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  • Méditation - « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau... » (Mt 11, 28)

    « Si, entre les paroles de Jésus, j'avais à en choisir une, une seule, qui pût résumer pour des incroyants toute la bonne nouvelle, je choisirais sans hésiter ces mots : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous soulagerai ».
    Humanisme ? Non, car il s'agit de voir qui ose parler ainsi.
    Ce texte, en vérité, dit tout. Appel adressé à toute la souffrance du monde, à tous ceux que le mal accable. Proclamation d'une personne - le Christ - comme étant elle-même le remède, le seul remède de la peine des hommes (un homme qui n'est qu'un homme dirait-il ces choses ?) Le don du libérateur à ceux qui viennent vers lui : soulagement, réconfort, repos. Toutes les vérités de la révélation divine ne sont pas explicitement formulées dans ces paroles, mais toutes s'y trouvent implicitement, en germe.
    Mon Sauveur, je vois l'immense masse souffrante, écrasée sur le sol ; je la vois tendre les bras vers toi, se traîner, se lever, essayer d'aller à toi en tâtonnant, en titubant. Tu les attires sans qu'ils te connaissent. En toi, ils pressentent celui qui guérit, celui qui console, celui qui pardonne. »

    Un moine de l’Église d'Orient (P. Lev-Gillet, 1893-1980), Jésus Simples regards sur le Sauveur (chap. XVII), Collection Irénikon, Éditions de Chevetogne, 1959.

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    Jeff Hein, "Le Christ guérissant les malades"
    (Crédit photo)

  • Méditation - Jésus-Christ

    « Jésus-Christ notre Sauveur, vrai Dieu et vrai homme, doit être la fin dernière de toutes nos autres dévotions. [...] Il est notre unique maître qui doit nous enseigner, notre unique Seigneur de qui nous devons dépendre, notre unique chef auquel nous devons être unis, notre unique modèle auquel nous devons nous conformer, notre unique médecin qui doit nous guérir, notre unique pasteur qui doit nous nourrir, notre unique voie qui doit nous conduire, notre unique vérité que nous devons croire, notre unique vie qui doit nous vivifier et notre unique tout en toutes choses qui doit nous suffire. Il n'a point été donné d'autre nom sous le ciel, que le nom de Jésus, par lequel nous devions être sauvés. Dieu ne nous a point mis d'autre fondement de notre salut, de notre perfection et de notre gloire, que Jésus-Christ : tout édifice qui n'est pas posé sur cette pierre ferme est fondé sur le sable mouvant, et tombera infailliblement tôt ou tard. Tout fidèle qui n'est pas uni à lui comme une branche au cep de la vigne, tombera, séchera et ne sera propre qu'à être jeté au feu. Si nous sommes en Jésus-Christ et Jésus-Christ en nous, nous n'avons point de damnation à craindre ; ni les anges de cieux, ni les hommes de la terre, ni les démons des enfers, ni aucune autre créature ne nous peut nuire, parce qu'elle ne nous peut séparer de la charité de Dieu qui est en Jésus-Christ. »

    St Louis-Marie Grignion de Montfort (1673-1716), Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge (§61), in "Œuvres complètes", Éditions du Seuil, 1966.

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    Carl Heinrich Bloch (1834-1890), Le Consolateur
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  • Premier Vendredi du mois, dédié au Sacré-Coeur de Jésus

    « Seigneur Jésus, Tu es notre Sauveur et notre Dieu !
    Fais que notre regard ne se fixe jamais sur d’autre étoile que celle de l’Amour et de la Miséricorde qui brille sur ta poitrine.
    Que ton Cœur soit donc, ô notre Dieu, le phare lumineux de la foi, l’ancre de notre espérance, le secours toujours offert dans notre faiblesse, l’aurore merveilleuse d’une paix inébranlable, le soleil qui éclaire nos horizons.
    Jésus, nous nous confions sans réserve à ton Divin Cœur. Que ta grâce convertisse nos cœurs. Par ta miséricorde soutiens les familles, garde-les dans la fidélité de l’amour.
    Que ton Évangile dicte nos lois. Que tous les peuples et les nations de la terre se réfugient en ton Cœur très aimant et jouissent de la Paix que Tu offres au monde par la Source pure, d’amour et de charité, de ton Cœur très miséricordieux.
    Amen. »

    St Jean-Paul II, 1994.

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    NB : cette image fait partie des collections de l'exposition relative à l'histoire de la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, toujours en attente d'un lieu pérenne qui pourra l'accueillir. Toutes les propositions en ce domaine sont les bienvenues, n'hésitez pas à me contacter par courriel.

