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  • Méditation - Jésus-Christ

    « Jésus-Christ notre Sauveur, vrai Dieu et vrai homme, doit être la fin dernière de toutes nos autres dévotions. [...] Il est notre unique maître qui doit nous enseigner, notre unique Seigneur de qui nous devons dépendre, notre unique chef auquel nous devons être unis, notre unique modèle auquel nous devons nous conformer, notre unique médecin qui doit nous guérir, notre unique pasteur qui doit nous nourrir, notre unique voie qui doit nous conduire, notre unique vérité que nous devons croire, notre unique vie qui doit nous vivifier et notre unique tout en toutes choses qui doit nous suffire. Il n'a point été donné d'autre nom sous le ciel, que le nom de Jésus, par lequel nous devions être sauvés. Dieu ne nous a point mis d'autre fondement de notre salut, de notre perfection et de notre gloire, que Jésus-Christ : tout édifice qui n'est pas posé sur cette pierre ferme est fondé sur le sable mouvant, et tombera infailliblement tôt ou tard. Tout fidèle qui n'est pas uni à lui comme une branche au cep de la vigne, tombera, séchera et ne sera propre qu'à être jeté au feu. Si nous sommes en Jésus-Christ et Jésus-Christ en nous, nous n'avons point de damnation à craindre ; ni les anges de cieux, ni les hommes de la terre, ni les démons des enfers, ni aucune autre créature ne nous peut nuire, parce qu'elle ne nous peut séparer de la charité de Dieu qui est en Jésus-Christ. »

    St Louis-Marie Grignion de Montfort (1673-1716), Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge (§61), in "Œuvres complètes", Éditions du Seuil, 1966.

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    Carl Heinrich Bloch (1834-1890), Le Consolateur
    (Crédit photo

  • Vivons en vue de notre éternité - II. Contemplation

    (suite de la méditation du jeudi 3 novembre)

    « Ô douce éternité ! que tes biens ont de douceurs, que tes joies ont d'attraits, que ta pensée même a de charmes ! Ô éternité immuable, viens détacher mon cœur de tous les biens fragiles et périssables de ce monde et de toutes ses fausses douceurs ; viens consoler mon âme de toutes les peines, de toutes les afflictions de la vie. Ô éternité, éternité bienheureuse, seras-tu mon partage ? quand viendra ce moment qui m'annoncera l'aurore de ce grand jour ? je ne soupire plus qu'après lui ; le reste est pour moi une figure qui passe et qui est déjà passée pour ne plus revenir.
    Dieu seul, l'éternité seule occuperont mes pensées, fixeront mes regards, seront l'objet de mes désirs et de mes espérances.
    Et vous, amour de mon Dieu, prenez dans mon cœur la place que ces objets périssables y occupaient si inutilement, ou plutôt, y avaient si injustement usurpée ; vous seul devez y établir désormais votre empire et y régner en souverain maître ; ô amour de mon Dieu ! c'est avec joie que je vous ouvre la porte de mon cœur, puisque c'est vous seul qui devez m'ouvrir la porte de l'éternité. »

    (à suivre lundi 7 novembre : Prière)

    Père Alphonse de la Mère des Douleurs, Pratique journalière de l'oraison et de la contemplation divine d'après la méthode de Sainte Thérèse et de Saint Jean de la Croix, Tome sixième (Mercredi de la dernière semaine, Oraison du matin - Contemplation), Desclée, De Brouwer, Lille - Paris - Bruges, 1917.

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  • Méditation - Prière : « Ne craignez pas »

    « O Seigneur, soyez mon unique soutien dans les craintes, les faiblesses, les angoisses : soyez mon confident, mieux, ma confiance. Demeurez le Maître, Hôte divin, qui résidez sur le trône de mon cœur ; à Vous revient la puissance, l'amour, le gouvernement de tout mon être !
    Pourquoi me troubler ou craindre encore ? Tout est à Vous, ô Dieu ; c'est Vous-même qui en prenez soin et pourvoyez à mes besoins. Vous êtes l'amour infini et aimez l’œuvre de vos mains, plus qu'elle ne pourrait comprendre et s'aimer elle-même. Qui oserait douter de votre puissance, des soins prévoyants et affectueux que de toute éternité, Vous prodiguez à vos créatures et de la puissance de votre amour ?
    Je crois que tout est fait et permis par Vous pour mon bien et mon salut ; je m'abandonne à votre conduite avec confiance et amour, sans angoisse, ni appréhension, ni calculs. »

    Bse Marie-Thérèse de Soubiran (1834-1889), Fondatrice de la Congrégation de Marie-Auxiliatrice. Cité in P. Gabriel de Ste Marie-Madeleine, "Intimité Divine" Tome I (Temps de la Passion, 26, Colloque), Monastère des Carmélites Déchaussées, Librairie du Carmel, 1963.
    A consulter : Écrits Spirituels de Marie-Thérèse de Soubiran, Collection Christus n°56, Desclée de Brouwer, 1985.

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    (Crédit photo)

  • Méditation : dans la solitude des bois...

