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piété

  • Méditation - les vacances, du temps pour la lecture

    « L'un des exercices de piété, qui de tout temps, ont été le plus recommandés à ceux qui s'appliquent au service de Dieu est la lecture spirituelle. Saint Paul écrivait à Timothée : "Applique-toi à la lecture" (I Tim, IV, 13). Et lui parlant des saints livres : "Toute Écriture divinement inspirée, lui disait-il, est utile pour enseigner, pour convaincre, pour former à la justice, afin que l'homme soit parfait, apte à toute bonne œuvre." (II Tim, III, 16)...
    La lecture des livres saints et des livres de piété éclaire et instruit, elle nourrit et développe la foi, elle excite en nos âmes de saints désirs, de douces espérances et une noble ardeur... Nos travaux, nos affaires, les nouvelles et les bruits du monde occupent trop souvent notre esprit, et détournent de Dieu et étouffent les pensées saintes ; les pieuses lectures réveillent en nous l'amour divin et nous ramènent à Dieu...

    Quand on a expérimenté qu'un livre nous fait beaucoup de bien, il est bon d'y revenir plus tard ; on trouvera, en faisant ainsi, beaucoup plus de profit qu'en lisant d'autres ouvrages qui flatteraient peut-être la curiosité, mais donneraient moins de lumière et de réconfort. Les très bons livres gagnent à être relus ; on les comprend souvent mieux et on les savoure davantage à une seconde lecture... Même la première fois qu'on lit, il importe de lire attentivement, lentement, de façon à bien comprendre et à se pénétrer des vérités qui sont présentées...

    Il ne suffit pas de lire... Il faut lire avec piété et en esprit de prière, "en cherchant moins à acquérir de la science qu'à goûter les choses divines" dit saint Bernard. On doit donc, avant de faire la lecture spirituelle, élever son cœur à Dieu et Lui demander ses lumières, disant comme Samuel : "Parlez, Seigneur, votre serviteur écoute"...
    Puis il faut lire avec foi et respect, avec docilité et avec un vif désir de tirer profit des leçons qui vont être offertes...

    On lira avec plus de profit si on évite l'empressement et la curiosité et si pendant la lecture on s'arrête de temps à autre pour méditer et savourer les bonnes choses qu'on rencontre et pour demander intérieurement la grâce de bien suivre les conseils donnés : "Les Saints, dit Rodriguez, nous conseillent de faire en lisant ce que les oiseaux font en buvant : ils boivent à plusieurs reprises, et toutes les fois qu'ils boivent, ils lèvent la tête au ciel." (Ve Traité, ch. 28)... La lecture pratiquée en esprit de prière rapproche de Dieu ; elle est avec l'oraison le principal aliment de la vie intérieure. »

    Auguste Saudreau (1859-1946), Manuel de spiritualité (ch. XXIX), Paris - Arras - Angers, Charles Amat - Brunet - G. Grassin, 1920.

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  • Méditation - Prière pour demander à Dieu la lumière

    « Eclairez-moi intérieurement, ô bon Jésus ! Faites luire votre lumière dans mon cœur et dissipez toutes ses ténèbres. Arrêtez mon esprit qui s'égare et brisez la violence des tentations qui me pressent. Déployez pour moi votre bras et domptez ces bêtes furieuses, ces convoitises dévorantes, afin que je trouve la paix dans votre force et que sans cesse vos louanges retentissent dans votre sanctuaire, dans une conscience pure. Commandez aux vents et aux tempêtes ; dites à la mer : Apaise-toi ; à l'aquilon : Ne souffle point, et il se fera un grand calme.

    Envoyez votre lumière et votre vérité pour qu'elles luisent sur la terre ; car je ne suis qu'une terre stérile et ténébreuse jusqu'à ce que vous m'éclairiez. Répandez votre grâce d'en haut, versez sur mon cœur la rosée céleste, épanchez sur cette terre aride les eaux fécondes de la piété, afin qu'elle produise des fruits bons et salutaires. [...]

    Enlevez-moi, détachez-moi de toutes les fugitives consolations des créatures, car nul objet créé ne peut satisfaire ni rassasier pleinement mon cœur. Unissez-moi à vous par l'indissoluble lien de l'amour, car vous suffisez seul à celui qui vous aime, et tout le reste sans vous n'est rien. »

    Imitation de Jésus-Christ, Livre deuxième (3), Traduction de l'Abbé Félicité de Lamennais.

    Texte intégral de l'Imitation en ligne : format pdf (à télécharger) - format html (pages web)

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  • Méditation - De la tendresse

    « La sainte enfance de Jésus nous prêche la tendresse ; la tendresse est partout, dans la Passion, dans le Saint-Sacrement, dans le Sacré-Cœur. Mais jetez les yeux sur la vie de Jésus parmi les hommes, et vous verrez plus clairement ce que c'est que cette tendresse. D'abord la tendresse était répandue sur toute la personne intérieure de Notre-Seigneur. Le récit du dimanche des Rameaux en est un exemple. Voyez ensuite la manière dont il traitait ses disciples, les pécheurs, et ceux que l'affliction ou le chagrin jetait sur son chemin. Il n'éteignait pas la lampe mourante, il n'écrasait pas le roseau brisé. Tel était le véritable portrait du Sauveur. Il y avait de la tendresse jusque dans ses regards, comme lorsqu'il regarda un jeune homme et se prit à l'aimer ; saint Pierre fut aussi converti par un regard. Toutes ses paroles étaient pleines de tendresse. Le ton de ses paraboles, ses sermons, d'où la terreur est bannie, enfin l'abîme de pardons qu'ouvrent ses enseignements, tout le prouve. Il ne mettait pas moins de tendresse en répondant aux questions, comme en ce jour où il fut accusé d'être possédé du démon, et lorsqu'il fut frappé au visage. Il n'est pas jusqu'à ses reproches qui ne respirassent la tendresse, témoin la femme adultère, Jacques et Jean, et la Samaritaine, et Judas. Son zèle n'était pas moins tendre, lorsqu'il reprenait les deux frères qui auraient voulu faire descendre le feu du ciel sur un village de Samarie, et lorsque, saisi d'une divine indignation, il purifia le temple des voleurs qui le déshonoraient.
    Maintenant, si Notre-Seigneur est notre modèle, si son esprit est le nôtre, la tendresse chrétienne doit naturellement faire une profonde impression sur notre vie spirituelle, et, pour parler proprement, en constituer le principal caractère. Sans tendresse, nous ne posséderons jamais cet esprit de générosité avec lequel nous devons servir Dieu. Elle est aussi nécessaire à notre vie intérieure et à nos rapports avec Dieu qu'à notre vie extérieure et à nos rapports avec les autres hommes ; or, il y a un don du Saint-Esprit, la piété, qui a pour objet spécial de conférer cette tendresse. »

    R.P. F.W. Faber (1814-1863), Progrès de l'âme dans la vie spirituelle (chap.V), traduit de l'anglais par M. F. de Bernardt, nouvelle édition, Paris, Téqui, 1928 (Ed. or. 1856).

