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royaume de dieu

  • Méditation - Prendre la vie au sérieux

    « Il n'y a pas deux mondes, le monde physique et le monde spirituel ; il n'y en a qu'un : le Royaume de Dieu sur la terre comme au ciel (Mt 6,10).
    Beaucoup d'entre nous disent en priant : Notre Père qui es aux cieux... Ils pensent que Dieu est là-haut, ce qui enracine l'idée d'une séparation entre les deux mondes. Beaucoup d'Occidentaux aiment distinguer la matière de l'esprit. Mais toute vérité est une et la réalité aussi. Dès que nous admettons l'incarnation de Dieu, qui, pour les chrétiens, se réalise dans la personne de Jésus Christ, nous commençons à prendre les choses au sérieux. »

    Ste Teresa de Calcutta (1910-1997), Un chemin tout simple, Textes réunis par Lucinda Vardey, Trad. de l'anglais par Frances Georges-Catroux et Claude Nesle, Plon/Mame, 1995.

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    (Crédit photo)

  • Méditation - « le Royaume de Dieu est au-dedans de vous » (Lc 17,21)

    « Les démons redoutent, mais Dieu et ses anges désirent l'homme qui avec ferveur cherche Dieu dans son cœur jour et nuit, et repousse loin de lui les agressions de l'ennemi. Le pays spirituel de l'homme pur en son âme est au-dedans de lui. Le soleil qui brille en lui est la lumière de la Sainte Trinité. Et l'air que respirent les pensées qui l'habitent est le Saint-Esprit Consolateur. Avec lui, demeurent les saintes natures incorporelles. Leur vie, leur joie, leur réjouissance sont le Christ, lumière de la lumière du Père. Un tel homme se réjouit à toute heure de la contemplation de son âme, et il s'émerveille de la beauté qu'il y voit, cent fois plus lumineuse que la splendeur du Soleil.
    C'est Jérusalem. Et c'est le Royaume de Dieu caché au-dedans de nous, selon la parole du Seigneur. Ce pays est la nuée de la Gloire de Dieu, où seuls entreront les cœurs purs pour contempler la face de leur Maître, et leurs intelligences seront illuminées par le rayon de sa lumière. »

    St Isaac le Syrien (VIIe siècle), Œuvres spirituelles, Discours ascétiques, coll. Théophanie, DDB, 1981.

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    « Très Sainte Trinité,
    Père, Fils et Saint-Esprit,
    je Vous adore profondément
    et je Vous offre le très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ
    présent dans tous les tabernacles du monde,
    en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences
    par lesquels il est Lui-même offensé.
    Par les mérites infinis de Son Très Saint-Cœur
    et du Cœur Immaculé de Marie,
    je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs. »

    L'Ange du Portugal aux enfants de Fatima, à l'automne 2016.

  • Méditation - « Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît. » (Mt 6, 33)

    « La première chose que doit faire tout chrétien, s'il est sensé, et s'il entend ses vrais intérêts, est de se bien convaincre que Dieu ne l'a pas mis, et n'a pu le mettre sur la terre simplement pour y vivre, mais pour s'y sanctifier ; que cette vie n'est qu'un voyage plus ou moins long, dont le terme est l'autre vie, qui ne finira jamais ; qu'étant composé d'un corps et d'une âme, ce qui concerne la subsistance et le bien-être du corps n'est rien et moins que rien en comparaison de ce qui regarde l'état présent et à venir de l'âme. Il n'est pas chrétien, s'il n'est pas persuadé de ces vérités ; et il est insensé au-delà de ce qui peut se dire, si, en étant persuadé, il n'en fait pas la base et la règle de sa conduite. [...]

    Ô mon divin Maître ! plus j'avance dans vos leçons, plus je les admire. [...] J'ai vécu jusqu'ici comme si je n'avais à songer qu'à mon corps ; j'ai pris des peines infinies pour assurer son bien-être. Je me suis avili, je me suis rendu coupable, j'ai perdu le repos ; et, avec tout cela, ce corps dont je me suis tant occupé, à qui j'ai procuré abondamment tout ce qu'il désirait, ne s'en est pas trouvé mieux ; il n'avait pas besoin de tant de choses, et je pouvais le contenter à moins. Mais cette âme immortelle, pour qui je devais tout faire, et pour qui je n'ai rien fait, en quel état pitoyable est-elle réduite ? De quelles vertus l'ai-je enrichie ? ou plutôt de quels vices ne l'ai-je pas souillée ? La voilà pauvre, nue, misérable, et digne de tous vos châtiments, parce que j'ai voulu être dans l'affluence des biens temporels.
    J'en ai honte, ô mon Sauveur ! je m'en repens, je vous supplie de me pardonner le passé ; je veux à l'avenir, avec le secours de votre grâce, chercher ce Royaume pour lequel mon âme est créée, cette justice qui peut seule m'y conduire ; et ne donner à mon corps que les soins que je ne puis lui refuser. Ainsi soit-il ! »

    P. Jean-Nicolas Grou s.j. (1731-1803), L'Ecole de Jésus-Christ Tome second (Vingt-et-unième leçon), Société Saint-Augustin, Lille & Retaux-Bray, Paris, s.d. [1885] (Quatrième édition).