  • Méditation - Jésus

    « Toute la doctrine de Jésus consiste à enseigner le renoncement à la vie personnelle, qui est une chimère, et à faire rentrer cette vie personnelle dans la vie commune de toute l'humanité, dans la vie du Fils de l'homme.
    [...]
    A ceux qui se croient certains de posséder plus que ne donne Jésus, sa doctrine ne peut rien donner. Comment réussirai-je à persuader à un homme de travailler, en lui garantissant pour cela la nourriture et les vêtements, quand cet homme est persuadé qu’il est déjà millionnaire ? Évidemment il ne tiendra aucun compte de mes exhortations. C’est exactement le cas avec la doctrine de Jésus. Pourquoi irais-je travailler pour gagner mon pain, quand je puis être riche sans cela ? Pourquoi me donnerais-je la peine de vivre cette vie selon la volonté de Dieu, quand je suis sûr de ma vie personnelle pour l’éternité ?
    [...]
    Toute tentative de donner un sens quelconque à la vie, si elle n'est pas basée sur le renoncement à son égoïsme, si elle n'a pas pour but de servir les hommes, l'humanité - le Fils de l'homme - est une chimère qui vole en éclats au premier contact de la raison. Que ma vie personnelle me condamne à périr et que ma vie conforme à la volonté du Père soit impérissable, qu’elle seule donne la possibilité du salut, — cela ne peut être mis en doute. C’est bien peu, dira-t-on, en comparaison de ces croyances sublimes dans la vie future ! — C’est peu, mais c’est sûr.
    [...]
    J’ai compris la doctrine de Jésus dans ses commandements, et je vois que la mise en pratique de ces commandements me donne le bonheur à moi et à tous les hommes. J’ai compris que l’accomplissement de ces commandements est la volonté de Dieu, cet être qui est la source de ma vie.
    [...]
    En suivant la doctrine de Jésus, je continue l’œuvre commune des hommes qui ont vécu avant moi ; je contribue au bien de mes contemporains et de ceux qui vivront après moi, je fais ce que me demande celui auquel je dois la vie, je fais la seule chose qui puisse me sauver.
    [...]
    Jésus a dit : « J’ai fait descendre le feu sur le monde, » et comme je souffre jusqu’à ce qu’il s’enflamme — et il continuera à brûler — jusqu’à ce que l’humanité soit sauvée. Ce feu n’a-t-il pas embrasé le monde pour que les hommes aient la félicité du salut ?
    Ayant compris cela, je compris et je crus que Jésus est non seulement le Messie, c’est-à-dire l’Oint, le Christ, mais qu’en vérité, il est le Sauveur du monde.
    Je sais qu’il n’y a pas d’autre porte que Lui, ni pour moi, ni pour tous ceux qui se tourmentent avec moi dans cette vie. Je sais que, pour moi comme pour tous, il n’y a pas d’autre salut que l’accomplissement des commandements de Jésus, qui donnent à toute l’humanité la plus grande somme de biens que je puisse concevoir.
    [...]
    Je mourrai comme tout le monde, tout comme ceux qui n’observent point la doctrine de Jésus ; mais ma vie et ma mort auront un sens pour moi et pour tous. Ma vie et ma mort auront servi au salut et à la vie de tous, et c’est précisément ce qu’enseignait Jésus. »

    Léon Tolstoï (1828-1910), Ma Religion (chap.VIII), Traduction par L. D. Ourousov, Fischbacher, Paris, 1885.
    (Ma Religion, texte intégral en ligne)

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  • Méditation - Dimanche des Rameaux

    « La liturgie du Dimanche des Rameaux est faite de contrastes. D'abord la bénédiction des Rameaux, si riche de sens, suivie de la procession, où la joie et l'enthousiasme se donnent libre cours ; puis la Messe, avec sa tonalité sombre, avec le récit de la Passion de Notre-Seigneur et le rappel à plusieurs reprises de la prière inspirée du Psaume vingt et unième, qu'Il adressa à son Père dans son agonie.
    Avec les Juifs, nous nous réjouissons de l'entrée triomphale du Sauveur à Jérusalem ; nous entonnons des chants de joie en l'honneur de Celui qui vient au nom du Seigneur. Nous savons qu'Il est le Roi de toute majesté et que nous aussi, nous appartenons à son royaume par la grâce de la filiation divine reçue au baptême. Nous sommes volontiers avec le Christ lorsqu'Il est fêté, lorsqu'on le loue et qu'on l'acclame. En vérité, le jour de notre Pâques, c'est-à-dire lorsque nous ressusciterons, Il nous fera cohéritiers de sa divine royauté. Alors nous pourrons faire notre entrée dans la Jérusalem céleste avec la palme de la victoire.
    Mais cela ne sera possible que si, pendant notre vie, nous avons suivi avec Lui le chemin de la souffrance, que si nous l'avons pris pour modèle dans l'acceptation de la croix. »

    Toute l'année avec le Christ - Méditations liturgiques à l'usage des fidèles, par les Bénédictins de l'Abbaye de Notre-Dame d'Einsiedein, Dimanche des Rameaux, Comptoir Français du Livre, Paris, 1936.

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    Fra Angelico, La procession des rameaux
    2e panneau de l’Armoire des ex-votos d’argent
    Musée San Marco, Florence (Italie)

  • "Bénis le Seigneur, ô mon âme, N'oublie aucun de ses bienfaits..." (Ps. 102)

    Chœur de la Cathédrale de la Transfiguration du Sauveur (Ouglitch ?)

