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  • Méditation - « Ecce Ancilla Domini » : « Voici la servante du Seigneur »

    « Quand il fut décidé dans les décrets divins, que la seconde Personne de la Sainte Trinité prendrait la nature humaine et naîtrait d'une Vierge, cependant Dieu ne voulut pas exécuter ce décret de son amour infini, sans le consentement de cette Vierge, pour nous apprendre que, même dès le début de l’œuvre de la Rédemption, la justification, la sanctification ne nous sont point données en partage sans notre consentement, comme le déclare si bien le docteur de l’Église S. Augustin : « Dieu qui vous créa sans vous, ne vous sanctifiera pas sans vous, et Dieu qui vous a formé, sans que vous le sachiez, ne vous sanctifiera pas sans que vous le vouliez. » Pour cette raison Dieu voulut rendre dépendante l'Incarnation de son Fils et la dignité de Mère de Dieu de l'acquiescement de Marie ; mais aussi pour une autre raison, savoir pour nous faire connaître que tout bien doit venir pour ainsi dire par Marie ; car Jésus-Christ, la source de tout bien, est venu par elle jusqu'à nous.

    Considérez aussi ce à quoi Marie s'est déclarée prête par ce consentement : elle n'a pas seulement accepté la dignité éminente de Mère de Dieu, mais aussi toutes les charges et les peines attachées à cette dignité incomparable : car Marie savait fort bien, en partie par les livres prophétiques, surtout d'Isaïe, en partie par une révélation spéciale divine, ce que son divin Fils et elle, devraient souffrir en conséquence de son consentement ; c'est pourquoi, d'après le témoignage de saint Bernard, elle s'est acquis par ce consentement magnanime de plus nombreuses et de plus grandes faveurs, que les autres saints en ont obtenu de Dieu dans le cours de leur vie entière.

    Tâchez donc, mon âme, d'après l'exemple de Marie, de vous montrer en tout magnanime, de vous soumettre à la volonté divine et de dire avec Marie : Voici la servante (ou le serviteur) du Seigneur, qu'il me soit fait selon votre parole. Vous vous montrerez ainsi le vrai serviteur de la Mère de Dieu. »

    Père Alphonse de la Mère des Douleurs, Pratique journalière de l'oraison et de la contemplation divine d'après la méthode de Sainte Thérèse et de Saint Jean de la Croix, Tome II (25 mars : l'Annonciation, Oraison de la nuit), Desclée de Brouwer & Cie, Lille - Paris - Bruges, 1917.

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    L'Annonciation du retable Nettoli Becchi (style de Jacopo di Cione) (1371)
    Basilique San Marco (Florence)

    (Crédit photo)

  • Méditation : "Oui" en toute chose

    « L'âme qui voit la volonté de Dieu dans les plus petites choses, dans les plus désolantes et les plus mortelles, et qui en vit, reçoit tout avec une joie, une jubilation, un respect égal ; et, ce que les autres craignent et fuient, elle ouvre toutes les portes pour le recevoir avec honneur.
    [...]
    Le moment présent est toujours comme un ambassadeur qui déclare l'ordre de Dieu, le cœur prononce toujours le fiat. L'âme s'écoule ainsi par toutes ces choses dans son centre et son terme ; elle ne s'arrête jamais, elle va à tous vents, toutes les routes et les manières l'avancent également vers le large et l'infini ; tout lui est moyen, tout est instrument de sainteté sans aucune différence que de tenir toujours ce qui est présent pour l'unique nécessaire.

    Ce n'est plus oraison ou silence, retraite ou conversation, lire ou écrire, réflexions ou cessation de pensées, fuite ou recherche des livres spirituels, abondance ou disette, langueurs ou santé, vie ou mort, c'est tout ce que chaque moment produit de l'ordre de Dieu. C'est là le dépouillement, le renoncement, la renonciation du créé, non réel mais affectif, pour n'être rien par soi et pour soi, pour être en tout dans l'ordre de Dieu et pour lui plaire, faisant son unique contentement de porter le moment présent comme s'il n'y avait au monde autre chose à attendre. »

    Jean-Pierre de Caussade (1675-1751), L'abandon à la Providence divine (Chap. IX), Coll. Christus n°22, Desclée de Brouwer, Paris, 1966.

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  • Angélus de ce dimanche 21 décembre 2014

    Marie, modèle pour se préparer à la Nativité

    La foule était compacte place Saint-Pierre ce dimanche pour le dernier Angélus de l'année présidé par le Pape. En ce quatrième et dernier dimanche de l’Avent, la liturgie nous prépare à la fête de Noël en revenant sur le récit de l’Annonciation. L'Ange Gabriel, a rappelé le Pape François, révèle à la Vierge la volonté du Seigneur qu’elle devienne la Mère de son Fils engendré. Fixons le regard sur ce simple enfant de Nazareth, au moment où Marie se rend disponible au message de Dieu. L’attitude de la Vierge est un modèle pour se préparer à la Nativité a précisé le Pape.

