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  • 1er vendredi du mois, dédié au Sacré-Coeur de Jésus

    Aimer avec la douceur du Cœur de Jésus
     
    « Dans notre monde marqué par la brutalité, associer l'amour et la douceur peut paraître décalé. Jésus, lui, est l'amour même, et il est irrésistiblement attiré par toute âme douce. Du disciple bien-aimé, Théophylacte (+ 1108) écrit : « Jean était le plus innocent, le plus simple, le plus doux de tous, c'est pourquoi il est aimé. Sois tel, et le Seigneur daignera te laisser reposer sur sa poitrine [...], car c'est dans le cœur que la théologie comprend les paroles mystérieuses du Seigneur qui sont voilées par l’Écriture (1). » Cela encourageait Marguerite-Marie à dire à ses sœurs : « Soyez douce, si vous voulez plaire au Sacré-Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui ne se plaît qu'avec les doux et humbles de cœur (2). » Si une âme douce exerce un irrésistible attrait sur le Cœur de Dieu, c'est que cette vertu est en quelque sorte la moelle de la charité : « La douceur envers le prochain vous rendra supportante et condescendante à son égard, charitable [...]. Et c'est ainsi que vous gagnerez le Sacré-Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ (3). » A l'inverse, une dureté entretenue éloigne Jésus. D'ailleurs, à propos d'une personne endurcie, la sainte de Paray écrivait : « Je pense que la dureté de son cœur envers cette autre rendra tellement insensible le Sacré-Cœur de Notre-Seigneur à son égard que non seulement il lui refusera les grâces qu'il avait dessein de lui donner pour l'unir à lui en la perfectionnant ; mais de plus il retirera même celles qui sont les plus propres à son salut éternel, en l'abandonnant à elle-même. (4) » »

    1. Théophylacte, Sur Jean 13, 23, PG 124, p. 162. Cité par Martin Pradère, Jésus doux et humble de Cœur. - 2. Vie et Œuvres de sainte Marguerite-Marie Alacoque, éd. Saint-Paul, 1990-1991, « Avis particuliers » n° 16, tome II, p. 557. - 3. Ibid., « Avis particuliers » n° 31, tome II, p. 579. - 4. Ibid., « Lettres » n° 104 à Mère de Saumaise, tome II, p. 345.

    Joël Guibert, Rendre amour pour amour - Une spiritualité du Cœur de Jésus, Pierre Téqui éditeur, Paris, 2015.

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  • Méditation : Jésus, Fin désirée

    « Le but de tous nos désirs est la béatitude qui se définit « l'état résultant de la réunion de tous les biens ». Or personne ne parvient à cet état, si ce n'est par l'union suprême à Celui qui est la source et l'origine des biens tant naturels que gratuits, corporels et spirituels, éternels et temporels. C'est Celui qui dit de lui-même : « Je suis l'alpha et l'oméga, le principe et la fin. »

    De même en effet que le Verbe éternellement proféré produit toutes choses, de même le Verbe incarné répare, élève et achève toutes choses ; c'est pourquoi il fut nommé vraiment en toute exactitude « Jésus, car il n'est point d'autre nom donné aux hommes sous le ciel », par lequel on puisse obtenir le salut.

    Je crois et j'espère en vous, Jésus tant désiré, comme en la fin de toutes choses. Je vous aime « de tout mon coeur, de tout mon esprit, de toute mon âme, de toutes mes forces ». Que je sois donc transporté en vous, car vous seul suffisez, vous seul sauvez, vous seul êtes bon et suave à qui vous cherche et « aime votre nom ».

    « Vous êtes en effet, ô mon bon Jésus, le rédempteur de ceux qui étaient perdus, le sauveur de ceux qui avaient besoin d'être rachetés, l'espoir des exilés, la force de ceux qui travaillent, la douce consolation des esprits inquiets, la couronne et le trône impérial des vainqueurs, l'unique récompense et la joie de tous les habitants du ciel, l'illustre Fils du Dieu suprême, le fruit sublime d'un sein virginal, la fontaine surabondante de toutes les grâces et tous nous avons reçu de votre plénitude ». »

    St Bonaventure, La Triple Voie, II. L'Illumination, 2. L'Arbre de Vie (48), in "Les Maîtres de la Spiritualité chrétienne", Saint Bonaventure, Aubier, Paris, 1943.
    (A suivre demain)

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    Christ Pantocrator, Abside de la Basilique San Miniato al Monte, Florence, Italie

  • Méditation : L'amour fraternel

    « Pourquoi sommes-nous si peu soucieux de chercher les uns pour les autres ce qui est favorable à notre salut, de façon à nous secourir davantage entre nous, là où nous voyons que ce serait plus nécessaire, et à porter mutuellement les fardeaux de nos frères ? L'Apôtre nous y exhorte lorsqu'il dit : Portez les fardeaux les uns des autres et vous accomplirez ainsi la loi du Christ. Et ailleurs : Supportez-vous les uns les autres avec amour. C'est bien la loi même du Christ.

    Lorsqu'en mon frère je perçois quelque chose d'incorrigible, par suite de difficultés ou d'infirmités physiques ou morales, pourquoi ne pas le supporter avec patience, pourquoi ne pas l'en consoler de tout cœur, selon la parole de l’Écriture : Vous serez comme des nourrissons que l'on porte sur les bras, que l'on caresse sur ses genoux ? Serait-ce qu'elle me manque cette charité qui supporte tout, qui est patiente pour soutenir, indulgente pour aimer ? Telle est en tous cas la loi du Christ. Dans sa Passion, il a vraiment pris sur lui nos souffrances, et, dans sa miséricorde, s'est chargé de nos douleurs, aimant ceux qu'il portait, portant ceux qu'il aimait. Celui qui, au contraire, se montre agressif envers son frère en difficulté, celui qui tend un piège à sa faiblesse, quelle qu'elle soit, se soumet manifestement à la loi du diable et l'accomplit. Soyons donc mutuellement compatissants et pleins d'amour fraternel, supportons les faiblesses et poursuivons les vices.

    Tout genre de vie, qui permet de s'adonner plus sincèrement à l'amour de Dieu et, pour lui, à l'amour du prochain - quels que soient l'habit ou les observances - est aussi plus agréable à Dieu. La charité : c'est pour elle que tout doit se faire ou ne pas se faire, changer ou ne pas changer. La charité : c'est le principe et la fin qui doivent diriger toutes choses. Il n'y a aucune faute dans ce qui, en toute vérité, se fait pour elle et selon son esprit. »

    Isaac de l'Etoile (XIIe s.), Sermon 31, Trad. Orval.
    Cf. Ed. du Cerf, collection Sources Chrétiennes : Sermons Tome I (1 à 17) SC n°130, 1967 ; Tome II (18 à 39) SC N°207, 1974 ; Tome III (40 à 55) SC N°339, 1987.