  • Méditation - De la tendresse

    « La sainte enfance de Jésus nous prêche la tendresse ; la tendresse est partout, dans la Passion, dans le Saint-Sacrement, dans le Sacré-Cœur. Mais jetez les yeux sur la vie de Jésus parmi les hommes, et vous verrez plus clairement ce que c'est que cette tendresse. D'abord la tendresse était répandue sur toute la personne intérieure de Notre-Seigneur. Le récit du dimanche des Rameaux en est un exemple. Voyez ensuite la manière dont il traitait ses disciples, les pécheurs, et ceux que l'affliction ou le chagrin jetait sur son chemin. Il n'éteignait pas la lampe mourante, il n'écrasait pas le roseau brisé. Tel était le véritable portrait du Sauveur. Il y avait de la tendresse jusque dans ses regards, comme lorsqu'il regarda un jeune homme et se prit à l'aimer ; saint Pierre fut aussi converti par un regard. Toutes ses paroles étaient pleines de tendresse. Le ton de ses paraboles, ses sermons, d'où la terreur est bannie, enfin l'abîme de pardons qu'ouvrent ses enseignements, tout le prouve. Il ne mettait pas moins de tendresse en répondant aux questions, comme en ce jour où il fut accusé d'être possédé du démon, et lorsqu'il fut frappé au visage. Il n'est pas jusqu'à ses reproches qui ne respirassent la tendresse, témoin la femme adultère, Jacques et Jean, et la Samaritaine, et Judas. Son zèle n'était pas moins tendre, lorsqu'il reprenait les deux frères qui auraient voulu faire descendre le feu du ciel sur un village de Samarie, et lorsque, saisi d'une divine indignation, il purifia le temple des voleurs qui le déshonoraient.
    Maintenant, si Notre-Seigneur est notre modèle, si son esprit est le nôtre, la tendresse chrétienne doit naturellement faire une profonde impression sur notre vie spirituelle, et, pour parler proprement, en constituer le principal caractère. Sans tendresse, nous ne posséderons jamais cet esprit de générosité avec lequel nous devons servir Dieu. Elle est aussi nécessaire à notre vie intérieure et à nos rapports avec Dieu qu'à notre vie extérieure et à nos rapports avec les autres hommes ; or, il y a un don du Saint-Esprit, la piété, qui a pour objet spécial de conférer cette tendresse. »

    R.P. F.W. Faber (1814-1863), Progrès de l'âme dans la vie spirituelle (chap.V), traduit de l'anglais par M. F. de Bernardt, nouvelle édition, Paris, Téqui, 1928 (Ed. or. 1856).

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  • Premier Vendredi du mois, dédié au Sacré-Coeur de Jésus

    Prière enseignée à Sr Josefa Menendez (1890-1923) par la Très Sainte Vierge

    « Ô Très Doux et Très Aimé Jésus, si Vous n’étiez pas mon Sauveur, je n’oserais venir à Vous ! Mais Vous êtes mon Sauveur et mon Époux, et votre Cœur m’aime de l’amour le plus tendre et le plus ardent, comme aucun autre cœur n’est capable d’aimer.
    Je voudrais correspondre à cet amour que Vous avez pour moi, je voudrais avoir pour Vous qui êtes mon unique Amour, toute l’ardeur des séraphins, la pureté des anges et des vierges, la sainteté des bienheureux qui Vous possèdent et qui Vous glorifient dans le ciel. Si je pouvais Vous offrir tout cela, ce serait encore trop peu pour louer votre Bonté et votre Miséricorde. C’est pourquoi, je Vous présente mon pauvre cœur tel qu’il est, avec toutes ses misères, ses faiblesses et ses bons désirs. Daignez le purifier dans le sang de votre Cœur, le transformer et l’embraser Vous-même d’un amour pur et ardent. Ainsi cette pauvre créature que je suis, incapable de tout bien et capable de tout mal, Vous aimera et Vous glorifiera comme les séraphins les plus embrasés du ciel. Je Vous demande, enfin, ô mon Très Doux Jésus, de donner à mon âme la sainteté même de votre Cœur, ou plutôt de la plonger dans votre Cœur divin, afin qu’en Lui je Vous aime, je Vous serve, je Vous glorifie, et qu’en Lui je me perde pendant toute l’éternité !
    Je Vous demande cette grâce pour toutes les personnes que j’aime. Puissent-elles Vous rendre pour moi la gloire et l’honneur dont mes offenses Vous ont privé !... »

    Un Appel à l'Amour. Le Message du Cœur de Jésus au monde et sa Messagère Sœur Josefa Menendez. Religieuse coadjutrice de la Société du Sacré-Cœur de Jésus (16 mars 1923), Éditions de l'Apostolat de la Prière, Toulouse, 1944.

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    Vitrail de l'église Saint-Gervais à Luçon (Vendée)
    (Source photo : diocèse de Luçon)

  • Méditation - « Venite adoremus ! »

    « Saint Paul nous dit qu'étant à Athènes, il trouva écrit sur un autel : « Au Dieu inconnu ». Je pourrais bien, hélas ! vous dire le contraire : je vais vous annoncer un Dieu que vous n'adorez pas et que vous savez être votre Dieu. Combien de chrétiens sont embarrassés de leur temps, et qui ne daignent pas seulement venir, quelques petits moments, visiter leur Sauveur. Oh ! quelle honte pour nous ! Arrive-t-il quelque nouveauté, l'on quitte tout et l'on court. Pour notre Dieu, nous le fuyons, le temps nous dure en sa sainte présence ! Oh ! quelle différence entre les premiers fidèles et nous ! Ils passaient des jours et des nuits entières dans les églises à chanter les louanges du Seigneur ou à pleurer leurs péchés ; mais aujourd'hui, ce n'est plus de même. Jésus est délaissé, abandonné » dans le Sacrement de son amour (1). Méditons quelques-uns des motifs que nous avons de le visiter.

