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tiédeur

  • Méditation - Le temps est précieux, ne le perdons pas...

    « L'emploi du temps est un vaste sujet, et d'une importance infiniment plus grande qu'on ne le suppose généralement pour les personnes qui tendent à la perfection. Bellecius, dans son ouvrage sur la Solide Vertu, consacre un chapitre entier à l'habitude de se lever de bonne heure, ce qui n'est pas un cas isolé de l'emploi du temps. Il faut nous rappeler que c'est par le temps qu'on arrive à l'éternité, qu'il est à la fois précieux et irrévocable, et que nous aurons un compte sévère à en rendre au dernier jour. Il y a bien peu de fautes qui soient irréparables, mais il faut avouer aussi que la perte du temps en est une ; et si nous considérons combien il est facile de succomber aux tentations de ce genre, si nous observons le nombre des chutes, le silence dans lequel elles sont ensevelies, l'attrait qu'elles présentent, nous commencerons à envisager le danger dans toute sa réalité. D'ailleurs, quand une fois la paresse s'est attachée à nous, elle devient une véritable tyrannie, un esclavage dont les chaînes se font sentir chaque fois que nous remuons un membre, et lors même que nous restons tranquilles. C'est aussi une captivité qui n'est pas sans charmes, et d'autant plus dangereuse qu'elle est plus douce. Mais le trait le plus funeste du caractère de la paresse, c'est qu'elle est si propre à nous faire illusion. Un homme paresseux ne se doute de son état que dans les intervalles lucides où la grâce l'éclaire. Personne ne voudrait croire avec quelle rapidité se développe l'habitude de perdre le temps. [...] L'espace qui sépare cet état de la tiédeur est bientôt franchi. Chaque heure apporte son tribut à cet amas de négligences de tous les instants qui pèse sur l'âme et qui l'entraîne... [...] Le temps est selon moi, une chose qu'il ne faut pas perdre de vue un seul instant dans tout le cours de la vie. »

    R.P. F.-W. Faber, Progrès de l'âme dans la vie spirituelle (ch. XIV : De la paresse spirituelle), traduit de l'anglais par M.F. de Bernhardt, nouvelle édition, Paris, Téqui, 1928 (e.o. 1856).

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  • Méditation - de la confiance en Dieu

    « Vous me demandez, monsieur, la manière dont il faut prier, et s'occuper de Dieu pour s'unir à lui, et pour se soutenir contre les tentations de la vie. Je sais combien vous désirez de trouver, dans ce saint exercice, le secours dont vous avez besoin. Je crois que vous ne sauriez être avec Dieu dans une trop grande confiance. Dites-lui tout ce que vous avez sur le cœur, comme on se décharge le cœur avec un bon ami sur tout ce qui afflige ou qui fait plaisir. Racontez-lui vos peines, afin qu'il vous console ; dites-lui vos joies, afin qu'il les modère ; exposez-lui vos désirs, afin qu'il les purifie ; représentez-lui vos répugnances, afin qu'il vous aide à les vaincre ; parlez-lui de vos tentations, afin qu'il vous précautionne contre elles ; montrez-lui toutes les plaies de votre cœur, afin qu'il les guérisse. Découvrez-lui votre tiédeur pour le bien, votre goût dépravé pour le mal, votre dissipation, votre fragilité, votre penchant pour le monde corrompu. Dites-lui combien l'amour-propre vous porte à être injuste contre le prochain ; combien la vanité vous tente d'être faux, pour éblouir les hommes dans le commerce ; combien votre orgueil se déguise aux autres et à vous-même. Quand vous lui direz ainsi toutes vos faiblesses, tous vos besoins et toutes vos peines, que n'aurez-vous point à lui dire ! Vous n'épuiserez jamais cette matière ; elle se renouvelle sans cesse. »

    Fénelon (1651-1715), Lettre 167 (Au Vidame d'Amiens, fils puiné du Duc de Chevreuse), 31 mai 1707, in "Œuvres de Fénelon" Tome Cinquième, A Paris, Chez Lefèvre, Éditeur, 1858.

