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désespoir

  • Méditation - De la tristesse spirituelle

    « Il y a, sans doute, une tristesse spirituelle qui vient du Saint-Esprit et qui remplit nos cœurs de contrition, d'humilité, de crainte de Dieu. Mais celle-là est accompagnée de confiance et conduit promptement à la joie. Elle nous donne des forces pour faire pénitence, après quoi, elle nous relève par le sentiment des miséricordes divines. Quand, au contraire, la tristesse vient de nous, de nos propres pensées, elle nous pousse vers le désespoir et nous expose à nous perdre pour l'éternité. Saint Paul a très bien distingué ces deux tristesses : « Celle, dit-il, qui est selon Dieu, produit pour le salut une pénitence stable ; au lieu que la tristesse de ce monde produit la mort » (II Cor. VII, 10).

    La tentation de tristesse spirituelle est une des plus dangereuses, parce qu'elle se présente à nous d'une manière perfide en mettant sous nos yeux des faits réels dont nous sommes forcés de constater l'existence et la gravité. Ce sont des morts, des maladies, des revers de fortune, des calomnies, des persécutions ; ce sont surtout les péchés dont nous nous sommes rendus coupables. On ne peut pas nier l'évidence et alors comment éviter la tristesse ?... On l'évite en détournant l'attention de l'esprit de ces pénibles sujets et en s'efforçant de les oublier pour penser à autre chose. Quand saint Augustin sentait son âme trop brisée de douleur au souvenir de ses péchés, il lui tenait ce langage : « Allons, mon âme, détournez vos regards du spectacle de vos iniquités, de peur que vous ne tombiez dans l'abîme du désespoir. Portez-les sur la miséricorde infinie du Seigneur, afin de retrouver la joie et l'espérance et la force de le servir avec plus d'amour. » »

    P. Ludovic de Besse (1831-1910), La science du Pater (chap. XI, IV), Nouvelle édition, Coll. « Il Poverello » 1ère série XLIII, Société et Librairie S. François d'Assise, Paris - Librairie J. Duculot, Éditeur, Gembloux (Belgique), 1929.

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    Pompeo Batoni (1708-1787), Le retour de l'enfant prodigue
    Kunsthistorisches Museum, Vienne

    (Crédit photo)

  • Méditation - « Jésus doux et humble de Coeur, rendez mon coeur semblable au vôtre ! »

    « La Douceur, c'est l'amour aux mains tendues pour donner, tout donner et même se donner. L'être qui n'est que don, qui ne pense pas à lui mais à l'autre est un doux. Comme saint François d'Assise, sa douceur s’étend à tout le monde qui l'entoure. Là où il y a la discorde, il cherche la paix ; là où est le désespoir, il met l'espérance ; là où règne la tristesse, il met la joie. Il ne cherche pas à être servi, mais à servir, il veut consoler plutôt qu'être consolé. Ayant banni toute recherche de son propre intérêt, le doux se tourne vers les autres : les bons dont il encourage la bonté, les méchants envers qui il se montre ferme (car douceur ne signifie pas lâcheté), les forts qu'il désarme par sa tendresse, les faibles qu'il encourage par son affection, les saints qu'il confirme par son exemple, les pécheurs qu'il accueille sans juger... Le Doux, c'est Jésus, c'est Jésus crucifié, ayant tout donné pour les autres, jusqu'à son Cœur transpercé. »

    (à suivre demain)

    Mgr David Macaire, Les petites Prières, Petit Guide Spirituel, Éditions Peuple Libre, Lyon, 2015.

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  • Méditation - Le Saint Nom de Jésus

    Le nom de Jésus est un remède à nos infirmités ; il a rendu la vue aux aveugles, l'ouïe aux sourds, l'agilité aux boiteux, la parole aux muets, la vie aux morts. Il a soustrait à la puissance du démon le corps des possédés. Lorsque vous éprouvez quelques souffrances, vous ou les vôtres, sans négliger les remèdes naturels, recourez au nom de Jésus... J'ai appris de témoins dignes de foi que, de nos jours, plusieurs ayant imposé les mains à des malades, selon le précepte divin, et invoqué le nom de Jésus, ces malades ont été guéris : Il les a sauvés, dit le Prophète, à cause de son nom et afin de faire connaître sa puissance (Prov. 105).

