Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

soleil

  • Méditation - une vallée d'humilité...

    « Lorsque le soleil envoie ses rayons et sa clarté jusque dans une profonde vallée, située entre deux montagnes... la vallée s'éclaire de la lumière que lui renvoient les montagnes, elle s'échauffe ainsi davantage et devient plus fertile qu'une plaine. De la même façon, lorsqu'un homme juste se tient en sa petitesse, au plus bas de soi-même, et qu'il reconnaît n'avoir rien de soi, n'être rien et ne pouvoir rien, ni persévérer ni progresser, et que souvent même il manque de vertus, et de bonnes œuvres, alors il prend conscience de sa pauvreté et de sa détresse, et il creuse ainsi une vallée d'humilité. Et parce qu'il est humble et indigent et qu'il connaît sa misère, il l'expose et en gémit devant la bonté et la miséricorde de Dieu. Ainsi il peut reconnaître, et la hauteur de Dieu et sa propre bassesse, et il devient une vallée profonde. Or, le Christ est un soleil de justice et aussi de miséricorde... et il brille jusqu'au fond des cœurs humbles ; car le Christ est toujours touché de la misère de l'homme qui en gémit et la découvre humblement. »

    Bx Jan van Ruysbroeck (1293-1381), L'Ornement des noces spirituelles.

    Ruysbroeck,humilité,soleil,vallée,montagnes,misère,pauvreté,justice,miséricorde,Dieu

    (Crédit photo)

  • Méditation - La Transfiguration

    « Rejetons donc, frères, les œuvres des ténèbres et accomplissons les œuvres de la lumière (Rm 13, 12), afin que non seulement nous marchions dignement comme en un si beau jour, mais que nous devenions aussi fils du jour. Venez, montons sur la montagne (Is 2, 3) où le Christ a resplendi, afin de voir ce qui y advient ; ou plutôt, si nous sommes prêts et si nous sommes devenus dignes d'un tel jour, lui-même, le Verbe de Dieu, nous fera monter au moment opportun. A présent, je vous prie, tendez et élevez le regard de votre intelligence vers la lumière de la prédication évangélique, en vue d'être transformés par le renouvellement de votre esprit (cf. Rm 12, 2). Et ainsi, vous qui aurez attiré l'éclat divin venu d'en haut, vous deviendrez conformes à l'image de la gloire du Seigneur (cf. Ph 3, 21), lui dont le visage a aujourd'hui resplendi sur la montagne comme le soleil. »

    Grégoire Palamas (1296-1359), Seconde homélie sur la Transfiguration du Seigneur, in "Joie de la Transfiguration d'après les Pères d'Orient", Spiritualité Orientale n°39, Abbaye de Bellefontaine, 1985.

    Transfiguration_Theophane-le-Grec_XVe.jpg

  • Poésie - Prière du matin

    « Le soleil éclatant a succédé encore une fois à la nuit d'argent bruni,
    Lumière, lumière, lumière où s'épanouissent le corps et l'âme !
    Invinciblement ma pensée monte vers Toi, unique Créateur de cette flamme
    Où se réchauffe ce qui, de nous, prit racine dans l'infini !

    Tu t'es donc effacée encore un jour, belle et terrible Obscure,
    O grande nuit, plus claire que celle du Chaos, toi grande nuit d'argent niellé ?
    Te voici donc vaincue aussi par la lumière et par les chants ailés,
    Et nos mains se joignent sans bruit, remerciant d'être encore, au jour, ce qui dure !

    L'Esprit de Dieu planait sans doute cette nuit sur les prés noirs et les muettes maisons
    Et la vie sourdait de Lui comme elle fit en cette aube des origines...
    Père, en silence, je plie mes genoux sur le sol et, ravie, je m'incline
    Et vers Toi, lumière, chaleur, éclat, doucement s'élève mon oraison. »

    Henriette Charasson (1884-1972), Sur la plus haute branche (XXXVIII), Flammarion, 1949.

    Henriette Charasson,poésie,prière,matin,nuit,soleil,lumière,oraison,Dieu,créateur

  • Méditation - « le Royaume de Dieu est au-dedans de vous » (Lc 17,21)

    « Les démons redoutent, mais Dieu et ses anges désirent l'homme qui avec ferveur cherche Dieu dans son cœur jour et nuit, et repousse loin de lui les agressions de l'ennemi. Le pays spirituel de l'homme pur en son âme est au-dedans de lui. Le soleil qui brille en lui est la lumière de la Sainte Trinité. Et l'air que respirent les pensées qui l'habitent est le Saint-Esprit Consolateur. Avec lui, demeurent les saintes natures incorporelles. Leur vie, leur joie, leur réjouissance sont le Christ, lumière de la lumière du Père. Un tel homme se réjouit à toute heure de la contemplation de son âme, et il s'émerveille de la beauté qu'il y voit, cent fois plus lumineuse que la splendeur du Soleil.
    C'est Jérusalem. Et c'est le Royaume de Dieu caché au-dedans de nous, selon la parole du Seigneur. Ce pays est la nuée de la Gloire de Dieu, où seuls entreront les cœurs purs pour contempler la face de leur Maître, et leurs intelligences seront illuminées par le rayon de sa lumière. »

    St Isaac le Syrien (VIIe siècle), Œuvres spirituelles, Discours ascétiques, coll. Théophanie, DDB, 1981.

