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Défense de la Vie

  • Joe Biden : les Etats-Unis financent de l’avortement dans le monde

    Jeudi, revenant sur les engagements de Donald Trump, le nouveau président des États-Unis, Joe Biden, a révoqué « la règle de Mexico » (cf. États-Unis : renforcement de la politique de Mexico). Il autorise les États-Unis à reprendre le financement « des associations étrangères offrant ou promouvant des services d’avortement ». « Cette règle a été instaurée par l’administration républicaine de Ronald Reagan, annulée par chaque président démocrate et remise en vigueur par chaque républicain ».

    Le nouveau Président a de même « ordonné la reprise des financements américains au Fonds des Nations unies pour la population » ; 32,5 millions de dollars ont été débloqués à l’attention de cette agence de l’ONU.

    Mitch McConnell, chef des républicains au Sénat, a critiqué « le financement d’avortements à l’étranger avec l’argent des contribuables », qui « piétine leur conscience ». Des engagements qui vont, selon lui, « à l’encontre des promesses d’unité du nouveau président ».

    Les mesures prises par le président sortant qui impose « aux centres de planning familiaux de distinguer physiquement les consultations gynécologiques de celles liées à l’avortement, sous peine de perdre les fonds fédéraux », n’a pas fait l’objet de mesures particulières. Le nouveau président ayant ordonné « d’examiner s’il faut suspendre, revoir, annuler ou ouvrir à la discussion ces régulations ».

    600 000 avortement aux États-Unis chaque année

    A l’occasion de la « date anniversaire » de l’arrêt Roe v. Wade de la Cour suprême qui a rendu possible l’avortement aux États-Unis en 1973, une marche virtuelle de protestation est prévue ce vendredi.

    Ce même jour, les membres du Congrès doivent réintroduire une interdiction de l’avortement basée sur un diagnostic prénatal de la trisomie 21. La législation devrait permettre aux proches d’enfants avortés sur la base d’un diagnostic de trisomie 21 d’intenter une action civile contre ceux qui ont pratiqué l’avortement. Le projet de loi précise que la mère de l’enfant ne peut être poursuivie. Pour le député Ron Estes, « il est tragique qu’aux États-Unis, les bébés soient ciblés simplement parce qu’ils ont un chromosome de plus. Cette législation vise à garantir que les droits des personnes handicapées soient protégés ». Aux États-Unis, 67 % des bébés porteurs de trisomie 21 sont avortés.

    Le mercredi précédent, les sénateurs ont présenté pour la cinquième fois un projet de loi pour interdire les avortements après 20 semaines, sauf en cas de danger pour la vie de la mère ou si l’enfant a été conçu à la suite d’un viol ou d’un inceste.

    600 000 avortements sont pratiqués chaque année aux États-Unis.

    Sources : AFP, Charlotte Plantive (28/01/2021) ; The Federalist, Evita Duffy (28/01/2021).

    Gènéthique.org

  • Pour défendre l'enfant et la famille

    manif pour tous,pma,30 janvier,31 janvier,2021

    Ce week-end, partout en France, tous dans la rue pour défendre l'enfant et la famille !

    Alors que la France est depuis des mois en état d'urgence sanitaire, que la crise s'aggrave de jour en jour, Emmanuel Macron a voulu que le projet de loi bioéthique passe maintenant en seconde lecture au Sénat !

    Mais rien n'est joué. Tout est encore possible. Le projet de loi n'est pas voté, loin s'en faut : alors tous dans la rue samedi 30 et dimanche 31 janvier pour dire STOP à ce projet de loi ni bio ni éthique.

    Toutes les villes et les RDV de manifs :

    manif pour tous,pma,30 janvier,31 janvier,2021

  • Le professeur Jérôme Lejeune déclaré Vénérable

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    Le généticien, un des découvreurs de la trisomie, et ami du pape Jean-Paul II, est déclaré "vénérable", suite à la publication d'un décret de la Congrégation pour les Causes des Saints.

    La Congrégation pour la Cause des Saints a promulgué ce jeudi de nouveaux décrets approuvés par le pape François, reconnaissant le martyre et les vertus héroïques de plusieurs figures. Parmi elles figurent le professeur Jérôme Lejeune (1926-1994), professeur de génétique et l'un des découvreurs de la trisomie 21. Personnage important de la recherche médicale en France puis dans le monde, et loué dans sa recherche et ses efforts pour protéger la vie, Jérôme Lejeune était un ami du pape Jean-Paul II, qui s'était recueilli sur la tombe du professeur lors de son voyage en France en 1997, à l'occasion des Journées Mondiales de la Jeunesse. 

    Sa proximité avec le Saint-Siège est ancienne. En 1974, il est nommé par le pape Paul VI à l’Académie pontificale des sciences. En 1981, il est élu à l’Académie des sciences morales et politiques en France. Durant des années, en parallèle de ses travaux de recherche, le professeur Lejeune donnera de nombreuses conférences dans le monde entier pour défendre la vie et rappeler la dignité des personnes atteintes de trisomie. Le généticien avait été nommé premier président de l'Académie Pontificale pour la Vie, en 1994, quelques semaines avant sa mort, le matin de Pâques. 

    D'autres figures déclarées vénérables

    Parmi les autres décrets publiés ce jeudi, la Congrégation pour la Cause des Saints reconnaît le martyre d'un prêtre italien, Giovanni Fornasini, assassiné le 13 octobre 1944 pour son opposition au nazisme et au fascisme. Six autres décrets reconnaissant les vertus héroïques de servants et servantes de Dieu ont par ailleurs été publiés :

    - Les vertus héroïques du Serviteur de Dieu Michel Archange Maria Antonio Vinti, prêtre diocésain ; né le 18 janvier 1893 à Grotte (Italie) et mort sur place le 17 août 1943 ;

    - Les vertus héroïques du Serviteur de Dieu Ruggero Maria Caputo, prêtre diocésain ; né le 1er mai 1907 à Barletta (Italie) et décédé le 15 juin 1980 ;

    - Les vertus héroïques de la Servante de Dieu Marie Joséphine de Jésus (née Elisabeth Prout), fondatrice de la Congrégation des Sœurs de la Sainte-Croix et de la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ ; née le 2 septembre 1820 à Shrewsbury (Angleterre) et morte à Sutton (Angleterre) le 11 janvier 1864 ;

    - Les vertus héroïques du Serviteur de Dieu James Masarnau Fernández, fidèle laïc ; né le 10 décembre 1805 à Madrid (Espagne) et mort dans cette ville le 14 décembre 1882 ;

    - Les vertus héroïques du Serviteur de Dieu Pasquale Canzii, séminariste ; né le 6 novembre 1914 à Bisenti (Italie) et mort à Penne (Italie) le 24 janvier 1930 ;

    - Les vertus héroïques de la Servante de Dieu Adelaide Bonolis, fidèle laïque, fondatrice des œuvres d'assistance et de rédemption sociale ; née le 14 août 1909 à Milan (Italie) et décédée le 11 août 1980.

