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  • Méditation - le feu de la charité

    « Tiens un flambeau allumé, et tiens-le droit, la flamme se dirige vers le ciel ; renverse-le, la flamme monte également ; tourne-le du côté de la terre, est-ce que la flamme y va ? De quelque côté que se dirige le flambeau, la flamme ne fait que s'élever vers le ciel. Que la ferveur spirituelle vous embrase ainsi du feu de la charité ; excitez-vous les uns les autres à chanter les louanges de Dieu et à vivre saintement. L'un est ardent, l'autre froid ; que la ferveur de l'un se communique à l'autre, que celui qui en a trop peu désire en avoir davantage et implore le secours du Seigneur. Le Seigneur est prêt à donner, aspirons à recevoir avec un cœur ouvert. »

    St Augustin (354-430), Sermon CCXXXIV (Pour la semaine de Pâques, V. La Foi chrétienne).

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    (Crédit photo : Rami Duek on unisci24)

  • Méditation - « Dieu n'est pas un problème à résoudre, mais un mystère à découvrir »

    « Tu ne peux t'approcher de Dieu en curieux car il ne se laisse pas enfermer dans des propos humains. Il est toujours au-delà de tes idées et irréductible à tes prises. Dieu n'est pas un problème à résoudre, mais un mystère à découvrir. Une personne ne se laisse pas saisir par une étude psychologique, elle t'échappe quand tu veux l'étreindre ou l'expliquer. Dieu est l'inconnaissable, l'inexplicable : « Une chose expliquée cesse de nous intéresser, écrivait Nietzsche, aussi Dieu nous intéressera-t-il toujours ! »
    [...]
    Ne cherche pas à t'avancer vers Dieu pour l'inventorier. Cesse de le traiter comme un objet, mais invoque-le comme un sujet libre. Le premier pas qui te mènera à ce résultat est le geste d'abaisser les mains ou de te déchausser. Le moment décisif où commence la vraie rencontre avec Dieu n'est pas dans le mouvement que tu fais vers lui, mais dans le mouvement de recul, d'humilité où tu t'effaces devant lui. Dieu n'est pas un pays conquis, mais une terre sainte que tu dois fouler pieds nus.

    Lorsque tu as accepté de ne plus avoir d'idées sur la question, Dieu se révèle lui-même. Et là encore, tu ne parviendras pas à traduire cette expérience en termes clairs et précis. [...] Il se donne comme un feu dévorant. Le feu est une matière fascinante et étrange. Il illumine et transforme en lui tout ce qu'il touche. Lorsque saint Jean de la Croix évoquera les plus hauts sommets de l'union à Dieu, il utilisera la comparaison de la bûche consumée par le feu. »

    P. Jean Lafrance (1931-1991), Prie ton Père dans le secret (I, 1), Abbaye Ste Scholastique, Dourgne, 1978.

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  • Méditation - Allumer le feu !

    « Jésus est venu pour laisser un héritage à toute l'humanité. Qu'on n'imagine pas que cet héritage, pour que chacun puisse en bénéficier, serait fractionné en parts infimes et pour tout dire dérisoires. C'est une part entière que Jésus réserve à chacun. Tant il est vrai que chacun, aux yeux de Jésus, mérite d'être considéré... à part entière. Et comment Jésus accomplit-il donc le miracle de partager quelque chose en parts multiples, sans léser personne ? Mieux : en multipliant au lieu de diviser...
    Ce n'est ni un mystère, ni un miracle, mais une sorte de prodige naturel à la portée de n'importe quel cœur aimant. Cet héritage, c'est une flamme d'abord unique, allumée au cœur de la divinité, et qui est transmise d'âme à âme et d'âge en âge. A la seule flamme d'une bougie, des dizaines, des centaines de milliers de cierges peuvent s'enflammer, faire danser la lumière et percer l'obscurité. Le cierge initial qui donne le feu ne divise pas celui-ci en petites flammèches ridicules, il permet une multiplication à l'infini de ce feu, afin que chacun en soit éclairé. La divine ambition de Jésus a été d'éclairer ainsi le monde entier, chaque visage de l'humanité. Et que cette flamme ensuite soit de la même manière transmise de génération en génération, afin qu'elle demeure à travers les âges.

    Et cette flamme, voulez-vous en connaître le nom ? C'est l'amour. La flamme de l'amour qui s'est nourrie au feu de l'Amour infini et qui vient réchauffer, illuminer et éblouir notre âme inquiète pour l'éloigner des ténèbres et la consoler du paradis perdu. Oui : nous sommes les héritiers de l'amour que Jésus nous a légué. Sa naissance, son baptême, la célébration des Noces éternelles n'ont pas d'autre signification que celle-ci : faire que la terre des hommes brûle de l'amour inextinguible de Dieu. « Je suis venu jeter un feu sur la terre, et comme je voudrais que déjà il fût allumé ! » (Lc 12,49). Il faudrait ne jamais l'oublier : la gloire de Dieu est indissociable du salut du monde.
    Mais au fait : qu'en faisons-nous, de cette flamme ? Cherchons-nous à l'entretenir, en osant la livrer aux quatre vents ? Cherchons-nous à la propager, en osant la livrer aux quatre continents ?