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  • Méditation - Les exercices de piété

    « Pour vos exercices de piété, je ne vois que deux choses : l'une est de souffrir en paix l'ennui, la sécheresse et la distraction quand Dieu l'envoie, alors elle fait plus de bien que toutes les lumières, les goûts et les sentiments de ferveur ; l'autre est de ne se procurer jamais par infidélité cette espèce de distraction.

    ll faut se donner quelques amusements pour se délasser l'esprit ; mais il faut se les donner par pure complaisance, dans le besoin, comme on fait jouer un enfant. ll faut un amusement sans passion : il n'y a que la passion qui dissipe, qui dessèche et qui indispose pour la présence de Dieu. Prenez sobrement les affaires ; embrassez-les avec ordre, sans vous noyer dans les détails, et coupant court avec une décision précise et tranchante sur chaque article.

    Réservez-vous du temps pour être avec Dieu. Soyez-y dans la société la plus simple, la plus libre et la plus familière. Faites de toutes choses matière de conversation avec lui ; parlez-lui de tout selon votre cœur, et consultez-le sur tout ; faites taire vos désirs, vos goûts, vos aversions, vos préjugés et vos habitudes. Dans ce silence de tout vous-même, écoutez celui qui est la parole et la vérité : Audiam quid loquatur in me Dominus (1). Vous trouverez qu'un quart d'heure sera facilement rempli dans une telle occupation. Ne cherchez point plus qu'il ne faut dans l'oraison. Quand vous ne feriez que vous ennuyer avec Dieu, pour l'amour de lui, et que laisser tomber vos distractions quand vous les apercevez, sans vous rebuter de leurs importunités, ce serait beaucoup. ll faut une grande patience avec vous-même. Soyez gai, sans vous livrer avec passion à vos goûts. Il faut vous ménager sans vous flatter, comme vous ménageriez sans flatterie un bon ami que vous craindriez de gâter. La vraie charité place tout dans son ordre, et soi comme les autres. Point de tristesse, point d'évaporation, point de gêne, point de hauteur ni de mollesse. Pendant que vous êtes seul en liberté et en repos, accoutumez-vous à être souvent avec Dieu, en rappelant sa présence dans les occupations extérieures. Dès que vous sentez que quelque occupation vous passionne, flatte votre amour-propre, et vous éloigne de Dieu, interrompez-la : vous la reprendrez, s'il le faut, quand la passion n'y entrera plus. »

    1. Ps. 85 (84), 9 : "J'écouterai ce que le Seigneur va me faire entendre".

    Fénelon (1651-1715), Lettre 232 (Au Vidame d'Amiens, fils puiné du Duc de Chevreuse), 13 septembre 1710, in "Œuvres de Fénelon" Tome Cinquième, A Paris, Chez Lefèvre, Éditeur, 1858.

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  • Méditation - La piété filiale

    « Ah ! jamais il ne fut plus nécessaire de montrer aux hommes la bonté de Dieu et de leur apprendre que le seul moyen d'être heureux est de l'aimer comme un père ! Pour donner cet enseignement d'une manière efficace, il faut mettre sous leurs yeux les heureux effets de la piété. Nous ne parlons pas d'une piété de pratiques extérieures, mais d'une piété filiale. Celle-là seule dilate le cœur, le remplit de paix et le rend joyeux. Elle exerce un attrait irrésistible et son influence pour convertir les âmes est plus efficace que celle des plus beaux sermons.
    Mais cette piété est rare et la cause en est dans la contagion épidémique produite par l'orgueil des savants. Peu de chrétiens échappent à cette contagion. A force d'entendre vanter la science, ils ouvrent leur esprit à une curiosité scientifique qui les suit partout, même dans leurs rapports avec Dieu. Ils perdent alors la simplicité de la foi. Au lieu de prier, ils raisonnent. Cela ne les rend pas plus savants, et cela les prive de toutes les consolations de la piété.
    Le pieux auteur de l'Imitation, entreprenant d'enseigner aux âmes le chemin de la sainteté, commence par les mettre en garde contre les dangers de la curiosité de l'esprit, même quand elle s'exerce uniquement en matière religieuse. Il insiste sur ce point dans les trois premiers chapitres de son livre. Écoutons-le.

    Chapitre I, verset 3 : « Que vous sert de parler savamment de la Trinité, si, n'étant pas humble, vous vous rendez désagréable à la Trinité ? - Non, ce ne sont pas des paroles sublimes qui sanctifient l'homme et qui le justifient ; c'est la vie vertueuse qui le rend ami de Dieu. »
    Chapitre II, verset 1 : « Un pauvre paysan qui sert bien Dieu, vaut sans doute beaucoup mieux qu'un philosophe superbe, qui, négligeant les affaires de son salut, s'occupe à considérer le cours des astres. »
    Verset 2 : « Il y a plusieurs choses dont la connaissance ne sert guère ou point du tout au salut. »
    Verset 3 : « Si vous voulez que ce que vous apprenez et ce que vous savez vous soit utile, prenez plaisir à être inconnu et à n'être compté pour rien dans le monde. »
    Chapitre III, verset 4 : « L'humble connaissance de soi-même est une voie plus sûre pour aller à Dieu, que la recherche d'une science profonde. - Ce n'est pas qu'il faille blâmer la science ou la simple connaissance des choses : elle est bonne, considérée en elle-même et selon l'ordre de Dieu ; mais il faut toujours lui préférer une conscience pure et une vie vertueuse. »

    La Vérité elle-même, c'est-à-dire le Saint-Esprit, parle directement à l'âme. Il ne parle pas à l'esprit mais au cœur ; il ne met pas dans l'intelligence des vérités particulières, mais il met dans l'âme de l'amour. Il lui imprime un grand sentiment de Dieu, de ses perfections infinies et surtout de sa bonté. L'âme sous ces impressions comprend d'une manière pratique son néant, son indignité, ses ignorances et ses impuissances. Elle devient alors petite à ses propres yeux, et elle se relève en voyant que le Père céleste ne dédaigne pas de l'aimer et de l'adopter comme sa fille. Voilà comment se forme et se développe en nous la piété filiale. Elle n'est pas le fruit de notre science, mais de l'humilité et de la simplicité de notre foi. »

    P. Ludovic de Besse OFM Cap (1831-1910), La Science du Pater (Première Partie, V), Nouvelle édition, Société et Librairie S. François d'Assise, Paris - J. Duculot, Editeur, Gembloux (Belgique), 1929.

