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repentir

  • Méditation - Devenir saints : l'essentielle intériorité

    « Il ne faut jamais rester au seuil de son âme : il faut entrer à l'intérieur, y descendre, y réfléchir, y méditer, y travailler, et s'y laisser travailler. »
    Marthe Robin (1902-1981)

    « Certaines gens qui prennent la vie spirituelle au sérieux gaspillent tous leurs efforts à élever l'échafaudage, à le rendre de plus en plus solide et durable sans s'occuper de l'édifice lui-même. Ils agissent ainsi par une sorte de crainte inconsciente des véritables responsabilités de la vie chrétienne qui sont solitaires et intérieures, difficiles à exprimer même indirectement, et presque impossibles à communiquer à qui que ce soit. [...]

    Le travail le plus important, le plus authentique et le plus durable du chrétien s'accomplit dans les profondeurs de son âme. Il est invisible à tous, même à celui en qui il s'opère. Dieu seul le voit. Ce travail est d'ailleurs moins une question de fidélité à des idéaux généraux connus qu'à la foi : c'est l'acte intérieur, angoissé, presque désespérément solitaire, par lequel nous affirmons notre soumission totale à Dieu en saisissant Sa parole et la révélation de Sa volonté dans les profondeurs de notre être, et en obéissant à l'autorité qui Le représente.

    [...] Notre foi est alors un don total au Christ en qui nous plaçons toute notre espérance et par lequel nous attendons toute force et toute sainteté de Son amour miséricordieux. »

    Thomas Merton (1915-1968), Vie et Sainteté (chap. III), Traduit par Marie Tadié, Aux Éditions du Seuil, Paris, 1966.

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    (Crédit photo)

  • Méditation - Jeûne, pénitence et changement de vie

    « Suffit-il du jeûne et des signes extérieurs de la pénitence ? Non, non, mais il faut changer de vie. En voulez-vous une preuve. Écoutez ce que dit le Prophète. Après avoir parlé de la colère de Dieu et du jeûne des Ninivites, il nous apprend que Dieu leur pardonna, et nous en dit le motif. Dieu vit leurs œuvres (Jon. 111, 10), dit-il. Et quelles œuvres ? Leurs jeûnes ? Leurs habits de pénitence ? Rien de tout cela ; il n'en est pas même fait mention. Tous, dit le Prophète, abandonnèrent leurs voies perverses, et le Seigneur se repentit de les avoir menacés de si grandes calamités. Vous le voyez, ce n'est pas le jeûne qui les arrache au danger ; c'est le changement de vie qui apaise le Seigneur et le leur rend favorable. Si je vous dis ces choses, ce n'est point pour vous faire mépriser le jeûne, mais bien pour vous porter à l'estimer davantage. Ce qui relève le jeûne, ce n'est pas l'abstinence de nourriture, mais la fuite du péché. Ne voir dans le jeûne qu'une privation de nourriture, c'est lui faire outrage. Si vous jeûnez vraiment, montrez-le par vos œuvres ! Quelles seront ces œuvres, me demandez-vous ? Si vous voyez un pauvre, ayez pitié de lui ; si vous voyez votre ennemi, réconciliez-vous avec lui ; si votre ami accomplit une action digne d'éloge, ne lui portez point envie ; si vos yeux aperçoivent une belle femme, ne vous arrêtez point. Ce n'est pas seulement notre bouche qui doit jeûner, mais nos yeux, nos oreilles, nos pieds, nos mains, tous nos membres. Que nos mains jeûnent, c'est-à-dire qu'elles soient pures de toute rapine et de toute avarice. Que nos pieds jeûnent, c'est-à-dire qu'ils s'abstiennent de courir à des spectacles illicites. Que nos yeux jeûnent, c'est-à-dire qu'ils s'habituent à ne jamais lancer de regards immodestes, à ne jamais se fixer avec curiosité sur des objets dangereux. Les yeux vivent de spectacles ; s'ils sont illégitimes et défendus, le jeûne en souffre et le salut de l'âme est en péril : légitimes et permis, ils sont un ornement du jeûne. Ne serait-il pas absurde en effet de se priver d'une nourriture d'ailleurs permise, et de rassasier cependant ses yeux d'un aliment qui leur est interdit ? Vous ne mangez point de viande ? Eh bien ! ne vous nourrissez point d'impureté par vos yeux. Que les oreilles jeûnent aussi ; et leur jeûne consiste à n'écouter ni médisances ni calomnies. Vous ne prêterez point l'oreille aux vains discours (Exod. XXIII, 1), dit la sainte Écriture.

    Que la bouche jeûne, en s'abstenant de toute parole déshonnête et injurieuse. A quoi bon nous priver de la chair des oiseaux et des poissons, si nous déchirons, si nous dévorons nos frères ? Le médisant dévore la chair de son frère, il déchire la chair du prochain. Et c'est pourquoi saint Paul dit cette parole terrible : Si vous vous déchirez et si vous vous dévorez les uns les autres, ne voyez-vous pas que vous allez vous faire mourir les uns les autres (Gal V, 15) ? Vos dents ne se sont point enfoncées dans la chair, mais votre médisance, votre soupçon, s'est enfoncé dans les âmes, vous les avez blessées ; vous les avez accablées de mille maux, la vôtre, celle qui vous écoute et beaucoup d'autres. Celui qui vous entend médire, ne l'avez-vous point rendu pire qu'il n'était ? Pécheur, il péchera plus facilement encore, depuis qu'il a rencontré son pareil ; juste, les péchés d'autrui lui donneront de l'arrogance et de l'orgueil, et il aura de lui-même une haute opinion. Bien plus, c'est l’Église tout entière que vous avez blessée. Ceux qui vous écoutent, ce n'est pas à un seul qu'ils imputent les fautes dont vous parlez, mais à tout le peuple chrétien. »

