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tristesse

  • Méditation - Au large !

    « Malheur à l'âme rétrécie et desséchée en elle-même qui craint tout, et qui à force de craindre, n'a pas le temps d'aimer et de courir généreusement !
    Ô mon Dieu, je sais que vous voulez qu'un cœur qui vous aime "soit au large". J'agirai avec confiance, comme un enfant qui joue entre les bras de sa mère ; je me réjouirai dans le Seigneur ; je tâcherai de réjouir les autres ; j'épanouirai mon cœur sans crainte dans l'assemblée des enfants de Dieu. Je ne veux que candeur, innocence, joie du Saint-Esprit. Loin, loin, ô mon Dieu, cette sagesse triste et craintive qui se ronge toujours elle-même, qui tient toujours la balance en main pour peser des atomes... C'est vous faire injure que je n'agir pas avec vous avec plus de simplicité ; cette rigueur est indigne de vos entrailles paternelles. »

    Fénelon (1651-1715), cité in "La voie de la paix intérieure" par le P. de Lehen (Quatrième Part. ch. I), Nouvelle édition, Paris, René Haton, 1883.

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  • Prière du soir

    « Nous te bénissons, triple Lumière,
    tu as donné consistance à la matière,
    en y façonnant le visage du monde
    et la forme de sa beauté.
    Tu as éclairé l’esprit de l’homme,
    lui donnant raison et sagesse.
    Partout se retrouve le reflet de la lumière éternelle,
    pour que, dans la lumière,
    l’homme découvre sa splendeur
    et, tout entier, devienne lumière.
    Tu as éclairé le ciel de lumières diaprées.
    A la nuit et au jour, tu as commandé d’alterner en paix,
    leur donnant comme règle une fraternelle amitié.
    La première met un terme aux labeurs de notre corps,
    l’autre nous éveille au travail, aux affaires qui nous importent.
    Nous fuyons les ténèbres et nous nous hâtons vers le jour
    auquel la tristesse d’aucune nuit ne peut mettre fin.
    Accorde, ô Christ, à mes paupières
    la grâce d’un sommeil léger, accorde-la
    pour que ma voix ne demeure pas longtemps muette.
    Christ, ta création veillera pour psalmodier avec les anges.
    Fais que mon sommeil en tout temps soit habité par ta présence. »

    St Grégoire de Nazianze (329-389)
    (Source : "Prier" n°247, décembre 2002)

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  • Méditation - Aimons les âmes

    « L'Espérance est surnaturelle, force et don de Dieu. Elle nous fait comprendre et éclaire pour nous la vie, la souffrance, la mort qui n'est que la vie continuée et toutes les vérités d'au delà. Elle nous établit en union plus intime avec Dieu, élargit pour nous ce merveilleux domaine des âmes que la Foi nous entr'ouvre et dans lequel la Charité nous fait pleinement pénétrer, ce domaine dans lequel tant de gens n'entrent jamais qui vivent à la surface des êtres, et qui est pourtant le domaine de tout chrétien. - "Tôt ou tard, disait Lacordaire, on ne vit plus que pour les âmes." - Sachons les chercher, les deviner, aimons-les, toutes, depuis celle de l'humble servante qui vit à côté de nous, depuis celle que nous voile parfois une enveloppe ridicule ou une morose humanité, jusqu'aux âmes lointaines ou inconnues qu'atteindront toujours notre prière et notre souffrance et qui sauront seulement dans l'éternité que notre tristesse d'un jour ou notre sacrifice humblement consenti leur a obtenu la Vie.

    Mettons tous nos désirs, toutes nos tendresses, tous nos espoirs humains sous la garde de la surnaturelle Espérance et demandons-la chaque jour à Dieu pour nous, pour ceux que nous aimons et pour les âmes, afin qu'elle nous fasse à tous la vie plus féconde, l'âme plus sereine et douce, la mort même utile et belle, et ne nous abandonne qu'à ce seuil de l’Éternité où, dans l'Unité Vivante, ne subsistera plus que la rayonnante et divine Charité. "Les autres vertus passeront, mais la Charité demeurera éternellement."

