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« Les avantages de la simplicité doivent nous exciter à l'amour de cette vertu. Il est écrit que "Dieu aime à s'entretenir avec les âmes simples" (Pr III,32). Le Seigneur est familier avec elles et il ne dédaigne pas de leur révéler ses secrets. Ainsi, aux apôtres qui empêchaient les petits enfants d'aller jusqu'à lui, Notre-Seigneur disait : "Laissez-les, ne les empêchez pas de venir à moi, car le royaume des cieux appartient à ceux qui leur ressemblent" (Mt XIX,14). Sans cette vertu, le salut est impossible : "Si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux" (XVIII,3). Le Seigneur Jésus ne dit pas : Si vous ne devenez petits enfants, mais "comme les enfants", ce qui signifie simples et innocents. [...] Les preuves de la simplicité véritable sont de bien présumer de tous, loin de tourner en mauvaise part les actions du prochain ; de ne dénaturer le bien de personne ni de le diminuer ; de ne souhaiter le mal à aucun et de désirer le salut de tous, de faire de bonnes actions et de les bien faire, d'avoir des idées justes sur Dieu et de le chercher dans la simplicité du cœur, de se soumettre aussi à sa volonté et de garder ses commandements. »
St Albert le Grand (1200-1280), Le paradis de l'âme ch. XXX (1-4), Éditions du Cerf, Paris, 1934.
« Mon Dieu, mon Sauveur, j'adore votre Cœur sacré, car ce cœur est le siège et la source de toutes vos plus tendres affections pour nous, pécheurs. Il est l'instrument et l'organe de votre amour ; Il a battu pour nous ; Il a soupiré d'un grand désir de notre amour ; Il a souffert douloureusement pour nous et pour notre salut. Le zèle l'enflamma, pour que la gloire de Dieu fût manifestée en nous et par nous. Il est le canal par lequel votre affection humaine débordante est venue à nous, par lequel est venue à nous toute votre divine charité. Toute votre incompréhensible compassion pour nous, comme Dieu et comme homme, comme notre Créateur, notre Rédempteur, et notre Juge, est venue à nous et y vient toujours, par ce Sacré Cœur, en un fleuve aux courants mêlés inséparablement. Ô Symbole très sacré, et Sacrement de l'amour divin et humain dans sa plénitude, Vous m'avez sauvé par votre force divine et par votre affection humaine, et enfin par ce sang miraculeux dont Vous débordiez ! »
St John Henry Newman (1801-1890), Méditations et Prières (XVI,2-3), Traduites par Marie-Agnès Pératé, Librairie Lecoffre, Paris, 1919.
« Jésus accepte d'être porté en triomphe, mais quelle douceur, quelle humilité dans ce triomphe ! Il sait que ses ennemis se cachent parmi le peuple qui chante et qu'ils réussiront à substituer le « crucifige » à l'« hosanna » ; Il le sait, et Il pourrait s'imposer à eux dans toute la puissance de sa divinité ; Il pourrait les démasquer publiquement en dévoilant leurs plans. Jésus cependant ne veut ni vaincre ni régner par la force, mais bien par l'amour, la douceur. [...] C'est avec la même mansuétude, qu'Il acceptera Lui, l'Innocent, l'unique vrai Roi et Triomphateur, d'apparaître comme un coupable, un condamné vaincu, un roi de comédie. C'est ainsi, pourtant, qu'Il attirera tout à Lui, lorsqu'Il aura été érigé sur la Croix.
Même si nous résistons à la grâce, ô Jésus, Vous demeurez à jamais le Vainqueur ; votre victoire sur le prince des ténèbres a été complète et l'humanité a été sauvée et rachetée en Vous. Vous êtes le bon Pasteur qui connaît et aime chacune de ses brebis et veut les porter toutes en lieu sûr. Votre Cœur très aimant ne se contente pas d'avoir mérité le salut pour tout le troupeau, Il désire ardemment que chaque brebis profite de ce salut... Ô Seigneur, donnez-nous donc cette bonne volonté capable d'accueillir votre don, votre grâce ; faites que votre passion ne soit pas vaine pour nous. »
P. Gabriel de Ste Marie-Madeleine, O.C.D., Intimité Divine, premier volume (Dimanche des Rameaux), Monastère des Carmélites Déchaussées, Alost, Belgique / Librairie du Carmel, Paris, 1963.