    St Jean Chrysostome, Troisième Homélie sur les statues (4-5). Œuvres complètes Tome II, Traduites pour la première fois sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, éditeurs, 1864.
    (Texte intégral)

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    Le Prophète Jonas et les Ninivites
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  • Prière de confiance

    « Vous soutiendrez, ô mon Dieu, l’œuvre de votre miséricorde. Vous n'avez cessé de m'avertir par de pieuses inspirations, et, lorsque je vous fuyais, vous m'avez poursuivi avec une ineffable bonté ; m'abandonneriez-vous, Seigneur, lorsque je suis revenu à vous ? Ma coupable persévérance dans le péché n'a pu suspendre le cours de vos miséricordes, mon repentir et mes larmes m'en rendraient-elles indigne ? Vous ne m'avez pas rejeté, lorsque, prosterné aux pieds de Bélial, je ne voulais pas de vous ; ne voudriez-vous plus de moi aujourd'hui où je veux être tout à vous, en vous choisissant pour mon unique partage ? Si je ne consultais que ma faiblesse et l'inconstance de mes résolutions, j'aurais sans doute tout à craindre de mon propre cœur ; mais qu'aurais-je donc à redouter en combattant avec vous et sous vos yeux ?

    Les passions ont longtemps exercé sur moi leur détestable empire, je sentirai encore s'éveiller en moi le germe fatal de la concupiscence, j'aurai à soutenir de rudes assauts ; mais, Seigneur, vous connaissez mes besoins et toute l'étendue de ma misère, et si la voie nouvelle où vous me faites entrer offre d'immenses difficultés à ma faiblesse, vous me soulèverez sur les ailes de votre amour ; comme le bon Pasteur, vous me porterez sur vos épaules et vous ne vous éloignerez jamais de moi. J'ai placé toute ma confiance en vous, ô mon Dieu, et elle ne sera pas déçue. L'esprit tentateur pourra bien attaquer ma foi ; mais avec le secours de vos lumières, je ne m'en départirai jamais. Il cherchera à ébranler ma confiance, mais, soutenu par votre grâce, je me serrerai plus près contre vous ; et s'il voulait éteindre en moi le feu de la céleste charité, ah ! Seigneur Jésus, j'accourrais aussitôt la raviver au foyer divin de l'adorable Eucharistie. Vous confondrez mes ennemis, au jour de votre miséricorde, et après m'avoir laissé dans le feu de la tentation, assez longtemps pour me convaincre de mon néant, vous me ferez remporter sur eux une glorieuse et décisive victoire. »

    R.P. Ambroise de Bergerac (Pierre-Paul Guines, 1802-1871), Le Livre de la vie intérieure (Élévations & sentiments de l'âme intérieure, Psaume XII), Périgueux, Chez J. Bounet, 1808.

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  • Audience générale de ce mercredi 28 septembre 2016

    « Le Salut de Dieu est pour tous, personne n’est exclu », le Pape François, lors de l’audience générale, ce mercredi 28 septembre 2016, a poursuivi son cycle de catéchèses sur la miséricorde rappelant que « face au mystère de la mort (…) seul Dieu peut être la réponse libératrice ». Le Saint-Père, a invité les fidèles, à l’image du bon larron « qui est un merveilleux exemple de repentir », à invoquer le Christ miséricordieux.

    Le compte rendu de Cyprien Viet à lire / écouter sur Radio Vatican.

    Résumé :

    « Frères et sœurs, Jésus meurt sur la croix entouré de deux malfaiteurs qui s’adressent à Lui de manières opposées. Le premier l’insulte poussé par un désespoir qui témoigne de l’angoisse de l’homme devant la mort. Alors que cela semble impensable, Jésus nous sauve en restant sur la croix où Il se donne par amour et s’offre à nous comme Sauveur. Puisqu’Il meurt, innocent, entre deux criminels, le salut peut atteindre tout homme, quelle que soit sa condition, même la plus négative et douloureuse. Au contraire, le bon larron est un merveilleux modèle de repentir qui a pour point de départ la crainte de Dieu – et non pas la peur –, et qui ouvre à la confiance en Dieu infiniment bon et tout-puissant. Il déclare Jésus innocent, confesse sa propre faute et lui demande avec tendresse de le sauver. Ses yeux contemplent dans le Crucifié l’amour de Dieu pour lui, pauvre pécheur. Du début à la fin de sa vie Jésus s’est révélé Miséricorde, incarnation définitive de l’amour du Père. »

    « Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier le pèlerinage du diocèse de Belfort - Montbéliard, avec Monseigneur Dominique Blanchet, la délégation de parlementaires de l’Assemblée Nationale française, le Séminaire Français de Rome, le Pèlerinage interdiocésain d’Algérie, ainsi que des pèlerins venant de Suisse et d’Autriche.
    En cette Année Jubilaire de la Miséricorde je vous invite à vous approcher du Seigneur Jésus mort sur la croix pour chacun de nous. Demandons-Lui pardon pour nos fautes et la force de repartir habités d’une vie nouvelle.
    Que Dieu vous bénisse ! »

    Source : site internet du Vatican.

    Texte intégral traduit en français sur Zenit.org.

    Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican.