    Il y a d’abord sa foi, a expliqué le Saint-Père, qui consiste à écouter la Parole de Dieu et à s’abandonner à elle. Dans son « me voici » plein de foi, Marie ne sait pas par quels chemins elle devra s’aventurer, quelles douleurs elle devra subir, quels risques affronter. Mais elle est consciente que c’est le Seigneur qui l’appelle et elle se fie totalement à Lui, s’abandonne à son amour.

    Le Seigneur passe et frappe à la porte

    Un autre aspect est la capacité de la Mère du Christ à reconnaître le temps de Dieu, a poursuivi le Saint-Père. Marie est celle qui rend possible l’incarnation du Fils de Dieu, grâce à son « oui » humble et courageux. Elle nous encourage à saisir le moment favorable où Jésus passe dans notre vie et demande une réponse disponible et généreuse. Le mystère de la naissance de Jésus à Bethléem, il y a plus de deux mille ans, s’acte comme un évènement spirituel dans l'« aujourd’hui » de la liturgie a encore souligné le Pape. A Noël, le Verbe, qui trouve sa demeure dans le sein de Marie, vient frapper de façon nouvelle au cœur de chaque chrétien. Quand on sent la volonté d’être meilleur et bon, c’est le Seigneur qui passe et frappe à la porte a-t-il précisé.

    Ainsi, a-t-il conclu, chacun de nous est appelé à répondre, comme Marie, avec un « oui » personnel et sincère, en se mettant pleinement à disposition de Dieu et de sa miséricorde. Le Pape a invité à se mettre à l’écoute de la Vierge mais aussi de Saint Joseph, présent à ses côtés. L’exemple de Marie et Joseph est pour nous une invitation à accueillir Jésus avec une totale ouverture d’âme, qui par amour, s’est fait notre frère. C’est Lui qui vient porter le don de la paix au monde comme le chanteront les Anges aux bergers.

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral traduit en français sur Zenit.org.

    Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican.

  • Méditation - Prière à Notre-Dame de Bonheur

    « Bienheureuse Vierge Marie, Mère de Jésus, fille Immaculée du Père, Mère bienheureuse du Fils, Épouse toute sainte du Saint Esprit, Auguste sanctuaire de la divine Trinité, notre Reine, notre Mère, notre Vie, notre Douceur, notre Espérance, Cause de notre joie, Notre-Dame de Liesse,

    NOTRE DAME DE BONHEUR

    dont la langue qui prononça le Fiat du salut est « comme la plume de l’écrivain rapide », dont les entrailles sont bienheureuses, dont le Cœur est transpercé du glaive, dont la tête est couronnée de douze étoiles, écartez de nous tous les maux, demandez pour nous tous les biens, montrez-vous notre Mère, et que par Vous reçoive nos prières Jésus, le fruit béni de Votre sein, qui, étant Dieu, vit et règne avec le Père, en l’unité du Saint Esprit, dans les siècles des siècles. Amen. Alleluia. »

    Edmond Joly (1861-1932), prière indulgenciée par le cardinal Baudrillart, in "Notre-Dame de Bonheur", Casterman, Paris, 1938 (éd. posthume).

    N.B. : Cet écrit en 2 parties (la journée de Marie, l’année liturgique de Marie) était destiné dans la pensée de l'auteur à rester anonyme, mais il fut publié, à titre posthume, en 1938. Il attira l’attention du Cardinal Mercier, qui apprécia la valeur théologique et poétique de l’ouvrage, et du Cardinal Baudrillart, qui écrivit en liminaire du livre :
    « Le livre d’Edmond Joly se lève comme une étoile à suivre ; il nous enseigne à aimer Marie comme il convient, à incorporer son culte, comme une eau mêlée à une autre eau, dans l’immense courant de la création, de la rédemption, des mystères, des sacrements. »


    A visiter : Notre-Dame de Bonheur (à Ollioules, dans le Var).

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  • Méditation : accueillir avec amour notre vocation chrétienne

    « Marie et l'Eucharistie aujourd'hui viennent nous rappeler cet aspect très important de notre vocation chrétienne : nous sommes tous appelés à la consécration. C'est-à-dire à la sanctification. Comme chrétiens, notre vocation est une vocation à la sainteté. Nous sommes appelés à la consécration personnelle de l'homme, de la femme que nous sommes. Nous sommes appelés à nous laisser sanctifier et à grandir dans cette sanctification. Cela se passe chaque fois que nous recevons Jésus-Eucharistie.

    Mais, en second lieu, nous sommes appelés à réaliser, par notre liberté, par notre activité, la consécration de ce monde dans lequel nous sommes. A travers notre foi, à travers la liberté de notre vie chrétienne, Dieu demande que nos familles soient vraiment consacrées et qu'elles soient des familles chrétiennes. Dieu demande que notre vie sociale, notre vie de relations, le quartier, la ville, le village auquel nous appartenons, soient consacrés. Dieu demande que, par notre travail, toute cette matière, tout ce monde dans lequel nous travaillons et agissons soient consacrés à sa gloire.

