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  • Méditation - de l'amour-propre à l'amour de Dieu

    « Ah ! ce besoin de se regarder, de s'examiner, de s'éplucher, de se tâter le pouls, sous prétexte de se bien connaître !... Quelle funeste illusion ! Que d'âmes tombent dans ce piège tendu par l'amour-propre !... Certes, il faut s'examiner pour les fautes réelles et palpables, afin de les déplorer et d'en empêcher le retour, en prenant des résolutions pratiques... Mais, s'il s'agit des mille imperfections, fruits de notre corruption originelle, quand même on arriverait à les bien connaître, où serait le profit ? Pour atteindre directement ces défauts, les moyens manquent. Il faut recourir à des moyens indirects. [Ce point sera approfondi demain]

    Sachons-le bien : la main de Dieu est seule assez fine pour saisir les moindres racines du mal dans notre pauvre nature et pour les arracher. Voulons-nous donc à la fois connaître parfaitement nos misères et nous en délivrer ?... Au lieu de nous regarder nous-mêmes, regardons Dieu et conjurons-le de faire tout seul un travail dont nous sommes incapables. Il le fera, en nous aidant à nous perdre de plus en plus dans son amour. Ces misères ne sont pas autre chose que les mille fibres de l'amour-propre ; or, le tombeau de l'amour-propre est un amour de Dieu poussé jusqu'à l'oubli complet de soi-même. »

    P. Ludovic de Besse (1831-1910), La science de la Prière (Chap. VI), Troisième édition, Coll. « Il Poverello » 1ère série XXXII, Société et Librairie S. François d'Assise, Paris - Librairie J. Duculot, Éditeur, Gembloux (Belgique), 1903.

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  • Méditation - « Quiconque perd sa vie à cause de moi la trouvera » (Mt 16, 25)

    « Si tu as trouvé le Christ, tout le reste n'est que perte. Il est la perle unique, à la fois parure et fortune de qui l'a trouvé et pour laquelle, dans la joie, il vend tout.
    Tu veux être partout avec le Christ : alors n'aie plus de « chez toi » ; sois disponible à Dieu et aux autres ; n'aie plus de « chez toi » pour t'y replier égoïstement mais seulement pour accueillir ton frère.
    Il faut se renier soi-même, n'avoir aucun intérêt à soi, ne pas attirer exprès l'attention d'autrui et ne pas se faire centre, pour devenir capacité de Dieu. Diminue pour qu'il grandisse en toi.
    Même dans la prière, pense à lui et lui pensera à toi.
    Si tu as à plaire, que ce soit « pour le bien » ; si tu as à briller, que ce soit pour éclairer ceux qui sont dans la maison ; si tu parles de toi, que ce soit par amour de l'autre, parce que tu lui appartiens.
    Tu n'as rien, tu ne peux rien avoir que reçu de son amour gratuit ; c'est pourquoi la conscience de ton rien, la confiance en son amour tout-puissant et l'esprit d'initiative pour son règne grandiront toujours de pair et seront la garantie de la valeur chrétienne de tels sentiments.
    Si tu t'es ainsi perdu, il te sera naturel de renoncer à tout ce que tu possèdes pour devenir digne d'être disciple (Cf. Lc 14, 33). »

    P. Joseph-Marie Perrin O.P. (1905-2002), aujourd'hui l’Évangile de l'Amour (Deuxième Partie, III), Cerf, Paris, 1980.

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  • Méditation - Laissons-nous déranger !

    (suite des méditations proposées les 3 et 4 août derniers)

    « Une autre grande difficulté, c'est de savoir s'oublier promptement et de bonne grâce pour s'occuper d'autrui. Tel homme viendra s'adresser à nous pour nous confier une peine imaginaire quand nous succombons sous l'épreuve la plus réelle ; tel autre nous arrive avec sa voix de stentor et son gros rire d'athlète, justement quand nos nerfs sont exaspérés, et tout le reste de notre être, comme les feuilles du mimosa, dans un spasme de sensibilité douloureuse ; ou bien il vient verser le débordement de sa joie dans notre cœur noyé dans la tristesse, et son entrain est un reproche et comme une menace dans notre malheur. Voici que nous sommes enveloppés dans une affaire d'une haute responsabilité, tourmentés de quelque embarras pécuniaire, ou obsédés par un pressentiment sinistre ; ce sera justement le moment qu'on choisira pour nous inviter à nous jeter dans quelque petit embarras ridicule, ou pour faire appel à nos sympathies en faveur de quelque petit grief imperceptible ou de quelque rêve de souffrance. Ce sont là de bons matériaux pour notre sanctification ; mais ils sont difficiles à mettre en œuvre ; c'est un travail ingrat comme celui de remettre de vieilles briques en état pour servir dans un bâtiment neuf.