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  • Méditation : Confiance en la Providence

    « D'où vient que tant de gens entreprennent des bonnes œuvres sans aucun succès ? C'est qu'ils les entreprennent avec peu de foi ; c'est qu'ils ne renoncent point à eux-mêmes dans ces entreprises ; c'est qu'ils se regardent toujours eux-mêmes par quelque endroit, et qu'ils ne veulent point préférer en tout l'intérêt de l'ouvrage, qui est celui de Dieu, à leurs inclinations mal réglées, à leur humeur inquiète, à la faiblesse de leur cœur qui cherche de vaines consolations, à des amitiés indiscrètes qu'il faudrait retrancher, à une jalousie d'autorité et de considération qui gâte les meilleures choses ; en un mot, c'est qu'on veut toujours servir Dieu avec sûreté pour soi-même, qu'on ne veut rien hasarder pour sa gloire, et qu'on se croirait malheureux si on s'exposait à quelque mécompte pour l'amour de lui. Ce n'est pas qu'il ne soit permis de prendre modérément de justes mesures pour la conduite des bonnes œuvres ; mais, en vérité, il y a bien loin entre ne vouloir pas tenter Dieu, et l'irriter par une injurieuse défiance de sa bonté. Peut-on attendre de ces âmes craintives et mercenaires la générosité et la force qui est nécessaire pour soutenir les desseins de Dieu ? Quand on ne s'abandonne point à la Providence, on est indigne d'en être l'instrument. »

    Abbé Noël Courbon (+ 1710), Entretiens spirituels sur divers sujets de piété (I. De la vraie et solide piété, première partie), Nouvelle édition, Casterman, Tournai (Paris, P.-M. Laroche & Leipzig, L.A. Kittler), 1867.

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    Rays of light, par (c) Maurizio Fecchio - Copyright © Maurizio51
    Photo reproduite avec la sympathique autorisation de son auteur
    Les magnifiques albums de Maurizio Fecchio sont en ligne sur Flickr et sur sa page Facebook

  • Méditation : Ad Jesum per Mariam

    « Lorsqu'on a découvert le rôle que la Très Sainte Vierge joue dans la vie intérieure, rien ne paraît plus désirable que d'entrer toujours davantage dans Son intimité.
    « Que ce doux nom ne soit jamais loin de votre bouche, jamais loin de votre cœur. (1) » « C'est un bonheur de pouvoir contempler en silence ce qu'un long discours serait incapable de bien expliquer. (2) »
    Mais que va faire la Sainte Vierge dans les âmes qui Lui sont unies ? Elle va leur parler de Son Fils, leur faire connaître Jésus, les conduire à Lui, et tout cela à Sa manière maternelle et cachée :
    « Puissions-nous avoir par Vous accès auprès de Votre Fils, ô Vous qui avez eu le bonheur de trouver la grâce, d'enfanter la vie et le salut ! Que Celui qui nous a été donné par Vous, par Vous aussi nous reçoive ! Que Votre sainteté excuse auprès de Lui la faute de notre corruption, et que Votre humilité, qui charme les regards de Dieu, Lui fasse pardonner à notre vanité.
    Que Votre immense charité couvre la multitude de nos péchés, et que Votre glorieuse fécondité nous rende féconds aussi en bonnes œuvres. Ô Vous, Notre-Dame, notre Médiatrice et notre Avocate, réconciliez-nous avec Votre Fils, recommandez-nous, présentez-nous à Lui ; faites, ô bienheureuse Vierge, par la grâce que Vous avez trouvée, par la prérogative que Vous avez méritée, par la miséricorde dont Vous êtes la Mère, faites que Jésus-Christ, Votre Fils et notre Seigneur..., qui a daigné par Vous partager notre faiblesse et notre misère, nous fasse la grâce, par Votre intercession, de nous faire un jour partager avec Lui la gloire et le bonheur éternels. (3) »
    Ainsi Marie nous conduit à Jésus : Ad Jesum per Mariam. »

    1. Super Missus est, II, 17. - 2. idem - 3. In Adventu, Serm. II, 5.

    Dom Godefroid Bélorgey (1880-1964), Dieu nous aime (ch. VI : A l'école de Saint Bernard), Éditions du Cerf, Paris, 1949.

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  • Méditation : Le service de Dieu

    « Ce ne fut pas parce qu'il avait besoin de notre service qu'il [Dieu] nous commanda de le suivre, mais pour nous procurer à nous-mêmes le salut. Car suivre le Sauveur c'est avoir part au salut, comme suivre la lumière c'est avoir part à la lumière. Lorsque des hommes sont dans la lumière, ce ne sont pas eux qui illuminent la lumière et la font resplendir, mais ils sont illuminés et rendus resplendissants par elle : loin de lui apporter quoi que ce soit, ils bénéficient de la lumière et en sont illuminés. Ainsi en va-t-il du service envers Dieu : à Dieu, il n'apporte rien, car Dieu n'a pas besoin du service des hommes ; mais, à ceux qui le servent et qui le suivent, Dieu procure la vie, l'incorruptibilité et la gloire éternelle. Il accorde ses bienfaits à ceux qui le servent, parce qu'ils le servent, et à ceux qui le suivent, parce qu'il le suivent ; mais il ne reçoit d'eux nul bienfait, car il est parfait et sans besoin. Si Dieu sollicite le service des hommes, c'est pour pouvoir, lui qui est bon et miséricordieux, accorder ses bienfaits à ceux qui persévèrent dans son service. Car, de même que Dieu n'a besoin de rien, de même l'homme a besoin de la communion de Dieu. Car la gloire de l'homme, c'est de persévérer dans le service de Dieu. »

    St Irénée de Lyon (v.130-v.208), Contre les hérésies (IV, 14, 1), Trad. Cerf, 3e édition, 1991.

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    The Valley of light, par (c) Maurizio Fecchio - Copyright © Maurizio51
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  • Méditation : notre insensibilité

    « Il faut avoir le courage de regarder souvent, sous son aspect réel et dans la lumière de vérité, cette chose horrible qui s'appelle un péché : un coup droit, violent, délibéré, capable de tuer, donné à l'Amour en nous, pour nous débarrasser de Lui et le remplacer par nous. Il faut voir cette horrible chose devenue le pain quotidien de tant d'âmes, avalée comme l'eau, et s'établissant en maître dans un monde ne devant d'être et de subsister qu'à cet Amour que l'on crucifie.

