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  • Méditation - « Qu'au nom de Jésus, tout genou fléchisse dans le ciel, sur la terre et dans les enfers ! » (Ph 2, 10)

    « Jésus, c'est le prix du sang de l'agneau de Dieu ; Jésus, c'est le nom venu du ciel pour sauver le monde ; Jésus, c'est la lumière des âmes, la joie des cœurs, l'incomparable trésor de tous ceux qui aiment.
    Jésus, c'est la science des apôtres, la force des martyrs, la paix des confesseurs, l'allégresse des vierges, la couronne de tous les saints.
    Jésus, c'est la gloire du ciel, l'espérance de la terre, la terreur de l'enfer.
    Jésus, c'est le nom unique de l'unique époux ; c'est notre bien, notre bonheur, notre paradis, notre tout. En dehors de Jésus, nous n'avons rien ; et sans Jésus, tout ne nous est rien.
    Jésus, nous n'avons fait que dire votre nom, et nous avons assez de quoi méditer. Jésus ! Faites-nous connaître, faites-nous aimer, faites-nous goûter Jésus, uniquement Jésus, et éternellement Jésus. »

    P. Emmanuel André (1826-1903), Méditations pour tous les jours de l'année liturgique, Éditions Sainte-Madeleine, Le Barroux, 2004.

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    Carl Heinrich Bloch (1834-1890), Le Consolateur
    Chapelle du château de Frederiksborg, Copenhague (Danemark)

    (Crédit photo)

  • Méditation - La prière d'intercession

    « Il n'y a pas d'autre prière d'intercession que celle de Jésus suppliant le Père, avec une grande clameur de larmes et de souffrances (He 7, 25), au creux de notre solitude. C'est la prière de l'Agneau sans tache qui porte le péché du monde, et justifie des multitudes en s'accablant lui-même de leurs fautes (Is 53, 1). Durant sa vie publique, Jésus passait des nuits en prière pour la venue du Règne. Pendant la Passion, il va supplier le Père avec sa souffrance et ses larmes. Tout homme de prière est appelé, un jour ou l'autre, à suivre l'Agneau au lieu du Crâne, avec tous les Abel et les Job de la terre, il en est réduit à prier avec des larmes.

    La prière de Silouane pour les hommes tire sa source de sa communion profonde avec les pécheurs. Un jour qu'il est accablé par les épreuves et les tentations de toutes sortes, il demande au Seigneur ce qu'il doit faire pour que son cœur devienne humble. Et le Seigneur lui répond : « Tiens-toi dans ta pensée en enfer et ne désespère pas » (Silouane, Spiritualité orientale n.5, Ed. Bellefontaine, 1971, p. 65). Comme Jésus, il descend aux enfers et, en expérimentant son propre péché, il communie à l'angoisse, à la souffrance et à la solitude de ses frères loin de Dieu. Il peut alors crier vers le Père, le supplier d'avoir pitié et de l'arracher, avec tous ceux dont il est solidaire, à l'abîme du péché. Je pense qu'il n'y a pas d'autre prière d'intercession que celle-là, car elle nous fait communier à l'unique prière du Christ à Gethsémani et sur la Croix :

    « Aime les hommes à ce point que tu prennes sur toi le poids de leurs péchés, car il veut que nous aussi aimions également nos frères » (Silouane, p. 71).

    [...] De même que nous ne pouvons crier qu'à partir du tragique de notre existence en donnant à Dieu un nom propre, de même, il faut communier au tragique de la vie de nos frères pour prier en leur nom. »

    P. Jean Lafrance (1931-1991), La prière du cœur (V, 2), Abbaye Ste Scholastique, Dourgne, 1978.
    Texte intégral en ligne (pdf)

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  • Amende Honorable à Marie Immaculée

    « O Cœur Immaculé de Marie, chef-d’œuvre de Dieu, délices de la Très Sainte Trinité, vous bénir et vous glorifier devrait être notre bonheur. Vous nous avez tant aimés ! Après Dieu, c'est à vous que nous devons tout. Vous nous avez donné Jésus ; et pour nous, pour notre salut, vous avez souscrit à son immolation ; vous avez partagé ses souffrances ; votre douleur a été grande comme la mer !
    Pourtant, au lieu de vous aimer, hélas ! il y a des malheureux inspirés par l'enfer, qui osent lancer contre vous, contre vos privilèges les plus glorieux, d'exécrables blasphèmes !
    Et chaque jour, par leurs péchés, des millions de chrétiens renouvellent la Passion de Jésus et la vôtre ! Et moi-même, que de fois, par mes fautes, je me suis uni aux bourreaux du Calvaire !
    O Mère de miséricorde, Refuge des pécheurs, pardon !
    Pardon pour moi. Que désormais je sois pour vous, comme saint Jean, un fils plein de tendresse.
    Pardon pour vos blasphémateurs et pour tous les pécheurs de l'univers.
    Pour eux, Jésus a versé tout son sang. Pour eux, il vous a confié toutes les grâces, fruit de sa mort. O Mère si puissante et si bonne, ayez pitié de vos enfants, fils prodigues.
    Eclairez-les, touchez-les, convertissez-les, et qu'un jour ils aillent au Ciel célébrer à jamais vos bontés maternelles ! »

    Allons au Cœur de Marie - Manuel de la Garde d'Honneur du Cœur de Marie, deuxième édition, Besançon, Imprimerie catholique de l'Est - Monastère de N.D. de Charité, 1938 (1ère éd. en 1921).

