"... les morts doivent ressusciter..." (Lc 20, 27-40)
« Remarquons, mes bien-aimés, comment le Seigneur ne cesse de nous montrer la résurrection future dont il nous a donné les prémices en ressuscitant d'entre les morts le Seigneur Jésus Christ. Considérons, bien-aimés, les résurrections qui s'accomplissent périodiquement. Le jour et la nuit nous font voir une résurrection. La nuit se couche, le jour se lève ; le jour disparaît, la nuit survient. Regardons les fruits : comment se font les semailles, que se passe-t-il ? Le semeur sort, jette dans la terre les différentes semences. Celles-ci tombent, sèches et nues, sur la terre et se désagrègent. Puis, à partir de cette décomposition même, la magnifique providence du Maître les fait revivre et une seule graine se multiplie et porte du fruit... Trouverons-nous donc étrange et étonnant que le Créateur de l'univers fasse revivre ceux qui l'ont servi fidèlement et avec la confiance d'une foi parfaite ?...
Dans cette espérance, que nos cœurs s'attachent donc à celui qui est fidèle à ses promesses et juste dans ses jugements. Lui, qui a prescrit de ne pas mentir, à plus forte raison ne ment pas lui-même. Rien n'est impossible à Dieu, sauf de mentir. Ravivons donc notre foi en lui et considérons que tout est à sa portée.
D'une parole de sa toute-puissance, il a formé l'univers, et d'un mot il peut l'anéantir... Il fait tout quand il le veut et comme il le veut. Rien ne disparaîtra jamais de ce qu'il a décidé. Tout est présent devant lui et rien n'échappe à sa providence. »
Saint Clément de Rome († v.101), Lettre aux Corinthiens, §24-29.
Pour approfondir : Sur la Lettre aux Corinthiens de Saint Clément de Rome.
St Clément de Rome
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24 novembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise
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13 octobre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise
"Heureux ceux qui entendent la parole de Dieu et qui la gardent !" (Lc 11, 28)
« Que celui qui possède l'amour du Christ accomplisse les commandements du Christ. Ce lien de la charité de Dieu, qui peut le raconter ? Qui peut exprimer dignement sa suprême beauté ? La hauteur où nous emporte la charité est ineffable. La charité nous unit à Dieu ; la charité "couvre la multitude des péchés" (1P 4,8) ; la charité endure tout, supporte tout (1Co 13,7). Rien de bas en elle, rien d’enflé. La charité ne crée pas la division, la charité ne pousse pas à la rupture, la charité accomplit tout dans la paix. La charité mène à la perfection tous les élus de Dieu et, sans elle, rien ne plaît à Dieu. Par la charité, le Maître nous a attirés à lui. Par sa charité envers nous, Jésus Christ notre Seigneur, selon la volonté de Dieu, a versé son sang pour nous, offrant sa chair pour notre chair, sa vie pour nos vies.
Vous voyez, mes bien-aimés, combien l'amour est quelque chose de grand et d'admirable ; il est impossible d'expliquer sa perfection. Qui peut être trouvé d'y atteindre, sinon ceux à qui Dieu en a fait la grâce ? Prions donc, et demandons à sa miséricorde d'être trouvés dans l'amour, loin de tout acception de personnes, irréprochables. Depuis Adam jusqu'à aujourd'hui, toutes les générations ont disparu ; mais ceux qui, par la grâce de Dieu, ont été trouvés dans l'amour, demeurent dans le séjour des saints, qui seront manifestés lorsque le Christ apparaîtra dans son règne...
Heureux sommes-nous, mes bien-aimés, si nous accomplissons les commandements de Dieu dans la concorde qui vient de l'amour, pour que nos péchés soient pardonnés à cause de l'amour. »
Saint Clément de Rome († v.101), Lettre aux Corinthiens, 49-50. -
18 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise
« Le Christ appartient en effet à ceux qui sont humbles de coeur, non à ceux qui s'élèvent au-dessus de son troupeau. Le sceptre de la majesté de Dieu (cf He 1,8), le Seigneur Jésus Christ, n'est pas venu accompagné de la fierté et de l'orgueil - et pourtant il le pouvait - mais avec l'humilité du coeur, comme l'Esprit Saint l'avait dit de lui : "Qui a cru à notre parole ? et le bras du Seigneur à qui a-t-il été révélé ? Nous l'avons annoncé comme un petit enfant, comme une racine en terre aride. Il n'avait ni beauté, ni éclat ; nous l'avons vu...mais son aspect était méprisable" (Is 53,1-3)... Vous voyez, bien-aimés, quel est le modèle qui vous a été donné. Si le Seigneur s'est ainsi humilié, que devons-nous faire, nous à qui il donne de marcher sous le joug de sa grâce ? »
Saint Clément de Rome († v.101), Epître aux Corinthiens, 14-16 (trad. SC 167).