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  • Méditation ... silence intérieur...

    « Vous devez être emplies de silence, car, dans le silence du cœur, Dieu parle. Un cœur vide, Dieu le remplit. Même Dieu Tout-Puissant ne peut remplir un cœur plein - plein d'orgueil, d'amertume, de jalousie ; nous devons renoncer à ces sentiments. Tant que nous nous y accrochons, Dieu ne peut pas le remplir. Silence du cœur, pas seulement de la bouche - qui est aussi nécessaire - mais plus encore, ce silence de l'esprit, silence des yeux, silence du toucher. Alors vous pouvez L'entendre partout : dans le bruit d'une porte qui se ferme, dans la personne qui a besoin de vous, dans le chant des oiseaux, dans les fleurs, les animaux - ce silence qui est émerveillement et louange. »

    Ste Teresa de Calcutta (1910-1997), Quand l'amour est là, Dieu est là, Desclée De Brouwer, Paris, 2011.

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  • Méditation - « Venez à l'écart, dans un lieu désert, et prenez un peu de repos » (Mc 6, 31)

    « Il semble que par ces paroles, Notre-Seigneur ne désire qu'un repos corporel pour ses Apôtres, qui étaient revenus fatigués à la suite de leurs premières prédications. Mais ce repos corporel était la figure du repos spirituel, qu'il désire plus encore pour nous ; c'est-à-dire le repos des passions et la tranquillité des mouvements de la nature, qui est l'unique ou la principale cause de nos agitations et de nos troubles. La première fin de cette retraite spirituelle est, comme dit un saint, que nous mettions la cognée à la racine, et qu'étant maîtres de nos passions, nous tenions notre esprit en paix. Remarquons donc ici trois choses.

    La première, que nous sommes grandement troublés par les mouvements de la nature et par les agitations de notre esprit, qui veut d'ordinaire ce qu'il n'a pas, et qui n'est pas content de ce qu'il a. De là vient qu'il s'inquiète dans ses désirs, dans ses craintes et dans ses tristesses ; et tant qu'il est dans ses inquiétudes, il est fort mal disposé pour la perfection et pour l'union avec Dieu, qui ne demeure jamais que dans un cœur paisible.

    Et partant, pour la seconde chose à remarquer, c'est qu'il faut s'efforcer de s'établir dans cette tranquillité, et dans cette pacification de nos troubles ; car alors Notre-Seigneur viendra à nous, nous parlera très familièrement et veillera sur nous avec autant de soin que s'il n'avait que nous à gouverner. Une communion faite en cet état nous profitera davantage, que dix que nous ferions dans les troubles de la nature. [...]

    Ce qui reste en troisième lieu à remarquer, c'est que l'une des fins principales de nos retraites spirituelles doit être de nous mettre dans cette paix et dans cette tranquillité de nos affections, moins pour notre propre intérêt, que pour celui de Dieu, qui s'intéresse à notre bien, et qui n'a point de repos en nous, si nous ne sommes nous-mêmes dans le repos. Par conséquent, si nous nous retirons à la voix de Notre-Seigneur, qui nous appelle à l'écart, allons-y aussi pour la fin qu'il nous présente, en nous disant : Venez à l'écart vous reposer. Venez chercher votre repos et vous le trouverez.

    Mais comment le cherche-t-on ? C'est en s'examinant soigneusement sur ce qui nous émeut et nous trouble davantage, afin de l'apaiser : c'est en se représentant vivement les maximes de l'ordre, de la paix, et de la perfection, pour s'y conformer dorénavant ; c'est en se persuadant efficacement qu'il n'y a qu'une chose nécessaire, une seule affaire, servir Dieu et se sauver, et que tout le reste n'a de valeur qu'autant qu'il nous sert pour cette fin. C'est d'apprendre à se servir des choses, et non pas à s'y assujettir et à s'en rendre esclave ; c'est de ne vouloir jamais que ce que l'on peut, et de ne penser jamais pouvoir ce qu'on ne doit point faire. C'est de se tenir prêt à mourir à toute heure, en ne vivant que comme on voudrait mourir, pour ne mourir que comme on voudrait avoir vécu ; c'est de dépendre de la volonté de Dieu, et de la regarder en toutes choses, pour la suivre uniquement. C'est là chercher sa paix, et la trouver aussitôt qu'on la cherche ; car elle ne dépend que de nous avec la grâce, comme il ne dépend que de nous, de nous troubler, ou non. »

    P. Julien Hayneuve s.j. (1588-1663), Méditations sur la Vie de N.-S. Jésus-Christ Tome V (Lundi de la treizième semaine après la Pentecôte, Troisième point), Édition corrigée, rajeunie et disposée selon l'ordre du Bréviaire romain par M. l'Abbé J.-B. Lobry, Paris, Hippolyte Walzer, 1868.