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    Pino Daeni (1939-2010), Instinct maternel
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    « Seigneur, je n'ai pas le cœur fier,
    ni le regard hautain.
    Je n'ai pas pris un chemin de grandeurs
    ni de prodiges qui me dépassent.

    Non, je tiens mon âme en paix et silence ;
    comme un petit enfant contre sa mère,
    comme un petit enfant, telle est mon âme en moi. »

    Ps 131 (130), 1-2.
  • Méditation - Prière au Père des miséricordes

    « Dieu tout-puissant, Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Vous qui êtes clément, usez envers moi de miséricorde, car je Vous offre pieusement ce que je pourrais trouver de plus précieux ; tout ce qu'il me fut donné de trouver de plus cher pour Vous, je Vous le présente en suppliant. Il ne me reste rien que je n'aie offert à votre Majesté ; il ne me reste rien, désormais, à ajouter, puisque je Vous ai envoyé mon espérance, mon avocat, votre Fils bien-aimé. J'ai envoyé votre glorieux Fils comme Médiateur entre Vous et moi, je Vous L'ai envoyé comme intercesseur par lequel j'espère obtenir le pardon. Je Vous ai envoyé ce Verbe que Vous avez donné pour réparer mes fautes, et je Vous expose la Passion que votre très saint Fils a endurée pour moi. Telle est la sainte victime que je Vous offre pour Vous apaiser, afin que Vous me soyez propice. Mon injustice est grande, en vérité, mais bien plus grande est la justice de mon Sauveur. Autant Dieu est supérieur à l'homme, autant ma malice est inférieure à sa bonté, tant en qualité qu'en quantité.

    Quelle faute l'homme pourrait-il avoir commise qui n'ait été expiée par le Fils de Dieu fait Homme ? Quel est l'orgueil qui puisse se gonfler assez démesurément, pour n'être pas abattu par tant d'humilité ? En vérité, ô mon Dieu, si l'on pesait les délits de l'homme pécheur, et la grâce du Dieu Rédempteur, on trouverait que la différence égale non seulement la distance de l'orient à l'occident, mais celle qui sépare l'enfer du plus haut des cieux. Créateur excellent de la lumière, ah ! par les douleurs immenses de votre Fils bien-aimé, pardonnez-moi mes péchés ! Faites, ô Seigneur, que sa piété vainque mon impiété ; que sa modestie paye pour ma perversité ; que mon irascibilité soit dominée par sa mansuétude. Puisse son humilité détruire mon orgueil, sa patience, mon impatience, sa bénignité, ma dureté, son obéissance, ma désobéissance, sa tranquillité, mon inquiétude, sa douceur, mon amertume ! Que sa charité efface ma cruauté ! (St Augustin) »

    P. Gabriel de Ste Marie-Madeleine O.C.D., Intimité Divine - Méditations sur la vie intérieure pour tous les jours de l'année, Tome I (5e Dimanche après Pâques, Colloque), Monastère des Carmélites Déchaussées, Alost (Belgique) - Librairie du Carmel, Paris, 5ème éd., 1963 (1ère éd. 1955).

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  • Méditation - Saint Joseph, miroir de la paternité éternelle

    « Dieu a confié à saint Joseph, non seulement ce qu'il y a de plus précieux dans tout l'univers, mais ce qui dépasse le prix de tous les univers possibles : Jésus, son Fils ; Marie, sa mère. Joseph est l'époux de Marie ; il est le père putatif, le père légal, le père par adoption et par amour, le père nourricier de Jésus. Il est le lieu vivant où vivront Jésus et Marie ; le cadre libre, animé, aimant où ils se mouvront ; le firmament sans nuage où ils brilleront. Lui-même ne brillera point, mais il fera briller ces deux astres, dont sa vie et son coeur sont comme l'atmosphère et la sphère. Il y a une analogie frappante entre la vie et l'âme de Joseph et le sein du Père éternel. Ce sein du Père est le lieu incréé où naît, s'épanouit et se consomme le mystère tout entier de Jésus et Marie ; l'âme et la vie de saint Joseph sont, à leur manière, le lieu créé où ce même mystère adorable se pose, demeure et grandit. Le mystère, il est vrai, se couronne en dehors de Joseph, puisque le saint Patriarche disparaît avant la Passion du Sauveur, et très probablement vers la fin de sa vie cachée ; mais il ne se consomme ainsi hors de lui, que pour avoir été préparé en lui, protégé, conservé et comme couvé par lui.

    Posé l'ordre établi par Dieu, sans saint Joseph rien ici ne pouvait aboutir. Il n'est assurément ni la source ni le fleuve de la Rédemption ; mais il est la terre docile et ouverte qui permet à la source de jaillir et au fleuve de s'écouler. Qui dira la grandeur, la beauté, la sainteté d'une vie assortie ainsi par Dieu même à un pareil mystère ? Si on dore avec tant de soin l'intérieur de ces coupes sacrées qui, chaque matin, durant quelques instants, doivent contenir le sang de la Victime Eucharistique, comment le Saint-Esprit a-t-il dû revêtir de pureté, de justice, de charité surtout ; comment a-t-il dû transformer en amour, en religion, en humilité, en piété fervente, en dévouement sans bornes, non seulement l'intérieur de cet être, mais tout cet être destiné et consacré à servir de lieu humain, de demeure, d'abri, de garantie, à l'ineffable vie de Jésus et de la Très Sainte Vierge ? Oui, cette paternité de Joseph au regard de Jésus est le miroir de la paternité éternelle ; elle en reflète l'autorité, l'imperturbable sérénité, l'immensité, la suavité. »

    Mgr Charles Gay (1815-1892), Élévations sur la vie et la doctrine de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Tome I (Vingt-deuxième élévation), Oudin Frères, Poitiers - Paris, 1879.