    Source : Vatican News.

    Fondation Jérôme Lejeune

  • Manifestation Marchons Enfants du 19 janvier contre la PMA sans Père et la GPA

    Rendez-vous à 13h,
    place de la Résistance

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    Oui, un projet de loi peut être retiré : le projet de loi constitutionnelle, par exemple, a été retiré le 29 août 2019.

    Alors tous dans la rue ce dimanche à Paris pour le retrait du projet de loi bioéthique !

    RDV à 13h place de la Résistance pour une manifestation historique.

    La Manif Pour Tous

  • Téléthon, l’heure du bilan ?

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    Le compteur de l’édition 2019 du Téléthon a atteint dimanche dernier 74,6 millions d'euros. Après plus de 30 ans d’existence, l’heure est au bilan. Organisé pour la première fois en 1987 par l'Association française contre les myopathies (AFM), le Téléthon avait essentiellement pour objectif de financer des projets de recherche sur les maladies génétiques neuromusculaires (myopathies, myotonie de Steinert), ainsi que sur d'autres maladies génétiques rares.

    Au fil des années, le Téléthon a investi plusieurs millions d’euros dans la thérapie génique. Aujourd’hui, l’AFM-téléthon évoque 8 médicaments de thérapie génique ayant reçu une autorisation de mise sur le marché de la Food and Drug Administration américaine, dont un seul concerne une maladie neuromusculaire, et sans qu’aucun à ce jour ne concerne la myopathie. Cependant le coût de ces médicaments est extrêmement élevé et rien n’est fait pour le diminuer, ce qui interroge sur la mise à disposition de la thérapie qui semble surtout être une source providentielle de profit. Il semble bien que, de toutes façons, le procédé ne soit pas industrialisable. En effet, la thérapie génique est une thérapie personnalisée : elle consiste à compenser la déficience d’un gène malade en injectant, dans les cellules d’un patient in vivo ou in vitro, un gène sain préalablement rendu compatible avec le receveur. Par ailleurs, ces recherches attirent les dons vers des secteurs décidés arbitrairement par le Comité du téléthon au dépend d’autres projets (cf. Jacques Testart : « Le Téléthon, c’est quelque chose qui me choque beaucoup »).

    Par ailleurs, il y a quelques années, l’AFM Téléthon annonçait pouvoir guérir des maladies rares d’origine génétique. Mais, que sont devenues les personnes myopathes ? L’association a soutenu la sélection des embryons dans l’éprouvette via le diagnostic pré-implantatoire (DPI). Cette technique qui consiste à trier les embryons sur un critère « objectif » (la myopathie par exemple) aboutit à la destruction des embryons porteurs de la pathologie recherchée. Dans le cadre de cette pratique, ne seront implantés que les embryons qui ne sont pas malades. A défaut de pouvoir soigner, l’AFM-Téléthon aurait-elle fait le choix de la sélection eugénique ?

    Pour cette 33ème édition, l’association a annoncé le financement d’une nouvelle dérive. En 2019, un essai clinique de thérapie cellulaire utilisant les cellules souches embryonnaires humaines (CSEh) a été lancé. L’équipe, menée par Christelle Monville, a réalisé des patchs cellulaires à partir de cellules souches embryonnaires humaines différenciées en cellules épithéliales de la rétine. Ce patch vise à améliorer la vision de patients atteints de rétinites pigmentaires. S’agissant d’un essai de phase 1, l’objectif principal est d’évaluer la tolérance et l’innocuité de l’implantation du patch. Sur les 12 patients qui vont être inclus, 2 ont été greffés à ce jour.

    Cet essai clinique a nécessité des sacrifices d’embryons humains puisque les cellules souches utilisées sont dérivées d’embryons humains détruits à cette fin. La réalisation de cet essai a été financée, via I-Stem, à hauteur de 3 millions d’euros par les dons du Téléthon.

    Pour soigner les maladies des yeux, les chercheurs japonais ont quant à eux fait le choix de l’alternative éthique. En mars 2019, le ministre de la santé a donné son aval pour la mise en œuvre d’une étude clinique sur le traitement de la cornée utilisant des cellules souches pluripotentes induites ou iPS [1]. C’est la sixième étude clinique à base de cellules souches iPS lancée au Japon.

    A ce jour, il n’existe aucun médicament de thérapie cellulaire à base de cellules souches embryonnaires sur le marché. Et ce n’est pas pour bientôt. En effet, au plan international, très peu d’essais cliniques ont été initiés. Seuls trois essais ont été menés à terme. Et aucun n’a obtenu de résultats permettant une application clinique concrète. Leurs résultats doivent être relativisés puisqu’ils n’ont concerné que peu de patients et n’ont pas permis d’analyser l’efficacité de la greffe de CSEh. En France, seulement deux essais cliniques ont été lancés. Alors que le second essai sur les CSEh, mené par Christelle Monville, vient seulement de démarrer, le premier essai a été arrêté prématurément.

    [1] Génèthique, « CELLULES IPS AU JAPON : APPROBATION D’UNE NOUVELLE ÉTUDE CLINIQUE POUR SOIGNER DES TROUBLES DE LA CORNÉE », 6 mars 2019

    Source : Gènéthique.org.

  • Belgique : vers une proposition commune pour élargir l’accès à l’avortement

    foetus-18e-semaine.jpgEn Belgique, un groupe de travail réunissant des députés de plusieurs partis politiques s’est constitué suite aux dépôts de plusieurs propositions de loi pour modifier la loi sur l’avortement (cf. Belgique : six propositions de loi sur l’avortement et l’euthanasie). Ils sont parvenus à une proposition commune sur un allongement du délai légal pour avorter à 18 semaines et une réduction du délai de réflexion à 48 heures. Pour l’heure, la question de la dépénalisation complète de l’avortement divise les participants. « Si un vote intervenait mercredi [en commission], il faudrait sans doute encore tenir compte d’une demande de deuxième lecture en commission avant un envoi en séance plénière où un vote définitif pourrait intervenir avant la fin de l’année ».

    Les évêques du pays ont réagi mardi sur ce projet : ils voient dans les deux mesures principales du texte (allongement du délai légal et réduction du délai de réflexion) « un changement dans la signification de l'interruption de grossesse », qui deviendrait « une intervention médicale ordinaire ». Ils craignent que la décision d’interrompre une grossesse ne soit désormais prise « à la légère », ce qui ne fera qu’exacerber le « désarroi et la solitude ». Ils s’inquiètent du fait qu’invoquer une clause de conscience pour les professionnels de santé ne devienne de plus en plus difficile. Enfin, les évêques dénonce les conditions dans lesquelles sont envisagées ces modifications : « Il est incompréhensible qu'une question d'une telle importance et si délicate soit traitée aussi vite et sans débat de fond préalable ».