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  • Méditation - Vivons dans l'action de grâces

    « Voyez la beauté de la nature et des œuvres de Dieu puisque cette beauté est réelle : tout ce qui sort de la main de Dieu est bon... Mais n'y restons pas... Montons tout de suite plus haut, à l'éternelle beauté dont cette beauté créée n'est qu'un infiniment pâle reflet, à celui pour qui seul nous sommes faits, qui est seul digne de nous, en qui seul nous pouvons trouver notre repos, en qui seul nous devons le chercher... Lorsqu'une créature matérielle ou humaine nous plaît, lorsqu'une belle œuvre, une belle action, une belle parole, une belle vie nous plaît, remontons aussitôt à l'auteur de tout bien, à celui qui fait seul tout le bien qui est en nous... Il y a en nous deux parts : le bien, qui vient de Dieu seul ; le mal qui est à nous... - Faisons comme sainte Thérèse (1) qui avait tellement acquis cette habitude de voir tout bien comme venant de Dieu qu'à la vue des autres elle pensait immédiatement à Dieu agissant, faisant tout bien en eux ; et qu'en pensant à elle il lui était complètement impossible de sentir le moindre mouvement d'orgueil, tant elle voyait qu'elle ne possédait rien d'elle-même, tout venant de Dieu seul... - Faisons comme quand on est avec un être aimé... Si l'on parcourt avec lui les plus beaux lieux du monde, on n'a pas d'yeux pour eux, on regarde sans cesse et uniquement le visage de celui qu'on aime : il est mille et mille fois plus beau pour nous que la terre entière ; on ne regarde rien, on ne peut rien regarder d'autre que les yeux de l'être qu'on aime lorsqu'on est avec lui : soyons ainsi avec Dieu : nous avons le bonheur d'être toujours avec lui (2) : regardons-le toujours : n'ayons d'yeux que pour lui : qu'il nous soit impossible de regarder autre chose, puisque pour cela il faudrait détourner les yeux de son visage... »

    1. il s'agit bien sûr de sainte Thérèse d'Avila. - 2. « Et voici que je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde. » (Mt 28,20)

    Bx Charles de Foucauld (1858-1916), Qui peut résister à Dieu. méditations sur l’Écriture Sainte 1896-1898 (3. Méditations sur les Psaumes, 55° Ps 28,1-5), Œuvres spirituelles du Père Charles de Foucauld II-III, nouvelle cité, Paris, 1980.

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    Gustave Doré (1832-1883), La Divine Comédie, Le Paradis, Justinian

  • Méditation : St François et la création

    « C'est qu'il n'est pas si commun, si facile qu'on le pense d'aimer la nature, c'est-à-dire de sortir de soi, de considérer le monde extérieur, avec désintéressement et respect, d'y chercher non des plaisirs, mais des leçons. Aussi le christianisme, si souvent accusé de fouler aux pieds la nature, a-t-il seul appris à l'homme à la respecter, à l'aimer véritablement, en faisant paraître le plan divin qui la soutient, l'éclaire et la sanctifie. C'était à cette clarté que François considérait la création ; il en parcourait tous les degrés pour y chercher les vestiges de son Dieu ; il retrouvait celui qui est souverainement beau dans les créatures belles ; il ne dédaignait pas les plus petites, les plus méprisées, et, se souvenant de leur commune origine, il les nommait ses frères et ses sœurs. En paix avec toutes choses, et revenu en quelque sorte à la primitive innocence, son cœur débordait d'amour non seulement pour les hommes, mais pour tous les animaux qui broutent, qui volent et qui rampent ; il aimait les rochers et les forêts, les moissons et les vignes, la beauté des champs, la fraîcheur des fontaines, la verdure des jardins, et la terre et le feu, et l'air et les vents, et il les exhortait à rester purs, à honorer Dieu, à le servir. Là où d'autres yeux n'aperçoivent que des beautés périssables, il découvrait comme d'une seconde vue les rapports éternels qui lient l'ordre physique avec l'ordre moral, et les mystères de la nature avec ceux de la foi. C'est ainsi qu'il ne se lassait pas d'admirer la grâce des fleurs et de respirer leurs parfums en songeant à la fleur mystique qui sortit de la tige de Jessé ; et, quand il en trouvait beaucoup ensemble, il les prêchait comme si elles eussent été douées de raison. Ses heures se passaient quelquefois à louer l'industrie des abeilles ; et lui, qui manquait de tout, leur faisait donner en hiver du miel et du vin, afin qu'elles ne périssent pas de froid. Il proposait pour modèle à ses disciples la diligence des alouettes, l'innocence des tourterelles. Mais rien n'égalait sa tendresse pour les agneaux, qui lui rappelaient l'humilité du Sauveur et sa mansuétude. »

    Bx Frédéric Ozanam (1813-1853), François d'Assise, in "Les Poètes franciscains en Italie au XIIIe siècle", Œuvres complètes de A.-F. Ozanam Tome V, chap.II, Jacques Lecoffre et Cie, Paris, 1855 (2e éd.)