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  • Amende honorable à Marie Immaculée

    « Ô Cœur Immaculé de Marie, chef-d’œuvre de Dieu, délices de la Très Sainte Trinité, vous bénir et vous glorifier devrait être notre bonheur. Vous nous avez tant aimés ! Après Dieu, c'est à vous que nous devons tout. Vous nous avez donné Jésus ; et « pour nous, pour notre salut », vous avez souscrit à son immolation ; vous avez partagé ses souffrances ; « votre douleur a été grande comme la mer » !
    Pourtant, au lieu de vous aimer, hélas ! il y a des malheureux inspirés par l'enfer, qui osent lancer contre vous, contre vos privilèges les plus glorieux, d'exécrables blasphèmes !
    Et chaque jour, par leurs péchés, des millions de chrétiens renouvellent la Passion de Jésus et la vôtre ! Et moi-même, que de fois, par mes fautes, je me suis uni aux bourreaux du Calvaire !
    Ô Mère de miséricorde, Refuge des pécheurs, pardon !
    Pardon pour moi. Que désormais je sois pour vous, comme saint Jean, un fils plein de tendresse.
    Pardon pour vos blasphémateurs et pour tous les pécheurs de l'univers.
    Pour eux, Jésus a versé tout son sang. Pour eux, il vous a confié toutes les grâces, fruit de sa mort. O Mère si puissante et si bonne, ayez pitié de vos enfants, « fils prodigues ».
    Eclairez-les, touchez-les, convertissez-les, et qu'un jour ils aillent au Ciel célébrer à jamais vos bontés maternelles ! »

    « Ô bon Jésus, je vous en conjure, par l'amour que vous portez à votre Mère, donnez-moi de l'aimer véritablement, comme vous l'aimez vous-même et comme vous désirez qu'elle soit aimée ! » Amen ! (1)

    1. Le saint Cœur de Marie, du P. Lintelo, ch. VII, p. 227.

    Allons au Cœur de Marie - Manuel de la Garde d'Honneur du Cœur de Marie, deuxième édition, Besançon, Imprimerie catholique de l'Est - Monastère de N.D. de Charité, 1938 (1ère éd. en 1921).

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    Duccio di Buoninsegna (v.1260-v.1318), partie centrale de la "Maestà" (Vierge en majesté)
    Museo dell'Opera Metropolitana del Duomo, Sienne (Italie)

    (Crédit photo)

  • Méditation - Espérez, espérez encore, espérez toujours !

    « La vie terrestre n'est qu'un combat (1). On y est vainqueur ou vaincu, mais nul n'a le secret de s'y soustraire. Or, j'ose bien dire que sur ce vaste champ de bataille qui s'appelle la vie chrétienne, il n'y a pas un seul coin de terrain où la lutte soit plus vive et plus acharnée que sur le terrain de l'espérance. On comprend qu'il en soit ainsi, car, à bien y regarder, c'est là que toute l'affaire du salut se décide. Il s'agit bien, pour être sauvé, de croire en Dieu et de l'aimer ; mais c'est par l'espérance que la foi fleurit en amour. Sans elle notre arbre spirituel n'est qu'une racine sans tige et par là même sans fruits. Aussi, pour une tentation que les âmes ont contre la foi, elles en ont dix et vingt contre l'espérance. Il n'y a guère non plus de péchés sur lesquels on se fasse plus facilement illusion que sur ceux qui la blessent. On y tombe de bien des manières, et bien plus souvent qu'on ne croit, bien plus souvent dès lors qu'on ne s'en accuse. [...]

    Certes, Satan sait bien ce qu'il fait, en nous livrant sur ce point de si furieux assauts ; car si, dans les profondeurs d'un cœur qui se reposait habituellement en Dieu, il parvient à jeter, à maintenir surtout un ferment de défiance, il gagne aisément le reste. [...] Et pour y arriver, tout lui est bon. Nulle part plus qu'ici il ne cherche à se transfigurer en ange de lumière (2). Il se fera contre vous une arme de toutes les perfections divines. Au nom de la sainteté, au nom même de l'amour, il s'efforcera de vous convaincre qu'après tant de grâces méprisées et perdues, le découragement n'est qu'un acquiescement raisonnable à la vérité, et qu'en vous désespérant, vous ne ferez que reconnaître et honorer la justice. [...]

    Démasquez cet ange de ténèbres : dites-lui qu'il ment et qu'il n'est tout entier que mensonge. Fermez les yeux à ses fantômes ; rendez-vous sourdes à ses propos, surtout s'il vous engage dans des argumentations théologiques ; et en général ne redoutez aucun démon à l'égal des démons théologiens. Ne raisonnez pas du tout ici, priez. N'admettez pas que là où il s'agit d'espérance en Dieu, il y ait même une question pour vous : espérez, espérez encore, espérez toujours ; et prenez garde aux pentes, car c'est là principalement que les pièges de notre ennemi sont tendus. Les pentes, c'est l'abus de l'examen de conscience et la manie du retour sur soi-même. C'est la considération imprudente, c'est-à-dire non approuvée du directeur, ou prolongée outre mesure des vérités de la foi qu'on nomme effrayantes, telles que sont le péché, la mort, le jugement, l'enfer éternel. Les pentes, c'est l'inquiétude habituellement consentie, c'est l'esprit scrupuleux, c'est la mélancolie non combattue, c'est le découragement après les fautes, c'est le retard des confessions, c'est l'éloignement systématique et opiniâtre de la sainte Table. Je le répète, défiez-vous de ces pentes, ne restez jamais sur ces pentes. Elles mènent à des gouffres d'où il n'y a que des miracles qui puissent tirer ceux qui y sont tombés. »

    1. Job. VII, 1. - 2. II Cor. XI, 14.

    Mgr Charles Gay (1814-1891), De la vie et des vertus chrétiennes considérées dans l'état religieux, Tome I (chap. V, II), H. Oudin Frères, Poitiers - Paris, Huitième édition, 1878.

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  • Méditation - Prières des enfants de Fatima

    I - Entre les dizaines de chapelet (enseignée par la Sainte Vierge).
           « O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l'enfer et prenez au paradis toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde. »

    II - Oraisons jaculatoires.
           « O Jésus, je vous aime ! »
           « Doux Cœur de Jésus, soyez mon amour ! Doux Cœur de Marie, soyez mon salut ! »
           « Immaculé Cœur de Marie, convertissez les pécheurs, préservez leurs âmes de l'enfer ! »

    III - Formule d'offrande des sacrifices.
           « O Jésus, c'est pour votre amour, pour la conversion des pécheurs, pour le Saint-Père et en rémission des péchés qui offensent le Cœur Immaculé de Marie ! »

    IV - Prières enseignées par l'Ange (récitées par les enfants à genoux et le front incliné jusqu'à toucher terre)
           « Mon Dieu, je crois, j'adore, j'espère et je vous aime ! Je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n'adorent pas, qui n'espèrent pas, qui ne vous aiment pas ! (Trois fois).
           « Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je vous adore profondément et je vous offre les Très Précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, présent dans tous les tabernacles du monde, en réparation des outrages par lesquels il est lui-même offensé.
           Par les mérites infinis de son Cœur Sacré et par l'intercession du Cœur Immaculé de Marie, je vous demande la conversion des pauvres pécheurs. »

    Chanoine C. Barthas (1884-1973), Jacinthe la confidente de Marie, Fides, Montréal et Paris, 1961.

