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docilité

  • Méditation - Charité parfaite et docilité de l'âme

    « La charité est parfaite lorsqu’elle est absolue docilité, acquiescement doux, tranquille et généreux à toutes les conduites et a toutes les volontés de Dieu. La charité qui choisit, qui s’attarde, qui se fait prier, qui gémit ou qui laisse apercevoir des velléités de résistance, cette charité-là n’est pas la perfection. La charité doit être continue, prompte, facile, joyeuse, elle doit donner sans compter, car Dieu aime celui qui donne avec joie (2 Co 9, 7). Elle est parfaite lorsqu’elle embrasse toute la vie, lorsqu’elle enveloppe tous nos actes et que rien n’échappe à sa souveraineté. Elle est parfaite lorsqu’elle tient l’âme très haute, au-dessus de toute recherche, de toute émotion, au-dessus de l’apparente et perfide séduction de tout le multiple, de tout ce qui est extérieur, de tout le créé, de tout le sensible et de tout ce qui est personnel. La charité constitue notre vraie et spirituelle virginité qui est de n’accueillir en notre âme que Dieu et ce qui vient de lui. »

    Dom Paul Delatte (1838-1937).

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    Cascade de Seljalandsfoss, en Islande
    (Crédit photo)

  • Méditation - Faisons place nette en nous

    « Vous avez accumulé un certain nombre d'erreurs et de sottises, qu'est-ce que ça fait ? Au moins, elles sont bien à vous et de vous : vous ne pouvez pas vous y tromper. Que cela ne vous donne aucune amertume. Vous y pourriez trouver au contraire une source de joie. Car, si vous regardez attentivement, vous vous apercevez que le bien que vous faites n'est pas de vous : cela se sent à une certaine qualité particulière de la joie qu'on en éprouve. Alors, il n'y a pas moyen d'être tristes de nos insuffisances et de nos fautes, ou plutôt, si nous nous en attristons parce qu'elles déplaisent à Dieu (ce qui est la seule tristesse féconde), nous pouvons toujours tourner cette tristesse en joie, parce qu'il est toujours excellent de savoir qu'on n'est rien par soi-même, qu'on est absolument pauvre et dénué, tant qu'on n'a pas fait la place nette pour que Dieu s'y installe. On n'a jamais rien à offrir à Dieu que ce que Lui-même nous a donné. Quand on a mesuré son propre néant, on commence alors d'apercevoir dans une lumière éclatante ce qui est en dehors de nous, c'est-à-dire ce devoir quotidien, simple et familier, par quoi se manifeste la volonté de Dieu sur nous. Quand on a aperçu cela, comme il devient beau et agréable !

    [...] N'attendez pas d'être au déclin de votre vie, qui opérera malgré vous ce dépouillement nécessaire, pour comprendre qu'on n'est véritablement soi-même que lorsqu'on s'est fait docile à la Grâce. Voyez-vous donc dans votre pauvreté, sans crainte et sans amertume, et faites la place nette en vous. L'humilité vous fera apercevoir l'action de la Grâce en vous, cette action qui échappe, hélas ! à la plupart des hommes, et par laquelle seule se réalise le bien dont nous contenons la possibilité. Ne redoutez pas de vous priver de quelque chose de la vie. C'est la vie au contraire que vous vous donnez. »

    André Charlier (1895-1971), Lettres au capitaines (Extrait de la Lettre d'Avril 1949), Éditions Sainte-Madeleine, 1990 (3e édition).

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  • Méditation : Les 5 conditions d'une parfaite conversion