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  • Méditation : Précipitamment ou paisiblement ?

    « La nature est prompte, brusque, impétueuse et ardente en ce qu'elle désire, d'autant que la passion, qui est son guide, et dont le mouvement est de soi nécessaire, et non point libre, est ainsi faite. Omne vitium praeceps est, dit le chancelier de Paris : Tout vice est précipité et étourdi, même celui de la paresse qui va trop lentement en besogne, parce que tout vice est le défaut d'un esprit qui ne considère pas assez les choses. La grâce au contraire est retenue et considérée : Desiderium Justorum omne, dit Salomon, bonum est ; praestolatio impiorum furor (1), et comme traduit Vatable, Indignatio, excandescentia : Tous les désirs des justes sont bons, non seulement à raison de la matière et de l'intention, mais encore à cause de la façon, parce qu'ils ne sont point trop pressants ; ils ne sont ni trop chauds ni trop froids : tandis que ceux des pécheurs sont toujours brûlants ; ils ne sauraient attendre si on ne fait aussitôt ce qu'ils veulent ; ils se fâchent, ils tempêtent, ils entrent en fureur. Omnia tempus habent (2), dit le même : Chaque chose a son temps propre et déterminé ; celle que vous souhaitez n'est pas dans sa maturité ; son temps n'est pas encore venu ; donnez-vous un peu de loisir, l'impétuosité gâte tout.

    Da spatium tenuemque moram, male cuncta ministrat impetus.
    "Attends, diffère un moment : la précipitation est un guide funeste."
    Publius Papinius Statius (c.40-c.96), Thebais, X, 703.

    Comme nous voyons qu'en la montre d'une horloge, où toutes les heures du jour sont marquées, l'aiguille marche de l'une à l'autre sans se presser ni courir, mais posément et avec ordre ; nous devons faire de même aux actions de notre journée et de notre vie. Et pour prendre un exemple bien plus illustre, le décret en vertu duquel Dieu a créé le monde, a précédé d'une éternité toute entière son exécution, sans que Dieu se soit hâté d'un moment de le mettre en effet, mais attendant doucement et paisiblement l'heure qu'il avait résolue pour ce grand ouvrage. La grâce nous enseigne d'agir de la même sorte. »

    1. Prov. 11, 23. - 2. Eccl. 3, 1.

    P. J.-B. Saint-Jure s.j. (1588-1657), L'Homme spirituel où la vie spirituelle est traitée par ses principes (Chap. III Sect. XIV), Tome Premier, Nouvelle édition, Lyon, Pélagaud, Lesne et Crozet, 1836.

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  • Méditation : Réformer son caractère

    « Il faut bien étudier ce qu'il y a de répréhensible dans notre caractère. En tous les caractères, il y a quelque chose à réformer ; et ce côté défectueux, on ne le connaît qu'à force de s'étudier soi-même ou de consulter un sage ami. Ce défaut une fois connu, il faut travailler chaque jour à le réformer, en agissant en sens contraire, et ne cesser la lutte qu'on ne s'en soit rendu maître ; il faut que le caractère trop vif se modère, que le caractère trop lent s'aiguillonne et s'anime, que l'humeur brusque ou susceptible se taise et attende pour parler que l'âme soit calme et en pleine possession de soi-même. Saint François de Sales avait reçu de la nature une humeur bouillante et colère ; saint Ignace, un caractère vif et impatient ; saint Vincent de Paul, une humeur austère et peu agréable : mais ces grands saints, à force de les combattre, en vinrent à se former ce caractère si bon, si aimable, qui rendra à jamais leur mémoire délicieuse devant Dieu et devant les hommes. Il faut s'examiner tous les jours sur ce sujet, et pour chaque manquement s'imposer une pénitence, ne fût-ce que de mettre à part chaque fois une petite pièce de monnaie à donner aux pauvres. Cela aura l'avantage d'éveiller notre attention sur nous-mêmes et de nous faire connaître, pour les confesser, le nombre exact de nos manquements. »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome III, Seizième Mercredi après la Pentecôte, III), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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  • Méditation de la 4ème semaine de l'Avent : le silence (1er jour)

