Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

pleurs

  • Méditation - Prière à l'occasion d'un décès

    « Hélas, si vous l'aviez voulu, Seigneur, elles ne couleraient pas de mes yeux ces larmes brûlantes que je répands aujourd'hui en votre présence. Si vous l'aviez voulu, il vivrait et serait encore près de moi, cet être si tendrement aimé dont la mort a brisé mon cœur. Mais j'adore votre volonté dont les desseins sont impénétrables, et qui est toujours miséricordieuse jusque dans ses rigueurs apparentes. J'essaye de me soumettre sans murmure. Je courbe la tête, et j'accepte, ô mon Dieu, en l'unissant à la vôtre, la croix douloureuse dont vous m'accablez. Je vous conjure seulement de m'aider à la porter, afin de rendre possible à mon pauvre courage un sacrifice qui me semble au-dessus de mes forces.

    O Seigneur, soutenez mon cœur abattu ! Ranimez-le par les pensées consolantes de la foi, afin que je ne m'attriste pas comme ceux qui n'ont pas d'espérance ; car je le sais, ô mon Sauveur, vous avez vaincu la mort. Celui qui a cru en vous ne meurt pas à jamais ; et cette mort passagère qui n'est qu'un sommeil, nous fait entrer dans l'éternelle vie. Je le sais encore : les liens que vous avez formés vous-mêmes, les affections que vous avez bénies peuvent bien être séparés pour un temps sur cette triste terre, mais ils doivent se retrouver au ciel, là où l'on s'aime mieux encore parce qu'on s'aime en vous, ô mon Dieu ; là où les familles, dispersées ici-bas par la mort, se réunissent et se reforment pour ne plus se quitter. Recevez donc dans votre royaume celui que je pleure, ô mon Père, oubliez ses fautes, faites-lui miséricorde, donnez-lui votre paix. Et accordez-moi Seigneur, tant qu'il vous plaira que je vive, de me sanctifier de telle sorte par la souffrance que je sois un jour réuni à ceux que j'ai tant aimés, et à vous, mon Dieu, que je dois aimer plus que toutes choses. Ainsi soit-il. »

    Henri Lacordaire (1802-1861), cité in P. J.-B. Gosselin s.j., Sujets d'oraison pour tous les jours de l'année, Tome III (23), 3ème édition revue et notablement augmentée, Apostolat de la Prière, Toulouse, 1950.
  • Méditation : les saintes larmes

    « Espérons, espérons, nous tous qui pleurons, qui versons des larmes innocentes ; espérons, si nous pleurons les douleurs de notre corps ou de notre âme : elles nous servent de purgatoire, Dieu s'en sert pour nous faire lever les yeux vers lui, nous purifier, nous sanctifier.

    Espérons encore plus si nous pleurons les douleurs des autres, car cette charité nous est inspirée de Dieu et lui plaît ; espérons encore plus si nous pleurons nos péchés, car cette componction est mise dans nos âmes par Dieu lui-même. Espérons encore plus si nous pleurons d'un cœur pur les péchés des autres, car cet amour de la gloire de Dieu et de la sanctification des âmes nous sont inspirés de Dieu et sont de grandes grâces.

    Espérons, si nous pleurons de désir de voir Dieu et de douleur d'être séparés de lui ; car ce désir amoureux est l'œuvre de Dieu en nous. Espérons encore plus si nous pleurons seulement parce que nous aimons, sans rien désirer ni craindre, voulant pleinement tout ce que Dieu veut et ne voulant que cela, heureux de sa gloire, souffrant de ses souffrances passées, pleurant tantôt de compassion au souvenir de sa Passion, tantôt de joie à la pensée de son Ascension et de sa gloire, tantôt simplement d'émotion parce que nous l'aimons à en mourir !

    Ô très doux Jésus, faites-moi pleurer pour toutes ces causes ; faites-moi pleurer toutes les larmes que fait répandre l'amour en vous, par vous et pour vous. Amen. »

    Bx Charles de Foucauld (1858-1916), Méditations sur les passages des saints Évangiles relatifs à quinze vertus, Nazareth 1897-98 (n°15), Œuvres Spirituelles, Seuil, 1958.