    Sources : Gènéthique.org - Sud Info (8/11/2019) - RTBF (12/11/2019).

  • Pays-Bas : des pédiatres favorables à l’euthanasie des enfants de moins de 12 ans

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    Un rapport issu de trois hôpitaux universitaires néerlandais affirme que « 84% des pédiatres aux Pays-Bas souhaitent l’euthanasie active pour les enfants entre 1 et 12 ans ». Ce rapport a été déposé au Parlement néerlandais.

    L’euthanasie active des enfants âgés de 1 à 12 ans est pour le moment interdite. La raison ? « Ils ne sont pas considérés aptes d’un point de vue légal ». A ce jour, l’euthanasie active est légale aux Pays-Bas pour les nouveau-nés de moins de 12 mois. Entre 12 et 16 ans, les enfants « peuvent choisir l’euthanasie avec le consentement de leurs parents ».

    Le professeur Eduard Verhagen, avocat et directeur médical du département de pédiatrie du centre médical universitaire de Groningen, estime que le nombre d’enfants « éligibles » serait de 5 à 10 cas chaque année. On peut noter que le rapport s’appuie sur un faible nombre de médecins. « Environ 60 pédiatres sont confrontés à des enfants souffrant de maladies incurables chaque année. Les 38 qui ont été interviewés ont suivi 359 jeunes patients au cours des 5 dernières années ». Dans 46 cas, les médecins ont considérés que « l’euthanasie aurait été préférable ». L’avocat Tim Vis quant à lui affirme qu’il existe « de forts arguments en faveur de l’euthanasie des enfants de moins de 12 ans ». Il invoque la convention internationale des droits de l’enfant qui interdit « les traitements inhumains ou dégradants ».

    NdlR : L’euthanasie est certainement le « traitement inhumain ou dégradant » par excellence, puisque, loin d’une simple question d’acharnement thérapeutique, il condamne l’enfant malade, lui ôtant toute dignité et le droit aux soins.

    Pour aller plus loin :

    En Belgique, regards sur les soins palliatifs pédiatriques

    Chili : le Parlement vote l’euthanasie dès 14 ans

    A l’Hôpital Pédiatrique de Toronto, vers l'euthanasie des enfants sans l'accord des parents ?

    Euthanasie des mineurs : "Qu'est-ce qui a convaincu les médecins que les cas de ces enfants étaient désespérés ?"

    En Colombie, de mauvaises raisons sont invoquées pour ouvrir le débat de l’euthanasie des mineurs

    Canada : Suicide assisté pour les mineurs, les pédiatres de plus en plus interrogés

    Sources : Gènéthique.orgBioEdge (20/10/2019) - Most Dutch paediatricians want euthanasia for kids: report
  • Projet de loi de bioéthique : une société progressiste sera celle qui « cherchera à s’enrichir de chacun »

    bioethique,pma,gpa,eugenisme,img,avortement,tribune

    Au-delà de l’extension de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes seules, dans une tribune collective, diverses personnalités au rang desquelles Frédérique Bedos, Pierre Deniziot ou Philippe Pozzo di Borgo, s’inquiètent des mesures contenues dans le projet de loi de bioéthique. Parmi ces mesures : l’élargissement du diagnostic prénatal, la suppression de l’obligation faite au médecin de proposer un délai de réflexion aux parents qui, apprenant « un diagnostic d’affection grave », envisagent une interruption médicale de grossesse (IMG), l’exonération des « mineures d’informer les parents d’une interruption médicale de grossesse » « et la femme enceinte, d’informer le père de cette intervention ». La PMA elle aussi « interroge » les signataires de la tribune. Selon eux, « ce mode de procréation étendu induit une forme de « fabrication » de l’enfant, et un état d’esprit où l’on attend une certaine conformité ».

    Ainsi, « le vote de cette loi semble (…) amplifier la recherche du bébé sain à tout prix, voire l’érection d’un droit à l’enfant sain, ce qui signifie concrètement l’élimination croissante des embryons et des fœtus présentant des risques d’affection grave ». « La banalisation de la suppression de ces enfants ne peut qu’inquiéter, dans une société qui a souvent du mal à tolérer la différence et la fragilité », affirment les signataires. Ils s’interrogent : « Ce que l’on peut légitimement nommer « eugénisme » – même s’il n’est pas d’Etat – aura, on peut en être sûr, des conséquences sur le moyen et long terme pour les personnes handicapées et leurs familles : ne reprochera-t-on pas à ceux qui n’ont pas effectué de tri, pas réalisé d’IMG, pas effectué de tests, de porter l’entière responsabilité du handicap et, par-là, de peser sur la société ? »

    A contre-courant de cette logique, ils témoignent de la richesse apportée par les personnes handicapées : « Nous constatons que les personnes handicapées, dans les familles qui les accueillent, dans les entreprises qui les intègrent, dans les écoles qui favorisent leur progression, apportent souvent un plus, en termes de lien social, de créativité, d’adaptation du groupe, et même parfois, osons le dire, de joie ». Ces réflexions les conduisent à une autre vision du progressisme : « Nous ne croyons pas qu’une société progressiste est une société qui aura éliminé la différence, l’écart par rapport à la norme, la fragilité. Au contraire : ce sera celle qui, tout en soignant autant que possible, saura partir des talents de chaque personne pour qu’elle donne le meilleur d’elle-même, et cherchera à s’enrichir de chacun ». Et d’interpeller les députés : « Messieurs et mesdames les député(e)s, nous comptons sur vous pour refuser l’amplification d’un eugénisme déjà à l’œuvre, et défendre les valeurs de fraternité et de respect de toute personne. Sinon, la belle utopie de l’inclusion risque bien de devenir une coquille vide, un mot d’ordre vain ».

    Sources : Gènéthique - Le Monde (14/10/2019) – Bioéthique : « La banalisation de la suppression des enfants porteurs d’un handicap ne peut qu’inquiéter »
  • Projet de loi de bioéthique : l’embryon humain, entre destruction et sélection, « circulez, y a rien à voir »

    Projet de loi incluant la création de chimères animal-homme et d'embryons transgéniques voté à l'Assemblée, devant une trentaine de députés présents, dans l'indifférence générale...

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    C’est en fin d’après-midi vendredi dernier qu’une poignée de députés a examiné les dispositions du projet de loi relatives à l’embryon humain. Recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines (CSEh), création de gamètes artificiels, création d’embryon transgénique ou chimérique, puis dans la soirée, extension du diagnostic préimplantatoire de la trisomie 21, ont été au programme comme un film en accéléré.