    Il faut se mettre en face de cet Amour en Croix. C'est une personne vivante, c'est un homme de 33 ans, en pleine vitalité, d'une richesse de sensibilité inouïe ; toutes les délicatesses des organes, du coeur et de l'esprit ; le ciel et la terre, le Créateur et la créature, le fini et l'infini, réunis, ne faisant qu'un en Lui. Donc, tous les droits, toutes les grandeurs, toute vérité et tout bien, tout ce qui peut arracher l'admiration, le respect, la sympathie, la tendresse. Pendant 30 ans, on l'ignore, non sans le persécuter très probablement ; pendant trois ans, on le jalouse, on l'attaque, on barre la route à son action ; pendant trois heures d'agonie intime il porte en son âme filiale le poids de la colère de son Père irrité. Pendant douze heures son pauvres corps est frappé, brisé en tous sens, sous toutes les formes, et son cœur souffre de toutes les souffrances de ses aimés qui sont là pour centupler sa peine par la leur propre. Au dernier moment, quand il est à bout, à bout de forces, de sang, d'honneur, de tendresse, son Père resté son seul soutien semble comme se retirer, l'abandonner et l'achever de ce coup suprême. Alors, c'est fini, le péché est payé. Mais quel prix ! C'est le prix d'un âme qui s'est livrée au mal : « Nous pleurons une âme qu'un corps abandonne, dit Saint Augustin, mais quelles entrailles chrétiennes avons-nous donc pour ne pas pleurer une âme qui s'est séparée de son Dieu ! ».

    Saint Augustin a raison de dénoncer notre insensibilité spirituelle. Mais il sait ce qui nous manque et comment l'obtenir, lui qui a tant pleuré ses fautes. Il nous manque la Lumière de l'Amour nous les faisant voir dans leur divine et affreuse vérité. Pour l'obtenir, il faut la demander et l'attendre. Elle ne brille pas toujours quand nous la demandons, mais elle se donne tôt ou tard à ceux qui savent attendre. »

    Dom Augustin Guillerand (1877-1945), Face à Dieu (Deuxième partie, Notre insensibilité), Roma, Benedettine di Priscilla, 1956.

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  • Méditation : Marie, Refuge des pécheurs

    « Le serviteur de Marie, viendrait-il à tomber, dans une heure d'égarement, au fond des plus honteux désordres, à commettre une abominable faute, que sa pauvre âme souillée et meurtrie, loin de se laisser aller au désespoir, goûterait au milieu des amertumes du péché commis, le bienfaisant sentiment de la confiance, et la joie si encourageant que donne l'espérance d'un prochain salut ; alors, tel le phare qui brille dans la nuit et rayonne l'espérance dans le cœur du matelot en danger de périr, ainsi cette vérité, que Marie est le salut assuré du pécheur fidèle à l'implorer, viendrait briller au-dessus de son âme et la préserver du désespoir. Pauvre victime de Satan, il saurait alors au milieu de sa honte, pour ne pas tomber dans les terreurs des jugements de Dieu et se garder d'un fatal découragement, il saurait se rappeler ces paroles de Notre-Dame à sainte Brigitte : « Je suis la Reine et la Mère de miséricorde ; je suis la joie des justes et la porte ouverte aux pécheurs pour aller à Dieu. Il n'y a pas dans tout le monde un seul homme, assez maudit à cause de ses péchés pour n'avoir pas de part à ma miséricorde. Tant que quelqu'un n'est pas entièrement rejeté de cette irrévocable malédiction que Dieu prononce contre les damnés, jusque là il n'est pas tellement maudit qu'il ne puisse réellement revenir au Seigneur et en obtenir grâce et pardon, pourvu qu'il m'appelle à son secours. (1) »
    Oui, le privilège des consolations spirituelles est une des plus belles récompenses dont le Seigneur se plaît ici-bas à gratifier les serviteurs de Marie. »

    1. Cité par saint Alphonse de Liguori : Gloire de Marie.

    Chanoine Marie-Eugène Henry, Chapelain de Paray-le-Monial, Lueurs divines Tome I, Paray-le-Monial, Imprimerie Nouvelle, 1935.

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    Maria Refugium Peccatorum, Memento Mori, 17e siècle

  • Méditation : Pas de relâchement !

    « L'erreur commune regarde le temps pascal comme un temps de relâchement, de repos, de liberté et de plaisirs... Il n'est que trop vrai que la plupart des fidèles croient avoir droit de se délasser et de donner moins de soins à leur salut éternel, quand une fois ils sont arrivés au bout de cette carrière de pénitence ; qu'ils ne font consister le privilège de la résurrection que dans des mœurs plus douces ; dans un usage plus libre des plaisirs de la table, du jeu, des spectacles ; et dans la rareté des prières publiques, et des autres devoirs de la Religion...

    L’Église en ce saint temps, fournissant moins de secours extérieurs à la piété des fidèles, vous devez remplacer ce défaut par un renouvellement de zèle et d'attention. En effet, dans les jours de pénitence, dont nous venons de sortir, il semble que la foi et la piété étaient soutenues par les dehors tout seuls du culte. L'assistance plus assidue à nos Temples ; la parole de l’Évangile plus souvent et en plus de lieux annoncée ; les prières de l’Église plus longues et plus solennelles ; tout cet appareil de deuil et de tristesse dont elle était couverte ; le souvenir des Mystères douloureux qu'elle nous rappelait ; la loi des jeûnes et des abstinences ; les plaisirs publics suspendus ; la liberté des tables modérée ; [... ] tout cela pouvait servir de soutien à une piété naissante. Mais dans le temps où nous allons entrer, la vertu ne trouve presque plus rien dans les dehors de la Religion, qui l'aide, qui la réveille, qui la défende : toute la beauté de la Fille du Roi est, pour ainsi dire, au-dedans. L’Église supposant que nous sommes devenus des hommes tout spirituels et célestes par la Résurrection, fournit à notre piété moins de secours sensibles : les jeûnes cessent, les prières publiques diminuent ; les chaires chrétiennes se taisent ; les cérémonies du culte sont plus unies et plus simples ; les solennités finissent ; la révolution des Mystères s'accomplit ; l’Église de la terre ressuscitée est une image de celle du Ciel, où l'amour, l'adoration, l'action de grâces et le silence tiennent lieu d'hymnes et de cantiques, et forment toute la religion et tout son culte.