Méditations pour le dimanche des Rameaux déjà proposées sur notre site internet :
« Toute la doctrine de Jésus consiste à enseigner le renoncement à la vie personnelle, qui est une chimère, et à faire rentrer cette vie personnelle dans la vie commune de toute l'humanité, dans la vie du Fils de l'homme. [...] A ceux qui se croient certains de posséder plus que ne donne Jésus, sa doctrine ne peut rien donner. Comment réussirai-je à persuader à un homme de travailler, en lui garantissant pour cela la nourriture et les vêtements, quand cet homme est persuadé qu’il est déjà millionnaire ? Évidemment il ne tiendra aucun compte de mes exhortations. C’est exactement le cas avec la doctrine de Jésus. Pourquoi irais-je travailler pour gagner mon pain, quand je puis être riche sans cela ? Pourquoi me donnerais-je la peine de vivre cette vie selon la volonté de Dieu, quand je suis sûr de ma vie personnelle pour l’éternité ? [...] Toute tentative de donner un sens quelconque à la vie, si elle n'est pas basée sur le renoncement à son égoïsme, si elle n'a pas pour but de servir les hommes, l'humanité - le Fils de l'homme - est une chimère qui vole en éclats au premier contact de la raison. Que ma vie personnelle me condamne à périr et que ma vie conforme à la volonté du Père soit impérissable, qu’elle seule donne la possibilité du salut, — cela ne peut être mis en doute. C’est bien peu, dira-t-on, en comparaison de ces croyances sublimes dans la vie future ! — C’est peu, mais c’est sûr. [...] J’ai compris la doctrine de Jésus dans ses commandements, et je vois que la mise en pratique de ces commandements me donne le bonheur à moi et à tous les hommes. J’ai compris que l’accomplissement de ces commandements est la volonté de Dieu, cet être qui est la source de ma vie. [...] En suivant la doctrine de Jésus, je continue l’œuvre commune des hommes qui ont vécu avant moi ; je contribue au bien de mes contemporains et de ceux qui vivront après moi, je fais ce que me demande celui auquel je dois la vie, je fais la seule chose qui puisse me sauver. [...] Jésus a dit : « J’ai fait descendre le feu sur le monde, » et comme je souffre jusqu’à ce qu’il s’enflamme — et il continuera à brûler — jusqu’à ce que l’humanité soit sauvée. Ce feu n’a-t-il pas embrasé le monde pour que les hommes aient la félicité du salut ? Ayant compris cela, je compris et je crus que Jésus est non seulement le Messie, c’est-à-dire l’Oint, le Christ, mais qu’en vérité, il est le Sauveur du monde. Je sais qu’il n’y a pas d’autre porte que Lui, ni pour moi, ni pour tous ceux qui se tourmentent avec moi dans cette vie. Je sais que, pour moi comme pour tous, il n’y a pas d’autre salut que l’accomplissement des commandements de Jésus, qui donnent à toute l’humanité la plus grande somme de biens que je puisse concevoir. [...] Je mourrai comme tout le monde, tout comme ceux qui n’observent point la doctrine de Jésus ; mais ma vie et ma mort auront un sens pour moi et pour tous. Ma vie et ma mort auront servi au salut et à la vie de tous, et c’est précisément ce qu’enseignait Jésus. »
Léon Tolstoï (1828-1910), Ma Religion (chap.VIII), Traduction par L. D. Ourousov, Fischbacher, Paris, 1885. (Ma Religion, texte intégral en ligne)
« Considérez quel est le prix qui a été donné pour votre rançon, et vous ne serez plus l’esclave d’aucun homme sur la terre. Ce prix, mes frères, et cette rançon c’est la croix. Vous ne la devez donc pas marquer négligemment du bout du doigt sur votre visage. Vous devez la graver avec amour dans votre cœur par une foi très fervente. Si vous l’imprimez de la sorte sur votre front, nul des esprits impurs n’osera s’approcher de vous en voyant sur votre visage les armes qui l’ont terrassé, et cette épée étincelante dont il a reçu le coup mortel. Si la seule vue des lieux où les bourreaux exécutent les criminels, vous fait frémir d’horreur et trembler de crainte, dans quel trouble et quelle terreur doivent entrer les démons, en voyant les armes dont Jésus-Christ s’est servi pour les vaincre ?
Ne rougissez donc pas de la croix, afin que Jésus-Christ ne rougisse point de vous, lorsqu’il viendra dans la majesté de sa gloire, et qu’il fera briller ce signe d’une lumière plus éclatante que les rayons du soleil. Car elle paraîtra alors aux yeux de tous les hommes qui auront été dans le monde. Elle publiera hautement l’innocence et la charité de celui qui s’y est laissé attacher, et elle convaincra toute la terre qu’il n’a rien omis pour sa part de tout ce qui était nécessaire pour notre salut. [...] Si vous trouvez donc quelqu’un qui vous dise : Quoi, vous adorez une croix ? Répondez-lui d’un ton de voix qui témoigne de votre fermeté, et d’un visage gai et riant, dites : Oui, je l’adore, et je ne cesserai point de l’adorer. S’il se moque de vous, plaignez-le, et répandez vos larmes en voyant son aveuglement. Rendez grâces à Dieu qui vous a honoré d’un si grand don, et qui vous a fait des grâces si prodigieuses, que personne ne peut les comprendre, si Dieu par une faveur toute particulière ne les lui révèle. Cet homme qui vous insulte, ne vous raille ainsi que parce que « l’homme animal et humain n’est point capable des choses qu’enseigne l’esprit de Dieu, car elles lui paraissent une folie ; et il ne les peut comprendre, parce que c’est par une lumière spirituelle qu’on en doit juger. » (1 Cor. II, 14.) »
St Jean Chrysostome, Homélie LIV sur l’Évangile de Matthieu (4-5), in "Œuvres complètes traduites pour la première fois sous la direction de M. Jeannin", Tome VIII, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, éditeurs, 1864. Texte intégral à l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais (Suisse).
A 11h ce jeudi 1er mars a été présentée cette Lettre « Placuit Deo » adressée aux évêques catholiques.
Le titre, « Placuit Deo » (Il a plu à Dieu) est tiré de la Lettre de St Paul aux Ephésiens (I,9) : « Placuit Deo in sua bonitate et sapientia Seipsum revelare et notum facere sacramentum voluntatis suae » (Il a plu à Dieu dans sa bonté et sa sagesse de se révéler en personne et de faire connaître le mystère de sa volonté).