    « Si nous aimions bien le bon Dieu, nous nous ferions une joie et un bonheur de venir passer quelques instants » auprès de lui « pour l'adorer et tenir compagnie à un si bon ami (2). »

    « Il est là dans le tabernacle... que fait-il, ce bon Jésus, dans le Sacrement de son amour ? Il nous aime. »

    « Si vous passez devant une église, entrez-y donc pour le saluer : pourrait-on passer à la porte d'un ami sans lui dire bonjour ? Et Notre-Seigneur est un ami qui nous a fait tant de bien ! Ce serait être ingrat que de ne pas lui faire visite (3). »

    « Venez lui témoigner votre amour. Il vous dira : Mon fils, donne-moi ton cœur. » Oh ! ouvrez alors le vôtre, dilatez-le, rendez-lui amour pour amour (4)

    « Il est là, dans le Sacrement de son amour, qui soupire et intercède auprès du Père pour les pécheurs et il demande qu'on le prie pour leur conversion. Il est si bon qu'il sort de son Cœur une transpiration d'amour et de miséricorde pour noyer les péchés du monde (5). »

    « Oh ! combien un petit quart d'heure que nous dérobons à nos occupations, à quelques inutilités, pour venir le consoler, lui est agréable ! Lorsqu'il voit venir avec empressement les âmes pures, il leur sourit. Elles viennent avec cette simplicité qui lui plaît tant, lui demander pardon des insultes de tant d'ingrats... (6) Venons donc, nous aussi, compatir à ses douleurs ! Ceux qui auront, à cause de lui, répandu des larmes sur la terre, se réjouiront dans le Ciel (7). »

    1. Sermons, II, 131. - 2. Id., 137, 138. - 3. Catherine, 42. - 4. Instruct. de onze heures, 73. - 5. Esprit, 128. - 6. Esprit, 128, 130. - 7. Instruct. de onze heures, 74.

    St Jean-Marie Vianney, curé d'Ars, in Mgr H. Convert "Méditations Eucharistiques extraites des Écrits et des Catéchismes de Saint Jean-Marie Vianney" (XXe Méditation, extraits), Emmanuel Vitte, Lyon - Paris, 1921.

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  • Méditation - « ... maintenant, et à l'heure de notre mort ... »

    « La dévotion à Marie, disent unanimement les maîtres de la vie spirituelle, est un gage de prédestination. « Oui, Vierge sainte, s'écrie saint Alphonse de Liguori, si je persévère à vous servir, à vous aimer, à vous prier, je suis assuré de ma couronne. »
    L'ange de l'Annonciation n'a-t-il pas fait cette prédiction à Marie quand il lui proposa la naissance de Jésus : « Son règne n'aura point de fin ? » Je joins les mains, et mon cœur murmure cette prière : « Ô Jésus-Christ dont le règne est éternel, serait-il possible qu'on en vît la fin dans mon cœur ? Cesserai-je de vous obéir ? Après avoir commencé selon l'esprit, finirai-je selon la chair ? Me repentirai-je d'avoir bien fait ? Non, non, ô Jésus-Christ, cela n'arrivera pas, parce que votre mère est aussi la mienne. Elle veillera à ce que votre règne n'ait jamais de fin dans mon cœur ! »
    Le ciel révèlera les innombrables fins de vie dans la justice qui auront dépendu d'une complaisance pour Marie. On a eu un soupir d'amour à son égard, elle s'en est armée pour triompher au dernier soupir, et l'emporter ! N'est-elle pas consolante, cette histoire, entre dix mille autres aussi consolantes :
    Une pauvre veuve éplorée entre un jour dans la célèbre petite église du saint curé d'Ars. Son époux qui avait été bon, affectueux, mais sans aucune pratique religieuse, était mort subitement. Le saint curé va à elle et lui dit : « Vous êtes désolée, mais avez-vous donc oublié le bouquet de chaque dimanche du mois ? » La pauvre veuve fut saisie d'un étonnement profond en entendant l'homme de Dieu lui rappeler une circonstance dont elle n'avait jamais parlé à personne, qu'elle avait même oubliée. Durant le mois de mai qui avait précédé le douloureux trépas, elle avait élevé un petit autel à Marie dans son appartement ; elle l'ornait de fleurs ; et chaque dimanche de mai, son époux qui allait passer la journée à la campagne avait rapporté pour cet oratoire un bouquet cueilli de sa main. Le Saint curé ajouta : « Dieu, touché de vos prières, a eu pitié de celui qui a honoré sa sainte Mère ; à l'instant de la mort, votre époux s'est repenti. »
    Ô Marie, vous êtes la Mère de Celui qui justifie, et des justifiés ;
    Vous êtes la Mère du Sauveur et des sauvés ! (1) »

    1. Ipsa est Mater justificantis et justificatorum ; ipsa Mater salvantis et salvatorum (S. Anselme)

    Abbé Joseph Lemann (1836-1915), La Vierge Marie présentée à l'amour du XXe siècle, Tome II : La Mère des chrétiens et la Reine de l’Église, Hommage au Premier Congrès Marial tenu à Lyon en Septembre 1900 (Deuxième Partie, ch. XI), Paris, Victor Lecoffre / Lyon, Librairie A. Nouvellet - Librairie Vitte, 1900.

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  • Méditation - L'Eucharistie, sacrement de miséricorde