  • Méditation - Les trois règles de la ferveur

    « La dévotion, la ferveur que le service de Dieu exige de nous, considérée dans l'opposition qu'elle a avec nos paresses et nos langueurs, est une prompte et ferme volonté d'accomplir de point en point tout le bon plaisir de Dieu, autant qu'on le peut connaître par l'une de ces trois règles. La première, quand il y a commandement, ou de la part de Dieu, ou de la part de l’Église, ou bien de ceux qui ont autorité sur nous, et dans le cas où la nécessité parle d'elle-même, il faut prendre la nécessité comme un commandement de Dieu, ou comme un signe et une marque de ses ordres et de ses volontés. La seconde, quand on est engagé en quelque affaire à cause de sa charge. Tout ce qui est nécessaire pour l'accomplissement des devoirs de la condition où Dieu nous a mis, doit être rapporté à la volonté de Dieu ; car il est certain que Dieu veut que nous nous acquittions parfaitement de nos obligations. La troisième, quand le Saint-Esprit nous déclare son bon plaisir par quelque inspiration qui nous porte à quelque acte de perfection. Suivant ces trois règles, on peut remarquer trois degrés et comme trois actes de la vertu que nous considérons, savoir : premièrement, de s'acquitter des choses nécessaires ; secondement, de remplir dignement sa charge et de satisfaire volontiers aux obligations qu'elle porte avec soi ; troisièmement, de passer au-delà de l'obligation et de faire plus qu'on est tenu, sans toutefois sortir des bornes que l'ordre, la raison et l'état de chacun lui prescrivent.

    [...] C'est dans cette promptitude de notre volonté, que consiste proprement la dévotion. [...] Oh ! que vous êtes éloigné de cette dévotion, puisqu'après tant de connaissances que vous avez des volontés de Dieu, vous êtes encore à décider si vous les exécuterez ; ou si vous prenez quelques résolutions, vous les différez tellement, que vous faites assez voir qu'il n'y a pas grande dévotion dans un cœur qui est si lent et si peu affectionné... Reconnaissez ce défaut et demandez-en pardon... Oui, mon Dieu, et de bon cœur ; et si j'ai été paresseux à bien faire, je ne veux pas l'être à reconnaître ma faute et à m'en repentir. »

    P. Julien Hayneuve s.j. (1588-1663), Méditations sur la Vie de N.-S. Jésus-Christ Tome I (Lundi de la quatrième semaine de l'Avent, Premier point), Édition corrigée, rajeunie et disposée selon l'ordre du Bréviaire romain par M. l'Abbé J.-B. Lobry, Paris, Hippolyte Walzer, 1868.

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  • Méditation - Heureux les hommes de miséricorde !

    « Nous avons tous un besoin extrême des miséricordes du Seigneur, et pour cette vie et pour l'autre. C'est sa providence miséricordieuse qui, par rapport aux élus, arrange les événements de telle façon qu'ils arrivent sûrement à leur fin dernière. C'est par une pure miséricorde que Dieu nous pardonne nos péchés, autant de fois que nous revenons à lui avec un humble repentir. C'est par une attention pleine de miséricorde, qu'il nous préserve d'une foule de tentations, où notre faiblesse succomberait. Toutes les grâces personnelles, connues ou inconnues, qu'il ne cesse de nous faire malgré nos infidélités, sont autant d'effets de sa miséricorde. C'est à elle que nous devons la grâce spéciale qui nous assure la persévérance et qui nous prépare à la sainte mort ; qui tranche le fil de nos jours au moment que nous sommes en bon état. Enfin, c'est elle qui couronne et récompense nos bonnes œuvres, et, si Dieu y est engagé par sa justice, ce n'est pas qu'il nous la doive, mais il se la doit à lui-même, en conséquence de ses promesses toutes gratuites. Hélas ! que sont nos bonnes œuvres en elles-mêmes ? Et quel jugement Dieu en porterait-il, s'il les examinait avec rigueur ? Malheur à la vie la plus louable, s'écriait saint Augustin, si vous la discutez, sans égard à votre miséricorde ! Cette miséricorde qui, selon l’Écriture, est au-dessus de toutes les œuvres de Dieu, nous accompagne donc depuis la naissance jusqu'au dernier soupir. [...]

    Or, il est de la nature de la miséricorde d'être gratuite ; ce n'est point une dette, mais un bienfait pur ; et le bienfaiteur est en droit de l'attacher à telle condition qui lui plaît. Jésus-Christ nous déclare ici, et en quantité d'endroits de son Évangile, que Dieu fera miséricorde à ceux qui auront fait miséricorde au prochain, qui auront eu pour lui un cœur charitable et compatissant, qui l'auront assisté, au moins par leurs désirs et par leurs prières, dans ses nécessités corporelles et spirituelles : Heureux donc, par rapport à la vie éternelle, les hommes de miséricorde ! »

    P. Jean-Nicolas Grou s.j. (1731-1803), L’École de Jésus-Christ, Tome premier (Treizième leçon), Société Saint-Augustin, Lille & Retaux-Bray, Paris, s.d. [1885] (Quatrième édition).