    « Croyez-en mon expérience, vous trouverez quelque chose de plus au milieu des bois que dans les livres. Les arbres et les rochers vous enseigneront ce que vous ne pourrez apprendre d'aucun maître. »

    St Bernard de Clairvaux (1090-1153), Lettre CVI à l’abbé de Vauclair (Henri Murdach), 1138.
    St Bernard sur le web : Œuvres complètes de saint Bernard

    NB : Ces mots ont parfois été mal interprétés. St Bernard appelait l'abbé de Vauclair à quitter la vaine science pour se retirer en l'abbaye de Cîteaux. Loin de rejeter l'étude et la science, il signifiait simplement que dans la solitude des bois, Dieu parle à l'âme mieux que partout ailleurs.

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  • Méditation : Sainte Marie-Madeleine

    « C'est une pécheresse, « peccatrix » (1), perdue par la liberté, le faste et les affections de la terre. Jésus, pour nous montrer la puissance de la grâce, nous dit qu'il y avait en elle tant d'esprits mauvais, qu'il fut obligé d'en chasser jusqu'à sept... Mais la voyez-vous coeur droit, ardent, généreux encore ? On lui a dit où est le Messie, le Sauveur ; elle y va, elle court vers ce Maître, son Dieu, sa fin... elle a besoin de Lui ; ses fausses joies font son tourment, son âme a soif d'un autre bonheur, est avide d'un autre amour. En un instant elle a tout compris : ses hontes et la sainteté divine... sous le rayon de cette double lumière, elle s'avance, elle se traîne aux pieds, sous les pieds, en arrière... Elle entend le mystère de l'amour d'un Dieu ; tout lui dit : « Tu es aimée ! » Elle veut répondre : « Je vous aime ! » mais elle n'ose, mais elle ne peut... Son être tout entier du moins parlera : ses yeux qu'elle purifie dans les larmes, ses lèvres par d'humbles et saints baisers, ses mains qu'elle emploie à une onction sacrée où se mêlent les parfums et les pleurs, ses cheveux dont, craintive et aimante, elle essuie les pieds du Sauveur, son cœur... C'est là surtout qu'il faut aller ; tout amour humain y est effacé ; ce ne sont plus les mêmes pensées, les mêmes aspirations, les mêmes démarches ; elle est convertie, elle est changée, il n'y a plus que fidélité et amour, un grand, un immense amour ! - Le pharisien murmure : « S'Il savait, Il ne souffrirait pas... » (2) Jésus sait, Jésus voit... Il reproche à l'hôte son inhospitalière réception : « Elle vient faire ce que tu n'as pas fait ; vois-tu cette femme ? (3) elle pleure, elle est délicate en ses soins pieux, elle aime, elle aime beaucoup, voilà pourquoi beaucoup lui est pardonné (4) ».
    « Vois-tu cette femme ?... » Mon âme, à toi aussi Jésus le demande. Elle a des larmes ; est-ce que jamais tu as pleuré ?... Elle a des parfums, elle a de la ferveur, elle a de l'amour... Et toi ? réponds... »

    1. Luc VII, 37. 2. Si esset propheta, sciret, Luc VII, 39. - 3. Vides hanc mulierem, Ibid. 44. - 4. Remittuntur ei peccata multa quoniam dilexit multum, Ibid. 47.

    Jésus-Christ médité et contemplé tous les jours de l'année, T. IV, Sainte Marie-Madeleine (1er Point), Imp. de la Société St-Augustin, Desclée, De Brouwer et Cie, Lille, 1888.

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    Marie-Madeleine aux pieds de Jésus, James Tissot (1836-1902)

  • Méditation : "Seigneur, enseignez-nous à prier"

    « Si nous rencontrons beaucoup de difficultés dans l'oraison, cela vient de ce que nous la considérons comme un exercice qui dépend de nous. Sans doute, l'oraison dépend de nous quant à la coopération que Dieu nous demande ; mais quant à son impulsion première, l'oraison est de Dieu. L'apôtre saint Paul la définit lorsqu'il nous dit que l'Esprit-Saint prie en nous avec des gémissements inénarrables (Rom. VIII, 26). Eh ! oui, si d'une part Jésus est le sujet unique de l'oraison, d'autre part, le Maître de l'oraison, c'est l'Esprit-Saint. Il demeure en nous pour former Jésus-Christ, et Il sait bien qu'Il ne peut Le former en nous d'une manière complète sans le secours de l'oraison. [...]

    Oui, le Maître de l'oraison, c'est Lui, et nous devrions bien plus Lui demander de nous enseigner l'oraison, que nous tourmenter et nous préoccuper comme nous le faisons à ce sujet ! Quoi d'étonnant si nous trouvons des obstacles à l'oraison ? Est-ce qu'une créature peut découvrir par ses propres moyens le langage qu'elle doit adresser à son Créateur ? Peut-elle discerner seule la voix de Dieu, cette voix qu'elle fait retentir au plus profond d'elle-même ? Pour mener à bien une opération qui est, de sa nature, divine, n'a-t-elle pas besoin de l'assistance de Dieu ? Donc, reprenons l'invocation que les Apôtres adressaient à Jésus : Domine, doce nos orare. - Seigneur, enseignez-nous à prier (Luc XI, I). Cette demande instante, répétons-la à l'Esprit-Saint pour qu'Il vienne en nous, pour qu'Il produise en nous les gémissements inénarrables de l'oraison. »

    Dom Romain Banquet, Abbé de Saint-Benoît d'En-Calcat, Entretiens sur la vie intérieure (ch. X), Éditions de l'Abbaye de Saint-Benoît d'En-Calcat (Tarn), 1945.

