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sanctification

  • Méditation - Faire la volonté de Dieu

    « Vous savez que quand nous sommes en état de grâce, Jésus demeure toujours dans notre cœur. Son grand désir est d'être tout pour nous. Il semble que ce soit un rêve trop beau pour être vrai que Jésus si Bon, si Puissant, si Tendre, veuille être notre frère, et cependant, c'est Lui-même qui nous le dit : « Quiconque fait la Volonté de mon Père qui est au Ciel, Je serai pour lui un frère, une sœur, une mère. » Ce sont les paroles mêmes de Jésus. Donc, pour arriver au bonheur d’avoir Jésus comme notre frère, notre ami le plus intime, il faut faire la Volonté de son Père. Eh bien ! Quelle est cette Volonté ? D'abord éviter le péché, et, si nous y tombons par faiblesse, en demander pardon aussitôt. Ensuite, faire toutes nos actions pour Lui. Il est si bon qu'Il accepte nos moindres actions faites pour Lui. Vous connaissez vos devoirs ; il reste de les sanctifier en les consacrant à Dieu. »

    Bx Columba Marmion (1858-1923), in Dom R. Thibaut, "L'union à Dieu dans le Christ d'après les lettres de direction de Dom Marmion", Abbaye de Maredsous / DDB, Paris, 1937.

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  • Méditation - Le Christ nous appelle

    « Nous ne sommes pas appelés une fois seulement, mais bien des fois : tout le long de notre vie, le Christ nous appelle. Il nous a appelés d'abord par le baptême, mais plus tard aussi ; que nous obéissions ou non à sa voix, il nous appelle encore en sa miséricorde. Si nous manquons à nos promesses baptismales, il nous appelle à nous repentir. Si nous nous efforçons de répondre à notre vocation, il nous appelle toujours plus avant, de grâce en grâce, de sainteté en sainteté, tant que la vie nous est laissée pour cela.

    Abraham a été appelé à quitter sa maison et son pays (Gn 12,1), Pierre ses filets (Mt 4,18), Matthieu son emploi (Mt 9,9), Élisée sa ferme (1R 19,19), Nathanaël sa retraite (Jn 1,47). Sans cesse, tous nous sommes appelés, d'une chose à l'autre, toujours plus loin, n'ayant pas de lieu de repos, mais montant vers notre repos éternel, et n'obéissant à un appel intérieur que pour être prêts à en entendre un autre.

    Le Christ nous appelle sans cesse, pour nous justifier sans cesse ; sans cesse, de plus en plus, il veut nous sanctifier et nous glorifier. Nous devons le comprendre, mais nous sommes lents à nous rendre compte de cette grande vérité, que le Christ marche en quelque sorte parmi nous, et que de sa main, de ses yeux, de sa voix, il nous fait signe de le suivre. Nous ne saisissons pas que son appel est quelque chose qui a lieu en ce moment même. Nous pensons qu'elle a eu lieu au temps des apôtres, mais nous n'y croyons pas, nous ne l'attendons pas vraiment pour nous-mêmes. »

    St John Henry Newman (1801-1890), Sermon « Divine Calls », Parochial and Plain Sermons vol. 8, n°2.

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  • Méditation - faire silence...

    « La voix du Seigneur est non pas faible (elle est, au contraire, très forte), mais tellement douce que si l'on ne fait pas un silence profond on ne peut l'entendre. Ceci n'est pas contradictoire. De là, l'importance extrême du silence... non pas seulement comme moyen de sanctification, mais bien comme condition sine qua non de notre union à Dieu. Si nous ne nous appliquons pas à tous les genres de silence, silence matériel, silence extérieur, silence intérieur, nous ne pourrons pas entendre la voix de Notre-Seigneur. C'est tout à fait impossible ; une âme qui n'est pas complètement entourée de silence ne le pourra jamais. »

    [P. Pierre-Thomas Dehau (1870-1956)], Des fleuves d'eau vive, Lyon, Les Éditions de l'Abeille, 1941.

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  • Méditation - Ici et maintenant

    « Ta sanctification est l’œuvre de chaque jour, du moment présent. C'est l'heure d'aujourd'hui, en ce moment, non demain, non dans un instant.
    Laisse le passé à la Miséricorde divine ; abandonne l'avenir à la Sagesse ; contente-toi de t'adapter à la manifestation présente de l'Amour divin sous quelque forme qu'il se présente.
    C'est maintenant, maintenant que tu dois t'armer de courage, de virilité, de générosité calme et tranquille ; n'attends pas demain ; le moment qui suit ne t'appartient pas.
    [...]
    C'est en cet endroit, et non en tel autre, qu'il faut gravir la montagne, aussi rude que te semble le sentier. C'est ici, ce n'est pas là, quoi qu'en dise ton sentiment, malgré les apparences qui semblent te rendre l'ascension impossible ou difficile. Ah ! Tu crois que les difficultés disparaîtront quand tu auras fui l'endroit présent ? Non, non, mon frère, n'obéis pas à ces suggestions dangereuses, à ce mirage séducteur.
    Pourquoi désirer immodérément ce qui n'est pas encore ?
    Pourquoi rêver à des situations qui ne sont pas la réalité présente ? Pourquoi précipiter ton action ? Pourquoi éparpiller tes forces ?
    C'est en la circonstance présente, et non en la suivante, que tu dois secouer ta léthargie, te renoncer, accomplir ton devoir.
    Tout est disposé par Dieu pour t'élever au-dessus de toi-même, quoi qu'il puisse te paraître.
    Ainsi la maladie ou la santé, les déboires ou la prospérité, la ruine ou la fortune, la perte de tes proches ou la société de tes amis, l'abandon et la malveillance ou l'amitié et l'estime, l'oppression injuste ou la domination paternelle, le labeur pénible ou le travail joyeux, le repos ou le mouvement extérieur, tout, tout peut contribuer à te libérer, te sauver, te vivifier, te sanctifier. »

    Dom Idesbald van Houtryve (1769-1837), La vie dans la paix (T. I, L. VII ch. IV), Éditions de l'Abbaye du Mont César, Louvain (Belgique), 1944.