    Voilà des difficultés ; mais le ciel est au bout, et il faut marcher... Les difficultés ne feront que nous faire trouver plus sûrement notre objet, qui sera à lui-même sa grande et ample récompense, en nous amenant une sanctification plus élevée, plus complète, plus facile et plus prompte que tout autre. »

    R.P. Frédéric-William Faber (1814-1863), Conférences spirituelles (Tous les hommes ont une vocation spéciale), Paris, Bray et Retaux, 1872 (Sixième édition).

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  • Prière de Ste Thérèse-Bénédicte de la Croix

    « Mon Dieu, bénis l'esprit brisé des souffrants, la lourde solitude des hommes, l'être qui ne connaît nul repos, la souffrance qu'on ne confie jamais à personne. Bénis le cortège de ces noctambules que n’épouvante pas le spectre des chemins inconnus. Bénis la misère des hommes qui meurent en cette heure. Donne-leur, mon Dieu, une bonne fin. Bénis les cœurs, Seigneur, les cœurs amers. Avant tout donne aux malades le soulagement, enseigne l'oubli à ceux que tu as privés de leur bien le plus cher. Ne laisse personne sur la terre entière dans la détresse. Bénis ceux qui sont dans la joie, Seigneur, protège-les. Moi, tu ne m'as jamais, à ce jour, délivrée de la tristesse. Elle me pèse parfois beaucoup. Néanmoins tu me donnes ta force et je peux ainsi la porter. »

    Ste Thérèse-Bénédicte de la Croix (1891-1942), fêtée ce jour, in "La puissance de la Croix", Textes réunis et présentés par Waltraud Herbstrith, Ed. Nouvelle Cité, Coll. Spiritualité, 1982.

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  • Méditation - Tout donner avec confiance

    « Notre-Seigneur veut se communiquer le plus abondamment possible ; car chacun le reçoit selon sa capacité et ses dispositions. Il donne à l'âme bien disposée une vie forte, une résolution généreuse qui la pousse à jurer une fidélité éternelle à son Époux. Dès lors, elle cherche ce qu'il aime, ce qui pourrait lui plaire : elle reçoit le sens de Notre-Seigneur, ce sens si délicat avec lequel Jésus discerne les choses qui regardent la gloire de son Père ; sens qui apprécie tout au point de vue divin : une âme qui n'a pas ce sentiment délicat se recherche en tout, et ne pense, même en communiant, qu'aux douceurs qu'elle pourra tirer de Notre-Seigneur. La délicatesse est la fleur de l'amour.

    Jésus-Christ communique en outre à l'âme délicate la grâce de l'oubli de soi, l'entier abandon du moi. Il faut qu'une âme qui communie en vienne à aimer Notre-Seigneur pour lui-même ; il faut savoir se donner sans dire : Qu'aurai-je en retour ? N'aime guère celui qui demande la récompense de tout ce qu'il fait. Vivre de Jésus pour soi, c'est bien ; mais vivre de lui pour lui, c'est mieux. [...] Il demande à ceux qui l'aiment véritablement de se perdre eux-mêmes, de s'en remettre généreusement à lui, et sans compter, de tous leurs intérêts tant pour l'âme que pour le corps, pour le temps comme pour l'éternité. Se défier, demander des gages, faire des réserves, c'est ordinairement un signe de paresse. Dire à Dieu qu'on l'aime quand il nous comble de tendresse, c'est peu de chose ; c'est dans la tempête qu'il faut lui crier comme Job : Etiam si occiderit me, in ipso sperabo !. (*) Ici on donne de soi ; là on ne donne que de la surabondance. Notre-Seigneur, certes, ne recherche pas son intérêt dans l'amour qu'il nous témoigne ; il n'a pas besoin de nous ; il ne nous aime que pour notre bien, que pour nous rendre heureux. Il nous demande tout ; ne nous arrêtons pas tant à penser à ce que nous recevrons, si nous voulons l'aimer véritablement comme il nous a aimés. Est-ce à dire que nous ne serons pas récompensés, que nous ne retrouverons rien en échange de ce don absolu ? Non, certes ! Notre-Seigneur nous demande tout pour nous rendre encore davantage ; semblable à la mère qui, pour éprouver l'affection de son enfant, lui demande ses petits jouets et les lui rend ensuite avec d'autres plus beaux, contente de voir que son enfant l'aime plus que tout. »

    (*) : "Même s'il me tuait, je ne cesserai pas d'espérer en lui" (Job XIII, 15)
    A noter le contre-sens de la nouvelle traduction liturgique, qui donne : "S’il doit me tuer, je n’ai plus d’espoir" !