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    (Crédit photo - Xurxo Lobato/Cover/Getty Images)

  • Méditation : La seule vraie richesse

    « Cherchez donc d'abord le royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces choses vous seront données par surcroît. Ce qu'il nous est permis, ce qu'il nous est même ordonné de rechercher avec ardeur, ce qui doit être l'objet de notre sollicitude la plus active, de nos désirs les plus vifs, de nos travaux les plus empressés, ce sont les biens célestes. Ce sont ceux-là qui forment notre richesse véritable, tous les autres ne sont que des biens imaginaires ; notre richesse assurée, Dieu ne la refuse jamais à l'ardeur de notre poursuite ; notre richesse impérissable, elle ne mourra pas même avec nous ; et quand nous serons dépouillés de tout le reste, ce sera alors qu'elle commencera à faire notre bonheur suprême. Déplorable interversion de morale et d'intérêt ! Tout de feu pour acquérir les biens de la terre, nous sommes tout de glace pour obtenir ceux du ciel. Nous recherchons avec activité, et dans une agitation continuelle, ce qui doit nous perdre ; et ce qui seul pourrait nous rendre infiniment et éternellement heureux, loin d'être l'objet de nos travaux, l'est à peine de nos désirs, et l'est rarement de nos pensées. Sortons de ce funeste égarement. Occupons-nous de ce qui seul est digne de nous occuper, du royaume de Dieu et de sa justice ; du royaume de Dieu qui est notre terme ; de la justice de Dieu qui en est la route ; du royaume où nous serons couronnés ; de la justice par laquelle nous y parvenons. Travaillons maintenant à acquérir la justice, pour arriver un jour au royaume. Dieu soutiendra nos efforts, et nous accordera, selon sa promesse, la grâce dans ce monde, et la gloire dans l'autre (1). »

    1. Gratiam, et gloriam dabit Dominus. Ps LXXIII, 12.

    C.G. de La Luzerne, Explication des Évangiles des Dimanches, Tome III (Évangile du quatorzième dimanche après la Pentecôte), Cinquième édition, Paris, Méquignon Junior, 1829.

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  • Audience générale de ce mercredi 18 mars 2015

    Le Pape François a sévèrement critiqué ce mercredi 18 mars les sociétés contemporaines où le nombre d’enfants est au plus bas. Sans citer explicitement l’avortement et le contrôle des naissances, il a souligné que les enfants sont un grand don pour l’humanité, mais ils sont aussi les grands exclus, car on ne les laisse même pas naître. Le Saint-Père s’exprimait à l’occasion de l’audience générale, devant quelque 16 000 personnes rassemblées sur la place Saint-Pierre.

    Poursuivant son cycle de catéchèses sur la famille, il s’est attardé sur la richesse que représentent les enfants. La semaine prochaine, a-t-il annoncé, il évoquera les blessures qui font beaucoup de mal aux enfants. Sortant plusieurs fois de son texte, le Pape François a évoqué les enfants qu’il a rencontrés lors de son dernier voyage en Asie, pleins de vie et d’enthousiasme. Mais certains d’entre eux, a-t-il dénoncé, vivent dans des conditions indignes.  « C’est à la manière dont elle traite les enfants qu’on peut juger une société, sur le plan moral mais aussi sociologique, qu’on peut voir si cette société est libre ou si elle est esclave d’intérêts internationaux », a-t-il affirmé sous les applaudissements.

    Les enfants, pas encore pollués par les incrustations de la vie, sont une source de joie

    Le Souverain Pontife a reconnu que s’ils apportent de la joie et de l’espoir, les enfants sont aussi source de tracas et de soucis ; la vie est ainsi faite. Mais une société sans enfant est « triste et grise ». Le Pape François a par ailleurs fait l'éloge de la pureté franchise des enfants. Ils regardent, a-t-il dit, la réalité avec un regard confiant ; ils ont la capacité de recevoir et de donner de la tendresse. Avec leur simplicité intérieure et leur tendresse, ils peuvent débloquer les cœurs de pierre. Ils savent sourire et pleurer, spontanément, alors que le sourire des adultes semble parfois sans vie, en carton pâte, artificiel comme celui d’un clown. Les enfants ne sont pas encore pollués par les incrustations de la vie. Ils ne savent pas ce qu’est la diplomatie, la duplicité et mettent parfois leurs parents dans l’embarras. Mais ils disent des choses vraies.

    Sur le ton de la plaisanterie, le Saint-Père a confié que certains enfants, le voyant entièrement vêtu de blanc, pensent que c'est le médecin qui vient leur faire un vaccin, et éclatent en larmes.