    Prière pour demander à Dieu la vertu d'Espérance

    Mon Dieu, qui nous avez permis les espoirs humains, mais qui Seul donnez l'Espérance chrétienne et surnaturelle, accordez, je Vous en supplie, par votre grâce, cette vertu à mon âme, à toutes les âmes qui me sont chères et à celles de tous les chrétiens. Faites qu'elle illumine et transforme pour nous la vie, la souffrance et la mort même et qu'elle nous conserve, à travers les déceptions et les tristesses de chaque jour, une force intime et une inaltérable sérénité. »

    Elisabeth Leseur (1866-1914), extrait des Petits traités de l'Espérance et de la Paix chrétiennes, in "La vie spirituelle", Paris, J. de Gigord, 1920.

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  • Méditation - donner avec joie

    « Dieu aime celui qui donne avec joie (2 Co 9,7). Le meilleur moyen de manifester notre gratitude à l'égard de Dieu, ainsi qu'aux autres, est de tout accepter avec joie. Un cœur joyeux s'accorde naturellement avec un cœur embrasé par l'amour. Les pauvres se sentaient attirés par Jésus parce qu'il était habité par quelque chose de plus grand que lui ; il rayonnait de cette force dans ses yeux, ses mains, dans tout son corps. Tout son être manifestait le don qu’il faisait de lui-même à Dieu et aux hommes.

    Que rien ne puisse nous faire du souci au point de nous remplir de tristesse et de découragement et de nous laisser enlever la joie de la Résurrection. La joie n'est pas une simple question de tempérament lorsqu'il s'agit de servir Dieu et les âmes ; elle est toujours à accueillir. Et c'est là une raison de plus pour tâcher de l'acquérir et la faire grandir dans nos cœurs. Même si nous avons peu à donner, il nous restera néanmoins la joie qui jaillit d'un cœur amoureux de Dieu.

    Partout dans le monde les gens sont affamés et assoiffés de l'amour de Dieu. Nous répondons à ce manque lorsque nous semons la joie. Elle est aussi l'un des meilleurs remparts contre la tentation. Jésus ne peut prendre pleine possession d'une âme que si elle s'abandonne à lui joyeusement. »

    Ste Teresa de Calcutta (1910-1997), Il n’y a pas de plus grand amour, Lattès, 1997.

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  • Méditation - des retours sur soi

    « Vos tristesses sont injustes et vos méfiances ingrates. Vous revenez beaucoup trop sur vous-même ; laissez-vous. Mieux vaut encore se laisser que se mépriser. Quand vous irez purement à Dieu, ne voulant que lui seul, de quelle liberté vous jouirez ! Vous traînez mille chaînes : elles ne vous empêchent point tout à fait de marcher, parce que la charité en a rompu la suite ; mais les bouts pendent de tous côtés, et vous ne marchez qu'en vous traînant. Si, une bonne fois, vous arriviez à dire : « Tout pour Dieu, rien pour moi », que vous seriez heureux ! et si vous ne jouissiez pas de votre vertu, - ce qui n'est pas souhaitable, - qu'au moins vous seriez vertueux ! N'est-ce pas le tout de ce monde ? La vie n'est rien que par ce qu'elle mérite. »

    Mgr Ch.-L. Gay (1815-1892), Lettre à M. le Cte de L. (ch. XVI), in "Correspondance de Monseigneur Gay - Lettres de Direction spirituelle", Quatrième série, G. Oudin et Cie, Paris - Poitiers, 1908.

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  • Méditation - dans l'aridité...

    « Saint Grégoire dit que Dieu prend plaisir à la prière faite avec foi et confiance, même alors que celui qui prie se sent l'âme aride et sans goût pour cette prière. Le mérite est d'y persévérer avec une vraie fidélité, même dans la tristesse et l'égarement. Même quand nous pensons que nous sommes dans un état où nous ne pouvons rien faire de bon, notre prière n'est pas perdue. »

    P. Jean de Bonilla, franciscain (XVIe siècle), Court Traité de la paix de l'âme, ch.XI, Traduction nouvelle, Bordeaux, Chez les Sœurs franciscaines, s.d..