    Cherchons-nous à la perpétuer, en osant la livrer à nos enfants ? De fait, la meilleure manière de protéger cette flamme face à l'espace, au temps et à tous les vents, n'est-ce pas de la donner au plus grand nombre, de la propager comme un courant d'étincelles ? N'est-il pas temps d'embraser le monde avec la flamme de l'amour, avec le feu de l'Esprit ? De créer un gigantesque brasier, non pas dévastateur celui-là, mais bienfaisant et comme purificateur ? A l'instar de Jésus, d’œuvrer à l'avènement d'une civilisation du cœur pour changer résolument de perspective et faire que le monde, enfin, soit mis en lumière ?
    N'est-il pas temps ? »

    François Garagnon, La Mise en Lumière. Mystère de l'Epiphanie & Message d'Amour de l'Enfant-Dieu (Epilogue : La mise au monde), Monte-Cristo, Annecy, 2003.

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    Gerrit van Honthorst (1590-1656), L'Adoration des bergers
    Wallraf-Richartz Museum, Cologne, Allemagne

    (Crédit photo)

  • 1er vendredi du mois, dédié au Sacré-Coeur de Jésus

    « Ô Feu divin, excitez en tous ceux qui participent à Votre Apostolat les ardeurs qui transformèrent les heureux retraitants du Cénacle. Ils seront alors non plus de simples prédicateurs du dogme et de la morale, mais des « transfuseurs » vivants du Sang divin dans les âmes.

    Esprit de lumière, gravez cette vérité en traits indélébiles dans leurs intelligences, à savoir : que leur apostolat ne sera efficace que dans la mesure où ils vivront eux-mêmes de cette Vie surnaturelle intime dont Vous êtes le PRINCIPE souverain et Jésus-Christ la SOURCE.

    Ô Charité infinie, allumez dans leurs volontés une soif ardente de la Vie intérieure. Pénétrez leurs cœurs de vos suaves et puissants effluves, et faites-leur sentir que, même ici-bas, il n'y a de vrai bonheur que dans cette Vie, imitation et participation de la Vôtre et de celle du Cœur de Jésus dans le Sein du Père de toutes les miséricordes et de toutes les tendresses. »

    Dom Jean-Baptiste Chautard (1858-1935), L’Âme de tout apostolat (Prières de l'auteur en introduction), Editions P. Téqui - Em. Vitte, 1920.
    (livre disponible en sa version numérique, en lecture sur calaméo, et en version pdf à la Bibliothèque Saint Libère)

    Gratitude à Michel, qui nous a rappelé l'existence de cet excellent livre de Dom Chautard (voir un autre extrait mis en ligne le 3 novembre 2014)

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  • Prière - « Ô Christ, Lumière véritable ! »

    « Ô Vérité, lumière de mon âme, ne permettez pas que règnent sur moi les ténèbres. Vous avez permis que je m'y enfonce, et je me suis trouvé dans l'obscurité. Mais même de là, oh ! oui, même de là je Vous ai aimé. J'ai erré et je me suis souvenu de Vous. J'ai entendu votre voix, derrière moi, qui m'invitait à revenir, je l'ai entendue à grand'peine à cause du fracas soulevé par mes passions rebelles. Et voici que je reviens, brûlant et haletant à votre source. Que rien ne me retienne désormais ! Puissé-je m'y abreuver et vivre...
    Comme le cerf aspire à la fontaine, ainsi mon âme soupire vers Vous, Seigneur ! Mon âme a soif de Vous ô Dieu, source vive ; quand viendrai-je et comparaîtrai-je en votre présence ? ô source de vie, veine d'eau des vivants, quand parviendrai-je aux eaux de votre mansuétude, en cette terre déserte, escarpée et aride, afin que je voie votre puissance et votre gloire, et que ma soif s'apaise aux eaux de votre miséricorde ? J'ai soif, ô Seigneur, j'ai soif de Vous, source vive...
    Ô feu qui brûlez toujours et ne vous consumez jamais, embrasez-moi ! Ô Lumière qui resplendissez toujours et ne vous voilez jamais, illuminez-moi ! Oh ! s'il m'était donné de brûler de votre flamme, ô feu sacré ? Avec quelle douceur Vous Vous consumez, combien secrètement Vous resplendissez, qu'il est désirable d'être embrasé par Vous ! Malheur à ceux qui ne brûlent pas de votre amour ! Malheur à ceux qui ne sont pas illuminés par Vous, ô Lumière véritable, qui éclairez tout homme, ô Lumière qui remplissez le monde de vos clartés !
    Grâces Vous soient rendues, à Vous qui m'illuminez et me libérez, car Vous m'avez éclairé et je Vous ai connu. Tard je Vous ai connue, ô Vérité ancienne, tard je Vous ai connue, ô Vérité éternelle ; Vous étiez dans la lumière, et moi dans les ténèbres, et je ne Vous connaissais pas, car je ne pouvais être illuminé sans Vous ; et sans Vous, il n'existe pas de lumière ! » (Saint Augustin)

    P. Gabriel de Ste Marie-Madeleine O.C.D., Intimité Divine - Méditations sur la vie intérieure pour tous les jours de l'année, Tome I (Mercredi de Pâques, Colloque), Monastère des Carmélites Déchaussées, Alost (Belgique) - Librairie du Carmel, Paris, 5ème éd., 1963 (1ère éd. 1955).

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  • Poésie : Vision (extrait)

    «       ............
    Je n'ai pas de chemin, je n'ai pas de demeure
           Hors de Toi...

    Et tes saints ont raison pourtant. Il faut les croire.
           Ils font bien
    De me chasser de leur royaume et de leur gloire
           Comme un chien.