Ce document est signé par Mgr Luis Francisco Ladaria Ferrer et Mgr Giacomo Morandi, respectivement préfet et secrétaire du Dicastère.
Les explications de Sergio Centofanti sont à lire sur Vatican.News.
« Ô Marie ! ô ma sainte et bonne Mère ! donnez-moi, donnez à tous de comprendre la grande valeur du silence, dans lequel on entend Dieu ! Apprenez-moi à me taire pour écouter la Sagesse éternelle. Apprenez-moi à tirer du silence tout ce qu’il renferme de grand, de saint, de surnaturel, de divin ; aidez-moi à en faire une prière parfaite, une prière toute de foi, de confiance et d’amour ; une prière vibrante, agissante, féconde, capable de glorifier Dieu et de sauver les âmes ! Ma vie vaudra ce que vaudra mon oraison. »
« Saints martyrs, dont le sacrifice a glorifié Jésus-Christ, votre Roi, qui nous offre son Corps et son Sang à l'autel et à la croix, - priez pour moi, - afin que, par un martyre spirituel, avant de recevoir ces saints mystères, je m'immole moi-même comme une victime vivante et agréable.
Saints pontifes, saints confesseurs, prêtres du Seigneur, ministres de Jésus-Christ, fidèles dispensateurs de ses mystères, qui vous êtes saintement acquittés des fonctions du sacerdoce, qui avez souvent offert à Dieu pour le peuple la victime de propitiation, dont vous l'avez nourri en même temps que vous le souteniez de la parole sainte, - priez pour moi, - afin que je m'acquitte de tous les devoirs d'un vrai chrétien, que je ne néglige pas les remèdes que Dieu m'accorde pour mon salut, et que je ne reçoive pas sa grâce en vain. [...] Tous les saints et toutes les saintes, tous les esprits bienheureux et tous les élus de Dieu, pour qui les cieux sont ouverts, qui vous nourrissez avec une sainte joie du pain sacré que nous ne voyons qu'en figure ; vous qui êtes déjà dans le port où nous allons péniblement au milieu des tempêtes, vous qui savez quel grand besoin nous avons d'un saint viatique, - priez pour moi, - afin que ce pain céleste nous soutienne dans cette vie, jusqu'à ce que nous ayons le bonheur d'en être rassasiés avec vous dans notre patrie bienheureuse.
Seigneur, qui, dans ce Sacrement si admirable, nous avez laissé la mémoire de votre passion, faites que nous révérions de telle sorte les mystères sacrés de votre Corps et de votre Sang, que nous sentions continuellement en nous le fruit de votre rédemption, vous qui, avec le Père et le Saint-Esprit, vivez et régnez dans tous les siècles. Ainsi soit-il. »
Jacobus Merlo Horstius (1597-1644), extraits des Litanies de l'Eucharistie, in "Le Paradis de l’âme chrétienne contenant divers Exercices de Piété tirés de L’Écriture Sainte et des SS. Pères. Traduit du latin de Horstius, docteur de l'Université de Cologne, et Curé de la même ville" (Tome Premier, Quatrième Partie, Ch. II). Nouvelle édition revue et corrigée sur celle de 1715, par l'Auteur du Culte Public [Gaspard-Jean-André-Joseph Jauffret (1759-1823)], A Paris, Chez la Veuve Nyon, Libraire, 1802.
« Le démon, ancien ennemi des hommes, ne cesse de venir semer la zizanie du vice et du péché ; il s'efforce d'étouffer ou de corrompre la bonne semence, c'est-à-dire les bonnes actions, ou du moins les bonnes intentions ; ce qui fait dire à saint Paul : Nous n'avons pas seulement à combattre contre la chair et le sang, mais encore contre les principautés et les puissances (1), c'est-à-dire contre les Anges révoltés, qui cherchent à nous rendre les compagnons de leur révolte pour nous entraîner dans leur malheur. Ces ennemis implacables ne se lassent point jour et nuit de tendre des pièges à l'innocence, et de semer l'ivraie parmi le bon grain. Il n'y a lieu si retiré, personne si élevée, ni état si saint qui soient exempts de leurs tentations ; les dangers auxquels ils nous exposent sont des plus terribles, il y va de notre éternité ; les occasions sont pressantes et les combats continuels, il n'y a pas de trêve avec eux. Qui n'aura donc sujet de craindre et de trembler, si vous, ô Jésus ! qui êtes appelé le Dieu fort, ne domptez et terrassez leur puissance ? Ô Dieu fort (2) et puissant dans les combats ! délivrez-nous par votre vertu de tous nos ennemis (3).