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  • Méditation - La Joie en Dieu

    « Dieu, mes amis, ne demande ni ne désire que l'homme s'afflige à cause de la douleur de son cœur ; il préfère plutôt qu'il se réjouisse et rie en son âme, à cause de l'amour qu'il éprouve pour lui. »

    St Jean Climaque (+ v.649), L’Échelle Sainte (7e degré, 49), Spiritualité orientale n°24, Abbaye de Bellefontaine, 1978.

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  • Méditation - découragement

    « Il est encore une tristesse que nous ne devons pas laisser pénétrer dans notre âme, une tristesse plus profonde et plus dangereuse que toute autre, sans doute, parce qu'elle est plus intime. C'est le découragement. Vous n'ignorez pas que la purification de l'âme s'opère par une série d'épreuves intérieures ou extérieures, qui sont d'autant plus bienfaisantes qu'elles sont supportées avec plus de courage. Comment supporter une épreuve de façon à ce que nous en sortions plus purs, plus forts, plus unis à Dieu ? En ne la laissant pas pénétrer jusqu'au fond de notre âme : en lui disant non. Non ! amertumes, scrupules écrasants, doutes sur ma prédestination, fatigue spirituelle, dégoût, écœurements, lassitudes, ténèbres, obscurités, purgatoires et enfers intérieurs, non ! vous ne ferez pas reculer ma confiance. Je ne sens plus rien, je ne vois plus rien, mais je veux quand même croire et espérer en Dieu. Je resterai fidèle à ma vocation et à mon idéal de dévouement et d'abandon à Dieu, quand bien même la tempête spirituelle soufflerait dix fois plus fort. Je connais des âmes qui, pendant des années, ont lutté de cette façon contre le doute, le scrupule et l'angoisse, qui se sont forgé ainsi une trempe d'acier et qui, aujourd'hui, dans la joie de l'union profonde et continue avec Dieu, bénissent ces années de tourments qui semblaient ne devoir jamais finir et les ont préparées et mûries pour la béatitude présente. »

    Un Chartreux, Écoles de silence, Parole et Silence, 2001.

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  • Méditation - N'oubliez pas votre joie

    « Nous sommes une joie qui trop souvent ne se connaît pas. Que le bavardage de notre tristesse se taise - la tristesse ne cesse de se dire - pour que le silence laisse aller la joie. »

    Vivre dans l'intimité du Christ, Tome 1, par un Chartreux, Presses de la Renaissance, 2005.

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  • Méditation - Courage !

    « Du courage ! Encore du courage ! Et toujours du courage ! Nous n'avons pas le droit de dire ni même de penser que la vie est triste. La vie est une chose magnifique ; seulement il faut l'envisager sous son vrai jour. Si vous la regardez dans la réalité présente, avec sa succession d'ennuis, de séparations, de deuils, etc, etc, etc... il est évident que c'est le plus atroce tissu de misères qu'on puisse imaginer. Mais si vous la regardez comme une marche vers la maison du Père qui est aux cieux, vers le foyer de famille, vers le lieu de réunion définitive et de tendresse sans nuages et sans fin, et si vous songez que chaque minute et chaque épreuve sont les moyens fixés par Celui qui sait tout, qui peut tout et qui nous aime pour nous acheminer au terme, alors vous ne songerez plus à vous plaindre, vous serez plutôt tentés de dire : « Mon Dieu, encore des jours tristes, encore des peines... tout ce que vous voudrez, pour que nous nous retrouvions là où on ne se quitte plus. » Cela ne supprime pas la souffrance, cela n'empêche pas de la sentir, parfois bien rudement, mais cela lui donne un aspect qui la fait accepter avec bien plus de courage, et parfois qui la fait aimer. »

    Dom Augustin Guillerand (1877-1945), Écrits spirituels Tome II (Extraits de Lettres, Souffrance), Roma, Benedettine di Pricilla, 1967.