    Le « temps programmé » tue le débat sur l’embryon humain

    Après avoir débattu pendant des jours et des nuits entières de la PMA sans père, le reste du texte, qui contient pourtant des enjeux majeurs, est abordé à la va-vite. Du fait du temps programmé, qui octroie un temps de parole défini aux groupes, et qui a été absorbé par les débats sur la PMA,  les amendements des députés sur l’embryon humain sont peu défendus. Quant au rapporteur, Philippe Berta pour la recherche sur l’embryon, et la ministre de la santé Agnès Buzyn, ils font à peine l’effort de justifier les raisons des « avis défavorables » qu’ils opposent aux amendements présentés. On pourrait résumer ces quelques pauvres heures de débat sur l’embryon humain aux occurrences suivantes : «amendement défendu », « avis défavorable », « l’amendement est rejeté ». Quelques députés Les Républicains, comme Patrick Hetzel, Thibault Bazin, Alain Ramadier, ont tenu bon pour autant, regrettant à chaque défense d’amendement « je ne serai pas plus long en raison du temps programmé ». Ils ne se sont pas privés de dénoncer ces conditions déplorables de débat : « Ça n’est plus possible, on est obligé de dire « défendu, défendu » [ndlr : à propos de la défense de leur amendement], ça devient de la marche forcée, ça n’est plus un débat serein », s’exclame Patrick Hetzel. Il s’insurge : « Nous alertons sur des sujets de fond, nous demandons qu’une logique d’autorisation et non de simple déclaration s’impose sur les chimères, et ni le rapporteur, ni la ministre ne daignent nous répondre… Circulez, il n’y a rien à voir ! ». Thibault Bazin poursuit : « Il n’y a pas que la PMA dans cette loi de bioéthique. Nous passons beaucoup trop rapidement sur ces questions [ndlr : concernant l’embryon humain] ».

    « Bienvenue en absurdie »

    C’est dans ces conditions, qu’en moins de deux heures de temps, la représentation nationale a adopté l’article 14 du projet de loi de bioéthique vers 19h par 26 voix contre 5. Ce n’est pas faute, pour les députés Thibault Bazin, Alain Ramadier ou Patrick Hetzel, d’avoir souligné, alerté, dénoncé les absurdités éthiques de cet article et les lignes rouges qu’il franchit. Face à l’absurdité des conditions de débats et l’absurdité des sujets éthiques abordés, Patrick Hetzel se fâche : « Non mais on est en train de parler des chimères animal homme-là […]  mais, bienvenue en absurdie ».

    La recherche sur les cellules souches embryonnaires s’est trouvée décorrelée du régime de recherche sur l’embryon humain pour n’être plus soumis qu’à simple déclaration, et libérée de la condition relative à la nécessité d’une absence d’alternative à l’embryon humain. Pourtant, entre embryon et cellules souches embryonnaires humaines « l’origine est la même, les CSEh émanent d’un embryon », explique Partrick Hetzel. Il dénonce la volonté du gouvernement et de la majorité parlementaire : « Vous méconnaissez la nature propre des CSEh, et le respect dû à l’embryon humain ». Thibault Bazin rappelle qu’il existe des alternatives à la recherche sur l’embryon humain ou ses cellules souches, qui sont reconnues de façon unanime notamment dans le domaine de l’industrie pharmaceutique. Mais au lieu de suivre cette voie, on continue à « nous promettre des avancées thérapeutiques sur les CSEh. Or il n’en est rien. [La réalité] c’est qu’il y a des intérêts financiers, il ne faut pas être naïfs ». Cet article va aussi plus loin, la recherche sur les CSEh pourra donner lieu à la création de gamètes artificiels, ou encore de chimères animal-homme avec transfert chez la femelle.

    Les articles 15 et 17 ont ensuite été votés sur le même principe, dans la précipitation, si ce n’est plus. Pourtant, ils autorisent aussi la création de gamètes artificiels à partir de cellules humaines iPS, ou encore de créer des embryons transgéniques pour tester les techniques de CRISPR cas-9 par exemple sur l’embryon humain, ou enfin de créer des chimères animal-homme. Thibault Bazin se dit « très inquiet : la frontière entre espèces humaines et animales peut être effacée ».

    L’amorce du débat sur le DPI de la trisomie 21 : le témoignage poignant de Monsieur Thiébaud

    C’est à 23 heures que les députés ont abordé le débat attendu sur l’extension du diagnostic préimplantatoire à la trisomie 21. En commission déjà, le sujet avait été abordé et avait donné lieu à un débat poignant mais aussi empreint de pressions eugénistes fortes. C’est un remake qui se produit entre 23 heures et minuit dans l’hémicycle entre les 30 députés restants. Le député Vincent Thiébaud a pris la parole pour témoigner avec émotion de ses deux jumeaux, nés par FIV et sourds. « Quelle société voulons pour demain ? », interroge-t-il, « par pitié n’ouvrons pas la boîte de Pandore sur la standardisation et l’harmonisation » […] la souffrance fait partie de notre humanité, nous devons apprendre à l’accepter. […] Je pense que c’est la différence de ce que j’ai vécu, de mes enfants, qui font ce que je suis aujourd’hui ».

    Les promoteurs de l’extension du DPI à la trisomie 21 ont poursuivi de façon glaçante, en considérant que « c’est une question d’éthique ». La pensée eugéniste, qui n’est que l’héritage de plus de 30 ans de sélection par le diagnostic prénatal de la trisomie 21, est à l’œuvre.

    Si les députés ont rejeté, par 25 contre 7, le premier amendement examiné sur cette question, ils en ont encore 6 autres, de la même orientation à examiner ce soir à 21h30. Le combat n’est pas encore gagné…

    Source : Gènéthique.org.

    A lire : Entretien avec Patrick Hetzel, député du Bas-Rhin sur Aleteia.

  • Manifestation du 6 octobre 2019 à Paris : Marchons enfants !

    Manif le 6 octobre

    PARCOURS DE LA MANIFESTATION 

    «MARCHONS ENFANTS ! »

    du dimanche 6 octobre à Paris

    Le lieu de départ de notre mobilisation est fixé place Edmond Rostand (Sénat) à 13h. Le cortège empruntera la rue de Vaugirard, le Boulevard Raspail, puis le Boulevard Montparnasse, avant d'arriver place du 18 juin 1940, au pied de la tour Montparnasse.

    Manifester, c'est utile, nécessaire et efficace :

    la preuve en 2 minutes !

    ⏱️ DERNIÈRE MINUTE ⏱️

     La GPA introduite la nuit dernière

    dans le projet de loi bioéthique

    Contrairement à ce qu'affirmait le gouvernement, la gestation pour autrui (GPA) est d'ores et déjà bien présente dans les débats parlementaires sur le projet de loi bioéthique. Rien d'étonnant puisque la GPA est le corollaire de la PMA sans père.

    Empêcher la légalisation de la GPA suppose d'empêcher, 

    maintenant, la légalisation de la PMA sans père :

    tous dans la rue dimanche 6 octobre !