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  • Méditation : Du secours dans les tentations (1)

    « Il nous sera d'un grand secours, pour nous encourager dans les tentations, de considérer la faiblesse de nos ennemis, et combien c'est peu de chose que ce que le démon peut contre nous, puisqu'il ne saurait nous faire tomber en aucun péché, si nous ne le voulons. Voyez, mes frères, dit St Bernard, combien notre ennemi est faible ; il ne peut vaincre que celui qui veut bien être vaincu (1). Si un homme qui va au combat était assuré de vaincre s'il le voulait, quelle joie n'aurait-il point ? Ne se croirait-il pas assuré d'une victoire qui ne dépendrait que de sa volonté ? Nous pouvons aller au combat contre le démon avec la même confiance et la même joie ; car nous savons bien qu'il ne peut nous vaincre, si nous ne le voulons. C'est ce que remarque très bien St Jérôme (2), sur ces paroles que l'esprit malin dit à Jésus-Christ, lorsque, l'ayant enlevé sur le pinacle du temple, il lui conseillait de se précipiter à terre : Jetez-vous en bas ; et voilà, dit le Saint, le véritable langage du démon, qui ne désire rien tant que la chute de tous les hommes. Il peut, à la vérité, leur persuader de se précipiter, mais il ne peut pas les jeter lui-même dans le précipice. La voix du démon qui vous tente, vous dit : Précipitez-vous en enfer ; il faut lui répondre : Précipitez-vous-y vous-même, qui en savez déjà le chemin ; pour moi je n'en veux rien faire ; il n'en saurait avoir le pouvoir, si vous n'en avez la volonté. »

    1. Videte, fratres, quam debilis est hostis noster, qui non vincit nisi volentem. Bern. serm. in Dominic. 2. Quadrag. et 73. in Cant.
    2. Hier. sup. c. 4. Math. in illud : Mitte te deorsum. Matth 4. 5. Vox diaboli est, qui semper omnes cadere deorsum desiderat : persuadere potest, praecipitare non potest.

    A suivre demain.

    R.P. Alphonse Rodriguez s.j. (1526–1616), Pratique de la Perfection Chrétienne, Tome III, Part. II, Traité IV, Chap. XI, Trad. Abbé Regnier-Desmarais, Poitiers, Henri Oudin, 1866.

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    Sandro Botticelli, Les tentations du Christ (détail)
    Chapelle Sixtine, Rome

  • Méditation : Marie, Reine et Mère de miséricorde

    « Ô Reine et Mère de miséricorde, qui dispensez les grâces à tous ceux qui recourent à vous, avec la libéralité d'une Reine, et l'amour de la plus tendre mère ; je me recommande à vous, dénué que je suis de mérites et de vertus, et insolvable envers la justice divine. Ô Marie, vous tenez la clé des célestes miséricordes ; ne vous souvenez pas de mes péchés, et ne me laissez pas dans cet affreux dénuement. Vous êtes si libérale avec tous, accordant toujours plus qu'on ne vous demande, montrez-vous de même à mon égard. Ma souveraine, protégez-moi ; là se bornent mes vœux. Je ne crains pas les démons, car vous êtes plus puissante que l'enfer ; je ne redoute point mes péchés, car un mot que vous adresserez à Dieu suffira pour obtenir un pardon général ; je ne tremble pas devant l'indignation du Seigneur, que j'ai offensé, car il s'apaise à une seule de vos prières. En un mot, si vous me protégez, j'espère tout, parce que vous pouvez tout. Ô Mère de miséricorde, je sais que vous trouvez du plaisir et de la gloire à soulager les plus misérables, et que, dès qu'ils ne s'obstinent pas dans le mal, vous pouvez les secourir. Je suis pécheur, mais, loin de m'obstiner, je veux changer de vie ; ainsi vous pouvez venir à mon aide ; secourez-moi et sauvez-moi. Je me remets aujourd'hui entièrement dans vos mains. Dites-moi ce que je dois faire pour plaire à Dieu, et je le ferai ; j'espère le faire avec votre secours, ô Marie, ma Mère, ma lumière, ma consolation, mon refuge, mon espérance. Ainsi soit-il, ainsi soit-il, ainsi soit-il. »

    St Alphonse de Liguori (1696-1787), Les gloires de Marie, Tome I (Ch. V, prière), Traduction nouvelle conforme au texte italien, A Paris, Chez Gaume Frères, Libraires, 1832.
    (Fête le 2 août au calendrier traditionnel, avancée au 1er août au nouveau calendrier)

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    Tableau de Marie Médiatrice apporté par le Père Finet à Marthe Robin

  • Méditation : de la colère

    « La colère est le pire des vices, c'est presque le cœur du diable ; parfois elle se cache dans la caverne d'une couleuvre, et son habitude est d'assaillir l'homme : elle lui fait perdre la raison et fuir la bénédiction d'Abraham, qui a obéi avec bonne volonté à tous les préceptes de Dieu ; c'est pour cela que beaucoup des descendants d'Abraham ont transmis sa bénédiction.

    L'homme colérique corrompt tout germe de vertu, arrache avec les dents tout ce qui est en train de germer, tel un fieffé voleur, et mâche tous les dons accordés aux hommes par le doigt de Dieu. Il apporte courroux et discorde partout où il le peut, et, d'une façon non seulement insolente, mais impie, il enfreint les lois de Dieu. En effet, la colère est comme un dragon qui brûle tout partout où il passe ; c'est une voleuse qui vole et pille tout ce qu'elle peut voler et piller. Dans la colère, la sagesse devient sottise, la patience se transforme en impatience, et la modération se change en exagération.