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  • Méditation : de la pureté de nos intentions

    « Ô la belle vie qui se passe tout entière dans l'exercice de l'amour de Dieu ! Il ne dépend que de vous de vous enrichir pour l'éternité, vous pouvez amasser des trésors toujours plus abondants, chacun de vos instants peut vous procurer un gain plus considérable que l'univers entier avec toutes ses richesses : il n'est pas nécessaire pour cela de faire des choses extraordinaires, mais de faire avec amour, avec une intention bien pure vos actions ordinaires et même les plus indifférentes. Oh ! si vous saviez ce que c'est que l'intention ! Ne vous bornez pas cependant à vous proposer dans vos actions des intentions bonnes et même surnaturelles, mais agissez avec les motifs les plus parfaits à l'exemple de votre divin Modèle. Pour cela vous avez besoin de vous dégager de tout intérêt privé, de vous renoncer complètement vous-même pour ne chercher que Dieu seul et sa plus grande gloire. C'est l'exemple que vous donne Jésus. Unissez-vous à ce divin Maître dans les intentions qu'il se proposa. Il est le médiateur par lequel nous devons aller au Père, c'est par cette union seulement que nos actions seront agréables à Dieu. Prières, travaux, souffrances, jouissances même, tout, en un mot, doit recevoir son excellence et sa valeur des mérites infinis de Jésus et de l'amour qui embrasa son sacré Cœur : "Per Dominum nostrum Jésum Christum", voilà notre ressource, notre espérance et notre richesse. C'est à lui proprement qu'il appartient de marquer toutes vos actions du cachet divin qui porte son effigie. Mon Dieu ! quel vide je trouve dans ma vie en considérant les défauts de mes intentions ! mais quel moyen puissant de m'enrichir et de vous glorifier si je sais en user ! c'est ce qui me console. Prenez l'habitude de diriger votre intention non seulement le matin mais au commencement de toutes vos actions. »

    P. F.-X. Gautrelet (1807-1886), Le premier Vendredi de chaque mois sanctifié par la dévotion au Sacré Cœur de Jésus, Périsse Frère, Lyon - Paris, 1855.

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     Fresque de la Basilique Saint-Sophie

  • Méditation : « Jésus-Christ est le même hier, aujourd'hui et pour toujours » (He 13, 8)

    « Ô Verbe fait chair, Fils de Dieu et Fils de Marie, Divinité abaissée jusqu'à nous pour nous élever jusqu'à Vous, faites-moi bien comprendre que vous êtes la grande réalité des temps et de l'éternité. Montrez-moi clairement que c'est perdre son existence que de la passer loin de Vous, et que c'est gaspiller les trésors de son cœur que de ne Vous les consacrer pas. Oh ! faites-moi voir clairement que c'est n'avoir point le sens ni de l'ordre ni de son bien véritable et que c'est se tromper lamentablement, que de poursuivre autre chose que Vous.

    Tout passe, dans la nature, en nous et en dehors de nous. Ne sont-ce pas de perpétuels écroulements, en toutes ces petites choses qui nous donnent l'illusion du bonheur possédé ou rêvé, en tous nos espoirs, en tous nos biens terrestres, en toutes nos affections ? En notre être naturel, physique ou moral, au sein du monde où se meut notre existence passagère, n'est-ce pas sans cesse, toujours renouvelé, le désolant effondrement de la créature ?

    Mais Vous, ô Jésus, Vous, Fils de Dieu et Fils de la Vierge, Vous êtes l'Humanité rendue divine, par votre Incarnation ; Vous êtes le principe et la fin de toutes choses. Agneau si tendre et si doux, si faible et si persécuté, si meurtri, si sanglant, Agneau sans tache, Victime très sainte immolée journellement pour nous, Vous êtes le Roi universel des siècles et des nations. Vous êtes la glorieuse Majesté d'Amour qui subsiste à jamais.

    Les années s'écoulent, les siècles s'enfuient, les générations disparaissent, les royaumes s'effondrent. Tout meurt, à vos pieds. Sous votre regard tranquille, qui embrasse comme un point les temps et les espaces, les gloires pâlissent, les chefs-d’œuvre se flétrissent, les souvenirs s'effacent, les astres s'éteignent... Et Vous, ô mon Maître adoré, Vous, Vous restez debout, victorieux, toujours bon, toujours grand, toujours puissant, toujours souverain, toujours aimable, humble et doux : toujours le même, éternellement jeune, éternellement beau, éternellement digne de tous les hommages, éternellement digne de tous les amours. Christus heri, et hodie : ipse et in saecula. »

    Chanoine Marie-Eugène Henry, Chapelain de Paray-le-Monial, Lueurs Divines Tome I, Paray-le-Monial, Imprimerie nouvelle, 1935.