    La Manif Pour Tous

  • L’Académie de médecine s'oppose à la "PMA pour toutes"

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    Dans un avis officiel rendu samedi 21 septembre dernier, l’Académie nationale de médecine a déclaré que « la conception délibérée d’un enfant privé de père constitue une rupture anthropologique majeure » et n’est « pas sans risques » pour son « développement psychologique » et son « épanouissement ».

    L’Académie « reconnaît la légitimité du désir de maternité chez toute femme quelle que soit sa situation », mais juge qu’« il faut aussi au titre de la même égalité des droits tenir compte du droit de tout enfant à avoir un père et une mère dans la mesure du possible ».

    Démentant les études qui fondent « l’argument régulièrement avancé pour rejeter le risque pour l’enfant », elle explique que les données ne sont « pas très convaincantes », « au plan méthodologique, en nombre de cas et en durée d’observation sur des enfants n’ayant pas toujours atteint l’âge des questions existentielles ». Bien que « de plus en plus malmenée par les évolutions sociétales », poursuit-elle, « la figure du père reste pourtant fondatrice pour la personnalité de l’enfant comme le rappellent des pédopsychiatres, pédiatres et psychologues ».

    Si son rôle n’est pas de « donner un avis » sur une « mesure sociétale », ce qu’elle reconnaît, l’Académie « estime de son devoir de soulever un certain nombre de réserves liées à de possibles conséquences médicales ». La présidente de La Manif pour tous, Ludovine de la Rochère, a déclaré que « cet avis retentissant change évidemment radicalement la donne ».

    Le projet de loi de bioéthique sera débattu à partir de mardi 24 septembre à l’Assemblée nationale. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, souhaite une adoption définitive du projet de loi bioéthique « avant l'été » : « La PMA pour toutes les femmes sera ouverte immédiatement dès la loi promulguée », a-t-elle indiqué.

    Sources : Gènéthique.org - AFP (22 et 24/09/2019).

    Pour aller plus loin :

    - « PMA pour toutes »: des psychiatres dénoncent les études erronées

    - Martine Segalen : « Pour la première fois, l’État français va autoriser la fabrication d’enfants sans père »

    - Loi de bioéthique : la PMA juste avant la GPA ?

    - Audition à l'Assemblée nationale sur la PMA pour toutes : vers une filiation basée sur la seule volonté

  • PMA - Réflexion sur l'extension aux couples et aux femmes seules

    Excellente brochure des AFC sur la PMA ; ses enjeux et pistes de réflexion.
    16 pages à télécharger gratuitement, faciles à lire.

    A télécharger ICI.

  • « PMA pour toutes » : des psychiatres dénoncent les études erronées

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    Les études présentées à l’Assemblée nationale dans le cadre de l’examen du projet de loi de bioéthique ont « toutes été conduites avec un objectif militant : montrer que tout va bien pour les enfants accueillis par un couple de même sexe ». Le 5 septembre dernier, le Dr Pierre Lévy-Soussan, directeur du Centre de consultation médico-psychologique filiation de Paris (COFI-CMP) et ancien membre du Conseil d’orientation de l’Agence de biomédecine, a alerté la Commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi de bioéthique, de ce constat, fait par plusieurs psychiatres de renom. L’objectif est clair : il vise à modifier la législation sur la PMA. Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) avait estimé « pertinent » de « s’appuyer sur des recherches fiables sur l’impact de cette situation ». Or « aucune étude d’impact sur le projet n’a été conduite », s’est étonné le Dr Lévy-Soussan.

    En novembre 2018 déjà, le Dr Sarah Bydlowski, pédopsychiatre et chercheur associé au laboratoire de psychopathologie de l’université René-Descartes avait déclaré devant la mission parlementaire: « Notre réticence n’est pas théorique ». Elle a ainsi affirmé au député Jean-Louis Touraine qui se référait aux « travaux menés en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis ou en Belgique », qu’aucun de ces travaux, qu’elle connaissait « très bien », n’était fondé « sur des observations cliniques précises de l’enfant : tous sont fondés sur des autoquestionnaires ». Il s’agit bien d’une simple liste de questions posées aux parents, dont les réponses sont ensuite analysées. Une méthode « insuffisante » selon les professionnels, pour un sujet « aussi complexe que la filiation et l’équilibre psychique de l’enfant ».

    En outre, ces études « se limitent au court terme et font l’impasse sur la vie psychique de l’enfant », a remarqué le Dr Christian Flavigy, psychiatre et auteur du Débat confisqué. « Demander aux filles de Marc-Olivier Fogiel si tout va bien ne suffit pas ». « Même si c’est encore un vrai tabou, a expliqué le Dr Lévy-Soussan lors de son audition, on se rend compte que c’est plus compliqué avec la PMA, en termes de filiation. L’existence d’un tiers complexifie les représentations. Dans les PMA actuelles, on voit les difficultés qu’ont les parents à se transformer en fils et fille. Modifier les paramètres de la PMA va donc forcément retentir sur l’enfant. » Selon lui, imposer à un enfant d’avoir « deux mères » est une « violence contre le réel ».

    En 2006, le Dr Loren Marks a rapporté dans un ouvrage [1] la « surincidence, chez les enfants se trouvant dans ce contexte, de troubles dépressifs, de toxicomanie, de troubles anxieux, de troubles de la conduite, d’idées suicidaires, voire de tentatives de suicide ». Enfin, en 2012, Mark Regnerus, professeur de sociologie à l’université du Texas, a publié une étude dans Social Science Research, qui révèle que les résultats des études sur l’homoparentalité « sont tirés souvent d’échantillons de petites taille, ne permettant pas de généraliser les résultats à la population des familles gays et lesbiennes dans son ensemble. » Ayant réalisé sa propre étude, auprès de 2 998 adultes de 18 à 39 ans, celle-ci aboutissait, entre les familles homoparentales et les autres, à des « différences notables dans de nombreux résultats, dont beaucoup sont manifestement sub-optimaux (comme les études, les états dépressifs, la situation professionnelle ou la consommation de marijuana ». « L’affirmation empirique qu’il n’existe aucune différence particulière doit cesser », concluait-il.

    Le 6 octobre prochain aura lieu un grand rassemblant des opposants au projet de loi. Interrogé sur cette manifestation, Monsieur Aupetit, l’archevêque de Paris a déclaré « nous ne nous mobilisons pas seulement pour l’immédiat mais pour l’avenir ». « L’histoire montre que ce sont les résistants qui transforment le monde, la masse des moutons indifférents ou résignés ne change rien » a-t-il ajouté.


    [1] Pediatrics, vol 118, n°5, novembre 2006.

    Sources : Gènéthique.org - Famille chrétienne, Jean-Marie Dumont (18/09/2019) - « PMA pour toutes » le scandale des études biaisées.