    La colère est aussi l'amertume qui vomit la bonté et la douceur des lois et des préceptes de Dieu ; elle est un crime qui divise le corps et l'âme, et les empêche de s'unir. c'est aussi un rocher dur et immuable qui écrase toute bonté et toute justice ; elle a sa place en enfer depuis qu'elle désire bouleverser les choses célestes. Lorsqu'elle s'est emparée d'un homme, elle le met hors de lui, et le conduit vers une telle démence qu'il ne pense plus alors ni à la terre ni au ciel, car il écrase et met en pièces tout ce qui a été créé à l'image de Dieu ; et un tel sacrilège entraîne une impitoyable condamnation. »

    Ste Hildegarde de Bingen (1098-1179), Le Livre des mérites de la vie (Liber vitae meritorum, 1, 108), Trad. Lys-Marie Anibeaud, Éditions Bénédictines, 2012.

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  • Méditation 3ème semaine de Carême : la concupiscence (3)

    « C'est alors que les grandes erreurs se posent et se proclament avec audace dans la publicité des intelligences, consternées devant le règne de l'absurde, du mensonge et du blasphème.

    Des logiciens viennent et disent : « Entre le bien et le mal, la différence n'est que nominale. L'immuable est un non-sens, l'absolu n'existe pas, il n'y a que le relatif éternellement variable ; ce qui est vrai aujourd'hui sera faux demain. »
    Des moralistes viennent et disent : « Toutes les passions sont saintes, tous les instincts sont légitimes ; la répression est un crime, l'antagonisme est une erreur, la lutte une folie. Il n'y a dans l'homme que l'harmonie, et la libre expansion est toute la loi de l'humanité. »
    Des métaphysiciens viennent et disent : « Le paradis est un mythe, l'enfer un épouvantail : il n'y a pas d'enfer et il n'y a pas de paradis ; l'enfer, c'est la misère du peuple sur la terre, et le paradis, c'est la jouissance. »
    Enfin il vient des théologiens qui disent : « Dieu, c'est la nature ; Dieu, c'est le grand tout ; Dieu, c'est la loi des mondes ; Dieu, c'est l'humanité ; Dieu, c'est moi-même ! » Et élevant jusqu'à leur dernière puissance l'absurde et le blasphème, il s'en rencontre pour dire : Dieu, c'est le mal !

    Ainsi un bouleversement radical apparaît de tous côtés dans le monde des idées ; les notions des choses ne sont plus seulement altérées, elles sont renversées. La vérité se nomme le faux ; le faux se nomme la vérité ; le bien se nomme le mal, et le mal se nomme le bien ; la nuit dit : « Je suis le jour », et elle dit au jour : « Tu es la nuit. » Les mots mentent aux idées, les idées mentent aux choses ; et les choses, à leur tour, semblent vouloir mentir et aux hommes et à Dieu. A la lettre, les intelligences sont retournées...

    Alors se réalise cette parole de l’Écriture : Non est intelligens, neque requirens Deum ("Il n'y en a pas un de sensé, ni qui cherche Dieu" cf. Ps XIII, 2). Personne ne comprend plus le mystère de la destinée, ni le mystère du progrès. Personne ne cherche plus Dieu, qui en est le terme et la consommation. Tous ont dévié de leur but, tous ont décliné, omnes declinaverunt (Rm III, 12). Les nations se sont troublées, et les royaumes ont penché vers leur décadence, conturbatae sunt gentes, et inclinata sunt regna (Ps XLV, 7). »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1857 (Deuxième conférence : la concupiscence obstacle au progrès), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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  • Mois de Marie - Onzième jour

    Onzième jour

    Vierge puissante, priez pour nous.
     
    Vierge puissante, oui, vraiment puissante au ciel, sur la terre et dans les enfers ; puisque Jésus ne peut rien vous refuser ; puisqu’il veut bien, en quelque sorte, vous faire partager sa toute-puissance, tous les éléments ont senti votre pouvoir en faveur de vos serviteurs ; vous avez triomphé de toutes les hérésies, vous avez écrasé la tête du serpent infernal ; vous lui avez arraché les proies dont il se tenait le plus assuré. Ah ! faites-nous vaincre tous ses efforts, en nous obtenant la grâce du salut.

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  • Un mois avec Marie - Vingt-sixième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    VINGT-SIXIÈME JOUR
    Nous devons consoler Jésus

