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  • Méditation - De la connaissance et de l'imitation des Saints

    (suite et fin de la méditation des mardi 5 et mercredi 6 juillet)

    « Tout ce que nous venons de dire suppose deux choses : la première, qu'on lit la vie des saints ; la seconde, qu'on les imite. Les connaître, c'est le fondement de l'amour qu'on leur doit porter ; les imiter, c'en est le comble.
    On ne peut pas trop vous conseiller de lire la vie des saints. C'est la grande école ; c'est l’Évangile vivant, c'est le christianisme en action, c'est la moisson sortant incessamment de ce grain de froment divin jeté en terre pour y mourir, et qui s'appelle Jésus. [...]
    Quant à l'imitation des saints, on pourrait dire que c'est presque à quoi se réduit tout le christianisme ; et puisque ce dont il s'agit surtout ici, c'est de l'amour qui leur est dû, il est clair que cet amour ne serait ni vrai, ni utile, s'il n'aboutissait pas à cette ressemblance ; d'autant que rien ne saurait leur causer plus de joie.

    Toutefois, soit pour l'imitation de leurs vertus, soit pour la lecture de leur vie, je vous dois un conseil d'une extrême importance. C'est une réserve, et cependant ne la redoutez point ; comme c'est la vérité qui la fait, elle ne va qu'au profit de l'amour.
    Il s'agit, même en eux, surtout en eux, de chercher définitivement et d'imiter principalement Notre-Seigneur. C'est à lui seul que Dieu entend nous voir semblables. Jésus est l'image divine absolue, par suite le type universel, celui sur lequel nous sommes créés, celui sur lequel nous sommes régénérés. Aussi saint Paul l'atteste : c'est notre conformité avec lui qui est la forme même de notre prédestination (1). « Seigneur Jésus », lui chante chaque jour l’Église, en son hymne angélique, « vous êtes le seul saint (2) ». Les autres sont saints sans doute, mais d'une sainteté qu'ils lui empruntent et qui se mesure précisément à leur ressemblance avec lui. [...] Où il vous semble ne le trouver point, passez ; où vous le trouvez, demeurez, ne vous attachant définitivement qu'à lui seul. L'abeille qui se repose successivement sur les fleurs d'un parterre, n'y cherche rien que son butin : le butin pris, elle s'envole ; faites ainsi pour les saints ; ils sont les fleurs du jardin de Dieu : butinez-y Jésus. Vous ne pouvez leur faire ni un honneur plus grand, ni une joie plus exquise, ni tirer de vos rapports avec eux un profit plus intelligent. Ils ne regardent que lui ; ils ne se regardent qu'en lui ; ils ne vous appellent à eux que pour vous mener à lui : il est leur unique titre à réclamer votre attention, votre piété, votre étude ; et il n'y en a pas un seul qui ne vous dise avec saint Paul : « Imitez-moi, mais comme moi-même j'imite Jésus (3) ». Car, en somme, c'est de Jésus seul qu'il s'agit au ciel et sur la terre : il est l'Alpha et l'Oméga, le principe et la fin, la gloire de Dieu et celle des hommes, leur joie commune et éternelle. »

    1. Rom. VIII, 29,30. - 2. Tu solus sanctus. Hymn. ang. - 3. I Cor. IV, 16.

    Mgr Charles Gay (1814-1891), De la vie et des vertus chrétiennes considérées dans l'état religieux, Tome III (chap. XVII), H. Oudin Frères, Poitiers - Paris, Huitième édition, 1878.

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    Fra Angelico (1387-1455), Le Christ glorifié dans la Cour céleste
    Prédelle du retable, dit Pala di Fiesole, du couvent San Domenico de Fiesole (détail)
    National Gallery, Londres (GB)

    (Crédit photo)

  • Méditation : Imitation de la Bienheureuse Vierge Marie

    « Remerciez le Seigneur, Mes Frères, d'avoir donné au monde la divine Marie, enrichie de tant de grâces et revêtue de tant de puissance. Ensuite, soyez reconnaissants à la Très-Sainte Vierge pour tant de bienfaits. Y a-t-il quelqu'un parmi vous qui puisse ne l'être pas ? Aurait-il un cœur, pourrait-il encore se dire l'enfant de Marie, oserait-il la nommer sa mère ? Nous prouverons à la Très-Sainte Vierge que nous sentons tout le prix de ses bienfaits, en l'aimant d'un amour sans bornes, en lui étant dévoués tous les jours de notre vie. Mais en quoi doivent principalement consister notre amour et notre dévouement ? Comment lui montrer notre reconnaissance ? Vous le comprenez, c'est en pratiquant ses vertus, qui seront, si nous aimons réellement Marie, la règle de toute notre conduite, l'inspiration de nos pensées, de nos paroles et de nos actions. Ne serions-nous pas coupables de la plus noire ingratitude si, tandis que la très-sainte mère de Dieu a tout fait pour nous, tandis qu'elle veut nous conduire au céleste bonheur, nous ne répondions pas à l'appel plein de tendresse et de douceur qu'elle nous fait d'écouter ses conseils, de marcher sur ses traces, de vivre saintement, d'imiter avant tout cette pureté sans souillures qui fait d'elle la plus belle merveille, et lui vaut sa plus grande puissance auprès de Dieu ? »

    Abbé A. Martin, Extrait d'un Sermon sur la Nativité de la Très-Sainte Vierge, in "Le Livre de Marie", Taillard-Jaunet, Guincourt, par Tourteron (Ardennes), 1857.