    Demandons au Seigneur, que nous aussi, nous comprenions bien cette vocation qui est la nôtre. Demandons lui non seulement la lumière mais aussi la force de pouvoir la réaliser dans notre propre vie, dans notre propre activité, de la réaliser non pas comme une sorte de devoir qui nous serait imposé mais comme Marie elle-même l'a réalisée. Lorsqu'elle a dit oui à son Dieu, c'était un oui d'amour. Que nous sachions vivre notre vie chrétienne dans l'amour et le Seigneur, à ce moment-là, non seulement nous bénira, mais bénira nos familles, notre travail et toute notre vie sociale. »

    Père Raymond Halter (1925-1998), Le disciple la prit chez lui (2e Part., ch. 6), F.X. de Guibert (O.E.I.L.), Paris, 1992.

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    Carlo Dolci (1616-1686), La Vierge de l'Annonciation (musée du Louvre, Paris)

  • Méditation : l'effort fait les hommes...

    « Dieu, qui nous aime... a coutume d'en agir ainsi avec nos âmes. Il dose habituellement et amoureusement les douceurs et les amertumes, pour que celles-ci nous gardent de nous amollir en celles-là, et pour que les premières nous aident à porter le poids des secondes. C'est la loi des contrastes qui régit généralement les développements des créatures, et qui s'achève - et nous achèvera nous-mêmes - dans l'harmonie définitive et parfaite... Et c'est aussi le signe infaillible que Dieu a pitié de nous... Désirer dans nos peines un fiat voluntas tua immédiat et apaisé, c'est la perfection, à laquelle il faut tendre... Mais Dieu nous y conduit par le chemin que nous suivrons tous. Le soulèvement de notre nature, les résistances de notre amour-propre nous font avancer souvent, quand nous avons bonne volonté... beaucoup plus que nos victoires trop rapides ou trop complètes. Celles-ci peuvent provoquer l'orgueil ou produire une vertu superficielle. La longue et dure bataille nous tient à notre place, qui est impuissance et néant, et construit nos âmes sur des assises qui ne croulent jamais.
    [...]
    L'effort fait les hommes, et les difficultés les trempent pour la vie. En dehors de là, il n'y a que des ombres d'hommes ; ils en ont seulement l'air. Et l'on s'en contente. Ne pas avoir peur de faire le point, de voir ce qui est, savoir dépasser ce présent déjà périmé pour se tendre vers le but.
    [...]
    L'effort consiste dans le recueillement des facultés : au lieu de les laisser courir à droite et à gauche, on les concentre sur l'objet à fixer. L'effort est aidé par le détachement qui est le calme de l'âme : il faut secouer toute préoccupation, tout souci de succès, tout souci de réussir ou d'en finir, d'être puni ou récompensé. Il faut se mettre tout entier et tranquillement en face de l'objet, lui consacrer toutes ses forces. De même, quand on se détend, il convient de le faire en plein, sans penser à autre chose.
    Se plonger à fond dans ce que l'on fait en le faisant de toutes ses forces est le secret des vrais développements et des vraies joies. »

    Dom Augustin Guillerand (1877-1945), Chartreux, Écrits spirituels Tome II (L'effort), Benedettine di Priscilla, Roma, 1967.

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  • Méditation : "Que ta volonté soit faite"

    « "Que ta volonté soit faite." Telle doit être la règle de la vie chrétienne, ordonnant la journée du matin jusqu’au soir, le cours de l’année, la vie entière : unique préoccupation du chrétien. Tous les autres soucis, le Seigneur les assume.

    Un seul, toutefois, demeure aussi longtemps que nous vivons. Objectivement, nous ne sommes pas définitivement assurés de demeurer toujours dans les voies du Seigneur. Comme nos premiers parents ont pu tomber de la famille de Dieu dans le camp des rebelles, ainsi chacun de nous se tient toujours sur la corde raide entre le néant et la plénitude de la vie divine. Et, tôt ou tard, nous en ferons subjectivement l’expérience.

    Dans l’enfance de la vie spirituelle, alors que nous avons tout juste commencé de nous abandonner à la conduite de Dieu, nous savons qu’une main très ferme et très forte nous dirige ; et ce que nous devons faire ou abandonner nous apparaît en pleine clarté. Mais il n’en sera pas toujours ainsi. Celui qui appartient au Christ doit vivre toute la vie du Christ. Comme Lui il atteindra l’âge adulte et, un jour, entrera dans le chemin de la Croix, qui, par Gethsémani, conduit au Golgotha. Et toutes les souffrances qui nous atteignent extérieurement ne sont rien en comparaison de la nuit obscure de l’âme lorsque la lumière divine ne l’éclaire plus et que la voix du Seigneur ne se fait plus entendre. Dieu est là, mais il est caché et se tait.

    Pourquoi en est-il ainsi ? Ce sont les mystères de Dieu que nous abordons et ils ne se laissent pas entièrement pénétrer. Nous ne pouvons que commencer à les contempler.