    Bx Francisco MartoAprès le « Tout » de Dieu, ce qui, dans les Apparitions, frappe le plus le petit François à l'âme profonde, c'est la plainte de Notre-Dame. Après avoir dit : « Il faut que les hommes changent de vie et qu'ils demandent pardon de leurs péchés », d'un air plus triste et d'un ton suppliant, elle ajoute :
    « Qu'on n'offense plus Notre-Seigneur qui est déjà trop offensé ! »
    François en est saisi d'une impression qui ne s'effacera plus. Il en parle souvent à ses compagnes :
    « J'aime tant Notre-Seigneur !... Mais il est si triste à cause de tous les péchés !... Non, nous ne ferons plus aucun péché... Mais quelle peine qu'il soit si triste !... Si je pouvais le consoler !... »
    Consoler Notre-Seigneur pour les péchés du monde devient sa pensée constante, son attrait. Il passe une journée entière sur un rocher, en prière, sans manger, et lorsqu'on lui demande : « Mais que fais-tu là si longtemps ? »
    - « Je pense au Seigneur qui est si affligé à cause de tant de péchés !... Oh ! si j'étais capable de le satisfaire »
    - « Qu'est-ce qui te plaît le plus, questionne Lucie, en novembre 1917, consoler Notre-Seigneur ou convertir les pécheurs pour que les âmes n'aillent pas en enfer ? »
    - « A choisir, je préférerais consoler Notre-Seigneur. N'as-tu pas remarqué comment la Sainte Vierge, encore le mois dernier, devint si triste lorsqu'elle demanda que l'on n'offense plus Notre-Seigneur qui est tant offensé ?... Je voudrais consoler Notre-Seigneur, mais ensuite, convertir aussi les pécheurs afin qu'ils ne l'offensent plus. »
    Tandis que sa cousine et sa sœur vont en classe, après le 13 octobre, François, sachant qu'il doit mourir bientôt, reste souvent à l'église, tout près de Jésus caché, pour l'adorer et le dédommager par son amour du délaissement et des outrages du grand nombre.
    Sa tendre compassion pour le Sauveur affligé lui dicte, aux derniers jours de sa vie, une touchante parole :
    « Quand tu seras au Ciel, lui recommande Lucie, n'oublie pas de prier beaucoup pour les pécheurs, pour le Saint-Père, pour Jacintha et pour moi. » Et l'enfant de répliquer naïvement :
    « Mais dis, il vaudrait mieux que tu fasses ces recommandations à Jacintha, parce que je crains de ne pas y penser. Quand je verrai Notre-Seigneur, je voudrai tellement le consoler !... »
    Resterons-nous indifférents aux plaintes de notre céleste Mère, écho de celles du Sauveur ?... Leurs Cœurs Sacrés, blessés de nos ingratitudes, ne songent malgré tout qu'à notre propre bonheur compromis.
    « Voir ces hommes qui gémissent, qui peinent, qui languissent... dit Jésus à une âme privilégiée, savoir que l'on possède tout ce dont ils ont besoin, avoir la volonté de la leur donner, le leur offrir et se voir repousser par eux, s'en voir mépriser, est une douleur qui me transperce le Cœur... N'éprouverais-tu pas une grande peine à la vue d'une personne sur le point de se noyer, et qui refuserait le secours qu’on lui présente ?...
    « Ô hommes aveugles, qu'êtes-vous devenus ?...
    « N'ai-je pas répandu tout mon Sang pour vous et ne me suis-je pas donné Moi-même en nourriture ?... Et tout cela ne suffit pas pour faire naître en vous un amour réciproque...
    « Quelle douleur pour mon Cœur aimant ! » (1).
    Ému, à la voix de Marie, le petit François avait compris cette douleur divine. Qu'il nous aide à la comprendre aussi !
    Parmi les ruines de l'heure présente, croyons à la puissance de l'Amour Infini, seule capable de tout régénérer, et rendons amour pour Amour à Celui qui nous appelle : « Vous m'avez offensé, je vous pardonne, nous dit-il. Vous m'avez persécuté, je vous aime... Vous m'avez blessé par vos paroles et par vos œuvres, je veux vous faire du bien, vous ouvrir mes trésors, vous sauver...
    « Que les plus misérables ne craignent pas ! Que les plus coupables ne fuient pas loin de moi ! Qu'ils viennent tous !
    « Je les attends comme un Père, les bras ouverts pour leur donner la vie, la paix et le vrai bonheur ! » (2).
    Ô Seigneur, me voici. Je viens à vous avec tout mon cœur, toutes mes énergies, toute ma bonne volonté. Je veux vous dédommager désormais de mes froideurs et fautes passées, de celles de tant d'autres. Je connais ma faiblesse, mais Vous-même serez ma force et Marie sera la gardienne de ma fidélité.

    PRIÈRE

    Ô ma bonne Mère, apprenez-moi, je vous en conjure, à consoler votre divin Fils, des outrages et ingratitudes du monde. Obtenez une étincelle de ce pur amour dont votre Cœur brille pour lui. Ou mieux, prêtez-moi votre Cœur, afin que par lui, je puisse l'aimer dignement. Ainsi soit-il.

    Ô Marie, Mère de la divine grâce,
    priez pour nous.

    (1) Notre-Seigneur à Joséfa Menendez.
    (2) Notre-Seigneur à Joséfa Menendez.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.

  • Un mois avec Marie - Treizième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    TREIZIÈME JOUR
    Le sérieux de la vie

    Hans Memling : Triptyque du Jugement dernier (détail du panneau de droite)Si tous comprenaient le sérieux de la vie !

    Pour longue qu'elle puisse être, quatre-vingt, quatre-vingt-dix années s'écoulent et c'est la chute dans l'Au-Delà, sur le seuil duquel le temps s'arrête en fixant irrévocablement notre sort.
    Heureuse ou malheureuse, c'est l’Éternité qui commence.
    L’Éternité ! une minute qui dure toujours, toujours ; qui ne finit jamais, jamais...
    Vaut-il la peine de la préparer cette Éternité ?... La vie ne nous est donnée que pour cela. Ne l'oublions pas.
    « Que sert à l'homme de gagner tout l'univers s'il vient à perdre son âme ? » (1)
    La Vierge au Cœur maternel connaît la valeur de notre existence. Afin d'en pénétrer ses trois petits Confidents - pour mieux en convaincre aussi tous ses enfants sur la terre - Elle ne craint pas de les soumettre à une effroyable vision. Le 13 juillet 1917, Elle leur adresse les recommandations suivantes :
    « Sacrifiez-vous pour les pécheurs et dites souvent lorsque vous faites des sacrifices : « Oh ! Jésus ! c'est par amour pour Vous, pour la conversion des pécheurs et en réparation des offenses faites au Cœur Immaculé de Marie. »
    Notre-Dame ouvrant les mains comme aux deux apparitions précédentes, il s'en échappe encore une lumière intense.
    Écoutons Lucie nous dépeindre le spectacle d'horreur qui s'offrit alors à ses regards et à ceux de ses deux compagnons :
    « Le faisceau de lumière alors projeté sembla pénétrer la terre et nous vîmes comme une grande mer de feu. En cette mer étaient plongés, tout noirs et brûlés, des démons et des âmes sous forme humaine, ressemblant à des braises transparentes. Soulevés en l'air par les flammes, ils retombaient de tous les côtés comme les étincelles dans les grands incendies, sans poids ni équilibre, au milieu de grands cris et de hurlements de douleur et de désespoir, qui faisaient trembler et frémir d'épouvante.
    « Ce fut probablement à cette vue que je poussai l'exclamation d'horreur que l'on dit avoir entendue.
    « Les démons se distinguaient des humains par leurs formes horribles et dégoûtantes d'animaux épouvantables et inconnus, mais transparents comme des charbons embrasés.
    « Cette vue dura un instant et nous devons remercier notre bonne Mère du Ciel qui, d'avance, nous avait prévenus par la promesse de nous prendre au Paradis ; autrement, je crois, nous serions morts de terreur et d'épouvante.
    « Alors, comme pour demander du secours, nous levâmes les yeux vers la Sainte Vierge, qui nous dit avec bonté et tristesse :
    « Vous avez vu l'enfer, où vont aboutir les âmes des pauvres pécheurs. Pour les sauver, le Seigneur veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé... »
    Avons-nous un peu saisi maintenant, ce qu'est la damnation ? « Je crois être en état de grâce, dites-vous ; que ne suis-je sûr d'y persévérer. » - « Fais donc ce que tu ferais alors, répond l'auteur de l'Imitation de Jésus-Christ, et tu seras dans une assurance parfaite. »
    Mais gardons-nous de nous enfermer dans un étroit égoïsme. Beaucoup sont engagés dans une voie de perdition et, peut-être, sur le point de paraître devant le Juge suprême... Ils sont nos frères !... Ne les prendrons-nous pas en pitié ?... Les laisserons-nous tomber dans l'abîme entrevu par les Voyants de Fatima ?...
    « Priez, priez beaucoup et faites des sacrifices pour les pécheurs, supplie notre « Maman du Ciel ». Rappelez-vous que beaucoup d'âmes vont en enfer parce qu'il n'y a personne qui prie et qui fasse des sacrifices pour elles. »
    A la vue de ses enfants en péril, le Cœur de Marie s'émeut. Que le nôtre vibre à l'unisson du sien. Aidons-lui à les sauver. Par la bonté qui donne et se donne sans rien réclamer en retour. Par la charité aux formes multiples : entraide, dévouement, bons exemples, prières, sacrifices. Gagnons à Notre-Dame une légion d'âmes qui lui devront leur salut éternel, à Elle et... un peu à nous !

