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St Basile de Césarée

  • Méditation - renoncement et liberté

    « Notre Seigneur Jésus Christ a dit à tous, à plusieurs reprises et en donnant diverses preuves : "Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il se renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive" ; et encore : "Celui d'entre vous qui ne renonce pas à tout ce qu'il a ne peut être mon disciple". Il nous paraît donc exiger le renoncement le plus complet... "Où est ton trésor, dit-il ailleurs, là est ton cœur" (Mt 6,21). Si donc nous nous réservons des biens terrestres ou quelque provision périssable, notre esprit y demeure enlisé comme dans de la boue. Il est alors inévitable que notre âme soit incapable de contempler Dieu, et devienne insensible aux désirs des splendeurs du ciel et des biens qui nous sont promis. Nous ne pourrons obtenir ces biens que si nous les demandons sans cesse, avec un ardent désir qui, du reste, nous rendra léger l'effort pour les atteindre.

    Se renoncer, c'est donc délier les liens qui nous attachent à cette vie terrestre et passagère, se libérer des contingences humaines, afin d'être plus à même de marcher dans la voie qui conduit à Dieu. C'est se libérer des entraves afin de posséder et user de biens qui sont "beaucoup plus précieux que l'or et que l'argent" (Ps 18,11). Et pour tout dire, se renoncer, c'est transporter le cœur humain dans la vie du ciel, en sorte qu'on puisse dire : "Notre patrie est dans les cieux" (Ph 3,20). Et surtout, c'est commencer à devenir semblable au Christ, qui pour nous s'est fait pauvre, de riche qu'il était (2Co 8,9). Nous devons lui ressembler si nous voulons vivre conformément à l'Évangile. »

    St Basile (v.330-379), Grandes Règles monastiques, Question 8 (trad. Brésard, 2000 ans C, et Lèbe, Maredsous).

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  • La Très Sainte Trinité par les Pères de l'Eglise

    « L'âme qui aime Dieu n'en est jamais rassasiée, mais parler de Dieu est audacieux : notre esprit est bien loin d'une si grande affaire... Plus on est avancé dans la connaissance de Dieu, plus on ressent profondément son impuissance. Tel était Abraham, tel aussi était Moïse : alors qu'ils pouvaient voir Dieu, autant du moins qu'il est possible à l'homme, l'un comme l'autre se faisait le plus petit de tous ; Abraham se nommait "terre et cendre", et Moïse se disait de parole malhabile et lente (Gn 18,27 ; Ex 4,11). Il constatait en effet, la faiblesse de sa langue à traduire la grandeur de Celui que son esprit saisissait. Nous parlons de Dieu non pas tel qu'il est, mais tel que nous pouvons le saisir.

    Quant à toi, si tu veux dire ou entendre quelque chose de Dieu, laisse ta nature corporelle, laisse tes sens corporels... Élève ton esprit au-dessus de tout ce qui a été créé, contemple la nature divine : elle est là, immuable, indivise, lumière inaccessible, gloire éclatante, bonté désirable, beauté inégalable dont l'âme est blessée, mais qu'elle ne peut pas traduire en paroles adéquates.

    Là est le Père, le Fils et le Saint Esprit... Le Père est le principe de tout, la cause de l'être de ce qui est, la racine des vivants. Il est celui dont coulent la Source de la vie, la Sagesse, la Puissance, l'Image parfaitement semblable du Dieu invisible : le Fils engendré du Père, Verbe vivant, qui est Dieu, et tourné vers le Père (1Co 1,24 ; He 1,3 ; Jn 1,1). Par ce nom de Fils, nous apprenons qu'il partage la même nature : il n'est pas créé par un ordre, mais il brille sans cesse à partir de sa substance, uni au Père de toute éternité, égal à lui en bonté, égal en puissance, partageant sa gloire... Et quand notre intelligence aura été purifiée des passions terrestres et qu'elle laisse de côté toute créature sensible, tel un poisson qui émerge des profondeurs à la surface, rendue à la pureté de sa création, elle verra alors l'Esprit Saint là où est le Fils et où est le Père. Cet Esprit, étant de même essence selon sa nature, possède lui aussi tous les biens : bonté, droiture, sainteté, vie... De même que brûler est lié au feu et resplendir à la lumière, ainsi on ne peut ôter à l'Esprit Saint le fait de sanctifier ou de faire vivre, pas plus que la bonté et la droiture. »

    Saint Basile de Césarée (v.330-379), Homélie sur la foi, 1-3 (Trad. F. Luc Brésard, 2000 ans d'homélie Année C, Socéval, Perpignan, 2000 - rev.)