    « Ô mon Sauveur, vous vouliez me sauver à quelque prix que ce fût, c'est pourquoi vous avez ajouté au sacrifice de la croix celui de la divine Eucharistie. Quelle preuve authentique de votre infinie bonté ! et quel puissant motif d'espérance en votre miséricorde !
    [...]
    Alphonse,Mère des Douleurs,Eucharistie,sacrement,miséricorde,Sauveur,sacrifice,croix,autel,prêtre,mort,péché,coupable,justice,victime,vie,amourVous vous trouvez tous les jours sur tous les autels du monde chrétien, où vous vous offrez en sacrifice pour l'amour de moi ; vous multipliez ainsi vos miracles en multipliant votre divine présence en mille endroits différents et éloignés, pour multiplier envers moi les tendres témoignages de vos bontés toujours nouvelles, et de vos divines miséricordes, quoique je m'en sois rendu tous les jours indigne.
    Vous vous trouvez sur tous les autels au premier moment que vous y êtes appelé ; vous vous y offrez vous-même avec le prêtre pour satisfaire à la justice de Dieu pour mes péchés, dont je devrais être la seule victime, parce que moi seul j'en suis coupable, et dont je devrais seul porter toute la peine.
    Vous faites plus : vous mourez mystiquement tous les jours sur cet autel, parce que les pécheurs vous offensent tous les jours, et que vous voulez à vos dépens leur donner la vie, quoiqu'ils aient mérité la mort. Ah ! Seigneur, c'est cet amour ingénieux et multiplié qui me rend toute ma confiance, qui me rassure quand je suis alarmé des rigueurs de votre justice, et qui me fait comprendre que vous voulez que l'amour de mon coeur l'emporte sur la crainte. »

    Père Alphonse de la Mère des Douleurs, Pratique journalière de l'oraison et de la contemplation divine d'après la méthode de Sainte Thérèse et de Saint Jean de la Croix, Tome cinquième (Jeudi de la dix-huitième semaine, Oraison du soir), Desclée, De Brouwer, Lille - Paris - Bruges, 1917.

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  • Méditation - « Ce que vous aurez fait au plus petit d'entre les miens... »

    « Tout ce que je fais à mon prochain, soit en bien, soit en mal, c'est à Jésus-Christ que je le fais. Saint Martin couvre de la moitié de son manteau la nudité d'un pauvre, et Jésus-Christ se montre à lui revêtu de cet habit. Saul poursuit les chrétiens pour les faire périr, et Jésus-Christ lui dit en le terrassant : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? (1) Toutes les fois, dira Jésus-Christ au jugement dernier et à ses élus et aux réprouvés, toutes les fois que vous avez rendu un bon ou un mauvais office à un seul de mes frères, et même au plus petit d'entre eux, c'est à moi que vous l'avez rendu (2). Je ne verrai donc que Jésus-Christ dans mes frères ; je les aimerai, quoiqu'ils n'aient rien d'aimable en eux-mêmes ; je les aimerai, parce qu'ils sont les enfants de notre Père commun, parce que Jésus-Christ est leur Sauveur et le mien, et que ma propre indignité ne l'empêche pas de me supporter et de m'aimer. Je les aimerai, et mon amour sera un écoulement de celui que j'ai pour mon Dieu et mon Sauveur. Ainsi j'aimerai Dieu, j'aimerai mon Sauveur de toutes les manières dont il peut et dont il veut être aimé, et dans lui-même, et hors de lui-même ; c'est-à-dire, dans ses images vivantes, et dans les membres de ce corps mystique dont Jésus-Christ est le chef. »

    1. Ac IX, 4. - 2. Mt XXV, 35-45.

    Pierre Marie et Jean-Nicolas Grou s.j. (1731-1803), Jésus en Croix ou la Science du Crucifix (Première partie, Méditation XI, II), Nouvelle édition revue par le P. Alphonse Cadrès s.j., Paris, Ancienne Maison Ch. Douniol, 1898.

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  • Méditation - Prière : « Pardonnez-nous nos offenses... »

    « J'ai bien pu de moi-même vous offenser, ô mon Père, mais je ne pouvais pas de moi-même obtenir le pardon de mes fautes. Votre Fils bien-aimé est venu à mon secours. Il s'est revêtu de ma nature humaine pour me guérir de mes infirmités. En expiation de mes offenses, il vous a offert un sacrifice de louanges, et afin d'appeler sur moi votre pitié et votre miséricorde, celui qui est assis à votre droite, ne dédaigne pas de porter la ressemblance de ma nature humaine. Voilà, mon Dieu, ce qui me remplit d'espoir et de confiance. Si, par mes iniquités, je mérite votre mépris, prenez du moins en considération, pour me pardonner, l'ineffable charité de votre Fils bien-aimé. Que les mérites de ce Fils vous rendent favorable à votre serviteur. Par le mystère de son incarnation, pardonnez à notre chair mortelle et coupable. Que la vue de ses plaies divines fasse disparaître à vos yeux nos péchés et nos crimes. Que le sang précieux qui coule de son côté efface les souillures de mon âme. [...]

    De quelle faute l'homme pourrait-il se rendre coupable, qui ne pût être rachetée par le Fils de Dieu qui s'est fait homme ? Quel orgueil, quelque grand qu'il fût, ne tomberait pas devant l'humilité d'un Dieu ? Quel empire la mort peut-elle avoir, qui ne soit détruit par le supplice du Fils de Dieu sur la croix ? Ô mon Dieu, si l'on mettait dans la même balance tous les péchés de l'homme et la miséricorde de celui qui les a rachetés, la clémence du Sauveur l'emporterait sur l'iniquité humaine autant que l'orient est éloigné de l'occident, et que le plus profond des enfers est au-dessous du plus haut des cieux. Daignez donc, ô Dieu mon créateur, me pardonner mes fautes. Je vous en conjure par les souffrances infinies de votre Fils bien-aimé. Que sa piété rachète mon impiété ; sa modération et son innocence, ma perversité ; sa douceur, ma violence ; son humilité, mon orgueil ; sa patience à souffrir, mon aversion pour la douleur ; sa bonté, ma dureté ; son obéissance, ma rébellion contre vos commandements ; son calme, mes inquiétudes ; sa douceur, l'aigreur de mon esprit ; sa clémence, mes emportements ; sa charité, ma malice. (St Augustin, Méditations) »

    Père Alphonse de la Mère des Douleurs, Pratique journalière de l'oraison et de la contemplation divine d'après la méthode de Sainte Thérèse et de Saint Jean de la Croix, Tome cinquième (Vendredi de la quatorzième semaine, Oraison de la nuit), Desclée, De Brouwer, Lille - Paris - Bruges, 1917.

