est celui-là qui m'aide à aimer l'autre, à l'accepter généreusement et par amour : celui de la souffrance et de l'épreuve. Et c'est toujours le Père ou Jésus qui l'envoie, qui le donne. Il importe donc de le boire avec affection, avec amour, suivant les exigences et les prescriptions du Seigneur, et dans la plus parfaite soumission, l'abandon le plus parfait à la sainte volonté du Père et de Jésus. »

    (*) Jn 18,11 : "La coupe que m'a donnée le Père, ne la boirai-je pas ?"

    Marthe Robin, La douloureuse Passion du Sauveur I - Préparation de la Pâque (Cahier n°9 - Institution secrète : Consécration), Editions Foyer de Charité, 2011.
     

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  • 25 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "Alors la mère des enfants de Zébédée le vint trouver avec ses deux fils, l’adorant et lui témoignant qu’elle avait une demande à lui faire. Et il lui dit : Que voulez-vous ? Ordonnez, lui dit-elle, que mes deux fils que voici soient assis dans votre royaume, l’un à votre droite et l’autre à votre gauche."...
    Comme ils approchaient de Jérusalem et qu’ils croyaient que le royaume de Dieu, qu’ils regardaient ,comme un royaume terrestre, allait bientôt arriver, ils préviennent les autres apôtres et lui font cette prière, espérant que cet honneur qu’ils demandaient les mettrait à couvert de tous les périls. C’est pourquoi Jésus-Christ en leur répondant éloigne d’abord de leur esprit cette pensée, et leur apprend qu’il faut être prêt à souffrir tout, et la mort même et une mort sanglante et cruelle.
    "Jésus répondit : vous ne savez ce que vous demandez ; pouvez-vous boire le calice que je dois boire, et être baptisés du baptême dont je serai baptisé ? Nous le pouvons, lui dirent-ils". Que personne ne s’étonne de voir ici tant d’imperfection dans les apôtres. Le mystère de la Croix n’avait pas encore été consommé, et la grâce du Saint-Esprit ne s’était pas encore répandue sur eux. Si vous désirez savoir quelle a été leur vertu, considérez ce qu’ils ont fait ensuite, et vous les verrez toujours élevés au-dessus de tous les maux de la vie. Dieu a voulu que tout le monde connût combien ils étaient imparfaits d’abord, afin qu’on admirât davantage le changement prodigieux que la grâce de Dieu a fait dans leur coeur...
    "Vous ne savez ce que vous demandez", leur dit-il, vous n’en connaissez ni le prix, ni la grandeur. Vous ne savez pas combien cette dignité est élevée au-dessus de toutes les puissances des cieux. "Pouvez-vous", ajoute-t-il, "boire le calice que je dois boire, et être baptisés du baptême dont je serai baptisé" ? Il les éloigne tout d’un coup de leur vaine prétention, en leur proposant des choses qui y étaient tout opposées. Vous ne pensez, leur dit-il, qu’à des honneurs et à des royaumes ; vous ne me parlez que de trônes et de dignités, et je ne vous propose que des combats et des souffrances. Ce n’est point ici le temps de recevoir la couronne, et ma gloire ne paraîtra point maintenant. Mais le temps de cette vie est un temps de mort, de guerre et de péril...

    Il est aisé de voir dans cette conjoncture que tous les apôtres étaient encore bien imparfaits ; puisque deux d’entre eux désirent d’être les premiers de tous, et que tous les autres s’en fâchent et en conçoivent de la jalousie. Mais, comme j’ai déjà dit, ce n’est pas dans cet état que nous devons regarder les apôtres, mais dans celui où le Saint-Esprit les a mis depuis, lorsque, les remplissant de sa grâce, il les a guéris de toutes leurs passions. »

    Saint Jean Chrysostome (v.344-407), Homélie sur Saint Matthieu (LXV, 2,4), in "Oeuvres complètes" (Tome VIII) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, éditeurs, 1865.