    « Dieu, notre Créateur et notre Sauveur, nous a donné un langage pour parler de Lui, car la foi vient de l'ouïe et nos langues sont les clefs qui ouvrent le Ciel aux autres.
    Mais lorsque l’Époux vient, il ne reste plus rien à dire sinon qu'Il arrive, et qu'il nous faut aller Le rejoindre. Ecce Sponcus venit ! Exite obviam ei !
    Nous allons alors Le retrouver dans la solitude. Là nous communiquons seuls avec Lui, sans paroles, sans pensées discursives, dans le silence de tout notre être. […]
    Si vous entrez dans la solitude avec le silence des lèvres, les créatures muettes partageront avec vous le repos de leur silence. Mais si vous entrez dans la solitude avec un cœur silencieux, le silence de la création parlera plus fort que les langues des anges et des hommes.
    Le silence des lèvres et de l'imagination dissout ce qui nous sépare de la paix des choses. Mais le silence de tous les désirs désordonnés dissout ce qui nous sépare de Dieu. Nous en venons enfin à vivre pour Lui seul.
    Les créatures muettes cessent alors de s'adresser à nous par leur silence. C'est le Seigneur Lui-même, caché en nous, qui nous parle, au moyen d'un silence beaucoup plus profond. Ceux qui aiment le bruit qu'ils font ne peuvent supporter autre chose. Ils déshonorent constamment le silence des forêts, des montagnes et de la mer… […]
    Pour certains hommes, un arbre n'est réel que lorsqu'ils songent à le couper, un animal n'a de valeur qu'à l'abattoir ; ils ne regardent que les choses qu'ils ont résolu d'épuiser, et ne remarquent même pas ce qu'ils ne détruisent pas.
    Comment connaîtraient-ils le silence de l'amour, puisque leur amour n'est que l'absorption du silence d'un autre dans leur tumulte. Et ne connaissant pas le silence de l'amour, ils ignorent celui de Dieu, qui est amour, qui ne détruit jamais ce qu'Il aime, qui est tenu, par Sa propre loi d'amour, de donner la vie à tous ceux qu'Il attire dans Son silence.
    Ce n'est pas pour lui seul que nous devons aimer le silence. Le silence est le père de la parole. Une vie de silence est ordonnée en vue de l'ultime affirmation qui doit exprimer ce pour quoi nous avons vécu. […]
    Nous recevons dans nos cœurs le silence du Christ lorsque nous prononçons notre première parole de foi sincère. Nous faisons notre salut dans le silence et l'espérance. Le silence est la force de la vie intérieure. Il pénètre au cœur même de notre être moral, si bien que sans lui nous sommes immoraux. Il entre mystérieusement dans la composition de toutes les vertus et les préserve de la corruption. […]
    Si nous remplissons nos vies de silence, nous vivons dans l'espérance, et le Christ vit en nous et rend nos vertus réelles. Puis, lorsque vient l'heure, nous Le confessons ouvertement devant les hommes, et notre confession prend une signification vraie parce qu'elle sourd d'un profond silence. Elle éveille le silence du Christ dans les cœurs de ceux qui nous entendent, si bien qu'ils se taisent, eux aussi, et, étonnés, commencent à écouter. Car ils ont enfin découvert leur être vrai. […]
    Qu'il est tragique de voir que ce sont ceux qui n'ont rien à dire qui parlent sans cesse, comme des artilleurs affolés qui tirent dans les ténèbres où il n'y a pas d'ennemis. La cause de ce perpétuel bavardage est la mort, l'ennemi qui semble à tout instant les confronter dans les profondes ténèbres et le silence de leur être. Alors ils lui crient au visage. Ils désorganisent leur vie par le bruit. Ils s'assourdissent eux-mêmes par de vains mots, ne s'étant jamais aperçus que leurs cœurs sont enracinés dans un silence qui n'est pas mort, mais vie. Ils bavardent à en mourir, redoutant la vie comme si c'était la mort. »

    Thomas Merton (1915-1968), Nul n'est une île, Éditions du Seuil, 1956.

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    Albert Bierstadt (1830-1902), Yosemite Valley
    (Source)
  • Mois de Marie - Dix-septième jour

    Dix-septième jour

    Vase spirituel, vase honorable, priez pour nous.
     
    Vase spirituel, vase d’honneur, ce nom vous convient spécialement, parce que le Seigneur a rempli votre âme des dons les plus précieux de son esprit ; vos pensées n’ont rien eu que de grand, vos affections rien que de saint, vos intentions rien que Dieu seul pour objet. Vous avez été comblée des dons les plus magnifiques de la nature, de la grâce et de la gloire. Mais nous, hélas ! nous ne sommes que des vases pleins de misères et de corruption ; obtenez-nous la grâce de nous remplir enfin de Dieu seul.

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  • Méditation : émerveillement, contemplation, action de grâce...