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    Bartolomé Esteban Murillo (1618-1682), Crucifixion
    Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg (Russie)

  • Méditation - « la poutre qui est dans ton œil, tu ne la remarques pas ? » (Mt 7, 3 ; Lc 6, 41)

    « Faisons-nous le procès ; que chacun examine bien ses pièces, les infirmités de son corps, le dérèglement de ses puissances, son inclination au mal, le désordre de son imagination, son infidélité et son ingratitude vers Dieu et ses déportements vers les hommes ; il trouvera en soi plus d'actes de malice et de sujets d'humiliation qu'il n'en connaît en personne au monde ; et alors qu'il dise hardiment : « Je suis le plus grand pécheur et le plus insupportable des hommes. » Oui, si nous nous étudions bien, nous trouverons que nous sommes grandement à charge à ceux qui nous fréquentent ; et quiconque en est là, que de bien connaître toutes ses misères, qui est un effet de la grâce de Dieu, assurez-vous qu'il est au point qu'il faut pour voir l'obligation qu'il a de supporter les autres ; il ne verra point de fautes en eux, ou, s'il en voit, ce sera peu en comparaison des siennes ; et ainsi du milieu de sa faiblesse il supportera son prochain en charité. Support admirable de Notre-Seigneur ! Vous voyez cette poutre qui soutient tout le poids du plancher, qui sans elle tomberait ; il nous a de même supportés en nos chutes, aveuglements et pesanteurs d'esprit. Nous étions tous comme accablés d'iniquités et de misères selon le corps et selon l'âme, et ce débonnaire Sauveur s'en est chargé pour en souffrir la peine et l'opprobre. Si nous y pensions bien, nous verrions combien nous méritons d'en être punis et méprisés, nous qui en sommes coupables... Que ferez-vous quand vous supporterez vos frères ? Vous accomplirez la loi de Jésus-Christ. Disons-lui tous : « Mon Seigneur, je ne veux point désormais reconnaître de défauts qu'en moi seul ; faites que, dès ce moment, éclairé de la splendeur de votre exemple, je porte tous les hommes en mon cœur, que je les supporte par votre vertu ; faites-moi la grâce d'y entrer, enflammez-moi de votre amour ». »

    St Vincent de Paul (fêté ce jour), extrait de la Conférence aux missionnaires, 30 mai 1659 (De la charité, texte du frère Ducournau), in "Saint Vincent de Paul. Œuvres présentées par André Dodin", Les Maîtres de la spiritualité chrétienne, Aubier, Paris, 1949.

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    Domenico Fetti (1589-1623), La parabole de la paille et de la poutre (détail)
    (Crédit photo)

  • Méditation - Prière à Jésus souffrant

    « Quand vous connaîtrai-je, ô mon Jésus ! quand entrerai-je dans vos desseins ? Quand vous aimerai-je de tout mon cœur ? Quand vous chercherai-je sans inconstance ? Quand vous obéirai-je sans contradiction ? Quand serai-je assez heureux et assez vide de moi-même, que de pouvoir vous dire en toute occasion, avec une parfaite sincérité : Que votre volonté soit faite, et non pas la mienne ? C'est la leçon que vous me faites par votre exemple, ô modèle de toute perfection ! quand vous allez à votre Père, qui veut que vous mouriez pour moi, et que vous vous soumettez à sa volonté, lors même qu'il appesantit son bras sur vous, et qu'il vous charge de toutes mes dettes. Soyez à jamais béni et glorifié, ô mon Sauveur ! pour une si grande miséricorde, et pour tous les biens que vous m'avez fait.
    N'ayez donc plus d'égard à cette volonté rebelle et ennemie de son propre bien ; que la vôtre s'exécute en tout temps, en tout lieu et en toute chose. Je lui fais aujourd'hui, de tout mon cœur, un sacrifice de la mienne. Conduisez-moi, ô mon Dieu ! quand je m'égare ; rappelez-moi, quand je m'éloigne ; arrêtez-moi, quand je vous fuis ; embrassez-moi, quand je vous cherche ; traitez-moi, Seigneur, selon votre volonté toujours droite, toujours sainte, toujours miséricordieuse ; et ne me jugez pas selon la mienne, qui est si faible et si inconstante. Vous voyez, ô mon Jésus ! combien je suis libéral à promettre, et peu fidèle à exécuter. Suppléez par votre amour, à ce qui me manque ; et ne permettez pas que ma volonté s'oppose jamais à la vôtre. »

    P. Théodore Archimbaud, Les Soliloques du pécheur pénitent à Jésus souffrant, Tome second (Vingt-cinquième Entretien, IV), Seconde édition, A Lyon, Chez Jacquenod père, & Rusand, Libraires, 1763.