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    Gainsborough Dupont, La Charité soulageant la misère (détail)
    Digital image courtesy of Indianapolis Museum of Art

    (Crédit photo)

  • Audience générale de ce mercredi 2 mars 2016

    Résumé :

    « Frères et sœurs, comme un bon père de famille Dieu éduque et corrige ses enfants, favorisant leur croissance dans le bien. Dans le livre d’Isaïe, le Père est blessé et déçu par l’ingratitude des fils d’Israël, portés, dans leur orgueil, à des prétentions d’autonomie et d’autosuffisance. Dieu en appelle à leur conscience pour qu’ils se repentent et se laissent de nouveau aimer. La conséquence du péché est alors la souffrance, car là où il y a refus de Dieu, la vie n’est plus possible, elle perd ses racines, tout est perverti et anéanti. Mais le châtiment même doit faire réfléchir le pécheur, pour l’ouvrir à la conversion et au pardon. Le salut comporte ainsi la décision d’écouter et de se laisser convertir. Il est nécessaire de se rapprocher de Dieu, les mains purifiées, évitant le mal et pratiquant le bien et la justice. »

    « Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les groupes des diocèses de Saint-Denis et de Grenoble, avec leurs évêques, ainsi que les séminaristes de Toulouse.
    La miséricorde de Dieu est offerte à tous. Mettons à profit ce temps du Carême qui nous est donné pour regretter nos péchés, et nous engager courageusement dans une vie nouvelle.
    Je vous souhaite un bon chemin vers Pâques, et que Dieu vous bénisse. »

    Source : site internet du Vatican.

    Texte intégral traduit en français sur Zenit.org.

    Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican.

  • Méditation : le sacrement du pardon

    « O vous donc, qui avez eu le malheur d'oublier Dieu et le devoir, gardez-vous de désespérer de la vertu et de vous-mêmes ! Venez seulement à J.-C., à J.-C. présent, visible, agissant dans son sacerdoce, et, en échange d'un aveu et de votre repentir, venez recevoir, avec le pardon, l'Esprit qui renouvelle les âmes. Oui, quand, par impossible, vous rassembleriez en vous seul les iniquités du genre humain, quand vous ramasseriez dans votre cœur les souillures de tous les cœurs, dans votre conscience les désordres de toutes les consciences ; quand le mal serait entré jusque dans les moelles de votre être, quand vous seriez identifié avec lui jusqu'à en être la personnification, jusqu'à être le mal animé et vivant, pleins de foi à la puissance de notre Maître, nous vous dirions : repentez-vous et espérez. J.-C. prendra à sa croix une goutte de son sang rédempteur, il prendra une flamme dans son Cœur et les jettera dans votre âme. C'en est fait : cette goutte de son sang a tout effacé, cette flamme de son Cœur a tout consumé. L'être ancien a disparu ; à sa place, c'est un être nouveau. Ecce nova facio omnia.

    Maintenant, ô homme, vous n'avez plus sujet de vous effrayer de vous-même. Une main divine a saisi vos iniquités et les a jetées plus loin de vous qu'il n'y a de l'Orient à l'Occident. Non, ne cherchez plus en vous-même le péché ancien et ses vestiges ; car c'est moi qui l'ai détruit, dit le Seigneur. Il n'y en a pas plus de traces en vous qu'il n'y a de trace au firmament ou du nuage que les vents emportent ou de la vapeur qui s'évanouit au soleil. Mais qu'est devenue cette corruption qui défigurait l'âme et la rendait si difforme aux yeux de Dieu et à ses propres yeux ? Ah ! l'Esprit de J.-C., l'Esprit Créateur a saisi toutes les puissances de l'âme, il les a fondues dans ses propres feux comme l'or dans la fournaise. Il en a rejeté l'alliage impur qui la déshonorait. Il s'est comme mêlé lui-même avec son être. Il l'a pénétré en tous sens de sa vie et, par cette communication ineffable de soi-même, il en a fait cette créature nouvelle dont parle l'apôtre, in Christo nova creatura, pure de sa pureté, sainte de sa sainteté, méconnaissable à ses propres regards, tant elle a cessé d'être ce qu'elle était, et digne de servir de spectacle et aux hommes et aux anges et à Dieu même. O puissance de J.-C., que vous êtes admirable ! O création des cœurs, que vous êtes divine ! »

    M. l'Abbé Charles de Place (1804-1871), Chanoine Archiprêtre de N.-D. de Paris, Jésus-Christ, sa divinité, son caractère, son œuvre et son Cœur, Conférences (Ch. X, IIe P.), Paris, A. Durand et Pedone Lauriel, 1875.

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  • Méditation : le Christ t'appelle, maintenant !

    « Tout le long de notre vie, Christ nous appelle. Il nous a appelés d'abord par le baptême, mais plus tard aussi ; que nous obéissions ou non à sa voix, il nous appelle encore en sa miséricorde. Si nous manquons à nos promesses baptismales, il nous appelle à nous repentir. Si nous nous efforçons de répondre à notre vocation, il nous appelle toujours plus avant, de grâce en grâce, de sainteté en sainteté, tant que la vie nous est laissée pour cela.

    Abraham a été appelé à quitter sa maison et son pays (Gn 12,1), Pierre ses filets (Mt 4,18), Matthieu son emploi (Mt 9,9), Elisée sa ferme (1R 19,19), Nathanaël sa retraite (Jn 1,47). Sans cesse, tous nous sommes appelés, d'une chose à l'autre, toujours plus loin, n’ayant pas de lieu de repos, mais montant vers notre repos éternel, et n'obéissant à un appel intérieur que pour être prêts à en entendre un autre. Christ nous appelle sans cesse, pour nous justifier sans cesse ; sans cesse, de plus en plus, il veut nous sanctifier et nous glorifier.

    Nous devons le comprendre, mais nous sommes lents à nous rendre compte de cette grande vérité, que Christ marche en quelque sorte parmi nous, et que de sa main, de ses yeux, de sa voix, il nous fait signe de le suivre. Nous ne saisissons pas que son appel est quelque chose qui a lieu en ce moment même. Nous pensons qu'elle a eu lieu au temps des apôtres ; mais nous n’y croyons pas, nous ne l'attendons pas vraiment pour nous-mêmes. [...]