    Sainte_Trinite_image2a.jpg

    « Très Sainte Trinité,
    Père, Fils et Saint-Esprit,
    je Vous adore profondément
    et je Vous offre le très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ
    présent dans tous les tabernacles du monde,
    en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences
    par lesquels il est Lui-même offensé.
    Par les mérites infinis de Son Très Saint-Cœur
    et du Cœur Immaculé de Marie,
    je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs. »

    L'Ange du Portugal aux enfants de Fatima, à l'automne 2016.

  • Méditation - L'acte humain par excellence

    « Nous devons regarder Dieu parce que nous sommes ses enfants. On n'aime pas son père et sa mère uniquement parce qu'ils continuent à nous faire des cadeaux. Ces relations ici-bas sont donc très importantes, essentielles à l'homme, essentielles à l'enfant de Dieu.
    Cette prise de contact avec Dieu est l'acte essentiel de l'homme, l'acte humain par excellence. Quand nous regardons la prière de cette façon, nous voyons l'importance qu'elle doit avoir dans notre vie.

    L'oraison est en quelque sorte le soleil et le centre de toutes les occupations de la journée. On a l'impression chaque soir qu'on n'a guère fait que cela d'important. On retrouve tout et tout le monde en Jésus et on peut leur être beaucoup plus utile. »

    « Vous manquez de temps pour en faire plus ? Je vais vous donner un conseil qui me réussit bien : donnez plus de temps à la prière. »

    Bx Marie-Eugène de l'Enfant-Jésus (1894-1967), En marche vers Dieu, Salvator, 2008.

    enfant_priere_53a.jpg

  • Méditation - Jésus, Lumière du monde

    « Tenant aujourd'hui en main un cierge allumé, qui donc ne se rappellerait le vénérable vieillard qui reçut aujourd'hui dans ses bras le Verbe demeurant dans la chair comme la lumière sur la cire ? Il a déclaré que Jésus était la lumière venue pour éclairer les nations païennes (Lc 2,32).

    Syméon, c'est certain, était aussi une lampe allumée et brillante qui rendait témoignage à la lumière. Rempli de l'Esprit et poussé par l'Esprit, il était venu au Temple pour accueillir votre amour, ô mon Dieu, au milieu de votre Temple (cf. Ps 47,10), pour proclamer que Jésus est cet amour et la lumière de votre peuple. [...]

    Voici donc, mes frères, entre les mains de Syméon, le cierge allumé. Vous aussi, allumez à ce luminaire vos cierges, je veux dire ces lampes que le Seigneur vous ordonne de tenir dans vos mains (cf. Lc 12,35). « Approchez-vous de lui et soyez illuminés » (Ps 33,6), de manière à être vous-mêmes plus que des porteurs de lampe, des lumières qui brillent au-dedans et au-dehors pour vous et pour votre prochain.

    Qu'il y ait donc une lampe dans votre cœur, une dans votre main, une dans votre bouche ! Que la lampe dans votre cœur brille pour vous-même, que la lampe dans votre main et dans votre bouche brille pour votre prochain ! La lampe dans votre cœur est la dévotion inspirée par la foi ; la lampe dans votre main, l'exemple des bonnes œuvres ; la lampe dans votre bouche, la parole qui édifie. Car nous ne devons pas nous contenter d'être des lumières aux yeux des hommes grâce à nos actes et nos paroles, mais il nous faut encore briller devant les anges par notre prière et devant Dieu par notre intention. Notre lampe devant les anges, c'est la pure piété qui nous fait chanter avec recueillement ou prier avec ferveur en leur présence. Notre lampe devant Dieu, c'est la résolution sincère de plaire uniquement à celui devant qui nous avons trouvé grâce. [...]

    Afin donc d'allumer toutes ces lampes pour vous, laissez-vous illuminer, mes frères, en vous approchant de la source de la lumière, je veux dire Jésus qui brille entre les mains de Syméon. Il veut, assurément, éclairer votre foi, faire resplendir vos œuvres, vous inspirer les mots à dire aux hommes, remplir de ferveur votre prière et purifier votre intention. [...]

    En vérité, quand la lampe de cette vie s'éteindra, vous qui aviez tant de lampes allumées au-dedans, vous verrez la lumière de la vie qui ne s'éteindra pas se lever et monter, le soir, comme la splendeur de midi. Et tandis que vous croirez que tout est fini pour vous, vous vous lèverez, comme l'étoile du matin, et votre obscurité sera comme la lumière de midi (Is 58,10). Le soleil, il est vrai, ne sera plus là pour vous éclairer durant le jour, ni la lune éclatante pour vous envoyer sa lumière, mais le Seigneur sera votre lumière éternelle. Car le luminaire de la nouvelle Jérusalem, c'est l'Agneau. A lui louange et gloire pour les siècles des siècles. Amen. »

    Bx Guerric d'Igny (v.1080-1157), 1er Sermon pour la fête de la Purification de la Vierge Marie, 2.3.5 ; PL 185, 64-65 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 470 ; cf SC 166, p. 315s)

    Guerric d'Igny,purification,Vierge,Marie,présentation,Seigneur,Temple,Jésus,lumière,lampe,cierge,Syméon,prière,soleil

    Tableau d'Andrey Shishkin, "Siméon et Jésus"
    (Crédit photo)
     
    Ce peintre russe (né en 1960) a réalisé un autre tableau sur le même sujet, proposé sur notre blog l'an dernier au 2 février.
  • Il y a 100 ans à Fatima, le 13 octobre 1917 : la « danse du soleil »

    miracle_of_the_sun_1a.jpg

    Le 13 octobre 1917, près de 70 000 personnes, provenant de toutes les régions du Portugal, se rassemblent à la « Cova da Iria » (Fatima). Depuis plusieurs semaines circule la nouvelle de l’apparition de la « Dame » et du miracle qu’elle a promis d’accomplir. Au milieu de citoyens ordinaires se trouvent aussi des nobles, des ingénieurs, des médecins, des notaires et, évidemment, des journalistes et des photographes.