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  • Méditation - Cultivons la piété

    « Entre la foi religieuse et la charité des bonnes œuvres, qui, sous l'impulsion de la foi, révèle toute la bonté du cœur, entre ces deux puissances d'une trinité sainte aussi, il y a un élément auquel il faut faire place, un élément qui n'est ni la foi raisonnée, ni la charité extérieure, mais le foyer des deux autres, leur source, leur mobile et leur récompense : c'est la piété, qui rend Dieu sensible au coeur et concentre en elle-même son immense amour. Il y a aussi du temps, des soins, de l'ardeur à donner au développement de cette faculté aimante, qui a, comme toutes les autres, ses différents degrés de croissance, ses phases et son expression exclusive, la prière. [...] En tout, comme c'est dans la piété qu'il faut reconnaître le moteur le plus agissant, la puissance qui crée, qui inspire et qui régularise, c'est son accroissement qu'il importe de poursuivre. A mesure que la vie avance, tout y devient difficile : les besoins sont plus grands, plus compliqués, les ressources moindres ; la patience, la persévérance, le courage, la confiance y sont mis à l'épreuve sous des conditions tellement redoutables quelquefois, que, plus jeune, on n'aurait pu même en soutenir la pensée. Comment affronterait-on de si grands dangers qui menacent tout ce qui vit, et bien plus encore ceux qui marchent dans la voie étroite, si l'on ne sentait vivre au fond de soi-même celui qui nous encourage et nous défend ! »

    Madame Sophie Swetchine (1782-1857), extraits de la Lettre du 15 juillet 1838 au Vicomte Armand de Melun (1807-1877), in "Lettres de Madame Swetchine" publiées par le Comte Alfred de Falloux, Troisième édition, Tome II, Paris, A. Vaton, 1864.

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  • Méditation - De la connaissance et de l'imitation des Saints

    (suite et fin de la méditation des mardi 5 et mercredi 6 juillet)

    « Tout ce que nous venons de dire suppose deux choses : la première, qu'on lit la vie des saints ; la seconde, qu'on les imite. Les connaître, c'est le fondement de l'amour qu'on leur doit porter ; les imiter, c'en est le comble.
    On ne peut pas trop vous conseiller de lire la vie des saints. C'est la grande école ; c'est l’Évangile vivant, c'est le christianisme en action, c'est la moisson sortant incessamment de ce grain de froment divin jeté en terre pour y mourir, et qui s'appelle Jésus. [...]
    Quant à l'imitation des saints, on pourrait dire que c'est presque à quoi se réduit tout le christianisme ; et puisque ce dont il s'agit surtout ici, c'est de l'amour qui leur est dû, il est clair que cet amour ne serait ni vrai, ni utile, s'il n'aboutissait pas à cette ressemblance ; d'autant que rien ne saurait leur causer plus de joie.

    Toutefois, soit pour l'imitation de leurs vertus, soit pour la lecture de leur vie, je vous dois un conseil d'une extrême importance. C'est une réserve, et cependant ne la redoutez point ; comme c'est la vérité qui la fait, elle ne va qu'au profit de l'amour.
    Il s'agit, même en eux, surtout en eux, de chercher définitivement et d'imiter principalement Notre-Seigneur. C'est à lui seul que Dieu entend nous voir semblables. Jésus est l'image divine absolue, par suite le type universel, celui sur lequel nous sommes créés, celui sur lequel nous sommes régénérés. Aussi saint Paul l'atteste : c'est notre conformité avec lui qui est la forme même de notre prédestination (1). « Seigneur Jésus », lui chante chaque jour l’Église, en son hymne angélique, « vous êtes le seul saint (2) ». Les autres sont saints sans doute, mais d'une sainteté qu'ils lui empruntent et qui se mesure précisément à leur ressemblance avec lui. [...] Où il vous semble ne le trouver point, passez ; où vous le trouvez, demeurez, ne vous attachant définitivement qu'à lui seul. L'abeille qui se repose successivement sur les fleurs d'un parterre, n'y cherche rien que son butin : le butin pris, elle s'envole ; faites ainsi pour les saints ; ils sont les fleurs du jardin de Dieu : butinez-y Jésus. Vous ne pouvez leur faire ni un honneur plus grand, ni une joie plus exquise, ni tirer de vos rapports avec eux un profit plus intelligent. Ils ne regardent que lui ; ils ne se regardent qu'en lui ; ils ne vous appellent à eux que pour vous mener à lui : il est leur unique titre à réclamer votre attention, votre piété, votre étude ; et il n'y en a pas un seul qui ne vous dise avec saint Paul : « Imitez-moi, mais comme moi-même j'imite Jésus (3) ». Car, en somme, c'est de Jésus seul qu'il s'agit au ciel et sur la terre : il est l'Alpha et l'Oméga, le principe et la fin, la gloire de Dieu et celle des hommes, leur joie commune et éternelle. »

    1. Rom. VIII, 29,30. - 2. Tu solus sanctus. Hymn. ang. - 3. I Cor. IV, 16.

    Mgr Charles Gay (1814-1891), De la vie et des vertus chrétiennes considérées dans l'état religieux, Tome III (chap. XVII), H. Oudin Frères, Poitiers - Paris, Huitième édition, 1878.

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    Fra Angelico (1387-1455), Le Christ glorifié dans la Cour céleste
    Prédelle du retable, dit Pala di Fiesole, du couvent San Domenico de Fiesole (détail)
    National Gallery, Londres (GB)

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  • Méditation : Avons-nous "bon caractère" (3) ?

    (Suite et fin de la méditation des mercredi 16 & jeudi 17 décembre)

    « 3° Il s'applique à faire le bonheur des autres. - Car le bon caractère est prévenant, ingénieux, généreux. D'abord il s'interdit de mal penser des gens ; et cette bienveillance qu'il entretient au fond du cœur répand sur son visage tant de sympathie, dans son regard tant de franchise, sur ses lèvres un si bon sourire, qu'il porte la joie dans les milieux qu'il fréquente. Il a toutes les divinations du bon cœur ; c'est pourquoi il dit à propos les paroles qui font plaisir et dilatent l'âme ; il ne flatte pas, et cependant il contente ; il fait visite au moment opportun ; il écrit dans des termes qui touchent ; il connaît les heures pénibles pour s'y associer ; il soupçonne les nécessités humiliantes, et il y pourvoit avec discrétion. On peut lui demander des services ; il se donne sans discuter ; il ne connaît point ces premiers mouvements d'une âme qui ne se donne que par force ; la spontanéité de son dévouement en centuple le prix. Il ne calcule ni ce qu'il sacrifie, ni ce qui pourra lui en revenir ; il est joyeux et désintéressé dans ses dons...

