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St Grégoire de Nazianze

  • Méditation : la Très Sainte Trinité

    St Grégoire de Nazianze, chantre de la Trinité
     
    « J’ai, pour ma part, longuement réfléchi en moi-même, en m’appliquant avec toute ma curiosité, et en envisageant la question sous toutes ses faces, pour chercher une image du si grand mystère de la Trinité ; et je n’ai pu découvrir à quelle réalité d’ici-bas l’on peut comparer la nature divine. Ai-je trouvé quelque ressemblance partielle ? Je sens qu’aussitôt la plus grande partie m’échappe, et l’exemple choisi me laisse en dessous de ce que j’en attendais.

    Comme d’autres l’ont fait, je me suis représenté une source, un ruisseau et un fleuve. Et j’ai cherché une analogie entre le Père et la source, entre le Fils et le ruisseau, entre l’Esprit-Saint et le fleuve. Voici, en effet, des choses qui ne sont pas divisées par le temps, ni séparées l’une de l’autre, puisqu’elles sont en relation de continuité ; et pourtant elles semblent se distinguer en quelque sorte par leurs trois propriétés. Mais j’ai craint d’abord de présenter par cet exemple je ne sais quel écoulement de la divinité, qui en exclurait la stabilité. J’ai craint aussi qu’on ne se représentât une personne unique, car la source, le ruisseau et le fleuve sont une seule et même chose qui revêt des formes diverses.

    J’ai songé alors au soleil, au rayon et à la lumière. Mais cette comparaison n’est pas non plus sans danger si l’on prend cet exemple du soleil et de ses propriétés, on risque d’imaginer je ne sais quelle composition dans la nature simple. On peut être tenté aussi d’attribuer toute la substance au Père, et de croire que les autres Personnes n’en sont que des accidents ; qu’ils sont des puissances qui existent en Dieu, mais qui ne subsistent pas par elles-mêmes. Car le rayon et la lumière ne sont pas d’autres soleils, mais des émanations du soleil. Enfin, cet exemple a le défaut de nous donner à penser que Dieu peut exister ou ne pas exister, ce qui est encore plus absurde que tout le reste.

    En somme, je ne trouve aucune image qui me donne pleine satisfaction pour illustrer le concept de la Trinité ; il faudrait que l’on ait assez de sagesse pour n’emprunter à l’exemple choisi que certains traits, et rejeter tout le reste. Aussi ais-je fini par me dire que le mieux était d’abandonner les images et les ombres qui sont trompeuses et qui demeurent très loin de la vérité. Je préfère m’attacher aux pensées les plus conformes à la piété, me contenter de peu de mots et prendre pour guide l’Esprit, de façon à garder jusqu’à la fin la lumière reçue de lui. Il est mon compagnon véritable, mon ami, et je traverse cette vie en persuadant aux autres, autant que je le puis, d’adorer le Père, le Fils et le Saint-Esprit, une seule Divinité et une seule Puissance, à qui sont toute gloire, tout honneur, tout pouvoir, dans les siècles des siècles. Amen. »

    St Grégoire de Nazianze, 5ème Discours théologique (31-33). P.G. 36, col. 169-172.
    Cf. Grégoire de Nazianze, Discours 27-31 (Discours théologiques), Emmanuel Vitte, 1942 et SC n° 250, Ed. du Cerf, 1978 (Traduction de Paul Gallay).
    NB : ce sont ces cinq discours sur la Trinité qui ont valu à St Grégoire le surnom de « Théologien »

    « Le géant sur les épaules duquel nous voulons nous jucher aujourd’hui est saint Grégoire de Nazianze, l’horizon que nous voulons scruter, avec lui, est la Trinité. Il est l’auteur de ce glorieux tableau qui montre le déploiement de la révélation de la Trinité dans l’histoire et la pédagogie de Dieu qui s’y révèle. L’Ancien Testament, écrit, proclame ouvertement l’existence du Père et se met à annoncer, de manière voilée, celle du Fils ; le Nouveau Testament proclame ouvertement le Fils et se met à révéler la divinité de l’Esprit Saint ; maintenant, dans l’Eglise, l’Esprit nous accorde distinctement sa manifestation et l’on confesse la gloire de la bienheureuse Trinité. Dieu a dosé sa manifestation, l’adaptant aux époques et à la capacité de réception des hommes.

    Cette triple répartition n’a rien à voir avec la thèse attribuée à Joachim de Flore, des trois époques distinctes : celle du Père, dans l’Ancien Testament, celle du Fils dans le Nouveau et celle de l’Esprit dans l’Eglise. La différentiation de saint Grégoire entre dans l’ordre de la manifestation, non de l’ « être » ou de l’ « agir » des Trois Personnes, lesquels sont présents et œuvrent ensemble tout le temps.