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  • Méditation - Les caractères de la véritable vertu

    « La véritable vertu n'est jamais contente d'elle-même, ni mécontente des autres ; elle ne cherche qu'à contenter Dieu.

    1°. Jamais contente d'elle-même. Quand on se connaît bien, peut-on être content de soi ? Tant de passions, d'imperfections, de défauts ; tant de langueur, de tiédeur, de négligence ; tant d'infidélités à la grâce, si peu d'avancement dans le bien, si peu de désir de la perfection, pour un si grand fonds de misère ; à cette vue, loin d'être contents de nous-mêmes, ne devons-nous pas nous humilier, nous affliger, nous anéantir, et tout craindre pour nous ?
    Les plus grands Saints ont toujours été les plus humbles et les plus mécontents d'eux-mêmes ; ils se regardaient comme de grands pécheurs ; quoiqu'ils fassent pour Dieu, ils ne croyaient jamais avoir rien fait ; ils considéraient, non ce qu'ils avaient fait, mais ce qu'ils auraient du faire ; et après avoir pratiqué les plus éminentes vertus, ils disaient sincèrement et de cœur : Servi inutiles sumus (Lc 17, 10). Hélas ! nous ne sommes que des serviteurs inutiles. Voilà la solide vertu ; mais sont-ce là mes sentiments devant Dieu ?

    2°. La véritable vertu n'est jamais mécontente des autres : uniquement attentive sur elle-même, elle n'examine point la conduite de ceux dont elle n'a pas à répondre ; tant qu'elle peut, elle cherche à louer, elle cherche à excuser ; quand elle ne peut excuser l'action, elle excuse l'intention ; si on la blâme, elle ne se plaint point ; si on l'accuse, elle ne répond point ; si on la maltraite, elle croit mériter les mauvais traitements, et leur avoir donné lieu ; elle s'attribue tout à elle-même, pour ne pas condamner les autres : tout ce que les autres font, lui paraît mieux que ce qu'elle fait ; pour peu qu'on fasse pour elle, on en fait toujours trop ; craignant souverainement de manquer aux autres, jamais elle ne croit qu'on lui manque. A ce prix, ô mon Dieu ! ai-je à vos yeux le moindre vestige de vertu solide ?

    3°. La véritable vertu ne cherche qu'à contenter Dieu : voilà le grand objet qui fixe son attention et ses vœux, ses yeux fermés sur tout le reste, ne se portent qu'à Dieu ; elle ne veut que Dieu, ne cherche que Dieu, ne veut trouver que Dieu seul ; tout le reste n'est rien pour elle ; pourvu que son Dieu soit content, elle est satisfaite : ses vues ne vont qu'à lui plaire, ses désirs qu'à l'aimer, son cœur qu'à le posséder ; toute vue naturelle, toute considération humaine, tout motif bas et terrestre est banni de son cœur ; fallût-il faire les plus grands sacrifices, porter les plus rudes croix, se priver de tout et tout perdre, pourvu qu'elle plaise à son Dieu, qu'elle possède son Dieu, elle a tout, elle possède tout ; et si Dieu est content, elle est contente de tout.

    Mon Dieu, que ces sentiments sont au-dessus des miens ! et que je suis éloignée de la véritable et solide vertu ! elle m'a été comme étrangère et inconnue jusqu'à présent ; je n'ai bâti que sur du sable mouvant, rien de solide et de bien fondé ; vertu fausse, défectueuse, hypocrite, apparente ; voilà mon état, et le sujet de mes larmes. Il est temps que je travaille ; hélas ! je ne dis pas à perfectionner la vertu en moi, mais à lui donner l'entrée de mon cœur, espérant que la grâce lui donnera l'accroissement, et m'accordera la persévérance. »

    Abbé Barthélemy Baudrand (1701-1787), L'âme religieuse élevée à la perfection par les exercices de la vie intérieure, Lyon, Frères Périsse, 1788 (sixième édition).