    Or, pour vous, qui êtes encore faible dans la foi, cette privation de secours sensibles, cette vie intérieure et parfaite a des dangers. Il est à craindre que ne trouvant plus autour de vous les appuis extérieurs de la piété, vous ne puissiez vous soutenir tout seul : il est à craindre que la fin des abstinences ne soit pour vous un attrait d'intempérance et de volupté ; que l'éloignement des choses saintes ne vous jette dans l'oubli de Dieu ; [...] que la rareté des prières publiques ne vous désaccoutume d'élever votre cœur à Dieu ; que le silence des chaires chrétiennes ne vous endorme sur les vérités du salut ; en un mot, que la sainte liberté de ce temps ne soit pour vous une occasion de rechute et de libertinage. »

    Jean-Baptiste Massillon (1663-1742), Sermon sur la Résurrection de Notre Seigneur, in "Sermons - Mystères", A Paris, Chez Froullé, 1792.

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    Mitzpe Ramon, Désert du Negev, Israël (Crédit photo)

  • Méditations de la Semaine Sainte - La Sainte Cène

    « Entrons au Cénacle au moment de l'action de grâces de cette première communion de la terre. Saint Jean repose avec abandon et tendresse sur le Cœur de Jésus. C'est la réalisation d'un tableau du Cantique des cantiques : « Mon Bien-Aimé est à moi et je suis à lui... Je suis à mon Bien-Aimé et son Cœur se tourne vers moi. » (Cant. 2.)
    Jésus se complait dans son immolation eucharistique. Cette pâque féconde, qu'il vient de faire avec ses disciples, se renouvellera sur l'autel jusqu'à la fin des temps. C'est la manne du Nouveau Testament, le pain de vie, le pain des forts, les délices des saints, le gage du salut et de la résurrection.
    Saint Jean, l'apôtre vierge, l'ami de l’Époux, le parent du Christ, ravi de la communion qu'il vient de faire, laisse tomber tendrement sa tête sur la poitrine de son Maître chéri. Il est pur, et la chasteté des sens et du cœur permet à l'homme l'intimité avec Dieu. Attraction ineffable qui dégage le disciple de la terre et l'élève dans une région supérieure de béatitude et d'amour.
    Le disciple bien-aimé appuie sur le Cœur sacré de Jésus ses lèvres d'où jailliront les fleuves de la théologie sacrée, son front que doivent orner tant de rayons merveilleux de science et de sagesse, et ceindre l'auréole des apôtres, des prophètes, des vierges, des martyrs.
    Le Christ lui a réservé à lui seul, parce qu'il est pur, d'écrire de sa main les mystères de la pureté incréée, du Verbe de Dieu fait chair pour le salut du monde.
    Saint Jean, disciple bien-aimé, attirez-nous avec vous sur la poitrine de Jésus quand nous sommes unis à lui dans la communion.

    Résolutions - Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes, et qu'il n'a rien épargné pour leur marquer son amour ! Et moi que ferai-je pour lui rendre amour pour amour ? J'irai à l'Eucharistie avec une pureté et une ferveur qui me rapprochent des dispositions de saint Jean. »

    Vénérable Léon Dehon (1843-1925), L'année avec le Sacré-Cœur, Tome I (Jeudi Saint), Établissements Casterman, Tournai - Paris, s.d. (1909).

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    Jacques (James) Tissot (1836-1902), La communion des Apôtres

  • Audience générale de ce Mercredi 1er avril 2015

     

    L’audience générale du Pape a été consacrée ce mercredi au Triduum Pascal, mystère central de la foi chrétienne qui commence dans la soirée du Jeudi Saint par la Messe de la Cène du Seigneur et s’achève le dimanche de Pâques. C’est le sommet de l’année liturgique.

    Le Pape François a voulu saisir cette occasion pour rendre hommage aux martyrs chrétiens de notre temps. Il a tenu en particulier à évoquer le souvenir d’un prêtre italien du diocèse de Rome et missionnaire en Turquie : le père Andrea Santoro, tué en février 2006 à Trabzon alors qu’il priait dans son église après la Messe dominicale.

    Un jeune turc a été condamné, mais des zones d’ombres subsistent et la justice turque pourrait rouvrir le dossier. Le Saint-Père a parlé du père Santoro comme d’un témoin héroïque de notre temps. Quelques jours avant sa mort, il écrivait : « Je suis ici pour habiter au milieu de ces gens et permettre à Jésus de le faire en lui prêtant ma chair. On ne devient capable de salut qu’en offrant sa propre chair. Le mal du monde doit être porté et la douleur doit être partagée en l'absorbant jusqu'au bout dans sa chair comme l'a fait Jésus. »

    Le Souverain Pontife a souhaité que son exemple et celui de tant d’autres nous aide à offrir notre vie comme un don d’amour pour nos frères, en imitant Jésus. Au cours des siècles, des hommes et des femmes ont rayonné par le témoignage de leur existence, l’amour parfait, pur, total. Aujourd’hui encore, il y a des martyrs qui offrent leur vie avec Jésus, uniquement en raison de leur foi. C’est un service, le service du témoignage chrétien jusqu’au sang.

    Pour le Pape, il serait beau que chacun de nous, à la fin de sa vie, avec ses erreurs et ses péchés, avec ses bonnes œuvres et son amour du prochain, puisse dire au Père, comme Jésus bien que sans sa perfection : Seigneur, j’ai fait ce que j’ai pu. Tout est accompli.

    Commentant le sens du Triduum Pascal, François a mis en garde les fidèles contre la résignation et les regrets. Quand l’obscurité de la nuit semble envahir notre âme, quand nous avons le sentiment qu’il n’y a plus rien à faire et notre cœur n’a plus la force d’aimer, le Christ vient allumer le feu de l’amour de Dieu, une lueur qui brise les ténèbres et annonce quelques chose de nouveau. La pierre de la douleur est renversée laissant la place à l’espérance. C’est le grand mystère de la Pâques, du Christ qui a triomphé de la mort.

    Le Pape François est revenu sur les temps fort du Triduum Pascal qui évoquent la passion, la mort et la résurrection de Jésus. Lors de la dernière Cène, Jésus a offert son Corps et son Sang en nourriture à ses Apôtres. La célébration du Jeudi Saint fait mémoire du lavement des pieds, qui a la même signification que l’Eucharistie (*) : Jésus est venu pour se faire serviteur et offrir sa vie. Dans la liturgie du Vendredi Saint, nous méditons le mystère de la mort du Christ et nous adorons la Croix, sur laquelle l’œuvre du salut est accomplie. Suite à ce combat victorieux, l’Église contemple le Christ au tombeau, dans le « repos » du Samedi Saint. Elle est comme Marie, parfaite croyante qui conserva la foi et qui espéra contre toute espérance en la résurrection de Jésus. Après la longue veille dans l’obscurité de la Vigile pascale, l’Alléluia de la résurrection retentit de nouveau. Le feu de l’amour de Dieu illumine la nuit : le Christ a vaincu la mort, et nous avec lui.