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  • Méditation - De la tristesse spirituelle

    « Il y a, sans doute, une tristesse spirituelle qui vient du Saint-Esprit et qui remplit nos cœurs de contrition, d'humilité, de crainte de Dieu. Mais celle-là est accompagnée de confiance et conduit promptement à la joie. Elle nous donne des forces pour faire pénitence, après quoi, elle nous relève par le sentiment des miséricordes divines. Quand, au contraire, la tristesse vient de nous, de nos propres pensées, elle nous pousse vers le désespoir et nous expose à nous perdre pour l'éternité. Saint Paul a très bien distingué ces deux tristesses : « Celle, dit-il, qui est selon Dieu, produit pour le salut une pénitence stable ; au lieu que la tristesse de ce monde produit la mort » (II Cor. VII, 10).

    La tentation de tristesse spirituelle est une des plus dangereuses, parce qu'elle se présente à nous d'une manière perfide en mettant sous nos yeux des faits réels dont nous sommes forcés de constater l'existence et la gravité. Ce sont des morts, des maladies, des revers de fortune, des calomnies, des persécutions ; ce sont surtout les péchés dont nous nous sommes rendus coupables. On ne peut pas nier l'évidence et alors comment éviter la tristesse ?... On l'évite en détournant l'attention de l'esprit de ces pénibles sujets et en s'efforçant de les oublier pour penser à autre chose. Quand saint Augustin sentait son âme trop brisée de douleur au souvenir de ses péchés, il lui tenait ce langage : « Allons, mon âme, détournez vos regards du spectacle de vos iniquités, de peur que vous ne tombiez dans l'abîme du désespoir. Portez-les sur la miséricorde infinie du Seigneur, afin de retrouver la joie et l'espérance et la force de le servir avec plus d'amour. » »

    P. Ludovic de Besse (1831-1910), La science du Pater (chap. XI, IV), Nouvelle édition, Coll. « Il Poverello » 1ère série XLIII, Société et Librairie S. François d'Assise, Paris - Librairie J. Duculot, Éditeur, Gembloux (Belgique), 1929.

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    Pompeo Batoni (1708-1787), Le retour de l'enfant prodigue
    Kunsthistorisches Museum, Vienne

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  • Méditation - Prière dans la souffrance

    « Mon Dieu, je dépose à vos pieds mon fardeau de souffrances, de tristesses, de renoncements ; j'offre tout par le Cœur de Jésus, et demande à votre Amour de transformer ces épreuves en joie et en sainteté pour ceux que j'aime, en grâce pour les âmes, en dons précieux pour votre Église. Dans cet abîme d'accablement physique, de dégoûts et de lassitude morale, de ténèbres où Vous m'avez plongé(e), laissez passer une lueur de votre triomphante clarté. Ou plutôt (car les ténèbres de Gethsémani et du Calvaire sont fécondes), faites servir tout ce mal au bien de tous. Aidez-moi à cacher le dépouillement intérieur et la pauvreté spirituelle sous la richesse du sourire et les splendeurs de la charité. Lorsque la Croix se fait plus lourde, mettez votre douce main sous le fardeau posé par Vous-même sur mon âme et sur mon corps endolori. Seigneur, je Vous adore et suis encore, toujours, votre débiteur (débitrice), puisqu'en divin contre-pied à mes souffrances Vous avez mis l'Eucharistie et le Ciel. Alleluia ! »

    Elisabeth Leseur (1866-1914), Journal et Pensées de chaque jour (18 juillet 1922), J. de Gigord, Paris, 1920.

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  • Méditation - Courage !