    Dieu s’est fait homme pour nous donner de participer de nouveau à sa vie. Participation qui était au principe et qui est l’ultime fin. Mais dans l’intervalle, nous avons à vivre. Le Christ est à la fois Dieu et Homme, et qui veut partager sa vie doit prendre part à sa vie divine et à sa vie humaine. La nature humaine qu’Il revêtit Lui donna la possibilité de souffrir et de mourir. La nature divine qu’Il possède de toute éternité confère à sa souffrance et à sa mort une valeur infinie et une force rédemptrice. La souffrance et la mort du Christ continuent dans son Corps mystique et en chacun de ses membres. Tout homme doit souffrir et mourir. Mais s’il est membre vivant du Christ, sa souffrance et sa mort reçoivent alors, de la divinité du Chef, une puissance de rédemption. C’est la raison objective pour laquelle tous les saints ont appelé la souffrance. Il ne s’agit pas là d’un désir morbide. Ce qui, au regard de l’intelligence naturelle, apparaît presque comme une perversion, se révèle pourtant, dans la lumière du mystère de la Rédemption, comme la raison la plus haute.

    Ainsi lié au Christ, le chrétien demeure inébranlé même dans la nuit obscure où Dieu lui paraît lointain et où il se croit abandonné ; et peut-être la Providence divine lui impose-t-elle ce supplice afin qu’un de ses frères, effectivement prisonnier de l’erreur, soit délivré.

    Disons-nous aussi : "Que ta volonté soit faite", même au cœur de la plus sombre nuit. »

    Édith Stein (Ste Thérèse-Bénédicte de la Croix, 1891-1942), Le mystère de Noël, Éditions de l’Orante, 1955.

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  • Méditation & Prière : l'Immaculée Conception

    « St Jean de la Croix, pour décrire les merveilles de l'état de parfaite union avec Dieu, nous présente comme prototype et modèle la Vierge Immaculée : "Dès le premier instant de son existence l'auguste Mère de Dieu fut élevée à cet état suprême. Elle n'eut jamais dans son âme l'impression quelconque d'une créature qui pût la détourner de Dieu ; elle ne se dirigea jamais d'après une impression de cette sorte, et l'Esprit Saint fut son guide" (Montée du Carmel, III, I).

    Nous voyons donc se réaliser pleinement en Marie, les deux conditions essentielles de l'état d'union. La première - préalable et négative - exige que dans la volonté humaine il n'y ait rien de contraire à la volonté divine : rien, c'est-à-dire aucun attachement qui la rende prisonnière de la créature, au point que celle-ci puisse dominer, de quelque manière, en son affection et la pousser à agir, par amour de cette créature même. Toutes ces attaches doivent être éliminées. La seconde condition - positive et constructive, conséquence de la première - consiste en ce que la volonté humaine ne soit mue, en tout et pour tout, que par la seule volonté de Dieu. Cette dernière se réalisa si bien dans l'âme très pure de l'Immaculée qu'il n'y eut jamais, en elle, la moindre ombre d'attache, même minime, à la créature, donc "il n'y eut jamais, dans son âme, l'impression d'une créature" qui pût la pousser à agir mais, toute prise par l'amour divin, elle n'agissait que sous l'impulsion et la motion du Saint-Esprit. »

    Colloque

    « Ô Marie, Mère de Dieu et ma Mère, quelle lumière, quel réconfort m'apportent votre douce image ! Vous, la plus belle, la plus sainte et la plus pure parmi toutes les créatures, vous, la "pleine de grâces", qui en étiez tellement pleine, que vous avez mérité de porter en vous l'Auteur et la source de toute grâce, vous ne dédaignez pas de vous offrir à moi, pauvre créature, qui connais le péché et ses misères, comme modèle de pureté, d'amour, de sainteté !

    Si les privilèges de votre Conception immaculée et de votre Maternité divine sont inimitables, vous les cachez cependant sous une vie tellement simple, tellement humble, qu'elle enlève toute crainte de m'approcher de vous, de vous demander de me prendre par la main, pour m'aider à gravir avec vous, la montagne de la perfection. Oui, vous êtes la Reine du ciel et de la terre, mais vous êtes plus Mère que Reine, c'est pourquoi vous m'encouragez vous-même à recourir à vous en me disant : "Ô mon fils, écoutez-moi ; heureux ceux qui gardent mes voies... Celui qui m'aura trouvée, trouvera la vie et il puisera le salut dans le Seigneur" (Missel Romain). Et moi, j'emprunte le cri de l’Église pour vous répondre : "Attirez-moi à votre suite, ô Vierge Immaculée, je courrai à l'odeur de vos parfums" (Bréviaire).
    [...]

    Ô Vierge Immaculée, faites-moi comprendre, à moi qui suis si indocile, si lent et avare dans le don de moi-même, si plongé dans les choses terrestres, combien mon cœur doit être pur pour ne jamais rien refuser au Seigneur, pour pouvoir répéter toujours avec vous le "fiat" d'une âme docile et pleinement disponible.

    Que mon esprit soit éclairé par la lumière qui émane de votre pureté resplendissante, afin qu'aucun attachement, aucune affection terrestre ne demeure ancrée en moi et m'empêche de mener une vie de réelle et pleine consécration à mon Dieu. »

    P. Gabriel de Ste Marie-Madeleine, Intimité Divine Tome I (L'Immaculée Conception & Colloque), Monastère des Carmélites Déchaussées, Librairie du Carmel, 1963.

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  • Méditation : Fiat !