    Il n'y a rien de miraculeux ou d'extraordinaire dans ses rapports avec nous. Il agit par l'intermédiaire de nos facultés naturelles et des circonstances de notre vie. Pourtant, sa Providence est pour nous, dans tous les points essentiels, ce qu'était sa voix pour ceux qu'il appelait quand il était sur la terre : qu'il commande par une présence visible, ou par une voix, ou par notre conscience, cela importe peu, du moment que nous sentons qu'il y a commandement. S'il y a un commandement, on peut y obéir, ou y désobéir ; on peut l'accepter comme l'acceptèrent Samuel ou saint Paul, ou le repousser comme fit le jeune homme qui avait de grands biens. »

    Bx John Henry Newman (1801-1890), Parochial and Plain Sermons (PPS) vol. 8, n° 2 « Divine Calls ».

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    Jésus appelle Saint André et Saint Pierre
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  • Méditation - Prière : "Je ne vous demande que de l'amour, ô mon Dieu..."

    « O Dieu de mon âme, je vous ai déshonoré par le passé en vous méprisant, mais votre Fils vous a honoré en sacrifiant sa vie sur l'arbre de la croix. Par l'honneur que vous a rendu ce Fils bien-aimé, pardonnez-moi de vous avoir déshonoré. Je me repens, ô souverain bien, de vous avoir offensé, et je vous promets de n'aimer désormais que vous seul. J'espère de votre bonté que vous m'accorderez mon salut ; tous les biens que je possède je les tiens de votre faveur, ils vous appartiennent, je le reconnais : Gratia Dei sum id quod sum. Si par le passé je vous ai déshonoré, j'espère de vous honorer pendant l'éternité en bénissant votre miséricorde. J'éprouve un vif désir de vous aimer ; ce désir c'est vous qui me le donnez : je vous en remercie, ô mon amour. Continuez, continuez à me secourir comme vous avez commencé ; j'espère désormais être vous, et à vous sans partage... Je ne vous demande que de l'amour, ô mon Dieu, de l'amour, de l'amour ; et j'espère bien ne vous demander jamais que de l'amour, et toujours de l'amour, jusqu'à ce que je meure dans votre amour, que j'arrive au règne de l'amour, là où sans avoir besoin de le demander je serai embrasé d'amour, où je ne cesserai de vous aimer de toutes mes forces pendant l'éternité. Ô Marie, ma mère, vous qui avez tant aimé votre Dieu, et qui avez tant désiré de le voir aimé, faites que je l'aime assez dans cette vie, pour que je l'aime encore davantage pendant l'éternité. »

    St Alphonse-Marie de Liguori, Préparation à la mort (Huitième considération, Affections et prières), in "Œuvres complètes" Tome II, Œuvres ascétiques, Paris, Parent-Desbarres, 1835.

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  • Méditation : Une bonne confession

    « Quand j'ai dit mes péchés et que j'écoute attentivement les admirables leçons, les réconfortantes paroles et les religieux encouragements que Jésus me fait par son fidèle ministre, quand surtout il prononce d'une voix que je sens très émue : dans un instant Jésus va se donner à vous, Jésus va être tout à vous et vous serez vous-même toute à lui, il est le grand ami qui va vous consoler, vous combler de ses grâces, vous montrer son amour et sa tendresse infinie ; recueillez-vous, mon enfant, et faites du plus profond de votre cœur votre acte de contrition, pendant que je vais vous donner l'absolution... tout mon être palpite d'émotion que je puis à peine contenir. Je voudrais pleurer abondamment, mais Jésus ne me laisse pas toujours le bienfait des larmes à ce moment-là. Dans son amour il préfère, je crois, que je pleure seule avec lui. Je dis aussi tout bas à mon Dieu : pardonnez-moi mon Dieu, ô mon Père plein de miséricorde pour votre enfant ; pardonnez-moi, ô Jésus, je me repens de toute mon âme de vous avoir contristé, vous qui êtes la bonté même, vous qui n'êtes que tendresse envers moi, petit grain de sable. Ah ! je vous promets, ô Bonté suprême, que je ne retomberai plus, que je ne vous offenserai plus... mais je vous supplie humblement d'aider ma faiblesse. »

    Vénérable Marthe Robin (1902-1981), 18 août 1930, in "Journal Décembre 1929 - Novembre 1932", Les Cahiers de Marthe Robin, Éditions Foyer de Charité, Châteauneuf-de-Galaure, 2013.

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    Acte de contrition

    « Mon Dieu, j'ai un très grand regret de vous avoir offensé parce que vous êtes infiniment bon, infiniment aimable, et que le péché vous déplaît.
    Je prends la ferme résolution, avec le secours de votre sainte grâce, de ne plus vous offenser et de faire pénitence. »

  • Méditation : de la médisance

    « Qu'importe à votre frère, que vous déchirez par votre médisance, que ce soit en vous indiscrétion ou malice ? Un dard décoché imprudemment fait-il une plaie moins dangereuse et moins profonde que celui qu'on a tiré à dessein ? Le coup mortel que vous portez à votre frère est-il plus léger parce que c'est la légèreté et l'imprudence qui l'ont lancé ? D'ailleurs n'est-ce pas un crime que d'être capable d'indiscrétion sur la réputation de vos frères ? Y a-t-il rien qui demande plus de circonspection et de prudence ? Tous les devoirs du Christianisme ne sont-ils pas renfermés dans celui de la charité ? N'est-ce pas là, pour ainsi dire, toute la Religion ? Et n'être pas capable d'attention sur un point aussi essentiel, n'est-ce pas regarder comme un jeu tout le reste ? Ah ! c'est ici qu'il faut mettre une garde de circonspection sur sa langue, peser toutes ses paroles, les lier dans son cœur, comme dit le sage, et les laisser mûrir dans sa bouche. Vous échappe-t-il jamais de ces discours indiscrets contre vous-même ? Manquez-vous quelquefois d'attention sur ce qui intéresse votre honneur et votre gloire ?