    Les enfants nous rappellent aussi qu’au début de notre vie, nous avons tous été totalement dépendants des autres. Et le Fils de Dieu lui-même a voulu passer par là ! Dans l’Évangile, nous trouvons des paroles fortes de Jésus sur ces « petits », qui désignent toutes les personnes qui dépendent des autres, et en particulier les enfants. Ils sont une richesse pour l’humanité et pour l’Église, parce qu’ils sont un rappel constant à ne pas nous considérer autosuffisants, mais comme ayant besoin d’aide, d’amour, de pardon, condition nécessaire pour entrer dans le Royaume de Dieu. Nous ne sommes pas les maîtres de notre existence. Nous sommes radicalement dépendants. Le temps du Carême est un temps favorable pour « devenir comme des enfants », parce que « le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent ».

    Source : Radio Vatican.

    Résumé

    « Chers frères et sœurs, je parlerai aujourd’hui des enfants. Ils nous rappellent qu’au début de notre vie, nous avons tous été totalement dépendants des autres. Et le Fils de Dieu lui-même a voulu passer par là ! Dans l’Évangile, nous trouvons des paroles fortes de Jésus sur ces « petits », qui désignent toutes les personnes qui dépendent des autres, et en particulier les enfants. Ils sont une richesse pour l’humanité et pour l’Église, parce qu’ils sont un rappel constant à ne pas nous considérer autosuffisants, mais comme ayant besoin d’aide, d’amour, de pardon, condition nécessaire pour entrer dans le Royaume de Dieu. Nous ne sommes pas les maîtres de notre existence. Nous sommes radicalement dépendants. Les enfants regardent la réalité avec un regard confiant et pur ; ils ont la capacité de recevoir et de donner de la tendresse. Ils savent sourire et pleurer, ce que les adultes ont besoin d’apprendre à nouveau. Ils apportent la vie, la joie, l’espérance, mais aussi des préoccupations ; cependant il vaut mieux une société qui connait ces préoccupations, qu’une société triste qui reste sans enfants. »

    « J’accueille avec plaisir les pèlerins francophones, en particulier les jeunes venus nombreux, et le groupe du Secours catholique de Marseille.
    Le temps du Carême est un temps favorable pour « devenir comme des enfants », parce que « le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent ». Que Dieu vous y aide et vous bénisse ! »

    Source : Site internet du Vatican.

    Texte intégral traduit en français sur Zenit.org.

    Texte intégral original sur le site internet du Vatican.

  • Audience générale de ce mercredi 26 novembre 2014

    Résumé :

    « Frères et sœurs, nous sommes en marche vers notre but ultime, le Royaume des cieux, dont l’Église de la terre est le germe. Nous ignorons le jour de la fin de l’humanité et la façon dont l’univers sera transformé. Mais nous savons que Dieu nous prépare une terre nouvelle où habitera la justice, et où tous nos désirs de paix et de bonheur seront comblés. L’élément déterminant pour notre salut et notre participation à ce bonheur est que nous appartenions au Christ ; et tous ceux qui lui appartiennent, vivants ou défunts, sont déjà unis : les saints, du ciel, nous soutiennent, intercèdent pour nous, et nous-mêmes, nous prions pour soulager les âmes de ceux qui attendent la béatitude éternelle. De plus, c’est toute la création qui est appelée à être libérée du mal et de la mort, lorsque Dieu portera toute chose à sa plénitude d’être, de beauté et de vérité. »

    « Je salue cordialement les pèlerins de langue française.
    Alors que s’achève l’année liturgique, je vous invite à méditer sur la stupéfiante réalité de la vie éternelle à laquelle nous sommes appelés, et à demander le secours de la Vierge Marie pour qu’elle nous aide à y parvenir. Je vous souhaite une sainte entrée dans le temps de l’Avent.
    Que Dieu vous bénisse ! »

    Source : site internet du Vatican.

    Traduction intégrale en français sur Zenit.org

    Texte intégral en italien sur le site internet du Vatican.

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  • Angélus de ce dimanche 27 juillet 2014

    Dans son Angélus dominical, avant d'évoquer les grands thèmes internationaux, le Pape François a livré un commentaire de l'Évangile proposé par la liturgie de ce jour, la conclusion de l'Évangile de Matthieu, dédié aux paraboles du Royaume de Dieu (Mt 13, 44-52).

    Pour le Saint-Père, cet extrait de l'Évangile « contient deux petits chefs d’œuvre : les paraboles du trésor caché dans un champ et de la perle de grande valeur. Elles nous disent que la découverte du Règne de Dieu peut arriver soudainement , comme pour l’agriculteur qui laboure et trouve le trésor espéré, ou bien après une longue recherche, comme pour le marchand de perles, qui finalement trouve la perle précieuse depuis longtemps rêvée. Mais dans un cas comme dans l’autre, précise le Pape, reste la donnée que le trésor et la perle valent plus que tout autre bien, et donc l’agriculteur et le marchand, quand ils les trouvent, renoncent à tout le reste pour pouvoir l’acquérir. Ils n’ont pas besoin de raisonner, de se poser des questions, de réfléchir : ils se rendent compte tout de suite de la valeur incomparable de ce qu’ils ont trouvé, et ils sont prêts à tout perdre pour l’avoir. C’est comme ça pour le Royaume de Dieu : celui qui le trouve ne doute pas, il sent que c’est ce qu’il cherchait, ce qu’il attendait, et qui répond à ses aspirations les plus authentiques. Celui qui connait Jésus, qui le connait personnellement, reste fasciné, attiré par tant de bonté, tant de vérité, tant de beauté, et tout cela dans une grande humilité et simplicité. »