    Mon Dieu, que je suis loin de ce caractère idéal ! Tous ces traits de lumière me confondent. Je comprends que vous ne vouliez que des chrétiens formés sur ce modèle. Que faut-il donc penser de tant d'âmes dévotes, qui aiment à ce qu'on nimbe leur front de l'auréole de la sainteté, parce qu'elles vont à la messe, parce qu'elles communient, parce qu'elles font des retraites annuelles, parce qu'elles sont affiliées à toutes les confréries, parce qu'elles sont revêtues de toutes les médailles et de tous les scapulaires, - et qui ne travaillent nullement à la réforme de leur caractère, qui se froissent de la moindre égratignure, qui font le tourment de tous ceux qui les approchent, qui n'imposeraient jamais un sacrifice à leur farouche égoïsme pour être utiles ou agréables au prochain ? Il y a chez elles un vernis de religion ; mais, la vertu n'y étant pas, la vraie religion en est absente. Que je comprenne donc, ô mon Dieu, que c'est la vertu qui vous honore et qui nous sauve, et faites, Seigneur, que désormais, en formant mon caractère sur le modèle que vous m'avez donné, je fasse marcher la pratique des vertus de pair avec les exercices de la piété. »

    J. Guibert, Retraite spirituelle, Treizième méditation (III), Paris, Librairie Vve Ch. Poussielgue, 1909.

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  • Méditation - Saint Louis : Piété et Justice

    « Saint Louis a conservé l'esprit d'oraison, l'élévation et l'union continuelle de son âme avec Dieu, dans la multiplicité des affaires et des occupations extérieures. Son règne était appuyé sur ces deux colonnes : la piété et la justice. Par la piété, il a honoré Dieu, il l'a servi et aimé, il a procuré par tout le monde l'accroissement de sa gloire, de son amour, de son service ; de cette piété naissait sa justice, qui l'appliquait tout au prochain pour Dieu ; par elle il a gouverné ses sujets, établi des lois saines, soulagé les pauvres et les affligés, réprimé les rebelles, et fait rendre à chacun ce qui lui appartenait. L'intrépidité de son courage a paru, non seulement dans le succès de ses armes contre les infidèles, mais aussi dans sa captivité, dans ses souffrances, dans sa patience, au milieu des plus grandes peines ; car étant vaincu, il s'est montré invincible et est demeuré victorieux de soi-même, du monde et du démon ; étant captif, il a délivré les captifs infidèles de la tyrannie de Satan, en ayant converti plusieurs à la foi, et il a délivré les chrétiens des mains des barbares ; enfin il a souffert et a été affligé toute sa vie, et jusqu'à sa mort, pour être semblable en tout au Roi des rois, et pour mettre le comble à sa sainteté. O Dieu, qui avez couronné les travaux du saint roi dont nous célébrons la fête, et qui l'avez fait passer du royaume terrestre au royaume céleste, rendez-nous dignes, par ses mérites et par son intercession, d'imiter ses vertus, pour participer un jour à sa gloire et à ses récompenses. »

    Méditations sur les Mystères de la Foi et sur les Épitres et Évangiles par un Solitaire de Sept-Fonds, Nouvelle édition revue et corrigée par M.L. Berthon, Tome deuxième (XXXIe Méditation, Pour la fête de Saint Louis, roi de France, III), H. Houdin, Paris - Poitiers, 1902.

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    A (re) lire : le testament de Saint Louis à son fils, donné sur ce blog les 25 août 2012 et 2013

  • Prière pour obtenir les sept dons du Saint-Esprit

    « Esprit saint et sanctificateur, Dieu tout-puissant, amour essentiel du Père et du Fils, adorable lien de l'Auguste Trinité, je vous adore et je vous aime de tout mon cœur. Source inépuisable de lumière, de grâces et d'amour, éclairez mon esprit, sanctifiez mon âme, et embrasez mon cœur. Dieu de bonté et de miséricorde, venez à moi, visitez-moi, remplissez-moi, demeurez en moi, et faites de mon cœur un temple et un sanctuaire où vous receviez mes adorations et mes hommages, et où vous preniez vos délices. Source d'eau vive qui rejaillissez jusqu'à la vie éternelle, arrosez-moi et désaltérez mon âme, qui a soif de la justice. Feu sacré, purifiez-moi, faites-moi brûler de vos divines flammes, et ne vous éteignez jamais en moi.
    [...]
    Esprit adorable, guérissez mon orgueil et ma présomption par le don d'une crainte filiale qui ne soit jamais destituée d'amour. Réveillez ma paresse et ma langueur par le don d'une piété ardente et sincère. Instruisez mon ignorance par le don de la science des saints, qui éclaire mon esprit et qui sanctifie mon âme ; soutenez ma faiblesse par le don de la force chrétienne, qui fait le vrai caractère des élus ; dirigez-moi dans toutes mes voies ; éclaircissez tous mes doutes par le don d'un bon conseil, qui ne peut venir que de vous seul ; dissipez les ténèbres qui m'environnent par le don d'entendement, accompagné d'une vraie docilité d'esprit et de cœur ; et couronnez en moi tous ces dons par celui d'une sagesse chrétienne, qui vous connaisse, qui vous aime, et qui s'affectionne à toutes les vérités que vous lui enseignerez ; mais surtout, ô Esprit Saint, soyez en moi le gardien de vos dons, de peur que je ne les perde ; faites à mon cœur une douce violence pour l'engager à vous désirer, à vous chercher, à vous obéir, à vous aimer et à vous posséder dans le temps et l'éternité.
    Ainsi soit-il. »

    Pratique journalière de l'oraison et de la contemplation divine d'après la méthode de Sainte Thérèse et de Saint Jean de la Croix, Tome cinquième (Lundi de la onzième semaine, contemplation), Desclée, De Brouwer, Lille - Paris - Bruges, 1917.