    « Fiat ! Ce doit être la devise de ma vie, parce que c'est la loi de mon salut et de ma sanctification.
    Dieu, qui m'a créé sans mon consentement, ne me sauvera que si je le veux. Sa vérité est offerte aux hommes : il faut croire. Mais l'homme peut refuser cette confiance. Il croit, s'il le veut. Fiat ! Et l'intelligence plie au gré de la volonté qui veut croire en une soumission entière, fière, aimée.
    Sa loi est intimée aux hommes : l'Eglise la garde et la transmet en son nom. Libre à l'homme de l'accepter ou de la violer. Il s'y soumet, s'il veut ; et, à chaque fois qu'il y courbe ses sens, son coeur, son esprit, il s'incline devant Dieu qui commande. Fiat !
    Et à mesure que Dieu trouve nos volontés plus dociles sous sa main, il multiplie ses appels et ses ordres intimes. Il y a un commerce intérieur continu entre Dieu et les âmes à qui il se communique et parle. Et toute fidélité à ces voix intimes suppose, de la part de l'homme, un fiat nouveau qui, soumettant, chaque jour davantage, l'humaine volonté au vouloir et au bon plaisir divin, nous sanctifie toujours plus parce qu'elle nous fait plus semblables à Dieu.
    Ainsi s'accomplit en nous l'oeuvre de la sanctification et de la sainteté, au rythme énergique et doux de nos fiat répétés.
    Mais il est des moments nombreux dans la vie où ce mot risque ou bien de ne pas monter à nos lèvres ou de n'y pas avoir le son qui convient. La douleur nous tient. C'est notre heure de ténèbres. La douleur est messagère de Dieu. Comment la recevons-nous ? Nous ne l'aurions pas choisie ; du moins, nous l'aurions rarement choisie telle : Dieu nous ôte l'embarras du choix : il décide. Peines, dégoûts, horreurs, larmes, il ne s'offusque de rien de tout cela ; pourvu que, à la fin, comme pour Jésus, le fiat monte du coeur, non pas seulement en signe de l'acceptation triste d'un pis-aller, mais avec la virile allégresse qui dressa le Maître devant ses ennemis.
    Ainsi le fiat nous rend plus forts que la douleur même ; ainsi il lui fait rendre, dans notre vie, toutes les merveilles de dons et de grâces dont elle est chargée.
    O Marie, enseignez-moi à réciter le Notre Père. Si souvent je dis à Dieu : que votre volonté se fasse ! Que ce ne soit pas une vaine protestation : que je ne vive vraiment que de la pensée et du désir de faire en tout la volonté et le bon plaisir de Dieu. Fiat ! »

    P. Charles Parra s.j., in "Le Messager du Coeur de Jésus", mai 1921.

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  • Méditation : le Fiat de la Sainte Vierge Marie

    « Dieu immortel, quel merveilleux égard vous avez eu pour Marie, d'avoir voulu qu'un si grand ouvrage, conçu par vous avec une sagesse si admirable, l'objet de toutes les complaisances de votre Trinité sainte et de l'avide attente de tous les mortels, fût soumis à sa délibération ! O incroyable majesté de la Vierge dans cette délibération auguste ! L'Epoux sacré, de toute éternité Fils de Dieu, a déjà aspiré, avec quelle ardeur ! à s'unir la nature humaine ; déjà le temps de l'alliance est arrivé. Le consentement de la Vierge doit être requis ; il l'est par une légation dont le céleste cérémonial atteste l'importance. L'ambassadeur expose la volonté de son Maître ; la Vierge délibère si elle acceptera. Notre race misérable, opprimée sous mille maux, n'a cessé par tant de voeux, par tant de larmes, d'appeler sa rédemption ; l'affaire est commise à la Vierge pour qu'elle prononce sur cette grande alternative, ou notre délivrance ou notre éternelle captivité. Au mariage d'Isaac il fut dit : "Appelons la vierge et demandons-lui son consentement." Ainsi a fait Dieu pour marier le Verbe avec la nature humaine.
    Combien Dieu a honoré et enrichi Marie, d'avoir voulu qu'elle fût Mère de son Fils unique, et non seulement d'avoir voulu qu'elle fût Mère de son Fils unique, mais, gloire prodigieuse pour elle, d'avoir voulu qu'elle le voulût, qu'elle y consentît pleinement, librement ; de le lui avoir proposé ; d'avoir permis qu'elle le discutât ; d'avoir fait dépendre, en un mot, ce capital dessein de son Fiat ! »

    Bartholomeo de los Rios († 1652), Hierarchia mariana, Lib. V, in "Bouquet à l'Immaculée", Oeuvre de St-Charles, Grammont (Belgique), 1912.

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    Tableau de l'Annonciation, Basilique Notre-Dame des Victoires (Paris)

  • Méditation : 1er samedi du mois

    « Le Cœur de Marie est un vaste trésor, sa bouche est le canal de ce grand trésor, pour nous en faire voir quelque petite chose. Cette bouche pleine de miel, d'or et de pierres précieuses, ne s'ouvre pas bien souvent, c'est pourquoi il faut ouvrir son âme pour recevoir avec avidité chacune de ses paroles, et les bien considérer.

