« Nous te bénissons, triple Lumière,
tu as donné consistance à la matière,
en y façonnant le visage du monde
et la forme de sa beauté.
Tu as éclairé l’esprit de l’homme,
lui donnant raison et sagesse.
Partout se retrouve le reflet de la lumière éternelle,
pour que, dans la lumière,
l’homme découvre sa splendeur
et, tout entier, devienne lumière.
Tu as éclairé le ciel de lumières diaprées.
A la nuit et au jour, tu as commandé d’alterner en paix,
leur donnant comme règle une fraternelle amitié.
La première met un terme aux labeurs de notre corps,
l’autre nous éveille au travail, aux affaires qui nous importent.
Nous fuyons les ténèbres et nous nous hâtons vers le jour
auquel la tristesse d’aucune nuit ne peut mettre fin.
Accorde, ô Christ, à mes paupières
la grâce d’un sommeil léger, accorde-la
pour que ma voix ne demeure pas longtemps muette.
Christ, ta création veillera pour psalmodier avec les anges.
Fais que mon sommeil en tout temps soit habité par ta présence. »
St Grégoire de Nazianze (329-389)
(Source : "Prier" n°247, décembre 2002)
grégoire de nazianze
-
Prière du soir
-
Méditation : la Très Sainte Trinité
St Grégoire de Nazianze, chantre de la Trinité« J’ai, pour ma part, longuement réfléchi en moi-même, en m’appliquant avec toute ma curiosité, et en envisageant la question sous toutes ses faces, pour chercher une image du si grand mystère de la Trinité ; et je n’ai pu découvrir à quelle réalité d’ici-bas l’on peut comparer la nature divine. Ai-je trouvé quelque ressemblance partielle ? Je sens qu’aussitôt la plus grande partie m’échappe, et l’exemple choisi me laisse en dessous de ce que j’en attendais.
Comme d’autres l’ont fait, je me suis représenté une source, un ruisseau et un fleuve. Et j’ai cherché une analogie entre le Père et la source, entre le Fils et le ruisseau, entre l’Esprit-Saint et le fleuve. Voici, en effet, des choses qui ne sont pas divisées par le temps, ni séparées l’une de l’autre, puisqu’elles sont en relation de continuité ; et pourtant elles semblent se distinguer en quelque sorte par leurs trois propriétés. Mais j’ai craint d’abord de présenter par cet exemple je ne sais quel écoulement de la divinité, qui en exclurait la stabilité. J’ai craint aussi qu’on ne se représentât une personne unique, car la source, le ruisseau et le fleuve sont une seule et même chose qui revêt des formes diverses.
J’ai songé alors au soleil, au rayon et à la lumière. Mais cette comparaison n’est pas non plus sans danger si l’on prend cet exemple du soleil et de ses propriétés, on risque d’imaginer je ne sais quelle composition dans la nature simple. On peut être tenté aussi d’attribuer toute la substance au Père, et de croire que les autres Personnes n’en sont que des accidents ; qu’ils sont des puissances qui existent en Dieu, mais qui ne subsistent pas par elles-mêmes. Car le rayon et la lumière ne sont pas d’autres soleils, mais des émanations du soleil. Enfin, cet exemple a le défaut de nous donner à penser que Dieu peut exister ou ne pas exister, ce qui est encore plus absurde que tout le reste.
En somme, je ne trouve aucune image qui me donne pleine satisfaction pour illustrer le concept de la Trinité ; il faudrait que l’on ait assez de sagesse pour n’emprunter à l’exemple choisi que certains traits, et rejeter tout le reste. Aussi ais-je fini par me dire que le mieux était d’abandonner les images et les ombres qui sont trompeuses et qui demeurent très loin de la vérité. Je préfère m’attacher aux pensées les plus conformes à la piété, me contenter de peu de mots et prendre pour guide l’Esprit, de façon à garder jusqu’à la fin la lumière reçue de lui. Il est mon compagnon véritable, mon ami, et je traverse cette vie en persuadant aux autres, autant que je le puis, d’adorer le Père, le Fils et le Saint-Esprit, une seule Divinité et une seule Puissance, à qui sont toute gloire, tout honneur, tout pouvoir, dans les siècles des siècles. Amen. »
St Grégoire de Nazianze, 5ème Discours théologique (31-33). P.G. 36, col. 169-172.
Cf. Grégoire de Nazianze, Discours 27-31 (Discours théologiques), Emmanuel Vitte, 1942 et SC n° 250, Ed. du Cerf, 1978 (Traduction de Paul Gallay).