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  • Méditation - Le Saint Nom de Jésus

    Le nom de Jésus est un remède à nos infirmités ; il a rendu la vue aux aveugles, l'ouïe aux sourds, l'agilité aux boiteux, la parole aux muets, la vie aux morts. Il a soustrait à la puissance du démon le corps des possédés. Lorsque vous éprouvez quelques souffrances, vous ou les vôtres, sans négliger les remèdes naturels, recourez au nom de Jésus... J'ai appris de témoins dignes de foi que, de nos jours, plusieurs ayant imposé les mains à des malades, selon le précepte divin, et invoqué le nom de Jésus, ces malades ont été guéris : Il les a sauvés, dit le Prophète, à cause de son nom et afin de faire connaître sa puissance (Prov. 105).

    Le nom de Jésus est la consolation de ceux qui souffrent. Dieu ne laisse pas, il est vrai, ses serviteurs succomber à la tentation ; cependant il les expose aux peines de la vie. Mais alors loin de nous le désespoir ! N'oublions pas le doux nom de Jésus, invoquons-le surtout alors. Le nom de Jésus, écrit dans le cœur des justes, dit saint Augustin, leur donne une audace étonnante contre le choc de tous les maux. « Si vous me menacez des bêtes féroces, s'écrie saint Agathe à son juge, elles deviendront douces au nom de Jésus ; si vous avez, contre moi, recours au feu, à ce nom les anges m'environneront d'une rosée vivifiante. » Par la vertu de ce nom les martyrs triomphent de tous les tourments ; en votre nom, mon Dieu, nous mépriserons ceux qui s'élèvent contre nous ; notre secours est dans le nom du Seigneur qui a fait le ciel et la terre (Ps. 43. id. 123).
    [...]
    Le nom de Jésus est le secours de l'âme fatiguée. Toutes les fois, dit saint Bernard, que vous vous rappelez le nom de Jésus, ne sentez-vous pas vos forces renaître ? Qui ranime notre esprit comme ce souvenir ? qui répare nos sens fatigués, raffermit nos vertus, vivifie nos actions bonnes et honnêtes, réchauffe nos pures affections autant que lui ? Votre cœur est-il en proie à la paresse et à l'engourdissement ? Jésus vous guérit en excitant votre ferveur. Que le nom de Jésus soit donc toujours placé dans votre âme, toujours porté dans vos mains ; en lui vous trouverez un remède à votre indolence et à votre tiédeur, un remède pour corriger vos actes mauvais et relever ceux qui sont imparfaits, un remède pour préserver vos sens de la corruption et les guérir s'ils se corrompent...

    Le nom de Jésus est l'aliment de notre méditation. Ce nom, dit saint Bernard, n'est pas seulement une lumière, il est une nourriture. Ne vous sentez-vous pas fortifié toutes les fois que vous vous souvenez de Jésus ? Ce nom est une huile, et tout aliment est sans saveur à l'âme s'il n'en est pas assaisonné. Oh ! quelle douceur semble couler des lèvres d'un petit enfant plein d'innocence quand, formé par une pieuse mère, et ne pouvant encore retenir le Pater et l'Ave, il prononce avec respect le nom de Jésus ! Ce nom est en vérité comme le miel à notre bouche, une douce harmonie à nos oreilles ; il est comme la rosée de l'Hermon qui descend sur la montagne de Sion. (Ps. 132).

    St Bernardin de Sienne (fêté ce jour), Extrait d'un Sermon pour la Fête-Dieu à Vicence, 3 juin 1423, in "Histoire de Saint Bernardin de Sienne de l'Ordre des Frères mineurs" par M. L'Abbé Berthaumier (L. III chap. I), Paris, Elie Gauguet, Libraire-Editeur, 1862.

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    Monogramme IHS, maître-autel de l'église du Gesù, Rome (Italie)
    (Crédit photo)

  • Mois du Sacré-Coeur - Vingt-deuxième Jour

    Vingt-deuxième Jour
     
    Prions pour ceux de nos parents qui sont éloignés de leurs devoirs religieux.

    La 3ème épine du Cœur de Jésus, ce sont les âmes lâches et tièdes.

