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examen

  • Méditation - de l'amour-propre à l'amour de Dieu

    « Ah ! ce besoin de se regarder, de s'examiner, de s'éplucher, de se tâter le pouls, sous prétexte de se bien connaître !... Quelle funeste illusion ! Que d'âmes tombent dans ce piège tendu par l'amour-propre !... Certes, il faut s'examiner pour les fautes réelles et palpables, afin de les déplorer et d'en empêcher le retour, en prenant des résolutions pratiques... Mais, s'il s'agit des mille imperfections, fruits de notre corruption originelle, quand même on arriverait à les bien connaître, où serait le profit ? Pour atteindre directement ces défauts, les moyens manquent. Il faut recourir à des moyens indirects. [Ce point sera approfondi demain]

    Sachons-le bien : la main de Dieu est seule assez fine pour saisir les moindres racines du mal dans notre pauvre nature et pour les arracher. Voulons-nous donc à la fois connaître parfaitement nos misères et nous en délivrer ?... Au lieu de nous regarder nous-mêmes, regardons Dieu et conjurons-le de faire tout seul un travail dont nous sommes incapables. Il le fera, en nous aidant à nous perdre de plus en plus dans son amour. Ces misères ne sont pas autre chose que les mille fibres de l'amour-propre ; or, le tombeau de l'amour-propre est un amour de Dieu poussé jusqu'à l'oubli complet de soi-même. »

    P. Ludovic de Besse (1831-1910), La science de la Prière (Chap. VI), Troisième édition, Coll. « Il Poverello » 1ère série XXXII, Société et Librairie S. François d'Assise, Paris - Librairie J. Duculot, Éditeur, Gembloux (Belgique), 1903.

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    (Source photo)

  • Méditation : Notre conversion quotidienne

    « Pour entrer dans cette conversion, il faut tout d'abord voir que nous avons besoin d'une conversion. Nous pouvons bien sûr nous convertir en nous référant à la loi, à coups d'« examens de conscience ». Mais c'est davantage à coups d'« examens de confiance » - selon le merveilleux lapsus d'un enfant - que notre conversion gagnera en profondeur et en fécondité. En effet, le péché aveugle fatalement le pécheur qui vient de le commettre. C'est pourquoi seul l'Esprit Saint, qui est hors péché, permet d'en voir clairement la malice et la peine imposées au Bon Dieu. Cette prise de conscience de notre péché, première étape de la conversion, commence donc par un regard de confiance porté sur Notre-Seigneur crucifié. Saint Augustin s'étonne dans un sermon que le bon larron, pourtant brigand, ait mieux compris la Bible que les docteurs de la loi et ait reconnu si rapidement le Sauveur à travers la figure de Jésus. L'évêque d'Hippone lui prête cette réponse magnifique : « Non, je n'avais pas étudié les Écritures, mais Jésus m'a regardé sur la croix et, dans son regard, j'ai tout compris ! » Pour nous convertir, pour préparer nos confessions, lieu par excellence du retournement, ne méprisons pas la loi, l'examen de conscience, mais portons longuement, comme le bon larron, notre regard sur le Crucifié afin de nous laisser aimer par lui. Il ne manquera pas d'envoyer l'Esprit qui jaillit de son côté ouvert, seul habilité à faire la vérité en matière de péché. Voir notre péché, oui, mais pour mieux nous en émouvoir ! On peut en effet reconnaître son péché de manière très distanciée, cela n'aura guère d'impact sur notre conversion. L'important est d'entrer en soi-même jusqu'à en avoir le cœur broyé, peiné d'avoir blessé Jésus. Seul le Cœur douloureux du Christ peut susciter en nous une telle brisure salutaire du cœur : « Le sacrifice qui plaît à Dieu, c'est un esprit brisé. Tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé » (Ps 50, 19, trad. liturgique). »

    P. Joël Guibert, Rendre amour pour amour - Une spiritualité du Cœur de Jésus (Deuxième Partie, chap.IV. La réparation), Pierre Téqui éditeur, Paris, 2015.

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  • Méditation : L'examen de conscience

    « C'est un exercice des plus utiles dans la vie spirituelle, et des moins pratiqués par les personnes pieuses. Pourtant cet examen quotidien d'un point déterminé par votre confesseur pour être l'objet de votre vigilance et de vos efforts, que vous trouvez difficile ou assujettissant, vous est ordinaire sur les choses de la vie commune. Ne faites-vous pas l'examen de ce qui vous contrarie ?... Par exemple, vous dites : Telle personne aujourd'hui m'a causé du déplaisir... On m'a fait ceci... On m'a dit cela... Puis le ressentiment, la peine et même la joie fixent votre pensée sur les personnes ou les choses, et l'écartent de Dieu.
    Retournez la phrase, et dites : Aujourd'hui n'ai-je pas fait quelque déplaisir à N.-S. ? J'ai dit telle chose... mais est-ce avec une intention droite ?... N.-S. est-il content de ma journée ?... Puis-je en présenter toutes les actions à sa gloire ?... Voilà l'important !... Car il importe peu que vous ne soyez pas satisfaite de celui-ci ou de celle-là...
    Au lieu de vous replier sur vous dès qu'une chose vous froisse, dépliez-vous... Au lieu de vous concentrer, étendez-vous vers Dieu : jetez à ses pieds le trop-plein de votre cœur. Laissez s'amortir le premier choc de l'amour-propre si pénible à votre nature vive et impressionnable. »

    [P. Eusèbe Godfroy s.j.] Avis spirituels pour servir à la sanctification des âmes (LXXIX), Tome I, Vingt-et-unième édition, Paris, Ancienne Maison Ch. Douniol, P. Téqui, 1906 (1ère éd. 1861).