  • 10 janvier : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "L'amour de Dieu, c'est cela : garder ses commandements." (1Jn 5, 1-4)

    « Nous avons reçu de Dieu la tendance naturelle à faire ce qu'il commande et nous ne pouvons donc pas nous insurger comme s'il nous demandait une chose tout à fait extraordinaire, ni nous enorgueillir comme si nous apportions plus que ce qui nous est donné... En recevant de Dieu le commandement de l'amour, nous avons aussitôt, dès notre origine, possédé la faculté naturelle d'aimer. Ce n'est pas du dehors que nous en sommes informés ; chacun peut s'en rendre compte par lui-même car nous cherchons naturellement ce qui est beau... ; sans qu'on nous l'apprenne, nous aimons ceux qui nous sont apparentés par le sang ou par l'alliance ; nous manifestons enfin volontiers notre bienveillance à nos bienfaiteurs.

    Or, quoi de plus admirable que la beauté de Dieu ?... Quel désir est ardent comme la soif provoquée par Dieu dans l'âme purifiée, s'écriant dans une émotion sincère : « L'amour m'a blessée » ? (Ct 2,5)... Cette beauté est invisible aux yeux du corps ; l'âme seule et l'intelligence peuvent la saisir. Chaque fois qu'elle a illuminé les saints, elle a laissé en eux l'aiguillon d'un grand désir, au point qu'ils se sont écriés : « Malheur à moi, parce que mon exil s'est prolongé » (Ps 119,5), « Quand irai-je contempler la face du Seigneur ? » (Ps 41,3) et « Je voudrais m'en aller et être avec le Christ » (Ph 1,23). « Mon âme a soif du Seigneur vivant » (Ps 41,3)... C'est ainsi que les hommes aspirent naturellement vers le beau. Mais ce qui est bon est aussi souverainement aimable ; or Dieu est bon ; donc tout recherche le bon ; donc tout recherche Dieu...

    Si l'affection des enfants pour leurs parents est un sentiment naturel qui se manifeste dans l'instinct des animaux et dans la disposition des hommes à aimer leur mère dès leur jeune âge, ne soyons pas moins intelligents que des enfants, ni plus stupides que des bêtes sauvages : ne restons pas devant Dieu qui nous a créés comme des étrangers sans amour. Même si nous n'avons pas appris par sa bonté ce qu'il est, nous devrions encore, pour le seul motif que nous avons été créés par lui, l'aimer par-dessus tout, et rester attachés à son souvenir comme des enfants à celui de leur mère. »

    Saint Basile (v.330-379), Les Règles Monastiques, Grandes Règles, Q. 2 (Trad. Léon Lèbe, Editions de Maredsous, 1969).

  • 14 octobre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Il s'en alla tout triste, car il avait de grands biens" (Mc 10, 17-30)

    « Imite la terre, homme, porte comme elle des fruits, ne te montre pas plus dur qu'une matière inanimée. La terre ne mûrit pas ses fruits pour en jouir elle-même, mais pour les mettre à ton service. Et toi, les fruits que répand ta bienfaisance, c'est toi en fait qui les engranges, puisque la récompense des bonnes actions retombe sur leurs auteurs. Tu as donné à manger à l'affamé ; ce que tu as donné te revient, augmenté des intérêts. Comme le grain jeté en terre profite au semeur, de même le pain tendu à l'affamé rapporte un gain immense, pour plus tard. Quand se termine la moisson sur la terre, c'est le moment pour toi de semer dans le ciel. "Faites vos semailles pour la justice" (Os 10, 12) !
    Pourquoi ces angoisses ? Pourquoi te tourmenter et mettre tant d'ardeur à enfermer tes richesses dans du mortier et de la brique ? "Le bon renom vaut mieux que les grandes richesses" (Pr 22, 1). Si tu admires l'argent pour la considération qu'il procure, dis-toi que tu gagneras bien plus de gloire à être appelé le père de milliers d'enfants qu'à posséder des milliers d'écus dans une bourse. »

    Saint Basile le Grand († 379), Homélie 6, 3 (Trad. M. Poirier, "Riches et Pauvres dans l'Eglise ancienne", Lettres chrétiennes, coll. Ichtus n°6, Grasset, Paris, 1962).