    « Le Psaume 19 nous dit : "Les cieux chantent la gloire de Dieu". Depuis les temps bibliques, les croyants ont toujours contemplé dans la beauté de la création un reflet de la gloire de Dieu. Le rationalisme moderne nous en a rendus incapables ; cela est dommage parce qu'avec le développement des connaissances scientifiques, nous avons mille fois plus de raisons que l'homme de la Bible ou celui du Moyen-Âge de nous émerveiller devant la sagesse et la puissance de Dieu. Les images des galaxies lointaines que nous envoie le télescope satellite Hubble, les prises de vue du monde sous-marin, les connaissances stupéfiantes dont nous disposons à propos du code génétique, du Big Bang et de la structure de l'atome, ont de quoi émerveiller le croyant qui sait que tout cela n'est pas le produit du hasard et de la nécessité, mais le fruit d'un amour créateur. Surtout si l'on est convaincu, comme Grignion de Montfort, que Dieu déploie plus de puissance et de sagesse pour conduire une seule âme au salut qu'il n'en a usé pour créer tout l'univers (Voir le début du Secret de Marie).
    [...]
    Plus simplement, la beauté d'un coucher de soleil sur la mer, le jeu gracieux d'écureuils sautant de branches en branches, la splendeur de la nuit étoilée sont clairement des paroles que Dieu nous adresse pour que nous lui fassions confiance et nous abandonnions sans crainte à sa sagesse. La nature contemplée avec un regard de foi recèle un grand pouvoir de consolation et de réconfort. Nous promener dans un beau paysage, accueillir avec tous nos sens le monde tel qu'il se donne à nous, rendre grâce pour la beauté de la terre et du ciel peut souvent nourrir notre prière, sachons en profiter. Le contact avec la nature peut devenir aisément l'accueil de la présence sage et aimante de Dieu dans notre vie et nourrir notre amour et notre confiance. »

    P. Jacques Philippe, Apprendre à prier pour apprendre à aimer (ch. 3, I), EdB, 2013.

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  • Méditation : Saint Jean-Baptiste

    « "Que sera cet enfant ?" se disent tous ceux qui entendent raconter les événements. Les espérances messianiques étaient alors assez ravivées dans le peuple. On attendait vaguement le roi d'Israël, le Sauveur qui délivrerait la race de Jacob de la domination romaine. Le trône de David était vide, les prophéties allaient peut-être se réaliser...
    Que sera cet enfant ? Personne ne pouvait prévoir le rôle de Jean, sauf Zacharie qui connaissait le divin secret.
    Sur chacun de nous, à notre naissance, cette question se pose. Nous recevons de Dieu la vie de nature et, par le baptême, la vie de grâce. Que ferons-nous de ces deux vies qui doivent se confondre et n'en faire qu'une pour l'éternité ? Question terrible, car la réponse décide de notre bonheur ou de notre malheur. Chacun de nous a selon les desseins de la Providence, sa route à parcourir pour atteindre le but suprême. Le tout est de la suivre, les yeux fixés sur ce but. La route, c'est le sens de Dieu pour nous. Tout ce qui est conforme à ce sens est bon, est vrai, car cette conformité nous met en rapport direct avec Dieu. Ce qui n'est pas conforme à ce sens, est péché, nous éloigne de la route, du but, par conséquent, qui est Dieu.
    [...]
    A l'Esprit-Saint, le grand illuminateur des âmes, d'ouvrir nos yeux pour voir et connaître Dieu. Notre pire faiblesse en ce monde, c'est l'ignorance de Dieu. Nous sommes assis dans "les ténèbres, dans l'ombre de la mort" et nous ne voyons pas plus haut, ni plus loin que la terre. Dieu nous échappe parce que notre âme n'est pas assez pure, assez limpide, assez dégagée de la terre, qui nous prend par tous nos sens. Ceux qui voient Dieu par la lumière de l'Esprit-Saint, ne peuvent pas ne pas l'aimer. Et c'est pourquoi il faut supplier Dieu de purifier nos yeux, afin que nous puissions le connaître. Que l'Orient se lève sur nos esprits enténébrés pour nous montrer la voie de la paix ! »

    R.P. Mortier, o.p., L'Evangile - Simples commentaires pour la vie chrétienne (Naissance de Jean-Baptiste), Société Saint-Augustin, Desclée de Brouwer et Cie, Lille - Paris - Bruges, 1925.

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  • La Très Sainte Trinité par les Pères de l'Eglise

    « L'âme qui aime Dieu n'en est jamais rassasiée, mais parler de Dieu est audacieux : notre esprit est bien loin d'une si grande affaire... Plus on est avancé dans la connaissance de Dieu, plus on ressent profondément son impuissance. Tel était Abraham, tel aussi était Moïse : alors qu'ils pouvaient voir Dieu, autant du moins qu'il est possible à l'homme, l'un comme l'autre se faisait le plus petit de tous ; Abraham se nommait "terre et cendre", et Moïse se disait de parole malhabile et lente (Gn 18,27 ; Ex 4,11). Il constatait en effet, la faiblesse de sa langue à traduire la grandeur de Celui que son esprit saisissait. Nous parlons de Dieu non pas tel qu'il est, mais tel que nous pouvons le saisir.

    Quant à toi, si tu veux dire ou entendre quelque chose de Dieu, laisse ta nature corporelle, laisse tes sens corporels... Élève ton esprit au-dessus de tout ce qui a été créé, contemple la nature divine : elle est là, immuable, indivise, lumière inaccessible, gloire éclatante, bonté désirable, beauté inégalable dont l'âme est blessée, mais qu'elle ne peut pas traduire en paroles adéquates.