  • Communiqué de La Manif Pour Tous

    Madame, Monsieur,

    Depuis l'élection d'Emmanuel Macron, nous n'avons pas cessé d'agir pour préserver la société de demain, notamment au cours de réunions publiques, par des rencontres avec des élus, des auditions par des institutions nationales, des campagnes massives d'information : par affichage, par tractage, sur les réseaux sociaux (en 2018-2019, les tweets du mouvement ont été « retweetés » plusieurs millions de fois par les internautes), la publication d'une « Lettre ouverte », format solennel qui s'utilise en vue d'une grâce présidentielle ou sur une décision grave, dont le Président portera la responsabilité devant l'Histoire...

    Mais lui-même et ses ministres refusent tout dialogue ; ils refusent de répondre aux 83% de Français qui pensent que « l'enfant né par PMA a le droit d'avoir un père et une mère » !

    Le projet de loi bioéthique, incluant la PMA sans père et d'autres transgressions majeures, a donc été présenté en Conseil des ministres ce 24 juillet, et les débats parlementaires débuteront fin septembre à l'Assemblée nationale.

    C'est pourquoi, avec 18 autres associations, La Manif Pour Tous appelle les Français à descendre massivement dans la rue, à Paris, dimanche 6 octobre : tous ensemble, rendons visible l'immense majorité que nous sommes à refuser la PMA sans père et sa jumelle, la GPA.


    TOUS DANS LA RUE LE 6 OCTOBRE !

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  • Mort de Vincent Lambert : un obscurantisme d’état ?

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    Vincent Lambert est mort. La nouvelle est tombée ce matin. Ces derniers jours, la question s’imposait au saut du lit : est-il encore vivant ? Malgré la détermination de ses parents, de ceux qui l’entouraient, rien n’a pu sauver cet homme vivant, grand handicapé, qu’aucune machine ne maintenait en vie ; cet homme qui tournait la tête quand on l’appelait, qui vivait sous clé dans un hôpital et qu’un médecin a fini par laisser mourir de faim sous sédation, pour épargner aux vivants, le spectacle d’une trop cruelle agonie.

    Qu’avait-il fait pour mériter une mort qu’avec l’abolition de la peine capitale, on se défend d’éviter aux plus terribles de nos criminels ? La maladie, la fragilité, la vulnérabilité sont-ils devenu des délits ?

    Quels que soient les arguments des avocats, l’acharnement qui a été mis, contre toute raison, à débouter les recours, à annihiler la justice, laisse interdit. Jusqu’à ce que le gouvernement lui-même se dévoile en saisissant la Cour de cassation contre la Cour d’appel de Paris, faisant fi de ses propres engagements, de son propre droit, de ses propres lois.

    L’heure est désormais à la peine. Finalement une peine d’Etat puisque la France, dans cet acte posé contre les demandes suspensives du Comité international des droits des personnes handicapées de l’ONU, abdique des droits de l’homme. Elle sait qu’elle sera condamnée, mais n’en a cure.

    Vincent Lambert n’est qu’une étape. Emblématique certes, mais une étape. Avec sa mort, nous revenons aux heures les plus sombres de l’histoire de l’humanité avec un mélange d’insouciance et de déraison. Eugénisme, euthanasie, les mots qui fâchent, qu’on brandit désormais comme des trophées, des victoires, les enveloppant d’une liberté vidée de son sens, d’une volonté devenue folle. Si la valeur d’un homme ne se mesure plus qu’à son capital d’utilité et non plus d’humanité, la pente douce ne sera que plus violente. Qu’allons-nous devenir ?

    Source : Gènéthique.org - 11 juillet 2019.

  • Réponses à 10 affirmations courantes favorables à l’euthanasie de Vincent Lambert

    1. « Sa mère n’a qu’à prendre son fils chez elle et s’en occuper elle-même ! »

    2. « Personne ne voudrait vivre comme ça, ce n’est pas une vie ! »

    3. « Il a dit qu’il ne voulait pas qu’on le maintienne dans un tel état, respectez sa volonté ! »

    4. « Il n’a plus conscience de lui-même, c’est un légume ! »

    5. « Non à l’acharnement thérapeutique ! »

    6. « Je suis contre l’euthanasie, mais là… »

    7. « Sa mère est une catholique traditionaliste qui fait subir à son fils ses croyances, c’est ignoble ! »

    8. « Quels coûts pour la sécurité sociale ! »

    9. « L’ONU n’a rien à voir dans cette affaire. Les exigences de ses comités n’ont aucune valeur en France »

    10. « Toutes ces années de procédures, c’est de l’acharnement judiciaire en plus de l’acharnement médical ! »

    La détermination des parents de Vincent Lambert à l’égard de la vie de leur fils, malgré son très lourd handicap, suscite de l’admiration mais également beaucoup d’incompréhensions et de mépris.

    À l’heure où Vincent est matériellement en train de mourir de faim et de soif, ces questions et objections, qui sont d’ordre général ou particulières au cas de Vincent Lambert, méritent des réponses.

    Réponses à lire sur le site de l'ECLJ.

  • Vincent Lambert : l'ONU réitère sa demande de maintien de l'alimentation et de l'hydratation

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    L’ONU a réagi ce mardi 2 juillet à la nouvelle annonce de l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation de Vincent Lambert (cf. Vincent Lambert de nouveau dans le couloir de la mort), via le Comité des droits des personnes handicapées (CDPH), pour réaffirmer sa demande du 4 mai dernier (cf. Affaire Vincent Lambert : le Comité pour les personnes handicapées de l'ONU demande la suspension de la décision d’euthanasie) : « Le service des requêtes et des enquêtes du CDPH vient de réitérer en urgence auprès de l’Etat Français sa demande de maintien de l’alimentation et de l’hydratation de M. Vincent Lambert à titre conservatoire. » Dans ce communiqué est rappelé : « Le caractère obligatoire des mesures conservatoires afin de garantir l’effectivité du recours auprès du CDPH qui impose qu’il ne soit pas porté atteinte à la vie de Vincent Lambert. »

    Emmanuel Hirsch, professeur d’éthique médicale à l’université Paris Saclay, souligne que c’est notre conception de l’humanité qui est en jeu dans cette décision d’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation : « Aujourd’hui, le médecin qui a annoncé, une nouvelle fois, à M. Vincent Lambert qu’il a été légalement décidé de l’exclure de la communauté des vivants, engage notre conception des principes d’humanité. C’est pourquoi nous ne pouvons pas nous satisfaire de cette légalisation de la mort donnée, quel que soit notre profond respect de l’état de droit ». Il redoute les conséquences de cette décision : « Il y aura un ‘après’ M. Vincent Lambert car nous sommes plus convaincus désormais de ce que nous n’acceptons pas, et de ce que représente un accompagnement dans la vie qui n’a rien à voir avec un acharnement thérapeutique ».