    Le Pape François a livré l'exemple de son saint patron, François d'Assise, qui s'est laissé bouleversé par une rencontre personnelle avec le Christ. « Combien de personnes, combien de saints et de saintes, en lisant l’Évangile avec le cœur ouvert, ont été tellement frappés par Jésus qu’ils se sont convertis à Lui. Nous pensons à Saint François d’Assise : lui était déjà un chrétien, mais un chrétien, disons, "à l’eau de rose" ! Quand il a lu l’Évangile, dans un moment décisif de sa jeunesse, il a rencontré Jésus et il a découvert le Royaume de Dieu, et alors tous ses rêves de gloire terrestre ont disparu.»

    Lire l'Évangile, c'est trouver Jésus

    Insistant sur l'appropriation personnelle des textes de la liturgie par chaque fidèle, dans son quotidien, le Pape a rappelé l'importance d'avoir toujours sur soi un petit Évangile de poche, comme ceux qui avaient été distribués place Saint-Pierre après l'Angélus du dimanche 6 avril dernier. « L’Évangile te fait connaitre Jésus, le vrai Jésus vivant, il te parle au cœur et te change la vie. Tous les jours il faut lire l’Évangile. Lire l’Évangile, c’est trouver Jésus et avoir cette joie chrétienne, qui est un don du Saint-Esprit. »

    Et cette rencontre de Jésus-Christ, pour le Saint-Père, doit permettre aux vrais convertis d'irradier autour d'eux. « Tu peux changer concrètement de style de vie, ou bien continuer à faire ce que tu faisais avant, mais tu es un autre, tu renais : tu as trouvé ce qui donne du sens, de la saveur, de la lumière à tout, aussi aux difficultés, aux souffrances, à la mort. Tout prend du sens quand tu trouves ce trésor. (...) C’est ce que Dieu veut, et c’est pour ça que Jésus a donné sa propre vie jusqu’à mourir sur une croix, pour nous libérer du pouvoir des ténèbres et nous transférer dans le règne de la vie. Chers frères et sœurs, la joie d’avoir trouvé le trésor du Royaume de Dieu transparait, se voit. Le chrétien ne peut pas garder cachée sa foi, parce qu’elle transparait dans chaque parole, dans chaque geste, aussi dans ceux les plus simples du quotidien : transparait l’amour que Dieu nous a donné avec Jésus comme médiateur. Nous prions, par l’intercession de la Vierge Marie, pour que vienne en nous et dans le monde entier son Règne d’amour, de justice et de paix. »

    Source : Radio Vatican.

    Après l'Angélus, nouvel appel pressant en faveur de la paix

    « Demain marquera le centième anniversaire du déclenchement de la Première Guerre Mondiale, qui a causé des millions de morts et d'immenses destructions. Ce conflit, que le Pape Benoît XV a appelé un "massacre inutile", a donné lieu, après quatre longues années, à une paix des plus fragiles. Demain sera un jour de deuil en mémoire de cette tragédie. Alors que nous nous souvenons de ce tragique événement, j'espère que les erreurs du passé ne se répèteront plus et que les leçons de l’histoire ne seront pas oubliées, faisant toujours prévaloir les exigences de la paix par un dialogue patient et courageux.

    En particulier, aujourd'hui, mes pensées vont à trois régions de crise : le Moyen-Orient, l'Irak et l'Ukraine. Je vous demande de continuer à vous joindre à moi dans la prière pour que le Seigneur accorde aux populations et aux autorités de ces zones la sagesse et la force nécessaires pour aller de l'avant avec détermination sur un chemin de paix, affrontant chaque différend avec la ténacité du dialogue et de la négociation et avec la force de la réconciliation. Au centre de toutes les décisions, ce ne sont pas les intérêts particuliers qui doivent être pris en compte, mais le bien commun et le respect de chaque personne. Rappelons que tout est perdu avec la guerre et que rien n'est perdu avec la paix.

    Frères et sœurs, jamais la guerre ! Jamais la guerre ! Je pense en particulier aux enfants, auxquels on enlève l'espoir d'une vie décente, d'un futur : des enfants morts, des enfants blessés, des enfants mutilés, des enfants orphelins, des enfants qui ont comme jouets des vestiges de la guerre, des enfants qui ne savent pas sourire. Arrêtez, s'il vous plaît ! Je vous le demande de tout mon cœur. Il est temps d'arrêter ! Arrêtez, s'il vous plaît ! »

    Texte intégral en italien sur le site internet du Vatican.

    Texte intégral en français sur le site internet du Vatican.

  • Méditation : que penser de la souffrance...?