NB : ce sont ces cinq discours sur la Trinité qui ont valu à St Grégoire le surnom de « Théologien »
« Le géant sur les épaules duquel nous voulons nous jucher aujourd’hui est saint Grégoire de Nazianze, l’horizon que nous voulons scruter, avec lui, est la Trinité. Il est l’auteur de ce glorieux tableau qui montre le déploiement de la révélation de la Trinité dans l’histoire et la pédagogie de Dieu qui s’y révèle. L’Ancien Testament, écrit, proclame ouvertement l’existence du Père et se met à annoncer, de manière voilée, celle du Fils ; le Nouveau Testament proclame ouvertement le Fils et se met à révéler la divinité de l’Esprit Saint ; maintenant, dans l’Eglise, l’Esprit nous accorde distinctement sa manifestation et l’on confesse la gloire de la bienheureuse Trinité. Dieu a dosé sa manifestation, l’adaptant aux époques et à la capacité de réception des hommes.
Cette triple répartition n’a rien à voir avec la thèse attribuée à Joachim de Flore, des trois époques distinctes : celle du Père, dans l’Ancien Testament, celle du Fils dans le Nouveau et celle de l’Esprit dans l’Eglise. La différentiation de saint Grégoire entre dans l’ordre de la manifestation, non de l’ « être » ou de l’ « agir » des Trois Personnes, lesquels sont présents et œuvrent ensemble tout le temps.
Grégoire de Nazianze a apporté des clarifications au dogme de la Trinité et c’est à cela précisément qu’il doit son titre de « théologien » (ho Theologos) véhiculé par la tradition. Son mérite est d’avoir donné à l’orthodoxie trinitaire sa formulation parfaite, avec des phrases destinées à devenir patrimoine commun de la théologie. Ce que le symbole pseudo-athanasien « Quicumque », composé un siècle plus tard environ, doit à Grégoire de Nazianze, n’est pas des moindres. »
P. Raniero Cantalamessa, ofmcap., prédicateur de la Maison pontificale, deuxième prédication de Carême, vendredi 16 mars 2012. -
Méditations - Prières : St Grégoire de Nazianze
Prière du matin« Voici l’aurore
Voici mes mains
Ô mon Dieu
Je te les donne.
Les œuvres de la nuit
Ne pas les faire miennes
Ne pas y consentir.
Mon désir, cette journée
Te l’offrir sans réserve
Rester inébranlable
Libre de tout péché.
Je rougis, à mon âge
Être encore mauvais
Et partager ta table.
Vois mon désir
Ô mon Christ
Avec toi
Le chemin est aisé. »
St Grégoire de Nazianze
Extrait des Poèmes sur sa vie (PG 37, 1284, trad. L. Fritz).Hymne du soir« Nous Te bénissons maintenant,
ô mon Christ, Verbe de Dieu,
Lumière de la Lumière sans commencement,
dispensateur de l'Esprit.
Nous Te bénissons, triple lumière
de la gloire indivise.
Tu as vaincu les ténèbres
et produit la lumière
afin de tout créer en elle.
Tu as donné consistance à la matière
en y façonnant le visage du monde
et la forme de sa beauté.
Tu as éclairé l'esprit de l'homme
en lui donnant raison et sagesse.
Partout se retrouve
le reflet de la lumière éternelle,
pour que, dans la lumière,
l'homme découvre la splendeur
et tout entier devienne lumière.
Tu as éclairé le ciel
de lumière diaprées.
A la nuit et au jour,
Tu as commandé d'alterner en paix,
leur donnant comme règle
une fraternelle amitié.
La nuit met un terme
aux labeurs de notre corps,
le jour nous éveille au travail,
aux affaires qui nous préoccupent.
Mais nous fuyons les ténèbres,
vers le Jour sans déclin nous nous hâtons,
vers le Jour qui jamais ne connaîtra
la tristesse du crépuscule.
Accorde à mes paupières
un sommeil léger,
pour que ma voix
ne reste pas longtemps muette.
Ta Création veillera
pour psalmodier avec les Anges.
Que mon sommeil toujours
soit habité de Ta présence.
Que la nuit ne retienne rien
des souillures du jour passé.
Que les folies de la nuit
ne viennent point peupler mes songes.
Même séparé du corps,
l'esprit, ô Dieu, Te chante :
Père et Fils
et Saint-Esprit,
à Toi honneur, gloire et puissance,
dans les siècles des siècles.