    Elles ne sont pas indifférentes celles-là, mais peut-être voudraient-elles le devenir… L’amour de Jésus-Christ les ennuie et leur pèse ; elles en ont senti cependant toute la douceur… Ô vous qui, par l’effet d’une passion cachée, d’un amour-propre et d’un orgueil sans mesure, vous éloignez de Jésus, écoutez ces plaintes : « Si au moins c’était un ennemi qui me traitât ainsi, je le supporterais ; mais une enfant que j’aime, que j’ai admise à ma table !... » - Revenez à Jésus… Demain peut-être il sera trop tard… S’il ne vous voulait plus !...

    Je réciterai mon chapelet pour demander à Marie qu’elle me donne ma ferveur d’autrefois.
  • Mois de Marie - Dix-huitième jour

    Dix-huitième jour

    Vase insigne de la dévotion, priez pour nous.
     
    Vase insigne de la dévotion, qui fut jamais rempli comme vous, Vierge sainte, de cette vraie dévotion intérieure, réglée, constante et invariable ! Toujours intimement unie à Dieu, dans la pratique de tous vos devoirs, au milieu de toutes les épreuves, vous avez toujours augmenté en vertus et en mérites. Obtenez-nous le remède à nos tiédeurs, à nos lâchetés, à notre inconstance, et faites revivre en nous le feu d’une sainte ferveur, pour le service de Dieu et le vôtre.

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  • Méditation : "Tout faire par son Sacré Coeur"

    « "Par le Sacré Cœur" désormais je veux animer toute ma vie. Il me le demande :
    "Tout faire par son Sacré Cœur ;"
    "Suppléer à ce qui nous manque et à ce qui manque aux autres par les mérites de son Sacré Cœur ;"
    "Apaiser la justice du Père et Lui rendre une gloire infinie, par l'offrande du Sacré Cœur..."
    Voilà ce qu'Il a chargé la Bse Marguerite-Marie de me répéter.
    Ma vie ne pourra qu'y gagner immensément. Ma tiédeur, en passant par les flammes du Sacré Cœur, se changera en ferveur.
    Mes lâchetés, ma faiblesse en face du sacrifice se convertiront en force et en courage, si je les fais toucher aux plaies, aux épines et à la croix, que je trouve associées au Sacré Cœur.
    Ma jalousie, mes étroitesses et mon peu de générosité devront céder devant l'universalité et le rayonnement de son infini amour.

    "Par Lui" j'offrirai toutes mes actions ; mes prières, mon travail, mes efforts. Lui demandant de suppléer par ses mérites infinis à toutes les imperfections de ma vie.
    "Par Lui" surtout, je sanctifierai mes souffrances et mes larmes, en les unissant à son sang divin pour l'expiation de mes péchés et de ceux de tous les hommes.
    "Par Lui" par ses sentiments si parfaits, je vivifierai toutes mes dévotions de Règle : ma dévotion à Marie, à St Joseph, aux Sts Anges, à mes Saints Patrons, aux Âmes du purgatoire.
    De la sorte, la dévotion au Sacré Cœur, loin de diminuer mes autres dévotions, deviendra leur lumière et leur stimulant. »

    Vénérable Marie-Clément (Joseph Staub, 1876-1936, fête ce jour), Vie d'union avec le Sacré Cœur, Centre américain de l'Archiconfrérie de Prière et de Pénitence, Collège de l'Assomption, Worcester, MA, U.S.A., 1917 (2e éd.).
    Prêtre et religieux français des Augustins de l'Assomption, Apôtre du Sacré-Cœur, fondateur des Sœurs de Ste Jeanne d'Arc, déclaré vénérable le 3 avril 2014.

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  • Méditation : brûler d'amour pour Celui qui nous a tant aimés

    « Pauvres de nous, nous sommes si loin de Dieu et nous prenons pour lui si peu de peine ! Et nous ne nous en apercevons même pas. Où sont donc les soupirs poignants des âmes que Dieu a quelque peu délaissées après qu'elles l'ont goûté une fois ? Où sont les mots que prononçait David : Je n'accorderai pas le sommeil à mes yeux, ni le repos à mes paupières, avant d'avoir trouvé une maison pour le Seigneur ? Car c'est nous qui sommes cette maison. C'est lorsque nous ne nous dispersons pas pour nous perdre dans des occupations multiples, mais que nous nous recueillons dans un seul désir et un unique amour, que nous sommes vraiment une maison de Dieu.