    Du ciel, complètement couvert par les nuages, tombe une pluie incessante. François, Jacinthe et Lucie arrivent, accompagnés de leurs familles. Ils atteignent à grand peine le chêne sur lequel se pose habituellement la « Dame » et commencent à réciter le chapelet. Cependant, à midi, la pluie continue de tomber. Lucie ordonne de fermer les parapluies et la foule obéit. Peu après, la Vierge apparaît, plus lumineuse que d’ordinaire.

    Lucie demande : « Qui êtes-vous et que voulez-vous de moi ? ». La Vierge répond qu’elle est « Notre-Dame du Rosaire » et qu’elle veut que soit bâtie en ce même lieu une chapelle en son honneur. Elle conseille de réciter constamment le rosaire puis conclut : « Tous doivent se convertir, demander pardon pour leurs péchés et ne plus blesser Notre Seigneur ».

    Après ces paroles, elle ouvre ses mains qui se reflètent sur le soleil. À ce moment, pendant que Lucie crie : « Regardez le soleil », le miracle se produit : les épais nuages se dispersent et le soleil commence à tournoyer, à changer de couleur, à danser dans le ciel puis à s’approcher progressivement de la terre.

    Voici le témoignage du docteur Almeida Garrett :

    « Soudain, j’entendis la clameur de centaines de voix, et je vis toute cette multitude s’étendre à mes pieds, tourner le dos à l’endroit vers lequel, jusque-là, convergeaient toute leur impatience, et regarder le soleil du côté opposé… Je me tournai à mon tour vers ce point qui attirait tous les regards, et je pus voir le soleil apparaître comme un disque au bord net, à l’arête vive, qui luisait sans blesser la vue… Il ne pouvait se confondre avec le soleil vu à travers le brouillard – il n’y en avait d’ailleurs pas à ce moment – car il n’était ni voilé, ni brouillé. À Fatima, il conservait sa lumière et sa chaleur, et se dessinait nettement dans le ciel, avec ses arêtes vives, comme une large table de jeu… Le plus étonnant est d’avoir pu fixer aussi longtemps le disque solaire étincelant de lumière et de chaleur, sans avoir mal aux yeux et sans abîmer leur rétine. On entendit une clameur, le grand cri d’angoisse de la foule. En effet, le soleil, conservant son mouvement rapide de rotation, sembla pouvoir se détacher du firmament, et, rouge sang, avancer vers la Terre, menaçant de nous détruire sous son poids énorme. Ce furent des secondes terrifiantes. »

    Ce fut un instant si terrible que plusieurs personnes s'évanouirent, mais finalement il s'arrêta au grand soulagement de tous

    miracle_of_the_sun_2.jpg

    À la stupéfaction générale, la foule put constater que leurs vêtements, trempés par la pluie quelques minutes auparavant, étaient complètement secs.

    L’évêque de Leiria, dans sa lettre pastorale sur le culte à Notre-Dame de Fatima, écrivit : « Le phénomène solaire du 13 octobre 1917 fut encore plus merveilleux et laissa une impression indélébile chez ceux qui eurent le bonheur d’y assister. Il a été constaté par des personnes de toutes les classes sociales, des croyants, des non-croyants, des journalistes des principaux journaux portugais et des personnes qui se trouvaient à plusieurs kilomètres ». Les journalistes des principaux quotidiens du Portugal l'ont vu et raconté.

    miracle_of_the_sun_3a.jpg

    Journal portugais (Ilustração Portugueza) relatant le miracle du soleil
    (Crédit photo)

    Ce fut la dernière fois que Notre-Dame apparut à la Cova da Iria, laissant la preuve irréfutable de la réalité de ses apparitions.

    Source : Aleteia - Fatima.be.

  • Méditation - Le règne de l'Eucharistie

    « L'Eucharistie est la gloire de l’Église. Jésus-Christ, son époux, est Roi ; il est le Roi de gloire. Son Père a placé sur sa tête une couronne resplendissante. Mais la gloire de l'époux est la gloire de l'épouse ; et l’Église, comme le bel astre des nuits, reflète les rayons divins du Soleil de gloire.
    L’Église, devant le Dieu de l'Eucharistie, est belle aux jours des fêtes de son Époux, parée de ses vêtements d'honneur, chantant des hymnes solennels, conviant tous ses enfants à se réunir pour honorer le Dieu de son cœur.
    Elle est heureuse de rendre gloire à son Roi et à son Dieu ; à l'entendre, à la voir, on se croirait transporté dans la Jérusalem céleste, où la cour angélique glorifie, dans une fête perpétuelle, le Roi immortel des siècles.
    Elle est triomphante quand elle déploie, au jour de la Fête-Dieu, ses longues processions, cortège du Dieu de l'Eucharistie ; elle s'avance comme une armée rangée en bataille, accompagnant son chef ; et alors, rois et peuples, petits et grands, chantent la gloire du Seigneur, qui a établi sa demeure au milieu de son Église.
    Le règne de l'Eucharistie, c'est le règne de l’Église, et là où l'Eucharistie est oubliée, l’Église n'a que d'infidèles enfants, et bientôt elle pleurera une ruine nouvelle. »

    St Pierre-Julien Eymard (1811-1868), La Divine Eucharistie, extraits des Écrits et Sermons du Bienheureux Pierre-Julien Eymard, Première Série, La Présence réelle (L’Époux divin de l’Église, III), Société Saint-Augustin, Desclée de Brouwer & Cie, Bruges - Lille - Paris - Lyon, 1928 (seizième édition).