Jésus a voulu combattre et vaincre, non en sa majesté, mais en l'humilité de notre chair ; non pas en sa puissance, mais en notre infirmité. Dieu, dit l'Apôtre, a choisi les choses les plus faibles de ce monde pour confondre les plus fortes (4) : quoi de plus bas que la crèche, quoi de plus faible que la croix ? Entre toutes les œuvres de Dieu, celles qui ont été les plus excellentes et les plus admirables n'ont pas été faites dans l'éclat de sa divinité, mais dans l'abaissement de son humanité : le monde a été créé par la puissance de Dieu, il a été racheté plus miraculeusement par l'anéantissement de l'Homme-Dieu ; et c'est par le moyen de ce qu'il y a eu de plus infime et de plus humble en lui, qu'il a vaincu et terrassé l'orgueil du démon, qu'il a réprimé son audace et détruit son empire. Ô Jésus ! je reconnais en vos bassesses votre grandeur, j'adore votre puissance en vos faiblesses ; aussi je ne cherche point d'autre bouclier, pour opposer aux traits des ennemis de mon salut, que vos anéantissements. Faites que je m'abaisse avec vous, afin d'être sauvé par vous, et que j'aie part à votre humilité, afin d'avoir part à votre gloire. »
Méditations sur les Mystères de la foi et sur les Épitres et les Évangiles tirées de l’Écriture Sainte et des Pères distribuées pour tous les jours et fêtes de l'année, par un Solitaire de Sept-Fonts, Nouvelle édition revue et corrigée par M. L. Berthon, Chanoine honoraire de Poitiers, Tome Premier (LXXXIe Méditation, I & III), H. Oudin, Paris / Poitiers, 1902.
« Considérez que dans cette misérable vie, il s'élève pour nous bien des orages dangereux, dans lesquels la barque de notre cœur est comme ballotée ça et là par les vagues. C'est pourquoi l'Imitation de Jésus-Christ dit : Aussi longtemps que nous vivons, nous ne serons pas sans luttes, quand l'une est passée, une autre suivra (1) comme l'une vague bat l'autre. Dans toutes ces luttes, on ne peut rien conseiller de plus utile que de se soumettre à la volonté de Dieu et à toutes les dispositions de sa sagesse infinie.
Jésus dort tranquillement au milieu des plus grands orages ; ainsi une âme peut aussi demeurer tranquille, quand elle se repose entre les bras de la Providence divine dans les orages des contrariétés. Elle est assurée que rien n'arrive sans la volonté du Seigneur, elle sait que Dieu ordonne tout pour le mieux, qu'il ne permet la souffrance que pour notre plus grande utilité. Elle sait aussi par expérience, que Dieu peut tirer le bien du mal. Ô quelle consolation, quelle joie, quelle paix goûte une âme qui est unie à la volonté divine ! Cependant quoique l'âme s'abandonne entièrement à la volonté divine et repose dans le sein de la Providence, pendant les tempêtes des tentations et des contrariétés, il est nécessaire à cause de notre faiblesse d'avoir recours à la prière ; à l'exemple des apôtres, nous devons éveiller le Sauveur endormi, le prier de fortifier notre faiblesse et de nous assister de sa grâce dans les tribulations. Jésus paraît dormir, quand les eaux des tribulations s'élèvent au-dessus de nos têtes, quand tout nous semble perdu ; quand il nous retire pendant quelque temps sa consolation et nous fait ainsi sentir que de nous-mêmes et par nos propres forces, nous ne pouvons rien.
Alors il est temps d'appeler le Seigneur comme les apôtres effrayés : Seigneur ! aidez-nous, nous périssons. Cet appel éveillera l'aimable Sauveur ; ces soupirs pénètrent son Cœur compatissant ; ces prières le déterminent à commander aux vents, et à nous accorder soit la cessation des troubles ou des tentations, soit la force nécessaire pour tout supporter pour son honneur et le salut de notre âme. »
1. Imitation L. I, ch. XIII.
Père Alphonse de la Mère des Douleurs, Pratique journalière de l'oraison et de la contemplation divine d'après la méthode de Sainte Thérèse et de Saint Jean de la Croix, Tome premier (Quatrième dimanche après l’Épiphanie, Méditation), Desclée, De Brouwer, Lille - Paris - Bruges, 1917.
Rembrandt (1606-1669), Le Christ dans la tempête sur la mer de Galilée Tableau conservé au musée Isabella Stewart Gardner à Boston jusqu'en 1990. Le 18 mars 1990, le tableau a été volé, avec 12 autres chefs-d’œuvre. (Crédit photo)
« La prière motivée par l’espérance, nous obtient le salut de Dieu » : c’est ce qu’a affirmé le Pape, lors de l’audience générale de ce mercredi 18 janvier. Devant des milliers de pèlerins rassemblés dans la salle Paul VI, il a poursuivi son cycle de catéchèse sur l’espérance chrétienne, s’attardant cette fois sur le lien entre la prière et l’espérance.
Compte-rendu de Xavier Sartre à lire / écouter sur Radio Vatican.
Texte intégral de la catéchèse traduite en français sur Zenit.org.
Résumé en français :
« Frères et sœurs, le récit du prophète Jonas nous enseigne que la prière, motivée par l’espérance, nous obtient le salut de Dieu. Lorsque, dans la tempête et devant la mort imminente, les marins faisaient l’expérience de leur fragilité, ils demandaient à Jonas de prier avec eux. L’espérance se faisait alors prière : « Peut-être que Dieu s’occupera de nous, pour nous empêcher de périr ». En réponse à leur espérance, non seulement ils ne périssent pas dans la tempête, mais ils reconnaissent le vrai et unique Seigneur. De même, les habitants de Ninive firent pénitence et évitèrent la destruction de leur ville, en espérant le pardon de Dieu : « Qui sait si Dieu ne se ravisera pas, et alors, nous ne périrons pas ». Ainsi, à la lumière du mystère pascal, la perspective de la mort peut devenir pour chacun de nous l’occasion de connaître l’espérance et de rencontrer le Seigneur. »
« Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les jeunes venus de France, et les pèlerins de Nouvelle Calédonie. La Semaine de prière pour l’unité des chrétiens commence aujourd’hui. Notre espérance d’unité s’exprime par notre prière, c’est une espérance qui ne déçoit pas. Je vous invite à prier à cette intention. Que Dieu vous bénisse. »
Durant sa catéchèse lors de la prière de l’Angélus dimanche 8 janvier 2017, le Pape François est revenu sur la mission des baptisés, en la solennité du baptême du Christ. Le Pape souligne d’abord la proximité de Dieu révélée par l’Évangile du jour. « En fait, Jean-Baptiste est conscient de la grande distance entre Jésus et lui. Mais Jésus est justement venu pour combler cette distance entre l’homme et Dieu ».