    St Pierre-Julien Eymard (1811-1868), La Divine Eucharistie, extraits des Écrits et Sermons du Bienheureux Pierre-Julien Eymard, Deuxième Série, La sainte Communion (La communion, sacrement d'unité), Société Saint-Augustin, Desclée de Brouwer & Cie, Bruges - Lille - Paris - Lyon, 1926 (seizième édition).

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    - Fais-moi confiance... - Mais je l'aime Seigneur

  • Méditation : Abandon en la paix de Dieu

    « Ce que je vous désire plus que tout le reste est un profond oubli de vous-même. On veut voir Dieu en soi, et il faut ne se voir qu'en Dieu. Il faudrait ne s'aimer que pour Dieu, au lieu qu'on tend toujours, sans y prendre garde, à n'aimer Dieu que pour soi. Les inquiétudes n'ont jamais d'autre source que l'amour-propre : au contraire, l'amour de Dieu est la source de toute paix. Quand on ne se voit qu'en Dieu, on ne s'y voit plus que dans la foule, et que des yeux de la charité, qui ne trouble point le cœur.

    Il n'y a jamais que l'amour-propre qui s'inquiète et qui se trouble. L'amour de Dieu fait tout ce qu'il faut d'une manière simple et efficace, sans hésiter ; mais il n'est ni empressé, ni inquiet, ni troublé. L'esprit de Dieu est toujours dans une action paisible. Retranchez donc tout ce qui irait plus loin, et qui vous donnerait quelque agitation. « Le parfait amour chasse la crainte (1) ». Calmez votre esprit en Dieu ; et que l'esprit calmé prenne soin de rétablir le corps. Retirez-vous en Celui qui tranquillise tout, et qui est la paix même. Enfoncez-vous en lui jusqu'à vous y perdre et à ne plus vous trouver.

    C'est dans l'oubli du moi qu'habite la paix. Partout où le moi rentre, il met le cœur en convulsion, et il n'y a point de bon antidote contre ce venin subtil. Heureux qui se livre à Dieu sans réserve, sans retour, sans songer qu'il se livre.

    Je prie Dieu qu'il parle lui-même à votre cœur, et que vous suiviez fidèlement ce qu'il vous dira. Écouter et suivre sa parole intérieure de grâce, c'est tout : mais pour écouter, il faut se taire ; et pour suivre, il faut céder.

    Je vous souhaite la paix du cœur et la joie du Saint-Esprit. Toute pratique de vertu, et toute recherche de sûreté, qui ne s'accorde point avec cette paix humble et recueillie, ne vient point de Notre-Seigneur. »

    1. I Jn IV, 8.

    Fénelon (1651-1715), extrait de la Lettre à la Comtesse de Montreron, 24 mars 1712, in "Œuvres choisies de Fénelon" Tome Quatrième (Lettres spirituelles), Librairie de L. Hachette et Cie, Paris, 1867.

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  • Méditation : Ne nous décourageons pas !

    « La patience envers soi-même est loin de la complaisance. Elle n'est pas tolérance ni oubli de nos misères, ni engourdissement de l'âme proche de l'insensibilité.
    Elle est support paisible d'un être que, par expérience, on sait n'être bon à rien. Elle a pour base l'humilité.
    L'impatience, le dépit, le découragement à la vue de nos fautes : voilà bien le plus grand raffinement de l'orgueil. »

    Abbé Henri Huvelin (1838-1910), in "Écrits spirituels et paroles de l'Abbé Huvelin" recueillis et annotés par M.-Th. Louis-Lefebvre (Pauvreté spirituelle), P. Lethielleux, Paris, 1959.