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  • Vendredi 23 juin 2017

    Fête du Sacré-Cœur de Jésus

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    Journée mondiale pour la sanctification des prêtres
     
    Prière pour les prêtres

    Prière de sainte Faustine Kowalska
    proposée par la Congrégation pour le Clergé
     
    Ô mon Jésus, je te prie pour toute l’Église,
    accorde-lui l’amour et la lumière de ton Esprit,
    donne vigueur aux paroles des prêtres,
    de sorte que les cœurs endurcis
    s’attendrissent et reviennent à Toi, Seigneur.

    Ô Seigneur, donne-nous de saints prêtres ;
    conserve les Toi-même dans la sainteté.

    Ô Divin et Souverain Prêtre,
    que la puissance de ta miséricorde
    les accompagne partout et les défende
    des embûches et des lacets que le diable
    tend continuellement aux âmes des prêtres.

    Que la puissance de ta miséricorde,
    ô Seigneur, brise et anéantisse
    tout ce qui peut obscurcir la sainteté des prêtres,
    puisque Tu peux tout.

    Mon Jésus très aimé,
    je te prie pour le triomphe de l’Église,
    pour que Tu bénisses le Saint Père et tout le clergé ;
    pour obtenir la grâce de la conversion
    des pécheurs endurcis dans le péché ;
    pour une bénédiction et une lumière spéciales,
    je t’en prie, Jésus, pour les prêtres
    auprès de qui je me confesserai au cours de la vie
    Amen.

    Sainte Faustine
  • Méditation : Devenir saints : docilité à la grâce

    « Ce n'est pas seulement nous qui vivons, mais le Christ qui vit en nous, et le Saint-Esprit guide et oriente nos vies. La vertu chrétienne a sa source dans cette unité intérieure par laquelle notre moi est uni au Christ dans l'Esprit, nos pensées et nos désirs étant ceux du Christ.

    Ainsi toute notre vie chrétienne est-elle une vie d'union au Saint-Esprit et de fidélité à la volonté divine au plus profond de notre être. C'est donc une vie de vérité, de totale sincérité spirituelle, qui implique, par conséquent, une humilité héroïque. Car nous devons être vrais, comme nous devons être charitables, avant tout, envers nous-mêmes.

    Nous devons non seulement nous voir tels que nous sommes, dans notre vide et notre insignifiance, accepter et aimer notre néant, mais accepter aussi la réalité de notre vie telle qu'elle est, parce que c'est la réalité que le Christ veut assumer pour la sanctifier et la transformer à Son image et à Sa ressemblance.

    Si nous pouvons comprendre la présence du mal en nous, nous serons assez calmes et objectifs pour le traiter avec patience, en faisant confiance à la grâce du Christ. C'est ce qu'on entend par suivre les inspirations du Saint-Esprit, résister à la chair, persévérer dans le bien, refuser les exigences de notre moi extérieur faux, abandonnant ainsi le plus profond de notre cœur à l'action transformante du Christ. »

    Thomas Merton (1915-1968), Vie et Sainteté (chap. III), Traduit par Marie Tadié, Aux Éditions du Seuil, Paris, 1966.

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  • 1er Vendredi du mois dédié au Sacré Coeur de Jésus

    Acte d'abandon au divin Cœur de Jésus

    « Sacré Cœur de Jésus, apprenez-moi le parfait oubli de moi-même, puisque c'est la seule voie par où l'on peut entrer en vous ; faites en sorte que je ne fasse rien qui ne soit digne de vous ; enseignez-moi ce que je dois faire pour parvenir à la pureté de votre amour, duquel vous m'avez inspiré le désir. Je sens en moi une grande volonté de vous plaire et une grande impuissance d'en venir à bout sans une lumière et un secours très particulier que je ne puis attendre que de vous. Faites en moi votre volonté, Seigneur ; je m'y oppose, et je le sens bien ; mais je voudrais bien ne pas m'y opposer. C'est à vous à tout faire, divin Cœur de Jésus ; vous seul aurez toute la gloire de ma sanctification, si je me fais saint ; cela me paraît plus clair que le jour ; mais ce sera pour vous une grande gloire, et c'est pour cela seulement que je veux désirer la perfection. Ainsi soit-il. »

    St Claude la Colombière, Acte d'abandon au divin Cœur, in "Notice sur le Serviteur de Dieu le R. Père Claude de La Colombière de la Compagnie de Jésus" par le P. Pierre-Xavier Pouplard, Lyon, Librairie Ecclésiastique et Classique de Briday, 1875.

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  • Méditation avec Ste Elisabeth de la Trinité : « sanctifions-nous pour les âmes » !