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    Adoration de l'Agneau mystique des frères Van Eyck (panneau central)

  • Méditation : plantons, arrosons, Dieu fera croître

    « N'allez pas vous imaginer qu'un homme puisse en instruire un autre. Nous pouvons, par le son de notre voix, vous adresser des leçons ; mais si Dieu n'est pas dans votre cœur pour vous instruire, c'est inutilement que nous nous faisons entendre. En voulez-vous une preuve , mes frères ? N'avez-vous pas tous entendu mon discours ? Combien, néanmoins, sortiront d'ici sans avoir été instruits ? Autant qu'il a dépendu de moi, je me suis adressé à tous ; mais ceux à qui cette onction n'aura point parlé, ceux que l'Esprit-Saint n'aura point instruits, s'en retourneront sans m'avoir compris. Au dehors se trouvent des maîtres, des aides, des leçons ; mais au ciel est la chaire de celui qui instruit intérieurement ; aussi le Sauveur a-t-il dit lui-même dans l’Évangile : « Gardez-vous d'appeler maître sur la terre aucun d'entre vous , car votre Maître, c'est le Christ (1) ». Qu'il vous parle lui-même au cœur, puisqu'aucun homme ne se trouve là ; quand même, en effet, tu aurais quelqu'un à côté de toi, le Christ est seul dans ton cœur. Que ton cœur ne soit pas absolument seul ; que le Christ s'y trouve, comme aussi son onction ; ainsi, quand ton cœur sera sec, il ne sera pas dans un désert où les eaux capables de le rafraîchir lui feraient défaut. Il y a donc, à l'intérieur, un maître qui instruit : c'est le Christ, c'est son inspiration. Là, où son inspiration et son onction font défaut, les paroles se font inutilement entendre à l'extérieur. Ainsi en est-il , mes frères, de celles que nous faisons parvenir à vos oreilles : à votre égard nous remplissons le rôle du jardinier vis-à-vis de l'arbre : il travaille en dehors de cet arbre ; il emploie l'eau et donne une culture soignée ; mais il a beau faire extérieurement, forme-t-il les fruits ? A-t-il le pouvoir de couvrir la nudité des branches d'un vêtement de feuilles ? Est-il capable de faire quoi que ce soit à l'intérieur de cet arbre ? Qu'est-ce qui fait tout cela ? Écoutez un jardinier, l'apôtre Paul voyez ce que nous sommes, apprenez que nous avons un maître au dedans de nous « J'ai planté, Apollo a arrosé, mais c'est Dieu qui a donné l'accroissement. Celui qui plante n'est rien, non plus que celui qui arrose, mais c'est Dieu qui donne l'accroissement (2) ». Nous vous parlons donc, et soit que nous plantions en parlant, soit que nous arrosions, nous ne sommes rien ; Dieu, qui donne l'accroissement, c'est-à-dire, son onction, qui nous enseigne toutes choses, est tout. »

    1. Matth. XXIII, 8; 9.— 2. I Cor. III, 6, 7.

    St Augustin, IIIe Traité sur l'épître de Saint Jean aux Parthes (13), Trad. Abbé Aubert, in "Œuvres complètes de Saint Augustin", Traduites pour la première fois, sous la direction de M. Raulx, Bar-le-Duc, 1869.
    Les 10 Traités sur St Jean (texte intégral) à l'Abbaye Saint-Benoît.

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    Le Christ enseignant - Icône du XIIe siècle, Musée archéologique d'Antalya, Turquie
    (Source et crédit photo)

  • Méditation : Premiers jours de la Semaine Sainte

    « Le temps qui nous est laissé passe rapidement. Pendant un court moment, nous pouvons encore aider le divin Maître, dans son œuvre divine de la guérison des infirmes, de la purification et de l’embellissement de la maison de Dieu, de son sanctuaire, de son autel et aussi de sa propre demeure dans nos âmes. Nous sommes entourés par ceux qui sont assis dans les ténèbres, et par ceux qui ne marchent pas dans la voie des commandements de Dieu. Profitons-nous de toutes ces occasions merveilleusement propices ? Nous-mêmes, devenons-nous chaque jour plus purs dans le cœur ? Retirons-nous ceux qui s'égarent, des voies fausses où ils marchent ? Couvrons-nous la multitude des péchés, en aidant les âmes à leur salut ?

    Parlant de Notre Seigneur en ces premiers jours de la sainte Semaine, saint Luc écrit (c. XXI) : Pendant le jour, il enseignait dans le Temple ; mais, la nuit, il sortait, et se retirait sur la montagne appelée "des Oliviers". - Ainsi, Jésus n'a pas où reposer sa tête. Si vous aviez vécu à Jérusalem, lui auriez-vous offert un abri ? Hélas ! beaucoup parmi les chefs croyaient en lui, mais, à cause des Pharisiens ils n'osaient pas le reconnaître, ou le recevoir chez eux. Sommes nous plus forts que ces chefs, contre le respect humain ? Jésus ne passe pas maintenant devant notre porte, pour se rendre, vers le coucher du soleil, à Béthanie. Mais Il nous dit : Toutes les fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits d'entre mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait (Mt XXV, 40). Fais entrer dans ta maison les indigents, et ceux qui sont sans asile ; lorsque tu verras quelqu'un, couvre-le et ne méprise point ta propre chair (Is LVIII, 7). »

    Pierre Gallwey, S.J., Les Heures de garde de la Sainte Passion, ouvrage publié de l'anglais par A. Rosette, S.J., Tome I, (Ch. VII, Lundi Saint, V), Deuxième édition, Paris, P. Lethielleux, 1904.