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  • Méditation : Inquiétude de l'amour-propre et paix en Dieu

    « O qu'on est heureux quand on n'écoute que Dieu, et qu'on n'écoute point les réflexions de l'amour-propre ! D'un côté sont la simplicité, la paix, l'abandon, et le commencement du paradis sur terre. De l'autre sont les incertitudes, les délicatesses, les dépits, le trouble, et la résistance à Dieu, qui divise le cœur. Heureux qui n'a plus d'autre délicatesse ni d'autre jalousie que celle que la grâce nous inspire pour Dieu contre nous-mêmes ! »

    « On n'est en paix que quand on est bien loin de soi ; c'est l'amour-propre qui trouble, c'est l'amour de Dieu qui calme. L'amour-propre est un amour jaloux, délicat, ombrageux, plein d'épines, douloureux, dépité. Il veut tout sans mesure, et sent que tout lui échappe, parce qu'il n'ignore pas sa faiblesse. Au contraire l'amour de Dieu est simple, paisible, pauvre et content de sa pauvreté, aimant l'oubli, abandonné en tout, endurci à la fatigue des croix, et ne s'écoutant jamais dans ses peines. Heureux qui trouve tout dans ce trésor du dépouillement ! Jésus-Christ, dit l'Apôtre (1), nous a enrichis de sa pauvreté, et nous nous appauvrissons par nos propres richesses. N'ayez rien, et vous aurez tout. Ne craignez point de perdre les appuis et les consolations, vous trouverez un gain infini dans la perte. »

    1. II Co VIII, 9.

    Fénelon (1651-1715), extraits des Lettres 462 et 465 à la comtesse de Montberon, in "Œuvres de Fénelon" Tome Deuxième, Lettres spirituelles, Paris, Lefèvre - Pourrat Frères, 1858.

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  • Méditation : les pièges de la sensibilité

    « La sensibilité nous affecte de bien des manières. Elle nous rend fantasques ; elle nous fait voir des offenses partout ; elle bâtit des histoires imaginaires sans fondement ; ou, sur un fondement quelconque, elle bâtit plus que la base ne comporte ; elle agrandit et exagère les choses ; elle interprète de la manière la plus étrange les actions les plus innocentes ; elle prend l'indifférence pour de la concentration, et la négligence pour une ruse ; elle donne à une phrase hasardée une signification monstrueuse, puis elle y rêve pendant des années entières. Quand on se laisse guider par l'imagination, on est bientôt soupçonneux ; où l'on ne voit pas de fantômes, on croit qu'ils se cachent ; on a peur d'une ombre. La vie se passe comme un voyage au clair de lune, sur un cheval ombrageux qui vous pousse à bout en se cabrant à tous les buissons. L'esprit est rempli de soupçons ; on oublie Dieu ; on devient distrait dans la prière ; incapable de distinguer entre une ombre et une réalité : se blessant aussi bien de rien que de quelque chose ; on se rend insupportable, et il est difficile de dire si on l'est plus pour les autres que pour soi. Quand on est soupçonneux, on devient bien vite ombrageux, bourru, amer ; autrement dit, on ajoute la maussaderie au soupçon. Plus moyen d'avoir affaire avec personne ; si quelqu'un nous a offensé, inutile qu'il nous fasse des excuses, nous ne lui pardonnerons pas, nous trouverons quelque nouvelle offense dans sa démarche. Il n'avait nul droit à demander pardon ; il s'est posé en supérieur en le faisant ; nous le reconnaissons bien là, malgré son jeu, avec sa suffisance et sa hardiesse. Il devait attendre une avance de notre part, mais nous ne serons pas sa dupe... Ainsi, de quelque côté que l'on nous prenne, on nous trouvera toujours également intraitable ; on ne rencontrera que des rebuts. De bonne foi, est-ce dans une atmosphère semblable que nous pouvons espérer voir pousser la grâce et la ressemblance avec Jésus ? »

    R.P. F.W. Faber (1814-1863), Conférences spirituelles (Sentiments blessés), Paris, Bray et Retaux (sixième édition), 1872.