    En ce moment Marie prie son fils. Elle prie en mère. Il faut faire bien attention à cela : depuis que Marie a dit : "Ecce ancilla Domini" (voici la servante du Seigneur], elle ne prie plus comme une servante, mais comme une Mère : il faut voir les yeux de Marie, quand elle regarde modestement son fils bien-aimé pour lui faire cette demande ; il faut considérer son Cœur et les sentiments qui s'y passent.
    Elle veut deux choses : elle veut que la gloire de son fils se manifeste en cette circonstance, et elle veut le bien et la consolation des convives, deux désirs ou deux volontés dignes de l'amour parfait du Cœur de Marie. La charité parfaite cherche à procurer même des biens temporels, non pour ces biens qui ne sont rien, mais pour la consolation spirituelle des âmes. Elle demande avec l'amour de la mère de Dieu et avec l'autorité aussi qui convient à sa dignité de mère. Elle est omnipotens supplex [toute-puissante suppliante] : "Vinum non habent" [ils n'ont pas de vin].

    La seconde chose qu'il faut observer : la vie de Marie est une vie de silence, tous les prodiges de son incompréhensible amour étaient renfermés au-dedans. Lorsqu'il fallait parler, elle le faisait dans le moins de mots possibles ; même avec son fils, elle parlait dans le silence seulement. La conversation de Jésus et de Marie n'était entendue par aucune créature terrestre, parce qu'elle était tout intérieure et n'était comprise pas même par les Anges. Elle était continuelle et qui peut concevoir les communications inénarrables de Jésus et de Marie ; mais il semble que leurs paroles extérieures auraient été faciles à compter. Ici, elle est obligée de parler pour manifester ce qui est dit dans le verset premier ; et elle le fait en trois mots.

    En troisième lieu, Marie connaît ce grand précepte de Notre-Seigneur sur la prière : elle ne consiste pas dans la multitude des paroles [cf. Mt. 6,7]. Elle dit peu, mais son âme se répand en son fils avec son amour ordinaire.

    Marie nous apprend en trois mots une manière admirable de prier : elle ne fait que montrer les besoins, et dans son cœur et dans ses yeux Notre-Seigneur a bien vu son désir. C'est une manière très parfaite de prier, d'ouvrir les plaies de nos cœurs devant notre très doux Maître, reposer ensuite notre âme en lui, et nous abandonner à son très grand amour et à sa très grande miséricorde, et attendre ainsi dans une contemplation d'amour l'effet de sa tendresse pour nous. »

    François-Marie Paul Libermann (+ 2 février 1852), Commentaire de l'Evangile de saint Jean (II,3), Paris, Desclée de Brouwer 1957.

    Source : Missionnaires Spiritains.
    Les écrits du P. Libermann sont en ligne sur ce site.

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  • Audience générale de ce mercredi 2 janvier 2013

    Benoît XVI : "La grâce de Dieu est notre force"

    Au cours de la catéchèse de la première audience générale de l’année 2013 qui s’est déroulée dans la Salle Paul VI en présence de quelque 7.000 personnes, le Saint-Père a évoqué la Nativité, "une nouveauté radicale capable de changer le cours de l’histoire", et l’origine de Jésus. La naissance du Seigneur, a dit Benoît XVI, "éclaire une fois encore de sa lumière les ténèbres qui enveloppent souvent notre monde et nos coeurs, et apporte l’espérance et la joie. D'où vient cette lumière ? De la grotte de Bethléem, où les bergers trouvèrent Marie et Joseph, et l'enfant étendu dans la mangeoire. Devant la Sainte Famille, une autre question plus profonde se pose : comment cet enfant petit et faible, peut avoir apporté une nouveauté radicale dans le monde au point de changer le cours de l'histoire ? N'y-a-t-il pas peut-être quelque chose de mystérieux dans son origine qui va au-delà de cette grotte ?"."Dans les quatre Evangiles la réponse à la question d'où vient Jésus émerge avec clarté : sa véritable origine est le Père, Dieu. Il vient totalement de Lui, mais d'une manière différente de celle de n'importe quel prophète ou envoyé de Dieu qui l'ont précédé. Cette origine du mystère de Dieu, que personne ne connaît, est déjà contenue dans les récits d'enfance des Evangiles de Matthieu et de Luc, que nous lisons dans ce temps de Noël. L'ange Gabriel annonce : L'Esprit descendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. Celui qui naîtra sera saint et sera appelé Fils de Dieu".

    "Nous répétons ces mots chaque fois que nous récitons le Credo, la profession de foi : ‘et incarnatus est de Spiritu Sancto ex Maria Virgine’, et par l’œuvre de l'Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie. A cette phrase, nous nous agenouillons parce que le voile qui cachait Dieu est, pour ainsi dire, levé et son mystère insondable et inaccessible nous touche : Dieu devient l'Emmanuel, Dieu avec nous. Quand nous écoutons les messes composées par les grands maîtres de musique sacrée, je pense par exemple à la Messe du couronnement de Mozart, nous notons tout de suite l’arrêt marqué en particulier sur cette phrase, cherchant presque à exprimer par le langage universel de la musique ce que les mots ne peuvent manifester : le grand mystère de Dieu qui s'incarne, qui se fait homme".