    Je crois que la cause de notre tiédeur c'est que celui qui n'a pas goûté Dieu ne sait ni ce qu'est la faim, ni même ce qu'est être rassasié. C'est ainsi que nous-mêmes, nous n'avons ni la faim de Dieu, ni nous ne sommes rassasiés des créatures. Au contraire, nous sommes froids, tantôt ici, tantôt là-bas, remplis de paresse, sans courage et sans goût pour les choses de Dieu, propres à donner la nausée à celui qui ne veut pas des tièdes à son service, mais des hommes embrasés au feu qu'il est venu apporter sur la terre et qu'il désire voir flamber. Pour l'allumer, il s'est consumé lui-même. Il a été brûlé sur la Croix, comme la vache rousse l'était en dehors du camp (cf. Nb 19,3.5). C'était pour que nous ramassions du bois de cette Croix, afin que nous y mettions le feu pour nous y réchauffer, et que, à le voir non seulement blessé mais aussi mort par amour, par un peu d'amour nous répondions à celui qui nous a tant aimés. »

    St Jean d'Avila (1500-1569, fêté ce jour), extrait de la Lettre 74, in Baldomero Jiménez Duque, "Jean d'Avila le saint Curé d'Espagne - Biographie et lettres spirituelles", Coll. Carmel Vivant, Éditions du Carmel, 2005.

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  • Méditation - Prière : pour recevoir la grâce d'une constante ferveur

    « Je vous demande, ô mon Dieu, la grâce de n'être jamais du nombre des âmes tièdes, mais de celui des âmes ferventes. Si je n'ai pas encore la ferveur que je devrais posséder, ni même celle que j'avais dans les premières années de ma conversion, m'étant relâché par un effet de ma faiblesse et de mon inconstance, je n'en mettrai que plus d'application à vous prier de fortifier l'une, de fixer l'autre, et à supplier tous vos saints d'intercéder près de vous pour que je ne tombe pas dans la torpeur spirituelle.
    Vous, en particulier, saint Dominique, à qui l’Église attribue pour symbole une torche ardente, obtenez-moi de Dieu une ferveur semblable à la vôtre. Qu'il devait être beau de vous entendre chanter les louanges divines, avec les sentiments les plus vifs de dévotion, d'amour, d'adoration et de recueillement ! Vos nuits se passaient dans l'église, en présence de Jésus-Christ, dans d'admirables transports, tantôt prosterné à terre, tantôt à genoux, tantôt élevant les mains vers le ciel. Mais surtout, quelle ferveur quand vous célébriez le saint sacrifice de la messe et vous unissiez à votre Rédempteur en répandant des flots de larmes ! L'observance des pratiques régulières, malgré leur austérité, ne suffisait pas à votre ardeur, et vous y ajoutiez beaucoup de pratiques volontaires, toutes animées et embellies par votre amour de Dieu. Dans l’œuvre du salut des âmes, vous étiez si zélé et si fervent, que vous y employiez tous vos instants ; et après avoir prêché avec des fruits admirables, pendant de longues années, dans plusieurs provinces de l'Europe, loin d'être épuisé de courage, vous rêviez de plus grands travaux, et désiriez ardemment de passer les mers pour aller annoncer l’Évangile aux infidèles, dans les pays les plus reculés, espérant y gagner la couronne du martyr.
    Je mets toute ma confiance dans vos prières, vous si puissant auprès de Dieu, ici-bas, que vous avouâtes à l'un de vos intimes, ne lui avoir jamais rien demandé en vain. Maintenant, dans le ciel, vous nous obtiendrez plus facilement encore ce que nous vous demanderons, surtout si nous vous supplions de nous obtenir la disposition qui vous fut la plus agréable, une constante ferveur. En effet, avant de mourir, ayant fait assembler tous vos enfants, la première chose que vous leur recommandâtes, comme conseil suprême, fut celle-ci : "Soyez constants dans la ferveur d'esprit, et que cette ferveur anime tout ce que vous ferez pour le service de Dieu. In fervore spiritus consistite, et in ipso Domino deservite" (Act. canoniz.) »

    Bx Hyacinthe-Marie Cormier (1832-1916), Retraite fondamentale composée de méditations, examens et lectures à l'usage des ecclésiastiques, des religieux et des personnes pieuses (Huitième jour, conclusion), Paris, Librairie Charles Poussielgue, 1893.