    Grégoire de Nazianze a apporté des clarifications au dogme de la Trinité et c’est à cela précisément qu’il doit son titre de « théologien » (ho Theologos) véhiculé par la tradition. Son mérite est d’avoir donné à l’orthodoxie trinitaire sa formulation parfaite, avec des phrases destinées à devenir patrimoine commun de la théologie. Ce que le symbole pseudo-athanasien « Quicumque », composé un siècle plus tard environ, doit à Grégoire de Nazianze, n’est pas des moindres. »

    P. Raniero Cantalamessa, ofmcap., prédicateur de la Maison pontificale, deuxième prédication de Carême, vendredi 16 mars 2012.

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  • Samedi 9 mai 2015

    St Grégoire de Nazianze, évêque, confesseur et docteur de l'Eglise

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    Fresque du Monastère de Simonopetra, Mont-Athos, Grèce

  • Méditation : le baptême du Seigneur

    « Je ne peux contenir ma joie, mon esprit exulte et tressaille. Je me sens presque emporté par l'ardeur de Jean pour annoncer la bonne nouvelle. C'est vrai que je ne suis pas le Précurseur, mais comme lui je viens du désert.
    Le Christ est illuminé, resplendissons avec lui.
    Le Christ est baptisé, descendons avec lui pour pouvoir avec lui remonter nous aussi.
    Jean baptise, Jésus s'avance : il vient sanctifier le Baptiste. Il vient noyer dans les eaux le vieil Adam tout entier et, avant cela, - et pour cela - sanctifier les eaux du Jourdain. Le Baptiste refuse et Jésus insiste. La lampe dit au Soleil, la voix au Verbe, l'ami à l’Époux : C'est moi qui devrais être baptisé par toi. Jésus répond : laisse donc. Ceci s'accomplit pour réaliser en toute sagesse le dessein de Dieu.
    Jésus remonte de l'eau entraînant et élevant le monde avec lui et il voit les cieux ouverts, ces cieux qu'autrefois Adam avait fermés pour lui et pour les siens, et ce paradis qui était comme scellé par un glaive de feu. Et l'Esprit témoigne de sa divinité ; il accourt vers son semblable, et une voix descend du ciel, car c'est du ciel que vient celui à qui on rend témoignage.
    Nous entourons d'honneur aujourd'hui le baptême du Christ et nous sommes en fête pour le célébrer.
    Purifions-nous. Rien n'est plus agréable à Dieu que le salut des hommes et leur retour, c'est la clef de tout enseignement et de tous les mystères. Il en sera ainsi si vous êtes comme une lumière dans le monde, comme une force vitale pour les autres hommes, et comme de petites lumières autour du Christ la grande lumière, reflétant sur vos traits sa splendeur céleste. »

    St Grégoire de Nazianze, Sermon 39, 14-16,20 ; PG 36, 350-354,358.

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  • 1er mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Mois de St Joseph

    « Le Seigneur a réuni en Joseph comme dans un soleil tout ce que les saints ont ensemble de lumière et de splendeur. »

    Saint Grégoire de Nazianze.

  • 25 décembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Et le Verbe s'est fait chair, et il a habité parmi nous..." (Jn 1, 1-18)

    « Jésus-Christ est né, rendez-lui gloire ! Christ est descendu du ciel, courez vers lui ! Christ est sur la terre, exaltez-le ! "Chantez au Seigneur, terre entière. Joie dans le ciel ; terre, exulte de joie !" (Ps 96,1,11) Du ciel, il vient habiter parmi les hommes ; tressaillez de crainte et de joie : de crainte à cause du péché, de joie à cause de notre espérance. Aujourd'hui les ombres se dissipent et la lumière se lève sur le monde ; comme autrefois dans l'Egypte frappée de ténèbres, aujourd'hui une colonne de feu illumine Israël. Ô peuple qui étais assis dans les ténèbres de l'ignorance, aujourd'hui contemple cette immense lumière de la vraie connaissance car "le monde ancien a disparu, toute chose est nouvelle" (2Co 5,17). La lettre recule, l'esprit triomphe (Rm 7,6) ; la préfiguration passe, la vérité apparaît (Col 2,17). Celui qui nous a donné l'existence veut aussi nous combler de bonheur ; ce bonheur que le péché nous avait fait perdre, l'incarnation du Fils nous le rend... Telle est cette solennité : nous saluons aujourd'hui l'avènement de Dieu parmi les hommes afin que nous puissions, non pas parvenir, mais revenir auprès de Dieu ; afin que nous nous dépouillions du vieil homme et que nous revêtions l'Homme nouveau (Col 3,9) ; afin que, morts en Adam, nous vivions dans le Christ (1Co 15,22)... »