    Leur royaume... Est-ce là ce qui me fait envie ?
           O mon Dieu,
    Tu sais bien qu'il suffit d'un peu d'ombre à ma vie,
           Rien qu'un peu.

    Que je n'ai pas besoin de gloire et presque même
           Pas besoin
    De leur bonheur trop grand pour moi pourvu que j'aime
           Dans un coin.

    Qu'on les loue à jamais, qu'à jamais on m'oublie,
           A jamais,
    Puisqu'il faut que ta verge à leurs yeux m'humilie,
           Seigneur, fais !

    Je n'ai pas mérité de fixer ma prunelle
           Sur leurs cieux !
    Soit ! Éteins à jamais la lumière éternelle
           Dans mes yeux.

    Je n'ai pas mérité d'entendre leur cantique :
           A jamais,
    Soit ! jette sur mes sens un silence hermétique,
           Noir, épais.

    Mais dans ton sein garde mon cœur à tout le monde
           Bien caché,
    Comme un petit oiseau qui dans ta main profonde
           S'est niché.

    Un grésil à tes pieds tombé de quelque globe,
           Un fétu,
    Un duvet que le vent dans un pli de ta robe
           A perdu.

    Je ferai si peu d'ombre, ô Dieu, dans ta lumière
           Que bien sûr
    Les saints ne me verront pas plus qu'une poussière
           Dans l'azur.

    Mais Toi qui me verras en Toi comme une tache,
           Nuit et jour,
    Si j'offense ta vue, à son refuge arrache
           Mon amour.

    Écarte-moi du pied ou plutôt sur mon âme
           Peu à peu
    Efface mon péché. N'as-tu pas de la flamme
           Et du feu ?

    Appelle la douleur, Dis un mot, Fais un geste,
           Seigneur, fais !
    Fais-moi souffrir, nettoie en moi tout ce qui reste
           De mauvais.

    Vite, ne laisse rien en moi qui te déplaise,
           O mon Roi !
    Fais-moi vite souffrir mais viens dans la fournaise
           Avec moi. »

    Marie Noël (1883-1967), Les Chansons et les Heures (Vision, IV, strophes finales),
    Paris, Éditions G. Crès et Cie, 1928.

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  • 1er Vendredi du mois, dédié au Sacré-Coeur de Jésus

    « Que vous nous aimez, ô Cœur de Jésus ! Il ne vous a pas suffi de contenir tous les hommes, tous ces hommes si ingrats, pendant toute votre vie, vous avez voulu encore leur être ouvert et être blessé pour eux après votre mort. A tous, même aux plus indignes, votre Cœur est ouvert ; pour tous, il a été percé ! Vous aimez tous les vivants, vous les appelez tous à vous, vous leur offrez à tous le salut jusqu'à leur dernière heure, leur dernier instant. Vous êtes venu apporter l'amour sur la terre ; vous êtes venu mettre au milieu de nous les flammes de votre Cœur. Que vous êtes bon !

    Ayons une grande dévotion à ce Cœur Sacré de Jésus, par lequel Dieu a allumé le feu sur la terre ! Ô mon Dieu, faites brûler ce feu dans mon cœur et dans celui de tous les hommes ! »

    Bx Charles de Foucauld, Écrits spirituels, J. de Gigord, Paris, 1933. (1ère édition 1923)

  • Méditation : "purifiée par le feu"

    « L'amour de Dieu est un feu brûlant. Avant de transformer l'âme, il détruit, il brûle, il consume. Tout ce qui lui est contraire doit disparaître. Cette période de la vie intérieure est particulièrement douloureuse. C'est le temps de la purification : l'âme est jetée au creuset ; toutes les scories montent du fond à la surface, elle en voit toute la laideur, elle en savoure cruellement l'amertume. Elle va parfois jusqu'à éprouver l'impression qu'elles font partie d'elle-même et que jamais elle ne pourra s'en défaire. Pourtant au fond, elle est belle parce qu'elle est pure : sa volonté a horreur de tout ce mal.

    A qui ne verrait que l'effet de ces dures tribulations, elle paraîtrait comme calcinée par ce feu mystérieux, toute noire, sans forme et sans beauté. Elle est comme défigurée, déformée. Toutes les pensées qui s'étaient peu à peu emparées de son esprit et l'avaient pétri à leur image, toutes les affections qui s'étaient infiltrées dans son cœur et l'avaient rendu semblable à leur objet, tous les souvenirs qui imprégnaient sa mémoire au point de l'absorber, tout a disparu. Pendant l'épreuve tout a été coupé, arraché, brûlé. Elle n'est plus elle-même, en ce sens, elle est méconnaissable. Elle est laide de cette laideur qui résulte de la privation d'une fausse beauté. Elle est belle de la vraie beauté, de celle qui est une participation à la Beauté de Dieu. On ne détruit bien que ce que l'on remplace. Dépouillée de tout ce qui faisait sa richesse apparente, l'âme intérieure a commencé à se revêtir de la Beauté de Dieu. »

    Robert de Langeac (Augustin Delage p.s.s., 1877-1947), La vie cachée en Dieu, Coll. "La vigne du Carmel", Ed. du Seuil, 1947.