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    Gyula Benczúr (1844-1920), Le Christ au Mont des Oliviers
    Hungarian National Gallery, Budapest (Hongrie)

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  • Acte de compassion envers Jésus et sa tendre Mère (à réciter devant le crucifix)

    « Je me mets devant vous à deux genoux, Seigneur Jésus, vous que je vois suspendu pour moi à la croix. Je vous salue, ô vénérable image de mon Maître, de Jésus crucifié, de Jésus dont le sang m'a racheté des mains de l'ennemi. Salut, Sauveur du monde, qui avez enduré pour moi une mort aussi amère ! Je vous en conjure, doux Jésus, accordez-moi, selon toute l'étendue de votre miséricorde, de compatir à toutes vos peines, de partager, du fond du cœur, les douleurs de votre sainte Mère, et de verser des torrents de larmes, avec le bienheureux apôtre saint Jean, au pied de la croix. Quelle consolation pour moi, si la vivacité de cette compassion pouvait me faire verser extérieurement des larmes devant l'image de votre croix ; ô vous qui, pour moi, avez si souvent versé par flots votre sang précieux !

    Mais comme tout don excellent vient de vous (Jac., I, 17), remplissez, pour votre gloire, le désir que je vous manifeste, et que la mémoire de votre sainte Passion, et le souvenir spécial de votre glorieuse Mère, toujours accompagnée de son fidèle gardien, saint Jean, votre disciple chéri, produise dès cette heure, et à l'avenir, en moi, une ferveur plus vive, une vertu plus généreuse, un sentiment de piété plus intime, et une plus grande perfection de vie et de mœurs. Jamais je ne me lasserai de vous contempler sur la croix ; les douleurs de votre Mère seront ma consolation, et les larmes de saint Jean intercéderont pour moi. Jamais je ne considérerai cette mort ignominieuse, sans que mon âme éprouve intérieurement une vive compassion ; tel est du moins mon désir. Accordez-moi donc, chaque fois que je me rappelle le souvenir de votre Passion, ou que je vois le crucifix, votre fidèle image, d'éprouver intérieurement, en mon cœur, les sentiments que vous avez fait éprouver à tant d'âmes dévotes ; ô vous qui, étant Dieu, vivez et régnez pendant tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il ! »

    Thomas A Kempis (1380-1471), in "Œuvres spirituelles" Tome VI, "Les Trois Tentes. Prières et autres opuscules" (Recueil de prières, III. Sur la Passion de Jésus-Christ, Troisième prière), Traduits du latin par le P. P.-M.-B. Saintyves, Paris, Victor Sarlit, 1860.

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    Crucifix de l'église Sanbuenaventura de Yaguaron, au Paraguay

  • Méditation : Purification de la Bienheureuse Vierge Marie

    « Aujourd'hui, en souvenir de ce jour-là, en souvenir de la procession incomparable et unique, qui se déroulait dans le temple de Dieu, et dans laquelle, Hostie sainte, sur la patène des bras de votre Mère, vous étiez porté au sanctuaire sacro-saint, l’Église bénit les cierges et les sanctifie en cette nouvelle Chandeleur.
    [...]
    Cierge de Dieu, nous porterons nos cierges bénits, sanctifiés aujourd'hui, dans la procession de Chandeleur ; c'est pour dire que nous aussi, qui les recevons et les désirons porter allumés à la gloire de votre Nom, nous devons être les cierges de Dieu, imitateurs de la clarté, de la chaleur du vôtre, du vôtre qui est Vous-même.

    Que nous soyons lumières, que nous soyons ardeurs ; et que nous allions ainsi, nous consumant à votre gloire. Je recevrai, ô Jésus, mon cierge, cierge bénit, figure de votre propre substance. Je vous recevrai dans mes bras et je vous porterai.

    Avec Siméon, je pourrai chanter : « Laissez-moi aller maintenant, nunc dimitis, car je vous vois, je vous tiens, je vous porte, je ne désire plus rien que Vous.

    O Jésus, faites que, comme ce luminaire, brillant d'une lumière invisible, chasse les ténèbres, ainsi mon cœur illuminé d'un feu invisible par la splendeur de votre Esprit, soit délivré de l'aveuglement de tous les vices.

    O Marie, sainte fête ! Oui, sainte fête ; car, nous allons avec vous, portant Jésus, ô Porte du ciel ! Portez devant nous le Roi de gloire, la Lumière nouvelle engendrée dès l'aurore, le Maître de la vie et de la mort, le sauveur du monde. »

    Dom Vandeur, Élévations sur la Messe de chaque jour - Noël, Épiphanie (Purification de la Bienheureuse Vierge Marie), Éditions de Maredsous, 1955.

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    Présentation de Jésus au Temple, Palma le Jeune (Palma il Giovane, v.1548-1628)

  • Méditation - Prière : Prière au Coeur Sacré de Jésus

    « Seigneur Jésus,
    Sauveur miséricordieux et compatissant,
    Lumière venue dans nos ténèbres,
    Samaritain penché sur nos blessures,
    Toi qui dis à la veuve de Naïm : « Ne pleure plus »,
    Toi qui, plein de bonté, attends le fils prodigue,
    Cœur sans rancune qui accueille Pierre le renégat
    et Paul le persécuteur inconscient ;

    Ami des hommes,
    Toi qui te fâches quand on méprise les « petits »,
    Toi qui maudis ceux qui les écrasent,
    Toi qui pries le Père pour tes bourreaux,
    et promets le paradis au larron pénitent ;

    Toi qui rends la vue à l'aveugle Bartimée
    dont on veut couvrir l'appel éploré,
    Cœur pitoyable à toute misère,
    Toi qui n'écartes personne,
    qui touches les plaies des lépreux,
    la langue des muets et l'oreille des sourds ;

    Bonté infinie qui exclue toute méchanceté,
    Cœur inaccessible à l'égoïsme,
    oublieux des injures et toujours disponible,
    Tendresse et délicatesse de ceux qui aiment,
    Amitié sûre et constante,
    Toi qui pleures sur Lazare le bien-aimé,
    et sur Jérusalem qui se sent délaissée,

    Mets en moi ton Amour, ta bonté, ta douceur,
    fais-moi partager tes joies et tes désirs...
    Sois en mon cœur, sur mes lèvres et dans mon regard.
    Écoute ma prière, mon Dieu, Lumière de mes yeux !
    Fais-moi tel que Tu aimes que je sois.
    Je n'ai d'espoir qu'en ton Cœur. »

    Prière d'un auteur anonyme du Moyen-Age,
    in "Neuvaine perpétuelle au Sacré-Cœur" Avent/Noël 2015, Bourges, 2015.