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  • Prière pour obtenir les sept dons du Saint-Esprit

    « Nous prions donc le Père très clément, par vous son Fils unique, pour nous fait homme, crucifié et glorifié, de nous accorder de ses trésors la grâce de l'Esprit septiforme qui repose en toute plénitude sur vous : esprit de sagesse, dis-je pour goûter le fruit de l'Arbre de Vie que vous êtes véritablement et savourer ses vivifiantes douceurs ; don d'intelligence, qui illumine les regards de notre esprit ; don de conseil, qui nous conduise dans les voies étroites sur les traces de vos pas ; don de force, pour que nous puissions réduire à néant la violence des attaques ennemies ; don de science, afin que nous soyons remplis des lumières de votre sainte doctrine pour distinguer le bien du mal ; don de piété, qui nous donne des entrailles miséricordieuses ; don de crainte qui, en nous éloignant de tout mal, nous tienne dans la paix sous le poids du respect pour votre éternelle Majesté.

    C'est là, en effet, ce que vous avez voulu que nous demandions dans cette sainte oraison que vous nous avez enseignée ; aussi, maintenant, nous vous demandons par votre Croix de nous les obtenir par la gloire de votre Nom très saint. Et qu'à vous, soit avec le Père et le Saint-Esprit, tout honneur, louange, action de grâce, gloire et domination pendant tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il. »

    St Bonaventure, La Triple Voie, II. L'Illumination, 2. L'Arbre de Vie (Prière finale), in "Les Maîtres de la Spiritualité chrétienne", Saint Bonaventure, Aubier, Paris, 1943.
    (Cf. méditation proposée hier)

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    (Mosaïque Basilique du sanctuaire de Lourdes)

  • Méditation : La dévotion au Sacré-Coeur, "expression majeure de la piété de l'Église"

    « De nombreuses expressions de piété...s'adressent au Cœur du Christ. Il ne fait aucun doute, en effet, que, parmi les expressions de la piété ecclésiale, la dévotion au Cœur du Sauveur a été et demeure l'une des plus répandues et des plus estimées.
    L'expression "Cœur de Jésus", entendue dans le sens contenu dans la divine Écriture, désigne le mystère même du Christ, c'est-à-dire la totalité de son être, ou le centre intime et essentiel de sa personne : Fils de Dieu, sagesse incréée ; Amour infini, principe du salut et de sanctification pour toute l'humanité. Le "Cœur du Christ" s'identifie au Christ lui-même, Verbe incarné et rédempteur ; dans l'Esprit Saint, le Cœur de Jésus est orienté, par nature, avec un amour infini à la fois divin et humain, vers le Père et vers les hommes, ses frères.

    La dévotion à l'égard du Sacré-Cœur constitue, dans l'histoire, une expression majeure de la piété de l'Église envers le Christ Jésus, son Époux et son Seigneur ; elle comporte une attitude fondamentale constituée par la conversion et la réparation, l'amour et la gratitude, l'engagement apostolique et la consécration au Christ et à son œuvre de salut. C'est pourquoi le Siège Apostolique et les Évêques la recommandent et en promeuvent le renouveau dans ses expressions linguistiques et iconographiques, dans la prise de conscience de ses racines bibliques et de sa relation avec les principales vérités de la foi, et dans l'affirmation du primat de l'amour envers Dieu et le prochain, en tant que contenu essentiel de la dévotion elle-même. »

    Extraits du Directoire sur la piété populaire et la Liturgie (166, 172), publié par la Congrégation pour le culte divin, décembre 2001 – 9 avril 2002. Traduction de l'italien de M.T. Amadieu.

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    A voir : notre dossier complet sur la dévotion au Sacré-Coeur

  • Méditation : « L'Esprit de vérité vous fera accéder à la vérité tout entière »

    « Si ta nature hésite devant les mystères trop profonds de la foi, dis sans crainte, non pour t'opposer, mais avec le désir d'obéir « Comment cela arrivera-t-il ? » (Lc 1,34). Que ta question soit une prière, qu'elle soit amour, piété, humble désir. Qu'elle ne scrute pas avec hauteur la majesté divine, mais qu'elle cherche le salut dans les moyens de salut du Dieu de notre délivrance. Alors l'Ange du grand Conseil te répondra : « Lorsque viendra le Consolateur que je vous enverrai du Père, il rendra témoignage de moi et vous enseignera toutes choses ; toute vérité vous viendra de l'Esprit de vérité » (cf. Jn 15,26 ; 14,26 ; 16,13). « Qui donc connaît les secrets de l'homme, si ce n'est l'esprit de l'homme qui est en lui ? De même, nul ne connaît les secrets de Dieu, sinon l'Esprit de Dieu » (1 Co 2,11).

    Hâte-toi donc de communier à l'Esprit Saint. Il est là dès qu'on l'invoque ; on ne l'invoque que s'il est déjà présent. Appelé, il vient ; il arrive dans l'abondance des bénédictions divines. C'est lui le fleuve impétueux qui réjouit la cité de Dieu (Ps 46,5). Lors de sa venue, s'il te trouve humble et sans inquiétude, tremblant à la parole de Dieu, il reposera sur toi et te révélera ce que Dieu le Père cache aux sages et aux prudents de ce monde (Mt 11,25). Alors commenceront à briller pour toi toutes ces choses que la Sagesse pouvait, alors qu'elle était sur terre, dire aux disciples, mais qu'ils ne pouvaient porter avant la venue de l'Esprit de vérité qui leur enseignerait toute vérité.

    Pour recevoir et apprendre cette vérité, il est vain d'attendre de la bouche d'un homme ce qu'il n'a pu recevoir ni apprendre des lèvres de la Vérité elle-même. Car, selon l'affirmation de cette Vérité, « Dieu est Esprit » (Jn 4,24) ; et, de même que ceux qui l'adorent doivent nécessairement l'adorer en esprit et en vérité, de même, ceux qui désirent le connaître ou le comprendre ne doivent chercher qu'en l'Esprit Saint l'intelligence de la foi, et le sens de cette vérité pure et sans mélange. Parmi les ténèbres et l'ignorance de cette vie, il est lui-même pour les pauvres en esprit, la lumière qui éclaire, la charité qui attire, la douceur qui charme, l'amour de celui qui aime, la tendresse de celui qui se livre sans réserve. C'est lui qui, de conviction en conviction, révèle aux croyants la justice de Dieu ; il donne grâce pour grâce et, pour la foi « qui vient de ce que l'on entend » (Rm 10,17), l'illumination. »

    Guillaume de Saint-Thierry, Le miroir de la foi, Sources Chrétiennes n° 301, Le Cerf, 1982, & Trad. M.-M. Davy, Paris, Vrin, 1959.