    St Pierre-Julien Eymard,eucharistie,Saint Sacrement,Fête-Dieu,gloire,Jésus,Christ,roi,règne,Eglise,soleil,fête,procession,France,adorateurs

    Procession de la Fête-Dieu à Rome, mai 2012

    « Ce qui effraie aujourd'hui, c'est de voir, dans tant de villes, Jésus-Eucharistie abandonné, laissé seul, absolument seul. Et dans nos campagnes, on ferme les églises par crainte des voleurs, et parce qu'il n'y entre jamais personne ! Est-ce possible ? Voulons-nous donc perdre l'Eucharistie ?
    Sachons bien que, Jésus s'en allant, les échafauds, la persécution, la barbarie reviendront.
    Qui donc arrêterait ces fléaux ?
    O Seigneur, demeurez avec nous ! Nous serons vos fidèles adorateurs ! Mieux vaudrait l'exil, la mendicité, la mort, que d'être privés de vous.
    Oh ! ne nous infligez pas cette punition d'abandonner le sanctuaire de votre amour.
    Seigneur, demeurez, demeurez avec nous, car il se fait tard, il est nuit sans vous : Mane nobiscum quoniam advesperascit. (*) »

    (*) : Lc XXIX, 29 : « Restez avec nous, car le soir approche ».

    St Pierre-Julien Eymard (1811-1868), La Divine Eucharistie, extraits des Écrits et Sermons du Bienheureux Pierre-Julien Eymard, Première Série, La Présence réelle (Le Souverain Bien, III), Société Saint-Augustin, Desclée de Brouwer & Cie, Bruges - Lille - Paris - Lyon, 1928 (seizième édition).

  • Méditation : Jésus-Hostie, ma lumière

    « Jésus-Eucharistie, ma lumière.
    Oui, il est la grande lumière qui éclaire tout homme qui vient au monde ; - qui illumine les âmes qui veulent le suivre ; il est leur soleil intérieur. - Oh ! ce n'est qu'aux pieds de Jésus-Hostie que les saints trouvaient ces grandes vérités, ces rayons de clarté, cette science de Dieu, si précieuse et si rare !
    Jésus en l'Eucharistie est toujours le bon Maître qui instruit l'âme fidèle, lui révèle avec douceur sa misère et son néant ; - lui montre la vérité sans discussion, sans nuage, sans effort ; - lui manifeste avec amour sa sainte volonté, son bon plaisir sur elle. - Oh ! comme cette parole intérieure pénètre le plus intime de l'âme ! comme l'âme est délicieusement saisie de la beauté de la vérité, de la présence de Jésus, de sa divinité, de sa bonté.
    C'est Madeleine aux pieds de Jésus, éclairée de sa grâce. - c'est saint Jean endormi sur le Cœur de Jésus, y puisant la science, la douceur de la sainte dilection.
    O Jésus, soyez ma lumière, ma nuée lumineuse dans ce désert, mon unique Maître : je n'en veux pas d'autre !
    Soyez mon unique science : hors de vous, tout n'est rien pour moi. Parlez-moi comme aux disciples d'Emmaüs : que mon cœur prenne feu en vous écoutant ! »

    St Pierre-Julien Eymard (1811-1868), La Divine Eucharistie, IIIe Série, Quatrième Retraite (Sixième jour, IIIe méditation, I), Paris, Poussielgue Frères, 1873.

    adoration_tabernacle_2a.jpg

    (Crédit photo)

  • Méditation : L'Ascension

    « Seigneur, vous entrez aujourd'hui dans le repos divin et éternel qui vous était si bien dû après tant de travaux ; vous prenez possession de votre trône comme roi des rois, de votre tribunal comme juge des vivants et des morts ; dans le ciel vous êtes l'égal de Dieu, étant Dieu vous-même. Et, chose admirable ! dans cette haute position, vous n'oubliez point les hommes dont vous avez revêtu la nature. De peut que notre fragilité ne nous fasse perdre la place que votre amour nous a ménagée, vous vous constituez devant votre Père notre avocat, notre pontife, notre chef. Comme notre avocat, vous plaidez sans cesse notre cause par la voix de toutes vos plaies, par tous les battements de votre cœur (1) ; sans cesse vous vous présentez pour nous devant la face de Dieu (2). Lorsque la faiblesse nous a entraînés au péché, vous intervenez pour prendre notre défense ; de notre cause vous faites la vôtre, et vous prouvez par votre sang versé, qui parle mieux que celui d'Abel, que miséricorde doit nous être faite (3). Comme notre pontife, vous vous offrez sans cesse pour nous en sacrifice (4). Enfin, comme notre chef, vous nous attirez à vous : car il faut que les membres suivent le chef. Vous êtes notre précurseur (5), et le seriez-vous si nous ne devions pas vous suivre ? Vous êtes cet aigle mystérieux qui vole au-dessus de ses petits pour les exciter par son exemple à prendre leur essor vers le soleil (6). Seigneur, attirez-moi à vous par vos grâces, par vos charmes, vos beautés, vos perfections qui ravissent les anges. Oh ! qu'il me tarde de vous voir dans la splendeur de votre gloire et d'entrer dans ce beau ciel où l'on ne peut plus vous offenser, où l'on vous aime toujours ! »

    1. Hebr. VII, 25. - 2. Hebr. IX, 24. - 3. I Joan. II, 1, 2. - 4. Hebr. VIII, 1 sq. & Hebr. IV, 14. - 5. Hebr. VI, 20. - 6. Deut. XXXII, 11.