    Saint Grégoire de Nazianze, Sermon 38 pour la Nativité ; PG 36, 311 sq (Trad. coll. Icthus vol.8, Grasset, Paris)

  • 28 septembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Jésus leur dit : "Pour vous, qui suis-je ?" (Lc 9, 18-22)

    « Jésus est Fils de l'homme, à cause d'Adam et à cause de la Vierge, dont il descend... Il est Christ, l'Oint, le Messie, à cause de sa divinité ; cette divinité est l'onction de son humanité..., présence totale de Celui qui le consacre ainsi... Il est la Voie, parce qu'il nous conduit lui-même. Il est la Porte, parce qu'il nous introduit au Royaume. Il est le Berger, parce qu'il guide son troupeau vers le pâturage et lui fait boire une eau rafraîchissante ; il lui montre la route à suivre et le défend contre les bêtes sauvages ; il ramène la brebis errante, retrouve la brebis perdue, panse la brebis blessée, garde les brebis qui sont en bonne santé et, grâce aux paroles que lui inspire son savoir de pasteur, il les rassemble dans le bercail d'en haut.
    Il est aussi la Brebis, parce qu'il est victime. Il est l'Agneau, parce qu'il est sans défaut. Il est Grand prêtre, parce qu'il offre le sacrifice. Il est Prêtre selon Melchisédech, parce qu'il est sans mère dans le ciel, sans père ici-bas, sans généalogie là-haut car, dit l'Ecriture, "qui racontera sa génération ?" Il est aussi Melchisédech, parce qu'il est Roi de Salem, Roi de la paix, Roi de la justice... Voilà les noms du Fils, Jésus Christ, "hier, aujourd'hui, toujours le même", corporellement et spirituellement, "et il le sera à jamais". Amen. »

    (références bibliques : Mt 24,27 ; Mt 1,16 ; Jn 14,6 ; Jn 10,9 ; Jn 11 ; Ps 22 ; Is 53,7 ; Jn 1,29 ; He 6,20 ; He 6,20 ; He 7,3; Is 53,8 ; He 7,2 ; He 13,8)

    Saint Grégoire de Nazianze (330-390), Discours théologique 4 (Trad. coll. "Les Pères dans la foi", Migne, 1995, rev.)

  • 21 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Le Verbe de Dieu qui est éternel, invisible, incompréhensible, incorporel, principe né du principe, lumière née de la lumière, source de la vie et de l'immortalité, empreinte exacte du premier modèle, marque ineffaçable, ressemblance identique du Père, intention et pensée de celui-ci, progresse vers son image. Il prend chair pour sauver la chair, il s'unit à une âme raisonnable pour sauver mon âme ; il veut purifier le semblable par le semblable et il devient totalement homme, sauf en ce qui concerne le péché.
    Il est conçu par la Vierge, préalablement purifiée par le Saint-Esprit dans son âme et dans sa chair, car, s'il fallait honorer la génération, il fallait honorer davantage la virginité. Il se présente comme Dieu incarné, formant un seul être de deux principes opposés, la chair et l'esprit. L'esprit donnait la divinité, la chair était divinisée.
    Lui qui enrichit les autres s'appauvrit, car il adopte la pauvreté de ma chair pour que moi je m'enrichisse de sa divinité. Lui qui est plénitude s'anéantit, il se dépouille de sa propre gloire pour un peu de temps, afin que moi, je participe à sa plénitude.
    Quel trésor de bonté ! Quel grand mystère en ma faveur ! J'ai reçu l'image, et je ne l'ai pas gardée. Le Verbe a participé à ma chair afin de sauver l'image et de rendre la chair immortelle ! Il s'unit à nous par une deuxième union, beaucoup plus étonnante que la première.
    Il fallait que l'homme soit sanctifié par un Dieu devenu homme ; après avoir terrassé notre tyran, il nous délivrerait et nous ramènerait vers lui, par la médiation du Fils, pour l'honneur du Père. C'est ainsi que le Fils se montre obéissant en toutes choses envers lui pour accomplir son plan de salut.
    Ce bon Pasteur est venu rechercher la brebis égarée, en donnant sa vie pour ses brebis, sur les montagnes et les collines où tu offrais des sacrifices. il a retrouvé celle qui était égarée, il l'a chargée sur ces épaules qui ont porté aussi le bois de la croix et, après l'avoir saisie, il l'a ramenée à la vie d'en haut.
    Cette lumière éclatante du Verbe est précédée par la lampe qui brûle et qui éclaire ; la parole, par la voix qui crie dans le désert ; l'Epoux, par l'ami de l'Epoux, celui qui prépare pour le Seigneur un peuple choisi en le purifiant dans l'eau en vue de l'Esprit.
    Il nous a fallu un Dieu qui s'incarne et qui meure pour que nous vivions. Nous sommes morts avec lui pour être purifiés ; morts avec lui, nous sommes ressuscités avec lui ; ressuscités avec lui, avec lui nous sommes glorifiés. »