En étant vrai Dieu mais également vrai homme, le Christ « réunit ce qui nous divise ». Il réalise ainsi le dessein du Père, « qui passe à travers la voie de l’obéissance et de la solidarité avec l’homme fragile et pécheur, la voie de l’humilité et de la pleine proximité de Dieu avec ses enfants ».
Par l’œuvre de l'Esprit-Saint, nous sommes « réellement insérés » dans la relation filiale de Jésus avec le Père et accueillis dans le sein de l’Église mère. Pour le Pape, la fête du baptême du Christ nous fait donc redécouvrir « le don et la beauté d’être un peuple de baptisés, c’est à dire de pécheurs, car nous le sommes tous, souligne-t-il, mais de pécheurs sauvés par la grâce du Christ ». Nous devenons alors capable d’une fraternité « qui ne connaît ni frontières ni barrières ».
Mais le baptême du Christ marque aussi le point de départ de son ministère publique, de sa mission salvatrice. Cette mission est caractérisée par « une attitude, celle du serviteur humble et doux, seulement muni de la force de la vérité, comme l’avait prophétisé Isaïe », rappelle le Saint-Père. « Serviteur humble et doux. Voilà l’attitude de Jésus, mais aussi l’attitude missionnaire des disciples du Christ : annoncer l’Évangile avec douceur et fermeté, sans arrogance ou injonction », insiste le Pape, qui rejette tout prosélytisme mais appelle à bâtir la mission sur l’« attraction au Christ ».
« Mais comment ? », interroge le Pape. « Par notre témoignage », qui passe par la prière, l’adoration et la charité en actes, qui est un « service à Jésus présent dans le plus petit de nos frères ». « Sur le modèle de Jésus, pasteur bon et miséricordieux, et animés de sa grâce, nous sommes appelés à faire de notre vie un témoignage joyeux qui illumine le chemin, qui apporte espérance et amour ».
A la fin de sa catéchèse, le Pape prie la Vierge Marie pour qu'elle aide les chrétiens « à conserver un conscience toujours vive et reconnaissante » de leur baptême et à parcourir « avec fidélité » le chemin de foi qui commence avec ce « Sacrement de notre renaissance ». Et il conclut en répétant trois mots : « Et toujours humilité, douceur et fermeté ».
« Jésus. Tel est le Nom très saint, le seul Nom en lequel nous puissions être sauvés (1). Chaque fois que je le prononce avec foi, chaque fois que mon cœur le chante, que tout mon être l'adore, c'est mon Sauveur que j'appelle, c'est à l'Auteur de la vie éternelle que je crie, dirigeant vers Lui, dans cette attente, toutes les énergies de mon être.
Jésus ! Voilà la Pierre d'angle de l'immense édifice du salut, du temple de ma sainteté.
Jésus ! Tel est le Nom admirable et saint que j'adore, qui fait exulter le ciel, espérer la terre et trembler l'enfer. C'est le seul devant lequel ma foi s'agenouille, s'incline et se prosterne.
Jésus ! Ô doux souvenir (2), le seul souvenir qui donne des joies véritables. Jésus ! Nom plus doux que le miel, plus suave que toutes choses quand il s'incarne, pour ainsi dire, et pénètre dans ma pensée.
Jésus ! Nom en qui le repentir espère, qui est toute bonté pour qui t'implore, si bon pour qui te cherche, et surtout pour qui te trouve. Celui-là seul peut l'exprimer qui l'expérimente.
Jésus ! Quand ton souvenir me visite et pénètre mon cœur, alors, c'est la Vérité qui l'inonde de lumière, c'est le monde qui lui apparaît en toute sa vanité ; c'est alors l'amour qui brûle dans mon âme devenue fournaise, une fournaise d'amour.
Jésus ! Nom très doux, espoir de mon âme qui soupire après toi. Regarde mes larmes qui te cherchent, entends le cri poussé des profondeurs de mon être.
Jésus ! Reste avec moi, ô Lumière ; car la nuit tombe et mon jour est sur son déclin. Délivre-moi de mes ténèbres, ô Jésus, rassure-moi dans ma cécité.
Jésus ! Je t'ai goûté et je reste affamé. Je t'ai bu comme à la source de Dieu et j'ai toujours soif. Qui t'a goûté, qui s'est enivré de la sorte, ce cœur-là ne peut plus que te désirer.
Jésus ! Ô Lumière, ô Nourriture, ô Remède céleste ! Je t'adore, Nom descendu du sein paternel, manifesté à Gabriel, révélé à Marie, à Joseph ! Toute sainteté ici-bas, n'est qu'un rayon lointain de ta fulgurance éternelle.