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome II, L'Ascension), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

    L-Ascension_1a.jpg

    James Tissot (1836-1902), L'Ascension

  • Méditation : l'esprit de douceur

    « Dès que l'on sort de l'esprit de douceur, on perd le calme et le sang-froid de la raison ; on ne parle plus le langage du devoir, mais le langage de l'humeur et de la passion ; l'âme est troublée, ne se possède plus, ne mesure ni ce qu'elle fait ni ce qu'elle dit ; et, dans cet état, on fait et on dit toujours des choses regrettables. L'âme sortie des voies de la douceur n'a ni sagesse pour se conduire, ni vigilance pour observer ses paroles, ni attention sur elle-même pour régler les mouvements de son coeur. L'homme doux, au contraire, se possède invariablement, et peut dire comme le saint roi : Je tiens toujours mon âme entre mes mains (Ps CXVIII, 109). Son intérieur est comme un beau ciel où luit toujours un soleil pur que n'obscurcit aucun nuage, que ne trouble aucun vent, et où tout se fait dans la lumière de la raison et de la foi. »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome III, vingt et unième vendredi après la Pentecôte), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

    fleurs_soleil_1.jpg

  • Méditation - Prière : La Transfiguration

    « Le ciel parlait, oui ; c'était le Père de ce ciel, le Père de Celui qui était là, transfiguré, le Visage brillant comme le soleil, avec des vêtements blancs comme neige.

    Cette Face du Fils de Dieu, volontairement voilée, si l'on peut dire, depuis plus de trente ans, une fois se découvrait, enfin, et laissait voir ce qu'elle est, ce que nous la verrons, un jour, dans les splendeurs de la gloire, lorsque cette gloire nous la révélera. A cette apparition, nous serons rassasiés.

    Pierre, Jacques et Jean, symboles de la foi, de l'espérance et de l'amour par lesquels on découvre le Visage de Jésus, ne pouvaient descendre de la montagne ; il y étaient si bien. Ils goûtaient l'ivresse d'une extase, qu'ils eussent voulue ainsi, éternelle. Ils ne voyaient plus que Jésus-Christ.

    Heureuse l'âme qui ne voit plus que Jésus-Christ ! Heureuse l'âme chez qui le détachement total est achevé, l'âme qui a dépassé la terre, qui s'est élevée vers Dieu, en se laissant elle-même ; l'âme qui ne voit plus, qui ne goûte plus en personne, en rien que Lui, Jésus, le suprême Amour, le Faîte de la vie !

    Seigneur Jésus, je le sais, pour être transfiguré, pour être transformé en vous, il faut que je reste sur cette montagne, au-dessus de tout, au-dessus de moi-même. Quand sera-ce que je ne verrai plus que Vous ? Quand sera-ce que mes yeux se perdront dans les vôtres et s'abîmeront en votre Lumière, Lumière de lumière, Splendeur de gloire, Candeur de la Lumière éternelle ?

    Seigneur, arrachez-moi à la terre, arrachez-moi à moi-même. Tournez, pour moi, en amertume toutes les choses de la vie, et faites-moi vivre de Vous seul. Que tout est vain sans Vous, hors de Vous ! Seigneur, Jésus-Amour, ravissez-moi ! »

    Dom Vandeur, Élévations sur la Messe de chaque jour - Temps après la Pentecôte I (Transfiguration de Notre Seigneur Jésus-Christ), Éditions de Maredsous, Belgique, 1950.

    transfiguration

    Alexander Andreyevich Ivanov (1806-1858)

  • Méditation : louange et action de grâces

    « Mon Dieu, merci pour mon Baptême ; il m'a arraché à la tyrannie d'un maître plus dur que le pharaon d’Égypte. Merci pour votre Eucharistie ; elle me soutient comme la manne dans le désert de cette vie et dans la marche vers la terre promise. Merci pour toutes les grâces dont, à chaque instant, vous comblez ma pauvre âme altérée de vous. Merci pour tous vos bienfaits. Ô que ce mot est vrai ! Tout ce que vous faites est "bien fait". Bien fait, parce que la réalisation en est soignée et parfaite. Bien fait, parce que cela nous est bon. Merci pour l'air que je respire, pour la lumière qui éclaire mes pas, pour le soleil qui me réchauffe, pour les fleurs qui me réjouissent et les plantes qui refont mes forces. Merci pour les joies et pour les peines dont je puis enrichir ma couronne éternelle ; merci pour la douce clarté qui me révèle dans les unes et les autres votre tendre amour éternel !
    Confitebor... Je vous loue pour tout cela, je vous loue à plein cœur, je vous loue pour ceux qui ne le font pas ; je veux le faire sans respect humain, très haut et très fort, devant ceux qui, comme moi, peuvent comprendre que la suprême intelligence et la plus haute sagesse consistent en cette louange :
    "Vraiment avisés sont ceux que dirige la crainte du Seigneur ; sa louange subsiste à jamais." »