    « Pour une parfaite conversion, il faut
    1° une confiance dans les miséricordes divines, qui, par l'assurance du pardon, soutienne le courage, anime à bien faire et dispose à aimer. Or, nulle part la miséricorde divine ne se montre mieux que dans le grand miracle de la conversion de saint Paul. Il y a là de quoi encourager quiconque serait tenté de s'attrister de ses misères et de se défier des divines miséricordes. Il faut
    2° un parfait abandon de soi-même à la volonté de Dieu, qui laisse le gouvernement de tout son être au bon plaisir divin. Or, point de plus beau modèle de cet abandon que saint Paul, au jour de sa conversion : Seigneur, que voulez-vous que je fasse (1) ? dit ce grand apôtre. En ce seul mot est renfermée toute la vie parfaite ; n'avoir plus de désir que celui de plaire à Dieu, plus de volonté que la volonté divine : voilà le commencement, la suite et la consommation de la perfection. Il faut
    3° un détachement complet de tout ce qui passe, pour n'estimer plus que les biens éternels et ce qui y conduit. Or c'est ce que nous enseigne encore la cécité dont saint Paul demeure atteint pendant trois jours. Il tient ses yeux fermés à toutes les choses de la terre ; les biens célestes sont tout pour lui. Il faut
    4° une humble docilité à se laisser conduire. Quiconque se fie à moi se fie en un insensé, dit saint Bernard (2). Or, c'est ce que nous apprend le renvoi de saint Paul à Ananie.
    5° Enfin, il faut un dévouement entier à la gloire de Dieu et au bien du prochain. Or, inutile de dire comment saint Paul a rempli cette condition. Mais nous, comment remplissons-nous les cinq conditions d'une parfaite conversion ? Examinons-nous et jugeons-nous sévèrement. »

    1. Domine, quid me vis facere ? (Ac. IX, 6) - 2. Qui sibi confidit, stulto se discipulum subdit (S. Bern., Ep. LXXXVII.)

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome I, 25 janvier, Second Point), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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    Ananias restaurant la vue de St Paul, Pietro da Cortona (v.1596-1669)
    église des Capucins, S. Maria della Concezione, Rome

    (crédit photo)

  • Méditation : désirons-nous recevoir l'Esprit-Saint ?

    « L'Esprit-Saint va venir en nous avec sa lumière, sa force et son feu divin. L'Esprit de vérité continuera et complètera les enseignements de Notre-Seigneur ; - l'Esprit de force ou de consolation nous encouragera et nous fortifiera dans les épreuves de la vie ; - l'Esprit d'amour nous unira fermement à Notre-Seigneur et à son Père. Mais il nous demande de nous préparer et de correspondre à ces grandes grâces...
    L'Esprit-Saint va venir en nos âmes pour y apporter et entretenir la vie, comme la sève va du corps de la vigne dans ses branches ; mais il faut que les branches soient attachées à la vigne et soigneusement émondées pour qu'elles donnent des fruits...

    Faisons un retour sur nous-mêmes. Connaissons-nous assez l'Esprit-Saint, ce qu'il est dans l'adorable Trinité, les dons qu'il apporte, le besoin que nous avons de lui ? Le désirons-nous avec une ardeur qui réponde au besoin que nous avons de lui et aux avantages que nous pouvons attendre de sa venue ? Sommes-nous préparés à le recevoir par un désir sincère d'accomplir toute la loi avec un amour filial ?

    Venez, Esprit d'amour, du Cœur de Jésus, j'ai soif de vous recevoir, je ne puis plus vivre sans vous. Venez, je veux être docile. J'écouterai ce que vous me suggérerez. Venez et pardonnez-moi mes résistances passées. Ma règle et l'union sont avec vous, voilà désormais ma vie. »

    P. Léon Dehon, L'année avec le Sacré-Cœur, Tome I (Veille de la Pentecôte), Établissements Casterman, Tournai - Paris, s.d. (1909).

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  • Méditation & Prière : l'Immaculée Conception

    « St Jean de la Croix, pour décrire les merveilles de l'état de parfaite union avec Dieu, nous présente comme prototype et modèle la Vierge Immaculée : "Dès le premier instant de son existence l'auguste Mère de Dieu fut élevée à cet état suprême. Elle n'eut jamais dans son âme l'impression quelconque d'une créature qui pût la détourner de Dieu ; elle ne se dirigea jamais d'après une impression de cette sorte, et l'Esprit Saint fut son guide" (Montée du Carmel, III, I).