Jésus ! ô Jésus ! et toujours Jésus !... »
1. Épitre. - 2. Hymne des Vêpres.
Dom Eugène Vandeur (1875-1967), Élévations sur la Messe de chaque jour, Noël, Épiphanie (Le Très Saint Nom de Jésus-Christ), Éditions de Maredsous, Namur, 1955.
« Durant neuf mois, le Verbe incarné a été caché dans le sein de Marie. Il y résidait avec la même gloire, la même puissance qu'au ciel, et y régnait souverainement. C'est de toute la création, le lieu le plus cher à son amour et le sanctuaire où la majesté divine a été plus parfaitement honorée. Marie, en laquelle se passent de si grandes choses, peut dire avec vérité à Dieu le Père comme à son Fils consubstantiel : « Tout ce qui est à vous est à moi, et tout ce qui est à moi est à vous ! » Comme Dieu a comblé le Verbe incarné de dons éminents faits à lui seul, de même Jésus-Christ remplit l'âme de sa mère de grâces incommunicables à aucune autre créature. Recevant d'elle sa vie humaine, il lui communique sa vie divine et l'établit par avance mère de toute l'Église. Jésus n'ayant été aimé de personne sur la terre autant que de Marie, conjurez-la de vous donner son coeur pour aimer votre Dieu-Sauveur, et priez-la d'être votre interprète pour remercier sa divine majesté de toutes les grâces qu'il vous a faites et surtout de vous avoir appelé à la communion fréquente.
Par la communion fréquente, Jésus habite en vous d'une manière qui a quelque rapport à sa vie dans le sein de Marie, seulement elle est accidentelle et passagère. Mais les grâces que sa présence vous apporte demeurent pour que vous les fassiez valoir par votre coopération. Étudiez donc attentivement la conduite de Marie pendant qu'elle portait Jésus dans son sein : imitez son recueillement, son silence, son application à la présence du Dieu si intimement uni à elle, sa docilité à l'action qu'il lui imprimait. Dégagez-vous des créatures, parce que si la dissipation vous sortait de vous-même où Jésus vit en vous comme en lui-même, vous perdriez les grâces de cette incompréhensible union ! A la communion, Jésus est vraiment votre Dieu-Sauveur, puisqu'il ne se donne à vous que pour procurer efficacement votre salut. Et comme toutes les grâces qu'a reçues Marie venaient de sa proximité avec le Verbe incarné, demandez à Jésus que votre cœur soit un petit temple toujours cher à son amour, et pour le lui rendre agréable, tâchez de ne mettre jamais d'obstacle aux grâces qui vous seront communiquées par l'adorable Eucharistie. »
[P. Eusèbe Godfroy s.j. (1817-1889), publié par la Comtesse Hyacinthe d'Hoffelize], La vie de N.-S. Jésus-Christ méditée pour tous les jours de l'année... (3ème semaine de l'Avent, Jeudi I & III), par l'auteur des "Avis spirituels", Tome premier, Paris, Charles Douniol, 1868.
« Le mystère de l'Incarnation a fait briller : 1° la toute-puissance de Dieu ; car l'amour divin n'a pu rien désirer de plus grand, et le souverain pouvoir n'a pu rien opérer de plus merveilleux ; 2° sa justice, en démontrant toute la gravité de l'offense de l'homme ; 3° sa sainteté, par la nécessité d'une immense satisfaction. Dieu pouvait-il nous laisser ignorer ses perfections ? Ne devait-il pas à lui-même de les manifester ? En voyant le Verbe se consacrer à cette grande œuvre, ne sortirez-vous pas de l'indifférence dans laquelle votre cœur est plongé ? Ne vous déterminerez-vous pas à faire de généreux efforts pour plaire à Dieu ?
Le mystère de l'Incarnation nous révèle surtout la charité infinie de Dieu pour les hommes. Après le péché, Dieu pouvait tenir le ciel fermé, laisser sans mérite les plus héroïques vertus, et repousser les plus austères pénitences... Quelle désespérante perspective pour le genre humain s'il en eût été ainsi ! Mais Dieu nous aimait et nous a sauvés. « Le Verbe s'est livré pour nous » dit saint Paul aux Éphésiens. En effet, Dieu lui-même est venu vous chercher pour vous reconduire à ses frais au céleste bercail. Pouvait-il faire davantage ? Le juste a souffert pour le pécheur... Dieu, devenu semblable à nous, est entré dans le monde et y a vécu comme l'un de nous... Serait-il possible que vous crussiez cette vérité et que votre cœur y restât insensible, surtout quand vous avez devant les yeux le tabernacle où Jésus demeure près de vous et la sainte table où vous allez le recevoir ? N'est-ce pas là que vous avez connu l'intimité de son amour ? Protestez à Notre Seigneur que vous l'aimerez préférablement à tout, puisqu'il vous aime préférablement à sa gloire, à son repos et à sa félicité. »
[P. Eusèbe Godfroy s.j. (1817-1889), publié par la Comtesse Hyacinthe d'Hoffelize], La vie de N.-S. Jésus-Christ méditée pour tous les jours de l'année... (Première semaine de l'Avent, Motifs de l'Incarnation, II & III), par l'auteur des "Avis spirituels", Tome premier, Paris, Charles Douniol, 1868.