    Dom Augustin Guillerand (1877-1945), Liturgie d'âme (Louange de la création), 2e édition, Roma, Benedettine di Priscilla, 1962.

    champ_de_ble_3a.jpg

  • Méditation sur la Résurrection de Notre Seigneur

    « Voici que les rayons sacrés de la lumière du Christ resplendissent, les purs flambeaux de l'Esprit pur se lèvent, et les trésors célestes de gloire et de divinité sont ouverts : la nuit immense et obscure a été engloutie, les sombres ténèbres ont été détruites dans cette lumière, et l’ombre triste de la mort est rentrée dans l’ombre. La vie s’est étendue sur tous les êtres, et tous les êtres sont remplis d’une large lumière ; l’Orient des orients envahit l’univers, et celui qui était avant l’étoile du matin et avant les astres, immortel et immense, le grand Christ brille sur tous les êtres plus que le soleil.

    C’est pourquoi, pour nous tous qui croyons en lui, s’instaure un jour de lumière, long, éternel, qui ne s’éteint pas, la Pâque mystique, célébrée en figure par la Loi et accomplie effectivement par le Christ, la Pâque merveilleuse, prodige de la divine vertu et œuvre de la divine puissance, fête véritable et éternel mémorial, impassibilité qui sort de la Passion et immortalité qui sort de la mort, Vie qui sort du tombeau et guérison qui sort de la plaie, résurrection qui sort de la chute et ascension qui sort de la descente aux enfers.

    C'est ainsi que Dieu opère de grandes choses, c'est ainsi que de l'impossible il crée l'incroyable, afin qu'on sache que seul il peut tout ce qu'il veut.

    Ô Pâque divine, tu descends des cieux jusqu'à la terre et remontes de la terre dans les cieux ! Ô festivité commune de toutes choses, ô joie et honneur de l'univers, sa nourriture et ses délices, par toi la ténébreuse mort a été détruite et la vie étendue à toutes choses, les portes des cieux ont été ouvertes, un Dieu-homme s'est montré, et un homme-Dieu s'est élevé ; grâce à toi les portes de l'enfer ont été rompues et les verrous d'airain brisés, le peuple d'en bas est ressuscité des morts proclamant la bonne nouvelle, et aux troupes célestes un choeur a été fourni depuis la terre. »

    Homélie pascale du pseudo-Hippolyte (IVe siècle).

    resurrection-8a.jpg

  • Méditation - Prière : tristesse et joie

    Prière pour demander pardon d'avoir cédé à la tristesse

    « Pardonnez-moi, Seigneur, en cette tristesse amère
    Où je me suis complu.

    Pardonnez-moi, Seigneur, d’avoir médit des autres
    Et douté de moi-même.

    Pardonnez-moi, Seigneur, ce visage fermé.
    Et ce rire mauvais qui déforme la bouche,
    Et ce dégoût de vivre et cette lassitude
    Et cet abattement.

    Je chasserai de moi cette fumée pesante.

    Ce sont mes détritus et mes mauvaises herbes,
    Seigneur, que vous brûliez.
    J'en éparpillerai la cendre aux quatre vents ;
    Dispersez-la.
    Et que votre soleil entre dans ma cellule,
    Que votre sainte joie illumine ma face.
    Que chante en moi la gaité franciscaine
    Et le rire qui est aussi une vertu.

    Pardonnez-moi, Seigneur,
    Pardonnez-moi, Seigneur,
    D’avoir médit, douté, gémi, pleuré, bâillé,
    D’avoir haï l’immense allégresse de vivre
    Et d’avoir hébergé la Fille de Satan,

    O Joie, en ta demeure. »

    Léon Chancerel (1886-1965), Le Pèlerin d’Assise (rédigé à Assise en 1923), 3ème Édition, Éditions franciscaines, 1942. (Première édition : La Renaissance du Livre, 1924)

    lumiere_arbre_29a.jpg

    (Crédit photo)

  • Un mois avec Marie - Vingt-neuvième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    VINGT-NEUVIÈME JOUR
    Le Grand Miracle