  • 2 octobre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Sur les Saints Anges Gardiens


    Saint Hilaire de Poitiers (315-367)

    Dans les combats que nous menons pour rester forts contre les puissances mauvaises, les anges nous assistent.

    St Hilaire, Tract. Psalm. 65; P.L. IX, 430 A.

    Les esprits ont été envoyés pour secourir le genre humain. En effet notre faiblesse, si des anges gardiens ne lui avaient été donnés, ne pourrait résister aux attaques nombreuses et puissantes des esprits célestes. Elle avait besoin pour cela de l'aide d'une nature supérieure. Nous savons qu'il en est ainsi par les paroles avec lesquelles le Seigneur fortifie Moïse tremblant et craintif : "Mon ange te précédera". C'est pourquoi Dieu tire ces vents de ses trésors, donnant par eux une aide à la faiblesse humaine, afin que ces divins secours nous aident contre les puissances de ce monde de ténèbres à atteindre l'héritage du salut.

    St Hilaire, Tract. Psalm. 134; P.L. IX, 761 AB.


    Saint Basile de Césarée (330-379)

    Parmi les anges, les uns sont préposés aux nations, les autres compagnons des fidèles... Que chaque fidèle ait un ange, pour le diriger, comme pédagogue et pasteur, c'est l'enseignement de Moïse (1).

    (1) : Genèse 48.16

    Saint Basile, Adv. Eun., 3, 1; P.G. XXIX, 656 A-657A


    Saint Jérôme (v.347-420)

    Si grande est la dignité des âmes que chacune, dès sa naissance, a un ange préposé à sa garde.

    Saint Jérôme, Commentaire sur Saint Matthieu, Paris, Le Cerf, 1979, vol 2, livre 3, chap. 18-10. (Sources chrétiennes, 259).


    Saint Augustin d'Hippone (354-430)

    Toute chose visible en ce bas monde est confiée à un ange.

    Saint Augustin, Huit questions.


    Saint Jean Damascène (v.675-v.749)

    Ils [Les anges] sont puissants et prêts pour l'accomplissement de la volonté de Dieu. On les trouve aussi doués d'une grande vélocité partout où l'acquiescement de Dieu le leur ordonne ; ils gardent les parties de la terre ; ils président aux peuples et aux régions, selon qu'ils ont été établis par le Créateur ; ils dirigent nos affaires et nous assistent. Suivant la volonté et la disposition divines ils sont au-dessus de nous et entourent toujours Dieu.

    V. Ermoni, Saint Jean Damascène, 2° édition, Paris, Bloud et Gay, 1904, chap. 5 : les anges. (La pensée chrétienne : textes et études).


    Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153)

    Dans quelque maison, dans quelque réduit que vous soyez, respectez votre bon Ange, car il est présent; il est tout près de vous; non seulement il est avec vous, mais il est là pour vous, il cherche à vous protéger et à vous être utile.
    Avec un Ange auprès de vous, que pourriez-vous craindre ? Votre Ange ne peut se laisser vaincre ni tromper; il est fidèle, il est prudent, il est puissant : pourquoi donc avoir peur ?
    Si quelqu'un avait le bonheur de voir tomber le voile qui couvre ses yeux, il verrait avec quelle attention, avec quelle sollicitude les Anges se tiennent au milieu de ceux qui prient, au dedans de ceux qui méditent, sur le lit de ceux qui reposent, sur la tête de ceux qui gouvernent et qui commandent.

    Ange de l'Eglise, 1999, © Editions Bénédictines, Rue E. Guinnepain - 36170 Saint-Benoît-du-Sault - France.