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  • Méditation : la Bienheureuse Vierge Marie dans notre vie

    « Plus on réfléchit dans le sens de l’Église, plus l'action de Marie apparaît comme décisive. Il nous faut donc y correspondre. Il faut que, pour de bon, selon la doctrine du Bx Grignion de Montfort, nous agissions avec Marie, en Marie, par Marie, pour Marie. Il ne suffit pas de lui garder, pauvres pécheurs, un petit coin de nos âmes où gémisse la nostalgie de sa miséricorde, de sa tendresse, de sa pureté ; il faut que, virilement, nous lui consacrions notre vouloir. Si nous la consultons et si nous suivons ses inspirations en nos actes conscients, elle exercera plus profond que notre conscience ses charmes. Si nous imitons ses vertus, elle nous identifiera mystiquement à son Fils. Celle qui pleure sur nos péchés et sur nos maux nous apprendra le repentir et nous guidera vers le salut. La Reine de la France relèvera son peuple. La Mère de la foi suscitera des apôtres... Oh ! si nos âmes consentaient à son humilité, à sa douceur, ne seraient-elles pas plus fortes que les puissances maléfiques ? Nous avons toujours besoin de notre Mère du ciel pour nous engendrer à la vie du paradis. Mais nous le comprenons d'une manière plus angoissée que jamais en un temps où nous n'avons plus de recours humains pour l'existence la plus ordinaire. Quand on retire le lait aux enfants pour en faire des explosifs, mettez-vous encore quelque espoir en l'homme ? L'espoir renaîtra si les chrétiens redeviennent enfants, réveillent la soif du lait de la Sagesse et se blottissent tendrement sous ce manteau bleu. »

    P. Paul Doncoeur s.j., La Sainte Vierge dans notre vie d'hommes, Ed. de l'Orante, 1940 (Cf. revue Études du 5 décembre 1935).

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    Maesta : fresque de Simone Martini réalisée en 1315 (Palazzo Pubblico, Sienne, Italie)

  • Méditation : la Très Sainte Trinité

    « Toute notre vie doit être une fête continuelle en l'honneur de la sainte Trinité, à l'imitation des bienheureux qui n'ont d'autre occupation dans le ciel que de louer Dieu et de l'adorer. Le mystère de la sainte Trinité, qui est le plus auguste de nos mystères, nous impose les plus grands devoirs. Croire, aimer et même imiter la sainte Trinité, autant qu'un objet si élevé peut être proportionné à nos forces, voilà ce que demande de nous le Dieu trois fois saint (*).

    Adorons donc le Père céleste, qui est le principe de toute chose et des augustes personnes mêmes qui sont dans son sein, et auxquelles il communique sa nature. Adorons son Fils unique, qui est la splendeur de sa gloire, le caractère de sa substance, et qui comme lui soutient tout par la puissance de sa parole ; qui est aussi élevé au-dessus des anges, que le nom qu'il a reçu est plus excellent que le leur, et qui est adoré des anges mêmes. Adorons cet Esprit divin, qui, procédant du Père et du Fils, et consubstantiel à l'un et à l'autre, doit être adoré et glorifié avec eux.

    Mais quel tribu de reconnaissance et d'amour ne devons-nous pas à ces augustes personnes ? Au Père, qui nous a créés, qui nous conserve, qui nous a adoptés pour ses enfants, et qui nous a aimés jusqu'à nous sacrifier son propre Fils ; au Fils, qui s'est chargé de tout le poids de nos crimes, et qui s'est fait victime pour nous réconcilier avec la justice de son Père ; au Saint-Esprit, qui habite, opère et prie même en nous, et qui par sa résidence intérieure, par son action vivifiante, par son inspiration actuelle, est véritablement notre esprit ? Pourrions-nous nous rappeler les rapports admirables qui nous attachent et nous lient à l'adorable Trinité, sans sentir nos cœurs pénétrés de la plus vive reconnaissance, et embrasés du plus saint amour ? »

    (*) : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. » (Mt 5, 48) - « Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu. » (Lc 18, 27 ; cf. Lc 1, 37)

    Père Alphonse de la Mère des Douleurs (1842-1927), Carme déchaussé, Pratique journalière de l'oraison et de la contemplation divine d'après la méthode de sainte Thérèse et de saint Jean de la Croix, Tome troisième (Dimanche de la Trinité), Desclée, De Brouwer, Lille - Paris - Bruges, 1916.

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