    Là est le Père, le Fils et le Saint Esprit... Le Père est le principe de tout, la cause de l'être de ce qui est, la racine des vivants. Il est celui dont coulent la Source de la vie, la Sagesse, la Puissance, l'Image parfaitement semblable du Dieu invisible : le Fils engendré du Père, Verbe vivant, qui est Dieu, et tourné vers le Père (1Co 1,24 ; He 1,3 ; Jn 1,1). Par ce nom de Fils, nous apprenons qu'il partage la même nature : il n'est pas créé par un ordre, mais il brille sans cesse à partir de sa substance, uni au Père de toute éternité, égal à lui en bonté, égal en puissance, partageant sa gloire... Et quand notre intelligence aura été purifiée des passions terrestres et qu'elle laisse de côté toute créature sensible, tel un poisson qui émerge des profondeurs à la surface, rendue à la pureté de sa création, elle verra alors l'Esprit Saint là où est le Fils et où est le Père. Cet Esprit, étant de même essence selon sa nature, possède lui aussi tous les biens : bonté, droiture, sainteté, vie... De même que brûler est lié au feu et resplendir à la lumière, ainsi on ne peut ôter à l'Esprit Saint le fait de sanctifier ou de faire vivre, pas plus que la bonté et la droiture. »

    Saint Basile de Césarée (v.330-379), Homélie sur la foi, 1-3 (Trad. F. Luc Brésard, 2000 ans d'homélie Année C, Socéval, Perpignan, 2000 - rev.)

  • 22 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Le Père est en moi, et moi dans le Père" (Jn 10, 31-42)

    « Jésus-Christ, notre Seigneur et notre Dieu, Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, qui est né de Dieu le Père sans le concours d'aucune mère, et de la Vierge sa mère sans le concours d'aucun père mortel, Jésus-Christ a dit, vous venez de l'entendre : "Mon Père et moi nous sommes un." (Jn X, 0) Accueillez, croyez cette assertion de manière à mériter de la comprendre ; car la foi doit précéder l'intelligence et l'intelligence doit être la récompense de la foi, comme l'enseigne expressément un Prophète : "Si vous ne croyez, dit-il, vous ne comprendrez point." (Is VII,9). Ainsi donc c'est à la foi que s'adresse la prédication en exposant simplement les mystères, et c'est l'intelligence que veut éclairer la discussion en les approfondissant. Aussi, afin de commencer par répandre la foi dans vos âmes, nous vous prêchons Jésus-Christ, Fils unique de Dieu.

    Pourquoi dire unique ? Parce que le Père de ce Fils unique s'est fait par sa grâce beaucoup d'autres enfants. Tous les saints en effet sont fils de Dieu par grâce, Jésus-Christ seul l'est par nature. Etre fils de Dieu par grâce, c'est n'avoir pas la nature du Père ; voilà pourquoi aucun saint n'a osé dire jamais, comme le Fils unique : "Mon Père et moi nous sommes un." Le Père toutefois n'est-il pas aussi notre Père ? S'il ne l'est pas, comment lui disons-nous en priant : "Notre Père qui êtes aux cieux" (Mt VI,9) ? Il est vrai, nous sommes ses enfants ; mais il nous a rendus tels par sa volonté, sans nous avoir engendrés de sa substance ; et s'il est dit qu'il nous a engendrés, c'est pour exprimer qu'il nous a adoptés en nous communiquant ses bienfaits et non point en nous transmettant sa nature. Aussi portons-nous ce titre d'enfants pour avoir été appelés par lui à l'adoption de ses fils (Eph I,6). Nous sommes des hommes adoptés par Dieu. Si Jésus-Christ est appelé Fils unique, c'est qu'il a la même nature que son Père ; nous au contraire nous ne sommes que des hommes et notre Père est Dieu. Or c'est parce que Jésus a la même nature que son Père qu'il a dit et qu'il a dit avec vérité : "Mon Père et moi nous sommes un." Que signifie "nous sommes un" ? Nous sommes d'une seule et même nature, d'une seule et même substance. »

    Saint Augustin, Traité sur saint Jean CXXXIX : Consubstantialité du Fils avec le Père (1), in Œuvres complètes de Saint Augustin traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Poujoulat et de M. l’abbé Raulx, Tome X, Bar-Le-Duc 1864.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • Méditation : Où et quand nous pouvons rencontrer Dieu ?