    « Puisque Notre-Seigneur demeure en nos âmes, sa prière est à nous, et je voudrais y communier sans cesse, me tenant comme un petit vase à la source, à la fontaine de vie afin de pouvoir ensuite la communiquer aux âmes, laissant déborder ces flots de charité infinie. « Je me sanctifie pour eux afin qu'eux aussi soient sanctifiés dans la vérité » (saint Jean). Cette parole de notre Maître adoré, faisons-la nôtre ; oui, sanctifions-nous pour les âmes, et puisque nous sommes tous les membres d'un seul corps, dans la mesure où nous aurons abondamment la vie divine, nous pourrons la communiquer au grand corps de l’Église. »

    Ste Elisabeth de la Trinité (1880-1906), canonisée le 16 octobre dernier. In Sr Elisabeth de la Trinité, "Souvenirs publiés par le Carmel de Dijon" (ch. IX, p. 133), 1927. Cf. "Dans le Ciel de notre âme. Sœur Elisabeth de la Trinité 1880-1906", Par une Carmélite, 1958.

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  • Méditation - « Père, que votre volonté soit faite »

    Le Bx Charles de Foucauld met dans la bouche de Jésus les mots suivants :

    « Priez ainsi, mes petits enfants, et que ce soit là, pour ainsi dire, votre unique prière « Mon Père, que votre volonté soit faite. » (*) Cette prière contient tout : à la vérité elle exprime une chose qui arrivera toujours, qui arrivera nécessairement, mais elle exprime aussi le seul désir final de votre cœur, puisqu'elle exprime le seul désir final du mien... Priez ainsi, voulant tout ce que je veux, cela seul que je veux, comme je le veux, dans la mesure où je le veux « Mon Père, que votre volonté se fasse »... Je vous le répète dans cet état de prière et de volonté, votre prière et votre volonté sont noyées, perdues dans la volonté de Dieu, ne font qu'une avec elle, sont vraiment divines elles-mêmes...

    Cette prière sera celle que vous ferez éternellement dans le ciel... Mais, à cause de votre faiblesse, de l'infirmité de la nature humaine, de votre vue si trouble, si obscurcie, de votre cœur sans cesse défaillant, blessé, souffrant, malade, Dieu qui est un Père et qui veut que vous lui confiiez vos peines, vos misères, que vous vous jetiez dans son sein, sur son Cœur, dans ses bras, tels que vous êtes avec toutes vos infirmités, mes pauvres petits enfants, Dieu permet, il aime même que quand vous vous sentez pressés dans votre pauvre cœur humain d'un désir (pourvu qu'il soit pur, sans péché), quelconque, soit pour sa gloire, soit pour la consolation de mon Cœur, soit pour le bien du corps ou de l'âme de votre prochain ou de votre propre corps ou de votre propre âme, vous le lui exposiez en toute sincérité et vérité : pour vous décharger l'âme avec un abandon filial et lui faisant cet aveu, pour vous soulager en disant et demandant cela à votre bon père : mais il veut que toujours, toujours implicitement ou explicitement, vous ajoutiez : Mon Père, que votre volonté soit faite... Ainsi c'est toujours à ces derniers mots que revient votre prière... Que votre prière ne consiste qu'en ces seuls mots, ou qu'ils viennent à la suite de beaucoup d'autres, ils font toujours le fond, l'essence de toute prière, ils la résume quelle qu'elle soit... Que vous demandiez la glorification de Dieu, la sanctification d'une âme, toute autre chose, vous ne voulez et ne demandez jamais ces choses que dans la mesure où Dieu les veut parce qu'Il les veut, comme Il les veut... Tout ce que désire Dieu, et par conséquent tout ce que vous désirez, tout ce que veut Dieu, et par conséquent tout ce que vous voulez se trouve donc compris dans ces mots : « Père, que votre volonté soit faite ! » (*) »

    (*) : cf. Mt 6, 10.

    Bx Charles de Foucauld, Crier l’Évangile. Retraites en Terre Sainte (Retraite de huit jours à Ephrem, Dimanche), nouvelle cité, Paris, 1974.

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    Dessin ©J.-F. Kieffer

  • Méditation - Laissons-nous déranger !

    (suite des méditations proposées les 3 et 4 août derniers)

    « Une autre grande difficulté, c'est de savoir s'oublier promptement et de bonne grâce pour s'occuper d'autrui. Tel homme viendra s'adresser à nous pour nous confier une peine imaginaire quand nous succombons sous l'épreuve la plus réelle ; tel autre nous arrive avec sa voix de stentor et son gros rire d'athlète, justement quand nos nerfs sont exaspérés, et tout le reste de notre être, comme les feuilles du mimosa, dans un spasme de sensibilité douloureuse ; ou bien il vient verser le débordement de sa joie dans notre cœur noyé dans la tristesse, et son entrain est un reproche et comme une menace dans notre malheur. Voici que nous sommes enveloppés dans une affaire d'une haute responsabilité, tourmentés de quelque embarras pécuniaire, ou obsédés par un pressentiment sinistre ; ce sera justement le moment qu'on choisira pour nous inviter à nous jeter dans quelque petit embarras ridicule, ou pour faire appel à nos sympathies en faveur de quelque petit grief imperceptible ou de quelque rêve de souffrance. Ce sont là de bons matériaux pour notre sanctification ; mais ils sont difficiles à mettre en œuvre ; c'est un travail ingrat comme celui de remettre de vieilles briques en état pour servir dans un bâtiment neuf.

    Voilà des difficultés ; mais le ciel est au bout, et il faut marcher... Les difficultés ne feront que nous faire trouver plus sûrement notre objet, qui sera à lui-même sa grande et ample récompense, en nous amenant une sanctification plus élevée, plus complète, plus facile et plus prompte que tout autre. »

    R.P. Frédéric-William Faber (1814-1863), Conférences spirituelles (Tous les hommes ont une vocation spéciale), Paris, Bray et Retaux, 1872 (Sixième édition).