    Provincial de la province de Toulouse, puis Maître général de l'Ordre des frères prêcheurs en 1904, et conseiller de St Pie X, on lui doit la fondation en 1908 à Rome du Collège de l'Angelicum, devenu aujourd'hui l'Université Pontificale Saint-Thomas d'Aquin.

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    Paroisse Notre Dame des Chênes dans les Vosges - église de Pouxeux, vitrail de St Dominique

    Notez en bas du vitrail le chien qui tient dans sa gueule un bâton enflammé. Ce chien portant une torche vient du rêve que la mère de Saint Dominique fit alors qu’elle était enceinte de lui. Dans ce rêve, elle enfantait un chien portant une torche qui embrasait le monde entier. Saint Dominique reprit cet emblème, disant qu’il serait ce chien qui embraserait le monde de la Vérité.

  • Méditation : répondre à l'amour de Dieu

    « Comment refuser à notre Dieu ce qu'Il désire tant, ce qu'Il demande avec tant d'ardeur ? Hélas ! au lieu d'amour, Il ne voit chez le très grand nombre que tiédeur et lâcheté, souvent indifférence, offense et outrage. Que le spectacle de tant de bonté d'une part, de tant d'ingratitude de l'autre est amer au Cœur aimant ! "Mes yeux ont répandu des ruisseaux de larmes, parce qu'on n'observe pas votre loi." (Ps. 118, 136). Si nous comprenons et sa tendresse et sa soif d'être aimé, nous devons nous efforcer de Le dédommager par notre fidélité et notre générosité. Il sera d'autant plus doux à son Cœur de recevoir des preuves de notre amour qu'Il en rencontre moins chez nos frères.
    Comme l'amour a été la vie de Jésus, que l'amour soit toute notre vie, et puisque nous avons été créés pour aimer notre Dieu, puisque pendant les siècles des siècles nos occupations au ciel, nos grandes joies, notre vie sera d'aimer, commençons ici-bas et que tous nos actes soient inspirés par l'amour.
    Ô Jésus, vous qui m'aimez tant, faites que je comprenne votre amour et que je réponde à votre amour ! »

    Auguste Saudreau (1859-1946), L'idéal de l'âme fervente (ch. XV), Paris - Arras - Angers, Charles Amat - Brunet - G. Grassin, 1923.

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  • Méditation : la Sainte Communion

    « Père, vous trouverez ma lettre dénuée de bon sens ; peu importe. Laissez-moi parler de la sainte communion : je n'en puis vraiment plus... Et il se trouverait des âmes qui ne comprennent pas ce que c'est que la T.S. Eucharistie ! Il est vraiment impossible que des âmes demeurent insensibles aux étreintes de leur Dieu, aux mystérieuses et ardentes effusions du Coeur sacré de mon Jésus ! Comment, ô Jésus ! ne pas vous consacrer tous les battements de notre coeur, tout le sang de nos veines ? Coeur de Jésus, Coeur d'amour ! Quelle faute ce serait pour moi de communier avec tiédeur ! Quelle offense on fait alors à Jésus ! O Père ! prenez un peu d'amour à (St) Gabriel (*) et me l'envoyez. Bénissez-moi : la pauvre Gemma de Jésus seul. »

    (*) : St Gabriel de l'Addolorata (1838-1862), Passioniste, apparu plusieurs fois à Gemma Galgani.

    Sainte Gemma Galgani (1878-1903), Lettre 105 au Père Germano, son directeur spirituel (18 juillet 1901), in "Lettres et Extases de Gemma Galgani", par le P. Joachim de l'Imm.-Conception, Passioniste, Librairie Brunet, Arras & Librairie Mignard, Paris, 1920.

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