  • 25 août : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "Qui s'élève sera humilié, et qui s'abaisse sera élevé" (Mt 23,12)... Imitons le Seigneur qui est descendu du ciel jusqu'au dernier abaissement, et qui, en retour, a été élevé du dernier rang jusqu'à la hauteur qui lui convenait. Découvrons tout ce que nous enseigne le Seigneur pour nous conduire à l'humilité.
    Petit bébé, le voici déjà dans une grotte, couché non dans un berceau, mais dans une mangeoire. Dans la maison d'un artisan et d'une mère sans ressources, il est soumis à sa mère et à son époux. Se laissant enseigner, écoutant ceux dont il n'avait nul besoin, il interrogeait, mais pourtant de telle sorte que par ses interrogations, on s'étonnait de sa sagesse. Il se soumet à Jean, et le Maître reçoit de son serviteur le baptême. Jamais il n'a résisté à ceux qui se dressaient contre lui, et n'a pas fait preuve de sa puissance invincible pour se libérer des mains qui l'enchaînaient, mais il s'est laissé faire, comme impuissant, et dans la mesure où il l'a jugé bon, il a donné prise sur lui à un pouvoir éphémère. Il a comparu devant le grand prêtre en qualité d'accusé ; conduit devant le gouverneur, il s'est soumis à son jugement, et alors qu'il pouvait répondre aux calomniateurs, il a subi en silence leurs calomnies. Couvert de crachats par des esclaves et des servants indignes, il a été enfin livré à la mort, à une mort infamante aux yeux des hommes. Voilà comment s'est déroulé sa vie d'homme depuis sa naissance jusqu'à sa fin. Mais après un tel abaissement, il a fait éclater sa gloire... Imitons-le pour arriver, nous aussi, à la gloire éternelle. »

    Saint Basile de Césarée (Basile le Grand) (v.330-379), Homélie sur l'humilité, 5-6 (trad. Brésard, 2000 ans B.)

  • 10 août : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Notre Seigneur Jésus Christ a dit à tous, à plusieurs reprises et en donnant diverses preuves : "Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il se renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive" ; et encore : "Celui d'entre vous qui ne renonce pas à tout ce qu'il a ne peut être mon disciple". Il nous paraît donc exiger le renoncement le plus complet... "Où est ton trésor, dit-il ailleurs, là est ton coeur" (Mt 6,21). Si donc nous nous réservons des biens terrestres ou quelque provision périssable, notre esprit y demeure enlisé comme dans de la boue. Il est alors inévitable que notre âme soit incapable de contempler Dieu, et devienne insensible aux désirs des splendeurs du ciel et des biens qui nous sont promis. Nous ne pourrons obtenir ces biens que si nous les demandons sans cesse, avec un ardent désir qui, du reste, nous rendra léger l'effort pour les atteindre.
    Se renoncer, c'est donc délier les liens qui nous attachent à cette vie terrestre et passagère, se libérer des contingences humaines, afin d'être plus à même de marcher dans la voie qui conduit à Dieu. C'est se libérer des entraves afin de posséder et user de biens qui sont "beaucoup plus précieux que l'or et que l'argent" (Ps 18,11). Et pour tout dire, se renoncer, c'est transporter le coeur humain dans la vie du ciel, en sorte qu'on puisse dire : "Notre patrie est dans les cieux" (Ph 3,20). Et surtout, c'est commencer à devenir semblable au Christ, qui pour nous s'est fait pauvre, de riche qu'il était (2Co 8,9). Nous devons lui ressembler si nous voulons vivre conformément à l'Évangile. »

    Saint Basile (v.330-379), Grandes Règles monastiques, Question 8 (trad. Brésard, 2000 ans C, et Lèbe, Maredsous).

  • 13 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Frères, ne demeurons pas dans l'insouciance et le relâchement ; ne remettons pas toujours avec légèreté, à demain ou à plus tard, pour commencer à nous mettre à l'oeuvre. "C'est maintenant l'heure favorable, dit l'apôtre Paul, c'est aujourd'hui le jour du salut" (2Co 6,2). Actuellement, c'est le temps de la pénitence, plus tard ce sera celui de la récompense ; à présent, c'est le temps de la persévérance, un jour viendra celui de la consolation. Maintenant Dieu vient en aide à ceux qui se détournent du mal ; plus tard il sera le juge des actes, des paroles et des pensées des hommes. Aujourd'hui nous profitons de sa patience ; nous connaîtrons la justice de ses jugements, à la résurrection, quand nous recevrons chacun selon ses oeuvres. usqu'à quand donc remettrons-nous d'obéir au Christ qui nous appelle dans son Royaume céleste ? Ne nous purifierons-nous pas ? Ne nous résoudrons-nous pas à abandonner notre genre de vie habituel pour suivre à fond l'Evangile ? »

    Saint Basile le Grand (v.330-379), Prologue aux Grandes Règles (trad. Lèbe, Maredsous, 1969, rev).