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  • Méditation - « Mais priez mes enfants... »

    « La prière est une lumière, une puissance ; elle est l'action même de Dieu : celui qui prie dispose de la puissance de Dieu.
    Vous ne verrez jamais celui qui ne prie pas devenir un saint. Ne vous laissez pas prendre aux belles paroles et aux apparences. Le démon aussi peut beaucoup : il est très savant ; il se change en ange de lumière. Ne vous fiez pas à la science : elle ne fait pas le saint. La seule connaissance de la vérité est impuissante à sanctifier : il y faut l'amour. [...]
    Je vais plus loin, et je dis que les bonnes œuvres de zèle, de charité, ne sanctifient pas toutes seules. Dieu n'a pas donné ce caractère à la sainteté. Les Pharisiens observaient la loi, faisaient l'aumône, consacraient la dîme au Seigneur : le Sauveur les appelle cependant des « sépulcres blanchis ». L’Évangile nous montre que la prudence, la tempérance, le dévouement peuvent s'allier à des consciences vicieuses : témoin les Pharisiens, ils travaillaient beaucoup mais leurs œuvres ne priaient point.
    Les bonnes œuvres extérieures ne font donc pas la sainteté d'une âme, ni la pénitence, ni la mortification. Que d'hypocrisie et d'orgueil peuvent recouvrir un habit pauvre et une mine exténuée par les privations !
    Mais une âme vit de prière. - Oh ! on ne se trompe jamais à ce caractère ! On prie : dès lors on a toutes les vertus, on est un saint. Qu'est-ce que la prière, sinon la sainteté en pratique ? Toutes les vertus y trouvent leur exercice. L'humilité, qui vous fait avouer à Dieu que vous manquez de tout, que vous ne pouvez rien ; qui vous fait avouer vos péchés, lever les yeux vers Dieu et confesser que Dieu seul est saint et bon.
    Il y a là aussi l'exercice de la foi, de l'espérance et de l'amour. Quoi encore ? En priant, nous exerçons toutes les vertus morales et évangéliques.
    Quand on prie, on fait pénitence, on se mortifie : on domine l'imagination, on cloue la volonté, on enchaîne le cœur, on s'humilie. La prière est donc la sainteté même, puisqu'elle renferme l'exercice de toutes les vertus.
    Il en est qui disent : La prière, ce n'est que de la paresse ! - Eh bien ! qu'on prenne ceux qui travaillent le plus, qui se dépensent toujours avec ardeur, ils auront bien plus de peine à prier qu'ils n'en avaient à se dévouer, à se sacrifier aux œuvres de zèle. Ah ! c'est qu'il est plus doux, plus consolant pour la nature, plus facile de donner que de demander à Dieu ! Oui, la prière est à elle seule la pratique de toutes les vertus ; sans elle, rien ne vaut ni ne dure. La charité même, sans la prière, qui la féconde et la rafraîchit, la charité se dessèche comme une plante sans racine. »

    (à suivre ce mardi 2 août, en la fête de St Pierre-Julien Eymard)

    St Pierre-Julien Eymard (1811-1868), La Divine Eucharistie, extraits des Ecrits et Sermons du Bienheureux Pierre-Julien Eymard, Deuxième Série, La sainte Communion (L'esprit de prière), Société Saint-Augustin, Desclée de Brouwer & Cie, Bruges - Lille - Paris - Lyon, 1926 (seizième édition).

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  • Méditation - de la douleur

    « Comme le remarque Mme de Staël, la douleur est donc un bien, ainsi que l'ont dit les mystiques ? Elle n'est pas un bien en soi, mais en ce qu'elle est l'instrument efficace d'un bien. La douleur est notre moyen naturel de perfectionnement ; elle est une dernière ressource pour l'âme qui, dans sa défaillance, abdique ses prérogatives.
    [...]
    La douleur sanctifie. Et elle sanctifie à un point qu'il n'est pas donné à celui qui la souffre de le savoir, si ce n'est peut-être par le sentiment qu'il en garde au fond de sa conscience. Remarquez combien les personnes qui ont souffert ensemble s'estiment après ! Le fait est surtout visible chez les époux, qui peuvent mieux s'apercevoir du perfectionnement qui s'est fait en leur cœur.
    La douleur seule entre assez en avant dans l'âme pour l'agrandir. Elle y réveille des sentiments que l'on ne soupçonnait point encore : elle va toucher jusqu'aux sources de la sainteté ! Dans ses élans, elle donne essor à des émotions que les plus grands artistes peuvent à peine entrevoir. Il y a dans l'âme des places très élevées où dort la vitalité, et que la douleur seule peut atteindre : l'homme a des endroits de son cœur qui ne sont pas, et où la douleur entre pour qu'ils soient !
    Ne redoutons pas les ravages de la douleur. Quelquefois elle vide entièrement l'âme, mais lorsqu'elle a passé, Dieu s'y précipite pour la remplir. Les joies du ciel descendraient-elles avec leur suavité dans toute l'âme humaine, si l'amertume de la douleur n'y avait partout éveillé une faim sacrée ? La joie se fait sa place quand le cœur s'agrandit : c'est dans le vase de la douleur que se répandra la Félicité. »

    Antoine Blanc de Saint-Bonnet (1815-1880), La douleur (ch.III), Le Mans, Le Club du livre rare, 1961 (1ère éd. 1849).

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  • Méditation - L'évangélisation des musulmans

    Les lignes qui suivent sont extraites du journal que tenait le Bx Charles de Foucauld à Béni-Abbès, à la date du 30 juin 1903.