    « Où et quand nous pouvons rencontrer Dieu ? Partout, toujours. [...]
    Il n'est pas nécessaire de sortir du monde pour trouver Dieu ; il n'est pas nécessaire de fermer les yeux à la nature matérielle ; il n'est pas nécessaire de quitter le chemin ordinaire de la vie. Dieu, si nous le cherchons, nous le trouverons au milieu du monde, nous l'apercevrons dans la nature, nous le rencontrerons sur le grand chemin où la foule humaine chemine, parce qu'il y est. [...]
    "Regardez les lis des champs, ils ne travaillent pas, ils ne filent pas ; et cependant, je vous le dis, Salomon dans toute sa magnificence n'était pas vêtu comme l'un d'eux." On devine le regard du Maître arrêté sur l'herbe des champs qui est aujourd'hui et qu'on ne trouvera plus demain ; il la voit vêtue d'une robe qu'une main plus habile et légère que la nôtre a tissée mystérieusement, une robe plus riche et éclatante que celle de Salomon dans sa gloire. Quelle poésie discrète et pénétrante comme un parfum dans ces simples mots ! [...]
    Le "Combat spirituel" nous donne ce conseil : "Quand vous verrez des arbres ou d'autres choses semblables, vous réfléchirez que la vie dont ces êtres sont doués, ils ne la tiennent pas d'eux-mêmes, mais de l'Esprit invisible qui seul les vivifie, et vous direz : "Il est la véritable vie de laquelle vivent et croissent toutes choses... voilà les ruisseaux de la fontaine incréée, voilà les petites gouttes d'eau de l'océan infini de tout bien. Oh ! quelle joie je ressens au fond de mon coeur, quand je pense à la Beauté infinie, éternelle, qui est la source et le principe de toute beauté créée ! (chap. XXI)"
    Suivons ce conseil du "Combat spirituel" ; disposons au cours de nos journées, à propos de la lumière du jour, de la beauté d'une nuit, de la grâce d'une fleur, de la majesté d'un horizon, à propos de tout, disposons ces ascensions de nos âmes, qui partent des choses et aboutissent à Dieu. C'est une occasion de contact, un moyen d'union.
    Nous demandions, en commençant, où nous pouvons rencontrer Dieu. "Oh ! dit Saint Paul, il n'est pas bien loin de chacun de nous, non longe est ab unoquoque nostrum ; car c'est en lui que nous vivons, que nous nous mouvons, et que nous sommes, in ipso enim vivimus et movemur et summus." »

    F. Lavallée (Recteur des Facultés catholiques de Lyon), Solitude et Union à Dieu, Librairie catholique Emmanuel Vitte, 1923.

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  • 20 janvier : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Les noces de Cana : "Faites tout ce qu'il vous dira." (Jn 2, 1-11)

    «  Assurément le miracle par lequel Notre-Seigneur Jésus-Christ a changé l’eau en vin, n’a rien d’étonnant pour ceux qui savent que c’est un Dieu qui l’a fait. Aussi bien Celui qui en ce jour de noces a changé l’eau en vin dans ces six urnes qu’il avait ordonné de remplir (Jn II, 6-11), est le même qui chaque année opère dans les vignes un prodige pareil. En effet, comme l’eau versée dans les urnes par ces serviteurs a été convertie en vin par l’oeuvre du Seigneur, ainsi par l’oeuvre du même Seigneur l’eau que versent les nuées est convertie en vin. Ce dernier prodige ne nous étonne point, parce qu’il se renouvelle tous les ans ; oui, parce qu’il s’opère continuellement, il n’a plus rien de merveilleux pour nous ; cependant, il exigerait bien plus d’attention de notre part que celui qui a été opéré dans les urnes remplies d’eau. Où est, en effet, l’homme capable de considérer ce que Dieu fait dans le gouvernement et l’administration des choses de ce monde, sans tomber dans la stupeur et se voir comme écrasé sous le poids des merveilles qu’il opère ? Si l’on se rend compte de la vertu d’un seul grain, de n’importe quelle semence, l’oeuvre divine apparaît avec des proportions si étonnantes, qu’on éprouve involontairement une impression d’effroi. Mais les hommes attentifs à d’autres objets ont perdu de vue les oeuvres de Dieu qui devaient les porter à offrir chaque jour, au Créateur, leurs louanges. Aussi Dieu s’est-il, en quelque sorte, réservé d’opérer certaines oeuvres inaccoutumées, voulant, par ces merveilles, tirer les hommes de leur assoupissement et les rendre plus vigilants pour son culte. [...] Par Jésus-Christ Dieu ont été faits le ciel et la terre, la mer, toute la parure des cieux, la richesse de la terre, la fécondité de la mer ; en un mot, tout ce qui s’étale à nos regards, c’est Jésus-Christ Dieu qui l’a fait. Nous le voyons, et si l’esprit de Jésus-Christ se trouve en nous, la joie que nous cause un pareil spectacle nous anime et nous porte à en louer l’auteur, et ainsi nous ne nous tournons pas tellement vers l’oeuvre, que nous nous détournions de l’ouvrier ; nous n’appliquons pas notre visage à l’ouvrage, au point de tourner le dos à celui qui l’a fait. »

    Saint Augustin, Traités sur Saint Jean, VIII (1), in Œuvres complètes de Saint Augustin (Tome X) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Poujoulat et de M. l’abbé Raulx, Bar-Le-Duc 1864.