    Le Saint-Père a invité les fidèles à entrer de tout leur cœur dans la célébration des mystères que la liturgie de l’Église nous offre ces prochains jours et à partager les sentiments et les attitudes que Jésus a connu aux jours de sa passion. Quelque 20.000 personnes se trouvaient sur la place Saint-Pierre sous un beau soleil. Parmi eux des étudiants qui participent à la rencontre internationale annuelle Univ 2015, organisée par l’Opus Dei.

    Source : Radio Vatican.

    Saint Jean-Paul II

    Il y a dix ans, le 2 avril 2005, Jean-Paul II s’éteignait au terme d’une longue agonie qui avait ému le monde entier. Cet anniversaire a été évoqué par le Pape François, lors de l’audience générale.

    « L’exemple et le témoignage de saint Jean-Paul II sont toujours vivants parmi nous, a-t-il assuré. Un exemple pour les jeunes qui doivent apprendre à affronter la vie comme Jean-Paul II l’a fait, avec ardeur et enthousiasme ; un exemple aussi pour les malades invités à porter avec joie la croix de la souffrance comme Jean-Paul II nous l’a enseigné ; un exemple pour les époux, appelés à mettre Dieu au centre de leur vie, pour que leur histoire conjugale ait un surplus d’amour et de bonheur ».

    Les polonais étaient nombreux sur la place Saint-Pierre. Le Pape François les a exhortés à demander à saint Jean-Paul II d’intercéder pour tous, « pour les familles et pour l’Église, afin que la lumière de la résurrection resplendisse sur toutes les ombres de notre vie et nous remplisse de joie et de paix. Jean-Paul II, a-t-il dit, a été un grand témoin du Christ souffrant, mort et ressuscité. »

    Source : Radio Vatican.

    Résumé :

    « Frères et Sœurs, demain commenceront les célébrations du Triduum Pascal de la passion, de la mort et de la résurrection du Seigneur, qui est le sommet de toute l’année liturgique. Lors de la dernière Cène, Jésus a offert son Corps et son Sang en nourriture à ses Apôtres. La célébration du Jeudi Saint fait mémoire du lavement des pieds, qui a la même signification que l’Eucharistie (*) : Jésus est venu pour se faire serviteur et offrir sa vie. Dans la liturgie du Vendredi Saint nous méditons le mystère de la mort du Christ et nous adorons la Croix, sur laquelle l’œuvre du Salut est accomplie. Suite à ce combat victorieux, l’Église contemple le Christ au tombeau, dans le « repos » du Samedi Saint. Elle est comme Marie, parfaite croyante qui conserva la foi, et qui espéra contre toute espérance en la résurrection de Jésus. Après la longue veille dans l’obscurité de la Vigile pascale, l’Alleluia de la résurrection retentit de nouveau. Le feu de l’amour de Dieu illumine la nuit : le Christ a vaincu la mort, et nous avec lui. »

    « Je souhaite la bienvenue aux pèlerins de langue française. Je vous invite à entrer de tout votre cœur dans la célébration des mystères que la liturgie de l’Église nous offre ces prochains jours. Partagez les sentiments et les attitudes que Jésus a connus aux jours de sa Passion, c’est ainsi que vous ferez de « Bonnes Pâques ».
    Que Dieu vous bénisse ! »

    Source : site internet du Vatican.

    Texte intégral traduit en français sur Zenit.org.

    Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican.

    (*) "Vangelo di questa celebrazione, ricordando la lavanda dei piedi, esprime il medesimo significato dell’Eucaristia sotto un’altra prospettiva" : comparaison particulièrement osée, que je reproduis ici sans l'approuver.

  • Méditations de la Semaine Sainte - Le chemin du Calvaire

    « Notre-Seigneur lui-même nous en a fait un précepte : « Celui qui ne porte pas sa croix, n'est pas digne de moi », nous a-t-il dit. Ne devons-nous pas en effet nous conformer à notre chef ? Si Notre-Seigneur a choisi la croix, c'est qu'elle est bonne, c'est qu'elle est nécessaire.
    Elle répare, elle efface le péché. Elle achète les grâces ; et chez nous, elle comprime les passions et les affaiblit.
    Elle est si nécessaire, que Notre-Seigneur en a fait la mesure de notre gloire. Quand il viendra nous juger, le signe de la rédemption planera dans le ciel. Ceux qui seront trouvés conformes à la croix, seront sauvés.
    Toute la vie d'ailleurs est semée de croix, c'est là la condition de notre vie mortelle depuis la chute d'Adam. Ce serait folie de ne pas profiter de ces occasions de réparation et de mérite.
    Comment devons-nous porter la croix ? Avec résignation d'abord, comme Jésus, qui disait sans cesse : « Mon Père, que votre volonté soit faite et non la mienne ! » - Avec confiance dans la grâce de Jésus-Christ qui nous aidera à porter la croix. - Avec joie, parce que la croix est le chemin du ciel. - Avec amour surtout parce que la croix nous rend semblables à Jésus-Christ, parce que notre générosité console le Cœur de Jésus et nous unit au Sauveur dans son œuvre rédemptrice, parce que nos croix, portées avec courage, sont des sources de grâces pour toutes nos œuvres, pour toutes les âmes que nous recommandons à Notre-Seigneur.

    Résolutions - La croix est un mystère, elle répugne à la nature, mais elle a des secrets de grâce et de force. Il faut l'aimer avec sagesse, sans devancer la grâce de Notre-Seigneur. Nous pouvons de nous-mêmes embrasser la mortification avec prudence, dans la mesure de nos forces. Et pour les croix de Providence nous pouvons compter sur le secours de Notre-Seigneur dont le Cœur est rempli de bonté et de miséricorde. »

    Vénérable Léon Dehon (1843-1925), L'année avec le Sacré-Cœur, Tome I (Mardi Saint), Établissements Casterman, Tournai - Paris, s.d. (1909).