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  • Méditation : Le feu de la prière

    « La prière est vraiment une combustion au feu de l'amour de tout notre être séparé de Dieu. Elle nous insère dans le Buisson ardent de l'amour. Elle est embrasement d'amour et illumination de l'Esprit. Elle est appelée à devenir elle-même uniquement acte d'amour.
    Elle est comme un feu dévorant - si nous essayons de la contenir et de la restreindre - ou comme une soif impétueuse. Mais elle est comme un feu communiquant, nous illuminant et nous transfigurant depuis nos profondeurs et, à travers nous, les hommes et la face de la terre, si, sans cesse, de jour comme de nuit, dans la ténèbre ou la lumière, nous y revenons pour y recevoir l'amour.
    Elle est expérience d'un amour où tout est reçu à nouveau à chaque instant, parce que chaque instant est rencontre de deux personnes qui s'aiment et s'attendent l'une l'autre.
    Dieu se donne à nous, littéralement se livre à nous de plus en plus et, nous, nous nous dépossédons de nous-mêmes pour nous abandonner à lui. Avec Dieu l'abandon vient toujours des deux côtés. Il est don de l'un à l'autre et finalement commune possession de l'un par l'autre. »

    Une sœur ermite, Le buisson ardent de la prière (II. Suivre Jésus dans l'amour), Coll. Christus n°42, Desclée de Brouwer, Paris, 1976.

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  • Méditation : De quel zèle notre coeur est-il animé ?

    « Considérez que jamais cœur n'a désiré quelque chose avec autant d'ardeur que le Cœur de Jésus a désiré glorifier le Père céleste, de le faire connaître, adorer, servir, aimer. Cette gloire était le seul objet de ses affections, l'unique ressort de ses mouvements. Quels empressements surtout dans ce Cœur, pour la consommation du grand sacrifice qui devait se faire sur le Calvaire (1) ! Quels ardents désirs dans ce Cœur pour la célébration de cette dernière Cène, où Jésus devait apprendre à ses ministres à perpétuer jusqu'à la fin des siècles le sacrifice de la croix d'une manière non sanglante il est vrai, mais toujours infiniment glorieuse à Dieu !

    De quel zèle mon cœur est-il animé pour la gloire de Dieu ? Est-ce un zèle qui imite celui de Jésus, un zèle ardent, actif, généreux, pur, désintéressé comme le sien ? Souvent je cherche ma propre gloire en paraissant chercher la gloire de Dieu. Souvent une considération humaine me fait perdre les occasions de la procurer. Que Dieu soit offensé, mon cœur en est peu touché ; si c'est moi-même qui l'offense, j'ai besoin de toute ma foi et de toutes mes réflexions, pour que je puisse former dans mon cœur quelques regrets. Cependant pourquoi Dieu m'a-t-il mis sur la terre et adopté au baptême pour son enfant, sinon afin que je fusse dévoué entièrement et en tout à ce qui est de sa gloire et de son service ? Enfant de Dieu par adoption, il faut qu'à l'exemple de Jésus Fils de Dieu par nature, je m'emploie aux choses qui regardent mon Père.

    O Cœur sacré de mon Jésus, allumez dans mon cœur ce feu divin qui vous a consumé ; détruisez dans mon cœur l'amour de moi-même, tout amour des objets créés, afin qu'il n'ait que du mépris pour tout ce qui n'a point de rapport à Dieu ; afin qu'il n'ait de l'ardeur que pour ce qui peut plaire à Dieu, le glorifier, le faire aimer. O mon Dieu, vous avez créé mon cœur pour vous seul, vous devez donc être seul son objet dans ses affections : mais s'il vous aime sincèrement, ne doit-il pas désirer que tous les cœurs vous aiment avec lui, gémir de ce qu'il y a si peu de cœurs qui vous soient fidèles ; triompher, quand vos grandeurs sont révérées, votre loi respectée, votre amitié recherchée ? »

    (1) : Lc 12, 49.

    M.D.S., Retraite sur les vertus du Sacré-Cœur de Jésus-Christ (Sixième jour, seconde méditation), Avignon, Seguin Aîné, 1842.

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  • Méditation : le Paraclet, vivant Amour

    « Mon Dieu, je Vous adore comme la troisième Personne de la Bienheureuse Trinité, sous le nom d'Amour, qui Vous désigne. Vous êtes le vivant amour dont s'aiment le Père et le Fils, et Vous êtes l'auteur de l'amour surnaturel dans nos cœurs - Fons vivus, ignis, caritas. Vous êtes descendu du ciel sous la forme d'un feu au jour de la Pentecôte ; et toujours comme un feu, Vous brûlez dans nos cœurs les scories de la vanité et du péché, et Vous y allumez la pure flamme de la dévotion et des saintes affections. C'est Vous qui unissez le ciel et la terre en nous montrant la gloire et la beauté de la nature divine et en nous faisant aimer ce qui est en soi-même si transportant et plein d'attraits. Je Vous adore, ô feu éternel et incréé, par lequel vivent nos âmes, par lequel elles sont rendues dignes du ciel.
    [...]
    Mon très saint Seigneur et Sanctificateur, tout bien qui existe en moi est à Vous. Sans Vous, je serais pire et pire encore avec les années et je tendrais à devenir un démon. Si je diffère du monde en quelque manière, c'est parce que Vous m'avez choisi et tiré du monde et que Vous avez allumé l'amour de Dieu dans mon cœur. Si je diffère de vos saints, c'est parce que je ne demande pas assez ardemment votre grâce, ni une grâce assez grande et parce que je ne profite pas diligemment de celle que Vous m'avez donnée. Augmentez en moi cette grâce de l'amour, malgré toute mon indignité.
    Elle est plus précieuse que tout au monde. Je l'accepte en place de tout ce que le monde peut me donner. Oh ! donnez-la-moi ! elle est ma vie ! »