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    Abbaye cistercienne du Mont St Joseph, Roscrea, Co. Tipperary, Irlande (Source et crédit photo)

  • Samedi 11 janvier 2014

    Calendrier liturgique

  • Méditation : l'infini Mystère de Dieu

    « "Beaucoup de croyants sont convaincus qu'ils ont la Foi. En fait, le Dieu qu'ils honorent est souvent un Dieu fabriqué ou modifié par eux-mêmes. Ils n'acceptent pas ; ils choisissent ; ils ne reçoivent pas la Révélation, ils élaborent une divinité rationnelle, dangereuse ou coupable contrefaçon. Car Dieu est mystère. Son être infini échappe à nos prises. Ce n'est donc pas au terme d'un syllogisme et comme une idée claire et distincte que l'Absolu sera connu ; nous l'atteindrons par la Foi. Connaissance certaine illuminée par l'amour, mais toujours obscure. L'infini est au-delà de l'expérience humaine. La réalité trinitaire est ineffable et déborde toute intuition."

    Cardinal Suhard, Le sens de Dieu, Lettre pastorale, 1948, p.41.

    L'infinité de Dieu déconcerte et enthousiasme, tout ensemble. Il est à la foi le Maître absolu qui a tous les droits, dont on ne se moque pas, et le Père empressé à nous combler, qui nous veut attentifs à ses appels.

    La vie contemplative, c'est le Christ qui continue en nous de rechercher son Père, de l'appréhender, de le désirer. A la suite du Christ nous devons nous en approcher, le considérant non tel que nous l'imaginons, mais tel qu'il est, non pas à la mesure de notre esprit, mais à la taille de sa sainteté.

    L'âme de l'homme est un vide qui attend Dieu, dit Thomas Merton. »

    Fr. Joseph Vic, L'âme de toute vie contemplative (ch. VII), Abbaye N.D. de Sept-Fons - Dompierre s/Besbre, troisième édition (1972).

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  • Méditation : l'appel de St Matthieu

    « Étant sorti, Jésus vit, en passant, un homme assis au bureau de la douane, appelé Matthieu, et il lui dit : "Suis-moi !" Et, se levant, il le suivit. »
    (Mt 9,9)

    « Nous devons admirer ici la grande humilité de cet évangéliste, qui ne dissimule point sa vie passée, et qui marque expressément son nom de "Matthieu", lorsque tous les autres le cachent et l’appellent Lévi.

    Pourquoi marque-t-il qu’il était "assis au bureau des impôts" ? C’est pour faire voir la force toute-puissante de Celui qui l’appela, et qui le choisit pour son disciple, avant qu’il eût renoncé à une profession si déshonorante, avant qu’il eût cessé ses coupables exactions et lorsqu’il y était actuellement occupé. C’est ainsi qu’il appela ensuite le bienheureux apôtre saint Paul, lorsqu’il était plein de rage et de furie contre les disciples. Ce saint apôtre exprime lui-même quelle était la toute-puissance de Celui qui l’appelait, lorsqu’il dit aux Galates : "Vous savez, mes frères, de quelle manière j’ai vécu autrefois dans le judaïsme, avec quelle fureur je persécutais l’Église de Dieu." (Ga I,13).

    Il appela encore les pêcheurs, lorsqu’ils étaient à leurs filets. Mais cette occupation, qui était celle de bons paysans, d’hommes rustiques et simples, n’avait cependant rien d’infamant : au lieu que le métier de publicain était rempli d’injustice, de cruauté et d’infamie, et passait pour un trafic honteux, pour un gain illicite, et pour un vol qui s’exerçait sous le couvert des lois. Cependant Jésus-Christ ne rougit point d’avoir pour disciples des hommes de cette sorte.

    Mais devons-nous nous étonner que le Sauveur n’ait point rougi d’appeler un publicain, lui qui n’a pas rougi d’appeler à lui une femme impudique, qui lui a permis de baiser ses pieds, et de les arroser de ses larmes ? C’est pour cela qu’il était venu. Ce n’est pas tant le corps qu’il a voulu affranchir de ses maladies que l’âme qu’il a désiré guérir de sa malice. Il le fit bien voir à propos du paralytique. Avant d’appeler à lui un publicain, et de l’admettre au nombre de ses disciples, ce qui aurait pu scandaliser, il prit la précaution de faire voir qu’il lui appartenait de remettre les péchés.

    Car qui peut trouver étrange que Celui qui est assez puissant pour guérir les péchés des hommes, appelle un pécheur et en fasse un apôtre ?

    Mais après avoir vu la puissance du Maître qui appelle, admirez la soumission du disciple qui obéit. Il ne résiste point ; il ne témoigne point de défiance en disant en lui-même : Que veut dire cet homme ? N’est-il pas visible qu’il me trompe en m’appelant à lui, moi qui suis un publicain et un pécheur ? Il ne s’arrête point à des pensées que lui auraient pu inspirer une humilité fausse et indiscrète ; mais il suit Jésus-Christ avec tant de promptitude, qu’il ne prend pas même le temps d’en aller demander avis à ses proches.

    Le publicain obéit avec la même docilité que les pêcheurs. Ils avaient à l’instant quitté leurs filets, leur barque et leur père, celui-ci renonce de même à cette banque et au gain qu’il en retirait. Il témoigne combien il était disposé et préparé à tout. Il rompt tout d’un coup tous les liens et tous les engagements du siècle ; et cette prompte obéissance rend témoignage à la sagesse et à la grâce pleine d’à-propos de Celui qui l’appelait. »

    St Jean Chrysostome, Homélie XXX (1) sur L’Évangile selon Saint Mathieu, in Œuvres complètes traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Tome VII, Bar-le-Duc, L. Guérin et Cie, 1865.