    Nous voyons donc se réaliser pleinement en Marie, les deux conditions essentielles de l'état d'union. La première - préalable et négative - exige que dans la volonté humaine il n'y ait rien de contraire à la volonté divine : rien, c'est-à-dire aucun attachement qui la rende prisonnière de la créature, au point que celle-ci puisse dominer, de quelque manière, en son affection et la pousser à agir, par amour de cette créature même. Toutes ces attaches doivent être éliminées. La seconde condition - positive et constructive, conséquence de la première - consiste en ce que la volonté humaine ne soit mue, en tout et pour tout, que par la seule volonté de Dieu. Cette dernière se réalisa si bien dans l'âme très pure de l'Immaculée qu'il n'y eut jamais, en elle, la moindre ombre d'attache, même minime, à la créature, donc "il n'y eut jamais, dans son âme, l'impression d'une créature" qui pût la pousser à agir mais, toute prise par l'amour divin, elle n'agissait que sous l'impulsion et la motion du Saint-Esprit. »

    Colloque

    « Ô Marie, Mère de Dieu et ma Mère, quelle lumière, quel réconfort m'apportent votre douce image ! Vous, la plus belle, la plus sainte et la plus pure parmi toutes les créatures, vous, la "pleine de grâces", qui en étiez tellement pleine, que vous avez mérité de porter en vous l'Auteur et la source de toute grâce, vous ne dédaignez pas de vous offrir à moi, pauvre créature, qui connais le péché et ses misères, comme modèle de pureté, d'amour, de sainteté !

    Si les privilèges de votre Conception immaculée et de votre Maternité divine sont inimitables, vous les cachez cependant sous une vie tellement simple, tellement humble, qu'elle enlève toute crainte de m'approcher de vous, de vous demander de me prendre par la main, pour m'aider à gravir avec vous, la montagne de la perfection. Oui, vous êtes la Reine du ciel et de la terre, mais vous êtes plus Mère que Reine, c'est pourquoi vous m'encouragez vous-même à recourir à vous en me disant : "Ô mon fils, écoutez-moi ; heureux ceux qui gardent mes voies... Celui qui m'aura trouvée, trouvera la vie et il puisera le salut dans le Seigneur" (Missel Romain). Et moi, j'emprunte le cri de l’Église pour vous répondre : "Attirez-moi à votre suite, ô Vierge Immaculée, je courrai à l'odeur de vos parfums" (Bréviaire).
    [...]

    Ô Vierge Immaculée, faites-moi comprendre, à moi qui suis si indocile, si lent et avare dans le don de moi-même, si plongé dans les choses terrestres, combien mon cœur doit être pur pour ne jamais rien refuser au Seigneur, pour pouvoir répéter toujours avec vous le "fiat" d'une âme docile et pleinement disponible.

    Que mon esprit soit éclairé par la lumière qui émane de votre pureté resplendissante, afin qu'aucun attachement, aucune affection terrestre ne demeure ancrée en moi et m'empêche de mener une vie de réelle et pleine consécration à mon Dieu. »

    P. Gabriel de Ste Marie-Madeleine, Intimité Divine Tome I (L'Immaculée Conception & Colloque), Monastère des Carmélites Déchaussées, Librairie du Carmel, 1963.

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  • Méditation : la lecture spirituelle

    « L'un des exercices de piété, qui de tout temps, ont été le plus recommandés à ceux qui s'appliquent au service de Dieu est la lecture spirituelle. Saint Paul écrivait à Timothée : "Applique-toi à la lecture" (I Tim. IV, 13). Et lui parlant des saints livres : "Toute Écriture divinement inspirée, lui disait-il, est utile pour enseigner, pour convaincre, pour former à la justice, afin que l'homme soit parfait, apte à toute bonne œuvre." (II Tim III, 16)...
    La lecture des livres saints et des livres de piété éclaire et instruit, elle nourrit et développe la foi, elle excite en nos âmes de saints désirs, de douces espérances et une noble ardeur... Nos travaux, nos affaires, les nouvelles et les bruits du monde occupent trop souvent notre esprit, et détournent de Dieu et étouffent les pensées saintes ; les pieuses lectures réveillent en nous l'amour divin et nous ramènent à Dieu...

    Quand on a expérimenté qu'un livre nous fait beaucoup de bien, il est bon d'y revenir plus tard ; on trouvera, en faisant ainsi, beaucoup plus de profit qu'en lisant d'autres ouvrages qui flatteraient peut-être la curiosité, mais donneraient moins de lumière et de réconfort. Les très bons livres gagnent à être relus ; on les comprend souvent mieux et on les savoure davantage à une seconde lecture... Même la première fois qu'on lit, il importe de lire attentivement, lentement, de façon à bien comprendre et à se pénétrer des vérités qui sont présentées...