    « 30 - Dernier jour du mois du Sacré COEUR. Commém. de S. Paul. - Voici encore des observations faites par Mgr Guérin au cours de sa visite.
    11° Par dessus tout, gardons-nous de croire que les musulmans sont inconvertissables, qu'ils ne sont pas mûrs pour l'Evangile. ... Tous les esprits sont faits pour la vérité, tous les coeurs pour la charité, toutes les âmes pour le bien : tous les humains sont appelés au salut éternel et à l'Eglise : tous les humains, les musulmans comme les autres, doivent et par conséquent peuvent se sauver et être dans l'Eglise... - Pourquoi, de fait, si peu de musulmans se sauvent-ils ? D'abord, cette question, nous n'avons peut-être pas grâce pour la résoudre. Dieu nous donne lumière pour connaître les choses nécessaires à bien remplir la mission qu'il nous donne, mais pas pour répondre à des questions oiseuses ; sans connaître la réponse à cette question nous pouvons très bien remplir nos devoirs de missionnaires, en imitant JÉSUS et les apôtres... Pourtant, pour diriger notre conduite, il est peut-être utile d'examiner cette question... Parmi les causes du peu de conversions des musulmans, on peut en signaler 4 : leur peu de bonne volonté, leur peu de connaissance de notre religion, notre peu de sainteté, les grâces que Dieu leur donne, bien que suffisantes, ne sont pas des plus abondantes. Pouvons-nous porter remède à ces 4 causes ? Oui, à toutes ; nous le pouvons et le devons : à la 1ère par la prière et surtout l'offrande pour eux du S. Sacrifice ; à la 2ème par la parole et l'exemple « comment se convertiront-ils si on ne les prêche pas », par un zèle beaucoup plus grand, une charité beaucoup plus ardente à les instruire de parole et d'exemple ; la 3ème en nous convertissant nous-mêmes, en commençant enfin une vie surnaturelle de foi, d'espérance et de charité ; à la 4ème par la prière, la pénitence, notre sanctification personnelle, l'offrande à cette intention de S. Sacrifices multipliés, la multiplication dans les contrées à évangéliser des bons religieux, des bonnes religieuses, des bons prêtres, des tabernacles, des SS. Sacrifices... Que chacun de nous se convertisse, vive de foi, d'espérance, de charité ; que chacun de nous, plein de charité surnaturelle voie JÉSUS dans chaque musulman qui se présente, et ne le laisse pas s'éloigner sans lui avoir fait, par la bonté, les paroles, la bienfaisance, l'exemple, tout le bien spirituel qu'il est apte à recevoir ; que chaque prêtre offre chaque fois qu'il le peut le S. Sacrifice pour le règne du Sacré COEUR sur les musulmans ; que chacun de nous offre au Sacré COEUR prières et pénitences pour la conversion des musulmans et l'envoi de nombreux et saints ouvriers dans ce champ du Père Céleste, que chacun soit non seulement un bon exemple, mais un « divin » exemple perpétuel, un « alter Xristus » : alors la grâce descendra, l'ignorance disparaîtra, la bonne volonté naîtra, JÉSUS règnera... La conversion des musulmans ne présente pas plus d'obstacles que celle de l'antique Rome, la grande Babylone ; soyons semblables aux apôtres par la ferveur, nous le serons pas le succès ; faisons des miracles de ferveur, Dieu fera des miracles de grâce. »

    Bx Charles de Foucauld (1858-1916), Carnet de Beni-Abbès 1901-1905, Œuvres spirituelles du Père Charles de Foucauld Tome XIII (pp.72-75), nouvelle cité, Paris, 1993.

    Les Missionnaires de la Miséricorde Divine.

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  • Messe présidée par le Pape François en la Fête du Sacré Cœur de Jésus

    Journée mondiale pour la sanctification des prêtres

    Conclusion du Jubilé romain des prêtres et des séminaristes
     

     Livret de la célébration

    C’était la dernière étape du Jubilé des prêtres : en la solennité du Sacré Cœur de Jésus, le Pape François a présidé une célébration eucharistique ce vendredi 3 juin dans la matinée, place Saint-Pierre, devant 6000 prêtres venus du monde entier et une petite foule de fidèles. Ce fut une nouvelle occasion pour lui de brosser le portrait idéal du prêtre selon le Cœur de Jésus et de lancer quelques mises en garde. Avec le sens de la formule qui le caractérise, le Saint-Père a souligné que le prêtre « n’est pas un comptable de l’esprit ». « Gare aux pasteurs qui privatisent leur ministère », a-t-il lancé.

    Le Pape François brosse le portrait d’un prêtre qui, comme le Bon Pasteur, cherche la brebis perdue, sans délai, sans avoir peur de s’aventurer hors du pâturage et hors des horaires de travail. « Le cœur qui cherche ne privatise pas les temps et les espaces, il n’est pas jaloux de sa légitime tranquillité, et il n’exige jamais de ne pas être dérangé ». Le pasteur selon le Cœur de Dieu ne défend pas ses propres aises, il n’est pas préoccupé de conserver sa bonne réputation ; au contraire, sans craindre les critiques, il est disposé à risquer même d’imiter son Seigneur, d’être calomnié comme Lui. Il ne demande pas qu’on lui paie ses heures supplémentaires.

    Le Souverain Pontife met en garde contre les multiples initiatives qui remplissent le ministère sacerdotal : catéchèse, liturgie, charité, engagements pastoraux et administratifs. Il ne faudrait surtout pas que cela pousse le prêtre à perdre de vue la question fondamentale : où est fixé mon cœur, quel trésor cherche-t-il ? Le cœur du prêtre n’est pas replié sur lui-même, il est tourné vers Dieu et vers les frères. Ce n’est plus « un cœur instable », qui se laisse attirer par la suggestion du moment ou qui va çà et là en cherchant des consensus et de petites satisfactions.