    Sources : Gènéthique.org
    Je soutiens Vincent (02/07/2019) – Communiqué – L’ONU réagit ce 2 juillet 2019 à la nouvelle annonce d’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation de Vincent Lambert
    Le Figaro (02/07/2019) – Emmanuel Hirsch, « nous ne pouvons pas nous satisfaire de cette légalisation de la mort donnée »

  • Au Québec : « Tuez-les, ils ne servent plus à rien ! »

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    Mercredi, la ministre de la Santé et des Services sociaux de Québec, Danielle McCann, a annoncé être favorable à l’ouverture de l’aide médicale à mourir aux personnes « inaptes », c’est-à-dire qui ne sont pas ou plus capables de donner leur consentement à l’acte euthanasique. Il s’agit principalement des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, mais aussi de toutes les personnes « souffrant de diverses formes de démence et de pertes cognitives », un phénomène « grandissant avec le vieillissement de la population ».

    La loi actuelle, qui autorise l’aide médicale à mourir depuis 2015, exige que les demandeurs soient adultes et aptes à donner leur consentement « jusqu’à la dernière minute ».

    Un groupe d’experts mandatés par la Ministre de la Santé pour étudier la pertinence de cette proposition doit lui remettre un rapport dans les prochains jours, un rapport attendu « avec impatience » par Madame Danielle McCann, car pour elle « la question n'est pas de savoir si, mais plutôt quand et comment le gouvernement Legault élargira l'aide médicale à mourir aux personnes inaptes ».

    Pour Mario Dumont, un ancien député, ce glissement de la loi « pose des questions très délicates », notamment parce qu’il sera très difficiles d’évaluer les motifs réels de la personne qui sera chargée de prendre la décision d’euthanasie à la place du patient. A-t-elle rencontré un nouveau compagnon ? Est-elle lassée de ses visites à l’hôpital ?

    Sources : Gènéthique.org.
    Huffington Post, Jocelyne Richer (29/05/2019) - Québec pourrait offrir l'aide médicale à mourir aux gens atteints d'Alzheimer.
    La Presse.ca, Tommy Chouinard ( 29/05/2019) - Vers un élargissement de l'aide médicale à mourir.
    TVA Nouvelles (30/05/2019) - Étendre l’aide médicale à mourir aux personnes inaptes: attention, danger.

    Voir le sermon du Bx Clemens August von Galen posté ici le 26 mai dernier.

    Pour aller plus loin :
    Euthanasie au Québec : 10 fois plus de décès que prévu, mais ce n’est pas encore assez pour le gouvernement
    Euthanasie : le Québec face à ses excès
    Aide médicale à mourir au Québec : un an après sa légalisation, le bilan

  • Le cas Vincent Lambert : Lettre du Docteur Sabine Paliard-Franco

    Lettre du docteur Sabine Paliard-Franco
    à l'attention de Madame la Ministre de la Santé Dr Agnès BUZYN

    objet : Cas de Mr Vincent LAMBERT

    Madame la Ministre et Chère Consœur,

    Peut-être que cette lettre ne sera qu'un coup d'épée dans l'eau. Tant pis, je tente ma chance car je suis, en tant que médecin, bien préoccupée par la situation de Monsieur Vincent Lambert. Je ne souhaite pas manquer l'ultime tentative de vous convaincre sur ce sujet, particulièrement sensible.

    D'après les données que j'ai, cet homme de 42 ans, traumatisé crânien lors d'un accident de la route, sauvé et réanimé il y a 10 ans, est actuellement lourdement handicapé, tétraplégique et dépendant dans un lit au CHU de Reims. Depuis de nombreux mois, voire des années, il est question de lui dans les media, car son cas complexe et délicat sème le doute dans les esprits et la discorde dans sa famille. Et l'on tremble régulièrement sous la menace de l'arrêt de ses soins.

    Qu'est-ce que cela veut dire ?

    Je ne peux que comparer son cas à celui de Michaël Schumacher, également traumatisé crânien avec de lourdes lésions cérébrales, en état pauci-relationnel, et dont la santé après son hospitalisation fait désormais l'objet de soins spécialisés très attentifs en milieu privé.

    Je souhaite attirer votre attention sur plusieurs points qui me semblent essentiels à la prise de décision le concernant. Je me permets d'argumenter car je suis Spécialiste en Médecine Générale, diplômée de Paris, Necker-Enfants-Malades, et j'ai surtout été pendant plusieurs années médecin coordinateur en HAD au CHU de Grenoble, prodiguant des soins palliatifs. De ce fait, j'ai souvent été amenée à prendre des décisions, après concertation collégiale, sur l'arrêt des soins, pour éviter l'obstination déraisonnable dans les cas lourds de fin de vie. Cette expérience me permet d'avoir, à ma petite place, un regard critique sur ce qui se vit autour de Vincent Lambert.

    La décision récente d'interrompre l'alimentation et l'hydratation de Vincent Lambert et le laisser mourir devrait être collégiale et correspondre à la loi Léonetti II. Or il me semble que sa situation ne répond absolument pas aux critères de cette loi, et ce, sur de nombreux points. Je m'explique :


    1/ Il me semble que Mr Vincent LAMBERT n'a pas signé de son vivant de directives anticipées, puisque cela n'était pas en vigueur à l'époque de son accident.

    Seul le témoignage verbal de son épouse tendrait à croire qu'il désapprouverait cette situation de dépendance.

    Tout le monde sait que lorsque l'on est fort et bien portant, l'on peut lancer à la volée, à qui veut l'entendre et avec conviction, qu'on ne supporterait pas d'être un légume, et qu'il ne faudrait pas en cas d'accident insister pour être maintenu en vie...Or nous le constatons bien, nous médecins expérimentés dans ces questions de fin de vie, que la plupart des malades, une fois la maladie ou le handicap présents, trouvent d'autres ressources insoupçonnées, physiques, morales et spirituelles, pour lutter contre la maladie et partent souvent contre toute attente lorsqu'ils ont accompli ce qu'ils avaient à faire.


    2/ Depuis 10 ans, s'il n'avait pas eu envie de vivre, Vincent Lambert se serait débrouillé pour contracter une pneumopathie ou une infection nosocomiale. Il serait décédé depuis longtemps.

    Or, il tient toujours, il a les yeux ouverts sur les photos ou les extraits de vidéo le concernant, il respire de manière autonome, il est dans un état stable, il est par conséquent bien vivant et absolument pas en fin de vie. Ce que des dizaines d'experts ont rappelé à vos services depuis ces derniers mois. Donc on ne peut argumenter sur la fin de vie imminente qui nécessiterait son euthanasie passive puis active.

    C'est bien ce qui dérange aujourd'hui et qui sème le doute dans la société. Vincent Lambert ne souffre pas d'abandon car il est régulièrement visité par ses parents et certains frères et sœurs, il est entouré et défendu avec ardeur par ses parents...Vincent Lambert garderait même de manière minime et subtile une vie de relation avec eux, il se sent sûrement aimé.