    Source : Abbaye Saint-Benoît.

  • 28 septembre : Méditation

    « Vous devez être emplies de silence, car, dans le silence du coeur, Dieu parle. Un coeur vide, Dieu le remplit. Même Dieu Tout-Puissant ne peut remplir un coeur plein - plein d'orgueil, d'amertume, de jalousie ; nous devons renoncer à ces sentiments. Tant que nous nous y accrochons, Dieu ne peut pas le remplir. Silence du coeur, pas seulement de la bouche - qui est aussi nécessaire - mais plus encore, ce silence de l'esprit, silence des yeux, silence du toucher. Alors vous pouvez L'entendre partout : dans le bruit d'une porte qui se ferme, dans la personne qui a besoin de vous, dans le chant des oiseaux, dans les fleurs, les animaux - ce silence qui est émerveillement et louange. »

    Bse Mère Teresa, Quand l'amour est là, Dieu est là, Desclée De Brouwer, Paris, 2011.

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  • 23 septembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Le Fils de l'homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera." Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles... (Mc 9, 30-31)

    « En tout ce qui touche à la Passion de notre Seigneur Jésus-Christ, bien-aimés, voici ce qu'apporte la foi catholique, voici ce qu'elle oblige à croire : nous devons savoir qu'en notre Rédempteur deux natures se sont rencontrées ; de plus, leurs propriétés respectives demeurant, une telle unité s'est faite des deux substances que, depuis le moment où, répondant au besoin du genre humain, le Verbe s'est fait chair dans le sein de la bienheureuse Vierge, il n'est plus permis de penser qu'il est Dieu sans penser qu'il est homme, ni de le penser homme sans penser qu'il est Dieu. L'une et l'autre nature certes manifestent leur vérité par des actions distinctes, mais aucune ne brise son union avec l'autre. Rien ici qui soit exempt de réciprocité, l'humilité est toute dans la majesté, la majesté toute dans l'humilité ; l'unité n'amène pas la confusion, pas plus que la propriété ne rompt l'unité. D'une part le passible, de l'autre l'inviolable ; et cependant au même appartient aussi la gloire. Le même est dans la faiblesse, qui est aussi en puissance ; le même est sujet à la mort et le même est vainqueur de la mort. Dieu a donc pris l'homme en sa totalité, il s'est uni à lui et se l'est uni à lui-même, par raison de miséricorde et de puissance, de telle manière que chacune des natures se trouvât dans l'autre et qu'aucune ne perdît ce qui lui est propre en passant dans l'autre. »

    Saint Léon le Grand (406-461), Sermon LIV, Troisième Sermon sur la Passion (1), in Sermons Tome III, Trad. Dom René Dolle, SC n°74, Cerf, 1961.

  • 3 juin : Méditation

    « Rien n'est plus propre à dilater le coeur d'amour que la pensée du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Jamais Dieu ne m'apparaît plus beau, plus Dieu, si je puis ainsi dire, que quand, pénétrant dans le secret de la Trinité, j'en contemple les opérations ineffables, les grandeurs divines pleinement connues par le Père, louées à l'égal de ce qu'elles méritent par le Verbe, et aimées dignement par le Saint-Esprit. Jamais la charité ne presse plus vivement mon coeur de s'écrier : Oui vraiment, Dieu est tout amour. Le Père est amour : car, non content d'être le Père du Verbe éternel, il veut encore être le nôtre : Père par création, puisqu'il nous a donné l'être et la vie ; Père par providence, puisqu'il a si grand soin des enfants qu'il a mis au monde... Mon Père ! Mon Père ! Père enfin par un amour dont jamais n'approcha aucun père... Et vous aussi, ô Fils éternel de Dieu, vous êtes tout amour. Pour moi, vous vous êtes fait homme ; pour moi, vous avez sacrifié votre vie, et vous ne rougissez pas devant votre Père et votre Esprit-Saint de m'appeler votre frère... Et vous, Saint-Esprit, vous êtes aussi tout amour, puisque vous êtes l'amour même du Père et du Fils, égal à votre principe ; et c'est par vous que le Fils s'est donné à moi ; c'est par vous que la charité se répand dans nos coeurs ; c'est par vous que se font les bonnes prières. Vous vivez en nous comme dans votre temple, pour corriger nos défauts, nous former aux vertus, et de pécheurs que nous sommes nous faire saints. - Qu'y a-t-il donc de plus aimable que les trois Personnes de la Sainte Trinité ? Et que n'avons-nous trois coeurs pour aimer chacune d'elles ! Mais consolons-nous : en aimant un seul Dieu, nous les aimons toutes les trois à la fois, puisqu'elles n'ont qu'une seule et même nature. Ô amour ! embrasez mon coeur ; que je ne vive plus que pour le Père, le Fils et le Saint-Esprit ! »

    M. Hamon, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Lundi de la Trinité), 19e édition revue, corrigée, augmentée, Tome 2, Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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