    Le prêtre est un pasteur, non un inspecteur du troupeau. Il est obstiné dans le bien. Pour cela, non seulement il tient les portes ouvertes, mais il sort à la recherche de celui qui ne veut plus entrer par la porte. Le prêtre ne jette jamais l’éponge ; il trouve parce qu’il prend des risques et parce qu’il ne se laisse pas décourager par les déceptions et les difficultés.

    Reprenant des idées plusieurs fois développées, le Saint-Père a encore averti que le prêtre du Christ ne devait pas choisir ses propres projets, mais être proche des gens concrets que Dieu, par l’Église, lui a confiés. Personne n’est exclu de son cœur, de sa prière et de son sourire. Et, quand il doit corriger, c’est toujours pour approcher ; il ne méprise personne, mais il est prêt à se salir les mains pour tous. Il tend la main en premier, rejetant les bavardages, les jugements et les venins. Il écoute les problèmes avec patience et il accompagne les pas des personnes, accordant le pardon divin avec une généreuse compassion. Il ne gronde pas celui qui laisse ou qui perd la route, mais il est toujours prêt à réinsérer et à calmer les querelles.

    Enfin, la joie de Jésus Bon Pasteur n’est pas une joie pour soi, mais c’est une joie pour les autres et avec les autres, la vraie joie de l’amour. Il est transformé par la miséricorde qui donne gratuitement. La tristesse pour lui n’est pas normale, mais seulement passagère : la dureté lui est étrangère, parce qu’il est pasteur selon le Cœur doux de Dieu. Enfin, le Pape François se veut aussi rassurant : malgré leurs limites et leurs péchés, les prêtres ont la certitude d’être choisis et aimés.

    Source : Radio Vatican (XS-RF).

    Texte intégral de l'homélie traduite en français ci-dessous.

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  • Méditation : Faire toutes ses actions par Marie

    « Afin que l'âme se laisse conduire par cet esprit de Marie, il faut :
    1° RENONCER à son propre esprit, à ses propres lumières et volontés avant de faire quelque chose : par exemple, avant de faire oraison, dire ou entendre la sainte Messe, communier, etc. ; parce que les ténèbres de notre propre esprit et la malice de notre propre volonté et opération, si nous les suivions, quoiqu'elles nous paraissent bonnes, mettraient obstacle au saint esprit de Marie.
    2° Il faut SE LIVRER à l'esprit de Marie pour en être mus et conduits de la manière qu'elle voudra. Il faut se mettre et se laisser entre ses mains virginales, comme un instrument entre les mains de l'ouvrier, comme un luth entre les mains d'un bon joueur. Il faut se perdre et s'abandonner en elle, comme une pierre qu'on jette dans la mer : ce qui se fait simplement et en un instant, par une seule œillade de l'esprit, un petit mouvement de la volonté, ou verbalement, en disant, par exemple : Je renonce à moi, je me donne à vous, ma chère Mère. Quoiqu'on ne sente aucune douceur sensible dans cet acte d'union, il ne laisse pas d'être véritable. [...]
    3° Il faut, de temps en temps, pendant son action et après l'action, RENOUVELER le même acte d'offrande et d'union ; et plus on le fera, et plus tôt on se sanctifiera, et plus tôt on arrivera à l'union à Jésus-Christ, qui suit toujours nécessairement l'union à Marie, puisque l'esprit de Marie est l'esprit de Jésus. »

    St Louis Marie Grignion de Montfort (1673-1716), 1ère règle de vie mariale, in "L'amour de la Sagesse éternelle" (Les quatre grandes règles de la vraie dévotion à la Très Sainte Vierge), M. Lescuyer et Fils - Imprimeurs à Lyon, 1962.

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  • Méditation : de la fidélité dans les "petites choses"

    « Nous ne sommes capables par nous-mêmes, ni de grandes, ni de petites choses ; mais nous devons plutôt désirer les petites, laissant à Dieu, quand il le jugera à propos, de nous en faire des grandes.
    Les petites choses de présentent tous les jours, à tous les instants ; les grandes s'offrent rarement. Les petites choses ne sont pas moins propres à nous sanctifier que les grandes, si même elles ne le sont pas davantage ; parce qu'elles nous entretiennent dans l'humilité et ne donnent point de prise à l'amour-propre. La fidélité aux petites choses, l'attention à plaire à Dieu jusque dans la moindre bagatelle, prouvent la délicatesse de l'amour. On peut faire les petites choses avec des dispositions si relevées, qu'elles soient plus agréables à Dieu que de grandes choses faites avec des dispositions moins parfaites. Jetons un coup d’œil sur le ménage de Nazareth, et nous en serons convaincus. Enfin, une chose est certaine par l’Écriture Sainte, c'est que celui qui néglige et méprise les petites choses, sera aussi négligent dans les grandes. Aspirons donc à la pratique des petites choses, et de tout ce qui est propre à nourrir en nous l'esprit d'enfance et de simplicité. »

    P. Jean-Nicolas Grou s.j. (1731-1803), Manuel des âmes intérieures, Recueil d'opuscules inédits (Deuxième Partie, Vérités fondamentales touchant la vie intérieure, Troisième vérité), Seconde édition belge, Liège, Imprimerie de L. Grandmont-Donders, Libraire, 1851.