    Source : Abbaye Saint-Benoît.

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  • Méditation - Poésie : "L'Hôte divin"

    "J'entrerai chez lui et je souperai avec lui" Apocalypse IV - 20

    Ainsi, ce serait vrai, mon Dieu, cette promesse ?
    Quand le coeur épuisé sombre dans la détresse
    Vous seriez cet ami qui s'en vient, vers le soir,
    Et vous consentiriez, Seigneur, à vous asseoir
    En mon logis désert, auprès de cette table ?
    J'entendrais votre voix, suave, délectable,
    Me dire avec l'accent de l'Amour souverain
    Ces mots que l'on attend toute une vie en vain !
    Et nous partagerions, seul à seul, et sans hâte
    L'adorable repas ?...
                                     Votre main délicate
    Effleurerait ma main, silencieusement,
    Cependant que la nuit tomberait doucement
    Et que vos yeux divins plongeraient en mon âme
    Un grand regard d'amour me brûlant de sa flamme,
    Pour que je puisse enfin, d'un coeur qui se soumet
    Mettre à vos pieds, Seigneur, tout mon être à jamais !

    Puisque vous l'avez dit, mon Dieu, je veux le croire,
    Vos promesses, jamais ne seront illusoires !
    Venez, mon Dieu, venez, puisque je vous attends
    Avec une âme avide et depuis si longtemps !

    Tout est bien prêt ! J'ai mis, pour cette insigne agape,
    L'eau pure avec le pain, sur ma plus belle nappe
    Et, pour que ce festin nous réjouisse mieux,
    Ma précieuse coupe est pleine de vin vieux
    Et des fruits savoureux remplissent les corbeilles !
    Et puis, voici le miel de mes blondes abeilles !

    Près des flambeaux d'argent que vous allumerez
    De célestes parfums, comme vous les aimez,
    Embaumeront le soir... et d'idéales roses,
    En mon jardin secret, pour vous seront écloses !...

    Seigneur, ne tardez pas, mon âme se languit !
    N'ai-je pas entendu votre pas dans la nuit
    S'approcher lentement de ma demeure, ô Maître !
    Oui, c'est bien Vous ! Déjà, je crois voir apparaître
    Votre blanche tunique au détour du chemin
    Qui s'illumine enfin de ce halo divin
    Dont la mauve lueur inonde l'ombre verte !

    Entrez, Seigneur, entrez ! La porte est entr'ouverte...

    Marlène Grunère, L'Or du silence.
    (Source)

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  • Méditation : l'oeuvre de Dieu

    « Chacun de nous est comme un pauvre misérable à qui l'artiste divin propose de faire un chef-d'oeuvre chez lui. Il suffit au Maître qu'on lui ouvre la porte de la chaumière et qu'on le laisse travailler. Lorsque le pauvre réduit sera transformé en un palais magnifique, ne sera-t-il pas vrai de dire que l'artiste a tout fait, lui seul ? Il a tout fait gratuitement en vérité et le petit pauvre devenu riche sentira qu'il n'est pour rien dans sa richesse. Il n'a rien fait dans l'oeuvre, absolument rien.

    La condition qui lui a été imposée n'est rien, mais tout rien qu'elle soit, son importance est immense. Ouvrir la porte, c'est être attentif aux moindres impulsions de la grâce et y correspondre. L'ouvrir tout de suite et tout grand, c'est avoir la volonté souple et forte, prête à tout. Et puis, le laisser faire, c'est accepter de voir détruire sous ses yeux sa propre maison, c'est ne faire aucune résistance à tout ce qu'il veut. Tout cela n'est rien, mais comme il faut être fidèle cependant pour correspondre pleinement.

    La vérité, c'est que la part de Dieu et celle de l'homme sont différentes. Chacun dans sa sphère doit tout faire. Dieu, lui, n'y manque jamais, pourvu que nous le lui permettions. De là vient que notre correspondance a une importance de nécessité dans l'oeuvre de notre sanctification, tout en n'ayant dans cette oeuvre qu'une place de néant. »

    "Consummata" (Marie-Antoinette de Geuser), Lettre à sa cousine Thérèse, 9 février 1917, in Raoul Plus, "Vie" (ch.VI,I), Apostolat de la Prière, Toulouse, 1928.

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    Chaumière à la tombée du jour, Vincent Van Gogh (1885)

  • Méditation : laisser régner Jésus en nous

    « Que Jésus règne à jamais en souverain Maître dans votre âme. Soyez docile et souple entre ses mains. Vous savez ce qu'il faut pour cela : se tenir en paix et en tout repos ; ne s'inquiéter jamais et ne se troubler de rien ; oublier le passé ; vivre comme s'il n'existait pas d'avenir ; vivre pour Jésus dans le moment qu'on vit, ou plutôt vivre comme si l'on n'avait pas de vie en soi, mais laisser Jésus vivre à son aise ; marcher ainsi, en toute circonstance et rencontre, sans crainte et sans souci, comme cela convient aux enfants de Jésus et de Marie ; ne penser jamais à soi volontairement ; abandonner le soin de notre âme à Jésus seul [...] elle lui appartient ; c'est donc à lui à en avoir soin, puisqu'elle est sa propriété.