    Le Bx Charles de Foucauld met dans la bouche de Jésus les mots suivants :

    « Il te faut du courage en tout : car en tout, en tout bien, en toute vertu, tu as à vaincre 3 adversaires : toi, les hommes et le démon... Il te faut du courage contre toi, contre ton âme et contre ton corps, contre tes penchants mauvais et contre l'excès et l'indiscrétion dans les bons, contre tes pensées propres, ta volonté propre, contre ton cœur, contre ton esprit, il te faut du courage contre tout ton être, pour être maître de tout ton être, afin de pouvoir le soumettre tout entier à Dieu... Il te faut du courage contre les hommes, contre leurs menaces, et contre leurs séductions, contre les persécutions et contre les douceurs, contre les méchants et avec les bons et avec les saints pour supporter les mauvais traitements et pour ne pas te laisser amollir par les bons, pour être en tout avec tous ce que je veux que tu sois, pour recevoir les railleries, les contradictions, les coups, les blessures et la mort comme mon soldat fidèle, [...] pour ne pas craindre ta peine ni celle des autres mais uniquement la mienne... Il te faut du courage contre le démon, contre les terreurs, les troubles, les tentations, les séductions, les ténèbres, les fausses lumières, les épouvantes, les tristesses, les dissipations, les chimères, les fausses prudences, les imprudences, les peurs surtout (car c'est son arme habituelle... surtout avec toi qui es timide et inconstant), par lesquelles il cherchera à t'arracher à moi.

    [...] Faire tout parfaitement, ce te sera un exercice de courage continuel, un combat continuel, une victoire continuelle, et ce n'est après tout que ton devoir, que ma volonté, que « être parfait comme ton père céleste est parfait »...

    [...] Il faut du courage en tout, pour tout, sans courage aucune vertu : le courage dans toutes les vertus, le courage à faire ma volonté c'est la perfection, c'est ma volonté, c'est la consolation de mon Cœur... »

    Bx Charles de Foucauld, La dernière place, Œuvres spirituelles du Père Charles de Foucauld IX - Retraites en Terre Sainte, Tome I, nouvelle cité, Paris, 1974.

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    Gustave Doré, Abdiel et Satan (Le Paradis perdu)
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  • Méditation - « Restez avec nous, Seigneur... »

    « Mane nobiscum, Domine, quoniam advesperascit (Lc XXIV, 29). Demeurez dans ce pauvre monde où le soir descend et sur lequel les ténèbres se font par l'envahissement de la tristesse et l'absence d'espérance, dans cette nuit où l'on entend des voix d'autant plus effrayantes qu'on ne sait d'où elles viennent, car elles n'ont plus rien d'humain. Seigneur, voyez, il ne suffit pas que vous passiez, demeurez au milieu de nous ! Oh ! venez dans ma pauvre âme qui s'est tue si longtemps, d'où rien de bon n'est sorti depuis des années, où rien de céleste ne s'éveille plus, et qui n'a pas su parler de vous, ni répondre quand vous parliez. Oh ! venez et faites sentir votre puissance. Que mon âme dise quelque chose, qu'elle se souvienne, qu'elle aime quelque chose qui l'élève et qui l'agrandisse ! Me voici, Seigneur, dans la personne de ce pauvre muet ; faites-moi parler, je vous en prie, faites-moi un cœur reconnaissant qui réponde à vos bienfaits, un cœur soumis qui réponde à l'épreuve, un cœur et une âme qui rendent le son que vous voulez entendre. O Seigneur, passez, mais restez ! »

    Abbé Henri Huvelin (1838-1910, in "L'Amour de Notre-Seigneur" Tome 1 - L’Évangile, Lecoffre - Gabalda, 1920.

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  • Méditation - « Venez à l'écart, dans un lieu désert, et prenez un peu de repos » (Mc 6, 31)

    « Il semble que par ces paroles, Notre-Seigneur ne désire qu'un repos corporel pour ses Apôtres, qui étaient revenus fatigués à la suite de leurs premières prédications. Mais ce repos corporel était la figure du repos spirituel, qu'il désire plus encore pour nous ; c'est-à-dire le repos des passions et la tranquillité des mouvements de la nature, qui est l'unique ou la principale cause de nos agitations et de nos troubles. La première fin de cette retraite spirituelle est, comme dit un saint, que nous mettions la cognée à la racine, et qu'étant maîtres de nos passions, nous tenions notre esprit en paix. Remarquons donc ici trois choses.