    Marie-Madeleine_de-Coter_1a.jpg

    Colijn de Coter (v.1450-v.1540), Marie-Madeleine en deuil (détail)
    Museum of Fine Arts, Budapest, Hongrie

    (Crédit photo)

  • Mois du Sacré-Coeur - Cinquième Jour

    Cinquième Jour
     
    Prions pour les âmes faibles qui sont sur le point de se laisser entraîner au mal.

    Jésus et le père affligé, le priant de guérir son enfant.

    Le Cœur de Jésus ne peut résister aux larmes, à celles surtout qu’on verse pour les autres… - « Va, dit-il à ce père aimant, ton fils est guéri. » Ah ! qui donc n’a autour de soi des âmes dont l’état est bien autrement dangereux que celui de ce jeune enfant ?... pour les guérir, allez à Jésus ; priez, pleurez et attendez… Mon Dieu, faites-moi bientôt, pour ceux que j’aime et que je veux saints, faites-moi bientôt entendre cette parole : « Console-toi, ils vivent tous pour le Ciel ! »

    Je me mortifierai aujourd’hui en ne disant aucune parole méchante.
  • Méditation : notre misère et la miséricorde divine

    « Êtes-vous tombé ? Relevez-vous, et tournez-vous vers le médecin de votre âme ; il vous ouvrira les entrailles de sa miséricorde. Êtes-vous tombé une seconde fois ? Relevez-vous derechef, gémissez et criez : celui qui a répandu son sang pour vous, vous recevra dans sa grâce. Êtes-vous tombé une troisième et quatrième fois ? Relevez-vous encore, pleurez, soupirez, humiliez-vous et Dieu ne vous abandonnera point, car il ne rejette point les cœurs humiliés, ni ceux qui retournent à lui par la pénitence. Autant de fois que vous vous relèverez, autant de fois il vous recevra. La malice ni l’infirmité de l’homme ne saurait être si grande, qu’elle surpasse la divine miséricorde, qui n’a ni bornes ni limites ; et partant, que vos péchés ne vous rendent pas pusillanime, mais humble.

    [...] Ne vous attristez pas de ne pouvoir offrir à Dieu une douleur sensible de vos péchés. C’est assez qu’elle soit en la raison et en la volonté, pour être agréable à Dieu. Et bien que votre cœur soit aride et que vous ne puissiez tirer une larme de vos yeux, cette douleur ne laissera pas d’opérer la rémission de vos péchés. L’humilité qui nous fait connaître notre propre misère et juger imparfaites et viles toutes les bonnes œuvres que nous faisons, et la pieuse confiance que nous avons en Dieu, par laquelle nous espérons miséricorde, fondées sur les mérites de la vie et de la mort de Jésus-Christ, son Fils, surpassent toutes les actions pénibles que nous pouvons faire pour la satisfaction de nos péchés... »

    Sébastien Zamet (1588-1655), Avis spirituels (I-II), in "Lettres spirituelles publiées d'après les copies authentiques, avec une introduction et des notes par Louis N. Prunel. Et précédées des Avis spirituels du même prélat", Paris, Alphonse Picard et fils, 1912.

    enfant-prodigue-rembrandt.jpg

    "Le Retour de l’enfant prodigue", eau-forte de Rembrandt
    (Pierpont Morgan Library, New York)

  • Méditation : douloureuse prière...

    « Ne nous étonnons pas que notre prière demeure douloureuse ; elle n'en est ni moins prière, ni moins puissante sur le Coeur de Dieu. Le bon Dieu ne nous demande pas de ne pas souffrir ; Il nous demande de prendre notre croix à deux mains et de la lui offrir en union avec la sienne. Nous comprendrons un jour que les heures où Il la dépose sur nos épaules sont les plus précieuses de notre vie.

