Églises désertées, oubliées, profanées...
« Entretien de Jésus-Christ avec l'âme fidèle
L'âme fidèle. Oh ! si les hommes connaissaient vos amabilités, combien votre Cour serait habituellement plus nombreuse ! A coup sûr, on ne verrait pas vos Sanctuaires convertis en solitude.
Jésus-Christ. Sans doute, si les hommes voulaient se donner la peine d'étudier mes mystères, et les dispositions de mon Cœur à leur égard, ils seraient jour et nuit aux pieds de mes Autels ; mais les ingrats ne me connaissent plus, ils m'abandonnent ; ils méprisent mon amour... En vain je fais consister mes délices à demeurer au milieu d'eux pour être la nourriture de leurs âmes et le confident de leurs peines ; en vain je me rends à perpétuité prisonnier et victime de ma tendresse ; tant et de si grandes preuves du désir ardent que j'ai de les sauver, n'empêchent pas que je sois oublié, délaissé, entièrement ignoré par les uns, horriblement insulté par les autres. Les lâches rougissent de m'appartenir, n'osent plus prononcer mon nom, et sont disposés à s'éloigner de moi, à me renoncer entièrement. Ils ne m'ont déjà que trop montré que ma Religion les incommode, que mon joug leur est insupportable, que ma Croix leur fait honte. Ils me renient précisément parce que je les ai trop aimés ; et, en reconnaissance de ce que j'ai consenti à être crucifié sur le calvaire pour les sauver de l'enfer, ils me crucifient sur mes Autels. Combien de fois n'ont-ils pas entrepris de me détrôner ? Ils ont affreusement dévasté mon héritage, profané, renversé mes Temples, égorgé mes Ministres et mes amis les plus fidèles ; bien plus, après avoir imité la fureur des premiers persécuteurs de ma Religion, ils travaillent à déshonorer mon culte, à précipiter mon Église dans le mépris et l'avilissement ; ils repoussent avec opiniâtreté toutes les avances de ma miséricorde ; ils insultent aux Ministres de ma parole, chargés de leur annoncer que je veux leur pardonner ; ils rejettent avec dédain la grâce de la réconciliation que j'ai la générosité de leur offrir ; ils me disputent pas à pas l'héritage que ma droite elle-même a planté, et osent enfin déclarer nettement qu'ils ne veulent plus que je règne sur eux. Ô hommes altiers ! est-ce ainsi que vous me traitez...? »
Instructions, Exercices de piété, Règlement à l'usage des fidèles Associés à la Confrérie du Sacré Cœur de Jésus, canoniquement érigée dans l’Église Paroissiale de Saint-Nizier de Lyon (Premier entretien de Jésus-Christ avec l'âme fidèle), Seconde édition, A Lyon, Chez Rusand, 1819.
Prière
Me représenter Jésus-Christ m'ouvrant ses bras et son Cœur, comme le père de l'enfant prodigue, et m'invitant avec tendresse à profiter de ses bontés.
« Ô Cœur de Jésus ! Cœur du plus tendre et du plus indulgent de tous les pères, daignez, je vous en supplie, pénétrer mon cœur des sentiments de respect, d'amour et de confiance qui vous sont si justement dus ! Mon bien-aimé Sauveur, vous m'avez donné la vie surnaturelle de la grâce, vous me préparez la vie bienheureuse de la gloire, et c'est à votre amour que je suis redevable de l'une et de l'autre. Votre divin Cœur a pour moi tous les sentiments, toutes les dispositions du meilleur des pères à l'égard de l'enfant le plus chéri ! Comment ne pas aimer un Père si tendre et si bon, comment ne pas me confier en lui, comment ne pas lui obéir avec cette délicatesse que l'amour et la reconnaissance inspirent au cœur d'un enfant à l'égard du plus généreux et du meilleur des pères ? »
Résolution : Dans toutes mes peines, mes difficultés et mes besoins, recourir au Cœur adorable de Jésus avec la plus filiale confiance.
Ô Jésus ! source inépuisable de tout bien, ouvrez-moi votre Cœur sacré, montrez-moi ses charmes et unissez-moi à lui pour toujours.
La France au Sacré Cœur de Jésus ou Petit Manuel de dévotion avec exercices, prières, neuvaine et Mois en l'honneur du Cœur de Jésus, Souvenir du Pèlerinage au tombeau de la B. Mte-Marie (Courtes réflexions et aspirations pour le Premier vendredi de chaque mois, Premier vendredi de janvier), Dijon, Pellion et Marchet Frères, 1875.