    Je veux que les défauts que vous publiez de votre frère soient légers. Plus ils sont légers, plus vous êtes injustes de les relever, plus il mérite que vous usiez d'indulgence à son égard, plus il faut supposer en vous une malignité d'attention à laquelle rien n'échappe, une dureté de naturel qui ne saurait rien excuser. Si les défauts de votre frère étaient essentiels, la politesse et la Religion vous feraient un devoir de vous taire. Hé quoi ! vous le trouvez moins digne de vos égards, parce qu'il n'a pas de légères faiblesses ! Ce qui devrait vous le rendre respectable, vous autorise à le décrier !

    Quand même la faute de votre frère serait certaine et publique, d'où pouvez-vous savoir si la honte même de voir sa faute connue ne l'a pas fait revenir à lui, et si un repentir sincère et des larmes abondantes ne l'ont pas déjà effacée et expiée devant Dieu ? Il ne faut pas toujours des années à la grâce pour triompher d'un cœur rebelle ; et souvent une chute publique est le moment de miséricorde qui décide de la conversion du pécheur. Or, si votre frère s'est repenti, n'êtes-vous pas injuste et cruel de faire revivre des fautes que sa pénitence vient d'effacer et que le Seigneur a oubliées ? Souvenez-vous de la pécheresse de l’Évangile. Ses désordres étaient publics ; cependant lorsque le Pharisien les lui reprocha, son amour les avait effacés aux pieds du Sauveur.

    Ce n'est point à moi de guérir la faiblesse des hommes, ni e corriger la délicatesse de leurs esprits et de leurs humeurs : c'est à moi de m'y accommoder, et de les supporter en Chrétien ; et puisque les hommes sont sensibles à une parole et à une raillerie jusqu'à rompre la charité, cette raillerie, cette parole doit être pour moi quelque chose de grand. De tout temps les hommes ont été faibles et délicats. Voilà ce que je dois supposer comme le fondement de tous mes devoirs en matière de charité : car si, pour avoir de la charité, j'attendais que les hommes n'eussent plus d'imperfections ni de faiblesses, comme il est certains qu'ils en auront toujours, je renoncerais pour toujours à cette vertu.

    Dieu me commande de les aimer faibles et imparfaits comme ils sont : or je n'obéis pas si je ne respecte en eux jusqu'à leurs moindres intérêts, et si je ne suis circonspect jusque dans les sujets les plus légers dont ils ont coutume, quoique dans raison, de s'offenser. J'aurai bien plutôt fait de condescendre à leurs faiblesses, que de prétendre qu'ils réforment leurs idées ; et il me sera bien plus avantageux d'être à leur égard humble et patient, que de m'opiniâtrer à vouloir les rendre raisonnables. S'il y a même un moyen de les faire revenir de leurs erreurs, ou de corriger leurs défauts, c'est l'exemple d'une vertu aimable et compatissante. On ne résiste guère à la douceur et à la beauté de ses manières ; au lieu qu'on brave la censure, on s'aigrit de l'impatience, et on hait la médisance la plus fine. »

    Abbé François Champion de Pontalier s.j. (1731-1812), Le trésor du chrétien, ou principes et sentiments propres à renouveler et consommer le christianisme dans les âmes... Tome I (ch. XIII, III-V & VII), Nlle éd., Paris, Chez Méquignon fils aîné, 1815 (1ère éd. 1778).

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  • Méditation 1ère semaine de Carême : humilité et sainteté (5)

    « J'admire cette sagesse vraiment divine qui commence dans l'homme par un abaissement volontaire toute restauration morale. Le retour au bien, dans l’Église, s'accomplit dans la confession : or, la confession est une double humiliation : elle abaisse le corps dans une prostration, et l'âme dans un aveu. Par ce double abaissement l'homme se relève ; il se réhabilite devant Dieu, devant les hommes, devant lui-même. Par là, vous pouvez juger de l'aveuglement des réformateurs qui, en supprimant la confession, ont supprimé ces abaissements sublimes qui rendent à l'homme, même après ses dégradations, toute sa vraie grandeur. Ah ! regardez sur nos autels : voici devant vous des pécheurs transfigurés par le miracle du repentir : ils sont grands de tous leurs abaissements ; du milieu de la gloire qui resplendit autour de ce front qu'a prosterné leur humiliation, ils vous disent avec ce mot du réparateur le secret de leur grandeur : Celui qui s'abaisse sera exalté. Ils étaient notre scandale, ils sont devenus notre édification ; ils étaient des personnifications de la décadence morale par le prodige de leurs prévarications, ils sont devenus les modèles de notre progrès moral par le prodige de leurs vertus ; pourquoi ? pour cette seule raison : ils se sont abaissés. »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1858 (Troisième conférence : le progrès moral par l'humilité chrétienne), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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  • Méditation 1ère semaine de Carême : humilité et sainteté (4)