    La danse du soleil à Fatima

    Le 13 octobre 1917 étant arrivé, la pluie tombe à verse, sans décourager les pèlerins et les curieux, qui affluent de toutes parts. La foule atteint plus de 70.000 personnes.
    « Il faut fermer les parapluies », crie Lucie.
    Tout le monde obéit à cette petite fille de dix ans, et, trempés jusqu'aux os, transis de froid dans ce bas-fond de la Cova-da-Iria transformé en immense bourbier, l'on récite le chapelet, chantant des cantiques entre les dizaines, sous la pluie qui tombe toujours.
    A midi précis, Lucie tressaille et s'écrie : « Un éclair ! »
    Et regardant vers le Ciel : « La voici, la voici ! »
    - « Regarde bien ma fille. Prends garde de ne pas te tromper », lui dit sa mère, qui se demande, non sans inquiétude, comment s'achèvera toute cette affaire. Saisie par l'extase, Lucie ne l'entend plus. Son visage devient de plus en plus beau ; il prend une teinte rose, ses lèvres s'amincissent. François et Jacintha aperçoivent aussi la Dame à l'endroit ordinaire.
    « Qui êtes-vous, Madame, et que voulez-vous de moi », interroge Lucie.
    - « Je suis Notre-Dame du Rosaire et je veux en ce lieu une chapelle en mon honneur », répond la Vision.
    Pour la sixième fois elle recommande la récitation quotidienne du chapelet et, revenant au point central de son message :
    « Il faut que les hommes se corrigent, qu'ils demandent pardon de leurs péchés. » Et l'air plus triste, d'une voix suppliante elle ajoute :
    « Qu'ils n'offensent plus Notre-Seigneur qui est déjà trop offensé ! »
    Ces paroles frappent fortement l'esprit des petits Voyants. Ils garderont tous les trois un profond souvenir de l'expression d'indicible douleur qui a paru sur le visage de la Vierge lorsqu'elle les prononçait.
    Comme pour en souligner l'importance et la gravité, « les puissances célestes sont alors ébranlées », les lois astronomiques renversées et l'immense foule est témoin d'un spectacle stupéfiant, unique, jamais vu...
    La pluie s'arrête, par une large déchirure des nuages, sur le ciel bleu le soleil apparaît, étrange, semblable à un disque d'argent mat, que l'on peut regarder sans en être ébloui. Une couronne brillante entoure le disque.
    Tous contemplent avec stupeur cette éclipse d'un nouveau genre.
    Soudain, le soleil tremble, se secoue avec des mouvements brusques et finalement il tourne sur lui-même comme une roue de feu, projetant dans toutes les directions des gerbes de lumière dont la couleur change plusieurs fois. Cela dure quatre minutes, après lesquelles la féerie recommence une seconde, une troisième fois, toujours plus variée, coloriée, prodigieuse.
    Tout à coup, ceux qui composent la multitude des spectateurs, sans aucune exception, ont la sensation que le soleil se détache du firmament. Ils le voient par bonds en zigzag, se précipiter sur eux, irradiant une chaleur de plus en plus intense.
    Un cri formidable jaillit de toutes les poitrines, des exclamations diverses se font entendre.
    « Miracle ! Miracle ! » crient les uns. « Je crois en Dieu ! » proclame un autre. « Je vous salue, Marie », disent certains. « Mon Dieu, miséricorde », implorent un grand nombre... Et bientôt, c'est ¬ce dernier appel qui domine.
    Puis, d'un seul mouvement, cette foule terrifiée et attendant la mort, tombe à genoux dans ce bourbier de terre glaise et, la voix entrecoupée de sanglots, récite le plus fervent acte de contrition.
    Cependant le soleil, s'arrêtant dans sa course vertigineuse, remonte à sa place en zigzaguant comme il est descendu, il reprend peu à peu son éclat normal, dans un ciel limpide.
    Alors la foule se relève et chante en chœur un vibrant Credo. Indescriptible est l'émotion générale. Un vieillard, jusque là incroyant, les larmes inondant son visage et les mains tendues vers le Ciel, s'écrie : « Vierge sainte !... Vierge bénie !... Vierge du Rosaire, sauvez-nous !... » De tous côtés se déroulent des scènes analogues.
    La foi et la pratique sincère de la religion se réveillent puissamment dans les âmes, et le relèvement national du Portugal s'ensuit sur toute la ligne.
    Ô France ! Ô Français ! voyez et comprenez !... Le Message de Fatima est parfaitement adapté aux besoins de notre siècle si troublé ; il nous apporte ce qui nous manque le plus. Accueillons-le avec une parfaite et généreuse bonne volonté. Jetons-nous dans les bras de notre céleste Mère qui s'ouvrent pour nous recevoir et nous conduire, repentants et transformés, à Celui qui, Seul, est le salut, la paix, le bonheur des individus et des nations, dans l'ordre recouvré et conservé.

    PRIÈRE

    Seigneur, nous vous offrons les mérites de Marie, votre Mère et notre Mère au pied de la Croix, pour apaiser votre divine Justice.

    Ô Marie, doux Refuge des pécheurs,
    priez pour nous.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.

  • Méditation : ombre et lumière...

    « Ils étaient presque tous assis, là, par terre, autour du Maître, devant le lac de Tibériade. Simon ruminait en lui-même depuis un moment...
    - Qu'est-ce que tu marmonnes, lui dit Jésus ? Je te trouve bien soucieux !
    - Il y en a qui disent : "Moi, je ne fais jamais de péchés !"
    - Simon je vais te dire une chose... Est-ce que tu as remarqué, lorsque tu te promènes par une belle journée d'été ensoleillée, que ton ombre te précède ou te suit suivant, précisément, ta position par rapport au soleil ?
    - Oui et alors ?
    - Et alors, comme tu dis : Voici qu'un nuage arrive et... il n'y a plus d'ombre ! Eh bien, ces gars dont tu me parles, ils ont éliminé de leur horizon la Lumière de Dieu ! Tu as compris ? L'ombre n'apparaît que s'il y a le soleil ! L'éclipse de Dieu comme le dira Benoît XVI dans deux mille ans comporte nécessairement l'éclipse du péché ! Est-ce que tu as compris ? Et tu sais qu'il y en a qui pèchent sept fois par jour ?
    - Autrement dit ceux-là ils sont toujours avec Dieu ?
    - Je te laisse le soin de conclure ! »

    P. Roger Vergé, Miettes d'Evangile, in "L'Oeuvre des campagnes" n°245, Paris, 2013.

    ombre_ba.jpg

  • 18 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Je suis la lumière du monde" (Jn 8, 12-20)