    Bx John Henry Newman (1801-1890), Méditations et Prières, Trad. Marie-Agnès Pératé, Lecoffre-Gabalda, Paris, 1934

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  • Méditation : La Pentecôte toute proche

    « Vous montez en gloire, Seigneur Jésus, vous nous le répétez aujourd'hui : "Je m'en vais" (italiques) à mon Père, dites-vous, je m'élève en ses profondeurs infinies ; mais c'est pour vous, mes petits enfants. Je ne veux pas vous laisser orphelins ; je vais revenir à vous, et votre cœur sera dans la joie. (1)
    Revenez, Seigneur Jésus, je vous appelle, je vous attends. Revenez à moi, "en votre Consolateur, en l'Esprit de Vérité qui procède du Père et qui sera en moi votre témoin. (2)
    En attendant, je reste au ciel, le cœur en haut, tout appliqué à vous porter ma volonté ; tout appliqué à vous servir avec un cœur sincère (3), c'est-à-dire, détaché, purifié, tout entier sorti de lui-même.
    Mon cœur ainsi vous parle ; il vous dit un amour qu'il pratique ; il entre dans vos vues, dans vos desseins, dans vos désirs. Rivé à votre amour, il ne veut plus que ce que vous voulez ; de la sorte, vous l'entraînez au Sein du Père où vous habitez vous-même.
    Revenez, Seigneur Jésus, avec votre Esprit d'Amour ; nous l'appelons, nous l'attendons, nous voulons en faire l'hôte de nos âmes, afin qu'il nous enseigne toute la Vérité que vous êtes, et que notre joie se fasse pleine.
    La grande joie que celle qui nous adviendra en cette Pentecôte toute proche, lorsque nous éprouverons l'effet de votre Oraison. Seigneur Jésus ! Lorsque s'épanchera, en langues de feu, sur nos âmes, toute la vertu de votre Esprit ; et qu'elles se sentiront ivres du vin de Dieu, de l'Amour qu'Il est !
    Mon Dieu, préparez mon âme à cette ivresse. Purifiez-la de tout amour profane ; donnez-lui la vigueur de la grâce surnaturelle (4) qui renverse tous les obstacles, toutes les barrières s'opposant à cette effusion de l'Esprit.
    Je vous regarde, Seigneur Jésus, je vous regarderai toujours ; je plonge mon regard dans votre regard. Que ces deux regards se rencontrent toujours, créent l'étincelle de Feu qui doit me consumer. »

    1. Alleluia. - 2. Evangile. 3. Collecte. - 4. Secrète.

    Dom Vandeur, Élévations sur la Messe de chaque jour - Temps Pascal, Pentecôte (Dimanche après l'Ascension), Éditions de Maredsous, 1956.

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    Giotto di Bondone (1266/67-1337)

  • Méditation : "pour que votre joie soit complète"

    « Si vous gardez mes commandements,
    vous demeurerez en mon amour,
    comme moi j'ai gardé les commandements de mon Père
    et je demeure en son amour.
    Je vous dis cela pour que ma joie soit en vous
    et que votre joie soit complète. »
    Jean 15, 10-11.
     
    « Le Bon Dieu est dans votre cœur, c'est votre trésor, la joie de votre vie. Que tout soit pour Lui. Le mot trésor éveille l'idée de quelque chose de précieux que l'on tient caché, enfoui dans la terre. Gardez votre trésor caché au fond de la terre de votre âme. Vous êtes pauvre, Il est votre richesse puisqu'Il est votre Trésor, et la seule, la vraie richesse que l'on puisse nommer ainsi.
    Que j'aime cette comparaison du trésor de saint Jean de la Croix... Votre Bien-Aimé est un trésor caché. Si vous ne Le trouvez pas, c'est que vous ne creusez pas assez profondément pour vous cacher avec Lui. Cherchez-Le dans l'humilité et la foi. Il veut que nous L'aimions dans la foi sans Le connaître. Il veut de même que nous Le cherchions dans le recueillement et la foi sans avoir conscience de sa présence. C'est par le cœur spirituel (volonté) que se fait l'union. Si un seul rayon de la divine Bonté pénétrait dans votre âme, c'en serait fait, je crois, pour toujours.
    Dites-Lui souvent « ô mon Dieu, que Vous êtes bon ». Cela Lui fait plaisir.
    Je ne puis dire combien je souhaite que vous cherchiez Jésus avec un cœur tout de feu. Laissez là tout ce qui vous gêne encore ; laissez-vous vous-même tout à fait ; puis cherchez votre Seigneur, votre Dieu et votre Tout. Vous Le trouverez. Il vous appellera par votre nom, ce nom que Lui seul connaît et qui vous dit tout entier. Vous Lui répondrez : « Maître, oui, bon Maître », car vous serez tout à Lui.
    Il vous aura tout appris, Lui, la Sagesse ; Il vous aura tout donné, Lui, la richesse ; Il vous aura tout sacrifié, Lui, le bonheur ; Il vous aura transformé tout entier, Lui, l'Amour. Amen... Amen... Amen...
    Puissent mes paroles tomber sur votre âme comme des charbons ardents et l'embraser d'un feu qui ne s'éteigne plus jamais. »

    Robert de Langeac (Augustin Delage p.s.s., 1877-1947), in "Vous… Mes Amis", P. Lethielleux, 1952.