    « Le malheur, le grand malheur de beaucoup d'hommes de notre temps, si vous voulez le savoir, le voici : c'est d'ignorer encore ce premier élément de perfection chrétienne. Comme nous et avec nous, tous vous voulez le progrès moral de l'humanité. Je vous adjure de répondre ici à la vérité qui vous interroge : Que vous manque-t-il par dessus tout pour entrer dans cette voie, et y entraîner les autres après vous ? pour féconder en vous-mêmes tous ces germes de grandeur que Dieu a laissés tomber de son sein au fond de vos riches natures, que faudrait-il ? Une seule chose, l'humilité. Un acte d'humilité volontaire, un seul, ferait de plus de mille d'entre vous des prodiges de vertus et des instruments de progrès. L'humiliation volontaire du repentir ferait en vous cette transfiguration, par où il faut passer pour monter vers le parfait. Mais on ne veut pas ; on se croit trop grand pour s'abaisser dans l'aveu de sa misère, et cette conviction superbe fait qu'on ne sortira jamais de sa misère. »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1858 (Troisième conférence : le progrès moral par l'humilité chrétienne), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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    Saint Dominique en prière, El Greco (1541-1614)
    (Collection privée - Source)

  • Méditation : la Bienheureuse Vierge Marie dans notre vie

    « Plus on réfléchit dans le sens de l’Église, plus l'action de Marie apparaît comme décisive. Il nous faut donc y correspondre. Il faut que, pour de bon, selon la doctrine du Bx Grignion de Montfort, nous agissions avec Marie, en Marie, par Marie, pour Marie. Il ne suffit pas de lui garder, pauvres pécheurs, un petit coin de nos âmes où gémisse la nostalgie de sa miséricorde, de sa tendresse, de sa pureté ; il faut que, virilement, nous lui consacrions notre vouloir. Si nous la consultons et si nous suivons ses inspirations en nos actes conscients, elle exercera plus profond que notre conscience ses charmes. Si nous imitons ses vertus, elle nous identifiera mystiquement à son Fils. Celle qui pleure sur nos péchés et sur nos maux nous apprendra le repentir et nous guidera vers le salut. La Reine de la France relèvera son peuple. La Mère de la foi suscitera des apôtres... Oh ! si nos âmes consentaient à son humilité, à sa douceur, ne seraient-elles pas plus fortes que les puissances maléfiques ? Nous avons toujours besoin de notre Mère du ciel pour nous engendrer à la vie du paradis. Mais nous le comprenons d'une manière plus angoissée que jamais en un temps où nous n'avons plus de recours humains pour l'existence la plus ordinaire. Quand on retire le lait aux enfants pour en faire des explosifs, mettez-vous encore quelque espoir en l'homme ? L'espoir renaîtra si les chrétiens redeviennent enfants, réveillent la soif du lait de la Sagesse et se blottissent tendrement sous ce manteau bleu. »

    P. Paul Doncoeur s.j., La Sainte Vierge dans notre vie d'hommes, Ed. de l'Orante, 1940 (Cf. revue Études du 5 décembre 1935).

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    Maesta : fresque de Simone Martini réalisée en 1315 (Palazzo Pubblico, Sienne, Italie)

  • Mois du Sacré-Coeur - Vingt-deuxième Jour

    Vingt-deuxième Jour
     
    Prions pour ceux de nos parents qui sont éloignés de leurs devoirs religieux.

    La 3ème épine du Cœur de Jésus, ce sont les âmes lâches et tièdes.

    Elles ne sont pas indifférentes celles-là, mais peut-être voudraient-elles le devenir… L’amour de Jésus-Christ les ennuie et leur pèse ; elles en ont senti cependant toute la douceur… Ô vous qui, par l’effet d’une passion cachée, d’un amour-propre et d’un orgueil sans mesure, vous éloignez de Jésus, écoutez ces plaintes : « Si au moins c’était un ennemi qui me traitât ainsi, je le supporterais ; mais une enfant que j’aime, que j’ai admise à ma table !... » - Revenez à Jésus… Demain peut-être il sera trop tard… S’il ne vous voulait plus !...

    Je réciterai mon chapelet pour demander à Marie qu’elle me donne ma ferveur d’autrefois.
  • Mois du Sacré-Coeur - Neuvième Jour

    Neuvième Jour
     
    Prions pour celles de nos compagnes que nous aimons le plus.

    Jésus prend la défense de Magdeleine.

    Elle avait été coupable Magdeleine, mais elle était repentante et elle pleurait aux pieds de Jésus. Il n’en faut pas autant pour toucher le Cœur du bon Maître ; non seulement il pardonne, mais entendez comme il prend sa défense contre ceux qui, au fond de leur cœur, disaient : « Elle est pécheresse ! » - Elle est plus aimante que vous, répond Jésus. Je suis venu chez vous, vous ne m’avez point donné d’eau pour mes pieds et elle les a arrosés de ses larmes ; vous ne m’avez pas donné le baiser de paix, et elle n’a cessé de baiser mes pieds… Aussi, je lui dis : « Tout est pardonné, allez en paix ! » Leçon de miséricorde que je n’oublierai pas, ô mon Dieu ! Peut-être ceux que je méprise au fond du cœur, et ceux que j’accuse, sont plus chéris de Dieu, parce qu’ils l’aiment davantage.

    Je veillerai sur mes jugements, afin de ne penser mal de personne ; et je me priverai de quelque chose à mon repas, si je me laisse aller à un jugement téméraire.
  • Méditation : "Laissez-vous réconcilier avec Dieu !"