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  • Méditation : Pas de relâchement !

    « L'erreur commune regarde le temps pascal comme un temps de relâchement, de repos, de liberté et de plaisirs... Il n'est que trop vrai que la plupart des fidèles croient avoir droit de se délasser et de donner moins de soins à leur salut éternel, quand une fois ils sont arrivés au bout de cette carrière de pénitence ; qu'ils ne font consister le privilège de la résurrection que dans des mœurs plus douces ; dans un usage plus libre des plaisirs de la table, du jeu, des spectacles ; et dans la rareté des prières publiques, et des autres devoirs de la Religion...

    L’Église en ce saint temps, fournissant moins de secours extérieurs à la piété des fidèles, vous devez remplacer ce défaut par un renouvellement de zèle et d'attention. En effet, dans les jours de pénitence, dont nous venons de sortir, il semble que la foi et la piété étaient soutenues par les dehors tout seuls du culte. L'assistance plus assidue à nos Temples ; la parole de l’Évangile plus souvent et en plus de lieux annoncée ; les prières de l’Église plus longues et plus solennelles ; tout cet appareil de deuil et de tristesse dont elle était couverte ; le souvenir des Mystères douloureux qu'elle nous rappelait ; la loi des jeûnes et des abstinences ; les plaisirs publics suspendus ; la liberté des tables modérée ; [... ] tout cela pouvait servir de soutien à une piété naissante. Mais dans le temps où nous allons entrer, la vertu ne trouve presque plus rien dans les dehors de la Religion, qui l'aide, qui la réveille, qui la défende : toute la beauté de la Fille du Roi est, pour ainsi dire, au-dedans. L’Église supposant que nous sommes devenus des hommes tout spirituels et célestes par la Résurrection, fournit à notre piété moins de secours sensibles : les jeûnes cessent, les prières publiques diminuent ; les chaires chrétiennes se taisent ; les cérémonies du culte sont plus unies et plus simples ; les solennités finissent ; la révolution des Mystères s'accomplit ; l’Église de la terre ressuscitée est une image de celle du Ciel, où l'amour, l'adoration, l'action de grâces et le silence tiennent lieu d'hymnes et de cantiques, et forment toute la religion et tout son culte.

    Or, pour vous, qui êtes encore faible dans la foi, cette privation de secours sensibles, cette vie intérieure et parfaite a des dangers. Il est à craindre que ne trouvant plus autour de vous les appuis extérieurs de la piété, vous ne puissiez vous soutenir tout seul : il est à craindre que la fin des abstinences ne soit pour vous un attrait d'intempérance et de volupté ; que l'éloignement des choses saintes ne vous jette dans l'oubli de Dieu ; [...] que la rareté des prières publiques ne vous désaccoutume d'élever votre cœur à Dieu ; que le silence des chaires chrétiennes ne vous endorme sur les vérités du salut ; en un mot, que la sainte liberté de ce temps ne soit pour vous une occasion de rechute et de libertinage. »

    Jean-Baptiste Massillon (1663-1742), Sermon sur la Résurrection de Notre Seigneur, in "Sermons - Mystères", A Paris, Chez Froullé, 1792.

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    Mitzpe Ramon, Désert du Negev, Israël (Crédit photo)

  • Mois du Sacré-Coeur - Vingt-neuvième Jour

    Vingt-neuvième Jour
     
    Prions pour les âmes innocentes, afin qu’elles se gardent bien pures.

    Les quatrièmes consolateurs du Cœur de Jésus, ce sont les enfants pieux et innocents.

    Les enfants sont l’objet spécial de l’amour de Jésus ; comme autrefois quand il vivait sur la terre, il se plaît à les voir près de lui… et pourquoi donc ? L’enfant sait peu prier, il s’ennuie vite de répéter les mêmes paroles, et quand il a dit son « Notre Père » et son « Je vous salue Marie », il s’arrête.
    Ah ! il y a chez l’enfant quelque chose qui « prie » pour lui, qui « aime » pour lui, qui « attire » toujours le regard bienveillant de Jésus, c’est son « innocence ». L’enfant devant Jésus est un vase de fleurs qui n’a pas conscience de son parfum, mais qui l’exhale embaumant tout à l’entour… Oh ! qu’il est aimé de Dieu le cœur qui sait rester enfant !

    Aujourd’hui, je me garderai bien innocente, pour plaire à Jésus, et j’aimerai bien mes petites compagnes.
  • Mois du Sacré-Coeur - Vingt-et-unième Jour

    Vingt-et-unième Jour
     
    Prions pour les âmes que Dieu appelle à la vocation religieuse.

    La 2ème épine du Cœur de Jésus, ce sont les âmes indifférentes.

    Il est des âmes qui entendent parler de l’amour de Jésus et ne voient là qu’une pieuse exagération, - qui se mettent fort peu en peine de commettre ou de ne pas commettre des péchés, pourvu qu’elles y trouvent plaisir ou profit, - qui rient du soin que mettent les âmes pieuses à éviter les fautes vénielles, - qui assistent aux prières parce qu’on les y conduit, mais qui trouvent ce temps au moins inutilement employé. Oh ! que Jésus doit souffrir de cette indifférence !... Mon Dieu, ne permettez pas que j’en vienne jamais là ! – je suis bien légère, bien oublieuse, mais non, je ne veux pas être indifférente pour ce qui regarde votre gloire !