    "Bienheureux ceux qui pleurent, parce qu'ils seront consolés". Méditons parfois cette association de mots "bienheureux" et "ceux qui pleurent". Evidemment, c'est une vérité qui nous dépasse ici-bas. La terre n'est pas la patrie de la vérité ; on n'y connaît que des vérités partielles. Et c'est pourquoi le bon Dieu a ajouté au regard de raison, qui est trop court, le regard de foi, qui est une participation à son propre regard. Il développe en nous ce regard supérieur. Nous le remercierons un jour. »

    [Dom Augustin Guillerand, Op Cart (1877-1945)], Voix Cartusienne, Roma, Benedettine di Priscilla, 1959.

    coeur-jesus-paray-a.jpg

  • Méditation - Prière : saint Silouane

    « Où es-Tu ô ma Lumière et ma Joie ?
    Le parfum de ton passage est resté dans mon âme et j'ai soif de Toi !
    Mon coeur est sans courage et rien ne me donne de joie.
    Je t'ai attristé et Toi Tu m'as caché ta face.
    Mon coeur t'aime, aussi te désire-t-il et te cherche-t-il en pleurant.
    Tu as orné le ciel d'étoiles, l'air de nuages, la terre de fleuves et de riants jardins ;
    mais c'est Toi et Toi seul que j'aime, et non le monde si beau soit-il.
    C'est Toi que je désire, Seigneur.
    Je ne puis oublier ton regard tranquille et doux ;
    je t'en supplie avec des larmes :
    viens, pénètre en moi et purifie-moi de mes péchés.
    Toi qui, du haut de ta gloire, jettes un regard ici-bas,
    Tu sais bien la ferveur du désir de mon àme.
    Ne m'abandonne pas, exauce ton serviteur qui crie, comme le prophète David :
    "Pardonne-moi, mon Dieu, selon ta grande miséricorde." »

    Saint Silouane l'athonite, moine russe du Mont Athos (1866-1938), Ecrits spirituels.

    Saint_Silouane_Athos_icone3.jpg

  • Méditation : premier jour de Carême

    « "Rappelle-toi, ô homme, que tu es poussière, et que tu retourneras en poussière"...

    L'Eglise ne nous fait entendre ce langage si dur... que pour nous inspirer, dès ce premier jour de Carême, les sentiments d'une sainte et amère componction. La componction du coeur, c'est la seconde disposition essentielle à quiconque veut atteindre une des principales fins du Carême : faire une salutaire pénitence. Si nos oeuvres de mortification et de pénitence sont unies aux sentiments d'un coeur vraiment contrit et humilié, Dieu les aura pour agréables. Il nous pardonnera ; sa parole y est engagée : "Jamais, dit le prophète royal, Dieu ne rejettera un coeur contrit et humilié. Cor contritum et humilitatum, Deus, non despicies" (Ps 18). Mais si ces dispositions nous manquent, ne devons-nous pas craindre que tous les exercices du Carême, si pénibles qu'ils soient, ne nous apportent que très peu d'avantages ?

    Demandez à Dieu instamment qu'il veuille déposer dans votre âme les sentiments d'un "coeur contrit et humilié" ; dites-lui avec le prophète : "Nourrissez-moi, Seigneur, du pain des larmes, et que mes pleurs me tiennent lieu de breuvage" (Ps 79). »

    Père Bruno Vercruysse, Nouvelles méditations pratiques pour tous les jours de l'année..., Tome I, Braine-le-Comte / Paris, Charles Lelong / Jouby et Roger, 1874 (6e éd.).

    labours-b.jpg

  • 22 novembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Jésus pleure sur Jérusalem (Lc 19, 41-44)

    « Quand notre Seigneur et Sauveur fut proche de Jérusalem, à sa vue, il pleura sur elle : "Ah ! si en ce jour tu avais compris, toi aussi, le message de paix ! Mais maintenant encore il demeure caché à tes yeux. Oui, des jours vont fondre sur toi où tes ennemis t'environneront de retranchements"... Quelqu'un dira peut-être : "Le sens de ces paroles est clair ; de fait, elles se sont réalisées au sujet de Jérusalem ; l'armée romaine l'a assiégée et dévastée jusqu'à l'extermination, et le temps viendra où il n'en restera plus pierre sur pierre."