Amen. »
St Grégoire de Nazianze
Poèmes Dogmatiques, Patrologie Grecque PG 37, 311-314. -
Mardi 05 août 2014
Dédicace de la basilique Sainte-Marie-Majeure
(Ste Marie aux Neiges)Icône "Salus Populi Romani", d'après la sainte image vénérée à Sainte Marie Majeure
(Source et crédit photo) -
Mercredi 11 juin 2014
St Barnabé, apôtre
Martyre de Saint Barnabé - estampe - Jacques Callot (Source)
(Au calendrier traditionnel : Mercredi des Quatre-Temps de Pentecôte)
Calendrier liturgique -
Vendredi 9 mai 2014
-
Jeudi 02 janvier 2014
Sts Basile le Grand et Grégoire de Nazianze
Calendrier liturgique -
Mardi 11 juin 2013
St Barnabé, apôtre
Calendrier liturgique -
Jeudi 9 mai 2013
Ascension du Seigneur
Calendrier liturgique -
Mercredi 2 janvier 2013
-
28 septembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise
Jésus leur dit : "Pour vous, qui suis-je ?" (Lc 9, 18-22)
« Jésus est Fils de l'homme, à cause d'Adam et à cause de la Vierge, dont il descend... Il est Christ, l'Oint, le Messie, à cause de sa divinité ; cette divinité est l'onction de son humanité..., présence totale de Celui qui le consacre ainsi... Il est la Voie, parce qu'il nous conduit lui-même. Il est la Porte, parce qu'il nous introduit au Royaume. Il est le Berger, parce qu'il guide son troupeau vers le pâturage et lui fait boire une eau rafraîchissante ; il lui montre la route à suivre et le défend contre les bêtes sauvages ; il ramène la brebis errante, retrouve la brebis perdue, panse la brebis blessée, garde les brebis qui sont en bonne santé et, grâce aux paroles que lui inspire son savoir de pasteur, il les rassemble dans le bercail d'en haut.
Il est aussi la Brebis, parce qu'il est victime. Il est l'Agneau, parce qu'il est sans défaut. Il est Grand prêtre, parce qu'il offre le sacrifice. Il est Prêtre selon Melchisédech, parce qu'il est sans mère dans le ciel, sans père ici-bas, sans généalogie là-haut car, dit l'Ecriture, "qui racontera sa génération ?" Il est aussi Melchisédech, parce qu'il est Roi de Salem, Roi de la paix, Roi de la justice... Voilà les noms du Fils, Jésus Christ, "hier, aujourd'hui, toujours le même", corporellement et spirituellement, "et il le sera à jamais". Amen. »
(références bibliques : Mt 24,27 ; Mt 1,16 ; Jn 14,6 ; Jn 10,9 ; Jn 11 ; Ps 22 ; Is 53,7 ; Jn 1,29 ; He 6,20 ; He 6,20 ; He 7,3; Is 53,8 ; He 7,2 ; He 13,8)
Saint Grégoire de Nazianze (330-390), Discours théologique 4 (Trad. coll. "Les Pères dans la foi", Migne, 1995, rev.) -
25 juillet : Méditation
« Nous te bénissons, triple Lumière,
tu as donné consistance à la matière,
en y façonnant le visage du monde
et la forme de sa beauté.
Tu as éclairé l’esprit de l’homme,
lui donnant raison et sagesse.
Partout se retrouve le reflet de la lumière éternelle,
pour que, dans la lumière,
l’homme découvre sa splendeur
et, tout entier, devienne lumière.
Tu as éclairé le ciel de lumières diaprées.
A la nuit et au jour, tu as commandé d’alterner en paix,
leur donnant comme règle une fraternelle amitié.
La première met un terme aux labeurs de notre corps,
l’autre nous éveille au travail, aux affaires qui nous importent.
Nous fuyons les ténèbres et nous nous hâtons vers le jour
auquel la tristesse d’aucune nuit ne peut mettre fin.
Accorde, ô Christ, à mes paupières
la grâce d’un sommeil léger, accorde-la
pour que ma voix ne demeure pas longtemps muette.
Christ, ta création veillera pour psalmodier avec les anges.
Fais que mon sommeil en tout temps soit habité par ta présence. »
Saint Grégoire de Nazianze (329-389)
(Source : Prier n°247, décembre 2002) -
21 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise
« Le Verbe de Dieu qui est éternel, invisible, incompréhensible, incorporel, principe né du principe, lumière née de la lumière, source de la vie et de l'immortalité, empreinte exacte du premier modèle, marque ineffaçable, ressemblance identique du Père, intention et pensée de celui-ci, progresse vers son image. Il prend chair pour sauver la chair, il s'unit à une âme raisonnable pour sauver mon âme ; il veut purifier le semblable par le semblable et il devient totalement homme, sauf en ce qui concerne le péché.
Il est conçu par la Vierge, préalablement purifiée par le Saint-Esprit dans son âme et dans sa chair, car, s'il fallait honorer la génération, il fallait honorer davantage la virginité. Il se présente comme Dieu incarné, formant un seul être de deux principes opposés, la chair et l'esprit. L'esprit donnait la divinité, la chair était divinisée.
Lui qui enrichit les autres s'appauvrit, car il adopte la pauvreté de ma chair pour que moi je m'enrichisse de sa divinité. Lui qui est plénitude s'anéantit, il se dépouille de sa propre gloire pour un peu de temps, afin que moi, je participe à sa plénitude.