    « Ces paroles du Sauveur : "Je suis la lumière du monde", me semblent assez claires pour ceux qui ont des yeux à l’aide desquels on peut contempler cette lumière ; ceux, au contraire, qui n’ont d’autres yeux que les yeux de leur corps, s’étonnent d’entendre ces paroles : "Je suis la lumière du monde", sortir de la bouche de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Il en est, sans doute, plus d’un pour se dire à lui-même "Le Seigneur Jésus serait-il ce soleil, dont le lever et le coucher forment la mesure de nos jours ?" [...] N’allons point voir Jésus-Christ dans ce soleil qui se lève à nos yeux, en Orient, pour aller se coucher en Occident, à l’éclat duquel succèdent les ombres de la nuit, dont les rayons sont interceptés par les nuages, et qui passe avec une admirable régularité de mouvements, d’un lieu dans un autre ; non, le Sauveur Jésus n’est pas ce soleil ; non, il n’est pas cet astre sorti du néant : il en est le Créateur ; "car, par lui toutes choses ont été faites, et rien n’a été fait sans lui".
    Il est donc la lumière qui a créé les rayons du soleil. Puissions-nous l’aimer, désirer la comprendre et en éprouver comme une soif ardente ! Ainsi elle nous conduira un jour jusqu’à elle-même, et nous vivrons en elle de manière à ne jamais mourir complètement. [...]
    Vous voyez, mes frères, si vous avez des yeux intérieurs, vous voyez à quelle lumière le Seigneur fait allusion quand il dit : "Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres". Suis l’astre du jour, et voyons si tu ne marcheras pas dans les ténèbres. Voilà qu’il se lève et s’avance vers toi ; il dirige sa course vers l’Occident... Ton Dieu est partout tout entier, et si tu ne te sépares point de lui, jamais ce soleil éternel ne se couchera pour toi. »

    Saint Augustin, XXXIVe Traité sur saint Jean (2-3-6), In Œuvres complètes de Saint Augustin traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Poujoulat et de M. l’abbé Raulx, Tome X, Bar-Le-Duc 1864.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • Méditation : Dieu dans l'obscurité

    « Il faut (comme dit la petite Thérèse) passer par des tunnels très obscurs, si obscurs que l'on se demande si le soleil existe encore. Il faut risquer sa vie, il faut se jeter les yeux fermés dans les bras du Bon Dieu qui nous attend dans cette obscurité. C'est à ce prix qu'est l'héroïsme des saints ! »

    Un Chartreux (Dom Jean-Baptiste Porion, auteur de "Amour et Silence", † 1987), Ecoles de silence, Parole et Silence, 2001.

    arbres-nuit-a.jpg

  • 20 janvier : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Les noces de Cana : "Faites tout ce qu'il vous dira." (Jn 2, 1-11)

    «  Assurément le miracle par lequel Notre-Seigneur Jésus-Christ a changé l’eau en vin, n’a rien d’étonnant pour ceux qui savent que c’est un Dieu qui l’a fait. Aussi bien Celui qui en ce jour de noces a changé l’eau en vin dans ces six urnes qu’il avait ordonné de remplir (Jn II, 6-11), est le même qui chaque année opère dans les vignes un prodige pareil. En effet, comme l’eau versée dans les urnes par ces serviteurs a été convertie en vin par l’oeuvre du Seigneur, ainsi par l’oeuvre du même Seigneur l’eau que versent les nuées est convertie en vin. Ce dernier prodige ne nous étonne point, parce qu’il se renouvelle tous les ans ; oui, parce qu’il s’opère continuellement, il n’a plus rien de merveilleux pour nous ; cependant, il exigerait bien plus d’attention de notre part que celui qui a été opéré dans les urnes remplies d’eau. Où est, en effet, l’homme capable de considérer ce que Dieu fait dans le gouvernement et l’administration des choses de ce monde, sans tomber dans la stupeur et se voir comme écrasé sous le poids des merveilles qu’il opère ? Si l’on se rend compte de la vertu d’un seul grain, de n’importe quelle semence, l’oeuvre divine apparaît avec des proportions si étonnantes, qu’on éprouve involontairement une impression d’effroi. Mais les hommes attentifs à d’autres objets ont perdu de vue les oeuvres de Dieu qui devaient les porter à offrir chaque jour, au Créateur, leurs louanges. Aussi Dieu s’est-il, en quelque sorte, réservé d’opérer certaines oeuvres inaccoutumées, voulant, par ces merveilles, tirer les hommes de leur assoupissement et les rendre plus vigilants pour son culte. [...] Par Jésus-Christ Dieu ont été faits le ciel et la terre, la mer, toute la parure des cieux, la richesse de la terre, la fécondité de la mer ; en un mot, tout ce qui s’étale à nos regards, c’est Jésus-Christ Dieu qui l’a fait. Nous le voyons, et si l’esprit de Jésus-Christ se trouve en nous, la joie que nous cause un pareil spectacle nous anime et nous porte à en louer l’auteur, et ainsi nous ne nous tournons pas tellement vers l’oeuvre, que nous nous détournions de l’ouvrier ; nous n’appliquons pas notre visage à l’ouvrage, au point de tourner le dos à celui qui l’a fait. »

    Saint Augustin, Traités sur Saint Jean, VIII (1), in Œuvres complètes de Saint Augustin (Tome X) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Poujoulat et de M. l’abbé Raulx, Bar-Le-Duc 1864.

    Source : Abbaye Saint-Benoît.