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  • Méditation - Prière pour demander les grâces de l'Esprit-Saint

    « Ô Esprit-Saint, divin Paraclet, Père des pauvres, Consolateur des affligés, Sanctificateur des âmes, me voici prosterné en votre présence, je vous adore avec la plus profonde soumission, et je répète mille fois avec les séraphins qui se tiennent devant votre trône : Saint ! Saint ! Saint !

    Je crois fermement que vous êtes éternel, consubstantiel au Père et au Fils. J'espère que, par votre bonté, vous sanctifierez et sauverez mon âme. Je vous aime, ô Dieu d'amour ! Je vous aime plus que toutes les choses de ce monde ; je vous aime de toutes mes affections, parce que vous êtes une bonté infinie qui mérite seule tous les amours. Et puisque, insensible à toutes vos inspirations saintes, j'ai eu l'ingratitude de vous offenser par tant de péchés, je vous en demande mille pardons et je regrette souverainement de vous avoir déplu, ô Bien suprême ! Je vous offre mon cœur, tout froid qu'il est, et je vous supplie d'y faire entrer un rayon de votre lumière et une étincelle de votre feu, pour fondre la glace si dure de mes iniquités.

    Vous qui avez rempli d'immenses grâces l'âme de Marie et enflammé d'un saint zèle les cœurs des apôtres, daignez aussi embraser mon cœur de votre amour. Vous êtes un esprit divin, fortifiez-moi contre les mauvais esprits ; Vous êtes un feu, allumez en moi le feu de votre amour ; Vous êtes une lumière, éclairez-moi en me faisant connaître les choses éternelles ; Vous êtes une colombe, donnez-moi des mœurs pures ; Vous êtes un souffle plein de douceur, dissipez les orages que soulèvent en moi les passions ; Vous êtes une langue, enseignez-moi la manière de Vous louer sans cesse ; Vous êtes une nuée, couvrez-moi de l'ombre de votre protection ; enfin, Vous êtes l'Auteur de tous les dons célestes : Ah ! je vous en conjure, vivifiez-moi par la grâce, sanctifiez-moi par votre charité, gouvernez-moi par votre sagesse, adoptez-moi pour votre enfant par votre bonté, et sauvez-moi par votre infinie miséricorde, afin que je ne cesse jamais de vous bénir, de vous louer, et de vous aimer, d'abord sur la terre pendant ma vie, et ensuite dans le ciel durant toute l'éternité. »

    St Alphonse de Liguori (1696-1787), In "Œuvres ascétiques", P. Dujardin, Paris, Casterman, 1886, vol. VI.

    Autres textes et prières sur notre site : Les plus belles pages sur le Saint-Esprit.

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  • Méditation - Hymne à l'Esprit-Saint - Prière à Notre-Dame

    « Feu et Lumière qui resplendis sur la face du Christ, Feu dont la venue est parole, Feu dont le silence est lumière, Feu qui établis les cœurs dans l’action de grâce, nous te magnifions. Toi qui reposes en Christ, Esprit de sagesse et d’intelligence, Esprit de conseil et de force, Esprit de science et de crainte, nous te magnifions. Toi qui scrutes les profondeurs, Toi qui illumines les yeux de notre cœur, Toi qui te joins à notre esprit, Toi par qui nous réfléchissons la gloire du Seigneur, nous te magnifions. Amen. »

    « Très sainte Dame, Mère de Dieu, seule très pure d'âme et de corps, seule au-delà de toute pureté, de toute chasteté, de toute virginité ; seule demeure de toute la grâce de l'Esprit-Saint ; par là surpassant incomparablement même les puissances spirituelles, en pureté, en sainteté d'âme et de corps, jetez les yeux sur moi, coupable, impur, souillé dans mon âme et dans mon corps des tares de ma vie passionnée et voluptueuse ; purifiez mon esprit de ses passions ; sanctifiez, redressez mes pensées errantes et aveugles ; réglez et dirigez mes sens ; délivrez-moi de la détestable et infâme tyrannie des inclinations et passions impures ; abolissez en moi l'empire du péché, donnez la sagesse et le discernement à mon esprit enténébré, misérable, pour la correction de mes fautes et de mes chutes, afin que, délivré des ténèbres du péché, je sois trouvé digne de vous glorifier, de vous chanter librement, seule vraie Mère de la vraie lumière, le Christ notre Dieu ; car seul avec lui et par lui, vous êtes bénie et glorifiée par toute créature invisible et visible, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen. »

    St Ephrem le Syrien (306-373, fêté ce jour), diacre et Docteur de l’Église, appelé par les Orientaux "la lyre de l'Esprit-Saint".
    Catéchèse de Benoît XVI sur St Ephrem, Audience générale du 28 novembre 2007.

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  • Méditation : brûler d'amour pour Celui qui nous a tant aimés

    « Pauvres de nous, nous sommes si loin de Dieu et nous prenons pour lui si peu de peine ! Et nous ne nous en apercevons même pas. Où sont donc les soupirs poignants des âmes que Dieu a quelque peu délaissées après qu'elles l'ont goûté une fois ? Où sont les mots que prononçait David : Je n'accorderai pas le sommeil à mes yeux, ni le repos à mes paupières, avant d'avoir trouvé une maison pour le Seigneur ? Car c'est nous qui sommes cette maison. C'est lorsque nous ne nous dispersons pas pour nous perdre dans des occupations multiples, mais que nous nous recueillons dans un seul désir et un unique amour, que nous sommes vraiment une maison de Dieu.