    Ne craignez pas tant le jugement d'un si doux Maître. Généralement, bannissez toute crainte et remplacez ce sentiment par l'amour : en tout cela agissez doucement, suavement, posément, sans vivacité, sans emportement ; faites le mort quand besoin est, marchant ainsi en toute suavité, abandon et pleine confiance. Le temps de cet exil se terminera, et Jésus sera à nous et nous à lui. Alors chacune de nos tribulations sera pour nous une couronne de gloire, que nous mettrons sur la tête de Jésus ; car toute gloire lui appartient à lui seul. »

    Vénérable François Libermann (1802-1852), Lettres spirituelles du vénérable Libermann Tome I, (Lettre à un séminariste, 1839), Paris, Librairie Poussielgue Frères, s.d.

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    (Crédit photo)

  • 5 février : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Résurrection de la fille de Jaïre : "Talitha koum" (Mc 5, 21-43 - cf Mt 9, 18-26 ; Lc 8, 40-46)

    « Avant de ressusciter une morte, pour amener à la foi Jésus commence par guérir la femme atteinte de pertes de sang. Ce flux s'est arrêté pour notre instruction : quand Jésus s'approche de l'une, l'autre est déjà guérie. De même, pour croire en notre vie éternelle, nous célébrons la résurrection temporelle du Seigneur qui a suivi sa Passion... Les serviteurs de Jaïre qui lui disent : "Ne dérange pas le Maître" ne croient pas dans la résurrection prédite dans la Loi et accomplie dans l'Evangile. Aussi Jésus ne prend-il avec lui que peu de témoins de la résurrection qui va se produire : ce n'est pas le grand nombre qui a cru de prime abord à la résurrection. La foule, elle se moque de Jésus quand il déclare : "L'enfant n'est pas morte, elle dort". Ceux qui ne croient pas se moquent. Qu'ils pleurent donc leurs morts, ceux qui les croient morts. Quand on a la foi à la résurrection, ce n'est pas une fin que l'on voit dans la mort mais un repos... Et Jésus, prenant la main de l'enfant, la guérit ;  puis il lui fait donner à manger. C'est là une attestation de la vie afin qu'on ne puisse croire à une illusion mais à la réalité. Heureuse celle dont la Sagesse tient ainsi la main ! Plaise à Dieu qu'elle tienne aussi la nôtre, dans nos actions. »

    Saint Ambroise, Traité sur Saint Luc 6, 58-61 (Trad. SC 45).

  • 22 janvier : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Le jour du sabbat (Mc 2, 23-28 - cf Mt 12, 1-8 & Lc 6, 1-5)

    « Il est appelé "le maître du sabbat" parce qu'il le défendait comme sa propriété. L'eût-il anéanti? il en avait le droit. Connais-tu un plus légitime seigneur que le fondateur d'une institution ? Mais tout maître qu'il était, il le respecta, afin de prouver que le Créateur ne l'avait pas détruit en faisant porter l'arche d'alliance autour de Jéricho. Encore une fois, c'était une œuvre divine recommandée par Dieu lui-même, et destinée à préserver les 1185 âmes de ses serviteurs contre les hasards de la guerre.

    Qu'il ait témoigné quelque part son aversion pour les sabbats, d'accord. Mais ce mot, vos sabbats, indiquait suffisamment qu'il ne s'agissait point de ses propres sabbats, mais des sabbats de l'homme, célébrés sans la crainte de Dieu par un peuple chargé de prévarications, "qui n'aimait Dieu que du bout des lèvres, et non du fond du cœur." Telles n'étaient point ses solennités à lui, solennités d'accord avec sa loi, "légitimes, pleines de délices", et inviolables, comme il le déclare par le même prophète.

    Ainsi le Christ n'a pas profane le sabbat. Il en a conservé la loi, et quand il soutenait d'un peu de nourriture la vie de ses disciples qui avaient faim, et quand il rétablissait la main séchée du malade, répétant par ses actions non moins que par ses paroles : "Je ne suis pas venu détruire la loi, mais l'accomplir." Marcion ne lui a pas fermé la bouche par ce mot. Il a réellement accompli la loi, en interprétant l'esprit de la loi, en éclairant les hommes sur la nature de ses prohibitions, en exécutant ce qu'elle permet, en consacrant par sa bienfaisance un jour déjà sanctifié par la bénédiction du Père dès l'origine du monde. Il répandait dans ce jour les grâces divines que son ennemi n'eût pas manqué d'accorder à des jours différents, de peur de relever l'excellence du sabbat du Créateur, et de restituer à cette solennité les œuvres qu'elle réclamait. Si c'est également à pareil jour que le prophète Elisée rendit à la vie le fils de la Sunamite, tu reconnais donc, ô Pharisien, et toi aussi, Marcion, que le Créateur exerçait anciennement la bienfaisance, délivrait une âme et la sauvait de la mort le jour du sabbat. Ainsi mon Christ n'a rien fait de nouveau, rien que d'après l'exemple, la douceur, la compassion et la prédiction du Créateur ; car il accomplit encore ici une prophétie qui regardait une guérison spéciale : "Mains tremblantes, vous vous êtes fortifiées, comme tout à l'heure les genoux débiles" du paralytique. »

    Tertullien, Contre Marcion, Livre IV (XII), in "Oeuvres de Tertulien" Tome I, Trad. Eugène-Antoine de Genoude, Paris, Louis Vivès, 1852 (Seconde Edition).