    La première, que nous sommes grandement troublés par les mouvements de la nature et par les agitations de notre esprit, qui veut d'ordinaire ce qu'il n'a pas, et qui n'est pas content de ce qu'il a. De là vient qu'il s'inquiète dans ses désirs, dans ses craintes et dans ses tristesses ; et tant qu'il est dans ses inquiétudes, il est fort mal disposé pour la perfection et pour l'union avec Dieu, qui ne demeure jamais que dans un cœur paisible.

    Et partant, pour la seconde chose à remarquer, c'est qu'il faut s'efforcer de s'établir dans cette tranquillité, et dans cette pacification de nos troubles ; car alors Notre-Seigneur viendra à nous, nous parlera très familièrement et veillera sur nous avec autant de soin que s'il n'avait que nous à gouverner. Une communion faite en cet état nous profitera davantage, que dix que nous ferions dans les troubles de la nature. [...]

    Ce qui reste en troisième lieu à remarquer, c'est que l'une des fins principales de nos retraites spirituelles doit être de nous mettre dans cette paix et dans cette tranquillité de nos affections, moins pour notre propre intérêt, que pour celui de Dieu, qui s'intéresse à notre bien, et qui n'a point de repos en nous, si nous ne sommes nous-mêmes dans le repos. Par conséquent, si nous nous retirons à la voix de Notre-Seigneur, qui nous appelle à l'écart, allons-y aussi pour la fin qu'il nous présente, en nous disant : Venez à l'écart vous reposer. Venez chercher votre repos et vous le trouverez.

    Mais comment le cherche-t-on ? C'est en s'examinant soigneusement sur ce qui nous émeut et nous trouble davantage, afin de l'apaiser : c'est en se représentant vivement les maximes de l'ordre, de la paix, et de la perfection, pour s'y conformer dorénavant ; c'est en se persuadant efficacement qu'il n'y a qu'une chose nécessaire, une seule affaire, servir Dieu et se sauver, et que tout le reste n'a de valeur qu'autant qu'il nous sert pour cette fin. C'est d'apprendre à se servir des choses, et non pas à s'y assujettir et à s'en rendre esclave ; c'est de ne vouloir jamais que ce que l'on peut, et de ne penser jamais pouvoir ce qu'on ne doit point faire. C'est de se tenir prêt à mourir à toute heure, en ne vivant que comme on voudrait mourir, pour ne mourir que comme on voudrait avoir vécu ; c'est de dépendre de la volonté de Dieu, et de la regarder en toutes choses, pour la suivre uniquement. C'est là chercher sa paix, et la trouver aussitôt qu'on la cherche ; car elle ne dépend que de nous avec la grâce, comme il ne dépend que de nous, de nous troubler, ou non. »

    P. Julien Hayneuve s.j. (1588-1663), Méditations sur la Vie de N.-S. Jésus-Christ Tome V (Lundi de la treizième semaine après la Pentecôte, Troisième point), Édition corrigée, rajeunie et disposée selon l'ordre du Bréviaire romain par M. l'Abbé J.-B. Lobry, Paris, Hippolyte Walzer, 1868.