    Le nom de Jésus est la consolation de ceux qui souffrent. Dieu ne laisse pas, il est vrai, ses serviteurs succomber à la tentation ; cependant il les expose aux peines de la vie. Mais alors loin de nous le désespoir ! N'oublions pas le doux nom de Jésus, invoquons-le surtout alors. Le nom de Jésus, écrit dans le cœur des justes, dit saint Augustin, leur donne une audace étonnante contre le choc de tous les maux. « Si vous me menacez des bêtes féroces, s'écrie saint Agathe à son juge, elles deviendront douces au nom de Jésus ; si vous avez, contre moi, recours au feu, à ce nom les anges m'environneront d'une rosée vivifiante. » Par la vertu de ce nom les martyrs triomphent de tous les tourments ; en votre nom, mon Dieu, nous mépriserons ceux qui s'élèvent contre nous ; notre secours est dans le nom du Seigneur qui a fait le ciel et la terre (Ps. 43. id. 123).
    [...]
    Le nom de Jésus est le secours de l'âme fatiguée. Toutes les fois, dit saint Bernard, que vous vous rappelez le nom de Jésus, ne sentez-vous pas vos forces renaître ? Qui ranime notre esprit comme ce souvenir ? qui répare nos sens fatigués, raffermit nos vertus, vivifie nos actions bonnes et honnêtes, réchauffe nos pures affections autant que lui ? Votre cœur est-il en proie à la paresse et à l'engourdissement ? Jésus vous guérit en excitant votre ferveur. Que le nom de Jésus soit donc toujours placé dans votre âme, toujours porté dans vos mains ; en lui vous trouverez un remède à votre indolence et à votre tiédeur, un remède pour corriger vos actes mauvais et relever ceux qui sont imparfaits, un remède pour préserver vos sens de la corruption et les guérir s'ils se corrompent...

    Le nom de Jésus est l'aliment de notre méditation. Ce nom, dit saint Bernard, n'est pas seulement une lumière, il est une nourriture. Ne vous sentez-vous pas fortifié toutes les fois que vous vous souvenez de Jésus ? Ce nom est une huile, et tout aliment est sans saveur à l'âme s'il n'en est pas assaisonné. Oh ! quelle douceur semble couler des lèvres d'un petit enfant plein d'innocence quand, formé par une pieuse mère, et ne pouvant encore retenir le Pater et l'Ave, il prononce avec respect le nom de Jésus ! Ce nom est en vérité comme le miel à notre bouche, une douce harmonie à nos oreilles ; il est comme la rosée de l'Hermon qui descend sur la montagne de Sion. (Ps. 132).

    St Bernardin de Sienne (fêté ce jour), Extrait d'un Sermon pour la Fête-Dieu à Vicence, 3 juin 1423, in "Histoire de Saint Bernardin de Sienne de l'Ordre des Frères mineurs" par M. L'Abbé Berthaumier (L. III chap. I), Paris, Elie Gauguet, Libraire-Editeur, 1862.

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    Monogramme IHS, maître-autel de l'église du Gesù, Rome (Italie)
    (Crédit photo)

  • Méditation : De la grâce

    « La grâce, c'est Dieu devant l'âme et demandant à entrer ; c'est Dieu dans l'âme pour y promouvoir et y diviniser toutes les formes de la vie ; c'est Dieu liant l'âme au prochain de l'amour même qui unit cette âme à lui, Dieu, et c'est ainsi Dieu nous menant tous, consentants et coopérants, à la vie éternelle.

    Il y a dans ce fait, est-il besoin de le dire, un immense objet d'espoir ; il y a aussi un objet de crainte ; car ainsi que dit Corneille : « les grâces du ciel que l'on repousse ouvrent un chemin à la foudre. » Au mieux, elles rendent inutile tout ce qui sans elles prétend s'accomplir. « Ce que Dieu n'a pas fait en toi, il le compte pour rien », écrit Tauler. Mais ce n'est pas une raison de perdre espoir. Désespérons de nous-mêmes, et dans une mesure encore beaucoup plus grande espérons en Dieu. Celui qui ne désespère pas de lui-même a les meilleures raisons de désespoir ; le chrétien en est sauf ; il a au dedans, et il le sait, un Esprit plus fort que sa faiblesse et qui peut tout surmonter, parce que c'est lui qui crée tout.

    Gardons-nous donc d'opposer jamais à la grâce nos étonnements et de lui offrir un visage morose. Attendons de la comprendre ; accueillons-la de confiance avec amitié, avec reconnaissance, avec une pleine foi. Accueillons de même ses délaissements apparents, ces abandons qui sont parfois notre pire épreuve. Quand Jésus pose la main sur notre épaule, on ne sent plus les autres fardeaux ; quand il s'éloigne et se tait, tout pèse et le chemin montant ne paraît plus praticable. Espérons ! La grâce est mystérieuse comme Dieu, comme notre âme et comme notre vie. Dans le mystère même le travail humain et surhumain peut se produire, le résultat peut venir et la joie indéfectible germer. »

    R.P. A. D. Sertillanges O.P. (1863-1948), Devoirs (LXIV), Fernand Aubier, Éditions Montaigne, Paris, 1936.

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    Chemin de pierres, près du canyon Oak-Creek, Arizona, Etats-Unis

  • Méditation : des dangers de l'espoir et du désespoir

    « Les hommes se trouvent en danger en espérant comme en désespérant : deux choses opposées, deux sentiments contraires. Il est trompé par son espoir, celui qui se trompe en disant : "Dieu est bon, Dieu est miséricordieux ; je puis faire ce qui me plaît, ce qui m'est agréable ; je vais lâcher les rênes de mes passions, je vais satisfaire les désirs de mon âme. Pourquoi ? Parce que Dieu est miséricordieux, bon et plein de bienveillance." C'est par l'espoir que ceux-ci se trouvent en danger.