    PRIÈRE

    Ô Marie, Mère des Douleurs, c'est nous qui avons transpercé votre âme en attachant par nos péchés, Jésus-Christ, votre Fils, à la Croix. Ne permettez pas qu'un tel sacrifice soit vain pour un certain nombre. Obtenez-nous, obtenez à tous les pécheurs les grâces de la conversion et du salut éternel, afin que nous puissions un jour Vous entourer et Vous aimer dans le séjour de la gloire.
    Ainsi soit-il.


    Doux Cœur de Marie, soyez mon salut !
    (300 j.)

    (1) Matth XVI, 26.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.
  • Méditation - Prière : St Michel, Archange, protecteur de l'Église

    « Après l'adorable nom de Jésus, "qui fait fléchir tout genou au ciel, sur la terre et dans les enfers" ; après le nom suave et béni de Marie, parfum de salut qui exhale la grâce divine, dit saint Ambroise, est-il nom plus digne de respect que celui du glorieux prince des célestes phalanges ? Michael ou Michel signifie : qui est semblable à Dieu ? quis ut Deus ?
    Michael est un nom de puissance et de victoire. Comme un roi anoblit sur le champ de bataille le général qui a vaillamment combattu pour sa cause, ainsi Dieu a voulu que le cri de guerre, le cri d'humilité et d'amour du valeureux archange contre Satan, devint son titre de noblesse. A ce nom de Michael, à cette parole foudroyante : Quis ut Deus ? l'orgueilleux Lucifer et sa troupe rebelle tombèrent, rapides comme l'éclair, dans l'abîme creusé par la vengeance divine.
    Michael ! qui est comme Dieu ? nom sublime, dit le cardinal Desprez, qui renferme tout le culte que la créature doit à son Créateur, nom qui contient en substance les actes de Foi, d'Espérance, de Charité et de Contrition. "Ô nom mille et mille fois béni, s'écrie un pieux auteur, nom tout puissant sur le ciel, la terre et l'enfer, nom acclamé et loué par la très sainte Trinité dans les cieux, où il sera toujours le nom et le cri du triomphe, nom grand et salutaire pour la terre et surtout pour l’Église militante dont il est le rempart et le bouclier, nom formidable pour les démons qu'il met incontinent en déroute ; que j'aime à vous redire sans cesse et à vous célébrer toujours, car, selon l'expression des saints Pères, chaque fois que vous êtes prononcé, le ciel répète son cri de victoire, de reconnaissance et de sainte allégresse ; la terre tremble comme au jour où l'Archange y descend et le chrétien retrouve sa force et son espérance, malgré ses défaillances ; l'enfer de nouveau frémit de rage et d'impuissance et courbe son front découronné, pour cacher la honte de ses constantes défaites."
    A l'exemple de saint Michel, combattons vaillamment les ennemis de Dieu. L'heure actuelle est une heure de crise et de formidable tempête. L’Église de Jésus-Christ est attaquée de toutes parts, et ses ennemis ne sentent même plus le besoin de dissimuler leurs coups. Mais ayons confiance ; saint Michel combat avec nous, et bientôt luira le jour où, le règne de Dieu s'affermissant, nous pourrons pousser, nous aussi, notre cri de fidélité et de victoire : Quis ut Deus ? Qui est comme Dieu ?
    A ceux qui foulent aux pieds l'autorité divine, qui ne veulent plus relever que de leur sot orgueil, qui répètent chaque jour, avec une effrayante énergie, leur cri de négation : Il n'y a point de Dieu ! disons hardiment : Il y a un Dieu, c'est le Dieu qui a créé les mondes, le Dieu qui commande à la vie et à la mort. Malheur à celui qui ne l'écoute pas ! Il s'ensevelit dans la nuit la plus obscure, il se traîne dans la honte, il se condamne à une mort irrémédiable, à la mort éternelle.
    N'ayons pas peur des clameurs impies ; manifestons fièrement notre foi ; aux échos de l'enfer, répondons par les échos du ciel : Quis ut Deus ? Notre voix finira par couvrir celle de l'impiété, par l'étouffer et l'anéantir ; elle retentira victorieuse sur la terre, comme jadis celle des bons anges dans le ciel.
    Michael ! Qui est semblable à Dieu ? Ce nom doit être la devise du chrétien. En traversant les ombres du temps et de l'espace, il n'a rien perdu de sa force et de sa vertu première. Toujours il renversera les projets des impies et confondra leurs complots diaboliques, comme il précipita Satan dans l'enfer ; il sera toujours un glaive de feu contre le blasphème, l'orgueil et la cupidité.
    Michael ! Qui est semblable à Dieu ? N'est-ce pas la suprême et victorieuse réponse à tous les sophismes, à toutes les calomnies et à toutes les haines de l'enfer ? Opposons donc cette puissante affirmation, comme une digue aux débordements de l'impiété et de l'apostasie. Mais n'oublions pas non plus de nous en faire à nous-mêmes une salutaire protestation dans les épreuves de notre for intérieur, un bouclier contre les traits du monde ou du démon. Il est impossible que, passant souvent dans l'âme, le nom de saint Michel n'y laisse pas quelques-unes de ces fortes empreintes qui fixent dans le bien, ou du moins quelques-uns de ces rayons vivifiants qui éclairent, réchauffent, encouragent et consolent toujours.