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    Jérôme Bosch (Hieronymus Van Haken), Le Portement de Croix avec Sainte Véronique - Musée des Beaux Arts, Gand
    (Source)

  • Méditation : 5ème Dimanche de Carême

    « Vous avez entendu dire au Christ, la veille de sa passion : Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. Sur la Croix, Il a versé le prix de toute une rançon ; là s'est ouvert le trésor qui contenait notre rachat. A l'instant où le côté du Sauveur a été ouvert par le coup de lance, le salut s'est répandu sur le monde entier. Alors ont été rachetés les fidèles et les martyrs, ceux dont la foi est éprouvée, et qui ont versé leur sang.
    Grains de blé, vous qui êtes ici, écoutez-moi, écoutez le premier grain de blé qui vous dit : "N'aimez pas votre vie en ce monde ! Ne l'aimez pas si vous l'aimez vraiment. C'est en ne l'aimant pas que vous la sauvez. Car, en n'y étant pas attachés, vous l'aimez mieux. Qui aime sa vie en ce monde la perdra !" C'est le grain de blé tombé en terre qui parle. Celui qui est mort pour se multiplier. Il parle : écoutez-le, Il ne ment pas. Ce qu'Il demande de vous, Il l'a fait lui-même en premier. Par son commandement, Il vous instruit ; mais par son exemple, Il vous précède. Le Christ, en effet, n'a pas aimé sa vie en ce monde : Il est venu pour la perdre et la livrer pour nous. Il est venu aussi pour la reprendre quand Il voudrait, parce qu'Il était Dieu. Il peut donc dire en toute vérité : J'ai le pouvoir de donner ma vie, et le pouvoir de la reprendre. Personne ne me l'enlève mais c'est moi qui la donne.
    Comment, avec une telle puissance, a-t-Il pu dire : Maintenant, j'ai l'âme troublée ? Lui, l'Homme-Dieu, comment peut-il être accessible au trouble ? C'est qu'Il porte en lui notre faiblesse. Quand Il se trouble ainsi à l'approche de la mort c'est notre propre peur qu'Il porte en lui. C'est notre propre personne qui vit en lui. »

    St Augustin, in "Ephata" Tome 2 (5ème dimanche de Carême), Fayard, 1988.

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  • Voyage du Pape en Turquie - Salut des élèves de l'Oratoire salésien

    Le dernier discours du Pape François au cours de son voyage apostolique en Turquie était prononcé ce dimanche après-midi à 16 heures, heure locale. Dans la Cathédrale latine – et non dans les jardins de la Représentation Pontificale, comme prévu initialement - le Saint-Père s’est adressé à une cinquantaine de jeunes de l’Oratoire de la Communauté salésienne. Cette Communauté est en charge de la Cathédrale latine d’Istanbul. Face au Pape, des enfants et des adolescents originaires de Turquie bien sûr, mais aussi du Moyen-Orient et d’Afrique, représentant une partie du groupe d’une centaine de jeunes qu’accompagnent spirituellement six Salésiens.

    Tout faire pour améliorer des « conditions de vie dégradantes » et « intolérables »

    Beaucoup de ces jeunes sont réfugiés ou déplacés. L’une d’entre eux, une adolescente d’une quinzaine d’années, chrétienne irakienne, a d’ailleurs pris la parole au nom des autres jeunes, au début de la rencontre. D’une voix émue, elle a évoqué la situation dramatique des réfugiés. De son côté, le Pape a souligné qu’il aurait voulu rencontrer d’autres réfugiés mais que cela n’avait pas été possible. Néanmoins, dès le début de son discours, il a exprimé sa compassion devant la situation des réfugiés, expliquant qu’elle « est la triste conséquence des conflits exacerbés et de la guerre, qui est toujours un mal et n’est jamais la solution des problèmes, mais plutôt en crée d’autres ». Les réfugiés se retrouvent en effet souvent privés « des biens fondamentaux : une habitation digne, l’assistance sanitaire, l’éducation, le travail », a rappelé le Pape, avant de s’indigner : « Les conditions dégradantes dans lesquelles de nombreux réfugiés doivent vivre sont intolérables ! Pour cela, il faut tout mettre en œuvre pour éliminer les causes de cette réalité ».

    Le Saint-Père a alors appelé à « une plus grande convergence internationale destinée à résoudre les conflits […], à contrecarrer les autres causes qui poussent les personnes à laisser leur patrie et à promouvoir les conditions pour qu’elles puissent y rester ou y retourner ». Un appel aussi lancé « aux Chefs politiques, afin qu’ils tiennent compte du fait que la grande majorité de leurs populations aspire à la paix, même si parfois elle n’a plus la force ni la voix pour la demander ! ».

    Le Pape François a ensuite eu des paroles d’encouragement à l’égard de ceux qui « œuvrent généreusement et honnêtement pour la justice et la paix ». Il s’est déclaré « heureux […] de l’œuvre efficace de beaucoup d’institutions catholiques, qui offrent une aide généreuse à de nombreuses personnes dans le besoin, sans aucune discrimination ».

    Mais le Saint-Père n’a pas oublié les « Autorités turques », auxquelles il n’a pas manqué d’ « exprimer une vive reconnaissance pour le grand effort accompli dans l’assistance aux réfugiés, spécialement aux réfugiés syriens et irakiens, et pour l’engagement concret en vue de chercher à satisfaire leurs exigences ».

    Ne pas désespérer

    Puis le Pape François s’est adressé plus directement aux jeunes : « Chers jeunes, ne vous découragez pas », leur a-t-il demandé. « Avec l’aide de Dieu, continuez à espérer dans un avenir meilleur, malgré les difficultés et les obstacles que vous affrontez maintenant ». Le Saint-Père a assuré que l’Église leur est proche, notamment lorsqu’elle leur offre une instruction et une formation. « Souvenez-vous toujours que Dieu n’oublie aucun de ses enfants », a-t-il enfin rappelé, « et que les plus petits et les plus souffrants sont plus proches de son Cœur de Père ».

    En conclusion de son message, le Pape François a confié qu’il continuerait « à [s]’adresser avec confiance au Seigneur, en Lui demandant d’inspirer ceux qui occupent des postes de responsabilité, afin qu’ils promeuvent la justice, la sécurité et la paix sans hésitation et de manière vraiment concrète ». L’ « Église restera à vos côtés et continuera à soutenir votre cause à la face du monde », a finalement assuré le Pape aux jeunes ; un soutien rendu possible concrètement et dès à présent grâce aux « organisations sociales et caritatives » que comprend l’Église, a souligné le Saint-Père.

    La rencontre s’est terminée dans une ambiance festive : Les jeunes chantaient en espagnol, anglais et arabe, le son des tam-tam et des cris de joie résonnaient dans la Cathédrale. Les témoins ont décrit un Pape très fatigué mais aussi ému et bouleversé par cette situation.

    Source : Radio Vatican.