    Saint Grégoire de Nazianze (329-390), Homélie pour la Pâque (Hom. 45), 9.22.26.28.

  • 6 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "Heureux les miséricordieux, dit le Seigneur, ils obtiendront miséricorde." (Mt 5,7) La miséricorde n'est pas la moindre des béatitudes : "Heureux qui comprend le pauvre et le faible", et aussi : "L'homme bon compatit et partage", ailleurs encore : "Tout le jour, le juste a pitié, il prête" (Ps 71,13;111,5;36,26). Faisons nôtre donc cette béatitude : sachons comprendre, soyons bons.
    Même la nuit ne doit pas arrêter ta miséricorde ; "ne dis pas : Reviens demain matin et je te donnerai" (Pr 3,28). Qu'il n'y ait pas d'hésitation entre ta première réaction et ta générosité... "Partage ton pain avec celui qui a faim, recueille chez toi le malheureux sans abri" (Is 58,7) et fais-le de bon coeur. "Celui qui exerce la miséricorde, dit saint Paul, qu'il le fasse avec joie" (Rm 12,8). Ton mérite est doublé par ton empressement ; un don fait avec chagrin et par contrainte n'a ni grâce ni éclat. C'est avec un coeur en fête, non en se lamentant, qu'il faut faire le bien… "Alors ta lumière jaillira comme l'aurore, et tes forces reviendront rapidement" (Is 58,8). Y a-t-il quelqu'un qui ne désire pas la lumière et la guérison ?…

    C'est pourquoi, serviteurs du Christ, ses frères et ses cohéritiers (Ga 4,7), tant que nous en avons l'occasion, visitons le Christ, nourrissons le Christ, habillons le Christ, recueillons le Christ, honorons le Christ (cf Mt 25,31s). Non seulement en l'invitant à table, comme quelques-uns l'ont fait, ou en le couvrant de parfums, comme Marie Madeleine, ou en participant à sa sépulture, comme Nicodème... Ni avec l'or, l'encens et la myrrhe, comme les mages… Le Seigneur de l'univers "veut la miséricorde et non le sacrifice" (Mt 9,13), notre compassion plutôt que "des milliers d'agneaux engraissés" (Mi 6,7).

    Présentons-lui donc notre miséricorde par les mains de ces malheureux gisant aujourd'hui sur le sol, afin que, le jour où nous partirons d'ici, ils nous "introduisent aux demeures éternelles" (Lc 16,9), dans le Christ lui-même, notre Seigneur. »

    Saint Grégoire de Nazianze (330-390), 14ème Homélie sur l’amour des pauvres, 38.40 (trad. Bréviaire rev.)

  • 8 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Le Verbe de Dieu qui est éternel, invisible, incompréhensible, incorporel, principe né du principe, lumière née de la lumière, source de la vie et de l'immortalité, empreinte exacte du premier modèle, marque ineffaçable, ressemblance identique du Père, intention et pensée de celui-ci, progresse vers son image. Il prend chair pour sauver la chair, il s'unit à une âme raisonnable pour sauver mon âme ; il veut purifier le semblable par le semblable et il devient totalement homme, sauf en ce qui concerne le péché.

    Il est conçu par la Vierge, préalablement purifiée par le Saint-Esprit dans son âme et dans sa chair, car, s'il fallait honorer la génération, il fallait honorer davantage la virginité. Il se présente comme Dieu incarné, formant un seul être de deux principes opposés, la chair et l'esprit. L'esprit donnait la divinité, la chair était divinisée.

    Lui qui enrichit les autres s'appauvrit, car il adopte la pauvreté de ma chair pour que moi je m'enrichisse de sa divinité. Lui qui est plénitude s'anéantit, il se dépouille de sa propre gloire pour un peu de temps, afin que moi, je participe à sa plénitude.