    « Que devons-nous penser de la souffrance pour être dans la vérité ? Entendons cette souffrance que le monde multiplie et rend plus aiguë, plus amère, plus désolée... Jésus semble nous répondre du haut de sa croix : cette souffrance, je l'adopte. Car je l'ai faite mienne, jusqu'à la souffrance de la mort. Mais en l'adoptant ainsi :

    1) Je la console par les promesses que ma croix sanctionne et par l'exemple que ma croix propose. C'est sur des milliers de malades et de mourants que se répand cette consolation de la croix. Si nous en croyons de sérieuses statistiques, trente millions d'hommes meurent chaque année sur la terre, quand il n'y a pas d'épidémie ni de guerre. C'est donc en moyenne 82.200 par jour, 3.425 par heure, 57 par minute. Ceux des morts qui de leur lit de souffrances regardent la croix, ont les plus ineffables des consolations : celle de l'espérance, celle du pardon, celle de la paix. En baisant cette croix, plusieurs trouvent même doux de mourir.

    2) Je lui donne un sens : celui de l'amour.

    "Je ressens une vive satisfaction, ma très chère fille, dit un jour Jésus à sainte Catherine de Sienne, du désir que vous avez de souffrir toutes les peines, toutes les fatigues, et même la mort pour le salut des âmes ; car plus on souffre, plus on me prouve son amour, et plus on aime plus on connaît ma vérité ; et plus on me connaît, plus grande est la douleur, plus intolérable est la souffrance que cause un péché commis contre moi. Vous avez demandé à prendre sur vous le châtiment des crimes des autres, et vous ne saviez pas qu'en demandant cette grâce, vous demandiez en même temps amour, lumière et connaissance de la vérité ; car ainsi que je l'ai dit, plus grand est l'amour, plus grande est la douleur ; aussi la douleur croîtra en proportion de l'amour." (Dialogues, ch. V)

    C'est particulièrement sur la croix que le Maître Divin nous dit l'émouvante leçon de cette philosophie chrétienne de l'amour. Ce que le monde maudissait, les amants de Jésus l'exaltent et le bénissent : il leur devient doux de souffrir comme de mourir.

    3) Je la divinise, en communiquant à toute souffrance unie aux miennes, quelque chose de la valeur de ma rédemption. Aussi des déshérités, des impotents, des infirmes, dont l'existence semble stérile, peuvent redire après Saint Paul : "adimpleo ea quæ desunt passionum Christi" (*) et se persuader avec raison, qu'ils contribuent par leurs souffrances, supportées en union avec le Christ, à l'avancement du Royaume de Dieu.
    [...]
    Recueillons-nous donc et, dans la sincérité de notre âme, comprenons bien pourquoi saint Jean, qui fut si près de la croix, nous dit :

    "N'aimez pas le monde ni ce qui est dans le monde. Celui qui aime le monde, l'amour du Père n'est pas en lui, parce que tout ce qui est dans le monde est concupiscence de la chair, et concupiscence des yeux et orgueil de la vie ; laquelle concupiscence n'est pas du Père, mais elle est du monde. Or le monde passe et la concupiscence du monde passe avec lui, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement." (I Jn II, 15-17) »

    (*) : "adimpleo ea quæ desunt passionum Christi, in carne mea, pro corpore ejus, quod est ecclesia" (Col 1,24) : "Ce qu'il reste à souffrir des épreuves du Christ, je l'accomplis dans ma propre chair, pour son corps qui est l'Église."

    Albert Valensin s.j., Aux sources de la vie intérieure - Une grande retraite, Tome I Première semaine (La croix et le monde), Imprimerie catholique, Beyrouth, 1940.

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  • Méditation : "nous ferons en lui notre demeure"

    « 1. Le royaume de Dieu est au-dedans de vous, dit le Seigneur (Lc 17,21). Revenez à Dieu de tout votre cœur (Jl 2,12), laissez là ce misérable monde, et votre âme trouvera le repos.
    Apprenez à mépriser les choses extérieures et à vous donner aux intérieures, et vous verrez le royaume de Dieu venir en vous. Car le royaume de Dieu est paix et joie (Rm 14,17) dans l'Esprit Saint, ce qui n'est pas donné aux impies.
    Jésus-Christ viendra à vous et il vous remplira de ses consolations, si vous lui préparez au-dedans de vous une demeure digne de lui.
    Toute sa gloire et toute sa beauté est intérieure (Ps 44,14) ; c'est dans le secret du cœur qu'il se plaît.
    Il visite souvent l'homme intérieur et ses entretiens sont doux, ses consolations ravissantes ; sa paix est inépuisable, et sa familiarité incompréhensible.

    2. Âme fidèle, hâtez-vous donc de préparer votre cœur pour l'époux, afin qu'il daigne venir et habiter en vous.
    Car il a dit : Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et nous viendrons à lui, et nous ferons en lui notre demeure (Jn 14,23).
    Laissez donc entrer Jésus en vous, et n'y laissez entrer que lui.
    Lorsque vous posséderez Jésus, vous serez riche et lui seul vous suffit. Il veillera sur vous, il prendra de vous un soin fidèle en toutes choses, de sorte que vous n'aurez plus besoin de rien attendre des hommes.
    Car les hommes changent vite et vous manquent tout d'un coup ; mais Jésus-Christ demeure éternellement (Jn 12,34) : inébranlable dans sa constance, il est près de vous jusqu'à la fin. »

    Imitation de Jésus-Christ, Livre II ch. I, Traduction de Lamennais.
    Texte intégral ici (html) ou ici (pdf).