    Ô saint Michel, glorieux chef de la milice céleste, vous dont le bras a conservé toute sa vaillance, vous, plein de bonté pour les enfants de Dieu et de sollicitude pour l’Église de Jésus-Christ, daignez nous secourir dans nos épreuves et nos douleurs, déjouez les complots de l'enfer, couvrez de votre protection l’Église notre mère, comme d'un bouclier contre lequel viendront s'émousser tous les traits de ses ennemis ; consolez, fortifiez, inspirez nos pontifes, nos religieux et religieuses ; conduisez leurs plumes, dictez leurs paroles, donnez-leur cet esprit de fermeté, de force et de sagesse que vous puisez en Dieu, afin que l’Église trouve en chacun d'eux un ardent défenseur de sa foi. Ô saint Archange, soutenez-nous dans les combats du Seigneur, et hâtez, par votre puissante intercession, l'heureux jour du triomphe du bien sur le mal, de l’Église du Christ sur l'infernale persécution de Satan. »

    Extrait de "L'Ange Gardien" n°4, Août 1895 & n°8, Décembre 1895.

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  • 18 février : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Le jugement dernier (Mt 25, 31-46)
    "Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait."

    « Je vous prie de remarquer, mes frères, que lorsque Jésus-Christ veut donner des louanges aux bons, il commence par leur représenter l’amour éternel que Dieu a toujours eu pour eux : "Venez", dit-il, "vous que mon Père a bénis, possédez comme votre héritage le royaume qui vous a été préparé dès le commencement du monde". Quel bonheur peut être comparable à celui d’être "bénis" et d’être bénis par le Père même ? D’où peut venir un si grand bonheur à un homme, et comment peut-il mériter une telle gloire ?

    "Car j’ai eu faim", dit-il, "et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire". O paroles pleines de joie, de consolation et d’honneur pour ceux qui mériteront de les entendre ! Il ne leur dit pas : Recevez le royaume, mais "possédez-le comme votre héritage" ; comme un bien qui est à vous, que vous avez reçu de votre Père, et qui vous est dû de tout temps. Car je vous l’ai préparé avant même que vous fussiez nés, parce que je savais que vous seriez ce que vous êtes. Quelles sont donc les actions que Jésus-Christ récompense dans ses saints d’une manière si divine ? C’est, mes frères, parce qu’ils ont retiré chez eux un étranger, c’est parce qu’ils ont revêtu un pauvre, c’est parce qu’ils ont donné du pain à celui qui avait faim, et de l’eau à celui qui avait soif, enfin c’est parce qu’ils ont visité un malade ou un prisonnier. Car Dieu a principalement égard au secours que nous donnons à ceux qui en ont besoin.

    [...]

    Mais Jésus-Christ parle à ceux qui seront à sa gauche d’une manière bien différente. Il dit aux uns : "Venez, bénis" ; il dit aux autres "Allez, maudits", et il n’ajoute pas "de mon Père" ; parce que ce n’est que leur malignité propre, et leurs actions criminelles qui leur ont attiré cette malédiction si effroyable. "Allez au feu éternel qui a été préparé", non pour vous, "mais pour le diable et pour ses anges". Quand il parle de ce royaume bienheureux, il dit expressément qu’il a été préparé pour ceux qu’il y fait entrer ; mais lorsqu’il parle des flammes qui ne s’éteindront jamais, il ne dit pas qu’elles ont été préparées pour les damnés, mais "pour le démon et pour ses anges". Ce n’est point moi, dit-il, qui vous ai préparé ces feux. Je vous ai bien préparé un royaume, mais ces flammes n’étaient destinées par moi que pour le démon et pour ses anges. C’est vous seuls que vous devez accuser de votre malheur, et vous vous êtes précipités volontairement dans ces abîmes.

    C’est donc pour se justifier en quelque sorte qu’il dit ces paroles. "Qui a été préparé au diable", aussi bien que celles qui suivent : "Car j’ai eu faim et vous ne m’avez pas donné à manger". Quand j’aurais été votre ennemi, ne suffisait-il pas pour toucher les coeurs les plus durs de voir tant de maux joints ensemble, la faim, la soif, la nudité, la captivité, la maladie ? Tant de maux ensemble n’adoucissent-ils pas d’ordinaire les coeurs les plus impitoyables et les plus envenimés ? Cependant c’est dans cet état même que vous n’avez pas secouru votre Dieu et votre Seigneur, qui vous fait tant de grâces, et qui vous aimait si tendrement.

    Si vous voyiez un chien, ou une bête sauvage mourir de faim, vous seriez touché de compassion. Vous voyez Dieu même pressé de la faim, qui vous demande du pain par la voix du pauvre, et vous n’en avez point de pitié. Qui peut excuser cette barbarie ? Quand vous n’auriez point d’autre récompense à attendre de la charité que vous lui faites, que l’action même de cette charité et l’honneur de pouvoir rendre ce service à votre maître, cela seul, sans parler de la reconnaissance qu’il vous en témoignera à la face de toute la terre, cela seul, dis-je, ne devrait-il pas vous porter à aimer les pauvres ? Cependant vous voyez qu’outre cet honneur, il vous promet encore, lorsqu’il sera assis sur le trône de son Père, et que tous les hommes seront au pied de son tribunal, de vous louer devant toute la terre, et de publier que c’est vous qui l’avez nourri, qui l’avez logé, et qui l’avez revêtu lorsqu’il était pauvre. Il ne rougit point de se rabaisser dans sa gloire, afin de contribuer à la vôtre.