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  • Méditation : tentation ou péché ?

    « Pour augmenter votre tranquillité et votre confiance, distinguez avec soin la négligence à chasser une mauvaise pensée, d'avec l'attention et le consentement libre donné à cette pensée déshonnête. Quand vous apportez un peu de négligence à chasser de votre esprit une représentation obscène, vous péchez véniellement. Pour que vous commettiez en ceci une faute mortelle, voici trois conditions requises ; remarquez-les bien, retenez-les pour toujours et tranquillisez-vous. Il faut votre liberté, votre réflexion et votre consentement ; je vais vous l'expliquer clairement.

    Il faut votre liberté, c'est-à-dire, que la pensée dépende de vous. Un objet dangereux s'offre à vos yeux, un mauvais discours frappe vos oreilles ; vous ne voulez ni fixer cet objet ni prêter l'oreille à ce discours ; la pensée alors que l'un et l'autre vous présentent n'est point libre, elle ne dépend nullement de vous.
    Cette liberté ne suffit pas ; il faut de plus votre réflexion ; c'est-à-dire, que vous y preniez garde, que vous fassiez attention à cette mauvaise pensée. Hélas ! tous les jours, à tous les instants notre esprit pervers forme, roule des pensées dans lesquelles nous nous trouvons comme enfoncés, sans que nous nous en soyons aperçus, sans que nous puissions rendre compte ni de l'objet qui les a occasionnées, ni du temps qu'elles ont duré ; alors il suffit, pour triompher, que vous fassiez ce qui dépend de vous pour éloigner cette pensée, du moment que vous vous en apercevez.

    Enfin il faut votre consentement, et voici surtout ce que vous examinerez. Prenez garde toutefois de ne pas trop vous arrêter à une recherche dangereuse. Avez-vous prétendu vous arrêter à cette mauvaise pensée, vous en êtes-vous occupé volontairement ? Si les mauvaises pensées ne sont accompagnées de ces diverses conditions, je veux dire, si, pensant à des objets défendus, vous n'apportez d'abord votre liberté et votre réflexion, et qu'ensuite vous ne vouliez pas vous arrêter à cette pensée, votre ennemi reste confus, et il ne vous aura procuré que de la gloire. »

    Abbé Boissard, Prédicateur ordinaire du Roi, La consolation du chrétien ou Motifs de confiance en Dieu dans les diverses circonstances de la vie (ch. XI), Paris, Méquignon-Junior, 1834.

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    Tentation d'Eve (détail d'un bas-relief du XIIe siècle), Musée Rolin, Autun (71)
    (Crédit photo et explications détaillées)

  • Méditation : l'examen de conscience

    « Tous les saints et tous les maîtres de la vie spirituelle sont unanimes à présenter l'examen journalier de la conscience comme le moyen le plus efficace de corriger les défauts et d'avancer dans les vertus. Les philosophes païens eux-mêmes prescrivaient à leurs disciples de s'examiner chaque jour sur ces trois points : Qu'ai-je fait ? comment l'ai-je fait ? Qu'ai-je omis de faire ? C'est qu'effectivement, sans cet examen bien fait chaque jour, on ne se connaît pas. Il y a en nous des vices si déguisés, des dérèglements si cachés, des désordres si subtils, qu'on ne les aperçoit qu'à force de réflexions sérieuses. Il en est de l'âme qui ne s'examine pas ou qui s'examine mal, comme d'une vigne tombée en friche, qui, faute d'être cultivée, se couvre de ronces et d'épines. [...] Faute d'examen, les vices croissent dans l'âme, et les vertus en disparaissent ; sans qu'on le remarque, l'état de la conscience va toujours s'empirant ; et telle est l'ignorance où l'on est de soi-même, qu'on ne le soupçonne même pas. L'âme s'assoupit, perd sa force, ne se tient plus en garde contre les tentations et les occasions dangeureuses ; et, dans cet état, elle touche à sa perte. Avec l'examen journalier, au contraire, on remarque ses manquements et on les répare ; on se dit chaque soir : "J'ai fait telle faute aujourd'hui, je m'en corrigerai demain ; j'observe dans mon coeur telle mauvaise inclination, je vais la combattre." Chaque jour on se dit : "J'aurai ce soir à me rendre compte de l'emploi de mon temps, de ma fidélité à la grâce", et cette pensée éveille la vigilance, excite l'attention et empêche les mauvaises habitudes de se former. De plus, la vue de ses misères, que l'examen journalier tient sans cesse devant les yeux, conserve l'humilité, éloigne la présomption, dispose à bien se confesser par une connaissance plus claire de ses fautes. »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome I, Mercredi de la première semaine de Carême), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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