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    Gravure des frères Wierix, fin XVIe siècle

  • Méditation : "Aimez vos ennemis..."

    « Dieu est amour (1 Jn 4,8). Il nous a donné le commandement de nous aimer les uns les autres et même nos ennemis ; et c'est le Saint-Esprit qui nous enseigne cet amour. Garde la paix de l'Esprit-Saint et ne la perds jamais pour des futilités. Si tu fais de la peine à ton frère, tu affliges ton propre coeur ; si tu fais la paix avec ton frère, le Seigneur te donne infiniment plus... N'est-ce pas le Seigneur lui-même qui a dit : "Le Royaume de Dieu est en vous" ? (Lc 17,21) C'est maintenant que commence la vie éternelle, c'est maintenant que nous jetons également la semence des tourments éternels. Je vous en prie, mes frères, faites-en la preuve ! Si quelqu'un vous offense, vous calomnie, vous enlève ce qui vous appartient, et même s'il est un persécuteur de la sainte Eglise, priez Dieu et dites : "Seigneur, nous sommes tous tes créatures, aie pitié de tes serviteurs et amène leur coeur à la pénitence." Alors tu sentiras la grâce dans ton âme. Certes, au début, tu dois t'efforcer d'aimer tes ennemis ; mais le Seigneur voyant ta bonne volonté t'aidera en toutes choses et l'expérience elle-même t'indiquera le chemin. Qui, par contre, médite de mauvaises choses contre ses ennemis ne peut pas posséder l'amour et connaître Dieu. »

    Saint Silouane (1866-1938), Ecrits, Abbaye de Bellefontaine, 1994.

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  • 1er février: Toute l'année avec les Pères...

    Paraboles du Règne de Dieu (Mc 4, 26-34)

    « Frères, vous avez appris comment le Royaume des cieux, dans toute sa grandeur, est comparé à une graine de moutarde... Est-ce là tout ce que les croyants espèrent ? Est-ce là tout ce que les fidèles attendent ?... Est-ce là « ce que l'œil n'a pas vu, ce que l'oreille n'a pas entendu, ce qui n'est pas monté au cœur de l'homme » ? Est-ce là ce que promet l'apôtre Paul et qui est tenu en réserve dans le mystère inexprimable du salut, pour ceux qui aiment ? (1Co 2,9) Ne nous laissons pas déconcerter par les paroles du Seigneur. Si, en effet, « la faiblesse de Dieu est plus forte que l'homme, et si la folie de Dieu est plus sage que l'homme » (1Co 1,25), cette toute petite chose, qui est le bien de Dieu, est plus splendide que toute l'immensité du monde.
    Puissions-nous seulement semer dans notre cœur cette graine de moutarde, de sorte qu'elle devienne le grand arbre de la connaissance (Gn 2,9), s'élevant de toute sa hauteur pour élever notre pensée jusqu'au ciel, et déployant toutes les branches de l'intelligence...
    Le Christ est le Royaume. A la manière d'une graine de moutarde, il a été jeté dans un jardin, le corps de la Vierge. Il a grandi et est devenu l'arbre de la croix qui couvre la terre entière. Après qu'il eut été broyé par la Passion, son fruit a produit assez de saveur pour donner son bon goût et son arôme à tous les êtres vivants qui le touchent. Car, tant que la graine de moutarde demeure intacte, ses vertus restent cachées, mais elles déploient toute leur puissance quand la graine est broyée. De même le Christ a-t-il voulu que son corps soit broyé pour que sa force ne reste pas cachée... Le Christ est roi, car il est le principe de toute autorité. Le Christ est le Royaume, car en lui réside toute la gloire de son royaume. »

    Saint Pierre Chrysologue (v.406-450), Sermon 98, 1-2 ; CCL 24A, 602 (Trad. Delhougne, Les Pères commentent, Brepols, 1991 rev.).

  • Angélus de ce dimanche 25 novembre

    « Laissons le Christ convertir nos cœurs »

    Après avoir célébré la messe en la basilique Saint-Pierre en la solennité du Christ Roi de l’Univers en compagnie des six nouveaux cardinaux créés samedi lors du cinquième consistoire de son pontificat, Benoît XVI a récité comme tous les dimanches la prière de l’angélus depuis la fenêtre de son appartement apostolique au Vatican.