    Mais ils s'y trouvent par désespoir, ceux qui, après être tombés dans des péchés graves, s'imaginent qu'ils ne peuvent plus leur être pardonnés s'ils se repentent, et considèrent comme destinés sûrement à la damnation et se disent en eux-mêmes : "Voilà que nous allons être condamnés ; pourquoi ne pas faire ce que nous voulons ?" Ils réagissent comme des gladiateurs destinés à mourir par le fer. C'est pourquoi les désespérés sont si dangereux ; ils n'ont plus rien à craindre et ils sont d'autant plus à craindre.

    Que fait donc le Seigneur à l'égard de ceux qui se mettent en danger par suite de l'une ou l'autre maladie ? A ceux que l'espoir met en danger, il dit : "Ne tarde pas à te convertir au Seigneur, ne remets pas de jour en jour, car sa colère surviendra soudain et au temps de la vengeance il te perdra" (Si 5,7). A ceux que le désespoir met en danger, il dit : "Le jour où le pécheur se convertira, j'oublierai toutes ses iniquités" (cf. Ez 18, 21-22 ; 33, 14-15). »

    St Augustin, Traité sur l’Évangile de Jean (3, 8), Bibliothèque augustinienne 72, DDB, Paris, 1977.

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    Statue en albâtre représentant l'Espérance
    Élément de l’ancien jubé exécuté par Jacques Du Brœucq entre 1541 et 1545 pour la collégiale Sainte-Waudru de Mons (Belgique)
    Photographie : Jean-Pol Grandmont

  • Méditation : "Appelle à l'aide !"

    « Ne te décourage pas, ne te laisse pas aller au désespoir lorsque tu sens dans ton âme un souffle meurtrier, un bouillonnement de méchanceté et de mal, d'impatience et de blasphème, ou un fléchissement sous l'emprise des mauvaises pensées. Combats sans relâche et résiste courageusement, invoque de tout ton cœur le Seigneur Jésus-Christ, le vainqueur de l'enfer. Humilie-toi profondément, profondément, reconnaissant du fond de l'âme que tu es le premier des pécheurs (1), indigne d'être compté parmi les hommes, et le Seigneur, voyant ton humilité et ton combat, te viendra en aide. Appelle aussi à ton secours notre Protectrice, la très sainte Vierge Mère de Dieu, et dis-lui : "Guéris, ô toute Pure, les blessures amères de mon âme, et terrasse les ennemis qui ne cessent de me faire la guerre. (2)" »

    1 : cf. 1 Tim 1, 15
    2 : Canon à l’Ange Gardien

    Saint Jean de Cronstadt (1829-1908), Ma vie en Christ, Abbaye de Bellefontaine, 1979.

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  • Méditation : fautes et découragement

    « Les fautes se transformeront en bien, pourvu que nous nous en servions pour notre propre humiliation, sans nous relâcher dans l'effort de nous corriger. Le découragement ne sert nul dessein possible ; il est simplement le désespoir de l'amour de soi-même, blessé. Le véritable moyen de profiter de l'humiliation de ses propres fautes, c'est de leur faire face dans leur hideur véritable, sans cesser d'espérer en Dieu, tout en n'espérant rien de soi-même. »

    Fénelon (François de Salignac de La Mothe-Fénelon - 1651-1715).

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  • Méditation : solitude et tendresse...

    « La solitude est comme la peste, elle afflige particulièrement les grandes villes modernes. J'entends par solitude la situation de tous ceux qui sont privés de cette aide et de cette compagnie qui leur serait due, qui leur serait nécessaire, et qui à cause de cela, sont en état de prostration, de souffrance, souvent proches du découragement, et quelquefois du désespoir : personnes âgées, malades, personnes avec un handicap, prisonniers, étrangers.
    La tendresse, c'est l'amour respectueux, délicat, concret, attentif, joyeux. La tendresse, c'est l'amour sensible, ouvert à la réciprocité ; non pas avide, cupide, prétentieux et possessif, mais fort de sa faiblesse, efficace, victorieux, désarmé et désarmant. La tendresse comporte le courage de faire de petits pas et de petits gestes d'affection : un sourire, une parole, un merci, un souhait en temps voulu, une simple phrase "voici ton journal", "je t'ai fait un café".
    En Jésus, Dieu semble se perdre dans le détail, en se cachant volontiers dans les choses minuscules et très simples : celles de prêter attention à une action de peu d'importance, comme celle de donner un verre d'eau à quelqu'un. Jésus est attentif aux choses pour lesquelles nous n'avons pas de temps, nous n'avons pas de calme, nous n'avons pas d'attention.
    Dans notre manière de prier, dans notre manière de rencontrer une personne, de lui serrer la main, dans notre manière de nous intéresser à l'autre, de faire attention à lui, de ne pas passer distraitement à côté des nécessités d'un frère, nous manifestons la gloire de Dieu. »

    Cardinal Carlo Maria Martini, S'ouvrir à la Parole du Christ, Paris, Le Cerf, coll. Foi Vivante, 1995.

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