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  • Séquence "Ave mundi spes Maria"

    (Séquence de la Nativité de la Vierge-Marie que l’on chante au Salut du Saint Sacrement)
    Moines bénédictins du monastère de Silos (Castille, Espagne)

  • Salut aux Pères synodaux au cours de la Ire Congrégation générale de la IIIe Assemblée générale extraordinaire du Synode des évêques

    Du 5 au 19 octobre 2014 se tient à Rome le Synode pour la famille, consacré aux "défis pastoraux de la famille dans le contexte de l'évangélisation". Il s'agit du premier Synode du Pontificat du Pape François. La troisième Assemblée générale extraordinaire du Synode a été diffusée en direct sur KTO, et marque le début de la première Congrégation Générale, avec le Salut du Président délégué et le Rapport du Secrétaire général, dans la Salle du Synode.

    "Parler avec franchise, écouter avec humilité"

    Ce matin, en présence du Saint-Père, s'est tenue la première Congrégation générale du Synode des évêques, consacré aux 'défis pastoraux de la famille dans le contexte de l'évangélisation'. Le Pape a salué les pères synodaux et tous les collaborateurs du Synode, les rapporteurs, les consultants, les traducteurs et toutes les personnes qui "ont travaillé avec dévouement, patience et compétence, pendant de longs mois, lisant, évaluant et élaborant les sujets, les textes et les travaux de cette Assemblée générale extraordinaire." "Je vous remercie également - a dit le Saint-Père - chers cardinaux, patriarches, évêques, prêtres, religieux et religieuses, laïcs et laïques, pour votre présence et votre participation qui enrichit les travaux et l'esprit de collégialité et de synodalité pour le bien de l’Église et des familles !... Vous apportez la voix des Églises particulières, réunies au niveau d’Églises locales à travers les Conférences épiscopales. L’Église universelle et les Églises particulières sont d'institution divine ; les Eglises locales ainsi entendues sont d'institution humaine. Cette voix, vous la porterez en synodalité. C'est une grande responsabilité : porter les réalités et les problématiques des Églises, pour les aider à cheminer sur cette voie qu'est l’Évangile de la famille... Une condition générale de base est de parler clairement. Que personne ne dise : Cela je ne peux pas le dire, on penserait ceci ou cela de moi. Il faut tout dire de ce que l'on sent avec Parresia [le fait de parler librement et franchement]. Après le dernier consistoire (février 2014) où l'on a parlé de la famille, un cardinal m'a écrit en disant : dommage que certains cardinaux n'aient pas eu le courage de dire certaines choses par respect pour le Pape, pensant peut-être que le Pape pensait diversement. Cela ne va pas, ce n'est pas la synodalité, parce qu'il faut dire tout ce que dans le Seigneur on se sent le devoir de dire, sans respect humain, sans crainte. En même temps, on doit écouter avec humilité et accueillir avec un cœur ouvert ceux que disent nos frères. C'est par ces deux attitudes que l'on exerce la synodalité. C'est pourquoi, je vous demande, s'il vous plaît, d'avoir ces attitudes de frères dans le Seigneur, de parler avec parresia et d'écouter avec humilité. Faites-le en toute tranquillité et paix, parce que le Synode se déroule toujours cum Petro et sub Petro, et la présence du Pape est garantie pour tous et gardienne de la foi. Chers frères, collaborons tous pour que s'affirme avec clarté la dynamique de la synodalité".

    Après le bref discours du Saint-Père et le discours du président de séance, le Cardinal André Vingt-Trois, Archevêque de Paris, puis le Cardinal Lorenzo Baldisseri, Secrétaire général du Synode, ont pris la parole pour décrire les différentes étapes de préparation de cette assemblée extraordinaire, le nombre de participants, les nouveautés et le travail du Secrétariat du Synode, depuis la dernière Assemblée générale ordinaire d'octobre 2012, sous le pontificat de Benoît XVI, et a conclu avec le souhait que l'assemblée actuelle soit "un lieu privilégié de collégialité synodale qui annonce l’Évangile en cheminant et qui soit imprégnée d'une nouvelle ouverture à l'Esprit, d'une méthode et d'un style de vie et de témoignage, qui garantisse l'unité dans la diversité, l'apostolicité dans la catholicité". Le Cardinal Peter Erdö, Archevêque de Esztergom-Budapest (Hongrie) et Rapporteur général du Synode, a ensuite pris la parole pour lire la Relatio ante Disceptationem dont suit un résumé dans l'article suivant.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 6.10.14).


    Texte intégral du discours du Pape en italien sur le site internet du Vatican.

  • Angélus de ce dimanche 14 septembre 2014

    « La Croix n'est pas la faillite de Jésus mais sa victoire »

    En ce dimanche où l’Église célébrait la Croix glorieuse, le Pape est revenu sur le sens de cette Croix pour les chrétiens lors de la prière de l’Angélus récitée place Saint-Pierre. « Certaines personnes non chrétiennes pourraient se demander pourquoi « exalter » la Croix ? »  a-t-il demandé. Mais nous pouvons répondre qu’il ne s’agit pas de n’importe quelle croix, mais la Croix de Jésus, car en elle s’est révélé au plus haut point l’amour de Dieu pour l’humanité.

    « Pourquoi la Croix était-elle nécessaire ? » a poursuivi le Souverain Pontife. A cause de la gravité du Mal qui nous tenait en esclaves. Ainsi, la Croix de Jésus exprime à la fois toute la force négative du Mal et toute la douce miséricorde de Dieu, cette Croix semble décréter la faillite de Jésus mais elle est en réalité le signe de sa victoire. En mourant sur la Croix, Dieu a conféré une Royauté universelle à Jésus, voilà pourquoi il l’a « exaltée » a précisé le Pape.

    « La Croix est notre véritable espérance ! » a poursuivi le Saint-Père, à travers le visage de Jésus crucifié, chacun de nous peut contempler la racine de notre Salut, c’est d’elle que jaillit la miséricorde du Père qui embrasse le monde entier.

    Une prière pour la Centrafrique

    Le signe de la Croix que font les chrétiens n’est pas « magique » ! a néanmoins averti le Saint-Père ; croire dans la Croix de Jésus signifie Le suivre sur son chemin et participer à son œuvre de Salut. Le Pape a ainsi tenu à rappeler le sacrifice et les souffrances de tant de chrétiens persécutés dans le monde, qui acceptent le sacrifice, là où la liberté religieuse n’est pas encore garantie ou pleinement réalisée.

    A l’issue de l’Angélus, il a eu des mots particuliers pour la République Centrafricaine, à la veille de l’arrivée dans le pays d’une mission de paix des Nations Unies. Rappelant l’engagement de l’Église dans l’établissement de la paix dans ce pays, le Pape a tenu à encourager les efforts de la communauté internationale afin qu’elle vienne en aide aux Centrafricains de bonne volonté. « Que les belligérants puissent mettre leurs intérêts particulier de côté afin que chaque citoyen, quelle que soit son ethnie ou sa religion, puisse collaborer à l’édification du Bien commun » a-t-il conclu.