    Le Pape est revenu dans son commentaire de l’Evangile sur la signification du royaume de Dieu dont il est question dans la lecture de ce jour. « Toute la mission de Jésus et le contenu de son message, consistent à annoncer le Royaume de Dieu et le faire vivre au milieu des hommes par des signes et des prodiges » a notamment déclaré Benoît XVI. « le Royaume de Dieu se manifeste dans la personne même du Christ qui l’a instauré via sa mort sur la croix et sa résurrection » a-t-il poursuivi. « Ce Royaume du Christ a été confié à l’Eglise qui a pour tâche de l’annoncer et le diffuser parmi les gens, avec la force de l’Esprit Saint. »

    Les fidèles participent au Royaume de Dieu

    Mais les fidèles sont eux aussi appelés à s’impliquer et à « prolonger l’œuvre salvifique de Dieu en se convertissant à l’Evangile, se mettant avec conviction à la suite de ce Roi qui n’est pas venu pour être servi mais pour servir et pour témoigner à la vérité » a enfin expliqué le Pape.

    A l’issue de la prière, le Pape s’est ensuite adressé aux pèlerins francophones, parmi lesquels de nombreux Libanais venus accompagner Sa Béatitude Boutros Raï, le patriarche maronite, créé cardinal samedi :

    « Je salue cordialement les pèlerins francophones, particulièrement les Libanais venus nombreux accompagner leur nouveau Cardinal. Nous célébrons aujourd’hui la Solennité du Christ Roi de l’univers. Sa royauté ne réside pas dans le pouvoir, l’honneur, la richesse, mais dans la faiblesse et l’anéantissement de la croix par amour pour nous sauver. Laissons le Christ convertir nos cœurs et nos mentalités, pour reconnaître que la véritable grandeur de l’homme et sa plénitude sont uniquement dans l’être avec Dieu, et dans l’amour reçu et donné. Puisse sa bénédiction descendre sur toute l’humanité et la conduire vers la paix ! Bonne fête à tous ! »

    Benoît XVI est revenu sur la béatification samedi en Equateur de la bienheureuse Maria Troncatti, sœur des Filles de Marie Auxiliatrice, née en Italie. Infirmière pendant la Première guerre mondiale, elle partit ensuite pour l’Equateur où elle se dépensa sans compter au service des populations de la jungle, de l’évangélisation et la promotion de l’homme.

    Source : Radio Vatican.

  • Benoît XVI : Messe ce matin en la solennité du Christ Roi de l’Univers

    « Un Royaume de justice, d’amour et de paix »

    « Le Royaume de Dieu est un royaume totalement différent des royaumes terrestres. » Benoît XVI, entouré par les six cardinaux qu’il a créés samedi lors du cinquième consistoire de son pontificat, a célébré la messe en la basilique Saint-Pierre en la solennité du Christ Roi de l’Univers, qui clôt l’année liturgique. Cette fête a été instituée par Pie XI en 1925 et affirme la domination du Christ sur toute la création. Pie XI souhaitait ainsi rappeler que toutes les nations ont un seul Roi : Jésus.

    En présence des délégations officielles qui ont accompagné les six nouveaux cardinaux, et des fidèles venus des Philippines, d’Inde, du Liban, de Colombie ou du Nigéria, Benoît XVI est revenu dans son homélie sur ce que signifie Royaume de Dieu, celui dont parlait Jésus à Pilate qui l’interrogeait.

    « Il ne se fonde pas sur les armes et sur la violence »

    Benoît XVI clôt l’année liturgique avec un rappel clair et net : « le Royaume de Dieu est un Royaume totalement différent des royaumes terrestres. » « Il ne se fonde pas sur les armes et sur la violence. » Jésus, en répondant à Pilate qui lui demande s’il est le roi des Juifs, explique que son « règne, n’est pas un pouvoir mondain mais un amour qui sert. » Il précise que « son règne ne doit absolument pas être confondu avec un règne politique quelconque. »

    Le Pape souligne bien la dimension pacifique de ce Royaume : « Jésus ne veut pas être défendu par les armes, mais il veut accomplir jusqu’au bout la volonté de son Père et établir son royaume non pas par les armes et la violence, mais par la faiblesse apparente de l’amour qui donne la vie ».

    Les cardinaux appelés à témoigner de ce Royaume

    Car « Dieu est amour » et « veut établir un royaume de justice, d’amour et de paix. Celui qui est ouvert à l’amour, écoute ce témoignage et l’accueil avec foi, pour entrer dans le royaume de Dieu » poursuit Benoît XVI. « La Royauté annoncée par Jésus est la Royauté de la vérité, l’unique qui donne à toute chose sa lumière et sa grandeur ».

    Le Pape rappelle ensuite aux fidèles que « nous aussi nous participons à la Royauté du Christ. » « Etre disciple de Jésus signifie donc ne pas se laisser séduire par la logique mondaine du pouvoir, mais apporter au monde la lumière de la vérité et de l’amour de Dieu. » Une invite adressée également aux nouveaux cardinaux qui sont appelés par Benoît XVI à « rendre témoignage au règne de Dieu, à la vérité. Cela fait émerger toujours la priorité de Dieu et de sa volonté face aux intérêts du monde et à ses puissances. »

    C’est une « invitation pressante » que nous a envoyé le Christ alors même qu’il s’engageait sur le chemin de la Passion et que la foule ne le comprenait pas. Une invitation valable pour tous les croyants.