    C'est pour cela qu'il tient encore ! Pourquoi ne pas prendre le risque de le transférer dans une unité spécialisée même privée pour permettre à ses parents, qui lui ont donné la vie, de le garder en vie avec tout leur amour ? Quel bénéfice en retirent-ils, autre que celui de choyer et préserver celui qu'ils aiment, à qui ils donnent tout ? Pourquoi leur voler leur dernier combat de parents alors que rien n'est encore perdu ? Pourquoi critiquer leur foi chrétienne, alors qu'ils ne causent de tort à personne ? C'est une forme de discrimination envers eux. Pourquoi l'épouse n'abandonne-t-elle pas la tutelle si elle n'en peut plus, a déjà fait son deuil et souhaite refaire sa vie ? Le cas de Vincent Lambert ne doit pas être un porte-étendard idéologique pour la légalisation de l'euthanasie des personnes vulnérables ou non productives. Nous sommes au Pays des Droits de l'Homme, et la vie doit être protégée lorsqu'elle est encore là. Lorsqu'il y a un doute, il faut privilégier la vie !


    3/ S'il s'agit d'un problème de place à l'hôpital, ou de budget transférons-le dans une unité privée ! Il y a sûrement des considérations financières, mais quelles sont-elles ? Il n'est pas cancéreux, pas atteint de VIH ou de maladie auto-immune avec biothérapie, qui coûtent quand même bien plus cher et n'a vraisemblablement pas besoin d'imagerie complexe, il n'a pas d'assistance cardio-respiratoire, il est juste nourri et hydraté dans un état stable. ( d'où le fait que l'on ressasse toujours les mêmes menaces depuis des années) Il a logiquement besoin d'une aide-soignante et d'une infirmière qui assurent le nursing et le changement de position, de la kiné pour éviter les escarres...L'administration de la nutrition et de l'hydratation par gastrostomie ou sonde naso-gastrique...Un lit médicalisé avec matelas anti-escarres et une potence...Bref : L'argument de la difficulté technique ou financière ne tient pas.


    4/ Il n'est pas non plus mentionné qu'il présente des souffrances insupportables qui nécessiteraient une sédation profonde, sauf si l'on ne veut pas voir en face des souffrances affreuses générées par l'arrêt même de la nutrition et de l'hydratation, qui entraînent la douleur cruelle de mourir de soif.

    Donc cet argument de soulager d'hypothétiques souffrances pour abréger sa vie ne tient pas non plus.


    5/ S'il devait y avoir la question de l'obstination thérapeutique, elle se serait posée il y a 10 ans, quand Vincent était entre la vie et la mort. Il a finalement choisi de vivre, avec l'aide et le dévouement des équipes médicales. Il ne s'agit pas non plus dans son cas présent d'une obstination déraisonnable car il ne s'agit pas de soins curatifs d'une maladie incurable, mais du soin corporel et nutritionnel de base d'une personne lourdement handicapée et sans défense.

    Si le problème est la survie artificielle du simple fait de la nutrition, car ce patient est incapable de se nourrir par lui-même du fait de ses paralysies, alors nous pourrions tirer la même conclusion au sens large pour les personnes âgées dépendantes, hémiplégiques, sans parler des bébés qui ne sont pas autonomes ! La nourriture est vitale pour tous, et un droit incontestable, même pour ceux qui ne peuvent se nourrir par eux-mêmes !


    6/ Le médecin n'est pas le maître de la vie et de la mort et peut tout à fait se tromper dans son appréciation.

    Lorsque ma propre mère a eu un grave accident de la route, alors qu'elle m'attendait, enceinte de 5 mois, l'équipe médicale de neurochirurgie au 5e étage du CHU de Grenoble ( unité où a d'ailleurs été admis Michaël Schumacher après son accident de ski ) avait préconisé de pratiquer un avortement sur ma maman, traumatisée crânienne, pour tenter de la sauver.

    Mon père, à l'époque interne en Médecine s'y est opposé farouchement, et finalement, ma mère et moi avons eu la vie sauve, contre toute attente.

    L'accident avait plongé ma mère dans un coma profond, et lorsqu'elle a repris conscience, elle a été capable de répéter tout ce qui a été dit à son sujet autour d'elle, et même par les infirmières dans le couloir d'à-côté !

    C'est la raison pour laquelle nous devons avoir le plus grand respect pour la vie de tout patient dont la conscience est altérée. Il faut à tout prix éviter l'orgueil et la toute-puissance de la Médecine car nous ne détenons pas la Vérité absolue sur la vie et son mystère.

    J'aurais pu être victime d'une erreur d'appréciation médicale. Je n'ai heureusement pas de séquelles et ma mère a parfaitement récupéré ses facultés. Même si Vincent Lambert a des séquelles cérébrales irréversibles, il vit toujours, et nul ne peut dire ce qu'il pense et pourquoi il s'accroche. Cela échappe à tout le monde.

    Dans le doute, laissons Vincent en vie. Une partie de sa famille tient à lui et s'en occupe. C'est une chance pour lui, et non une maltraitance ! Il ne faudrait pas que la loi s'oppose à l'éthique et à l'intérêt-même de l'être humain.

    Ce n'est pas parce que quelque chose est légal qu'il est forcément moral et bon. Nous l'avons observé dans de nombreux pays autoritaires, où la loi a mené à des pertes humaines innombrables. L'Holocauste en est un exemple criant.

    Par ailleurs, aucune religion ne permet de donner la mort, il faut aussi en tenir compte. Dans notre monde en manque de repères moraux, culturels et éducatifs, quand on est en responsabilité, il faut bien discerner pour agir dans le sens du bien !

    En conclusion, je pense qu'une décision soi-disant légale d'interrompre les soins de confort et de nutrition de base chez un patient handicapé, va contre le caractère légal de la loi Léonetti, ce que j'ai détaillé plus haut. Le CHU de Reims ne peut pas se réfugier derrière cette loi.

    Ce serait tout à votre honneur de prendre une décision sage, conforme à votre conscience et au Serment d'Hippocrate. C'est la confiance de l'opinion vis-à-vis du corps médical qui est en jeu.

    Car la Médecine est là pour soigner, pas pour donner la mort, surtout dans ce cas tellement polémique. La Loi Léonetti II suffit amplement à répondre à la majorité des vrais cas de fin de vie qui se présentent et protège ainsi les soignants comme les familles dans leurs décisions. Ce n'est pas le cas de Vincent Lambert qui n'est pas mourant.

    Si Vincent Lambert vit toujours, alors je vous en supplie, respectez sa vie !

    Je vous prie d'agréer, Madame et Chère Consœur, l'expression de mes sentiments respectueux et dévoués,

    Dr Sabine PALIARD-FRANCO

    Source : Paix Liturgique, Lettre 695 bis publiée le 20 mai 2019.