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  • Prière de Ste Thérèse-Bénédicte de la Croix

    « Mon Dieu, bénis l'esprit brisé des souffrants, la lourde solitude des hommes, l'être qui ne connaît nul repos, la souffrance qu'on ne confie jamais à personne. Bénis le cortège de ces noctambules que n’épouvante pas le spectre des chemins inconnus. Bénis la misère des hommes qui meurent en cette heure. Donne-leur, mon Dieu, une bonne fin. Bénis les cœurs, Seigneur, les cœurs amers. Avant tout donne aux malades le soulagement, enseigne l'oubli à ceux que tu as privés de leur bien le plus cher. Ne laisse personne sur la terre entière dans la détresse. Bénis ceux qui sont dans la joie, Seigneur, protège-les. Moi, tu ne m'as jamais, à ce jour, délivrée de la tristesse. Elle me pèse parfois beaucoup. Néanmoins tu me donnes ta force et je peux ainsi la porter. »

    Ste Thérèse-Bénédicte de la Croix (1891-1942), fêtée ce jour, in "La puissance de la Croix", Textes réunis et présentés par Waltraud Herbstrith, Ed. Nouvelle Cité, Coll. Spiritualité, 1982.

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  • Méditation - Passer de ce monde à Dieu

    « Remettons-nous, les yeux fermés, entre les mains de la Sainte Vierge pour qu'elle prenne souci de nous et nous offre à Dieu. Sommes-nous dans la joie et les douceurs spirituelles, fermons les yeux, feignons en notre conduite de l'ignorer ; sommes-nous dans la tristesse et le délaissement, fermons-les encore et sachons nous abandonner. Ne nous demandons pas si l'on nous apprécie, cela ne regarde pas l'âme aux yeux lucidement fermés ; n'ayons point de jugement sur la perfection ou l'imperfection de nos frères : c'est chose encore que nous ferons mieux de laisser à Marie. - O mes chers Frères, celui qui s'abandonne de la sorte, je puis vous assurer que la sainte Vierge ne tarde pas à le prendre dans ses bras, à l'élever vers le Père. Tout l'art de passer de ce monde à Dieu, c'est de savoir fermer les yeux et remettre sa conduite à Marie. »

    Un Chartreux (Dom Jean-Baptiste Porion, 1897-1987), Amour et Silence, Seuil, Paris, 1951.

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  • Méditation - « Jésus doux et humble de Coeur, rendez mon coeur semblable au vôtre ! »

    « La Douceur, c'est l'amour aux mains tendues pour donner, tout donner et même se donner. L'être qui n'est que don, qui ne pense pas à lui mais à l'autre est un doux. Comme saint François d'Assise, sa douceur s’étend à tout le monde qui l'entoure. Là où il y a la discorde, il cherche la paix ; là où est le désespoir, il met l'espérance ; là où règne la tristesse, il met la joie. Il ne cherche pas à être servi, mais à servir, il veut consoler plutôt qu'être consolé. Ayant banni toute recherche de son propre intérêt, le doux se tourne vers les autres : les bons dont il encourage la bonté, les méchants envers qui il se montre ferme (car douceur ne signifie pas lâcheté), les forts qu'il désarme par sa tendresse, les faibles qu'il encourage par son affection, les saints qu'il confirme par son exemple, les pécheurs qu'il accueille sans juger... Le Doux, c'est Jésus, c'est Jésus crucifié, ayant tout donné pour les autres, jusqu'à son Cœur transpercé. »

    (à suivre demain)

    Mgr David Macaire, Les petites Prières, Petit Guide Spirituel, Éditions Peuple Libre, Lyon, 2015.

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  • Méditation - L'esprit de miséricorde : 3. heureux les miséricordieux !

    (suite et fin de la méditation d'hier)