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    Le Christ guérissant les malades, Benjamin West (1738-1820)
    State Museum, Pennsylvanie (USA)

  • Méditation - Prière devant la crèche

    « O Sauveur adorable, qui êtes la bonté et l'humanité de Dieu incarnées et rendues visibles sous une forme mortelle : Benignitas et humanitas apparuit Salvatoris nostri Dei (1) ! Que tous les hommes viennent donc aujourd'hui se prosterner au pied de votre humble berceau ; que tous contemplent avec respect et attendrissement un mystère aussi touchant que profond et sublime. Que les grands et les superbes viennent abaisser leur orgueil devant la grandeur toute divine qui perce à travers tant d'humiliations. Que les savants et les prudents du siècle viennent abjurer leur vaine science, et qu'ils adorent la sage et admirable folie de l'enfance d'un Dieu. Que les cœurs affligés et les âmes pénitentes viennent, en mêlant leurs larmes aux vôtres, puiser de solides consolations dans vos douleurs. Enfin, que courant tous à Bethléem, sur les traces des heureux bergers qui les premiers vous rendirent leurs hommages, nous revenions comme eux pleins d'une sainte joie, pénétrés d'amour et de reconnaissance, et que nous consacrions désormais notre vie entière à vous glorifier et à vous servir, afin de pouvoir, après la mort, vous louer éternellement dans votre royaume. Ainsi soit-il. »

    (1) : Tite III, 4.

    P. Nicolas de Mac Carthy s.j. (1769-1833), in Pierre Dassance "Nouvelle bibliothèque des prédicateurs" Tome 11 (Nativité de Jésus-Christ, Péroraison, p. 181), Paris, 1837.

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    Adoration des bergers, Gerrit van Honthorst (1590-1656)
    (Du même peintre, voir "L'adoration de l'Enfant", au 24 décembre 2015)
    Wallraf-Richartz Museum, Cologne, Allemagne

  • Méditation : A l'école de Marie et Joseph

    « Notre vie est très semblable à celle de Marie et Joseph entre l'Incarnation et Noël ; puisque comme Saint Joseph nous avons Notre-Seigneur contre nous, dans le tabernacle ; et comme la Sainte Vierge nous L'avons en nous, corporellement au moment de la communion sacramentelle, spirituellement par la communion spirituelle. Marie et Joseph adoraient Jésus au milieu d'eux, et nous trouvons que c'était bien doux... Jésus est-il moins au milieu de nous ! N'est-il pas dans ce tabernacle aussi réellement, aussi complètement que dans le sein de la bienheureuse Vierge ? N'y est-il pas aussi près de nous qu'il l'était de Saint Joseph ? Y est-il plus caché pour nous qu'il ne l'était pour ses saints Parents en ces mois de bienheureuse attente ! L'avons-nous moins en nous au moment de la sainte communion que ne l'avait en elle la très Sainte Vierge ? Ne pouvons-nous pas l'avoir sans cesse en nous spirituellement, par la communion spirituelle ?... Que nous sommes heureux ! Quelle destinée Dieu nous a fait ! Quelle béatitude divine ! La grâce incomparable que vous avez faite pendant quelques mois à vos saints Parents, vous nous la faites tous les instants de notre vie, ô Dieu de bonté. Ce bonheur céleste dont vous les avez fait jouir pendant quelques mois, vous l'offrez à tous les chrétiens en tous les moments de leur existence... Oh, jouissons de notre bonheur ; oh, profitons d'une telle grâce. Oh, soyons reconnaissants en entourant, comme Marie et Joseph, comme les saints anges, de tout notre amour, de toutes nos adorations, d'une perpétuelle contemplation, du culte le plus continuel, le plus empressé, le plus fervent, ce Sauveur béni qui est au milieu de nous comme Il était au milieu d'eux ! Apprenons de la Sainte Vierge à L'entourer, à l'adorer, à le garder en nous, Lui qui daigne si souvent être en nous corporellement comme Il fut en elle, Lui qui veut être spirituellement toujours, toujours en nous... Comme ces mois d'attente des Parents de Notre-Seigneur sont l'image exacte de notre condition !... Comme eux nous avons Notre-Seigneur sous notre toit, mais caché, voilé, invisible. Comme Marie nous avons chaque jour Notre-Seigneur en nous. Oh, Mère chérie, apprenez-nous à porter, à garder amoureusement dans notre corps et surtout dans nos âmes ce Sauveur bien Aimé. Oh, Marie et Joseph, apprenez-nous à adorer et à entourer le divin Jésus dans son tabernacle comme vous l'adoriez et l'entouriez sous le toit de Nazareth. »

    Bx Charles de Foucauld (1858-1916), Commentaire de Saint Matthieu (Lecture du Saint Évangile - St Matthieu), Œuvres spirituelles du Père Charles de Foucauld Tome V (p.57-58), nouvelle cité, 1989.

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    (Crédit photo)