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  • Méditation - Prière : Réparation pour les blasphèmes

    « Dieu nous a donné la langue afin qu'elle nous serve pour le bien, surtout pour le louer, Lui, notre Créateur et Rédempteur.
    Beaucoup d'hommes et de femmes se servent de la langue pour blasphémer et vomir des insultes vers la Divine Majesté. Dieu est jaloux de son Saint Nom ; il nous a donné un commandement : de ne pas nommer le nom de Dieu en vain.
    Jésus nous a appris le Pater, courte prière par laquelle nous demandons à Dieu les choses les plus nécessaires ; mais avant tout, il nous a appris à demander au Père la sanctification de son Saint Nom : Notre Père qui êtes aux cieux, que votre nom soit sanctifié... Pourtant, sur la terre, il n'y a pas un nom qui reçoive plus d'insultes que le nom de Dieu. Combien de blasphèmes contre Jésus-Christ dans les laboratoires, dans les casernes, dans les magasins, dans les familles ; dans la rue, que d'insultes on entend contre le fils de Dieu ! Chaque blasphème est comme un soufflet que le fils donne à son propre père. Blasphémer contre Jésus le Rédempteur du genre humain ! Dans une journée, combien de milliers et de millions de blasphèmes on prononce ! Le devoir des bons chrétiens est de donner réparation au Cœur de Jésus pour les insultes qu'il reçoit, lui offrir toutes les bonnes œuvres de la journée, de la semaine, en réparation des blasphèmes...
    Il est bon de rappeler l'épisode advenu à Fatima avant les apparitions de la Vierge : un ange majestueux s'était présenté aux enfants, il tenait dans ses mains un grand calice surmonté d'une hostie, il dit aux voyants : « Mettez-vous à genoux, baisez la terre et dites avec moi : Seigneur, je vous bénis pour ceux qui vous maudissent. »
    Puisque l'ange a conseillé aux trois enfants de réciter cette brève prière, c'est signe qu'elle plaît à Dieu et répare les blasphèmes. Il convient donc de la réciter souvent le long de la journée et avec dévotion. »

    Don Tomaselli G. (Oldino Maltes), Les Quinze Vendredis consécutifs en l'honneur du Sacré-Cœur, Deuxième édition en langue française, École du Livre, Barrira-Catania (Italie), 1952.

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    Fatima : Apparition de l'Ange aux trois enfants

  • Méditation - Prière : "Vers vous, ô mon Dieu, j'élève mon âme"

    Ad te levavi animam meam
    Vers vous, ô mon Dieu, j'élève mon âme
    (Introït)

    « Ad te levavi animam meam... Vers vous, Jésus-Christ, moi aussi, j'élève aujourd'hui mon âme, vers Vous, le Dieu qui est venu déjà, qui vient toujours, pour venir une dernière fois dans la gloire, juger les vivants et les morts et rendre à chacun selon ses œuvres.

    Au début de cette année sacrée, vous invitez mon âme à croître, à progresser en Vous, à se développer en tout point, et à réaliser toujours mieux votre Image. J'élève vers Vous mon âme si basse, si fatiguée, si rivée aux choses qui s'en vont et qui tombent.

    Seigneur Jésus, que dirai-je devant ma faiblesse ? J'élève le cri de ma confiance et je vous clame, moi aussi : "Seigneur, je me fie à Vous" (italiques), car je suis sûr de Vous !...

    Non, Seigneur, je ne me découragerai pas. Je reprends, aidé de votre grâce, le labeur de ma sanctification, en ce premier jour de l'année que célèbre votre Église. Je vous attends, Seigneur, je vous attends joyeux, confiant, ravi de ce que vous voulez bien me tendre, une fois de plus, la main qui guide dans les voies de la sainteté. »

    Dom Vandeur, Élévations sur la Messe de chaque jour, Avent (Dimanche de la première semaine), Éditions de Maredsous, Namur, 1956.

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    Don Simone Camaldolese (1378-1405), Gradual (Volume 1, folio 1r), Newberry Library
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  • Méditation - Prière : « Me voici, Seigneur, avec toutes mes infirmités et mes misères... »