    « Ainsi, peu à peu, la miséricorde envahira toute la vie ; elle en exclura toute colère, tout procédé violent ou méprisant, jusqu'à ne pas injurier son frère de peur d'être passible du tribunal divin (1) ; elle bannira toute recherche personnelle faisant préférer la compagnie des pauvres et des infirmes qui ne peuvent nous rendre nos bienfaits, à celle des riches qui ont de quoi nous donner en retour (2). Elle ira plus loin encore : elle nous inclinera vers ceux qui souffrent et, dans un élan de pure bonté, nous fera charger leurs fardeaux sur notre cœur et sur nos épaules. « Portez les fardeaux les uns des autres et ainsi vous accomplirez la loi du Christ (3) », nous crie le grand Apôtre ; ces fardeaux, ce sont aussi bien les peines du cœur que les tentations ou les difficultés matérielles. Tout ce qui peine notre frère, nous devons nous offrir pour le porter avec lui, en lui donnant notre âme, notre temps et nos biens. La tristesse née de l'amour, la compassion qui se fait douleur de celle d'autrui ont une beauté et une saveur divine : Dieu même en a eu envie et pour l'éprouver, il a pris un cœur de chair. Saint Paul nous l'affirme : « Il a dû en tout se rendre semblable à ses frères, afin de devenir dans leurs rapports avec Dieu un grand prêtre miséricordieux et fidèle (4). » Oh oui ! heureux, divinement heureux, les miséricordieux ! »

    1. Cf. Mt. 5, 22. - 2. Cf. Lc. 14, 14. - 3. Ga. 6, 2. - 4. Hé. 2, 17.

    Joseph-Marie Perrin O.P., Le Mystère de la Charité (Livre IV, Première partie, chap. IV : L'esprit de miséricorde), Desclée de Brouwer, 1959.

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  • Méditation - L'esprit de miséricorde : 1. le pardon de Dieu

    « La miséricorde pardonne, compatit et soulage. En Dieu qui est béatitude absolue, elle est sans tristesse, mais elle est l'anéantissement du péché et elle a l'efficacité de la toute-puissance. En l'homme qui est exposé à la misère et qui ressent la tristesse, elle est compassion, mais elle peut être sans efficacité. Dans le Christ nous est montrée cette miséricorde divine ; il en est parmi nous l'apparition, parce qu'il est la réalisation humaine de la miséricorde divine.

    Un des traits les plus frappants et les plus séduisants du visage divin est sa miséricorde et sa douceur. Le Prophète l'annonçait comme celui qui consolerait et guérirait, qui délivrerait et pardonnerait, comme celui qui détournerait son pas pour ne pas risquer de briser le roseau froissé, d'éteindre la mèche qui fume encore (1). Mais la réalité dépasse infiniment la prophétie. Nous l'avons vu prenant ici-bas la dernière place, attirant et caressant les enfants, compatissant aux malades, accueillant le repentir et la douleur ; nous avons vu des larmes, de vraies larmes jaillir de son cœur ; l'éclat de sa bonté empêcherait presque de voir la toute-puissance miraculeuse qui guérit. Jésus ne retirera pas son amitié au traître qui le livre : « Ami, fais ta besogne. (2) » Il implorera le pardon de son Père pour ses propres bourreaux et plaidera en leur faveur ; il accueillera magnifiquement la requête de son compagnon de supplice. Pour qui connaît les bas-fonds de l'âme humaine, ses misères et ses limites, il y a là une démonstration et une manifestation de la divinité du Christ plus éclatante que dans tous ses miracles. Plus encore, à la lumière de la foi qui pénètre le mystère de la Rédemption, le Christ Jésus, en se faisant « péché (3) » et en portant sur lui le poids de nos fautes a été jusqu'au bout de la miséricorde puisque, pour détruire le péché de sa créature, Dieu a voulu en porter lui-même la malédiction.

    Jésus se montre vraiment le Fils de Dieu, car n'est-ce pas en Dieu la plus divine de ses perfections que ce penchant qui le presse d'avoir pitié de sa créature, de pardonner sans calcul et de donner sans être devancé et sans rien attendre en retour. Aussi bien, est-ce la forme de la charité fraternelle que le Maître enseignera aux siens pour qu'ils soient les enfants du Très-Haut. »

    1. Mt. 12, 20. - 2. Mt. 26, 50. - 3. II Co. 5, 21.

    (à suivre lundi 23 mai)

    Joseph-Marie Perrin O.P., Le Mystère de la Charité (Livre IV, Première partie, chap. IV : L'esprit de miséricorde), Desclée de Brouwer, 1959.

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    Eglise St Paul, Richmond, Virginia (USA)
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