« Voyons-la, cette sainte enfant : elle renonce au monde et à ses espérances, à sa famille et à toutes les joies du foyer domestique, à toutes les aises de la vie, pour embrasser l'austérité de la vie commune ; à sa volonté propre, pour ne plus vivre que d'obéissance, à ses sens et à son corps par le vœu de virginité, à tout ce qui n'est pas Dieu, pour être uniquement à Dieu ; enfin elle sacrifie tout ce qu'elle a, tout ce qu'elle est, tout ce qu'elle peut (1). Apprenons de là à nous donner à Dieu sans réserve ni partage. Nous appartenons tout entiers au Seigneur, tout entiers parce qu'il nous a créés, tout entiers parce qu'il nous a rachetés au prix de son sang (2). Corps et âme, tout est à lui, et nous n'en pouvons disposer que selon son bon plaisir. Aussi ne veut-il point des cœurs partagés. Avec lui, c'est tout ou rien. Il hait la rapine dans l'holocauste (3) ; et lui donner presque tout, ce n'est pas un acte religieux ; retenir la moindre chose, c'est de l'injustice et de la fraude (4). Oh ! que cette doctrine est peu comprise ! On se donne à Dieu en gros et l'on se reprend en détail. On donne à Dieu une partie de soi, mais à condition d'en garder une autre. On se donne à Dieu pour une bonne œuvre, mais à condition de garder son avarice, son amour-propre, sa volonté, son caractère.
La Sainte Vierge, après s'être donnée une fois à Dieu, ne s'est jamais reprise ; elle a toujours persévéré dans l'immolation de tout son être au Seigneur et n'a vécu que pour lui. Que nous sommes loin de ce beau modèle ! Dans un moment de ferveur, nous sommes tout à Dieu. Que le dégoût ou l'ennui survienne, nous sommes tout à nous-mêmes. Que nous ayons à craindre le qu'en dira-t-on, nous quittons le bien commencé : la dissipation succède au recueillement, la tiédeur à la ferveur, l'amour de soi à l'amour de Dieu, d'où il résulte que notre vie est une alternance continuelle de bien et de mal, de vertu et de vice, de retours et de rechutes. Nous promettons sans tenir, nous projetons sans exécuter. Ce n'est pas ainsi qu'on se sauve. On n'arrive au salut que par une volonté ferme et constante de marcher toujours dans la ligne du devoir lors même qu'il déplaît. Là est le salut, et nulle part ailleurs. Examinons-nous : sont-ce là nos dispositions ? »
1. Totam se Deo devovit (S. Bernard) - 2. Si totum me debeo pro me facto, quid pro refecto, et refecto hoc modo ? (S. Bernard, De Diligendo Deo, V) - 3. Isaïe LXI, 8. - 4. Non devotionis est dedisse prope totum, sed fraudis est retinuisse vel minimum.
Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année, Tome III (La Présentation de la Sainte Vierge, Deuxième et Troisième Points), Paris, Victor Lecoffre, 1886.
« O Cœur aimé plus que toutes choses, le cri de mon propre cœur s'élève vers vous. Ayez souvenir de moi ; que la douceur de votre charité rende, je vous en supplie, le courage à ce cœur. Que votre miséricorde la plus choisie s'émeuve en ma faveur ; car, hélas ! en moi le mal abonde et le bien n'existe pas. Par les mérites de votre précieuse mort, ô mon Jésus, de cette mort qui a suffi pour acquitter la dette universelle, remettez-moi tout le châtiment que j'ai mérité, et restituez-moi en vous-même tous les biens que j'ai perdus ; attirez-moi à vous avec tant d'efficacité que l'ardeur du divin amour m'ayant transformée tout à coup, je trouve grâce à vos yeux, et que j'obtienne cette miséricorde que vous m'avez méritée lorsque, par amour de mon amour, vous avez défailli et êtes mort sur la croix. Donnez-moi, ô mon cher Jésus, de vous aimer vous seul en toutes choses et par-dessus toutes choses, de m'attacher à vous avec ardeur, d'espérer en vous et ne mettre aucune borne à mon espérance. Accordez-moi de rendre à votre mort l'hommage qui lui est dû, en me donnant à goûter sans retard, à l'heure de mon trépas, le très doux fruit de ma rédemption, le mérite infini de votre propre mort, avec toute l'efficacité que vous m'avez souhaitée au moment où, dévoré de la soif de mon salut, vous rendiez l'esprit, ayant racheté mon âme au prix si élevé de votre sang. O amour, que ton adieu me soit doux à l'heure de ma mort, et que mon repos dans ta paix soit rempli de délices ! Amen. »
Ste Gertrude (fêtée ce jour), Prière extraite des "Exercices de Sainte Gertrude" (Septième exercice, A None), Introduction, Traduction et Notes par Dom Albert Schmitt, A Paris, Éditions d'Histoire & d'Art, Librairie Plon, 1942.