    Je crois que la cause de notre tiédeur c'est que celui qui n'a pas goûté Dieu ne sait ni ce qu'est la faim, ni même ce qu'est être rassasié. C'est ainsi que nous-mêmes, nous n'avons ni la faim de Dieu, ni nous ne sommes rassasiés des créatures. Au contraire, nous sommes froids, tantôt ici, tantôt là-bas, remplis de paresse, sans courage et sans goût pour les choses de Dieu, propres à donner la nausée à celui qui ne veut pas des tièdes à son service, mais des hommes embrasés au feu qu'il est venu apporter sur la terre et qu'il désire voir flamber. Pour l'allumer, il s'est consumé lui-même. Il a été brûlé sur la Croix, comme la vache rousse l'était en dehors du camp (cf. Nb 19,3.5). C'était pour que nous ramassions du bois de cette Croix, afin que nous y mettions le feu pour nous y réchauffer, et que, à le voir non seulement blessé mais aussi mort par amour, par un peu d'amour nous répondions à celui qui nous a tant aimés. »

    St Jean d'Avila (1500-1569, fêté ce jour), extrait de la Lettre 74, in Baldomero Jiménez Duque, "Jean d'Avila le saint Curé d'Espagne - Biographie et lettres spirituelles", Coll. Carmel Vivant, Éditions du Carmel, 2005.

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  • Méditation - Prière de Ste Gertrude

    « Ô amour unissant, Dieu de mon cœur, la louange et la joie de mon esprit ! ô mon Roi et mon Dieu (1) ! mon bien-aimé choisi entre mille (2) ! Époux chéri de mon âme, Seigneur Roi des armées, vous que mon cœur aime, cherche et désire uniquement ! De grâce, ô amour, soyez en ce monde ma dot, vous qui êtes riche des bénédictions et de la douceur divines. Jusqu'à ce qu'elle ne fasse qu'un avec vous pour jamais, que mon âme n'ait par son union intime avec vous qu'un même esprit, qu'un même souffle, qu'une même volonté, qu'une même affection. Vous êtes l'amour enflammé ; répandez sur moi, dans le cours de mon pèlerinage, une bénédiction vivante et efficace, tendre en même temps que brûlante, afin que mon âme, mon énergie et tout mon être s'allument, comme une étincelle, au feu de votre charité et ne s'éteignent jamais.

    Et vous, vivant amour, soyez pour moi la bénédiction qui consomme et qui achève. Faites que mon âme marche au-devant de vous comme une digne épouse. Réglez ma vie entière dans votre amour. Disposez ma mort en vous, qui êtes ma vie bienheureuse, dans la parfaite vigueur de la foi, de l'espérance et de la charité ; préparez-la par la digne réception de tous les sacrements de l’Église. Anéantissez à votre service toutes mes forces, consumez par votre amour jusqu'au dernier suc de mon corps ; alors mon âme, débarrassée de ce fardeau, vous suivra, joyeuse, tranquille et libre, ô vous qui daignez m'aimer si tendrement, jusque dans les profondeurs intimes, délicieuses et lumineuses de la Sainte Trinité. C'est là que tous mes péchés me seront remis par votre bonté ; là que votre inestimable charité couvrira toutes mes offenses ; là que ma vie perdue verra relever toutes ses ruines par sa très parfaite intimité avec vous, mon Jésus, trésor d'amour ! là que mon âme, languissante et malade aujourd'hui par l'ennui de cette vie, se rajeunira en vous, ô vivant amour ! qu'elle se renouvellera comme l'aigle (3), et ressentira les transports d'une joie et d'un bonheur immenses à la vue de votre visage d'où coule le miel ; car elle aura trouvé et déjà elle saisira les joies infinies de la vie éternelle, vous ayant en sa possession pour toujours, ô Dieu qui êtes l'amour ! Amen ! »

    (1) : Ps. V, 3.
    (2) : Cant. V, 10.
    (3) : Ps. CII, 5.

    Ste Gertrude, in Les Exercices de Sainte Gertrude (Sixième exercice, prière finale), Trad. Dom Albert Schmitt, Moine de Solesmes, Librairie Plon, Paris, 1942.

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  • Méditation : péché, repentir, purification et joie du pardon

    « Dans le secret, dans le silence, lorsque se taisent les bruits du monde, une petite voix se fait entendre. Celle qui veut en nous la vérité. Elle devient à certains moments de nos vies extrêmement ténue, cette voix. Presque inaudible. Car le mal commis, car le sang versé aux idoles égare l’homme. S’use en lui le sens du bien. Alors tout se confond, le bien, le mal, tout s’efface dans la tristesse. Mais il veille en nous, l’Esprit Saint, le gardien de nos âmes. Feu sous la cendre, il attend le réveil. Au choc d’une rencontre, d’un mot, d’une chute, au craquement des « os broyés », peut-être, la petite voix se fait plus forte, elle crie ! Tu as perdu le sens du bien ! Et la tristesse peu à peu s’évanouit.
    Elle cède la place à la douleur d’avoir péché, douleur des cœurs brisés à la vision d’un désastre, lorsque la brume des illusions se dissipe. Oui, j’ai failli à aimer comme Lui aime. « Contre toi et toi seul, j’ai péché. » Et le voilà de retour en mon âme, Celui qui l’a créée et vient la recréer. Il souffle à nouveau l’Esprit de vérité. Il console. Il lave. Il purifie. Il rend plus blanc que neige. Et il fait entendre une douce musique. Elle se reconnaît entre mille. C’est la joie ! Et la joie ne trompe pas. Déjà le salut est à l’œuvre. Un esprit généreux travaille au cœur. Il rend zélé pour aimer comme Il aime.

