« Ô Dieu qui avez daigné conférer à la Bienheureuse Anne la grâce qu'elle méritât de devenir la mère de la Mère de votre Fils unique, accordez-nous, dans votre bonté, que Celle dont nous célébrons la fête nous fasse éprouver le secours de son intercession auprès de Vous. Par le même Notre-Seigneur Jésus-Christ, votre Fils, qui vit et règne avec Vous, dans l'unité du Saint-Esprit, pendant les siècles des siècles. Ainsi soit-il. »
« Quand un Breton endimanché
S'en vient prier dame sainte Anne,
A ses pieds bien agenouillé,
Il lui dit de toute son âme :
Bonjour, noble dame saint Anne,
Comment va la bénignité ?
Avez-vous encor pour notre âme
Quelques petits brins de bonté ?
Ah ! de bien grand cœur je vous confie
Nos pommiers, nos enfants, nos aïeux,
Nos défunts, nos espoirs, notre vie,
Pour avoir paix sur la terre et aux cieux.
Quand il a dit ses compliments,
Ses vœux, sa prière, il s'arrête
Très fier de tous ses arguments :
A quitter ces lieux il s'apprête.
Pour dernier adieu plein de cœur,
Et pour clore ses politesses,
Il reprend en grande ferveur
Et l'âme remplie d'allégresse :
Veuillez bien m'excuser, Madame,
A votre enfant je veux aussi
Offrir des vœux brûlants de flamme
Et vous les exprimer ici.
Ma femme serait bien contrite
Si je rentrais sans l'avoir fait ;
Adieu, Madame, et, s'il vous plaît,
Bien le bonjour à la Petite. »
La Divine Hostie, Bulletin mensuel de l'Archiconfrérie de la Messe Réparatrice, Mars 1888 à Décembre 1891, Publié à Bonlieu (Drôme), pp. 479 & 511-512 (juin et juillet 1890)