    Il ne suffit pas de lire... Il faut lire avec piété et en esprit de prière, "en cherchant moins à acquérir de la science qu'à goûter les choses divines" dit saint Bernard. On doit donc, avant de faire la lecture spirituelle, élever son cœur à Dieu et Lui demander ses lumières, disant comme Samuel : "Parlez, Seigneur, votre serviteur écoute"...
    Puis il faut lire avec foi et respect, avec docilité et avec un vif désir de tirer profit des leçons qui vont être offertes...

    On lira avec plus de profit si on évite l'empressement et la curiosité et si pendant la lecture on s'arrête de temps à autre pour méditer et savourer les bonnes choses qu'on rencontre et pour demander intérieurement la grâce de bien suivre les conseils donnés : "Les Saints, dit Rodriguez, nous conseillent de faire en lisant ce que les oiseaux font en buvant : ils boivent à plusieurs reprises, et toutes les fois qu'ils boivent, ils lèvent la tête au ciel." (Ve Traité ch. 28)... La lecture pratiquée en esprit de prière rapproche de Dieu ; elle est avec l'oraison le principal aliment de la vie intérieure. »

    Auguste Saudreau (1859-1946), Manuel de spiritualité (ch. XXIX), Paris - Arras - Angers, Charles Amat - Brunet - G. Grassin, 1920.
    (Le P. Saudreau fut aumônier des religieuses du Bon Pasteur à Angers, de 1895 à sa mort)

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  • Méditation : l'oeuvre de Dieu

    « Chacun de nous est comme un pauvre misérable à qui l'artiste divin propose de faire un chef-d'oeuvre chez lui. Il suffit au Maître qu'on lui ouvre la porte de la chaumière et qu'on le laisse travailler. Lorsque le pauvre réduit sera transformé en un palais magnifique, ne sera-t-il pas vrai de dire que l'artiste a tout fait, lui seul ? Il a tout fait gratuitement en vérité et le petit pauvre devenu riche sentira qu'il n'est pour rien dans sa richesse. Il n'a rien fait dans l'oeuvre, absolument rien.

    La condition qui lui a été imposée n'est rien, mais tout rien qu'elle soit, son importance est immense. Ouvrir la porte, c'est être attentif aux moindres impulsions de la grâce et y correspondre. L'ouvrir tout de suite et tout grand, c'est avoir la volonté souple et forte, prête à tout. Et puis, le laisser faire, c'est accepter de voir détruire sous ses yeux sa propre maison, c'est ne faire aucune résistance à tout ce qu'il veut. Tout cela n'est rien, mais comme il faut être fidèle cependant pour correspondre pleinement.

    La vérité, c'est que la part de Dieu et celle de l'homme sont différentes. Chacun dans sa sphère doit tout faire. Dieu, lui, n'y manque jamais, pourvu que nous le lui permettions. De là vient que notre correspondance a une importance de nécessité dans l'oeuvre de notre sanctification, tout en n'ayant dans cette oeuvre qu'une place de néant. »

    "Consummata" (Marie-Antoinette de Geuser), Lettre à sa cousine Thérèse, 9 février 1917, in Raoul Plus, "Vie" (ch.VI,I), Apostolat de la Prière, Toulouse, 1928.

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    Chaumière à la tombée du jour, Vincent Van Gogh (1885)

  • Méditation : laisser régner Jésus en nous

    « Que Jésus règne à jamais en souverain Maître dans votre âme. Soyez docile et souple entre ses mains. Vous savez ce qu'il faut pour cela : se tenir en paix et en tout repos ; ne s'inquiéter jamais et ne se troubler de rien ; oublier le passé ; vivre comme s'il n'existait pas d'avenir ; vivre pour Jésus dans le moment qu'on vit, ou plutôt vivre comme si l'on n'avait pas de vie en soi, mais laisser Jésus vivre à son aise ; marcher ainsi, en toute circonstance et rencontre, sans crainte et sans souci, comme cela convient aux enfants de Jésus et de Marie ; ne penser jamais à soi volontairement ; abandonner le soin de notre âme à Jésus seul [...] elle lui appartient ; c'est donc à lui à en avoir soin, puisqu'elle est sa propriété.