    Un nouveau plaidoyer contre la guerre

    Le Pape est enfin revenu sur sa visite de samedi au cimetière militaire de Redipuglia dans le nord-est de l'Italie, où il a prié pour tous les morts tombés au front lors de la Grande Guerre mais aussi des autres conflits. Il a répété ainsi que les 8 millions de soldats morts et 7 millions de civils montraient bien que la guerre était une folie. Une folie dont l'humanité n'a toujours pas tiré les leçons a t-il regretté. "Quand apprendrons-nous de cette leçon ?" s'est exclamé le Pape, invitant une fois encore à regarder Jésus sur la Croix pour comprendre qu'il triomphe du Mal.

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral en italien sur le site internet du Vatican.

  • Prière - 1er vendredi du mois, dédié au Sacré-Coeur

    « "Venez à moi, nous dit notre aimable Sauveur. Demandez, et vous recevrez, car mon Père vous aime." Ô Jésus, si la vue de notre indignité et de nos péchés nous fait craindre vos redoutables châtiments, votre parole pleine de bonté nous rassure et excite notre confiance. Nous nous adressons à votre Cœur adorable et infiniment bon ; si vous nous avez montré le fond de l'abîme qui menace de nous engloutir, votre amour saura nous empêcher d'y tomber. Jetez pour cela un regard de salut sur votre peuple : sauvez-le, et que pas un de ceux qui vous invoquent, ne soit séparé de vous. Pour nous rendre dignes de vos éternelles miséricordes, éclairez-nous, touchez-nous, sanctifiez-nous, par le Sang que vous avez versé sur le Calvaire, et qui coule encore tous les jours pour nous sur l'Autel.
    Ô Marie, notre mère, refuge des pécheurs, vous dont le Cœur s'est montré toujours si compatissant pour vos enfants : par votre Conception immaculée, intercédez encore en notre faveur, priez votre divin Fils : votre prière le touchera, le désarmera ; il nous rendra sa tendresse : par vous, nous le bénirons en l'aimant dans le temps et pendant l'éternité. Ainsi soit-il.
    Ô Jésus, sauvez votre peuple, que vous avez racheté de votre Sang précieux.
    Divin Cœur de Jésus, ayez pitié de nous.
    Cœur Immaculé de Marie, priez pour nous.
    Saint Joseph, priez pour nous.
    Saint Michel, priez pour nous.
    Saint Louis, priez pour nous.
    Saints et Saintes, priez pour nous. »

    Prière de la "Quarantaine en l'honneur du Sacré-Cœur de Jésus et du Cœur Immaculé de Marie" instaurée par évêque de Metz en décembre 1878 dans son diocèse.
    (Source)

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  • Méditation : la Bienheureuse Vierge Marie dans notre vie

    « Plus on réfléchit dans le sens de l’Église, plus l'action de Marie apparaît comme décisive. Il nous faut donc y correspondre. Il faut que, pour de bon, selon la doctrine du Bx Grignion de Montfort, nous agissions avec Marie, en Marie, par Marie, pour Marie. Il ne suffit pas de lui garder, pauvres pécheurs, un petit coin de nos âmes où gémisse la nostalgie de sa miséricorde, de sa tendresse, de sa pureté ; il faut que, virilement, nous lui consacrions notre vouloir. Si nous la consultons et si nous suivons ses inspirations en nos actes conscients, elle exercera plus profond que notre conscience ses charmes. Si nous imitons ses vertus, elle nous identifiera mystiquement à son Fils. Celle qui pleure sur nos péchés et sur nos maux nous apprendra le repentir et nous guidera vers le salut. La Reine de la France relèvera son peuple. La Mère de la foi suscitera des apôtres... Oh ! si nos âmes consentaient à son humilité, à sa douceur, ne seraient-elles pas plus fortes que les puissances maléfiques ? Nous avons toujours besoin de notre Mère du ciel pour nous engendrer à la vie du paradis. Mais nous le comprenons d'une manière plus angoissée que jamais en un temps où nous n'avons plus de recours humains pour l'existence la plus ordinaire. Quand on retire le lait aux enfants pour en faire des explosifs, mettez-vous encore quelque espoir en l'homme ? L'espoir renaîtra si les chrétiens redeviennent enfants, réveillent la soif du lait de la Sagesse et se blottissent tendrement sous ce manteau bleu. »

    P. Paul Doncoeur s.j., La Sainte Vierge dans notre vie d'hommes, Ed. de l'Orante, 1940 (Cf. revue Études du 5 décembre 1935).

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    Maesta : fresque de Simone Martini réalisée en 1315 (Palazzo Pubblico, Sienne, Italie)

  • Méditation - Prière à Notre-Dame de Bonheur

    « Bienheureuse Vierge Marie, Mère de Jésus, fille Immaculée du Père, Mère bienheureuse du Fils, Épouse toute sainte du Saint Esprit, Auguste sanctuaire de la divine Trinité, notre Reine, notre Mère, notre Vie, notre Douceur, notre Espérance, Cause de notre joie, Notre-Dame de Liesse,

    NOTRE DAME DE BONHEUR

    dont la langue qui prononça le Fiat du salut est « comme la plume de l’écrivain rapide », dont les entrailles sont bienheureuses, dont le Cœur est transpercé du glaive, dont la tête est couronnée de douze étoiles, écartez de nous tous les maux, demandez pour nous tous les biens, montrez-vous notre Mère, et que par Vous reçoive nos prières Jésus, le fruit béni de Votre sein, qui, étant Dieu, vit et règne avec le Père, en l’unité du Saint Esprit, dans les siècles des siècles. Amen. Alleluia. »

    Edmond Joly (1861-1932), prière indulgenciée par le cardinal Baudrillart, in "Notre-Dame de Bonheur", Casterman, Paris, 1938 (éd. posthume).

    N.B. : Cet écrit en 2 parties (la journée de Marie, l’année liturgique de Marie) était destiné dans la pensée de l'auteur à rester anonyme, mais il fut publié, à titre posthume, en 1938. Il attira l’attention du Cardinal Mercier, qui apprécia la valeur théologique et poétique de l’ouvrage, et du Cardinal Baudrillart, qui écrivit en liminaire du livre :
    « Le livre d’Edmond Joly se lève comme une étoile à suivre ; il nous enseigne à aimer Marie comme il convient, à incorporer son culte, comme une eau mêlée à une autre eau, dans l’immense courant de la création, de la rédemption, des mystères, des sacrements. »


    A visiter : Notre-Dame de Bonheur (à Ollioules, dans le Var).

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