    Quel trésor de bonté ! Quel grand mystère en ma faveur ! J'ai reçu l'image, et je ne l'ai pas gardée. Le Verbe a participé à ma chair afin de sauver l'image et de rendre la chair immortelle ! Il s'unit à nous par une deuxième union, beaucoup plus étonnante que la première.

    Il fallait que l'homme soit sanctifié par un Dieu devenu homme ; après avoir terrassé notre tyran, il nous délivrerait et nous ramènerait vers lui, par la médiation du Fils, pour l'honneur du Père. C'est ainsi que le Fils se montre obéissant en toutes choses envers lui pour accomplir son plan de salut.

    Ce bon Pasteur est venu rechercher la brebis égarée, en donnant sa vie pour ses brebis, sur les montagnes et les collines où tu offrais des sacrifices. il a retrouvé celle qui était égarée, il l'a chargée sur ces épaules qui ont porté aussi le bois de la croix et, après l'avoir saisie, il l'a ramenée à la vie d'en haut.

    Cette lumière éclatante du Verbe est précédée par la lampe qui brûle et qui éclaire ; la parole, par la voix qui crie dans le désert ; l'Epoux, par l'ami de l'Epoux, celui qui prépare pour le Seigneur un peuple choisi en le purifiant dans l'eau en vue de l'Esprit.

    Il nous a fallu un Dieu qui s'incarne et qui meure pour que nous vivions. Nous sommes morts avec lui pour être purifiés ; morts avec lui, nous sommes ressuscités avec lui ; ressuscités avec lui, avec lui nous sommes glorifiés. »

    Grégoire de Nazianze (329-390), Homélie pour la Pâque (Hom. 45), 9.22.26.28.
    Source : Les Pères de l'Eglise et le mystère de la foi

    Vie très détaillée de Grégoire de Nazianze sur Wikipédia.

  • 2 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Le Verbe de Dieu qui est éternel, invisible, incompréhensible, incorporel, principe né du principe, lumière née de la lumière, source de la vie et de l'immortalité, empreinte exacte du premier modèle, marque ineffaçable, ressemblance identique du Père, intention et pensée de celui-ci, progresse vers son image. Il prend chair pour sauver la chair, il s'unit à une âme raisonnable pour sauver mon âme ; il veut purifier le semblable par le semblable et il devient totalement homme, sauf en ce qui concerne le péché.
    Il est conçu par la Vierge, préalablement purifiée par le Saint-Esprit dans son âme et dans sa chair, car, s'il fallait honorer la génération, il fallait honorer davantage la virginité. Il se présente comme Dieu incarné, formant un seul être de deux principes opposés, la chair et l'esprit. L'esprit donnait la divinité, la chair était divinisée.
    Lui qui enrichit les autres s'appauvrit, car il adopte la pauvreté de ma chair pour que moi je m'enrichisse de sa divinité. Lui qui est plénitude s'anéantit, il se dépouille de sa propre gloire pour un peu de temps, afin que moi, je participe à sa plénitude.
    Quel trésor de bonté ! Quel grand mystère en ma faveur ! J'ai reçu l'image, et je ne l'ai pas gardée. Le Verbe a participé à ma chair afin de sauver l'image et de rendre la chair immortelle ! Il s'unit à nous par une deuxième union, beaucoup plus étonnante que la première.
    Il fallait que l'homme soit sanctifié par un Dieu devenu homme ; après avoir terrassé notre tyran, il nous délivrerait et nous ramènerait vers lui, par la médiation du Fils, pour l'honneur du Père. C'est ainsi que le Fils se montre obéissant en toutes choses envers lui pour accomplir son plan de salut.
    Ce bon Pasteur est venu rechercher la brebis égarée, en donnant sa vie pour ses brebis, sur les montagnes et les collines où tu offrais des sacrifices. il a retrouvé celle qui était égarée, il l'a chargée sur ces épaules qui ont porté aussi le bois de la croix et, après l'avoir saisie, il l'a ramenée à la vie d'en haut.
    Cette lumière éclatante du Verbe est précédée par la lampe qui brûle et qui éclaire ; la parole, par la voix qui crie dans le désert ; l'Epoux, par l'ami de l'Epoux, celui qui prépare pour le Seigneur un peuple choisi en le purifiant dans l'eau en vue de l'Esprit.
    Il nous a fallu un Dieu qui s'incarne et qui meure pour que nous vivions. Nous sommes morts avec lui pour être purifiés ; morts avec lui, nous sommes ressuscités avec lui ; ressuscités avec lui, avec lui nous sommes glorifiés. »

    Grégoire de Nazianze, Homélie pour la Pâque (Hom. 45), 9.22.26.28.