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  • Méditation : le péché

    « On ne comprend le péché qu'en le regardant en face de Dieu, et on ne le comprend pleinement qu'en se plaçant au point de vue surnaturel.
    Sur le plan laïque, il n'y a que des erreurs, des délits, des fautes, il n'y a pas de péché. Le péché n'existe que par rapport à Dieu. On peut affliger et blesser son frère,
    On n'offense que Dieu qui seul pardonne,
    disait Verlaine. [...]
    Vous ne devez pas voir seulement dans vos fautes le tort et le scandale causés au prochain, ou votre propre déchéance et les risque éternels que vous avez bravés. Ce sont là les conséquences et les châtiments du péché. Le péché est strictement dans l'offense faite à Dieu que vous avez rejeté, éloigné, oublié, Dieu à qui vous avez désobéi gravement. Tant qu'on ne voit pas le péché où il est, on en reste l'esclave ; pour s'en délivrer, il faut d'abord l'avoir vu dans son vrai jour. Tibi soli peccavi. (1)
    [...]
    Le péché détruit l'état de grâce. Si nous nous élevons à ce point de vue surnaturel qui nous révèle toute la vérité, nous ne pouvons plus contester la malice du péché qui brise l'union intime établie par Dieu entre lui et les frères adoptifs de son Fils. Dès qu'un chrétien s'oppose sciemment à un ordre grave de Dieu, il renie sa filiation divine. Faire la volonté de son Père était la nourriture de Jésus (2) ; il en est de même pour nous : nous ne pouvons conserver, entretenir la vie de Dieu en nous qu'en accomplissant ses volontés ; notre fidèle obéissance est l'aliment de notre vie surnaturelle, comme nos désobéissances graves sont le poison mortel qui la supprime instantanément. Le chrétien qui pèche fait plus que se séparer de Dieu, il le rejette de son âme. C'est contre le Dieu Rédempteur qu'il s'est également insurgé. [...] Dans tout péché mortel, il y a comme une apostasie "intérieure" que l'on doit pleurer devant un crucifix ; c'est seulement devant la croix du Christ que nous comprenons à quel point le péché grave trahit l'amour d'un Dieu. »

    (1) : Devant toi seul j'ai péché (Ps. 50)
    (2) : Jean 4, 34.

    Mgr G. Chevrot (1879-1958), Conférences de Notre-Dame, Carême 1939, "La vie de l'homme nouveau suivie de la Retraite pascale" (Retraite pascale, Mardi saint), Desclée, De Brouwer, Paris, 1939.

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  • Acte de Réparation au Sacré Cœur de Jésus prescrit par le Pape Pie XI (1928)

    « Très doux Jésus, dont l'immense amour pour les hommes a été payée de tant d'ingratitude, d'oubli, de négligence, de mépris, nous voici prosternés devant vos autels. Nous voulons réparer par des témoignages particuliers d'honneur l'indigne froideur des hommes et les injures qui, de toutes parts, blessent votre Cœur très aimant.
    Nous n'oublions pas, toutefois, que nous n'avons pas toujours été, nous-mêmes, exempts de reproches. Nous en ressentons une très vive douleur et nous implorons, pour nous d'abord, votre miséricorde, disposés à réparer par une expiation volontaire, non seulement les péchés que nous avons commis nous-mêmes, mais encore les fautes de ceux qui errent loin de la voie du salut, les infidèles obstinés qui refusent de vous suivre comme leur pasteur et leur guide et les chrétiens qui ont renié les promesses de leur baptême et secoué le joug très suave de votre loi.
    Ces fautes déplorables, nous voulons les expier toutes, et nous nous proposons de réparer en particulier l'immodestie et l'impudeur de la conduite et de la toilette, les embûches tendues par la corruption aux âmes innocentes, la profanation des fêtes religieuses, les blasphèmes dont vous êtes l'objet, vous et vos Saints, les insultes adressées à votre Vicaire et à vos prêtres, la négligence envers le Sacrement du divin amour ou sa profanation par d'horribles sacrilèges, enfin les crimes publics des nations qui combattent les droits et le magistère de l'Eglise que vous avez instituée.
    Ah ! pussions-nous laver ces crimes dans notre sang ! Du moins, pour réparer l'honneur divin outragé, nous vous présentons, en union avec les expiations de la Vierge votre Mère, de tous les Saints et des fidèles pieux, la réparation que vous avez un jour offerte au Père sur la croix et que vous continuez de renouveler chaque jour sur les autels. Nous vous promettons du fond de notre cœur de réparer, autant que nous le pourrons, et avec le secours de votre grâce, nos fautes passées et celles des autres, et l'indigne oubli de votre incomparable amour, par une foi inébranlable, par une vie pure, par l'observation parfaite de la loi évangélique, et particulièrement de la charité. Nous vous promettons d'empêcher selon nos forces les offenses dont vous serez menacé et d'amener le plus d'hommes possible à vous suivre.
    Très doux Jésus, recevez, nous vous en prions, par l'intercession de la Bienheureuse Vierge Marie Réparatrice, cet hommage volontaire d'expiation, et daignez nous accorder le don précieux de la persévérance, qui nous garde fidèles jusqu'à la mort dans votre obéissance et votre service, afin que nous puissions un jour parvenir à cette patrie où vous vivez et régnez, vrai Dieu, avec le Père et le Saint-Esprit, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. »

    Cette prière de consécration centrée sur la Réparation doit être récitée le jour de la fête du Sacré-Cœur, ainsi que les premiers vendredis du mois. Elle était jointe à l'Encyclique Miserentissimus Redemptor du 8 mai 1928.