    Je ferai aujourd’hui, avec plus de piété, ma visite au Saint Sacrement, et je prierai pour les malheureux qui résistent à Jésus-Christ.
  • Méditation : les dons du Saint-Esprit

    « Le Saint-Esprit qui habite en nous, voulant rendre notre âme souple, maniable et obéissante à ses divins mouvements et célestes inspirations, qui sont les lois de son amour, en l'observation desquelles consiste la félicité surnaturelle de cette vie présente, il nous donne sept propriétés et perfections qui, en l’Écriture sainte et dans les livres des théologiens, sont appelés dons du Saint-Esprit.
    Or, ils ne sont pas seulement inséparables de la charité, mais toutes choses bien considérées, et à proprement parler, ils sont les principales vertus, propriétés et qualités de la charité ; car,
    - la sagesse n'est autre chose en effet que l'amour qui savoure, goûte et expérimente combien Dieu est doux et suave ;
    - l'intelligence n'est autre chose que l'amour attentif à considérer et pénétrer la beauté des vérités de la foi, pour y connaître Dieu en lui-même, et puis, de là, en descendant, le considérer dans les créatures ;
    - la science, au contraire, n'est autre chose que le même amour qui nous tient attentifs à nous connaître nous-mêmes et les créatures, pour nous faire remonter à une plus parfaite connaissance du service que nous devons à Dieu ;
    - le conseil est aussi l'amour, en tant qu'il nous rend soigneux, attentifs et habiles pour bien choisir les moyens propres à servir Dieu saintement ;
    - la force est l'amour qui encourage et anime le cœur pour exécuter ce que le conseil a déterminé devoir être fait ;
    - la piété est l'amour qui adoucit le travail et nous fait cordialement, agréablement et d'une affection filiale employer aux œuvres qui plaisent à Dieu notre Père ; et
    - pour conclusion, la crainte n'est autre chose que l'amour en tant qu'il nous fait fuir et éviter ce qui est désagréable à la divine Majesté. »

    St François de Sales, Traité de l'amour de Dieu, Livre 11, chap. 15.
    Les œuvres de St François de Sales sont en lecture et téléchargement ici.

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  • Audience générale de ce mercredi 04 juin 2014

    Durant l'audience générale tenue place St Pierre, le Pape François a commenté un autre don de l'Esprit, la piété, qu'il faut entendre dans son sens d'appartenance à Dieu, de confiance et de communion avec lui : "Il ne s'agit pas d'un devoir imposé, mais d'un rapport cordial. Il s'agit de notre amitié avec Dieu, offerte par Jésus, d'une amitié intérieure qui change notre vie et nous remplie de joie. Ce don suscite gratitude et louange, d'autant qu'il est l'expression la plus authentique de l'adoration. Lorsque l'Esprit nous fait percevoir la présence du Seigneur et son amour...cela nous porte naturellement à la prière et à la célébration. Piété est donc synonyme d'esprit authentiquement religieux, de confiance filiale en Dieu, de cette capacité qu'ont les cœurs humbles à le prier simplement". En véritables fils de Dieu, nous voyons en l'autre un frère. "Nous sommes ainsi animés de piété et non de piétisme envers ceux dont nous croisons la route. Et cela nous permet de partager la joie d'autrui, ses pleurs, ses angoisses, de corriger qui se trompe, de consoler qui est affligé, d'accueillir et secourir qui en a besoin. Toute personne guidée par l'Esprit est enfant de Dieu. Nous n'avons pas reçu un esprit d'esclave pour retomber dans la peur, mais l'Esprit qui fait de nous des fils adoptifs, capables d'appeler 'Abba' le Père. Demandons-lui que le don de son Esprit éloigne nos craintes et nos incertitudes, nous rende humbles et patients, afin d'être des témoins joyeux de son amour. Ainsi pouvons nous nous mettre au service de l'autre... Pourquoi piété et non piétisme ? Certaines personnes pensent qu'il suffit de fermer les yeux en tenant une image pieuse". Mais ce n'est pas cela la piété. La piété est être au contact de l'Esprit, ce qui nous tourne vers Dieu comme vers nos frères. Dans l’Épitre aux Romains, Paul affirme que toute personne guidée par l'Esprit est enfant de Dieu. Demandons alors au Seigneur de nous accorder ce don de piété. "En adorant le Seigneur en vérité, c'est dans la joie que nous nous nous mettons au service de nos frères", a conclu le Saint-Père.

    Après sa catéchèse, le Saint-Père a notamment salué les pèlerins polonais, jeunes notamment, qui se retrouvent comme chaque année à Lednica, aux sources chrétiennes de leur nation, afin de renouveler leur adhésion au Christ et à l’Église. Rappelant le thème de cette année, le mystère de la filiation divine de Jésus, il leur a recommandé de réfléchir aussi à ce que signifie être enfants de Dieu et connaître son amour : "Soyez vaillants et répondez avec enthousiasme à l'amour de Dieu, comme des fils prodigues qui retournent chez leur père miséricordieux. Ne cessez de vous réjouir de la grâce d'être enfants de Dieu qui portent la joie dans le monde. Saint Jean-Paul II, qui a entrepris le chemin de Lednica il y a dix-huit ans, vous obtienne les grâces nécessaires à une vie pleine et généreuse. Je vous confie à la maternelle protection de Marie".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 4.6.14).

    « La piété c’est tout autre chose que de la bigoterie, que de faire semblant d’être un saint. La piété est un don de l’Esprit Saint qui nous fait grandir et nous fait vivre comme des enfants de Dieu, et nous aide à offrir cet amour aux autres et à les reconnaître comme des frères. »

    « Le don de la piété qui vient de l’Esprit Saint nous rend doux, patients, en paix avec Dieu dans la douceur avec les autres, capables de se réjouir avec celui qui est dans la joie, de pleurer avec celui qui pleure, de consoler celui qui est dans l’affliction et de corriger celui qui est dans l’erreur. »

    Résumé :

    « Frères et sœurs, je m’arrêterai aujourd’hui à un don du Saint-Esprit qui touche le cœur de notre identité et de notre vie chrétiennes : le don de la piété. Il indique notre appartenance à Dieu et le lien qui nous maintient en communion profonde avec lui, même dans les moments difficiles. C’est une relation d’amitié avec Dieu, vécue par le cœur, qui nous remplit d’enthousiasme et de joie. Aussi, la piété suscite-t-elle en nous la gratitude et la louange. Voilà le motif et le sens le plus authentique de notre culte et de notre adoration. En même temps, le don de piété nous aide à reverser cet amour sur les autres et à les reconnaître comme des frères. Nous devenons capables de nous réjouir avec celui qui est dans la joie, de pleurer avec celui qui pleure, d’être proche de celui qui est seul, d’accueillir celui qui est dans le besoin. »

    « Je suis heureux de vous accueillir chers amis francophones, particulièrement les paroisses et les jeunes venant de France et de Suisse. À quelques jours de la Pentecôte, je vous invite à demander au Seigneur le don de son Esprit pour devenir des témoins joyeux de son amour. Bon séjour à Rome ! »

    Source : Site internet du Vatican.