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onction

  • Méditation : "Veni, Sancte Spíritus, et emítte cælitus lucis tuæ rádium"

    « C'est l'Esprit de Dieu, est-il écrit, qui enseigne toute vérité (Jn XVI, 13) ; c'est son onction qui instruit l'âme de tout (1 Jn II, 27). La connaissance purement naturelle de Dieu nous laisse insensibles et ne dit rien au cœur ; mais que l'Esprit divin répande sur cette connaissance sa lumière et son onction, aussitôt nous sommes ravis, nous éclatons en admiration, en amour ; et l'on a vu des âmes passer des heures entières à savourer ce seul mot : Mon Dieu. Il en est de même de toutes les vérités religieuses, à ce point que les preuves de la foi, même les plus victorieuses, ne détermineront jamais un homme à croire, si l'Esprit-Saint, le grand illuminateur des intelligences, ne les lui montre lui-même ; ce qui fait que le commencement même de la foi est une grâce, comme l’Église l'a défini. Il en est ainsi de nous-mêmes et de toutes choses. Sans l'Esprit de Dieu, nous sommes des aveugles, nous ne nous connaissons point : de là notre orgueil et notre présomption ; nous ne connaissons point le faux, le néant, le danger des prétendus biens de ce monde : de là les attaches et les passions ; nous ne savons ni ce qu'il faut faire ni ce qu'il faut dire : de là les imprudences, les fautes journalières. Mais avec vous, ô divin Esprit ! ô bienheureuse lumière ! nous voyons notre néant et notre misère, notre malice et notre ignorance, toutes les raisons enfin de nous mépriser, de nous tenir toujours bien humbles, de nous défier de nous, de fuir les occasions du mal et de vous prier sans cesse. Venez à notre aide, ô Esprit Saint, envoyez du ciel un rayon de votre lumière. »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome II, Mercredi de la Pentecôte), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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  • Méditation : plantons, arrosons, Dieu fera croître

    « N'allez pas vous imaginer qu'un homme puisse en instruire un autre. Nous pouvons, par le son de notre voix, vous adresser des leçons ; mais si Dieu n'est pas dans votre cœur pour vous instruire, c'est inutilement que nous nous faisons entendre. En voulez-vous une preuve , mes frères ? N'avez-vous pas tous entendu mon discours ? Combien, néanmoins, sortiront d'ici sans avoir été instruits ? Autant qu'il a dépendu de moi, je me suis adressé à tous ; mais ceux à qui cette onction n'aura point parlé, ceux que l'Esprit-Saint n'aura point instruits, s'en retourneront sans m'avoir compris. Au dehors se trouvent des maîtres, des aides, des leçons ; mais au ciel est la chaire de celui qui instruit intérieurement ; aussi le Sauveur a-t-il dit lui-même dans l’Évangile : « Gardez-vous d'appeler maître sur la terre aucun d'entre vous , car votre Maître, c'est le Christ (1) ». Qu'il vous parle lui-même au cœur, puisqu'aucun homme ne se trouve là ; quand même, en effet, tu aurais quelqu'un à côté de toi, le Christ est seul dans ton cœur. Que ton cœur ne soit pas absolument seul ; que le Christ s'y trouve, comme aussi son onction ; ainsi, quand ton cœur sera sec, il ne sera pas dans un désert où les eaux capables de le rafraîchir lui feraient défaut. Il y a donc, à l'intérieur, un maître qui instruit : c'est le Christ, c'est son inspiration. Là, où son inspiration et son onction font défaut, les paroles se font inutilement entendre à l'extérieur. Ainsi en est-il , mes frères, de celles que nous faisons parvenir à vos oreilles : à votre égard nous remplissons le rôle du jardinier vis-à-vis de l'arbre : il travaille en dehors de cet arbre ; il emploie l'eau et donne une culture soignée ; mais il a beau faire extérieurement, forme-t-il les fruits ? A-t-il le pouvoir de couvrir la nudité des branches d'un vêtement de feuilles ? Est-il capable de faire quoi que ce soit à l'intérieur de cet arbre ? Qu'est-ce qui fait tout cela ? Écoutez un jardinier, l'apôtre Paul voyez ce que nous sommes, apprenez que nous avons un maître au dedans de nous « J'ai planté, Apollo a arrosé, mais c'est Dieu qui a donné l'accroissement. Celui qui plante n'est rien, non plus que celui qui arrose, mais c'est Dieu qui donne l'accroissement (2) ». Nous vous parlons donc, et soit que nous plantions en parlant, soit que nous arrosions, nous ne sommes rien ; Dieu, qui donne l'accroissement, c'est-à-dire, son onction, qui nous enseigne toutes choses, est tout. »

    1. Matth. XXIII, 8; 9.— 2. I Cor. III, 6, 7.

    St Augustin, IIIe Traité sur l'épître de Saint Jean aux Parthes (13), Trad. Abbé Aubert, in "Œuvres complètes de Saint Augustin", Traduites pour la première fois, sous la direction de M. Raulx, Bar-le-Duc, 1869.
    Les 10 Traités sur St Jean (texte intégral) à l'Abbaye Saint-Benoît.

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    Le Christ enseignant - Icône du XIIe siècle, Musée archéologique d'Antalya, Turquie
    (Source et crédit photo)

  • 3 septembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "L'Esprit du Seigneur est sur moi, il m'a consacré par l'onction."

    « Ce n'est pas un simple hasard mais une intervention de la divine Providence si Jésus a déroulé ce livre et a trouvé dans le texte le chapitre qui prophétisait à son sujet. S'il est écrit : "Un moineau ne tombe pas dans le filet sans la volonté du Père, les cheveux de votre tête sont tous comptés" (Mt 10, 29-30), serait-ce un effet du hasard que le choix du livre d'Isaïe exprimait le mystère du Christ ? En effet, ce texte nous rappelle le Christ... Car Jésus dit : "Il m'a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres". "Les pauvres" désignent les païens. De fait, ils étaient pauvres, eux qui ne possédaient absolument rien : ni Dieu, ni Loi, ni prophètes, ni justice, ni aucune autre vertu. c'est pour ce motif que Dieu l'a envoyé comme messager auprès des pauvres, pour "annoncer la libération, aux captifs la délivrance"... Y a-t-il un être plus opprimé et plus meurtri que l'homme, avant qu'il soit libéré et guéri par Jésus ? "Après avoir lu cela et roulé le livre, Jésus le rendit et s'assit ; et tout le monde dans la synagogue avaient les yeux fixés sur lui". »

    Origène (v.185-253), Homélies sur Saint Luc, n°32, 3-6 (trad. SC 87 rev.)