    « Ô bienheureux pécheur, bienheureux non parce que tu es pécheur, mais parce que tu t'es repenti de ton péché, quel était, je te le demande, ton état d'âme dans les embrassements et les baisers de ton père, lorsqu'il te ranimait alors que tu étais presque désespéré, lorsqu'en te redonnant un cœur pur, il te rendait la joie de ton salut ?...
    Et maintenant, quand, après ces étreintes et ces baisers, laissé à toi-même, tu réfléchis à ton père et à toi, lorsque tu penses à ta cause, à ce qu'elle a été et à la manière dont il l'a traitée, quand tu vois d'un côté, l'abondance de ton péché, et de l'autre la surabondance de la grâce, quel effet, je te le demande, cela produit-il en toi ?
    Tu répondras qu'un feu insupportable s'éveille alors dans tes réflexions, en partie du fait de la douleur et de la honte, en partie du fait de la joie et de l'amour ; et que tu ne penserais pas être un homme, mais une pierre, si tu avais le cœur assez dur pour ne pas éprouver de douleur ou de honte à ton sujet, ou si tu étais assez mauvais et ingrat pour ne pas te confondre de joie et d'amour pour un tel père. »

    Guerric d'Igny, Sermon II pour le Carême (3,1-3-4), Trad. P. Max Huot de Longchamp, in "Se confesser à l'école des saints", Centre Saint Jean de la Croix, Paroisse et Famille, 2012.

    Voir aussi : Présentation, traduction et notes de Bernard-Joseph Samain, ocso (de l'Abbaye N.-D. d'Orval, Belgique) - Larges extraits (format pdf).
    Et texte latin et traduction du Sermon complet dans Guerric d’Igny, Sermons, Tome II, SC n°202, p. 26-37.

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    Vitrail de la Cathédrale St Jean le Baptiste, Charleston, Caroline du Sud (E.U.)
    (Source et crédit photo)

  • Méditation : des dangers de l'espoir et du désespoir

    « Les hommes se trouvent en danger en espérant comme en désespérant : deux choses opposées, deux sentiments contraires. Il est trompé par son espoir, celui qui se trompe en disant : "Dieu est bon, Dieu est miséricordieux ; je puis faire ce qui me plaît, ce qui m'est agréable ; je vais lâcher les rênes de mes passions, je vais satisfaire les désirs de mon âme. Pourquoi ? Parce que Dieu est miséricordieux, bon et plein de bienveillance." C'est par l'espoir que ceux-ci se trouvent en danger.

    Mais ils s'y trouvent par désespoir, ceux qui, après être tombés dans des péchés graves, s'imaginent qu'ils ne peuvent plus leur être pardonnés s'ils se repentent, et considèrent comme destinés sûrement à la damnation et se disent en eux-mêmes : "Voilà que nous allons être condamnés ; pourquoi ne pas faire ce que nous voulons ?" Ils réagissent comme des gladiateurs destinés à mourir par le fer. C'est pourquoi les désespérés sont si dangereux ; ils n'ont plus rien à craindre et ils sont d'autant plus à craindre.

    Que fait donc le Seigneur à l'égard de ceux qui se mettent en danger par suite de l'une ou l'autre maladie ? A ceux que l'espoir met en danger, il dit : "Ne tarde pas à te convertir au Seigneur, ne remets pas de jour en jour, car sa colère surviendra soudain et au temps de la vengeance il te perdra" (Si 5,7). A ceux que le désespoir met en danger, il dit : "Le jour où le pécheur se convertira, j'oublierai toutes ses iniquités" (cf. Ez 18, 21-22 ; 33, 14-15). »

    St Augustin, Traité sur l’Évangile de Jean (3, 8), Bibliothèque augustinienne 72, DDB, Paris, 1977.

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    Statue en albâtre représentant l'Espérance
    Élément de l’ancien jubé exécuté par Jacques Du Brœucq entre 1541 et 1545 pour la collégiale Sainte-Waudru de Mons (Belgique)
    Photographie : Jean-Pol Grandmont

  • Méditation : confiance en la Miséricorde divine

    « Quand vous vous sentez blessé, c'est-à-dire, quand vous voyez que vous avez fait quelque faute, soit par pure fragilité, soit avec réflexion et par malice, ne vous affligez pas trop pour cela ; ne vous laissez pas aller au chagrin et à l'inquiétude, mais adressez-vous aussitôt à Dieu, et dites-lui avec une humble confiance : C'est maintenant, ô mon Dieu, que je fais voir ce que je suis. Car que pouvait-on attendre d'une créature faible et aveugle comme moi, que des égarements et des chutes ?
    Arrêtez-vous un peu là-dessus, afin de vous confondre en vous-même, et de concevoir une vive douleur de votre faute.
    Puis, sans vous troubler, tournez toute votre colère contre les passions qui vous dominent, principalement contre celle qui a été la cause de votre péché.
    Seigneur, direz-vous, j'aurais commis de bien plus grands crimes, si par votre infinie bonté vous ne m'aviez secouru.
    Rendez ensuite mille actions de grâces à ce Père de miséricorde ; aimez-le plus que jamais, voyant que bien loin de se ressentir de l'injure que vous venez de lui faire, il vous tend encore la main, de peur que vous ne tombiez de nouveau dans quelque pareil désordre.
    Enfin, plein de confiance, dites-lui : Montrez, ô mon Dieu ! ce que vous êtes ; faites sentir à un pécheur humilié votre divine miséricorde ; pardonnez-moi toutes mes offenses ; ne permettez pas que je me sépare, ni que je m'éloigne tant soit peu de vous ; fortifiez-moi tellement de votre grâce, que je ne vous offense jamais. »

    R.P. D. Laurent Scupoli (1530-1610), Le Combat spirituel (ch. 26), Trad. P. J. Brignon, Nouvelle édition, Périsse Frères, Lyon - Paris, 1841.

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