    Autres Actes de réparation et de consécration ICI.

  • Amende honorable - Acte de réparation

    Amende honorable (Sacré-Cœur de Montmartre - 1876)

    « O Jésus, mon divin Maître, Sauveur adorable de tous les hommes, qui vous êtes mis sous les voiles de cette hostie par un effet incompréhensible de l'amour de votre Cœur, voici des criminels prosternés devant vous, vivement touchés des offenses qui ont été commises contre votre souveraine Majesté. Nous sommes ici assemblés pour lui en faire amende honorable, publique et solennelle, et pour réparer, selon notre pouvoir, tant d'injures commises contre votre personne sacrée, pendant tout le cours de votre sainte vie et de votre douloureuse Passion, et toutes celles qu'on vous a faites dans l'adorable Eucharistie, qui est le plus grand miracle de votre amour pour les hommes.
    Que n'avons-nous des larmes de sang pour pleurer incessamment nos perfidies et nos ingratitudes envers le plus aimable de tous les rois et le plus doux de tous les cœurs qui par la générosité de son amour, a redoublé ses tendresses, lors même que nous l'avons traité avec plus de mépris ! Pardon, Seigneur, pardon de tant de communions indignes et sacrilèges, de tant de profanations et d'attentats dignes de l'horreur et de l'exécration de tous les siècles, de tant d'irrévérences dans vos temples sacrés ! Pardon, Seigneur, de la dureté de nos cœurs, de l'égarement de nos pensées, de l'oubli que nous faisons d'une bonté et d'un amour tels que les vôtres !
    Venez, ministres du Très-Haut, venez, peuple fidèle, venez, vierges, épouses de l'Agneau sans tache ; adorons notre Dieu, qui nous a formés à son image ; prosternez-vous devant lui, pleurons ensemble au pied du saint autel sur les douleurs que nous avons faites au Cœur de Jésus, qui nous a rachetés de son sang, sanctifiés par sa grâce, comblés de bienfaits en nous donnant généreusement tout ce qu'il a et tout ce qu'il est.
    Et vous, Seigneur, daignez agréer nos larmes, pardonner à notre repentir, et nous unir à vous, tout indignes que nous en sommes, dans votre Cœur adorable, auquel nous consacrons les nôtres, pour l'aimer et l'adorer dans le temps et dans l'éternité, et par lui-même rendre à votre Père le culte que nous lui devons.
    Ainsi soit-il. »

    Dans l'attente de la construction de la basilique du Vœu national (qui deviendra la basilique du Sacré-Cœur), et conformément au vœu de Pie IX ("La construction de l'édifice sera bien longue, il faudrait que la prière puisse commencer à Montmartre avant son achèvement"), une chapelle provisoire est construite à proximité, et inaugurée le 3 mars 1876 par le cardinal Guibert. C'est en cette chapelle qu'en la nuit du 27 au 28 février 1881 sera inaugurée l'adoration perpétuelle du Saint Sacrement, jusqu'à son transfert dans la grande Basilique le 1er août 1885. Le texte ci-dessus est celui qui était en vigueur en cette chapelle provisoire, où les pèlerins se succédèrent sans interruption dès son inauguration.

    Autres Prières ICI.

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  • 20 juillet : Méditation

    « Quand on ne nous regarde point, réjouissons-nous, et disons dans notre coeur : Mon Dieu, je suis content de n'être vu ni regardé des hommes. Que je suis aise de ce que personne ne pense à moi ! car, ô mon Dieu ! je n'occupe point votre place dans leur pensée ni dans leur esprit. Je suis ravi d'être soustrait à leur vue, afin que je n'occupe point leurs coeurs. C'était là une des pensées de saint Ignace martyr, quand il prévoyait qu'il devait être enseveli dans le corps des bêtes qui allaient le dévorer : "Au moins, disait-il, je ne serai vu de personne, je n'amuserai l'esprit de personne, et ne remplirai personne de moi. (S. Ign. Mart. Epist. ad Rom.)" »

    M. Olier (1608-1657), Catéchisme de la vie intérieure (Prem. Part. Leçon XII), Paris, Librairie de Gaume Frères, 1831.

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