Miguel Cabrera (Mexique, 1695-1768), Sainte Gertrude Dallas Museum of Art (Spanish colonial art gallery) (Crédit photo)
« La dévotion à Marie, disent unanimement les maîtres de la vie spirituelle, est un gage de prédestination. « Oui, Vierge sainte, s'écrie saint Alphonse de Liguori, si je persévère à vous servir, à vous aimer, à vous prier, je suis assuré de ma couronne. » L'ange de l'Annonciation n'a-t-il pas fait cette prédiction à Marie quand il lui proposa la naissance de Jésus : « Son règne n'aura point de fin ? » Je joins les mains, et mon cœur murmure cette prière : « Ô Jésus-Christ dont le règne est éternel, serait-il possible qu'on en vît la fin dans mon cœur ? Cesserai-je de vous obéir ? Après avoir commencé selon l'esprit, finirai-je selon la chair ? Me repentirai-je d'avoir bien fait ? Non, non, ô Jésus-Christ, cela n'arrivera pas, parce que votre mère est aussi la mienne. Elle veillera à ce que votre règne n'ait jamais de fin dans mon cœur ! » Le ciel révèlera les innombrables fins de vie dans la justice qui auront dépendu d'une complaisance pour Marie. On a eu un soupir d'amour à son égard, elle s'en est armée pour triompher au dernier soupir, et l'emporter ! N'est-elle pas consolante, cette histoire, entre dix mille autres aussi consolantes : Une pauvre veuve éplorée entre un jour dans la célèbre petite église du saint curé d'Ars. Son époux qui avait été bon, affectueux, mais sans aucune pratique religieuse, était mort subitement. Le saint curé va à elle et lui dit : « Vous êtes désolée, mais avez-vous donc oublié le bouquet de chaque dimanche du mois ? » La pauvre veuve fut saisie d'un étonnement profond en entendant l'homme de Dieu lui rappeler une circonstance dont elle n'avait jamais parlé à personne, qu'elle avait même oubliée. Durant le mois de mai qui avait précédé le douloureux trépas, elle avait élevé un petit autel à Marie dans son appartement ; elle l'ornait de fleurs ; et chaque dimanche de mai, son époux qui allait passer la journée à la campagne avait rapporté pour cet oratoire un bouquet cueilli de sa main. Le Saint curé ajouta : « Dieu, touché de vos prières, a eu pitié de celui qui a honoré sa sainte Mère ; à l'instant de la mort, votre époux s'est repenti. » Ô Marie, vous êtes la Mère de Celui qui justifie, et des justifiés ; Vous êtes la Mère du Sauveur et des sauvés ! (1) »
1. Ipsa est Mater justificantis et justificatorum ; ipsa Mater salvantis et salvatorum (S. Anselme)
Abbé Joseph Lemann (1836-1915), La Vierge Marie présentée à l'amour du XXe siècle, Tome II : La Mère des chrétiens et la Reine de l’Église, Hommage au Premier Congrès Marial tenu à Lyon en Septembre 1900 (Deuxième Partie, ch. XI), Paris, Victor Lecoffre / Lyon, Librairie A. Nouvellet - Librairie Vitte, 1900.
« Il est une dévotion qui résume toutes les autres. C'est la dévotion au Cœur adorable de Notre-Seigneur... L'amour divin est l'objet même de cette dévotion avec le cœur de chair qui en est le foyer. Le symbole ou l'image du Sacré-Cœur est le moyen propre à nous rappeler cet amour infini, qui s'est manifesté surtout par les grands mystères de l'Incarnation, de la Rédemption et de l'Eucharistie. La pratique de cette salutaire dévotion résume tout ce qu'il y a de plus affectueux et de plus généreux dans notre sainte religion ; c'est l'amour reconnaissant et fidèle envers Notre-Seigneur, c'est la compassion et la réparation pour les offenses qu'il reçoit, c'est le zèle pour sa gloire, c'est l'abandon sans réserve à sa divine volonté. [...] Le Sacré-Cœur conduit l’Église à un triomphe plus grand que celui qui a couronné les périodes vouées à d'autres grandes dévotions. Il me semble que l’Église elle-même partage cette confiance, qui se manifeste par les efforts constants qu'elle fait pour répondre aux désirs du Sacré-Cœur de Jésus... L’Église fera plus encore. Il ne nous appartient pas de prévoir ce qu'elle fera, mais elle tirera les dernières conséquences de cette parole si connue de Pie IX : « L’Église et la société n'ont d'espérance que dans le Cœur de Jésus ; c'est lui qui guérira tous nos maux. Prêchez partout la dévotion au Sacré-Cœur ; elle doit être le salut du monde. » (1) »
Vénérable Léon Dehon (1843-1925), in P. Ch. Kanters "Le T.R.P. Léon Dehon fondateur de la Congrégation des Prêtres du Cœur de Jésus", Esquisse biographique, 2e édition, Noviciat du Sacré-Cœur, Brugelette, 1932.
« Si tu sais prendre sur toi la douleur d'autrui, le Seigneur prendra sur Lui la tienne et la fera Sienne, c'est-à-dire ouvrière de salut. Si tu sais prendre sur toi la douleur d'autrui, le Seigneur prendra sur Lui cette douleur, en toi, et la fera Sienne c'est-à-dire ouvrière de salut. Il la prendra avec d'autant plus d'élan qu'Il la trouve déjà comme déracinée et transplantée en ton cœur. Et comme Il l'y trouve purifiée de tout égoïsme, transfigurée par la pitié, sanctifiée par l'amour chrétien, la consolation sera plus forte en autrui, la bénédiction plus vivante en toi, la joie de demain plus grande en tous deux. »
Bx Vladimir Ghika (1873-1954), Pensées pour la suite des jours, Beauchesne, Paris, 1936.