    Source : Oeuvres de Tertullien.

  • 9 janvier : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    La tempête apaisée : "Confiance ! C'est moi ; n'ayez pas peur" (Mc 6, 45-52)

    « "Après cela, il ordonna à ses disciples de monter dans la barque jusqu'à ce qu'il disperse lui-même les foules ; et, la foule dispersée,  il monta pour prier et, le soir venu, il était seul" (Mt 14, 22-23). Pour donner la raison de ces faits, il faut faire des distinctions de temps. S'il est seul le soir, cela montre sa solitude à l'heure de la Passion, quand la panique a dispersé tout le monde. S'il ordonne à ses disciples de monter dans la barque et de traverser la mer, pendant qu'il renvoie lui-même les foules et, celles-ci une fois renvoyées, s'il monte sur une montagne, c'est qu'il leur ordonne d'être dans l'Eglise et de naviguer par la mer, c'est-à-dire ce monde, jusqu'à ce que, revenant dans son avènement de gloire, il rende le salut à tout le peuple qui sera le reste d'Israël (cf. Rm 11,5)... et que ce peuple rende grâce à Dieu son Père et s'établisse dans sa gloire et sa majesté... "Il vient à eux vers la fin de la nuit, à la quatrième veille." Dans l'expression "quatrième veille de la nuit" on trouve le nombre correspondant aux marques de sa sollicitude. En effet,  la première veille a été celle de la Loi, la seconde celle des prophètes, la troisième celle de son avènement corporel, la quatrième se place à son retour glorieux. »

    Saint Hilaire de Poitiers, Commentaire sur l'Evangile de Matthieu, XIV (13-14) (Trad. SC 258 rev.).

    A lire également, le Sermon LXXV de saint Augustin sur la tempête apaisée.

    Extrait :

    « La quatrième veille est la fin de la nuit, car chaque veille est de trois heures. Cette circonstance signifie donc que vers la fin des temps le Seigneur vient secourir son Eglise et semble marcher sur les eaux. Car, bien que ce vaisseau soit en butte aux attaques et aux tempêtes, il n'en voit pas moins le Sauveur glorifié marcher sur toutes les élévations de la mer, c'est-à-dire sur toutes les puissances du siècle. A l'époque où il nous servait dans sa chair de modèle d'humilité, et où il souffrait pour nous, il était dit de lui que les flots s'élevèrent contre sa personne et que pour l'amour de nous il céda volontairement devant cette tourmente afin d'accomplir cette prophétie : "Je me suis jeté dans la profondeur de la mer, et la tempête m'a submergé." (Ps LXVIII, 3) En effet il n'a point repoussé les faux témoins ni confondu les cris barbares qui demandaient qu'il fût crucifié (Mt XXVII, 23). Il n'a point employé sa puissance à comprimer la rage de ces coeurs et de ces bouches en fureur, mais sa patience à l'endurer. On lui a fait tout ce qu'on a voulu, parce qu'il s'est fait lui-même obéissant jusqu'à la mort de la croix (Ph II, 8).
    Mais lorsqu'après sa résurrection d'entre les morts il voulut prier seul pour ses disciples, placés dans l'Eglise comme dans un vaisseau, appuyés sur le bois, c'est-à-dire sur la foi de sa croix et menacés par les vagues des tentations de ce siècle, son nom commença à être honoré dans ce monde même, où il avait été méprisé, accusé, mis à mort ; et lui qui en souffrant dans son corps s'était jeté dans la profondeur de la mer et y avait été englouti, foulait les orgueilleux ou les flots écumants, aux pieds de sa gloire. C'est ainsi qu'aujourd'hui encore nous le voyons marcher en quelque sorte sur la mer, puisque toute la rage du ciel expire à ses pieds. »

    Texte intégral à l'Abbaye Saint Benoît.

  • Méditation : Vivre en Sa Présence

    « Ayez soin d'avoir une image ou une peinture de Notre-Seigneur qui soit à votre goût. Ne vous contentez pas de la porter sur votre coeur, sans jamais la regarder, mais servez-vous-en pour vous entretenir souvent avec lui ; et il vous suggèrera ce que vous aurez à lui dire. Vous savez bien vous exprimer quand vous parlez aux créatures, pourquoi ne trouveriez-vous pas des paroles lorsqu'il s'agit de vous entretenir avec Dieu ? Ne vous imaginez pas que cela est au-dessus de vos forces ; pour moi, je ne puis le croire, mais il faut vous y exercer. [...]
    Tenez-vous donc près de ce bon Maître ; ayez la ferme résolution d'apprendre ce qu'il vous enseignera, et Sa Majesté veillera à ce que vous deveniez ses disciples fidèles. Ce grand Dieu ne vous délaissera pas, si vous ne le délaissez point vous-mêmes. Méditez les paroles qui tombent de cette bouche divine. Dès la première, vous comprendrez l'amour qu'il vous porte ; et ce n'est pas une petite faveur ni une joie minime pour un disciple que de se voir aimé de son Maître. »

    Sainte Thérèse de Jésus, Le Chemin de la perfection, chap. 28, Oeuvres complètes, Le Seuil, 1949.

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