    Esprit de sainteté, viens laver nos cœurs de ce qui les souille ! Redresse ce qui est faussé ! Donne-nous la joie éternelle ! »

    Frère Pascal Marin, Psaume dans la ville.

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  • Méditation - Prière à la Très Sainte Trinité

    « O Trinité éternelle ! O Déité, qui, par l'union de votre nature divine, avez donné un si grand prix au sang de votre Fils unique ! ô Trinité éternelle ! vous êtes une mer profonde où plus je me plonge, plus je vous trouve, et plus je vous trouve, plus je vous cherche. Vous êtes inépuisable, et en rassasiant l'âme dans vos profondeurs, vous ne la rassasiez jamais ; elle est toujours affamée de vous, éternelle Trinité ; elle désire vous voir avec la lumière dans votre lumière.
    Comme le cerf soupire après l'eau vive des fontaines, mon âme désire sortir de l'obscure prison de son corps pour vous voir dans la vérité de votre Etre. Combien de temps encore votre visage sera-t-il caché à mes regards, ô éternelle Trinité ! Feu et abîme de charité, dissipez donc ce nuage de mon corps, car la connaissance que vous m'avez donnée de vous-même dans votre Vérité m'a fait violemment désirer de déposer le fardeau de mon corps, et de donner ma vie pour l'honneur et la gloire de votre nom.
    J'ai goûté et j'ai vu avec la lumière de l'intelligence, dans votre lumière, l'abîme de votre Trinité éternelle et la beauté de votre créature. En me regardant en vous, j'ai vu que j'étais votre image, puisque vous m'avez fait participer à votre puissance. O Père éternel ! vous avez communiqué à mon intelligence la sagesse qui appartient à votre Fils unique, et le Saint-Esprit, qui procède de vous et de votre Fils, m'a donné la volonté qui me rend capable d'aimer. O Trinité éternelle ! vous êtes le Créateur ; je suis votre créature, et j'ai connu, par la création nouvelle, que vous m'avez donnée dans le sang de votre Fils, combien vous vous êtes passionné pour la beauté de votre créature.
    O Abîme, ô Déité éternelle, ô Mer profonde ! pouviez-vous me donner plus qu'en vous donnant vous-même ?
    [...]
    Revêtez-moi, revêtez-moi de vous-même, éternelle Vérité, afin que je parcoure cette vie mortelle avec la véritable obéissance et la lumière de la sainte foi, dont vous enivrez de plus en plus mon âme.
    Grâces à Dieu. Amen. »

    Sainte Catherine de Sienne (1347-1380), Le Livre des Dialogues, Traité de l'obéissance, ch. CLXVII.

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    Albrecht Dürer (1471-1528) : Adoration de la Trinité (1511)
    Musée de l'Histoire de l'Art, Vienne
  • Méditation : Prière pour demander les grâces de l'Esprit-Saint

    « O Esprit-Saint, divin Paraclet, Père des pauvres, Consolateur des affligés, Sanctificateur des âmes, me voici prosterné en votre présence, je vous adore avec la plus profonde soumission, et je répète mille fois avec les séraphins qui se tiennent devant votre trône : Saint ! Saint ! Saint !
    Je crois fermement que vous êtes éternel, consubstantiel au Père et au Fils. J'espère que, par votre bonté, vous sanctifierez et sauverez mon âme. Je vous aime, ô Dieu d'amour ! Je vous aime plus que toutes les choses de ce monde ; je vous aime de toutes mes affections, parce que vous êtes une bonté infinie qui mérite seule tous les amours. Et puisque, insensible à toutes vos inspirations saintes, j'ai eu l'ingratitude de vous offenser par tant de péchés, je vous en demande mille pardons et je regrette souverainement de vous avoir déplu, ô Bien suprême ! Je vous offre mon cœur, tout froid qu'il est, et je vous supplie d'y faire entrer un rayon de votre lumière et une étincelle de votre feu, pour fondre la glace si dure de mes iniquités.
    Vous qui avez rempli d'immenses grâces l'âme de Marie et enflammé d'un saint zèle les cœurs des apôtres, daignez aussi embraser mon cœur de votre amour. Vous êtes un esprit divin, fortifiez-moi contre les mauvais esprits ; Vous êtes un feu, allumez en moi le feu de votre amour ; Vous êtes une lumière, éclairez-moi en me faisant connaître les choses éternelles ; Vous êtes une colombe, donnez-moi des mœurs pures ; Vous êtes un souffle plein de douceur, dissipez les orages que soulèvent en moi les passions ; Vous êtes une langue, enseignez-moi la manière de Vous louer sans cesse ; Vous êtes une nuée, couvrez-moi de l'ombre de votre protection ; enfin, Vous êtes l'Auteur de tous les dons célestes : Ah ! je vous en conjure, vivifiez-moi par la grâce, sanctifiez-moi par votre charité, gouvernez-moi par votre sagesse, adoptez-moi pour votre enfant par votre bonté, et sauvez-moi par votre infinie miséricorde, afin que je ne cesse jamais de vous bénir, de vous louer, et de vous aimer, d'abord sur la terre pendant ma vie, et ensuite dans le ciel durant toute l'éternité. »

    St Alphonse de Liguori (1696-1787), in P. Dujardin, Œuvres ascétiques de Saint Alphonse de Liguori, vol. VI, Casterman, Paris, 1886.

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