    Ne craignez pas tant le jugement d'un si doux Maître. Généralement, bannissez toute crainte et remplacez ce sentiment par l'amour : en tout cela agissez doucement, suavement, posément, sans vivacité, sans emportement ; faites le mort quand besoin est, marchant ainsi en toute suavité, abandon et pleine confiance. Le temps de cet exil se terminera, et Jésus sera à nous et nous à lui. Alors chacune de nos tribulations sera pour nous une couronne de gloire, que nous mettrons sur la tête de Jésus ; car toute gloire lui appartient à lui seul. »

    Vénérable François Libermann (1802-1852), Lettres spirituelles du vénérable Libermann Tome I, (Lettre à un séminariste, 1839), Paris, Librairie Poussielgue Frères, s.d.

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    (Crédit photo)

  • 30 novembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Appel des premiers apôtres : Pierre, André, Jacques et Jean (Mt 4, 18-22)

    « Voyez la foi et la docilité des disciples. C’est pendant qu’ils jettent leurs filets, c’est au milieu de leur travail que Jésus leur parle; or, vous savez combien la pêche est une occupation attrayante, et, à peine ont-ils entendu son ordre, qu’ils le suivent sans différer, sans hésiter. Ils ne disent point : Nous allons seulement jusqu’à la maison, pour faire les derniers adieux à nos proches. Ils quittent tout dès l’heure même et font ce qu’Elisée fit autrefois à l’égard d’Elie. C’est ainsi que Jésus-Christ exige de nous une obéissance prompte et parfaite, et qui exclut tout retard quand même les empêchements les plus forts nous retiendraient. C’est ainsi qu’un autre de ses disciples l’ayant prié de le laisser aller ensevelir son père, il le lui refusa, pour nous apprendre que de toutes les oeuvres la plus nécessaire c’est de le suivre. Si, vous me dites que la promesse qu’il leur faisait était grande, je vous répondrai que je les en admire davantage, eux qui, sans avoir encore vu aucun miracle de Jésus, ne laissèrent pas d’ajouter foi à une si grande promesse et de tout quitter pour le suivre. Car ils crurent que les mêmes paroles qui avaient été comme l’hameçon qui les avait pris, leur serviraient d’un hameçon à leur tour, pour prendre et convertir un jour tous les autres hommes. Ce tut donc là la promesse qu’il fit à saint Pierre et à saint André ; car pour saint Jacques et saint Jean, il ne leur promet rien de semblable, parce que l’exemple de l’obéissance de ces deux premiers leur avait déjà comme ouvert le chemin de la foi ; d’ailleurs ils avaient déjà entendu de grandes choses sur le compte du Sauveur. Mais considérez avec quelle exactitude l’Evangile nous marque leur pauvreté ! »

    Saint Jean Chrysostome, extrait de l'Homélie XIV (2) sur Saint Matthieu, in "Oeuvres complètes" Tome VII, traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, 1865.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • 8 octobre : Méditation

    « Ce qui démontre la grandeur de la religion, c'est qu'elle se traduit nécessairement dans la vie d'un homme par la fidélité. La vertu de religion exige la fidélité, elle n'existe que dans la fidélité.
    Mais avons-nous encore le sens de la fidélité ? Si l'infidélité est la plus basse des faiblesses, il faut penser que, par contrecoup, la fidélité vaut tout le reste, puisqu'elle assure la continuité de tous les dons, depuis la simple docilité de l'esprit, jusqu'à l'offrande la plus profonde du coeur. Que seraient les meilleurs dons, s'ils étaient un jour retirés, par ennui ou par faiblesse ?
    Il y a une fidélité à servir, et aussi une fidélité dans le consentement à recevoir. Puiser encore au même tonneau, quand le bon vin du début devient progressivement du vinaigre, c'est fidélité. Or, quel vin ne devient, un jour au l'autre, vinaigre ? Quelle terre promise ne se change en désert ? »

    Père Jérôme (Jean Kiefer, 1907-1985), Dieu notre Père et Ami - Théologie spirituelle I, Parole et Silence, 1999.

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