    « Adorable Sauveur, j'ai entendu la parole si douce que vous avez inspirée vous-même à votre Apôtre : Approchons-nous avec confiance du trône de la grâce, afin d'y recevoir la miséricorde, et d'y trouver la grâce et le secours qui nous est nécessaire. Comment ne le verrais-je pas devant moi, ce trône de grâce ? Vous l'avez vous-même, ô divin Jésus, élevé au milieu de nous, et sous les yeux de vos enfants, lorsque vous avez institué le sacrement adorable qui nous met en possession de votre Corps sacré, et par là même de votre Personne divine. C'est bien ici que j'entends ces paroles suaves : Venez à moi, vous tous, vous surtout qui portez le lourd fardeau de toutes les misères qui sont la conséquence de cette pauvre nature, gâtée et pervertie dès son origine. Venez, et moi je vous soulagerai.
    Se peut-il, ô très doux Jésus, que des chrétiens, vos enfants, demeurent sourds à cette invitation partie de votre Cœur divin ; et peut-on concevoir qu'il y ait des âmes insensibles, indifférentes, assez aveugles pour ne rien puiser à cette source intarissable de toutes les célestes bénédictions ? Ah ! Seigneur, du moins ce ne sera pas moi qui refuserai de demander, de chercher et de frapper à la porte de votre Cœur, moi qui sais bien que celui qui vous prie est toujours exaucé, que celui qui cherche le bonheur auprès de vous, ne manque jamais de le rencontrer, enfin que l'âme fidèle est assurée de pénétrer dans un asile toujours ouvert aux pauvres et aux malheureux, quand elle sait frapper à la porte de votre Cœur.
    Me voici donc, Seigneur, avec toutes mes infirmités et mes misères. Si le souvenir de mes infidélités anciennes, et de mes chutes nombreuses me poursuit et m'attriste, la pensée de votre miséricorde me soutient et relève mon courage. N'est-ce pas pour me sauver que vous êtes mort sur la croix ? N'est-ce pas pour être tous les jours sur cet autel mon prêtre, mon médiateur, ma victime, que vous avez institué le sacrement adorable de la divine Eucharistie ? Comment pourrais-je douter un seul instant de l'amour infini qui vous a porté à opérer en ma faveur de si profonds mystères de miséricorde ?
    Eh bien, Seigneur, je m'approche de vous, et je tombe à vos pieds, en vous demandant les effets de cette immense miséricorde. Ouvrez en ma faveur le trésor de la grâce ; ce trésor, c'est votre propre Cœur dans lequel habite toute la plénitude de la divinité ; inclinez-le vers moi, ce Cœur brûlant d'amour, et faites couler sur mon âme un torrent de bénédictions et de grâces. Vous le savez ; ce que je désire, et ce que je vous demande, c'est l'accomplissement sur moi de votre volonté adorable. Or, votre volonté, c'est ma sanctification. O Jésus, sanctifiez mon âme, mon intelligence, mon imagination, ma mémoire ; sanctifiez mon cœur, ma volonté avec tous ses désirs, tous ses mouvements et toutes ses affections ; sanctifiez mon corps et tous mes sens, afin que je ne les emploie que pour votre service, pour procurer votre gloire, et pour l'édification de mes frères. Sanctifiez ma vie, mes occupations, mon travail, mes douleurs et mes tristesses, comme mes consolations et mes joies ; sanctifiez ma mort, et rendez-la précieuse devant vous, comme vous l'avez promis pour vos élus et pour vos saints.
    Mais comment pourrais-je oublier mes frères qui s'égarent, et qui désertent votre maison, pour courir après les joies trompeuses et les fausses délices d'un monde plongé dans la corruption et dans l'aveuglement le plus funeste ? Divin Jésus, ayez pitié de ces pauvres âmes qui se perdent en s'éloignant de vous, en oubliant, de la manière la plus déplorable, les promesses et les engagements sacrés de leur baptême. Que votre grâce aille les chercher, qu'elle les éclaire, qu'elle les touche pour les ramener à vous ; ne les abandonnez pas, malgré leur ingratitude. Vous avez pleuré sur elles comme sur moi, pendant que vous étiez sur la terre ; laissez tomber une larme brûlante d'amour sur ces cœurs qui peuvent encore vous aimer et contribuer à votre gloire. Oui, ô mon divin Sauveur, je l'espère avec une douce confiance, ce jour sera un jour de grâce et de miséricorde ; nos adorations, nos hommages, la ferveur de nos prières, attireront des torrents de grâces sur nous aussi bien que sur les pauvres pécheurs qui sont l'objet de notre compassion, et dont le retour sincère à l'observation de votre loi sainte, doit répandre la joie dans l’Église et parmi tous vos enfants. Seigneur, Seigneur, ayez pitié de nous, détournez vos yeux de nos crimes, et ne vous souvenez que de vos éternelles miséricordes. »

    Abbé François-Xavier Coulin (1800-1887), La Divine Eucharistie, Tome I, "Entretiens avec Jésus-Christ dans le Très Saint Sacrement", Paris - Tournai, H. Casterman, 1861.

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  • Méditation : les saintes larmes

    « Espérons, espérons, nous tous qui pleurons, qui versons des larmes innocentes ; espérons, si nous pleurons les douleurs de notre corps ou de notre âme : elles nous servent de purgatoire, Dieu s'en sert pour nous faire lever les yeux vers lui, nous purifier, nous sanctifier.

    Espérons encore plus si nous pleurons les douleurs des autres, car cette charité nous est inspirée de Dieu et lui plaît ; espérons encore plus si nous pleurons nos péchés, car cette componction est mise dans nos âmes par Dieu lui-même. Espérons encore plus si nous pleurons d'un cœur pur les péchés des autres, car cet amour de la gloire de Dieu et de la sanctification des âmes nous sont inspirés de Dieu et sont de grandes grâces.

    Espérons, si nous pleurons de désir de voir Dieu et de douleur d'être séparés de lui ; car ce désir amoureux est l'œuvre de Dieu en nous. Espérons encore plus si nous pleurons seulement parce que nous aimons, sans rien désirer ni craindre, voulant pleinement tout ce que Dieu veut et ne voulant que cela, heureux de sa gloire, souffrant de ses souffrances passées, pleurant tantôt de compassion au souvenir de sa Passion, tantôt de joie à la pensée de son Ascension et de sa gloire, tantôt simplement d'émotion parce que nous l'aimons à en mourir !

    Ô très doux Jésus, faites-moi pleurer pour toutes ces causes ; faites-moi pleurer toutes les larmes que fait répandre l'amour en vous, par vous et pour vous. Amen. »

    Bx Charles de Foucauld (1858-1916), Méditations sur les passages des saints Évangiles relatifs à quinze vertus, Nazareth 1897-98 (n°15), Œuvres Spirituelles, Seuil, 1958.

    Marie-Madeleine_de-Coter_1a.jpg

    Colijn de Coter (v.1450-v.1540), Marie-Madeleine en deuil (détail)
    Museum of Fine Arts, Budapest, Hongrie

    (Crédit photo)