    Source : Radio Vatican.
    Texte intégral (et vidéo) sur le site internet du Vatican.

  • 23 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "Cherchez, dit-il, premièrement le royaume et la justice de Dieu, et toutes ces choses vous seront données comme par surcroît." II ne dit pas seulement : "Vous seront données", mais vous seront données comme par "surcroît", pour montrer qu’il n’y a rien dans les dons qui regardent cette vie, qui mérite d’être comparé avec les biens à venir. C’est pourquoi il n’ordonne point qu’on lui demande ces choses, mais qu’on lui en demande de plus importantes et qu’on espère de recevoir en même temps celles-ci, "comme par surcroît". Cherchez les biens à venir et vous recevrez les biens présents. Ne désirez point les choses d’ici-bas et vous les posséderez infailliblement. Il est indigne de vous, d’importuner votre Seigneur pour des sujets qui le méritent si peu. Vous vous abaissez honteusement, si lorsque vous ne devez être occupés que des biens ineffables de l’autre monde, vous vous consumez dans les vains désirs des choses qui passent. Pourquoi donc, me direz-vous, Jésus-Christ nous commande-t-il de lui demander notre pain ? — Oui, Jésus-Christ nous commande cela, mais en ajoutant "notre pain de chaque jour", et en marquent expressément, donnez-nous "aujourd’hui". Il fait ici la même chose : "C’est pourquoi ne vous mettez point en peine pour le lendemain, car le lendemain se mettra en peine pour soi-même. A chaque jour suffit son mal." Il ne dit pas généralement : "Ne vous mettez point en peine", mais il ajoute, "pour le lendemain", nous donnant par ces paroles la liberté de lui demander les besoins du jour présent et bornant en même temps tous nos désirs aux choses les plus nécessaires. Car Dieu nous commande de lui demander ces choses, non parce qu’il a besoin que nous l’en avertissions dans nos prières, mais pour nous apprendre que ce n’est que par son secours que nous faisons tout ce que nous faisons de bien, pour nous lier et comme pour nous familiariser avec lui par cette obligation continuelle de lui demander tous nos besoins.

    Remarquez-vous comment il leur donne la confiance qu’il ne les laissera pas manquer des choses nécessaires, et que Celui qui leur donne si libéralement les plus grandes choses, ne leur refusera pas les plus petites ? Car je ne vous commande pas, leur dit-il, de ne vous mettre en peine de rien, afin que vous deveniez misérables et que vous n’ayez pas de quoi couvrir votre nudité, mais c’est afin que vous soyez dans l’abondance de toutes choses. Rien sans doute n’était plus propre à lui concilier les esprits que cette promesse. Ainsi comme en les exhortant à ne point rechercher une vaine gloire dans leurs aumônes, il les y porte en leur promettant une autre gloire plus grande et plus solide : "Votre Père", dit-il, "qui voit en secret, vous en rendra la récompense devant tout le monde" ; de même il les éloigne du soin des choses présentes, en leur promettant qu’il satisfera d’autant plus à tous leurs besoins, qu’ils se mettront moins en peine de les rechercher. Je vous défends, leur dit-il, de vous inquiéter, de ces choses, non afin qu’elles vous manquent, mais au contraire afin que rien ne vous manque. Je veux que vous receviez toutes choses d’une manière digne de vous et qui vous soit véritablement avantageuse. Je ne veux pas qu’en vous bourrelant vous-mêmes d’inquiétude, en vous laissant déchirer à mille soucis, vous vous rendiez indignes des secours du corps aussi bien que de ceux de l’âme, et qu’après avoir été misérables en cette vie, vous perdiez encore la félicité de l’autre. »

    Saint Jean Chrysostome (v.344-407), Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu (Homélie XXII, 3), in "Oeuvres complètes" (Tome VII), traduites pour la première fois sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, éditeurs, 1865.

    Source : Abbaye Saint Benoît

    NB : On peut lire dans l'Avertissement placé en tête de ces homélies les lignes suivantes :

    « Ces quatre-vingt-dix homélies [sur Saint Matthieu] ont, de tout temps, été regardées non-seulement comme le chef-d’oeuvre de saint Chrysostome, mais même comme ce qu’il y a au monde de plus complet et de plus excellent sur la morale chrétienne. Là, toutes les vertus, avec la manière de les acquérir et de les pratiquer ; tous les vices, avec les moyens à mettre en oeuvre pour les éviter et s’en corriger, sont définis, décrits, expliqués : là, rien n’est omis de ce qui concerne la vie sainte et la vie vicieuse, pour attirer à l’une et éloigner de l’autre. Nulle part saint Jean Chrysostome n’a montré tant d’invention, tant d’éloquence, tant de sagacité dans la formation des moeurs. C’est pourquoi saint Thomas d’Aquin disait, au rapport de Papire-Masson (De Romanis pontif., in Joanne XXI), qu’il attachait plus de prix à l’ouvrage de saint Chrysostome sur saint Matthieu, qu’à la possession de toute la ville de Paris. »