    Source : Abbaye Saint-Benoît.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 4ème jour

    Quatrième jour : L’autel


    Il y avait dans la loi ancienne deux autels : l’autel d’airain ou des holocaustes, et l’autel d’or ou des parfums… Jésus-Christ est tout à la fois ces deux autels dont parle la loi antique : autel d’airain dans son corps tout sanglant, immolé à la vue de tout le peuple ; autel d’or dans son Cœur tout brûlant d’amour. Et ces deux autels demandent et provoquent des larmes avec lesquelles nous devons les arroser en ce jour. Le premier demande des larmes de componction et de repentir, le second des larmes de tendresse et de dévotion… Oui, notre autel d’or ou des parfums à l’intérieur est le Cœur du Christ, tout embrasé de charité. Là est l’encens qui monte vers le ciel ; là sont les parfums suaves qui embaument la terre. Ô Dieu, quelle suavité, lorsque je l’entends s’écrier dans la véhémence de son amour ; Père, pardonnez-leur, ils ne savent ce qu’ils font !... La méditation des souffrances extérieures de Jésus-Christ est sainte et méritoire, sans doute ; mais si nous voulons trouver de l’or pur, il nous faut aller à l’autel intérieur, au Cœur même de Jésus, et étudier les richesses de son amour. Saint Antoine de Padoue (1195-1231)

    Exemple : Sainte Gertrude voit le Sacré Cœur sous la forme d’un autel d’or
    « Sainte Gertrude, la douce sainte du Sacré Cœur, dont la vie tout entière ne fut pour ainsi dire qu’une perpétuelle extase, fut un jour ravie en esprit dans le ciel ; il lui semblait voir Jésus, le prêtre éternel, célébrer lui-même la Sainte Messe au milieu des saints et des anges. Or, pendant que l’on chantait l’Offertoire, le très précieux Cœur du Seigneur jésus semble sortir de sa poitrine sacrée, en forme d’autel d’or, brillant merveilleusement comme un feu ardent. Alors, tous les anges qui étaient préposés au ministère des hommes, prenant leur vol, offrirent avec une grande joie, sur cet autel du Cœur du Seigneur, des oiseaux vivants, qui signifiaient toutes les bonnes œuvres et toutes les prières accomplies par ceux dont ils étaient chargés… Enfin arriva un prince de la milice céleste, portant un calice d’or qu’il offrait pareillement sur l’autel d’or du Cœur divin… Le Seigneur bénit aussitôt ce calice d’un signe de croix, à la manière d’un prêtre qui consacre l’hostie. Après quoi il dit d’une voix harmonieuse : Sursum corda ! et tous les saints, provoqués de la sorte, s’approchèrent, élevant leurs cœurs qu’ils appliquèrent à l’autel d’or du Cœur divin, à ce dessein que le calice béni et consacré par le Seigneur avec tant d’affection venant à déborder, ils pussent en recueillir quelques gouttes en augmentation de leur joie et de leur gloire. »
    (Le Livre des Révélations, IV, 50)

    Page d’histoire :
    Le Cœur de Jésus veut ranimer l’esprit chrétien parmi les hommes ; aussi, dit le P. Lefèvre, « souvent il a suffit de consacrer une paroisse à ce divin Cœur, de lui élever un autel, de mettre son image dans une église ou d’y établir une association de prières, pour faire changer de face tout un pays, pour convertir une paroisse, pour gagner un pécheur public et scandaleux, ou toucher un pauvre malade qui allait mourir dans le crime et se perdre. Il a suffi, dans des missions lointaines, de consacrer une île sauvage à ce divin Cœur pour tout changer. Qui ne sait que Saint François de Sales était un véritable adorateur du Cœur de Jésus ? Aussi il convertit 72 000 pécheurs, racontent ses historiens. »

    ☞   Des précisions dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur, concernant Saint François de Sales et le Cœur de Jésus – voir l’année 1610

    Bouquet spirituel :
    L’odeur de vos parfums invite à venir à cet autel, à ce sanctuaire de votre Cœur sacré ; elle attire ceux qu’elle invite, elle conduit ceux qu’elle attire, elle ne trompe point ceux qu’elle conduit.
    Lansperge le Chartreux (1489-1539)

    Mon tabernacle sera dans la plaie de votre Cœur où je contemplerai sans cesse la charité que vous m’avez témoignée en vous offrant à tout faire et à tout souffrir pour mon amour.
    Louis du Pont (1554-1624)

    Pratique :
    Demander avec ferveur le véritable esprit chrétien.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur de Jésus, changez mon âme !

    Reproduction autorisée à condition d'en mentionner la source... Merci !

    http://chemindamourverslepere.com



    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.