    "Cette affirmation du Credo ne fait pas référence à l'existence éternelle de Dieu, mais nous parle plutôt d'une action à laquelle prennent part les trois personnes divines et qui se réalise ‘ex Maria Virgine’. Sans elle, l'arrivée de Dieu dans l'histoire de l'humanité n’aurait pas trouvé son terme et ce qui est central dans notre profession de foi n'aurait pas eu lieu : Dieu est Dieu avec nous. Marie appartient ainsi de manière irrévocable à notre foi en Dieu qui agit, qui entre dans l'histoire. Elle se rend entièrement disponible et accepte de devenir l'habitation de Dieu".

    "Parfois aussi, dans le chemin et dans la vie de foi, nous pouvons sentir notre pauvreté, notre incapacité face au témoignage que nous devons offrir au monde. Mais Dieu a justement choisi une femme vraiment humble, dans un village inconnu, dans l’une des provinces les plus reculées du grand empire romain. Même au milieu des difficultés les plus ardues que nous avons à affronter, nous devons toujours avoir confiance en Dieu, en renouvelant notre foi en sa présence et l’action dans notre histoire, comme dans celle de Marie. Rien n’est impossible à Dieu ! Avec Lui notre existence marche toujours sur un terrain sûr et s’ouvre à un avenir d'espérance certaine".

    "Ce qui arrive en Marie, à travers l'action de l’Esprit Saint, est une nouvelle création : Dieu, qui a appelé l'être du néant, par l'incarnation, donne vie à un nouveau début de l'humanité. Les Pères de l'Eglise parlent souvent du Christ comme du nouvel Adam, pour souligner le début de la nouvelle création avec la naissance du Fils de Dieu dans le sein de la Vierge Marie. Cela doit nous faire réfléchir sur la question de savoir comment la foi apporte aussi en nous une nouveauté forte au point de provoquer une seconde naissance. En effet, au début de la vie chrétienne, il y a le baptême qui nous fait renaître comme fils de Dieu, qui nous fait participer à la relation filiale que Jésus a avec le Père. Et je voudrais faire remarquer que le baptême se reçoit, nous sommes baptisés - c'est un passif - parce que personne n'est capable de devenir fils de Dieu par lui-même ; c'est un cadeau qui est conféré gratuitement… C’est seulement si nous nous ouvrons à l'action de Dieu, comme Marie, seulement si nous confions notre vie au Seigneur comme à un ami en qui nous avons totalement confiance, que tout change, que notre vie prend un nouveau sens et un nouveau visage : celui de fils d'un Père qui nous aime et qui ne nous abandonne jamais".

    "Nous avons parlé de deux éléments : l'élément premier l'Esprit sur les eaux, l'Esprit Créateur ; il y a un autre élément dans les mots de l'Annonciation. L'ange dit à Marie : La puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C'est un rappel du nuage saint qui, pendant le chemin de l'exode, s'arrêtait sur la tente de la réunion, sur l'arche de l'alliance que le peuple d’Israël portait avec lui, et qui indiquait la présence de Dieu. Marie est donc la nouvelle tente sainte, la nouvelle arche de l'alliance : par son oui aux paroles de l'archange, Dieu reçoit un domicile dans ce monde. Celui que l'univers ne peut contenir, prend place dans le sein d'une vierge".

    "Revenons à la question par laquelle nous avons commencé, celle de l'origine de Jésus, résumée par la question de Pilate : D’où es-tu ? De nos réflexions, depuis le début des Evangiles, il semble clair de savoir quelle est la vraie origine de Jésus : Il est le Fils unique du Père, il vient de Dieu. Nous sommes devant ce mystère grand et bouleversant que nous célébrons en ce temps de Noël : le Fils de Dieu, l'Esprit Saint, s'est incarné dans le sein de la Vierge Marie. Et cette annonce résonne toujours nouvelle et porte en elle l’espérance et la joie dans nos coeurs, parce qu'elle nous donne chaque fois la certitude que, même si nous nous sentons souvent faibles, pauvres, incapables de faire face aux difficultés et au mal du monde, la puissance de Dieu agit toujours et c’est justement dans la fragilité qu’il accomplit des merveilles. Sa grâce est notre force", a conclu le Pape en remerciant.

    Texte de l'allocution de Benoît XVI en français :