    Je ne le nie pas, Jérusalem a été détruite à cause de son aveuglement, mais je pose la question : ces pleurs ne concernaient-ils pas notre Jérusalem à nous ? Car nous sommes la Jérusalem sur laquelle Jésus a pleuré, nous qui imaginons avoir un regard si pénétrant. Si, une fois instruit des mystères de la vérité, après avoir reçu la parole de l'Évangile et l'enseignement de l'Église..., l'un de nous pèche, il provoquera lamentations et pleurs, car on ne pleure sur aucun des païens, mais sur celui qui après avoir fait partie de Jérusalem a cessé d'en être.

    Des pleurs sont versés sur notre Jérusalem parce qu'en raison de ses péchés "les ennemis vont l'entourer", c'est-à-dire les forces adverses, les esprits mauvais. Ils dresseront autour d'elle un retranchement ; ils l'assiègeront, et "ils n'en laisseront pas pierre sur pierre". C'est ce qui arrive lorsqu'après une longue continence et plusieurs années de chasteté, un homme succombe, vaincu par les séductions de la chair... Voilà donc la Jérusalem sur laquelle des pleurs sont versés. »

    Origène (v.185-253), Homélie 38 sur Luc, PG 13, 1896-1898 (Trad. A.-G. Hamman, "Thèmes et figures bibliques", Desclée de Brouwer, Paris, 1984).

  • 2 août : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "Le royaume des cieux est encore semblable à un filet jeté dans la mer, et qui recueille des poissons de toutes sortes. Et lorsqu’il est plein, les pêcheurs le tirent sur le bord, où s’étant assis ils mettent ensemble tous les bons dans des vaisseaux, et jettent dehors les mauvais".
    En quoi cette parabole est-elle différente de celle "de l’ivraie", puisque l’une et l’autre montre que de tous les hommes, les uns seront enfin sauvés, et les autres réprouvés ? Oui, en effet, nous voyons dans l’une et dans l’autre qu’une partie des hommes se perdent, mais d’une manière différente. Ainsi ceux qui étaient figurés par la parabole des semences se perdent, parce qu’ils n’écoutent point la parole de la vérité ; ceux qui sont figurés par l’ivraie se perdent, par leur doctrine hérétique, et par leurs erreurs : mais ces derniers périssent à cause du dérèglement de leurs moeurs et de leur mauvaise vie. Et ceux-ci sans doute sont les plus misérables de tous, puisqu’après avoir connu la vérité et avoir été pris dans "ce filet" spirituel, ils n’ont pu se sauver dans l’Eglise même.

    Jésus-Christ marque en un endroit de l’Evangile qu’il séparera lui-même les bons d’avec les méchants, comme un pasteur sépare les brebis d’avec les boucs ; et il dit ici au contraire, aussi bien que dans la parabole de l’ivraie, que ce discernement se fera par les anges. "C’est ce qui arrivera à la fin du monde. Les anges viendront et sépareront les méchants des justes, et les jetteront dans la fournaise du feu ; c’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents". Le Sauveur parle quelquefois à ses disciples d’une manière plus simple et plus commune, et quelquefois aussi d’une manière plus élevée. Il interprète de lui-même cette parabole des poissons sans attendre qu’on l’interroge, pour inspirer encore plus de terreur. Car afin que vous ne croyiez pas qu’une fois jetés dehors les mauvais poissons n’auront plus rien à craindre, qu’ils en seront quittes pour une simple séparation, Jésus-Christ montre le châtiment qui les attendent dehors en disant qu’ils "seront jetés dans la fournaise du feu", et il marque la violence de la douleur qu’ils souffriront en disant : "Là il y aura des pleurs et des grincements de dents".

    Considérez, je vous prie, mes frères, par combien de voies on peut se perdre. On se perd comme les semences ou "dans le chemin", ou "dans les pierres", ou "dans les épines".
    On se perd par l’ivraie ou l’hérésie. On se perd enfin, comme les mauvais catholiques, dans "le filet" de l’Eglise. Après cela est-ce sans sujet que le Fils de Dieu dit : "Que la voie qui mène à la perdition est large, et que beaucoup y entrent" (Mt VII, 13) ? »

    Saint Jean Chrysostome (v.344-407), Homélie sur Saint Matthieu (XLVII, 4), in "Oeuvres complètes" (Tome VII) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, éditeurs, 1865.

    Source : Abbaye Saint Benoît.