    Si les uns sont punis si rigoureusement, c’est par une grande justice, et ce sont leurs péchés qui les condamnent. Et si les autres sont si glorieusement récompensés, c’est par une grande miséricorde, et c’est la grâce qui les couronne qui les a prévenus de sa bonté. Quand ils auraient fait mille actions de vertu, ce ne peut être que l’ouvrage de la grâce de rendre de si grands biens pour des choses si petites, et de récompenser des actions si légères et d’un moment, d’un poids éternel de gloire et de tout le bonheur du paradis. »

    Saint Jean Chrysostome, Homélie LXXIX sur Saint Matthieu (2), in Oeuvres complètes (tome VIII) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, 1865.

    Source : Abbaye Saint-Benoît.

  • 2 août : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "Le royaume des cieux est encore semblable à un filet jeté dans la mer, et qui recueille des poissons de toutes sortes. Et lorsqu’il est plein, les pêcheurs le tirent sur le bord, où s’étant assis ils mettent ensemble tous les bons dans des vaisseaux, et jettent dehors les mauvais".
    En quoi cette parabole est-elle différente de celle "de l’ivraie", puisque l’une et l’autre montre que de tous les hommes, les uns seront enfin sauvés, et les autres réprouvés ? Oui, en effet, nous voyons dans l’une et dans l’autre qu’une partie des hommes se perdent, mais d’une manière différente. Ainsi ceux qui étaient figurés par la parabole des semences se perdent, parce qu’ils n’écoutent point la parole de la vérité ; ceux qui sont figurés par l’ivraie se perdent, par leur doctrine hérétique, et par leurs erreurs : mais ces derniers périssent à cause du dérèglement de leurs moeurs et de leur mauvaise vie. Et ceux-ci sans doute sont les plus misérables de tous, puisqu’après avoir connu la vérité et avoir été pris dans "ce filet" spirituel, ils n’ont pu se sauver dans l’Eglise même.

    Jésus-Christ marque en un endroit de l’Evangile qu’il séparera lui-même les bons d’avec les méchants, comme un pasteur sépare les brebis d’avec les boucs ; et il dit ici au contraire, aussi bien que dans la parabole de l’ivraie, que ce discernement se fera par les anges. "C’est ce qui arrivera à la fin du monde. Les anges viendront et sépareront les méchants des justes, et les jetteront dans la fournaise du feu ; c’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents". Le Sauveur parle quelquefois à ses disciples d’une manière plus simple et plus commune, et quelquefois aussi d’une manière plus élevée. Il interprète de lui-même cette parabole des poissons sans attendre qu’on l’interroge, pour inspirer encore plus de terreur. Car afin que vous ne croyiez pas qu’une fois jetés dehors les mauvais poissons n’auront plus rien à craindre, qu’ils en seront quittes pour une simple séparation, Jésus-Christ montre le châtiment qui les attendent dehors en disant qu’ils "seront jetés dans la fournaise du feu", et il marque la violence de la douleur qu’ils souffriront en disant : "Là il y aura des pleurs et des grincements de dents".

    Considérez, je vous prie, mes frères, par combien de voies on peut se perdre. On se perd comme les semences ou "dans le chemin", ou "dans les pierres", ou "dans les épines".
    On se perd par l’ivraie ou l’hérésie. On se perd enfin, comme les mauvais catholiques, dans "le filet" de l’Eglise. Après cela est-ce sans sujet que le Fils de Dieu dit : "Que la voie qui mène à la perdition est large, et que beaucoup y entrent" (Mt VII, 13) ? »

    Saint Jean Chrysostome (v.344-407), Homélie sur Saint Matthieu (XLVII, 4), in "Oeuvres complètes" (Tome VII) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, éditeurs, 1865.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • Pétition pour l'interdiction du Hellfest

  • 8 avril : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Que tous ceux qui cherchent Dieu et qui aiment le Seigneur viennent goûter la beauté et la lumière de cette fête ! Que tout serviteur fidèle entre avec allégresse dans la joie de son Maître ! Que celui qui a porté le poids du jeûne vienne maintenant recevoir le denier promis ! Que celui qui a travaillé dès la première heure reçoive aujourd’hui son juste salaire: quelqu’un est-il venu à la troisième heure ? Qu’il célèbre cette fête dans l’action de grâce ! Que celui qui est arrivé seulement à la sixième heure soit sans crainte : il ne sera pas frustré. S’il en est un qui a attendu jusqu’à la neuvième heure, qu’il s’approche sans hésitation. Et même s’il en est un qui a traîné jusqu’à la onzième heure, qu’il n’ait pas peur d’être en retard ! Car le Seigneur est généreux : il reçoit le dernier aussi bien que le premier. Aussi bien, entrez tous dans la joie de votre Seigneur ! Et les premiers et les seconds, soyez comblés. Riches et pauvres, communiez dans la joie. Avez-vous, été généreux ou paresseux ? Célébrez ce Jour ! Vous qui avez jeûné et vous qui n’avez pas jeûné, aujourd’hui réjouissez-vous !

    Venez tous goûter au banquet de la foi, venez tous puiser aux richesses de la miséricorde. Que personne n’ait peur de la mort : la mort du Sauveur nous en a délivrés. Il a désarmé l’enfer, celui qui est descendu dans nos enfers ! Il l’a jeté dans l’effroi pour avoir touché à sa chair. Cela, Isaïe l’avait prédit : "L’enfer dans ses profondeurs frémit à ton approche". Il a été frappé d’effroi parce qu’il a été réduit à rien ; il a été frappé d’effroi parce qu’il a été joué. Il a été frappé d’effroi parce qu’il a été mis à mort ; il a été frappé d’effroi parce qu’il a été anéanti. Il avait saisi un corps et il s’est trouvé devant un Dieu ; il avait pris de la terre et il a rencontré le ciel ; il s’était emparé de qui était visible et il est tombé à cause de l’invisible. "Mort, où est ta victoire ? Où est-il, ô mort, ton aiguillon ?" (1 Corinthiens 15,55). Christ est ressuscité et te voici terrassée. Christ est ressuscité et le prince de ce monde a été jeté dehors. Christ est ressuscité et les anges sont dans l’allégresse. Christ est ressuscité et voici que la Vie déploie son règne. Christ est ressuscité et il n’y a plus personne dans les tombeaux. Oui, Christ est ressuscité des morts, prémices de ceux qui se sont endormis. À lui la gloire et la puissance, dans les siècles des siècles ! Amen. »

    Saint Jean Chrysostome, IVe siècle, Homélie pascale ; PG 59, 721-724.

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