Quel trésor de bonté ! Quel grand mystère en ma faveur ! J'ai reçu l'image, et je ne l'ai pas gardée. Le Verbe a participé à ma chair afin de sauver l'image et de rendre la chair immortelle ! Il s'unit à nous par une deuxième union, beaucoup plus étonnante que la première.
Il fallait que l'homme soit sanctifié par un Dieu devenu homme ; après avoir terrassé notre tyran, il nous délivrerait et nous ramènerait vers lui, par la médiation du Fils, pour l'honneur du Père. C'est ainsi que le Fils se montre obéissant en toutes choses envers lui pour accomplir son plan de salut.
Ce bon Pasteur est venu rechercher la brebis égarée, en donnant sa vie pour ses brebis, sur les montagnes et les collines où tu offrais des sacrifices. il a retrouvé celle qui était égarée, il l'a chargée sur ces épaules qui ont porté aussi le bois de la croix et, après l'avoir saisie, il l'a ramenée à la vie d'en haut.
Cette lumière éclatante du Verbe est précédée par la lampe qui brûle et qui éclaire ; la parole, par la voix qui crie dans le désert ; l'Epoux, par l'ami de l'Epoux, celui qui prépare pour le Seigneur un peuple choisi en le purifiant dans l'eau en vue de l'Esprit.
Il nous a fallu un Dieu qui s'incarne et qui meure pour que nous vivions. Nous sommes morts avec lui pour être purifiés ; morts avec lui, nous sommes ressuscités avec lui ; ressuscités avec lui, avec lui nous sommes glorifiés. »
Saint Grégoire de Nazianze (329-390), Homélie pour la Pâque (Hom. 45), 9.22.26.28. -
2 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise
« Le Verbe de Dieu qui est éternel, invisible, incompréhensible, incorporel, principe né du principe, lumière née de la lumière, source de la vie et de l'immortalité, empreinte exacte du premier modèle, marque ineffaçable, ressemblance identique du Père, intention et pensée de celui-ci, progresse vers son image. Il prend chair pour sauver la chair, il s'unit à une âme raisonnable pour sauver mon âme ; il veut purifier le semblable par le semblable et il devient totalement homme, sauf en ce qui concerne le péché.
Il est conçu par la Vierge, préalablement purifiée par le Saint-Esprit dans son âme et dans sa chair, car, s'il fallait honorer la génération, il fallait honorer davantage la virginité. Il se présente comme Dieu incarné, formant un seul être de deux principes opposés, la chair et l'esprit. L'esprit donnait la divinité, la chair était divinisée.
Lui qui enrichit les autres s'appauvrit, car il adopte la pauvreté de ma chair pour que moi je m'enrichisse de sa divinité. Lui qui est plénitude s'anéantit, il se dépouille de sa propre gloire pour un peu de temps, afin que moi, je participe à sa plénitude.
Quel trésor de bonté ! Quel grand mystère en ma faveur ! J'ai reçu l'image, et je ne l'ai pas gardée. Le Verbe a participé à ma chair afin de sauver l'image et de rendre la chair immortelle ! Il s'unit à nous par une deuxième union, beaucoup plus étonnante que la première.
Il fallait que l'homme soit sanctifié par un Dieu devenu homme ; après avoir terrassé notre tyran, il nous délivrerait et nous ramènerait vers lui, par la médiation du Fils, pour l'honneur du Père. C'est ainsi que le Fils se montre obéissant en toutes choses envers lui pour accomplir son plan de salut.
Ce bon Pasteur est venu rechercher la brebis égarée, en donnant sa vie pour ses brebis, sur les montagnes et les collines où tu offrais des sacrifices. il a retrouvé celle qui était égarée, il l'a chargée sur ces épaules qui ont porté aussi le bois de la croix et, après l'avoir saisie, il l'a ramenée à la vie d'en haut.
Cette lumière éclatante du Verbe est précédée par la lampe qui brûle et qui éclaire ; la parole, par la voix qui crie dans le désert ; l'Epoux, par l'ami de l'Epoux, celui qui prépare pour le Seigneur un peuple choisi en le purifiant dans l'eau en vue de l'Esprit.
Il nous a fallu un Dieu qui s'incarne et qui meure pour que nous vivions. Nous sommes morts avec lui pour être purifiés ; morts avec lui, nous sommes ressuscités avec lui ; ressuscités avec lui, avec lui nous sommes glorifiés. »
Grégoire de Nazianze, Homélie pour la Pâque (Hom. 45), 9.22.26.28. -
9 mai : Sanctoral
Saint Pacôme, Abbé (292-348)
Au calendrier traditionnel :
Saint Grégoire de Nazianze, évêqueconfesseur et docteur (+ v.380)