    « Chers frères et sœurs, la lumière de la naissance du Seigneur illumine toujours les ténèbres qui couvrent souvent notre monde et nos cœurs. Mais d’où vient Jésus, celui qui est né à Bethléem ? Les quatre évangiles disent qu’il vient totalement du Père. Conçu du Saint Esprit, né de la Vierge Marie, Jésus est « Dieu-parmi-nous ». Notre credo affirme qu’il est le Fils Unique de Dieu ; Dieu, né de Dieu ; Lumière, née de la lumière ; vrai Dieu, né du vrai Dieu. Il est de la même nature que le Père. Notre profession de foi parle aussi d’une action des trois Personnes divines qui se réalise en Marie, humble femme d’un village inconnu. En elle s’accomplit mystérieusement une nouvelle création. Avec l’Incarnation de son Fils, Dieu donne vie à un nouveau commencement de l’humanité. La foi apporte en chacun de nous une nouveauté si forte qu’elle produit une nouvelle naissance, grâce au baptême. Quand nous nous ouvrons à l’action de Dieu, comme Marie, notre vie acquiert un nouveau sens et un nouveau visage, celui d’enfants de Dieu, le Père. Par son oui, Marie devient la nouvelle arche de l’alliance, la demeure de Celui que l’univers ne peut pas contenir. En ce temps de Noël, nous célébrons un grand mystère bouleversant : par l’action de l’Esprit Saint, le Fils de Dieu s’est incarné dans le sein de la Vierge Marie. Cette annonce nous apporte espérance et joie : Dieu agit en nous et fait toujours des merveilles, malgré nos faiblesses et nos incapacités. Sa grâce est notre force !
    Je salue avec joie les pèlerins francophones en particulier ceux de la Nouvelle Calédonie et de Wallis et Futuna ! Au début de cette année, renouvelons notre foi en la présence et en l’action de Dieu dans nos vies et dans notre histoire. Ouvrons-lui grandement les portes de nos cœurs et de nos maisons pour qu’il y établisse sa demeure. Il est un Père aimant qui ne nous abandonne jamais. Bonne Année à tous ! »

    Sources : Vatican Information Service & Radio Vatican.

  • 24 mai : Méditation

    « Place-toi devant la Vierge dans l'attitude qu'elle avait à l'Annonciation, en face du Tout-Puissant : "Me voici." Elle est là, simplement, sans artifice et sans détour, dans la vérité de son être reçu de Dieu, se laissant faire et aimer par lui. Après Jésus, elle fut la première à entrer dans le Royaume des Béatitudes ; c'est pourquoi elle est modèle et source de grâce pour toi. Ecoute les paroles de Marie, regarde et pénètre ses attitudes profondes. En la contemplant longuement, tu lui deviens semblable : un coeur disponible et pauvre, prêt à être envahi par Dieu.
    [...]
    Elle est le modèle de ton être à Dieu. Tu voudrais bien régler le don de ta personne ; tant que tu as prévu des limites, tu es encore trop possesseur de ton offrande. Dieu te demande une disponibilité absolue, et t'appelle souvent à livrer ce que tu n'avais pas prévu. Marie ne songeait nullement à devenir la Mère du Promis, mais comme elle était disponible et ouverte, rien ne la surprend dans l'appel de Dieu. C'est alors qu'elle devient Mère du Sauveur. Qui peut dire la fécondité de sa vie cachée en Dieu avec le Christ, à Nazareth ?

    Tu peux contempler ainsi la disponibilité de Marie en reprenant le récit de l'Annonciation, ou en redisant le Magnificat. Ou alors dis simplement le chapelet, en repassant dans ta mémoire les paroles de la Vierge, afin qu'elle reproduise en toi ses sentiments profonds. Tu peux aussi t'arrêter sur une parole de l'Ave Maria que tu goûtes plus particulièrement, ou contempler le mystère de la Trinité et le rôle de Marie dans l'économie du salut. Le Rosaire est une très haute forme de prière contemplative, où tu apprends à sortir de toi pour t'unir au Christ dans ses mystères, et être disponible jusqu'au tréfonds de ton coeur. »

    Jean Lafrance, Prie ton Père dans le secret (32), Abbaye Ste Scholastique, Dourgne, 1978.

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  • 4 mai : Méditation

    « Les mérites de Marie tirent toute leur vertu de ceux du Christ et ne seraient rien sans eux. La corédemption mariale n'est pas une corédemption de partage, elle est seulement une adhésion aimante et douloureuse à l'unique Rédemption du Christ. En consentant, positivement et activement, à la mort du Sauveur, Marie se plonge tout entière dans cet amour sauveur de son Fils. Et elle le fait en notre nom, comme membre principal et éminent du Corps Mystique du Christ, adhérant de tout son coeur au mystère de mort et de vie qui s'accomplit sous ses yeux pour elle et pour nous.

    C'est dire que le Fiat de Marie au Calvaire n'a pas déterminé l'acte rédempteur du Christ, ne l'a pas complété, n'en a pas majoré les effets, mais qu'il a été voulu par Dieu comme un acte de communion plénier au drame du Calvaire. Parce que tel fut le dessein de Dieu, Marie en acquiésçant nous a associés tous à la restauration unique de toutes choses en Jésus-Christ et au mérite du Médiateur unique. Ce "oui", jamais rétracté depuis le matin de l'Annonciation, atteint au soir du Vendredi saint son sommet, sa douloureuse et glorieuse plénitude. »

    Mgr L.J. Suenens, Quelle est Celle-ci ?, Coll. Je sais - Je crois, Arthème Fayard, 1957.

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    Ci-dessus, détail du rétable d'Issenheim de Matthias Grunewald (1512)
    Ce rétable provient du couvent des Antonins à Issenheim, au sud de Colmar, où il ornait le maître-autel de l’église de la préceptorerie. Il se trouve aujourd’hui à Colmar, au musée d'Unterlinden, où il est exposé dans la chapelle.